2006 Splot Burmeister Performance Logistique Et Developpement de Entreprise P

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  • PERFORMANCE LOGISTIQUE ET DEVELOPPEMENT DE LENTREPRISE

    Recherche finance avec le soutien du PREDIT Antje BURMEISTER INRETS Faridah DJELLAL CLERSE- Universit de Lille1 Corinne MEUNIER (coord) INRETS Avec la participation de : Frdric PAYEN INRETS Thomas ZEROUAL INRETS

    Dcision administrative de subvention n03MT23 Ministre de lEquipement, des Transports, du Logement, du Tourisme et de la Mer

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  • SOMMAIRE Introduction p3 Chapitre I : Lvaluation de la performance logistique p5 I.1 Les problmes smantiques de la performance p5 I.2 Performance logistique et sciences de gestion p8 I.3 La performance en conomie : le cas particulier des activits de services p10 I.4 Lvaluation relative de la performance p12 I.5 Le transport comme outil de coordination de la production p14 I.6 Lvaluation dynamique des performances : les trajectoires servicielles dans le

    transport et la logistique p15 I.7 Comment dfinir les configurations de service transport p18

    Conclusion du chapitre I p24 Chapitre II : Le dveloppement de la firme p25 II.1 De la croissance au dveloppement durable p25 II.2 Les approches noclassiques du dveloppement de la firme p26 II.3 Les avances de lconomie industrielle htrodoxe p27 II.4 Coordination des acteurs et dynamiques territoriales p28 II.5 Les trajectoires de dveloppement et le rle du transport et de la logistique p32 Conclusion du chapitre II p35 Chapitre III : Les trajectoires de dveloppement et la place du transport et de la logistique dans quelques filires : une analyse empirique p36 III.1 Des trajectoires contraintes p36 III.2 Une coordination de nature principalement organisationnelle p38 III.3 Une typologie des trajectoires de spcialisation p40 Conclusion du chapitre III p43 Chapitre IV : Une proposition de mthodologie pour un tableau de bord p45 IV.1 Survey de quelques mthodologies de tableau de bord logistiques en sciences de gestion p45 IV.2 Elments dune analyse diachronique : enseignements de ltude empirique p51 IV.3 Elaboration dun tableau de bord pour lanalyse diachronique p53

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  • INTRODUCTION

    Cette recherche porte sur lvaluation de performance logistique et vise apporter un cadrage conceptuel, un cadre mthodologique et une validation empirique partir dune enqute en entreprises. La notion de performance logistique peut tre analyse diffrents niveaux : du point de vue micro-conomique, dun ct, la notion relve de la discipline des sciences de gestion ; du point de vue macro-conomique, lanalyse porte sur la performance logistique de systmes de firmes (nationaux, rgionaux, sectoriels). Sur le plan micro-conomique, tout dabord, elle dsigne la capacit des firmes organiser efficacement la circulation de leurs produits et de leurs intrants. Cest surtout la discipline de la gestion des entreprises qui sest intress cette question de la performance logistique comme outil pour le dveloppement de la firme. Le discours omniprsent sur la ncessit dune orientation de type Supply Chain Management (SCM) fait partie de cette problmatique, et sa pertinence peut tre questionne. Cest au cabinet AT Kearney que lon doit davoir reconnu le premier linfluence de lexcellence logistique comme source davantage concurrentiel. En Europe, le nombre de firmes qui lon peut attribuer lexcellence logistique sest toff en lespace de quelques annes : en 1992, AT Kearney valuait ce groupe 4% de la population des entreprises. En 1997, ltude de lELA lestime environ 10%. Les entreprises leader dans lapplication des mthodes logistiques les plus sophistiques en tirent des bnfices vidents par rapport la moyenne des entreprises. Leurs cots logistiques seraient infrieurs de 41% (4.2% des ventes contre 7.2% pour lensemble). Les rsultats prsents par lELA suggrent que les entreprises leader sur le plan logistique apparaissent plus ractives et en meilleure posture sur le march pour deux raisons essentielles :

    - Elles utilisent plus largement les techniques avances de contrle de gestion logistique. De ce fait, les leaders connaissent la ralit de leurs cots logistiques et sont capables de cibler leurs efforts et leurs plans de progrs.

    - Bien plus que les autres entreprises, les leaders acceptent la remise en cause permanente de leurs organisation. Que ce soit en remettant tout plat priodiquement (principe du reengineering) ou en observant finement les pratiques et les performances de la concurrence ou des secteurs dactivit voisins (benchmarking), ces firmes sont inscrites dans les logiques de flexibilit et dadaptation.

    Pour valuer lexcellence logistique de ces entreprises, plusieurs composantes basiques doivent tre sondes :

    - ltablissement solide de liens avec les clients fonds sur la comprhension des besoins mutuels.

    - La mise en uvre dun puissant partenariat fournisseur - Lexistence dune planification logistique long terme - Lintgration des diffrentes fonctions dans le processus de planification - La mise en place de programmes damlioration continue de la qualit

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  • - Limplication et la mobilisation du personnel dans ces processus - Lutilisation de systmes dinformation comme aide la coordination intra et inter-

    organisationnelle - Le recours actif des indicateurs de performances au niveau des cots et de la qualit

    de service Du point de vue macro- (ou mso-) conomique, lvaluation de la performance logistique sintresse des systmes de firmes, le plus souvent au niveau national ou europen, mais aussi au niveau dun territoire tel que la rgion, dun secteur ou dune filire. Elle intgre la problmatique des infrastructures, des politiques publiques, de lorganisation collective du transport et de la logistique ainsi que des effets externes. A ce niveau, la performance est gnralement analyse travers la productivit de lactivit. Cependant, applique lanalyse du secteur du transport et de la logistique, une telle analyse pose des problmes importants et dsormais bien connus, parmi lesquels nous soulignerons deux aspects :

    - La mesure de la production physique du transport de marchandises : les statistiques nationales utilisent gnralement la tonne-kilomtre. Or, du point de vue analytique, cest un contre-sens que de considrer que le transport produit des tonnes-km au lieu dun service.

    - Lincapacit prendre en compte les effets externes du transport ; autrement dit, analyser la productivit travers lindicateur de la t-km reviendrait considrer que plus le secteur produit (des t-km), plus la productivit et donc le bien-tre augmente, ce qui est contraire toutes les analyses en termes de dveloppement durable.

    Lanalyse de la performance logistique que nous prsenterons dans ce rapport relve de lconomie industrielle et des services et se situe, par consquent, essentiellement au niveau mso-conomique (au niveau des sous-systmes : territoires, secteurs, filires, groupes de firmes). Cependant, nous nous servirons galement des approches en gestion et en macro-conomie, que nous approfondirons plus loin. La recherche se structure de la manire suivante. Nous prsenterons, en premier, une analyse approfondie de la performance logistique travers une grille de lecture de la coordination interfirmes et le concept de configuration de service transport. Dans un deuxime temps, nous analyserons le lien entre la performance logistique et le dveloppement en termes de trajectoires de dveloppement des firmes et des territoires ainsi que le rle et les limites des politiques publiques. La troisime partie est consacre une analyse de nos donnes denqute en entreprise. La recherche dbouche sur la proposition dune mthodologie de suivi de la performance logistique dun sous-systme productif (filire ou territoire). Dans la quatrime partie, nous dvelopperons ce cadre mthodologique sous la forme dun tableau de bord destin tre utilis dans des recherches ultrieures.

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  • CHAPITRE I :

    LEVALUATION DE LA PERFORMANCE LOGISTIQUE I.1) LES PROBLEMES SEMANTIQUES DE LA PERFORMANCE Avant de rflchir aux dterminants de la performance, il convient de cerner les diffrentes notions que la performance recouvre : efficacit, efficience, productivit Pour lconomiste noclassique, seul le concept defficience existe, la productivit en tant lindicateur. Nous retiendrons les dfinitions suivantes : lefficacit est la capacit raliser des objectifs tandis que lefficience se rfre au ratio output/input. Laccroissement de lefficience provient de la maximisation de lutilisation de ressources qui conduit une augmentation de la production sans accroissement de cots, ou de la dlivrance dun niveau de production ou de service donn en rduisant les dotations factorielles (Desreumaux, 1992). Billaudot (1995) prolonge ces dfinitions de la faon suivante : On parle defficience propos dune performance dfinie ou mesure comme le rapport entre un output et tout ou partie des moyens, encore qualifis dinputs ou ressources, mobiliss pour lobtenir. Loutput en question est ce que lon obtient de lactivit mobilisant ces moyens. Comme cet output est autre chose que ces moyens, on est en prsence dune grandeur dimensionne. On parle defficacit propos dune performance dfinie thoriquement ou mesure empiriquement comme le rapport entre un rsultat et une norme relative la mme chose, ie le rsultat que lon aurait normalement d atteindre. Cette chose peut tre nimporte quel lment dune activit. Comme le rsultat constat et la norme sont exprims dans la mme unit, tout indicateur defficacit est une grandeur sans dimensions . Un certain nombre de travaux vise fournir une vision globale de la performance qui ne soit pas uniquement borne par les donnes financires. Les recherches de Quinn et Rohrbaugh (1983) notamment justifie les imprcisions qui entoure la performance par le fait que cette dernire est un construit mobilisant diffrentes notions. Des typologies de ces notions existent, nous en citerons trois : celle de Scott (1977), celle de Seashore (1979) et celle de Cameron (1978). Scott distingue les variables rationnelles, les variables naturelles et les variables systmiques comme entrant dans la construction de la performance dune organisation. Les variables rationnelles intgrent le nombre dunits produites pour une priode donne et pour le nombre dunits de facteurs de production (productivit/ efficience). Les variables naturelles ne considrent pas uniquement la fonction de production mais aussi les activits de soutien, ce qui justifie lintrt port la cohsion et au moral des employs. Enfin, les variables systmiques mettent en avant lacquisition des ressources et ladaptabilit.

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  • Seashore (1979) rajoute un intrt au processus de dcision. Lorganisation efficace est en effet celle qui a un processus permettant de recueillir, stocker, retrouver, allouer, manipuler et dtruire linformation de manire optimale. Pour Cameron, lorganisation efficace doit satisfaire les acteurs qui la composent comme les objectifs, et optimiser lacquisition et lutilisation des ressources ainsi que le processus interne. Dans le cadre de cette approche, lorganisation est considre comme un ensemble de coalitions dynamiques ayant un rseau complexe de transactions dvelopp par ses composants. Lorganisation efficace doit satisfaire de manire suffisante chacun des lments de manire ce que les transactions puissent se poursuivre. Morin et alii (1994) prsentent une revue de littrature trs complte sur la performance organisationnelle. Les rflexions sont nombreuses et aboutissent, pour la plupart, un constat de complexit du concept et dantagonisme des diffrentes dimensions. Morin et alii (1994) identifient quatre grands courants de pense :

    - les thories classiques- bureaucratiques qui privilgient les critres conomiques - lcole des relations humaines qui a pos en particulier le problme de lintgration

    des objectifs individuels et des objectifs organisationnels - lapproche systmique qui dfinit lorganisation comme un systme dont la finalit est

    la survie - lapproche politique de lorganisation qui renvoie essentiellement la satisfaction des

    diffrents groupes externes tels les bailleurs de fonds, de fournitures, les clients, la socit et les organismes rgulateurs

    A chacun de ces courants de pense correspondent des critres particuliers defficacit organisationnelle qui ont pour inconvnient dtre thoriques et partiels. Les quatre dimensions de la performance organisationnelle peuvent tre schmatises dans le tableau suivant : Valeur des ressources humaines Mobilisation du personnel Moral du personnel Rendement du personnel Dveloppement du personnel

    Efficience conomique Economie des ressources Productivit

    Lgitimit de lorganisation auprs des groupes externes Satisfaction des bailleurs de fonds Satisfaction de la clientle Satisfaction des organismes rgulateurs Satisfaction de la communaut

    Prennit de lorganisation Qualit du produit Rentabilit financire Comptitivit

    Les quatre dimensions de la performance organisationnelle (source : Olivier de La Villarmois) Il apparat, par consquent, que la mesure de la performance est multidimensionnelle et corrlative du point de vue retenu. Si idalement, la mesure devrait tre globale, elle se limite le plus souvent au calcul dun indicateur de productivit. A lorigine, le concept de productivit est fondamentalement un concept physique qui compare les units produites un facteur de production. Lindice de productivit globale dveloppe en plus un systme de

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  • pondration par les prix ou par les parts des facteurs dans le cot total. La faiblesse essentielle de lindicateur de productivit global est donc lie au choix du systme de pondration et sa justification. Quant aux indicateurs partiels, la multiplication du nombre de facteurs de production par le nombre de produits laisse imaginer le nombre de ratios partiels qui peuvent tre calculs. Le recours la thorie micro-conomique est ncessaire pour avoir une approche multidimensionnelle de la performance. La fonction de production (galement appele frontire de production) dcrit la relation via un procs technique entre dun ct des facteurs de production, et de lautre la production issue de ce procs (Battese et alii, 1998). Une fonction de production formalise donc la relation unissant N facteurs de production M biens produits, pour une priode t donne. Lconomie de la production utilise le concept de fonction de distance (Shephard, 1970) afin dobtenir une mesure de lefficience dune unit dcisionnelle en relation avec une frontire regroupant lensemble des units efficientes. Toutes les entits observes produisent les mmes outputs laide des mmes inputs. Une unit appartenant la frontire est efficiente, alors quune unit se situant en dehors de la frontire ne lest pas. Lorsquil ne dispose que des quantits physiques, lconomiste raisonne en termes defficience technique. Sil dispose du prix des inputs ou de celui des outputs, il peut mesurer respectivement lefficience cot et lefficience revenu. Une mesure indirecte de lefficience est retenue lorsque le manager se voit assigner un objectif de revenu ou une contrainte budgtaire. En ce qui concerne la mesure empirique de lefficience, une distinction est tablie entre les mthodes paramtriques, spcifiant ex ante la forme de la frontire de production, comme la mthode SFA (Stochastic Frontier Analysis) et les mthodes non paramtriques, comme la mthode des indices ou la mthode DEA. Les mthodes paramtriques La fonction Cobb-Douglas est la forme la plus rpandue de la fonction. Elle se prsente sous la forme dune mono-production deux facteurs de production (le capital et le travail gnralement). Mais les hypothses en limitent lutilisation, notamment celle dlasticit de substitution entre facteurs gale 1. Il existe un autre catgorie de fonctions, appeles CES, o les rendements dchelle peuvent rester constants, mais llasticit de substitution peut diffrer de 1. La fonction translog est une fonction susceptible pour sa part de rsoudre les problmes de substituabilit entre les facteurs. En dautres termes, il nest pas ncessaire quil y ait substituabilit parfaite des facteurs sous le format translog. Cette valuation de la fonction de production permet de rendre compte dune source possible de productivit : le changement technique, qui correspond un dplacement de la fonction de production au cours du temps. Les rsultats demeurent nanmoins quelque peu mitigs, du fait de la difficult dobtenir une estimation correcte des fonctions que lon observe et des hypothses fortes qui encadrent les modles. Les mthodes non paramtriques Une autre voie pourrait tre les mthodes indicielles, que certains auteurs considrent comme beaucoup plus fiables.

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  • Quatre formes fonctionnelles se dtachent lorsque lon voque la notion dindice. Il sagit successivement de :

    - lindice de Laspeyres des quantits. Lindice dfinit le ratio des quantits en priode t multiplies par les prix de la priode prcdente, sur les quantits de la priode prcdente multiplies par les prix de cette mme priode. Les prix en priode t-1 servent pondrer les quantits des 2 priodes.

    - Lindice de Paasche des quantits. Lindice dfinit le ratio des quantits en priode t multiplies par les prix de la mme priode, sur les quantits de la priode prcdente multiplies par les prix de lanne t. Les prix en priode t servent pondrer les quantits des 2 priodes.

    - Lindice de Fischer est la moyenne gomtrique des indices de Paasche et de Laspeyres. Cet indice est considr comme idal.

    - Lindice de Trnqvist.

    Les ruptures temporelles dans les sries statistiques constituent des entraves majeures lutilisation des mthodes indicielles dune part, et la pertinence de leurs rsultats dautre part. Le choix de lanne pivot constitue galement un dilemme essentiel rsoudre. Cette mthode possde toutefois de nombreux avantages dont celui de permettre lintroduction de nouveaux outputs en cours dtude, et dtre plus respectueuse de leffet du temps. La mthode DEA pour sa part est une technique de la programmation linaire, charge de mesurer la performance relative dunits organises o la prsence de multiples inputs et outputs rend les comparaisons difficiles (Dyson, Thanassoulis, Boussofiane, 1990). Cette mthode mesure la performance dune unit relativement la performance dunits semblables en utilisant des intrants et des extrants pour donner un score chaque unit. Elle prend en compte lexistence dinputs et doutputs multiples sans avoir besoin de spcifier au pralable la forme de la fonction de production. La programmation linaire permet de connatre la position de chaque unit par rapport la situation dune unit idale, appartenant la frontire de production empirique, proposant une quantit donne doutputs avec le minimum dinputs ou le maximum doutputs inputs donns. Cette mthode permet une valuation de lefficience productive et rend galement possible lanalyse des impacts de diffrents dterminants. Aussi, au del de la mesure de la productivit elle mme apparat la question de son mode de formation. Lapproche intgre par consquent la question des sources et de dterminants de la productivit, les dterminants tant entendus comme lensemble des facteurs susceptibles dinfluencer lvolution de lefficience. La notion de dterminant se distingue des sources de la productivit, qui renvoient une dcomposition structurelle de cette dernire.

    I.2) PERFORMANCE LOGISTIQUE ET SCIENCES DE GESTION Cest en gestion que la place de la performance apparat capitale. De trs nombreuses recherches sintressent linfluence dun paramtre particulier sur la performance dune

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  • organisation, celle-ci tant le plus souvent value en termes de rsultats financiers ou commerciaux. Peu de rsultats sur la performance logistique sont mis en vidence et lorsque cest le cas, ils sont la plupart du temps de nature financire (Cadiou, 1995 ; Jaffeux, 1997) ou ne prennent en considration que les dimensions temps et/ou espace (Fabbe-Costes, 1991 ; Fiore, 1995). Toutefois, face un environnement de plus en plus complexe et turbulent, des publications relativement convergentes tendent indiquer que lefficacit dune chane logistique globale se mesure laune de son niveau de ractivit, de reconfiguration rapide des processus, dlimination des gaspillages et dintelligence. Pour Mesnard et Dupont, les piliers dune logistique performante sont de quatre ordres :

    - la ractivit, cest dire la vitesse laquelle le systme rpond aux perturbations - lagilit, cest dire la vitesse laquelle le systme adopte sa structure de cots - lefficience, soit llimination de toute forme de gaspillage - lintelligence, savoir lexploitation maximale de toutes les informations.

    La dmarche du Supply Chain Management (SCM) devient larchtype de la performance logistique, mettant laccent sur la ncessaire gestion dynamique des interfaces, et sur son rle de cration de valeur (alors que la logistique avait tendance privilgier une logique dconomie de cots). Dans la perspective du resource-based management, la mobilisation efficace dun ensemble de comptences dans lunivers stratgique de la firme devient essentielle, et doit saccompagner dune gestion des interfaces sur un double plan physique et informationnel. Mais comme le souligne Pach (2000), tout ceci risque de rester assez flou, voire nbuleux, pour les preneurs de dcision en entreprise, notamment sils ne disposent pas dun instrument de pilotage clair et rigoureux guidant laction . Plusieurs approches ont ainsi t mises en avant pour valuer la performance logistique. Nous pouvons citer titre dillustration le modle World Class Logistics ( Estampe et al., 2000), le modle de lASLOG (association franaise pour la logistique) (Pimor, 1998), le modle SCOR (Supply Chain Operations Reference model) (PRTM, 2002), le Tableau de Bord Prospectif (Morana et Pach, 2000) ainsi que le Strategic Profit Model (Stapleton et al, 2002) Nous analyserons ces modles plus en dtail dans le chapitre 4 qui porte sur la mthodologie dun tableau de bord de la performance logistique. Nous verrons que le problme de ces approches rside dans leur caractre statique et individuel. Par ailleurs, dautres problmes se posent, lis au caractre particulier des activits de services, comme nous le verrons maintenant.

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  • I.3) LA PERFORMANCE EN ECONOMIE: LE CAS PARTICULIER DES ACTIVITES DE SERVICES La production des activits de services ? Ce qui pose probablement le plus de problmes, cest la mesure de la production, en particulier celle du secteur des services. Le concept de productivit, dans ses multiples dimensions et variantes, est issu de la production dite matrielle ou production dobjets autonomes, identifiables quantitativement, dnombrables lorsquils sont reproductibles, ou analysables en termes dindices de volume lorsquils forment un ensemble htrogne. Les difficults tiennent ce que lon ne parvient pas saccorder sur une dfinition du produit pour le type dactivits qui nous intressent, et ce pour deux types de raisons. Dune part, les prestations, les processus et les rsultats sont faiblement standardiss : on ne parvient pas classer ces produits selon des gammes de cas standards, du fait de la dimension relationnelle de ces services. On hsite aussi sur les systmes de valeur, cest dire les dimensions possibles des produits plus ou moins prsentes selon les services ; ce sont les dimensions technique ou industrielle, marchande ou financire, relationnelle ou civique. Les trois coles qui traitent de lanalyse des services, lcole lilloise (Gadrey), lcole lyonnaise (autour de Barcet et Bonamy) et les sciences de gestion (Eiglier, Langeard) partagent en dpit de leurs diffrences un point de vue commun consistant placer au cur de lanalyse la relation de service. En effet, une activit de service peut se dfinir comme une opration, visant une transformation dtat dune ralit C, possde ou utilise par un consommateur B (ou client ou usager), ralise par un prestataire A la demande de B, et souvent en relation avec lui, mais naboutissant pas la production dun bien susceptible de circuler conomiquement indpendamment du support C . Cette dfinition opre une distinction entre le service comme processus de production, qui repose sur la mise en relation des 3 ples A, B et C, et le service comme rsultat, cest dire la transformation du support C. Lextrme diversit des services logistiques et de transport Comme pour lensemble des activit de services, et peut-tre de manire plus extrme, la diversit des situations de transport/logistique complique encore lapprhension de la production du service logistique et transport. On distingue traditionnellement les activits de traction et les prestations logistiques, tournes vers des activits valorisantes hors traction. Le schma stylis dun service complet de distribution physique comprend en effet la traction dapproche, les activits connexes, et la traction terminale, chacune de ces squences tant dune importance variable. Les services connexes exercs sur entrept et/ou plate-forme concernent des oprations techniques de distribution physique (lies la rupture de charge puis la livraison terminale) et des oprations de gestion intgrant une srie de prestations informatiques. On distingue ainsi :

    - les oprations lies la rupture de charge : rception et contrle des marchandises, manutention et stockage, mise en rayonnage

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  • - les oprations lies la livraison terminale : prparation de commandes, constitution de lots promotionnels, ensachage, marquage des prix

    - les oprations de gestion proprement dite : prises de commande, suivi des dates de premption, gestion des stocksPour ce dernier point, le plus simple, cest quand le prestataire logistique ne gre quune comptabilit matire partir dentres et de sorties de stock dcides par le prescripteur. Le plus sophistiqu, cest quand ce mme prestataire est dot dune autonomie dcisionnelle dans la formulation et la mise en uvre des procdures de recompltement des stocks.

    - Les prestations informatiques : gestion des stocks, de la flotte et des prparations de commandes, comptabilit clients, tltransmission. Les prestations physiques saccompagnent en effet de prestations informatiques pour permettre le dclenchement, ni trop tt, ni trop tard, des diffrentes activits (informatique de transaction), tout en amliorant leur suivi (informatique de gestion). En outre, lintgration de plus en plus forte des systmes informatiques permet aux prestataires de se positionner sur des activits priphriques de prescription : laboration de prvision de la demande pour les fournisseurs, conseil et ingenierie logistique.

    Les services les plus couramment proposs sont la gestion des stocks, la prparation des livraisons, le transport et le transit. (Pach, Sauvage, 2004) Progrs technique et productivit La prise en compte du progrs technique pose galement problme dans la mesure de la productivit. Alors que sur les 25 dernires annes, les technologies de linformation et de la communication (TIC) se sont massivement diffuses lensemble de lconomie et que celles-ci sont considres comme des innovations radicales, source dun nouveau paradigme technologique , la productivit, telle quelle est mesure dans les tudes statistiques, a connu une stagnation sur la priode et plus particulirement dans le secteur des services, grand consommateur dordinateurs. Ce paradoxe de la productivit se retrouve dans la formule de Solow, selon laquelle lge de lordinateur est arriv partout, sauf dans les statistiques de la productivit . La logique aurait voulu que les investissements dans des technologies innovantes se traduisent par des gains de productivit. La formule de Solow trouve son pendant dans les travaux des gestionnaires. Comme le rappelle Lorino (1989), le renouvellement massif des techniques, qui concerne la fois lindustrie et les services, na pas conduit aux niveaux attendus de performance dans les entreprises. La manire mme dont les managers dfinissent les gains de productivit et les outils quils utilisent pour y parvenir les loigne de leur but . Economistes et gestionnaires sont donc confronts un ensemble dinterrogations sur la pertinence de leurs outils danalyse et de mesure. La productivit, une notion fordiste ? En fait, il apparat que la notion de productivit est attache un rgime de production particulier qui est le rgime fordiste, et nest par consquent plus pertinente pour caractriser le rgime contemporain. Au plan micro-conomique, la pertinence de la notion de productivit tenait au fait que celle-ci pouvait constituer un outil de gestion au niveau de la firme. Lorsque le volume de production est clairement corrl un volume de travail mis en uvre et lorsque les produits obtenus font lobjet dune demande soutenue sur les marchs, alors lindicateur de productivit devient un critre objectif dorganisation et de rmunration

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  • du travail. Dans un contexte dinternationalisation, de tertiarisation et de diffusion des TIC, la notion de productivit doit tre reconstruite. Dun ct, au plan micro conomique, les entreprises ont externalis nombre de phases de leur processus de production ou ont multipli les cooprations, ce qui confre leurs activits un caractre de prestations de services qui ne sidentifie plus de faon immdiate la fabrication dun produit. La qualit des prestations devient aussi importante que les quantits offertes. Par ailleurs, les exigences de rentabilit financire court / moyen terme se manifestent dsormais par des rorganisations de lactivit en centre de profit, par des externalisations, voire des mouvements de fusion/ acquisition. Le nombre dentreprises capables didentifier leurs activits la fabrication de quantits de produits sest considrablement rduit. De lautre ct, au plan macroconomique, linternationalisation des processus productifs limite la possibilit dvaluer au niveau agrg le volume de la production nationale. Toutefois, sans rejeter compltement la notion, il faut tre conscient quelle peut conserver une relative pertinence pour certaines activits tertiaires ou certains niveaux dorganisation des services, mais quelle ne constitue quun critre partiel defficience, les services appelant, plus encore que la production industrielle de biens, lanalyse conomique et sociologique de leurs effets indirects ou mdiats ou de type final sur les utilisateurs, en raison de la spcificit du rapport social qui sy dploie et de lhorizon temporel de leurs impacts. Les approches rcentes de lvaluation des actions (actions publiques, mais aussi services) distinguent les concepts deconomy (rduction des cots), defficiency (proche de la productivit) et deffectiveness (concept attach aux impacts ou effets indirects des actions). Gadrey distingue ainsi les produits immdiats et les produits mdiats (ou rsultats indirects). Toutefois, entre le produit, fut-il surtout dans les services, une construction sociale aux multiples dimensions, et le temps de travail de production, existent encore des relations que la socit capitaliste dveloppe nest pas encore sur le point dabolir, et la productivit demeure lun des modes dapprhension le plus immdiat de ces relations (Gadrey, 1996). Les analyses classiques de productivit demeurent envisageables et pratiquables ds lors que peuvent tre dfinis avec une prcision suffisante des actes ou des rsultats reproductibles et quantifiables, des produits ou pseudo-produits obissant certaines normes de stabilit qualitative dans le temps ou lespace. La productivit des services prend un sens lorsque les prestations consommes peuvent tre qualitativement dfinies selon des rgles techniques ou sociales, dun faon suffisamment codifie pour autoriser les comparaisons. Il sagit donc dactivits qui conduisent la reconnaissance et la mesure dun produit immdiat ou produit direct pour lutilisateur. Mais les services dont la croissance a t la plus forte depuis les annes 50 sont prcisment des services relationnels et professionnels qui se prtent mal lanalyse quantitative dun produit immdiat et aux tudes defficience fondes sur la seule productivit. I.4) LEVALUATION RELATIVE DE LA PERFORMANCE

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  • Lune des questions essentielles que pose lanalyse de la relation de service elle-mme, cest dire des modes de relations existant entre prestataire et client dans le cadre de la production du service, est celle de la construction mme de lobjet : peut-on, et jusqu quel point, traiter la relation de service comme un objet en soi, cest dire analyser la relation A-B sans la rinscrire dans lensemble du processus de production du service ? Gadrey (1994) propose une classification des diffrentes activits de service selon le type de participation, oprationnelle ou de contrle, du client au processus de production du service, et lintrieur de chacun des deux types, selon le degr ou lintensit de cette participation. Les diffrents types dinteraction dans la relation de service Contrle du processus par le client

    Participation oprationnelle du client

    Faible Importante Contrle substantiel et pisodique

    Client passif ou rcepteur, se limitant choisir un contrat ou une formule

    Logique de formule offerte et utilise soit en coproduction, soit en self-service, le plus souvent sur place

    Contrle procdural et frquent

    Logiques de sous-traitance sur mesure. Le client a les comptences pour contrler mais ne veut pas le faire lui mme

    Coopration forte, coorganisation, complmentarit des tches et des savoirs. Interface oprationnelle et dcisionnelle.

    De la mme manire, la performance logistique ne peut pas tre value sur une base absolue mais sur une base relative, en rinscrivant les activits logistiques et de transport au sein du processus productif. Ce constat est synthtis dans la remarque de Colin (2004) qui crit : il ne saurait y avoir de performances intrinsques la logistique. Seules sont intressantes les performances des activits (ou fonctions) soutenues par la logistique et les performances du processus de distribution-production . En proposant un cadre danalyse bas sur des variables de contingence, Chow et alii (1995) souligne pareillement pour les sciences de gestion que la performance ne peut pas, et ne doit pas, tre value sur une base absolue mais plutt sur une base relative qui dpend de facteurs variables tels que la stratgie de lentreprise et sa structure. Lapproche peut se dcomposer en trois tapes : La premire consiste classer les objectifs stratgiques afin dtablir les priorits qui vont constituer les moyens par lesquels lentreprise compte maintenir ou amliorer sa position concurrentielle. Les objectifs stratgiques peuvent tre par exemple le contrle des cots, la croissance, la satisfaction de la clientle, la productivit oprationnelle. La deuxime tape consiste, pour chacun des objectifs stratgiques, classer les objectifs logistiques afin dtablir leur priorit en tant que facteur contribuant latteinte des objectifs stratgiques.

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  • Enfin, pour la troisime tape, une scorecard est utilise, permettant de reprsenter les rsultats logistiques partir dindicateurs cls associs chacun des objectifs logistiques. I.5) LE TRANSPORT COMME OUTIL DE COORDINATION DE LA PRODUCTION Du point de vue de lanalyse mso-conomique en conomie industrielle, la coordination des actions des agents conomiques est au centre de la problmatique conomique. La coordination est entendue comme celle des activits effectues par des individus (munis de formes procdurales de rationalit), qui mettent en commun cette fin des facteurs de production au sens large (informations, savoirs, ressources naturelles et financires, biens intermdiaires, travail). Dans les approches htrodoxes, on considre un ensemble largi de ressources engages dans la fonction de production et une multitude de formes de coordination, en opposant fondamentalement la coordination par les prix, unique mode de coordination pris en compte dans la thorie noclassique, et la coordination hors march, par les rgles, lorganisation, les institutions. Si lon envisage le transport de marchandises, et plus gnralement la logistique dans laquelle il sinsre, de ce point de vue, on peut considrer que les activits logistiques ont un rle de coordination de la production avec son environnement de ressources et de demande. Ces activits comprennent la fois la coordination en amont (lapprovisionnement) et en aval (la distribution, les relations avec la clientle), lorganisation des flux de biens et des flux dinformations lis ainsi que le stockage. Il sagit donc dune coordination dans le temps (stockage, juste--temps, gestion de la saisonnalit) et dans lespace (flux de transport, distribution). Dans un tel cadre danalyse, le transport constitue un des instruments de la coordination spatiale entre firmes. Il recouvre le transfert des produits dans lespace, mais aussi larticulation des flux de produits entrants ou finis aux rythmes de la production et de la demande. Corrlativement, la multitude de formes de coordination de la production correspond une pluralit de formes organisationnelles du transport et de la logistique. En effet, selon les contraintes du produit, de la demande, des approvisionnements, du type de clients, la circulation sorganise diffremment. A chaque articulation logique de production logique de circulation correspond une logique de performance spcifique. La diversit des configurations constate travers cette analyse du transport et de la logistique comme outil de la coordination des firmes rejoint ainsi le constat de lanalyse qui prcde du transport en tant que service. La difficult qui dcoule de cette diversit pour valuer les performances de cette activit est au centre de notre problmatique et constitue le point de dpart du cadre danalyse des configurations de service transport que nous dveloppons maintenant.

    14

  • I.6) LEVALUATION DYNAMIQUE DES PERFORMANCES : LES TRAJECTOIRES SERVICIELLES DANS LE TRANSPORT ET LA LOGISTIQUE Nous nous rfrons ici au cadre danalyse rgulationniste des modles productifs, et plus particulirement la notion de configuration productive telle quelle a t dveloppe et applique aux services par C. Du Tertre. La diversit des modles productifs prsents au sein dune conomie implique des mthodologies adaptes au vue de lapprhension de leur efficience productive. Si les techniques standards dvaluation de la productivit que nous avons prsentes plus haut peuvent tre valides pour certaines activits, elles deviennent inadquates pour dautres, et notamment les activits de services pour lesquelles Du Tertre (2000) raisonne en termes de logiques defficience. La configuration productive se dfinit comme la mise en cohrence des dispositifs fonctionnels de lentreprise avec les services de production, comme le rsume le schma ci-dessous :

    Activits de production / traitements

    Formes de travail inhrentes

    Contraintes dusage de lactivit

    Contraintes de valorisation Rgime daccumulation en vigueur

    (source : Lefebvre, 2002) Du Tertre repre ainsi sept configurations : - Lagriculture et lexploitation du vivant ; - Les industries de sries ; - Les industries de process ; - Les industries de chantier ; - Les services logistiques (dont le transport) - Les services administratifs et informationnels ; - Les services immatriels et relationnels. Si lon se limite cette analyse, on voit que le transport de marchandises se classe principalement sous la configuration productive dite services logistiques . Les traitements portent sur un support tangible (le fret en loccurrence) quil sagit principalement de dplacer, de transporter, etc. Cette configuration majeure de lactivit transport de marchandises habiliterait lutilisation systmatique de procdures formalises de mesure de la productivit, si elle ntait pas elle-mme envahie par les deux autres configurations

    15

  • productives caractristiques des services : celle dite informationnelle et lautre caractrise dimmatrielle . Dune manire analogue, on distingue traditionnellement les services selon leur support principal : des objets matriels, des informations, de la connaissance ou des individus. Selon cette classification, le transport de marchandises et la logistique entrent dans la premire catgorie, puisquils visent dplacer dans lespace des objets.

    Support principal Activits de services Objet ou systme matriel

    Transport et entreposage Courrier Commerce de gros, de dtail Dmnagement Rparation, Services de maintenance Gardiennage Nettoyage Htellerie-restauration

    Information code

    Banques, assurances, finances Services administratifs Services postaux Tlcommunication Services dinformation lectronique

    Information traite = Connaissance

    Conseil en management (y compris formation en entreprise) Recherche-dveloppement

    Individu

    Enseignement Services hospitaliers (mdecine et sant) Services aux particuliers (coiffure, esthtique, services de soins , daide domicile, etc.)

    Cette analyse ne rend cependant pas compte de la complexification de la majorit des services, et ne permet pas danalyser linfluence de lintroduction des technologies de la communication et de linformation. En effet, des travaux mens sur linnovation dans le transport routier de marchandises (TRM) (Djellal, 1998) et sur les effets de lintroduction des TIC (Burmeister, Djellal, 2002) confirment la coexistence au sein de ce secteur dune configuration fondamentalement matrielle et dactivits intgrant des aspects informationnels, relationnels voire intellectuels et de connaissance. La prise en compte de cette complexit peut tre opre en dcomposant le produit de lactivit de service en quatre oprations1 : - les oprations de logistique et de transformation de la matire (M) qui consistent traiter des objets tangibles, cest--dire les transporter, transformer, entretenir, rparer...;

    1 On sappuie ici sur la dcomposition fonctionnelle de lactivit de service suggre par Gadrey (1991).

    16

  • - les oprations de logistique et de traitement de linformation (I) qui consistent traiter de linformation codifie , cest--dire la produire, la saisir, la transporter, etc. ; Il sagit principalement des oprations de traitement, de codification de linformation, ralises laide des technologies de linformation pour des usages internes et externes avec des objectifs de gestion des temps de travail, de gestion de la qualit, dvaluation de la performance, etc. Les principaux outils dvelopps sont des bases de donnes, des outils de contrle de qualit, etc. - les oprations de service en contact ou relationnelles (R), celles dont le principal support est le client lui-mme, et qui consistent en un service direct (en contact). - les oprations de traitement intellectuel des connaissances. F. Gallouj (1999) ajoute ce type doprations encore appeles fonctions mthodologiques la dcomposition fonctionnelle de Gadrey, Il montre quelles sont particulirement importantes pour rendre compte de la dynamique et de linnovation dans les activits de services intensives en connaissances (comme le conseil). Mais elles sont galement prsentes dans dautres types de services, et notamment aujourdhui dans les services non informationnels . La coexistence de diffrents types doprations dans le secteur du TRM : Oprations de

    logistique matrielle (M)

    de traitement de linformation (I)

    de services en contact ou relationnelles (R)

    de traitement de la connaissance ou mthodologique (C )

    Oprations concernant :

    Dplacement, transport de biens laide de technologies simples ou complexes

    Traitement des flux dinformation inter et intra-entreprises

    Engagement sur le suivi, la qualit au niveau du client

    Coordonner et organiser les diffrentes oprations ; Trouver les comptences ncessaires

    Amlioration des performances travers :

    Les innovations sur les vhicules, chariots lvateurs automatiss, vhicules tlguids, automatisation des palettes etc.

    Lutilisation des TIC, cration ou adoption de systmes dinformation appropris

    Lamlioration des interactions avec les utilisateurs, relations avec les clients du chargeur

    La cration et lamlioration des systmes dorganisation de la circulation des biens et des informations du chargeur

    On peut ainsi, dun point de vue dynamique, mettre en vidence plusieurs trajectoires servicielles dans le transport de marchandises et la logistique. A lorigine, les entreprises du secteur ont dvelopp des oprations uniquement matrielles, puis sous limpulsion des besoins des clients et des stratgies des offreurs, ont innov pour intgrer des traitements davantage informationnels, relationnels puis de connaissance.

    17

  • Les petites entreprises de forme artisanale se positionnent essentiellement sur la premire tape et voluent parfois sur ltape 2. Les plus grandes units et les groupes de transport et de logistique dlaissent le transport proprement parler pour sorienter davantage sur des oprations dorganisation et de gestion de la prestation. Les tapes de lenrichissement de la fonction transport/logistique et la diversit des trajectoires

    Les tapes de lenrichissement de la fonction transport

    Trajectoire dinnovation

    Etape 1 = (M) Trajectoire technologique de logistique matrielle seule

    Etape 2 = (M) + (I) Apparition dune trajectoire technologique informationnelle et communicationnelle

    Etape 3 = (I) + (R) ou (R) Apparition dune trajectoire de service direct ou relationnelle

    Etape 4 = (I) + (C) ou (C) Apparition dune trajectoire de coordination de la circulation

    Depuis une trentaine dannes, la configuration matrielle des activits de transport et de logistique a t enserre par des activits de services rpondant dautres configurations productives fortes composantes informationnelle, relationnelle et cognitive. On peut supposer que cette mutation aura eu pour effet de brouiller les rgles dvaluation de lefficience puisque les prestations du TRM deviennent de plus en plus intangibles . Les mthodes de mesure standard de la productivit ne sont plus adquates, du moins pour ces nouvelles oprations. I.7) COMMENT DEFINIR LES CONFIGURATIONS DE SERVICE TRANSPORT ? Pour dfinir les configurations de service transport (CST), nous partons de la dfinition des configurations de trajet. En effet, si le transfert dun produit dans lespace implique toujours les trois grands principes de rapidit, scurit et de capacit, les logiques pour aboutir ces rsultats sont diffrentes suivant la configuration de trajet. Lefebvre (2002) distingue plusieurs configurations de trajets :

    - Les diffrents types denvoi simple : constitu par un seul lot se rendant dun point un autre et caractris par une vitesse moyenne leve et un temps darrt faible. Cette configuration est le symbole du transport ferroviaire et du transport routier tels quil a

    18

  • t considr lorigine. Il est aujourdhui la caractristique majeure du transport express, ou la rduction du temps de transfert, la ponctualit, la ractivit sont les critres de performances principaux. Le transport exceptionnel correspond galement cette configuration de trajet, mais la performance svalue ici travers la capacit organiser le trajet, la scurit du bien et sa manipulation.

    - Les diffrentes formes de groupage-dgroupage, la diffrence de lenvoi simple, implique un processus de rationalisation. On peut distinguer le groupage aprs envois successifs (ou dgroupage) et le circuit de ramassage (ou de livraison), configuration pour laquelle les oprations de rgulation de lactivit gestion des temps dattente et des heures de ramassage (ou de livraison) sont primordiales.

    Si cette distinction (tout fait classique au demeurant) entre diffrentes configurations (spatiales, mais aussi en termes de contraintes temporelles et de gestion) permet dj dtablir une varit de logiques defficience, elle reste largement insuffisante pour expliquer la complexit des logiques mises en uvre pour atteindre la performance du point de vue des firmes et des systmes de production-circulation. Cest pourquoi nous la combinons avec lanalyse prcdente des trajectoires servicielles pour aboutir des configurations de service transport. Cette notion peut alors se dfinir comme la configuration de trajet, enrichie des stratgies des diffrents acteurs impliqus dans le transport et la logistique, et plus largement des interactions entre les diffrents acteurs du systme de production-circulation considr, des prestations et traitements que subit le fret, ainsi que des formes dorganisation de la circulation du bien et des informations lies ce bien. On aboutit ainsi un concept proche de celui de configuration productive issu des analyses rgulationnistes, mais adapt la spcificit des services en gnral (et notamment la coproduction du service) et du transport et de la logistique, en particulier (et notamment les caractristiques spatiales). Le schma suivant rsume ce concept de configuration de service transport et son lien avec les logiques defficience.

    19

  • 20

    ource

    our spcifier des configurations de service type, nous utiliserons une analyse en termes de

    Configurations de service transport et logiques defficience

    (s : Lefebvre, 2004) Plogiques de production et de circulation (qui nous a, en particulier, permis de distinguer des familles logistiques , voir Burmeister, 2000). Cette analyse distingue, partir des caractristiques de la production, quatre logiques diffrentes industrielle, flexible, professionnelle et immatrielle et lui associe des logiques de circulation des biens, informations et personnes. La combinaison avec les diffrentes trajectoires servicielles matrielle, informationnelle, relationnelle et mthodologique aboutit alors une articulation densemble des logiques de production, de circulation et de service transport que lon peut rsumer sous forme dun tableau.

    Unit principale : opration matrielle centrale : le trajet

    (M) (I) (R) (C)

    Les stratgies du prestataire et les attentes des expditeurs et

    destinataires influencent lventuelle intgration doprations de

    natures

    Logiques defficience caractrises par des dterminants de productivit particuliers

    Stratgie du prestataire de transport

    Dispositifs institutionnels

    Attentes spcifiques de lexpditeur et du destinataire

    Rgime conomique de fonctionnement du TRM

    Configuration de Services Transports

    Dispositifs institutionnels

  • 21

    Larticulation entre logiques de production et

    trajectoires denrichissement de la fonction transport Logique de production Opration de

    service transport Trajectoire servicielle du transport

    Logistique

    I) Industrielle Biens intermdiaires, peu diffrencis Grandes sries (conomies dchelle) Spcialisation des sites de production (ex : chimie de base)

    (M) (flux massifs et standardiss de biens)

    (M) tendance vers (M) + (I) ?

    Logistique industrielle, fonde sur le critre de cot Transport externalis Tous les modes, y.c. les modes lourds

    II) Flexible Biens de consommation Production de masse (grandes ou moyennes sries), mais diffrencie (nombre lev de rfrences dans une gamme) (ex : confection, agro-alimentaire)

    (I) (association de flux de biens rapides, frquents et fractionns et de flux dinformations)

    (M) + (I) tendance vers la sparation des oprations tendance vers (M) + (I) + (C) ?

    Logistique sophistique (associant transport rapide et EDI) ; frquence des envois leve Critres de fiabilit (dlais, dommages, taux de service) et de flexibilit (changements frquents de lorganisation logistique) Transport routier externalis

    III) Professionnelle Units ou petites sries Production la demande, trs diffrencie Savoirs spcifiques (ex : mcanique)

    (R) (flux de biens faibles, mais impliquant une relation producteur-client troite)

    (M) + (R)

    Logistique basique, petite chelle (souvent ddie) Pas dexternalisation logistique Transport en compte propre

    IV) Immatrielle Produits nouveaux, quipements spcifiques, travail hautement qualifi (ex : ingnierie, informatique)

    (C) (circulation de connaissances)

    (M) + (I) + (C) sparation des oprations

    Logistique externalise (recentrage sur le mtier)

  • Cette analyse m e rs que lon quitte la logique industrielle, qui se dcrit relativement bien laide analyse traditionnels, cest--dire la minimisation du cots de transport et la productivit, les oprations lies la logistique et au transport se complexifient, d me que leur coordination avec les oprations relevant de la production. Nous aboutissons ainsi des l ficie v s qui dpassent le stricte cadre de loptimisation du nspo t e qu la logique de production industrielle. En effet, dans la qu b n gr eulement loptimisation du transport, ma s d De plus, les critres de fiabilit et de flexibilit de lor n ins aussi important que les critres o P su re compte non seulement le cot de transport, m i La flexibili ti e nisation logistique sans dlais ni cots importants. Le recours quasi-exclusif au transport routier, lexternalisation sy q es oprations de transport et frquente en matire doprations de logistique m d portance grandissante de ce critre defficience. Da lo de p ction p n le transport et la logistique au sens matriel jo n nt u ass lefficience d ylo ce el on s lioration de la co io e le uc is rs, autrin n a u . Lamlioration des moyens de transport ou des outils de comm er lam

    sont pas suffisa pour m rer lefficience du systme dans son ensemble. Le tra ur peut avoir un rle dinterface dans la relation au client, mais lvaluation de ce rle chappe totalement a lcul do n des o de transport. Dans les logiques immat les de p logique defficience porte avant tout sur le ca s se dro a coord stm if. Lam ion continue du cadre cognitif (connaissances partages par lensemb eurs du systme, articulation de re oirs d par acteu cadre tionnel (culture partage, adhsion des valeurs com il ip ns aque acteur sur les ac s nombre dacteurs diffrents, dtenant n des comp Dans certains cas, le transport et la logistique peuvent aider la m n place de nouvelles formes dorganisation productives, comme ce fut le cas dans le dveloppement des systmes de production modulaire dans lautomobile. Cependant, ces cas sont trs rares, et le transport na gnralement quun rle margina ystm avant to ur linnovation et la connaissance. On aboutit si avec les logiques productive s us :

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    22

  • Tableau : La complexit des logiques defficience dans le domaine de la logistique et du transport Logique de production

    Trajectoire servicielle du transport

    Logiques defficience Intrt de lindicateur productivit

    Industrielle M ou M + I Optimisation du dplacement (cot/temps)

    Oui

    Flexible M + I Optimisation du dplacement et de la gestion des informations Optimisation de la flexibilit de lorganisation logistique

    Oui (pour chaque optimisation sparment) Non pour lensemble

    Professionnelle M + R Amlioration du droulement de la coordination, de la qualit des interactions entre les acteurs du systme productif

    Non

    (rle dinterface du transport et de la logistique)

    Immatrielle M + I + C Amlioration du cadre (cognitif, institutionnel) de droulement de la coordination. Le transport et la logistique peuvent, dans certains cas, aider la mise en place de nouvelles formes dorganisations productives.

    Non

    23

  • CONCLUSIONS DU CHAPITRE I

    Lanalyse de la performance, classiquement assimile lefficience et caractrise en ductiv d as de vits de services.

    Si lindicateur productivit semble pour dcrire la performance de logiques es particu notammen ins pour des activits o

    la mesure mme de la production p s des s de services, o la production na de sens que dans le cadre dune relation spcifi e de la performance doit dans ce cas no ice, la prestation, mais galement le processus de production du service. Elle ne peut donc tre que relative, laune de la performance des interactions entre les acteurs.

    Le processus de production d

    termes de pro it, se heurte es difficults accrues pour le c bien adapt

    s acti

    productiv lires, t fordistes, il lest beaucoup moose problme. Cest ainsi le ca activit

    que. Lanalysn seulement considrer le serv

    u service logistique et de transport e et des transports, nous considrutils qui permetten

    Dans le cas de la logistiqu ons ces activits de services particulires comme des o t de mettre en relation la production avec son environnement (de ressou otre lecture considre les activits logistiques et de transp outils de la coordination externe. La firme

    vari isatio ment (stratgies dapprovisionnement, de sous-traita ar consquent mettre en place les organisations logistiq ptes la nature des interactions considres. Une lectu saccorde donc mal avec la diversit des organisations res. On prfre ds lors parler de pluralit de logiques d

    La prestation logistique et de transport

    rces et de demande notamment). Nort comme des

    dispose dune t dorgan n de ces interactions avec son envince, de distribution diverses), et va pues et de transport les mieux adare homogne de la performance logistiques et de transport considefficience.

    ronne

    Corrlativement, la nature des prestations logistiques et de transport elle-mme se

    complexifie. Une dcomposition fonctionnelle du produit de lactivit de service en diffrentes oprations montre la coexistence doprations non seulement matrielles (M) mais de plus immatrielles (I) (traitement de linformations), relationnelles (R), ou mthodologiques (C) (traitement de connaissances). Des trajectoires de services transport peuvent ds lors tre identifies, articulant de manire diffrencie diffrentes oprations. Lanalyse de la performance se doit dtre dynamique, et associe des modifications de trajectoires servicielles.

    La prsente tude permet, dans un premier temps, de mettre en vidence des cas-types, articulant logiques dorganisation productive et logistique, configurations de services transport et logiques defficience.

    24

  • CHAPITRE II LE DEVELOPPEMENT DE LA FIRME

    Ce cha

    II.1) D

    pitre explore la notion de dveloppement, la fois au niveau microconomique de la firme et au niveau msoconomique des secteurs et des territoires. Cest notamment au niveau mso- et macroconomique que la notion de dveloppement durable prend tout son sens. Nous chercherons tablir le lien entre les trajectoires denrichissement de la fonction transport et les trajectoires de dveloppement de la firme en nous appuyant sur les travaux sur les conomies de proximit et en questionnant le rle du transport et de la logistique dans le dveloppement conomique.

    E LA CROISSANCE AU DEVELOPPEMENTDURABLE

    De m rapport au caractre formel de la croissance, intgre

    nsionnel, avec les problmes de mesure qui y sont associs, et qui ar souci de simplification est souvent assimil la croissance, tout comme la performance st souvent rduite la productivit.

    eurs mais surtout dans les secteurs lis ceux qui donnent s impulsions initiales. Il montre aussi comment cette croissance se coagule au voisinage des nits motrices. La croissance devient un processus heurt, vivant et se propageant dans le squilibre. Les entreprises, pas plus que les secteurs, ne sont indpendants, ils sont unis par es interdpendances multiples. Le principal intrt de lanalyse est de proposer une vision ynamique des relations interindustrielles reposant sur lenchanement squentiel de omplmentarits techniques et le jeu des rapports de force entre les acteurs.

    Il est intressant de noter que les concepts de performance et de dveloppement connaissent des similarits. En effet, le concept de performance subit une rupture paradigmatique comparable celle du dveloppement. Associe au dpart la mesure, la performance acquire peu peu des dimensions plus qualitatives. Le terme performance peut ainsi galement sidentifier la production de sens. Il faut crer du sens pour atteindre la performance. La performance peut tre lexpression de nouveaux savoirs dans lorganisation (Lorino, 1998).

    me, le dveloppement conomique, par une complexit croissante au fur et mesure que lon tient compte des dimensions

    sociale, politique, historique Pour Perroux (1950), le dveloppement est la combinaison des changements mentaux et sociaux dune population qui la rendent aptes faire crotre, cumulativement et durablement, son produit rel global . La croissance au sens strict est selon Perroux la variation pendant une ou plusieurs priodes longues dun indicateur de dimension . Le dveloppement est donc un phnomne daccumulation, largement irrversible et sculaire, il inclut la croissance et mme des phases de crise. Cest galement un phnomne multidimepe

    Par ailleurs, Perroux montre galement comment les effets de croissance ne se propagent pas galement au profit de tous les sectleudddc

    25

  • Lenjeu pour le dveloppement rside au durabilit. Cette formule, qui vise rconcilier le dveloppem l'environnement et la onservation des ressources naturelles, a merg graduellement entre 1970 et 1987.

    e dveloppement durable vise trois objectifs : l'intgrit cologique, l'quit entre les

    de veloppement quils impliquent :

    emble des cosystmes naturels terrestres et aquatiques, et ce, otamment, par des mesures de protection de la qualit de l'environnement, par la stauration, l'amnagement et le maintien des habitats essentiels aux espces ainsi que par

    xploites.

    ) Amliorer l'quit sociale, c'est--dire permettre la satisfaction des besoins essentiels des ommunauts humaines prsentes et futures et l'amlioration de la qualit de vie, et ce,

    financires, afin de permettre la satisfaction des besoins des ommunauts humaines, et ce, notamment, par la responsabilisation des entreprises et des

    jourdhui dans sa ent conomique et social, la protection de

    c

    Lnations, les individus et les gnrations, et l'efficacit conomique. La mise en oeuvre de ces trois objectifs s'appuie sur un certain nombre de mesures dont l'nonc nous aide mieux saisir l'ampleur du dfi qu'ils reprsentent et la complexification de la notiond

    1) Maintenir l'intgrit de l'environnement, c'est--dire intgrer, dans l'ensemble des actions des communauts humaines, la proccupation du maintien de la vitalit et de la diversit des gnes, des espces et de l'ensnreune gestion durable de l'utilisation des populations animales et vgtales e

    2cnotamment, par l'accs pour tous l'emploi, l'ducation, aux soins mdicaux et aux services sociaux, un logement de qualit, ainsi que par le respect des droits et des liberts de la personne, et par la participation, pour l'ensemble des groupes de la socit, aux diffrents processus de prise de dcision.

    3) Amliorer l'efficacit conomique, c'est--dire favoriser une gestion optimale des ressources humaines, naturelles etcconsommateurs au regard des biens et des services qu'ils produisent et utilisent ainsi que par l'adoption de politiques gouvernementales appropries (principe du pollueur/utilisateur-payeur, internalisation des cots environnementaux et sociaux, co-fiscalit, etc).

    II.2) LES APPROCHES NEOCLASSIQUES DU DEVELOPPEMENT DE LA FIRME Conformment la thorie noclassique qui se focalise sur lallocation des ressources, lconomie industrielle orthodoxe analyse lvolution de la firme au travers de la croissance

    e ses rsultats financiers, lie principalement aux conomies dchelle. Concept cl de la

    La taille des firmes sur un march est ici une consquence du mode de fonctionnement du march et non une cause. Elle varie au gr de lintroduction du progrs technique et des

    dthorie marshallienne, les conomies dchelle apparaissent lorsque le cot unitaire de production diminue mesure que la taille de lappareil productif augmente ou que la production slve. Ces conomies dchelle expliquent une large part de la croissance et de la taille des firmes dans chaque secteur (Viner, 1932). Lorsquune firme a une fonction de production qui prsente localement des rendements dchelle croissants, elle a intrt accrotre sa taille pour amliorer sa comptitivit. Les firmes qui ne se dveloppent pas dans le but datteindre la taille optimale produiront un cot plus lev que les autres : elles feront des profits moindres, voire des pertes et risqueront la faillite.

    26

  • volutions du march. Lconomie noclassique tudie donc la taille de lentreprise sous langle de lanalyse des avantages et des dsavantages quelle procure dans un environnement dfini. Ce sont les changements de technologie, lorigine de laugmentation de la taille optimale des firmes, qui expliquent lexpansion de la firme. On est ici dans une optique

    Dans loptique noclassique, lentreprise est une unit de fabrication qui transforme un

    II.3) LES AVANCEES DE LECONOMIE INDUSTRIELLE HETERODOXE

    mcanique traduisant un lien causal entre taille et performance de la firme : la firme crot pour raliser des conomies dchelle et la firme de grande taille est plus efficiente car elle ralise effectivement ces conomies dchelle. On est l proche du sophisme, et on ignore, de plus, la complexit des choix stratgiques ouverts lentreprise.

    ensemble de biens en produits finis. Lconomie dentreprise, dans ce contexte, tudie les diffrents problmes dallocation interne de ressources dans un univers doptimisation. Ainsi, les facteurs de production (capital et travail) sont rmunrs leur productivit marginale, les choix dinvestissement sont rgis par des critres financiers simplificateurs (taux interne de rentabilit ou valeur actuelle nette) pour mesurer mcaniquement laugmentation de la valeur de la firme.

    Avec la thorie des cots de transaction, la croissance est identifie un phnomne dintgration des transactions dont le niveau optimum est dtermin par une confrontation des avantages respectifs de la production interne et de lacquisition externe. Lefficience est dfinie non plus en termes techniques (thorie noclassique), mais en termes organisationnels.

    contraire, la diversit des modalits de coordination.

    ans la littrature une analyse plus dynamique des comportements. Lconomie industrielle trodoxe est reprsentative de cette tendance. Une autre faon danalyser la croissance une firme consiste ltudier comme consquence de ses performances sur un march.

    un mme secteur peuvent avoir es comportements trs diffrents et tre lorigine de performances sensiblement

    Les analyses dveloppes par lconomie industrielle htrodoxe (et notamment la tradition franaise de lE.I.) sintressent non pas lallocation, mais la cration de ressources. Ces analyses ne se limitent pas la coordination par le march, mais postulent, au

    La question de la taille des firmes, et donc de leur croissance, laisse progressivement la placedhd Les premires analyses dconomie industrielle se fondent ainsi sur une chane logique, dont lobjet est dexpliquer les performances des firmes par les structures de march, celles-ci tant le fruit de conditions de base, variables selon les secteurs et les conomies. Les entrepreneurs prennent leurs dcisions dans un milieu donn, ce dernier tant dfini une fois pour toutes par des technologies et des systmes de prfrences. Si elles se sont dveloppes au travers dtudes de cas et danalyses empiriques dtailles, ces analyses prsentent lintrt davoir donn lieu un certain nombre de travaux conomtriques qui ont contribu une meilleure comprhension des phnomnes tudis. Lune des voies de dveloppement de cette tradition se retrouve aujourdhui dans les tudes danalyse stratgique ralises par certains consultants (Porter notamment). Celles-ci montrent que les entreprises ddhtrognes.

    27

  • Lapproche a par la suite volu. De conditions environnementales prgnantes voluant sous laction de forces externes lindustrie, on est pass une vision o les conditions de base et les structures peuvent tre modifies par les stratgies des firmes. Une seconde orientation de lconomie industrielle privilgie donc lapproche thorique et emprunte aujourdhui bon nombre de ses concepts et de ses modles la thorie micro-conomique standard. Elle a conduit faire merger ce que lon a appel une nouvelle conomie industrielle qui reconnat aux entreprises la capacit de prendre des dcisions tratgiques. Lapproche stratgique est ici inspire directement de la thorie des jeux qui a

    t, par des dmarches thoriques et inductives notamment, de produire des odles et des conceptualisations destines permettre une meilleure comprhension et une

    rocessus de dcision et de lorganisation interne des entreprises. Il privilgie des approches ynamiques plutt que des analyses en terme dquilibre. Il reconnat lhtrognit des

    elon leur tade de dveloppement ou encore selon certaines caractristiques technologiques.

    organisation performante est dsormais celle qui parvient identifier en interne et en

    a coordination et la cration de valeur deviennent dsormais centrales pour la performance

    sjou un rle trs important dans ces dveloppements (Tirole). Cette double orientation npuise pas en fait lunivers des thmatiques de lconomie industrielle contemporaine dont on mesure alors la complexit et ltendue. Dabord parce linnovation tend occuper une place de plus en plus importante dans la discipline et que, depuis une vingtaine dannes, sest dvelopp un courant original, lvolutionnisme, dont lambition esmendognisation des processus dinnovation (Nelson et Winter, Dosi). Ensuite parce que ces dveloppements ont permis de renouer avec une tradition qui remonte Marshall et, plus prs de nous, E. T. Penrose. Cette tradition est celle de la cration de ressources par les entreprises. Finalement, lconomiste industriel en arrive reconnatre limportance des pdcomportements des acteurs et lexistence de modles diffrencis selon les secteurs, ss Lexterne, en les coordonnant efficacement et en organisant pour ce faire de nouvelles formes de relations avec ses partenaires - les comptences dont elle a besoin pour atteindre ses objectifs de rsolution de problmes productifs et de cration de valeur. Lde la firme. II.4. COORDINATION DES ACTEURS ET DYNAMIQUES TERRITORIALES Coordination situe et dveloppement Notre analyse du dveloppement ne se situe pas au niveau micro-conomique, celui de la firme, conduisant valuer les combinaisons de facteurs les plus optimisatrices. Le dveloppement macro-conomique dcoule de la mme logique. Le dveloppement est envisag dans notre approche comme un processus rsultant des interactions entre les acteurs, dans la mesure o les modalits de leur coordination conduit la cration de ressources. Les acteurs, mais aussi lespace occupent une place centrale dans cette reprsentation,

    28

  • puisque les interactions des acteurs et la coordination de leurs activits sinscrivent la fois dans le temps et lespace. Le concept de proximit nous permet dinscrire les dynamiques interactives des acteurs dans

    a proximit comporte des dimensions spatiales (distance, cot de transport ou, plus

    Ces deux imensions de la proximit peuvent tre mlanges dans une coordination particulire, et

    n de facteurs de production.

    oordination et facteurs de production

    lespace. L'conomie de la proximit propose d'analyser les questions de coordination en considrant des agents situs, la fois dans le sens de leur localisation dans un espace gographique et conomique et, plus gnralement, dans le sens de leur positionnement, stratgique ou non, leur encastrement dans un faisceau dinterrelations qui conditionnent leurs activits productives et commerciales, mais aussi dinnovation. Lgnralement, laccessibilit, concept bien connu en gographie des transport) et organises. Ce sont ces dimensions organises qui nous intressent ici, puisque ce sont elles qui nous permettent de conceptualiser le dveloppement. En effet, comme le notent Pecqueur et Zimmermann (2004), il ny a pas de coordination localise si une proximit organise ne peut tre mobilise conjointement une proximit gographique . Les chercheurs du groupe Dynamiques de Proximit distinguent gnralement deux formes de proximit organise. La proximit organisationnelle correspond au cas o la coordination prsente se fonde sur lexistence pralable dun lien dans le contexte dune association ou dun projet commun ou sur lappartenance une mme organisation (Pecqueur/Zimmermann, 2004). La dimension institutionnelle de la proximit exprime ladhsion des acteurs un espace commun de reprsentations, de rgles et de modles de pense et daction, limmersion dans un contexte conventionnel commun qui a un rle dhomognisation des comportements et des anticipations des individus et des organisations (Bellet/Kirat, 1998). dsouvent, mais pas ncessairement associes une proximit gographique. Cest donc bien de dveloppement spatialis dont il est question ici, rsultant des interactions entre les acteurs et des logiques de coordination mises en uvre, reposant sur larticulation de ormes de proximit diverses, et aboutissant la cration de ressources. f

    Processus situ, la coordination est en effet aussi un processus de cration ou de ransformatiot

    C

    - des facteurs de production trs divers qui sont mobiliss et transforms - des modalits de transformation diffrentes en fonction de la capacit des individus

    s, selon les proprits de la coordination.

    a coordination est dans notre dfinition articule autour de deux lments : L

    crer ou transformer des facteur Chacune de ces modalits donne lieu des logiques de dveloppement diffrentes, lorigine de rendements diffrents de la coordination. Parmi les facteurs de production, on distingue notamment les facteurs gnriques des facteurs spcifiques, ces derniers gnrant dans la coordination des rendements suprieurs lorigine des dynamiques de dveloppement.

    29

  • Les facteurs gnriques sont substituables. Ils prsentent des cots de redploiement faibles, permettant de conserver une rversibilit de la coordination dans laquelle ils sont utiliss. Un xemple de facteur gnrique est donn par le travail non qualifi. e

    Les facteurs spcifiques sont plus fortement attachs la coordination. Cet attachement dcoule dun processus de spcialisation largi, qui regroupe des phnomnes dapprentissage, des complmentarits avec dautres facteurs utiliss dans la coordination. Lutilisation de facteurs spcifiques permet une croissance des rendements, qui saccompagne de cots de redploiement. Un exemple de facteur spcifique est donn par une machine-outil onue pour un usage particulier. c

    Les ressources gnriques se dfinissent par le fait que leur valeur existante ou potentielle est indpendante de leur participation un quelconque processus de production. Les ressources spcifiques existent comme telles mais leur valeur est fonction des conditions de leur usage. Alors quune ressource gnrique est totalement transfrable, une ressource spcifique implique un cot irrcouvrable plus ou moins lev de transfert. Ds lors, les ressources ne sont plus considres seulement pour elles mmes et pour leur capacit sintgrer dans une combinatoire donne de facteur mais elles deviennent lobjet dun processus de reproduction et de redploiement, par lequel la spcification prend forme et se renouvelle au fil du temps. (Pecqueur, 2003). La spcification rsulte donc de lutilisation (de lappropriation) dun facteur dans une situation de coordination. Il existe plusieurs types de spcification trs distinctes. En ce qui concerne les facteurs humains, la spcification correspond un apprentissage ou une exprience qui permet ladaptation des personnes la coordination. Il sagit de la capacit

    sinscrire dans la

    es facteurs techniques

    de lindividu dinteragir et de cooprer avec les autres individus impliqus dans la coordination, de mettre en place des processus dapprentissage, de construire des cadres cognitifs communs permettant damliorer la coordination. Cette spcification porte aussi sur es facteurs techniques. Il sagit de la capacit des personnes ded

    coordination, dutiliser les biens matriels (outils, techniques) et de les transformer (innovation). L , comme les quipements de production sont des facteurs qui sont

    n pour tre adapts des besoins nouveaux. On voit us htrogne, en fonction de la capacit des individus

    proprits de la

    En noordin lieu des

    coordination.

    ualit des interactions du tissu productif. Ces logiques appliquent lamont de la coordination.

    transforms au cours de la coordinatioonc que la spcification est un processd

    de mobiliser et de transformer des ressources, cest--dire selon les coo inrd ation.

    lie avec les dimensions de la proximit qui seront mobilises dans le cadre de la ation, les logiques organisationnelles de coordination pourront donnerc

    spcifications portant sur les facteurs techniques, soit par adaptation des quipements ou des salaris utiliser ces mmes quipements au travers de procdures de formation. Cette pcification sapplique au droulement de la s

    Les logiques institutionnelles de coordination inciteront des formes de spcification portant sur les facteurs humains, par partage dinstitutions communes et construction conjointe de la oordination, ce qui augmentera la qc

    s

    30

  • Le tableau suivant synthtise les proprits des processus de spcialisation et de spcification des ressources et des actifs. Tableau synoptique : Facteurs de concurrence spatiale et place du transport et de la logistique Ressources

    gnriques Actifs gnriques

    Actifs spcifiques

    Ressources spcifiques

    Transfrabilit dcroissante

    Irrversibilit croissante

    Caractristiques

    potentielles existants transfrables

    existants partiellement transfrables

    virtuelles intransfrables

    Activation

    Susceptibles dtre actives selon un calcul de rentabilit

    Facteurs de localisation discrimins par les

    Relative inertie Cots irrcouvrables de transfe

    Les ressources napparaissent quau

    prix et le cots de rt

    Cots de transaction moment des combinaisons de

    transport stratgies pour rsoudre un problme indit

    Coordination Susceptibles dtre introduites sur le

    En march Quasi-march Coordination hors

    march march impliquant des institutions,

    normes, conventions

    Exemples Matires premires, outils, travail simple,

    Idem, mais en activit

    Travail qualifi, connaissances,

    Atmospindustrielle

    informations, formation de base (non utiliss)

    quipements spcifiques

    hre

    Forme de proximit

    Accessibilit Accessibilit Proximit organisationnelle

    Proximit institutionnelle

    Transport et logistique

    Infrastructures publiques

    Services de transport et de logistique de base

    Services logistiques complexes et ddis, systmes dinformation

    ? Savoir-faire en matire de circulation des biens

    logistique complexes,

    et informations dans le cadre de systmes

    mthodes dorganisation des systmes de circulation

    de production en juste--temps

    Sources : Colletis/Pcqueur (1993) ; Colletis-Wahl/Perrat (2004) ; Colletis-Wahl/Meunier 2003) (

    Par rapport notre questionnement en termes de dveloppement spatialis, les processus de spcification sont au centre du processus de dveloppement des territoires. Comme le notent Colletis et Pecqueur (1993), le principal facteur de diffrenciation des espaces ne peut sulter ni du prix relatif des facteurs ni des cots de tranr sport, mais de loffre potentielle

    teurs ou des ressources utiliss dans le cadre de la

    dactifs ou de ressources spcifiques non susceptibles, par dfinition, dtre mis en concurrence directement sur un march. La cration de valeur lorigine des dynamiques de dveloppement telles que nous les avons dfinies rsultent de la spcification des fac

    31

  • coordination des activits entre les acteurs. En fonction des formes de proximit qui

    dveloppement diffrentes. Ces formes de dveloppement sont ssocier aux rendements diffrents issus du processus de coordination, et de labsence ou de varit des types de spcification.

    I.5) LES TRAJECTOIRES DE DE MENT LE DU TRANSPORT

    caractrisent les interactions, il est possible didentifier diffrentes logiques de spcification, ouvrant lieu des formes deala

    I VELOPPE ET LE ROET DE LA LOGISTIQUE La diversit des modalits de coordination, lie aux combinatoires diffrentes de proximits, se traduit par des modalits de cration de ressources diffrentes et donc d es

    ent. ra oupe Dy Proxi e e d 19 etis-Wahl et Meunier (2003) distinguent trois

    ajectoires de dv ent : la trajectoire standard, la trajectoire de spcialisation et la trajectoire systmique. Ces trajectoires diffrent du point de vue des modes de coordination et

    de res rrversibilit du dvelop itorial insi produit. Nou ces trajecto mont rle du

    transport et de la lo rent dans chaque cas.

    toire standard.

    socie une absence de s e eurs gnriques, qui sont transforms en d s facteurs gn urs de qui nexercent aucune influence sur cette dernire. Ces l ent tcertaines zones franches, pour lesquelles la localisation des activits ne seffectue pas en fonction de la prsence de facteurs particuliers, mais en raison dun avantage global qui nexerce aucune influence sur la coordination et qui nes ar e. De telles logiques sont fortement et immdiatement rversibl

    jectoire de spcialisation

    matique transport, une illustration de logique de

    es trajectoirde dveloppemt le nomadism

    Sur la base des tes firmes (CGP,eloppem

    vaux du gr95), Coll

    namiques de mit sur lancragetr

    de cration sources et en terms analyserons chacgistique est diff

    es degr diune de

    pement terrrer que le a ires avant de

    - La trajec Elle est as pcification. Elle

    autrest base sur lutiliriques au coogiques peuv

    t pas influenc pes.

    sation de fact la coordination etre observes dans

    cette dernir

    La tra-

    Elle correspond des formes de spcification organisationnelle. Les facteurs utiliss dans la coordination sont adapts cette dernire de manire accrotre son rendement. Les logiques de dveloppement qui en dcoulent sont marques par des risques importants denfermement, lis une spcialisation excessive. Ceci pose des problmes ultrieurs de rorientation ou de reconversion vers dautres formes de coordination, tant donn que ni les individus, ni les quipements ne peuvent tre utiliss immdiatement et facilement dans dautres formes de oordination. Relativement notre problc

    spcialisation pourrait tre ladoption de principes dorganisation en propre adapts la situation de coordination en question, ou la transformation dquipements de transport en

    32

  • fonction des caractristiques des produits fabriqus. De telles logiques sont observables dans les formes purement fordistes dorganisation de la coordination. - La trajectoire systmique Ces logiques superposent des dimensions organisationnelles et institutionnelles de pcification, ce qui permet dviter ou de limiter les irrversibilits cres par une pcialisation trop pousse. En influenant la qualit des interactions et en permettant de onserver une mmoire des processus dapprentissage passs, les dimensions institutionnelles ultivent en plus la capacit de renouvellement et de changement de la coordination par tilisation de nouvelles ressources, dajustement de la coordination de nouvelles

    pcification et transport

    ssccucontraintes S

    rvices de transport et de logistique oivent subir une spcification dans le cadre de processus de production rels. Aussi certains ervices logistiques complexes et ddies, des systmes dinformation logistiques complexes

    rganisation innovantes des systmes de circulation pourraient-ils ppartenir la catgorie des actifs spcifiques.

    n peut donc en conclure que le transport et la logistique ont, principalement, un caractre nrique. Ce nest quexceptionnellement, dans des conditions bien prcises, quils prennent

    us de production. Or, quand on sait que le dveloppement e fonde sur des processus de spcification et utilise des ressources et des actifs spcifiques,

    La question qui nous intresse ici est de savoir quelle place le transport et la logistique peuvent prendre dans ces logiques de spcification, et donc dans les trajectoires de dveloppement. De manire gnrale, les infrastructures de transport publiques appartiennent la catgorie de ressources gnriques, puisquelles peuvent tre utilises dans nimporte quel processus de production, sans spcification pralable. Cest leur utilisation dans un processus de production particulier, travers la prestation de services de transport gnriques, quelles se transforment en actifs gnriques. Pour devenir un actif spcifique, les infrastructures et sedsou encore des mthodes doa Il est plus difficile dimaginer les activits de transport et de logistique comme des ressources spcifiques : peut-tre certains savoirs-faire en matire de circulation des biens et des informations, en particulier dans le cadre de systmes de production en juste--temps, pourraient appartenir cette catgorie, dans la mesure o ils contribuent des innovations organisationnelles. Ogun rle spcifique dans les processsce caractre majoritairement gnrique du transport et de la logistique entre en contradiction avec le rle qui leur est souvent attribu dans les politiques publiques, y compris au niveau local et rgional. En effet, les discours politiques et les argumentaires en faveur dune autoroute, dune ligne grande vitesse ou encore dune plate-forme logistique publique attribuent gnralement au transport un rle de dclencheur ou de soutien au dveloppement conomique que la thorie conomique (du moins dans sa version htrodoxe) ne reconnat quaux ressources et actifs spcifiques. Notre reprsentation du dveloppement va donc lencontre des analyses en termes deffets structurants des transports sur lconomie.

    33

  • Le rle du transport et de la logistique dans les trajectoires de dveloppement est rsum dans le tableau ci-dessous. Tableau : Trajectoires de dveloppement, nature des ressources et rle du transport et

    e la logistique d Standard Spcialisation Spcification Forme de proximit Spatiale Organisationnelle Organisationnelle +

    institutionnelle Ressources Ressources

    gnriques Actifs spcifiques Ressources

    spcifiques Actifs gnriques

    Coordination March Organisationnelle Institu