2) La découverte de l’autre, XVIe – XVIIe s.

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2) La découverte de l’autre, XVIe – XVIIe s. Quelles sont les conséquences culturelles de la conquête de l’Amérique aux XVIe - XVIIe s. ? Le déclin des civilisations amérindiennes. En Europe, un nouveau regard sur l’homme ?

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2) La découverte de l’autre, XVIe – XVIIe s.

Quelles sont les conséquences culturelles de la conquête de l’Amérique aux XVIe - XVIIe s. ?

• Le déclin des civilisations amérindiennes.

• En Europe, un nouveau regard sur l’homme ?

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Les bouleversements culturels et

intellectuels du XVIe au XVIIe siècle

Destruction des civilisations précolombiennes en Amérique

Catastrophe démographique

Acculturation religieuse et culturelle

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Doc. 1 : Les Indiens cannibales.

Ces barbares ne se font pas la guerre pour conquérir les possessions et les terres des uns et des autres : chacun en a plus qu’il ne lui en faut. Les vainqueurs prétendent encore moins s’enrichir des dépouilles, rançons et armes des vaincus. Comme eux-mêmes le confessent, ils ne sont poussés par d’autre désir que de venger, chacun de leur côté, leurs parents et amis qui par le passé ont été capturés et mangés.(…) Néanmoins, que ceux qui liront ces crimes si horribles perpétrés quotidiennement entre ces peuples barbares de la terre de Brésil, pensent un peu attentivement à ce qui se fait ici chez nous. Car il y en a de semblables, voire de plus détestables et pires parmi nous.

Jean de Léry, Histoire d’un voyage fait en la terre du Brésil, 1578.

Doc. 2 : Des hommes « à l’état de nature ».

Notre monde vient d’en trouver un autre, si nouveau et si enfant qu’on lui apprend encore son a, b, c ; il n’y a pas cinquante ans qu’il ne savait ni lettres, ni poids, ni mesures, ni vêtements, ni blés, ni vignes. Il était encore tout nu et ne vivait que des moyens de sa mère nourrice.Je crains bien que nous ayons bientôt précipité son déclin par notre contagion, et que nous lui aurons vendu bien cher nos opinions et nos arts. La plupart des entretiens faits avec eux témoignent qu’ils ne sont pas inférieurs à nous en clarté d’esprit naturelle et en pertinence. L’épouvantable magnificence de Cuzco et de Mexico montre qu’ils ne nous sont pas non plus inférieurs en industrie.Quant à l’observance des lois, la bonté, la loyauté, la franchise, il nous a bien servi d’en avoir moins qu’eux.

D’après Michel de Montaigne, Essais, 1580.

Doc. 3 : Leçon d’humanité donnée par un « sauvage ».

Trois Indiens furent à Rouen, du temps où Charles IX s’y trouvait. Le Roi leur parla longtemps. On leur fit voir notre façon, notre pompe, la forme de nos villes.Après cela quelqu’un leur demanda leur avis, et voulu savoir ce qu’ils y avaient trouvé de plus admirable.Ils dirent qu’ils trouvaient en premier lieu fort étrange que tant de grands hommes, portant la barbe, forts et armés, qui étaient autour du Roi, se soumettent et obéissent à un enfant [Charles IX était alors un très jeune roi].Deuxièmement, ils avaient aperçu qu’il y avait parmi nous des hommes pleins de richesses et que d’autres étaient en train de mendier à leur porte, décharnés par la faim et la pauvreté ; et ils trouvaient étrange que ces hommes si nécessiteux puissent supporter une telle injustice et ne prennent pas les autres à la gorge, ou ne mettent pas le feu à leur maison.

D’après Michel de Montaigne, Essais, 1580.

Qui est le « sauvage » ?

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Doc. 2 : « Des hommelets si médiocrement humains ».

[Les Indiens] demandent, de par leur nature et dans leur propre intérêt, àêtre placés sous l’autorité des princes ou d’Etats civilisés et vertueux dont la puissance, la sagesse et les institutions leur apprendront une morale plus haute et un mode de vie plus digne (…).Comparez les bienfaits dont jouissent les Espagnols – prudence, invention, magnanimité, tempérance, humanité et religion – avec ceux de ces hommelets si médiocrement humains, dépourvus de toute science et de tout art, sans monument du passé autre que certaines peintures aux évocations imprécises. Ils n’ont pas de lois écrites, mais seulement des coutumes, des traditions barbares. Ils ignorent même le droit de propriété. (…) Comment douter que des peuples aussi peu civilisés, aussi barbares, souillés de tant d’impuretés et d’impiétés, n’aient été justement conquis par un souverain aussi excellent, pieux et juste, que l’était Ferdinand le Catholique et que l’est l’Empereur Charles, et par une nation aussi humaine, aussi riche de toutes sortes de vertus ?

Juan de Sepulveda, Democrates alter, Séville, 1541.

Doc. 1 : « Ne sont-ce pas des hommes ? »

Je suis la voix du Christ qui crie dans le désert de cette île [Hispaniola] (…). Cette voix dit que vous êtes tous en état de péché mortel à cause de la cruauté et de la tyrannie dont vous usez à l’égard de ce peuple innocent. Dites-moi, en vertu de quel droit et de quelle justice maintenez-vous ces Indiens dans une servitude si cruelle et si horrible ? Qui vous a autorisé à faire des guerres aussi détestables à ces peuples qui vivaient autrefois pacifiquement dans leurs pays, où ils ont péri en quantités infinies ? (…) Pourquoi les maintenez-vous dans un tel état d’oppression et d’épuisement, sans leur donner à manger ni les soigner dans les maladies dont ils souffrent et meurent à cause du travail excessif que vous exigez d’eux, en les tuant tout bonnement pour extraire l’or jour après jour ? Vous préoccupez-vous de ce qu’un prêtre les instruise, qu’ils connaissent leur Dieu et Créateur, ne sont-ce pas des hommes ? N’êtes-vous pas tenus de les aimer comme vous-mêmes ? (…) Tenez pour certain que dans l’état où vous êtes vous ne pourrez pas plus vous sauver que les Maures et les Turcs qui refusent la foi du Christ.

Sermon du prêtre dominicain Antonio Montesinosaux colons espagnols d’Haïti (Hispaniola) le 21 décembre 1511.

Doc. 3 : « Tous les hommes sont semblables »

Il n’y a pas de nation au monde, pour rude et inculte et barbare qu’elle soit (…), qui ne puisse devenir paisibles et pacifiques envers les autres hommes, à condition d’user à leur égard de moyens appropriés et de suivre la voie digne de l’espèce humaine, à savoir amour, mansuétude et douceur, sans jamais s’écarter de cette fin. (…) Toutes les nations au monde sont faites d’hommes qui tous et chacun ne répondent qu’à une seule définition : ce sont des êtres rationnels. Tous ont leur entendement, leur volonté et leur libre-arbitre puisqu’ils sont formés à l’image et à la ressemblance de Dieu. (…) C’est ainsi que tout le lignage des hommes est un, et tous les hommes sont semblables par leur origine et leur nature, et aucun ne naît instruit ; et ainsi nous avons tous besoin au début d’être guidés et soutenus par ceux qui sont nés avant nous.

Bartholomé de Las Casas, Histoire apologétique des Indes, Séville, 1551.

Comment civiliser les « sauvages » ?

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Scène d’anthropophagie au Brésil. Th. De Bry, Ameri ca tertia pars, 1562.

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Le globe de Vincenzo Coronelli, offerts à Louis XIV,

1681-1683

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Les bouleversements culturels et intellectuels

Vers la fin des civilisations amérindiennes

Catastrophe démographique.

Acculturation religieuse et culturelle.

L’Europe découvre l’autre

Civiliser les « sauvages ».

Les « sauvages », bons ou mauvais ?

L’Europe convaincue de sa place dominante dans le monde.

Vers la fin des civilisations amérindiennes

Catastrophe démographique.

Acculturation religieuse et culturelle.

L’Europe découvre l’autre

Civiliser les « sauvages ».

Les « sauvages », bons ou mauvais ?

L’Europe convaincue de sa place dominante dans le monde.