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P our une question de goût, ou parce qu’ils doutent de la qualité de l’eau du robinet, bien des gens choisissent d’utiliser des filtres ou d’acheter de l’eau embouteillée. La plupart du temps, le mauvais goût est dû au chlore. Il existe pourtant une solution simple et économique à ce désagrément, que nous avons vérifiée dans un test maison. En ce qui concerne la qualité de l’eau potable au Québec, elle est généralement très bonne. De l’aveu même d’André Bouthillier, qui milite pour une gestion respon- sable de l’eau avec son organisme Eau Secours!, «nous avons l’un des meilleurs règlements sur l’eau potable du monde». Certaines inquiétudes persistent tout de même et il reste encore du chemin à faire pour améliorer les usines de traitement de l’eau potable, comme vous le constaterez dans notre reportage. Compte tenu de la qualité élevée de l’eau du robinet, l’achat d’un pichet filtrant ou d’un filtre pour robinet capable d’éliminer jus- qu’à 30 contaminants est difficile à justifier. Ce sont tout de même des appareils populaires; nous en avons testé plusieurs pour évaluer leur facilité d’utilisation et compter les bactéries qui s’y multi- plient. D’autres personnes optent plutôt pour un distributeur d’eau. Sachez qu’en plus d’encourager la prolifération bactérienne, ces appareils sont loin d’être économiques: l’eau embouteillée coûte au moins 500 fois plus cher que l’eau potable munici- pale, que vous payez de toute façon par vos taxes. C’est sans compter que l’industrie de l’eau embou- teillée, qui projette une image de pureté, est beau- coup moins réglementée et surveillée par les gouverne- ments que les réseaux publics. Bref, pourquoi bou- der l’eau du robinet? BOUDER L’EAU DU ROBINET? L’INDUSTRIE DE L’EAU EMBOUTEILLÉE EST BEAUCOUP MOINS RÉGLEMENTÉE QUE LES RÉSEAUX PUBLICS. EN COUVERTURE TEST Dispositifs de traitement de l’eau 8 TEST Chlore, pichet, bouteille 11 TEST Bactéries et distributeurs 12 REPORTAGE Qualité de l’eau potable au Québec 14

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Pour une question de goût, ou parcequ’ils doutent de la qualité de l’eau durobinet, bien des gens choisissentd’utiliser des filtres ou d’acheter del’eau embouteillée. La plupart du

temps, le mauvais goût est dû au chlore. Il existepourtant une solution simple et économique à cedésagrément, que nous avons vérifiée dans un testmaison.

En ce qui concerne la qualité de l’eau potableau Québec, elle est généralement très bonne. Del’aveu même d’André Bouthillier, qui milite pour

une gestion respon-sable de l’eau avecson organisme EauSecours!, «nous avonsl’un des meilleursrèglements sur l’eaupotable du monde».Certaines inquiétudespersistent tout demême et il reste

encore du chemin à faire pour améliorer lesusines de traitement de l’eau potable, commevous le constaterez dans notre reportage.

Compte tenu de laqualité élevée de l’eau durobinet, l’achat d’unpichet filtrant ou d’unfiltre pour robinetcapable d’éliminer jus-

qu’à 30 contaminants est difficile à justifier. Ce sonttout de même des appareils populaires; nous enavons testé plusieurs pour évaluer leur facilitéd’utilisation et compter les bactéries qui s’y multi-plient. D’autres personnes optent plutôt pour undistributeur d’eau. Sachez qu’en plus d’encouragerla prolifération bactérienne, ces appareils sont loind’être économiques: l’eau embouteillée coûte aumoins 500 fois plus cher que l’eau potable munici-pale, que vous payez de toute façon par vos taxes.C’est sans compter quel’industrie de l’eau embou-teillée, qui projette uneimage de pureté, est beau-coup moins réglementée etsurveillée par les gouverne-ments que les réseauxpublics. Bref, pourquoi bou-der l’eau du robinet?

BOUDERL’EAU DU ROBINET?

L’INDUSTRIE DE L’EAUEMBOUTEILLÉE ESTBEAUCOUP MOINSRÉGLEMENTÉE QUELES RÉSEAUX PUBLICS.

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RE TEST›Dispositifs de traitement de l’eau 8

TEST›Chlore, pichet, bouteille 11

TEST›Bactéries et distributeurs 12

REPORTAGE›Qualité de l’eau potable au Québec 14

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Les appareils de traitementde l’eau sont souvent vuscomme une façon simple etéconomique d’obtenir unemeilleure eau potable.

Nous avons vérifié cette assertion enmettant à l’épreuve huit pichets fil-trants, un pichet distillateur, neuffiltres pour robinets et deux filtrespour distributeurs d’eau.

PERFORMANCESanté Canada recommande de n’uti-

liser que des filtres qui satisfont auxnormes de la NSF International(National Sanitation Foundation), unorganisme indépendant qui mesurequels composés chimiques les filtres

enlèvent et leur pourcentage d’enlève-ment. Nous nous sommes donc fiés àcette certification et n’avons pas mesurél’efficacité d’enlèvement de contami-nants des filtres.

Néanmoins, nous avons mesuré ledébit de filtration des appareils etconstaté que, pour un modèle sur deux,

il diminue avec le temps. Dans plusieurscas, les diminutions de débit sontimportantes et peuvent atteindre 70 %.

UTILISATIONLes appareils domestiques de trai-

tement de l’eau (qu’on appelle aussidispositifs de traitement aux pointsd’utilisation) sont généralementfaciles à installer et leur filtre, simpleà changer. Cependant, selon nosjuges, certains indicateurs de change-ment de filtre, principalementmanuels ou autocollants, ne sont pasfiables.

Mentionnons le cas particulier duseul pichet distillateur du test, leKenmore, pour lequel il faut endurer

cinq heures de bruit (à cause de sonventilateur) avant d’obtenir un pleinréservoir d’eau traitée (2,8 L). Lespichets filtrants, eux, ne mettent quede quatre à huit minutes pour effec-tuer l’opération, et les filtres pour robi-nets fournissent de l’eau instantané-ment.

BACTÉRIESLes filtres au charbon activé utilisés

dans tous les systèmes testés sont unmilieu idéal pour la prolifération desbactéries. Nous avons mesuré laconcentration de bactéries hétéro-trophes aérobies (BHA) dans l’eau fil-trée après une utilisation de plusieursjours des systèmes et après les avoirmis «au repos» pendant deux jours.Les BHA comprennent plusieurstypes de bactéries et leur décomptepermet d’estimer la population bacté-rienne générale. Nous avons observéque les filtres pour robinets sont géné-ralement propices à une multiplica-tion importante des bactéries, surtoutaprès une longue période de stagna-

tion. Pour en diminuerla concentration, il suf-fit de laisser coulerl’eau une dizaine desecondes avant d’enprendre. Quant auxpichets, si on les garde

toujours au réfrigérateur plutôt qu’à latempérature ambiante, on évite com-plètement la prolifération.

Toutefois, selon un rapport del’Organisation mondiale de la Santé surles bactéries hétérotrophes et la sécuritéde l’eau potable, il est maintenant admisque la prolifération bactérienne dans les

Purisme?ILS SONT INDISPENSABLES POUR LES UNS, SUPERFLUSPOUR LES AUTRES. LE POINT SUR CES APPAREILS POPULAIRES.par Marie-Josée Boudreau

TEST› Dispositifs de traitement de l’eau

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EN CONSERVANT SON PICHET FILTRANT AU RÉFRIGÉRATEUR,ON ÉVITE LA PROLIFÉRATION BACTÉRIENNE.

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filtres au charbon n’est pas dangereusepour la santé. Elle pourrait même s’avé-rer bénéfique pour contrer les orga-nismes pathogènes qui peuvent y éliredomicile en leur faisant concurrence. LeRèglement sur l’eau potable du Québeca évolué dans la même direction: lalimite de BHA autrefois en vigueurn’existe plus.

Par ailleurs, les fabricants ajoutentparfois de l’argent dans les filtres pour yralentir la multiplication des bactéries.Nous en avons détecté dans l’eau issuede quatre systèmes, mais la quantitéétait toujours très inférieure à la limitepermise pour l’eau potable. Cela dit, ilnous paraît un peu saugrenud’ajouter une substance qui passedans l’eau à un système conçuprécisément pour éliminer descontaminants, alors que ces der-niers sont, la plupart du temps,inexistants dans l’eau de départ.

RECOMMANDATIONSDe façon générale au Québec,

la qualité de l’eau potable est trèsbonne. L’utilisation de dispositifsde traitement est donc le plus sou-vent superflue. D’autant plus queles éléments susceptibles d’êtreenlevés par certains filtres — la listeimpressionnante va du benzène au

tétrachloroéthylène — risquent fort peude se trouver dans l’eau du robinet.

Il reste que plusieurs propriétairesfont face à des problèmes concrets, parexemple une eau très dure ou l’eau d’unpuits qu’il faut traiter. Dans ces cas, lespetits dispositifs ne sont pas de taille etun système de traitement pour toute lamaison est plus approprié, parfois mêmeessentiel, ce qui représente un investisse-ment important.

Si votre situation particulière vousincite à vous procurer un dispositif detraitement de l’eau à boire, nous vousfournissons toutes les informations quivous permettront de faire un choix. Nous

ne recommandons pas de modèle enparticulier puisque chacun peut convenirà certains besoins spécifiques. Si c’estessentiellement le goût du chlore quivous incommode, jetez un coup d’œil surnotre encadré page 11 pour savoir com-ment vous en débarrasser gratuitement.

Notez enfin qu’il est impératif den’utiliser ces dispositifs que pour del’eau microbiologiquement saine etqu’on doit respecter avec rigueur la fré-quence de changement du filtre aurisque que ce dernier libère ses conta-minants accumulés en une concentra-tion supérieure à la concentration ini-tiale dans l’eau.‹

� L’indicateur idéal de changement de filtre tientcompte à la fois de la durée et de la quantité d’eau filtrée et nous avertit quand l’une des échéances estatteinte. � À l’inverse, l’autocollant est un exempled’indicateur qui risque d’être peu utile à la longue.

Notre jury d’utilisation a préféré les pichets donton peut remplir le réservoir sans retirer le cou-vercle.

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COMMENT LIRENOTRE TABLEAUVoici la signification des symboles.

AA très bon

A bon

B moyen

C mauvais

CC très mauvais

DESCRIPTION

Tous les produits ont:• Un filtre inclus, sauf le Kenmore, dont l’usage du filtre

au charbon pour éliminer les odeurs dans le réservoirest facultatif.

1 Marque et modèle. Nous avons évalué 20 disposi-tifs de traitement de l’eau vendus dans les grandsmagasins. * identique au modèle Brita Chrome OB39.

2 Prix. Approximatif et relevé en avril 2006.3 Garantie.

4 Coût/an. Remplacement des filtres de deux à six foispar année, selon les recommandations du fabricant.† consommation électrique basée sur les données dufabricant en considérant la distillation d’un réservoird’eau par jour; on doit ajouter 15 $ tous les deux outrois mois si on utilise le filtre contre les odeurs.

5 Capacité. Pour les pichets et les filtres pour distribu-teurs d’eau, volume en litres du réservoir; pour lesfiltres pour robinets, débit en litres par minute mesuréà 60 psi à la moitié de la durée de vie des filtres;†† aucune diminution du débit de filtration entre ledébut et la moitié de la durée de vie du filtre.

6 Certification NSF. Appareil conforme aux normesde l’organisme NSF International; si l’appareil est cer-tifié, le filtre qui y est assorti l’est aussi.

7 Éléments enlevés. Éléments indésirables les plussusceptibles d’être présents dans l’eau potable auQuébec et que les filtres enlèvent s’ils sont certifiésNSF ou prétendent enlever s’ils ne le sont pas;kystes: parasites Giardia et Cryptosporidium;autres: nombre d’autres éléments que les filtresenlèvent s’ils sont certifiés NSF ou prétendent enlevers’ils ne le sont pas.

8 Indicateur. Indicateur de changement de filtre.c: autocollant à apposer sur un pichet ou sur uncalendrier; e: électronique ou automatique;m: cadran manuel.

9 Réfrigérateur. � le pichet mesure entre 10 et11,5 cm de largeur et se range donc dans plusieursportes de réfrigérateur; �� mesure moins de 10 cmde largeur et se range donc dans la plupart desportes de réfrigérateur.

ÉVALUATION

q Argent. Filtre additionné d’argent, comme l’ontrévélé nos analyses.

w Bactéries. Nombre maximal de bactéries comptéespar 100 ml d’eau filtrée.

moins de 5000 case videentre 5000 et 50 000 �

entre 50 000 et un million ��

plus de un million ���

e Utilisation. Cette cote tient compte de l’installationet du changement de filtre, du remplissage du réser-voir, de la manipulation, du nettoyage, et de l’indica-teur de changement de filtre.

TEST› Dispositifs de traitement de l’eau

DESCRIPTION

1 2 3 4 5 6 7

Marque et modèle Prix Garantie Coût/an Capacité

Cert

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NSF

Éléments enlevés

chlore plomb kystes

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alom

étha

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atrazine autres

PICHETS FILTRANTS

BRITA AQUALUX OB37 33 $ 90 jours 44 $ 1,8 L†† � � � 7

BRITA GRAND OB36 34 $ 90 jours 44 $ 2,8 L†† � � � 7

BRITA RIVIERA OB35* 25 $ 90 jours 44 $ 2,5 L†† � � � 7

PUR ADVANTAGE CR-1500 R 17 $ 90 jours 59 $ 1,7 L � � � � � 7

BRITA ULTRA OB13 15 $ 90 jours 44 $ 1,5 L†† � � � 7

PUR ULTIMATE CR-800 20 $ 90 jours 59 $ 1,6 L � � � � � � 20

GE GXPL03D 17 $ 1 an 58 $ 1,7 L � � � 5

PICHET DISTILLATEUR

KENMORE 75280 250 $ 1 an 58 $† 2,8 L � � � 17

FILTRES POUR DISTRIBUTEURS D’EAU

GREENWAY GWF7 40 $ 1 an 60 $ 7 L†† � � � 11

GREENWAY VITAPUR VBF6 25 $ 1 an 26 $ 12 L � � �

FILTRES POUR ROBINETS

BRITA AQUAVIEW AVFF-100 50 $ 1 an 74 $ 2 L/min � � � � 3

BRITA EN DIRECT FF-100 44 $ 1 an 56 $ 1,7 L/min†† � � � � � � 23

PUR PLUS FM-3000 35 $ 3 ans 57 $ 1,4 L/min � � � � � 11

PUR ULTIMATE CLASSIC FM-4010L 46 $ 10 ans 74 $ 2,1 L/min � � � � � � 25

PUR ULTIMATE INNOVATEUR FM-4700L 47 $ 10 ans 74 $ 2,1 L/min � � � � � � 25

WATERPIK F-2WU 20 $ 1 an 22 $ 3,4 L/min†† � �

GE GXFM03C 27 $ 1 an 68 $ 1,6 L/min � � � � � 3

OMNIFILTER F1 SÉRIE A 21 $ 1 an 65 $ 4,8 L/min†† �

RAINFRESH T1 17 $ 1 an 23 $ 5,3 L/min†† �

BRITA SPACE SAVER OB21 24 $ 90 jours 44 $ 1,8 L†† � � � 7

TEST› DISPOSITIFS DE TRAITEMENT DE L’EAU

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Les appareils apparaissent en ordre décroissant decote d’utilisation dans chaque catégorie. Lorsque plusieurs modèles obtiennent la même cote, ils sontclassés par ordre alphabétique.

COMMENT LES JOINDRE

Brita 1 800 387-6940www.brita.com

GE 1 866 777-7627www.geappliances.com

Greenway 1 866 253-0447www.greenwayhp.com

Kenmore magasins Searswww.sears.ca

Omnifilter 1 800 937-6664www.omnifilter.com

Pur 1 800 787-5463www.purwater.com

Rainfresh 1 800 667-8072www.rainfresh.ca

Water Pik 1 800 268-4885www.waterpik.com

Conserver de l’eau au réfrigérateurdans un réservoir de ce type estidéal pour éliminer rapidement lechlore et ainsi améliorer son goût:comme la surface de contact entrel’eau et l’air est très grande,l’évaporation du chlore est favorisée.

S elon un sondage maison auquel4301 personnes ont répondu, 32 %des participants conservent de

l’eau au réfrigérateur, 11 % la gardent àla température ambiante et 68 % empor-tent de l’eau dans une bouteille qu’ilsréutilisent. Est-ce que ce sont de bonnespratiques? Les petits tests suivants y jet-tent un coup d’œil. Bien qu’ils aient étémenés avec toute la rigueur requise, onprendra soin de ne pas en faire desrègles absolues, vu la grande variabilitéde ce type d’essai.

LE CHLORELe quart des participants à notre son-

dage ne boivent pas l’eau directement durobinet à cause de son goût. Comme lechlore est souvent le coupable, nous avonsvoulu identifier les méthodes les plus effi-caces pour l’éliminer. Nous avons doncplacé de l’eau au réfrigérateur dans diffé-rentes conditions et mesuré sa concentra-tion en chlore avant et après repos.

Ces mesures nous ont confirmé que letemps est l’élément le plus déterminant.Après 48 h, la concentration en chloreavait chuté de presque 50 %, et jusqu’à65 % lorsque en plus nous avions remuél’eau pendant 10 secondes avant de lamettre au frigo.

Cela dit, absence de goût de chloren’égale pas obligatoirement absence dechlore; il suffit que sa concentration soitinférieure au seuil de perception pour

que l’eau soit très bonne au goût, ce quiest fort probablement atteint bien avant48 heures selon la concentration initialede chlore dans l’eau du robinet.

Le diamètre de l’ouverture du conte-nant importe aussi beaucoup: plus la sur-face d’échange entre l’eau et l’air estgrande, moins il restera de chlore. Parailleurs, que le contenant soit ouvert oufermé (non hermétiquement), le chlores’élimine tout autant.

LE PICHETPendant cinq jours, nous nous sommes

versé de l’eau à partir d’un pichet en plas-tique usagé placé à la températureambiante sans couvercle. Le matin, nousle rincions et le remplissions d’eau durobinet, puis l’utilisions toute la journée, àraison d’un verre d’eau toutes les heuresou deux. À la fin de la cinquième journée,il n’y avait pas de bactéries dans l’eau.

LA PETITE BOUTEILLENous avons vérifié si le fait de réutili-

ser une bouteille jetable pour transporterde l’eau avec soi entraînait une multipli-cation importante des bactéries. Pendantcinq jours, une bouteille en plastique de500 ml a été seulement rincée le matin etremplie d’eau du robinet; puis on y a buau goulot durant toute la journée. Aprèsvérification aux jours 1 et 5, nous avonsconstaté que les bactéries s’y étaient trèspeu multipliées.‹

Dis-moi ce que tu bois...NOUS AVONS MENÉ TROIS PETITS ESSAIS POUR Y CONFRONTER QUELQUES-UNES DE NOS HABITUDES.

par Marie-Josée Boudreau

TEST› Chlore, pichet, bouteille

ÉVALUATION

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Les distributeurs d’eau embouteillée sontpartout: au travail, dans les salles d’attenteet parfois même à la maison. Ils sont pra-tiques pour fournir sur demande de l’eaufraîche et bonne au goût. Si on doute peu

de la qualité chimique de l’eau qu’on y trouve, quesavons-nous réellement de son contenu en bactéries?Nous avons pris un instantané de ce qui ne se voitpas à l’œil nu.

NOTRE TEST

Nous nous sommes rendus dans 10 entreprises et10 résidences possédant un distributeur et y avonsprélevé un échantillon d’eau à la sortie du robinet.Nous avons mesuré le nombre de bactéries hétéro-trophes aérobies (BHA), groupe qui comprend plu-sieurs types de bactéries et qui permet d’estimer la

population bactérienne générale. Ce que nous avonstrouvé a de quoi surprendre: en moyenne 1,6 millionde bactéries par 100 ml d’eau dans les distributeursrésidentiels et trois millions par 100 ml dans les dis-tributeurs en entreprise.

Notre tournée nous a aussi permis de découvrirtrois systèmes un peu particuliers. Le premier estun distributeur d’eau en grès non réfrigéré; nous yavons mesuré cinq millions de bactéries par 100 ml

d’eau. Le second est un distributeur d’eau de 7,5 Lqu’on remplit d’eau du robinet et conserve au réfri-gérateur; nous n’y avons trouvé presque aucunebactérie. Même résultat dans le dernier cas, un dis-tributeur relié par un tube en plastique à l’eau durobinet, filtrée à 1/2 micron par un systèmeEverpure qui en était pourtant à la fin de sa durée devie de un an.

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TEST› Distributeurs d’eauPh

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Bactériesà foison

DANS L’EAU POTABLE ET LES FRUITS ET LÉGUMES CRUS,LES BACTÉRIES SONT PRÉSENTES EN ABONDANCE SANS POSERDE PROBLÈME POUR LA SANTÉ.

FACE À L’IMAGE DE PURETÉ QUE PROJETTENT LES EAUX EMBOUTEILLÉES, NOS RÉSULTATS ONT DE QUOI ÉTONNER.par Marie-Josée Boudreau

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ET ALORS?Ces résultats sont impression-

nants et ils vont dans le mêmesens qu’une étude du Centre desanté publique de Québec et del’Université Laval parue en 1993.Parmi les 100 distributeurs testés,62 contenaient plus de 100 000 bac-téries par 100 ml d’eau ainsi quedes coliformes fécaux et des bac-téries pathogènes. Par ailleurs, lalimite de 50 000 bactéries par100 ml est souvent utiliséecomme un indice de la détériora-tion de la qualité de l’eau dans unréseau d’aqueduc ou à l’usined’embouteillage de l’eau desource par exemple.

Cela dit, le nombre de bacté-ries que nous avons comptées nedevrait inspirer aucune inquié-tude. Il s’agit de types de bacté-ries présentes de façon naturelledans l’eau de source et dans lesfruits et légumes crus. De plus,d’après l’Organisation mondiale

de la Santé (OMS), il ne semblepas y avoir de lien entre lesconcentrations élevées de BHAdans l’eau embouteillée et l’éclo-sion de maladies infectieuses.

Il y a cependant une nuanceà faire à l’intention des per-sonnes immunodéprimées.Parmi l’ensemble des bactériesrecensées par la mesure desBHA, certaines espèces sont desorganismes pathogènes oppor-tunistes, c’est-à-dire qu’ellespeuvent causer des infectionschez ces personnes affaiblies.Selon Pierre Payment, profes-seur à l’INRS-Institut Armand-Frappier, l’eau potable n’est pasen cause dans la plupart de cesinfections. L’OMS propose toutde même d’appliquer le principede précaution pour les per-sonnes sévèrement immunodé-primées, puisque la preuve surce sujet spécifique est encoreincertaine.‹

Pour bien nettoyer votre appareil

U n nettoyage complet et régulier de votre distributeur d’eaupeut aider à y limiter la prolifération microbienne causée par les manipulations. À chaque changement de bouteille:

• Débranchez l’appareil, retirez la bouteille et drainez le réservoir.• Lavez le réservoir et l’extérieur des robinets avec une solution de

15 ml d’eau de Javel dans 4,5 L d’eau et laissez tremper de deux à cinq minutes.

• Drainez la solution désinfectante par le ou les robinets.• Rincez à fond avec de l’eau du robinet et drainez par les robinets.• Lavez le bac récepteur et la grille à l’eau savonneuse.• Avant d’installer la nouvelle bouteille, lavez-vous les mains à l’eau

chaude et au savon. Essuyez le dessus et le goulot de la bouteilleavec la solution désinfectante. Installez la bouteille et rebranchezl’appareil.

Vous trouverez plus de détails sur cette procédure de nettoyagedans les questions et réponses sur l’eau embouteillée du site deSanté Canada: www.hc-sc.gc.ca

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On recommande généra-lement de boire environdeux litres d’eau parjour. Encore faut-il quecette eau ne nous rende

pas malade, à court ou à long terme...La tragédie de Walkerton, en Ontario,qui a coûté la vie à sept personnes en2000, a inquiété la population cana-dienne et amené plusieurs gouverne-ments provinciaux à resserrer leurréglementation. Entré en vigueur auQuébec en 2001, le Règlement sur la

qualité de l’eau potable a fait passer lenombre de normes de qualité de 44 à77. On a aussi augmenté les fréquencesd’échantillonnage et le nombre deréseaux surveillés, en plus d’accroîtreles exigences pour la formation desopérateurs.

Sous la responsabilité du ministèredu Développement durable, del’Environnement et des Parcs

(MDDEP), l’application de ce règle-ment a connu certains ratés, commel’a souligné la vérificatrice générale duQuébec (VGQ) en 2003. Par exemple,la fréquence minimale d’échantillon-nage bactériologique n’était pas res-pectée dans plusieurs municipalités.Son enquête avait démontré que lesresponsables de 776 réseaux, desser-vant 1,1 million de personnes, avaientenfreint le règlement au moins neufmois sur les 18 examinés, une propor-tion qu’elle jugeait très élevée. «Le

non-respect de cette exigence régle-mentaire est préoccupant puisque, sitous les échantillons nécessaires nesont pas produits, il est difficile d’ap-précier sur une base continue la qualitéde l’eau distribuée. De fait, on aug-mente ainsi les risques de ne pas détec-ter les défaillances des systèmes de trai-tement et les cas de contamination»,écrivait la VGQ dans son rapport.

Pourquoi tant de difficultés à faire appliquer le règlement? Selonplusieurs experts, c’est avant tout unproblème de ressources humaines et

financières. Le res-pect du règlement a nécessité l’embau-che de nouveauxemployés et des i n v e s t i s s e m e n t simportants pour plu-sieurs municipalités,

qui ont dû moderniser leurs installa-tions. La demande pour de l’équipe-ment et des services d’ingénieurs aaugmenté. Résultat: les coûts desprojets ont grimpé de 30 à 40 %depuis 2001, selon Denis Lapointe,président de la Commission perma-nente de l’environnement del’Union des municipalités duQuébec.

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CHLORE, PLOMB, TRIHALOMÉTHANES...FAUT-IL S’INQUIÉTER DE LA QUALITÉ DE NOTRE EAU POTABLE?par Frédéric Perron

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Bonneà boire?

REPORTAGE› Eau potable

«LE RISQUE D’INTOXICATION PAR DES PRODUITS CHIMIQUESDANS L’EAU POTABLE EST DE UN SUR UN MILLION À VIE.»

Raymond Desjardins, professeur à l’École polytechnique de Montréal

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SOUS-PRODUITS DE LA CHLORATION

Au Québec, plus de 80 % de lapopulation boit une eau puisée en sur-face, par exemple dans le fleuve Saint-Laurent, une rivière ou un lac. Avant2001, certaines municipalités secontentaient de la désinfecter au chloreaprès une filtration sommaire. Depuis,le règlement exige qu’elles mettent enplace un système de filtration pluspoussé d’ici le 28 juin 2008. Cettemesure permettra d’éliminer plus effi-cacement les micro-organismes patho-gènes, mais aussi de réduire les sous-produits de la chloration (SPC) qui seretrouvent dans l’eau du robinet. Lesprincipaux SPC, les trihalométhanes(THM), se forment lorsque le chloreentre en contact avec la matière orga-nique présente dans l’eau, par exempledes résidus de feuilles mortes. En fil-

trant mieux l’eau avant de la traiter, ondiminue les THM, qui pourraient ame-ner certains problèmes de santé.

«Même si on n’a pas prouvé que lesTHM en sont la cause, de plus en plusd’études laissent croire qu’ils pour-raient augmenter les risques de faussecouche, de malformations congéni-tales et de certains cancers, plus parti-

culièrement le cancer de la vessie»,affirme le Dr Donald T. Wigle, cher-cheur en santé publique à l’Universitéd’Ottawa et ancien conseiller médicalprincipal au Programme de la sécuritédes milieux de Santé Canada. «Il seraitdonc prudent de réduire les niveaux de THM autant que possible»,conseille-t-il.

Les consommateurs peuvent dimi-nuer la concentration de THM dansleur eau en utilisant des filtres au char-bon activé. Il faut cependant les rem-placer à la fréquence recommandée parles fabricants pour éviter la propagationde bactéries. Comme les THM peu-vent aussi être inhalés et absorbés par lapeau pendant un bain ou une douche, ilest difficile de les éviter complètement,à moins d’avoir un système de filtrationà l’entrée d’eau de la maison. On limi-tera son exposition en prenant unedouche plus courte et moins chaudedans une salle de bains bien aérée.

Selon Raymond Desjardins, profes-seur à l’École polytechnique deMontréal spécialisé dans le traitementde l’eau potable, il ne faut cependant pass’en faire outre mesure avec les THM:«Le risque d’intoxication par des pro-duits chimiques dans l’eau potable est deun sur un million à vie. Cela veut direque si vous prenez un million de per-sonnes, que vous leur faites boire deuxlitres d’eau contenant la quantité maxi-male de résidus chimiques permise parjour, 365 jours par an, une personne surun million tombera malade après 70 ans.Or, vous avez une chance sur un millionPAR ANNÉE de mourir frappé par lafoudre!»

Il faut aussi savoir que les concentra-tions maximales acceptables pour

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Vous avez un puits?

C e n’est pas parce que votre eau est limpide et bonne au goût qu’ellene contient pas de contaminants. Le MDDEP recommande aux proprié-taires de puits de faire analyser leur eau au moins deux fois par année,

au printemps et à l’automne, par un laboratoire accrédité par le ministèreafin de détecter la présence de micro-organismes pathogènes et de nitrates-nitrites. D’autres analyses (hydrocarbures, pesticides, etc.) peuvent être effec-tuées au besoin, si vous suspectez que votre eau pourrait être contaminée par ces polluants.

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diverses substances microbiologiques etchimiques présentes dans l’eau sontfixées entre 10 000 et 15 000 fois sous laconcentration considérée comme dan-gereuse pour l’humain. Selon SantéCanada, qui établit ces normes, celles-ciprennent en compte une exposition àvie et une absorption par d’autressources comme l’air et les aliments.

DU PLOMB DANS L’EAU?L’hiver dernier, la Direction de la

santé publique de Montréal (DSPM) a

lancé un avis à la population: desconcentrations de plomb supérieures àla norme ont été constatées dansquelques maisons construites dans lesannées 1940, communément appeléesmaisons d’après-guerre. Le règlementde 2001 sur l’eau potable a fait passer lanorme pour la concentration de plombpermise de 0,05 mg/L à 0,01 mg/L. Lesmesures prises à Montréal se situaiententre l’ancienne et la nouvelle norme.La présence de plomb dans l’eau étaitdue à certaines conduites faites de ce

métal qui reliaient les résidences auréseau d’aqueduc municipal. L’utilisationde tuyaux en plomb est aujourd’huiinterdite.

Si vous habitez une maisonconstruite avant 1967, et plus particuliè-rement dans les années 1940, il se peutque les conduites soient en plomb. Unesimple inspection de la vanne d’entréed’eau devrait suffire à le déterminer. Lesconduites sont alors grises, n’ont aucunerésonance si on les frappe, laissent desmarques métalliques quand on les gratte

16 › www.pv.qc.ca

REPORTAGE› Eau potable

L’usine Charles J. Des Baillets puise son eau dans le fleuveSaint-Laurent. Fait étonnant, il s’agit d’une eau de très bonnequalité. Après une filtration sommaire, des pompes acheminentl’eau du fleuve à l’usine.

L’eau se retrouve dans des bassins et traverse 1,2 m de sable.Cette étape permet d’éliminer 80 % des contaminants.

Visite à l’usine

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Ces machines servent à produire de l’ozone, un gaz qui complètela désinfection de l’eau en plus d’agir sur son apparence, son goûtet son odeur.

On ajoute du chlore à l’eau avant de la pomper dans le réseau.On s’assure ainsi qu’elle reste dépourvue de micro-organismespathogènes jusqu’à votre robinet.

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et n’attirent pas un aimant. Cela dit, uneentrée de service en plomb ne signifie pasnécessairement un dépassement denorme.

Une trop grande absorption deplomb peut causer certains problèmesde santé, surtout aux enfants de moinsde six ans et aux fœtus des femmesenceintes. Il est toujours bon de laissercouler l’eau jusqu’à ce qu’elle deviennefroide avant de la boire, surtout aprèsqu’elle a stagné plusieurs heures dansles tuyaux, par exemple le matin. Vousévacuez ainsi les contaminants qu’ellepourrait avoir accumulés. Pour la cuis-son, mieux vaut se servir d’eau froide.Dans les maisons où vivent des femmesenceintes ou de jeunes enfants, on peututiliser des filtres certifiés par laNational Sanitation Foundation (NSF)pour enlever le plomb, ou boire de l’eauembouteillée. Notez que ces mesuressont avant tout préventives: la DSPMn’a jamais recensé de cas d’intoxicationau plomb par l’eau potable et, selonl’Institut national de santé publique duQuébec, les concentrations de plombdans l’eau potable des réseaux québé-cois sont généralement très inférieuresà la norme actuelle.‹

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C oût de production de 1000 litresd’eau potable municipale: entre 25 et 50 ¢, payés à même vos taxes.

Prix d’un contenant de 18 litres d’eauembouteillée: environ 5 $.

Grosso modo, l’eau qu’on vous vendcoûte donc de 500 à plus de 1000 fois pluscher que l’eau du robinet. Pourtant, selonun sondage maison auquel ont répondu4301 de nos lecteurs en mars dernier,31 % de nos sondés boivent de l’eauembouteillée ou distillée. Pourquoi pasl’eau du robinet? La raison n’est certaine-ment pas économique... Pour 45 %d’entre eux, c’est une question de goût.Certaines municipalités doivent utiliserplus de chlore que d’autres pour désinfec-ter l’eau, ce qui peut affecter son goût. Etplus vous habitez près d’une usine de trai-tement, plus votre eau risque d’avoir desrelents de chlore, car on en laisse toujoursun peu dans l’eau pour assurer sa salu-brité dans tout le réseau. Or, il existe unefaçon très économique d’éliminer ce désa-grément (voyez notre test à la page 11).

Un tiers de nos lecteurs qui boivent del’eau embouteillée ou distillée le font parcequ’ils n’ont pas confiance en la qualité del’eau du robinet. Une perception justifiée?Une chose est sûre, l’industrie utilise cetteimage de pureté pour son marketing, mon-trant des sources magnifiques qui coulentau creux de mon-tagnes et de forêtsluxuriantes. Pourtant,au printemps 2005,on a découvert quel’entreprise EauDistilpur, de Lévis, nedésinfectait pas sesbouteilles usagées de 18 litres avant de lesremplir; ses employés se contentaient deles rincer. Une consommatrice qui doutaitde la qualité de cette eau avait contacté leministère de l’Agriculture, des Pêcheries etde l’Alimentation (MAPAQ), qui avaitensuite envoyé ses inspecteurs. L’incidentdémontre un certain laxisme dans la sur-veillance de cette industrie.

L’eau embouteillée est beaucoup moinsréglementée que l’eau municipale. Aucun

permis n’est exigé pour en vendre auCanada. Aussi, aucune fréquence d’échan-tillonnage pour en vérifier la qualité micro-biologique et chimique n’est requise, ni envertu du règlement québécois sur les eauxembouteillées, ni de la loi fédérale sur lesaliments et drogues. Tout ce qu’on exigedes entreprises, c’est qu’elles prennent lesmoyens nécessaires pour s’assurer de l’in-nocuité de leur eau. L’Association cana-dienne des embouteilleurs d’eau (CBWA),dont les membres représentent environ 85 % des parts de marché au pays, s’im-pose des règles strictes. Ses membres doi-vent notamment mener des analyses micro-biologiques quotidiennes en entreprise ethebdomadaires dans un laboratoireexterne, où se fait aussi une analyse chi-mique annuelle. Les résultats de ces testsdoivent être conservés pendant cinq ans.De plus, une firme indépendante effectueune inspection annuelle de l’usine.

Le MAPAQ et l’Agence canadienned’inspection des aliments vérifient ponc-

tuellement la qualité de l’eau embouteilléeet l’hygiène en usine, au moins une foisaux trois ans. Ils interviennent aussi en casde plainte. Selon ces organismes gouverne-mentaux, les problèmes sont très rarespuisque les sources (l’eau municipale trai-tée ou l’eau souterraine filtrée naturelle-ment) sont saines. D’après Santé Canada, laconsommation d’eau embouteillée auCanada n’a provoqué l’éclosion d’aucunemaladie d’origine hydrique.

L’EAU EMBOUTEILLÉE COÛTE DE 500 À PLUS DE 1000 FOIS PLUS CHER

QUE L’EAU DU ROBINET.

Pour en savoir plusAssociation canadienne des embouteilleurs d’eau(905) 886-6928www.cbwa-bottledwater.org

Coalition Eau Secours!(514) 270-7915www.eausecours.org

Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation1 888 222-6272www.mapaq.gouv.qc.ca

Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs1 800 561-1616www.mddep.gouv.qc.ca

Santé Canada1 866 225-0709www.hc-sc.gc.ca

Eau embouteillée:c’est mieux?

Photo: Getty Im

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