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N° 155 MARS / AVRIL 2013 ISNN 0998 - 2787 BIMESTRIEL - 2,30 Sommaire 2. Infos en Vrac 3. Saumoduc des Landes... la victoire ! 4. Brèves Sociales 5. Mensonges pour YARA, qui passe en force ! 5. Le “Robin des Banques” Catalan face à la justice 6 à 9. Les méthodes de Réseau Ferré de France 10. La Page d’ATTAC : contre la régression sociale 11. Pour un 8 mars de lutte et de solidarité ! 12. Cultures : « Wadjda » et « Syngué sabour » Victoire ! L’ahurissant projet de tuyaute- rie consistant à pomper l’eau de mer sur la côte landaise, l’envoyer sous pression à 40 kilomètres de là, à Pouillon, pour creuser dans le sous sol de sel afin d’y dégager des cavités pour stocker du gaz, puis renvoyer la saumure jusqu’à l’océan, cet ahurissant projet donc… a été abandonné. Il avait fait l’objet d’une intense mobilisation et prenait toute sa place dans le catalogue des projets inutiles et imposés (voir page 3). avec les alternatifs, les écologistes, les autogestionnaires… Arc en Ciel Arc en Ciel

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N°155MARS / AVRIL 2013

ISNN 0998 - 2787

BIMESTRIEL - 2,30€

Som

mair

e2. Infos en Vrac

3. Saumoduc des Landes... la victoire !

4. Brèves Sociales

5. Mensonges pour YARA, qui passe en force !

5. Le “Robin des Banques” Catalan face à la justice

6 à 9. Les méthodes de Réseau Ferré de France

10. La Page d’ATTAC : contre la régression sociale

11. Pour un 8 mars de lutte et de solidarité !

12. Cultures : « Wadjda » et « Syngué sabour »

Victoire !L’ahurissant projet de tuyaute-rie consistant à pomper l’eaude mer sur la côte landaise,l’envoyer sous pression à 40kilomètres de là, à Pouillon,

pour creuser dans le sous sol de sel afin d’y dégager des

cavités pour stocker du gaz,puis renvoyer la saumure

jusqu’à l’océan, cet ahurissantprojet donc… a été abandonné.

Il avait fait l’objet d’uneintense mobilisation et prenait

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Bugangue... toujours vigilants

L’association « Les Amis de Bugan-gue » restent vigilants. Ils ont sujusqu’à présent repousser les appétitsde ceux qui lorgnent sur le site splen-dide de Bugangue. Régulièrement lespro carrière remettent le couvert. Alorsl’association qui vient de tenir son AGveille. Voici le dernier rapport à l’AG :

Après le refus du projet de carrièreen l’état par la DREAL, novembre2011, en février 2012, Lonné-Peyretconstitue une société avec Laborde« Ophite du Barétous »• Contact avec la DREAL mai 2012 :

le dossier de l’entrepreneur s’affine,il sera consulté par la DDTM etARS, courriers de l’associationenvoyés à ces Administrations poursignifier son opposition.

• Fin juin l’ARS donne avis favorablemais la DDTM renvoie le dossier àl’entrepreneur.

• L’association alerte l’ONEMA, l’As-sociation des Milieux Aquatiquesd’Oloron, la Fédération de Pêche.Pau : M. BARRANCO, ainsi que lesyndicat mixte des gaves d’Oloron,Aspe, Ossau et Affluents.

• Novembre 2012 la DREAL indiqueque la DDTM renvoie le projet àl’entrepreneur pour éléments man-quants.

• 31 janvier 2013 la DREAL nousapprend que le projet a été repré-senté avec un passage pour l’ex-ploitation, et sera communiqué à laDDTM pour avis.

Les Amis de Bugangue reprécisent àM. le directeur de la DREAL, que ceprojet portera atteinte :• Aux sources d’Eau potable du sec-

teur (disparition de sources lors dutremblement de terre 1967) qui plusest classé en zone sismique 4/5depuis 1999.

• A la zone humide classée par leCREN

• Aux espèces protégées en faune etflore et répertoriées par ONEMA etConservatoire Botaniqued’Audenge.

La présidente précise aussi à M.Dejonghe que si le projet avance l’as-sociation le portera devant laCommission Européenne.Le dossier reviendra début mars à la

DREAL. Selon l’avis de la DDTM ilsera communiqué à l’AutoritéEnvironnementale (DREALAquitaine) et l’ARS.Notre Association à envoyé des cour-riers à tous ces services de l’Etat dèsle 6février indiquant notre oppositionargumentée.Selon la réponse de mars, les Amisde Bugangue réfléchiront sur la stra-tégie à adopter pour combattre ceprojet scélérat et néfaste pour le sec-teur.www.amisdebugangue.fr

Les deux tiers des arbresdans le monde sont menacés

de dépérissement

Le journal Le Monde a publié un arti-cle le 23/11/2012 annonçant cettenouvelle alarmante : « Les forêts,poumons de la Terre, sont menacéesde dépérissement. Les arbres semontrent beaucoup plus vulnérables àla sécheresse que ce que les scienti-fiques imaginaient. Quand ils man-quent d’eau, ils font des embolies :des bulles d’air obstruent les vais-seaux de transport de la précieusesève des racines à leurs cimes. Undessèchement fatal les guette. Toutesles espèces sont concernées : feuillusou conifères. Tous les climats égale-ment : humides ou secs. »

Initiative CitoyenneEuropéenne (ICE)

C’est la première fois qu’un tel outil estutilisé et le CADE encourage vivementses amis à la signer. Ce type d’initia-tive pourra peut être utilisée pour d’au-tres causes et en ce sens cette expé-rience doit aller au bout.La Confédération Européenne desSyndicats des Services Publics(EPCU) vient d’initier la 1ère InitiativeCitoyenne Européenne (ICE).Elle est intitulée « L’eau : un droithumain » et doit recueillir pour êtreprise en compte 1 million de signatu-res émanant d’au moins sept paysavec des quotas minima de signatures affectés à chacun de ces sept pays.À ce jour, plus de 1 100 000 signatu-

res ont été recueillies... mais seule-ment 2 000 pour la France alors que lequota qui lui est affecté en exige55 500.Le texte de l’ICE est le résultat decompromis entre syndicats européenset milite pour le droit à l’eau en défen-dant les services publics face à lamontée de la concurrence et du mar-ché.Dans le prolongement de la CNCL du9 février 2013 où s’est tenu un atelierEau qui a validé cette demande, le CAd’Attac France appelle ses adhérentsà signer et faire signer massivementcette pétition en se rendant sur le lien :http://www.right2water.eu/fr/node/45/#que.Attac France, le 19 février 2013.

Fracking : au tour del’Australie de s’inquiéter des

fuites de gaz fugitives

Publié le 27 novembre 2012 par Valéry Laraméede Tannenberg (Journal de l’Environnement)

Les faits commencent à donner raisonà Robert Howarth. Le chercheur del’université Cornell, à New York, avaitcalculé que le bilan carbone des gaznon conventionnels pouvait être moinsbon que celui du charbon (alors que lacombustion du charbon est près dedeux fois plus émettrice que celle dugaz naturel).En cause : le taux de fuite supposé duméthane extrait par fracturationhydraulique. Dans son article, publiéen mars 2011 par Climatic Change, lescientifique évalue le taux de fuiteentre 3,6 et 7,9 %. Une estimationcontestée par le milieu des foreurs.D’autres études vont pourtant dans lemême sens que les travaux du scien-tifique new-yorkais. En février dernier,une scientifique de l’université deBoulder (Colorado) a publié dans leJournal of Geophysical Research lesrésultats d’analyses de la qualité del’air réalisées à proximité de gise-ments de gaz naturel, exploités parfracturation hydraulique. Hors pertesimputables aux gazoducs, GabriellePétron et son équipe estiment le tauxde fuite des puits à 4 % : le double dece qu’indiquent les inventaires officiels.Semblable mésaventure est en train

de se produire pour l’industrie gazièreaustralienne. La semaine passée,deux biogéochimistes de l’universitéSouth Cross (Nouvelle Galle du Sud,Australie) ont publié, par communi-qué, les résultats d’une campagne despectrométrie, réalisée à proximitédes champs gaziers de Tara.Dans ces gisements, la compagniebritannique BG, produit du grisou —legaz naturel produit dans les veines decharbon— par fracturation hydrauli-que (fracking). Or le spectromètre desdocteurs Damien Maher et IsaacSantos est formel: à proximité despuits, la teneur dans l’air de CO2 estde 541 parties pour million (50 % deplus que la teneur atmosphérique);celle de méthane est proche des 7ppm, plus de trois fois le bruit de fondnaturel dans la région. Selon les cal-culs des deux chercheurs, le taux defuite des puits serait donc proche des4 %, déjà estimés par GabriellePétron: près de 40 fois les taux admispar les gaziers australiens.Très critiquée par le ministre de l’éner-gie Martin Ferguson, et par le patrondu lobby pétrolier australien, l’étude deMaher et Santos ne pouvait plus maltomber pour l’industrie gazière. D’unepart, parce qu’elle contredit totalementune évaluation des émissions fugitivesdu champs de Tara, réalisée en 2010par l’inspection du pétrole et du gaz duQueensland ; d’autre part, parce queles entreprises qui émettent plus de25 000 tonnes équivalent CO2 par andoivent désormais participer au mar-ché australien du carbone. Chaquetonne de GES rejetée dans l’atmos-phère doit être compensée par l’achatd’un permis d’émission dont le coûtatteint 23 dollars (18,5 euros).

Si les données des deux chercheursaustraliens étaient extrapolées à l’en-semble des 30 000 puits de gazexploités dans l’île-continent, l’indus-trie gazière devrait acquérir pour 3,8Md$ (3 MdÛ) de quotas d’émission paran, estime Matthew Wright du centrede recherche Beyong Zero Emissions(BZE). De quoi changer la donneénergétique. Or l’Australie commenceà réduire sa consommation de char-bon, au profit du gaz, pour allèger sonbilan carbone. Il va falloir cilmater lesbrèches.

N° 155 • MARS / AVRIL 2013

… infos en vrac ...… infos en vrac ...

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L’ahurissant projet de tuyauterieconsistant à pomper l’eau de mer

sur la côte landaise, l’envoyersous pression à 40 km de là, àPouillon, pour creuser dans le

sous sol de sel afin d’y dégagerdes cavités pour stocker du gaz,

puis renvoyer la saumure jusqu’àl’océan, cet ahurissant projet

donc… a été abandonné.Il avait fait l’objet d’une intensemobilisation et prenait toute sa

place dans le catalogue des projets inutiles et imposés.

Nous publions ci-dessous le com-muniqué des Amis de la Terre deslandes :

« Dans son communiqué de presse,EDF précise que le diapir ne répondpas aux besoins du projet, et queles conditions socio-économiquesne sont pas réunies. Nous sauronspeut être un jour ce qui se cachederrière ces dernières raisons.En fait EDF se range derrière ceque nous disions depuis le début.Voir nos différentes études.Lors de la deuxième réunion dudébat public, Le représentant desAmis de la Terre demandait à EDF,s’ils avaient connaissance d’uneétude du BRGM (Bureau deRecherche Géologique et Minière)commanditée par GDF en 1996 surles diapirs Landais. Nous avions étéstupéfaits de découvrir qu’ils l’igno-raient. Cette étude exprimait de trèsgros doutes sur la faisabilité de cavi-tés salines sur le diapir de Pouillon.Nous leurs avons fourni les référen-ces à l’issue de la réunion. Lors desréunions suivantes les spécialistesd’EDF ont critiqué cette étude (sanstrop l’avoir lue). Aujourd’hui, ils

confirment ce que nous leurs avionsannoncés, en lisant simplementcette étude. Les données étaientconfirmées par des géologues del’université de bordeaux.Lors du débat public, les Amis de laTerre annonçaient rapidement quece stockage ne présentait aucunintérêt socio-économique, ni indus-triel. Il n’avait d’intérêt que dans l’as-pect spéculatif.Nous passerons sur la problémati-que écologique et environnemen-tale, traitée par EDF longuement,mais avec le même manque desérieux que le reste.Si les experts mandatés par EDFavaient fait correctement leur travail,nous aurions pu économiser beau-coup de temps et d’énergie, et EDFbeaucoup d’argent. Par contre lescitoyens y ont gagné de nouveauxmilitants.Cet abandon, que nous attendionstous, est de bon augure. Les asso-ciations traditionnelles de protectionde la nature ont été au cœur ducombat, mais un coup de chapeautout particulier est à donner aucollectif “stockage-gaz-landes”.Il est parti de rien, sans expérience.Nous lui avons apporté l’aide quenous pouvions. Mais ce groupe denouveaux militants, touché dansson art de vivre, a su mettre enœuvre une opposition constructive.Il a su fédérer les petits politiqueslocaux. Il a fait un forum citoyenremarquable à Vieux Boucau. Sontravail a permis une forte mobilisa-tion. Cette mobilisation a entraînédes élus locaux. Et tous, nous avonsconduit Monsieur Emmanuelli sur lavoie de la raison. En l’obligeant à se

déclarer opposé au saumoduc,nous l’avons poussé à agir, contreson idée première et conformémentà la volonté de ses concitoyens.Qu’il se pare maintenant des plu-mes du paon, en s’accordant tout lemérite de la victoire, n’engage quelui. Le projet est tombé, c’est l’es-sentiel. »

Lahontan : la victoireaussi…

Depuis sept ans, l’association desauvegarde et de valorisation du« pays d’Abet » se bat pour préser-ver les terres de la plaine deBellocq-Saint Cricq du Gave. Nousavions imposé l’intervention de leurprésident pour illustrer les domma-ges collatéraux de la LGV à la réu-nion du débat public d’Ustaritz.

Deus sites d’exploitation de graviè-res avaient été ouverts simultané-ment pour un total de 170 hectaressur les 900 que compte la plaine.

Aujourd’hui l’association annoncesa victoire :

Nous avions gagné enappel...

Un premier arrêté préfectoral, prisconjointement par les préfecturesdes landes et des PyrénéesAtlantiques avait donné raison à laCemex pour exploiter un premiersite de 140 hectares, entreLahontan et Saint Cricq du Gave. Ila été annulé par la courAdministrative d’Appel de Bordeaux.Un deuxième arrêté, pris par la pré-

fecture des Pyrénées Atlantiques,avait donné autorisation à la GSMpour exploiter un deuxième site de30 hectares, entre Lahontan etBellocq, face au sanctuaire d’Abetet non loin de l’abattoir de porcs dela FIPSO. Il a été annulé par la courAdministrative d’Appel de Bordeaux.

Nous venons de gagner encassation !

Gravière de Lahontan-Saint Cricqdu Gave, exploitée par la CEMEX :le recours en cassation introduit parla CEMEX n’a pas été admis auConseil d’Etat, en date du moisd’avril 2012. Ce qui signifie que l’au-torisation initiale est bien annulée etque l’exploitation de la gravièreCEMEX doit s’arrêter le 24 février2013.

Gravière de Lahontan-La Bigalette/Abet, exploitée par la GSM : lerecours en cassation introduit par laGSM n’a pas été admis au Conseild’Etat, en date du mois de décem-bre 2012. Ce qui signifie que laGSM doit remettre le site en état.

Cela montre qu’il ne faut rien lâcheret que l’avenir de notre plaine et denos villages dépend de notre seulevolonté.Nous vous invitons à nous rejoindre,si vous souhaitez être acteur de cetavenir. »

ASSODEF42 rue du bois - 64270 Lahontan

06 80 87 36 [email protected]

3ORTZADAR •N° 155 • MARS / AVRIL 2013

Saumoduc des Landes : la victoire…

Manifestation à Messanges, le 22 janvier 2012, contre le saumoduc dans les Landes.

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4 • ORTZADAR N° 155 • MARS / AVRIL 2013

Brèves SocialesBrèves Socialesdirection qui refuse de prendre encharge leur entretien. L’affaire portéeaux prud’hommes par le truchementde l’organisation syndicale, vient detrouver son épilogue avec le pro-noncé d’un jugement qui condamnel’employeur à verser à ses salariés470 000 euros. Les sommes variantselon chaque employé entre 2 200euros et 8 900euros. Comme quoi,lorsque les rapports de force sontdéfavorables aux salariés dans l’en-treprise, la justice prud’hommale sevoit contrainte de prendre le relai.

Crèche familiale… Conflit social

✰ Début février, les salariés del’Association d’Aide Familia-

le et Sociale se sont mis en grève.Toutes fonctions confondues (assis-tantes maternelles, puéricultrices,éducatrices, administratifs) ces per-sonnels revendiquent une revalorisa-tion de leurs métiers et des augmen-tations de salaire. « Nous sommespayés à minima et le décret petiteenfance n’est toujours pas appliquémalgré un rappel à l’ordre de la pro-tection maternelle infantile » déclarela déléguée CGT. Le directeur géné-ral de l’association dit comprendreces salariés mais la situation n’en estpas moins bloquée. A signaler que leSMIC d’une assistante maternelle estfixé à 2,65 euros brut par heure et parenfant. A l’AAFS, elles sont à 3,39euros bruts rappelle le directeur.C’est pas vraiment la fortune !

Le climat social à Lur Berri

✰ Il n’y a pas que les histoiresSPANGHERO et le scandale

de la viande de cheval rebaptiséeviande bovine qui mine la coopérativebasque. La CFDT de l’entreprise amené la bagarre pour le paiement departicipations non versées pour uncoût global de 1 856 694 euros. Unclimat social déplorable et dénoncépar l’organisation syndicale. D’uncôté la « coopérative » agricole accu-mule des résultats positifs ; de l’autre50 % de ses salariés bénéficient d’unsalaire net de moins de 1 300 euros.On marche sur la tête !

Aurore MARTIN et Sud Ouest Dimanche

✰ Le Sud-Ouest Dimanche du27 janvier dernier consacrait

deux pages à Aurore MARTIN. Deuxpages faux-cul et nauséabondessous la plume de Véronique FOU-CADE dont on peut se demander cequ’elle cherche à travers l’articlequ’elle commet. En Don Quichottescribouillard, elle veut sans douterétablir une injustice (ce qu’elle croitêtre une injustice), celle de la créa-tion d’une icône. Dans un encart, estfait référence à Maurice Goldring,présenté comme spécialiste du ter-rorisme. C’est un fait qu’il se définitcomme tel cet intellectuel qui cher-che à mettre les même grilles delecture sur tous les « terrorismes »au prétexte d’une objectivité scienti-fique. Il ferait mieux d’en rabattre leMaurice qui fut par ailleurs un grandsoutien de DSK, qui pour lui était leparangon de ce que devait être unprésident de la république. Mêmeaprès l’affaire de New York, MauriceGoldring a continué à essayer dejustifier ses positions. Deux exem-ples pris sur son blog.• 17 mai 2011 : « DSK, le candidatqu’hier encore je soutenais pour lesélections présidentielles est en pri-son, accusé d’avoir agressé sexuel-lement une femme de chambre.Faut-t-il en parler maintenant qu’ilest à terre après l’avoir encenséquand il était tout haut ? S’il s’avèreque toute l’affaire se réduit à unpiège, mes paroles me reviendronten boomerang. Mais indépendam-ment de l’affaire, il y a ce que jesavais et dont je me cotentais deparler entre amis comme s’il s’agis-sait uniquement d’une question pri-vée et non pas politique. Il avait uneattitude agressive et méprisante àl’égard des femmes qu’il croisait…Ce furent toujours des femmes en situation d’infériorité par rapportà lui ».• 20 Mai 2011 : « Quand j’ai vu lesphotos de DSK, mal rasé, épuisé,hagard, j’ai pensé à ces centaines, àces milliers, à ces millions de visa-ges hagards dans les pays commu-nistes, d’hommes et de femmes qui

étaient arrêtés sans savoir pourquoi,sans avocat, dans d’horribles pri-sons enfermés, torturés, exilés. Oui,bien sûr, il y a de ces visageshagards dans bien d’autres régionsdu monde, des gens qui sont enfer-més, mais généralement, ils saventpourquoi, parce qu’ils se révoltent,parce qu’ils ont écrit des mots detravers, parce qu’ils étaient juifs outsiganes. Mais dans les prisons ducommunisme, ils ne savaient paspourquoi. Peut-être DSK savait-ilpourquoi. Excusez-moi, j’ai penséaux prisons du communisme. Là oùles prisonniers étaient arrêtés sanssavoir pourquoi ».Alors là Maurice tu passes les bor-nes des limites. L’oie blanche (oupresque) DSK (le pauvre épuisé etbarbu) d’un côté et de l’autre Auroredont ( nous dit Goldring) « personnen’a donné le contenu exact des pri-ses de position ». Qui nie, cherMaurice, que Aurore est une mili-tante abertzale de gauche ? Per-sonne ! Il n’empêche que l’injusticedont elle fut victime (délit d’opinion)est indéniable et elle est à mes yeuxbeaucoup plus fréquentable que toncher DSK dont on peut se féliciterqu’il ne soit pas à la tête de l’étatfrançais.

LAB contre l’accord du 11 janvier

✰ Pour le syndicat basque, le« compromis historique »

trouvé entre le gouvernement, lepatronat et 3 centrales syndicales(CFDT, CFTC et CGC) n’est porteurque de très maigres avancées. Troismois de négociations pour, au finalaboutir à un assouplissement desconditions d’embauche et de licen-ciement. C’est vrai que si l’accordprévoit des choses positives : géné-ralisation de la complémentairesanté, limitation des temps partiels,droits « rechargeables » à l’assu-rance chômage ; il ouvre aussi lavoie à des tendances dangereuses: baisse des salaires consentie parexemple au nom de la « flexisécu-rité », introduction d’une espèce deCDI « intermittent » (sans prime deprécarité).

Chambre d’agriculture

✰ La FDSEA a encore gagnéles élections à la chambre

d’agriculture. Mais elle ne peut plusplastronner car elle passe désor-mais sous la barre des 50 % devoix. Par contre, la ConfédérationPaysanne et ELB peuvent se réjouirde leur progression. FDSEA d’unepart et Confédération Paysanneassociée à ELB d’autre part, per-dent des voix mais en pourcentagela FDSEA perd 5 points alors que laConf en gagne 2. Le syndicat bas-que ELB passe devant la FDSEA enBasse Navarre et en Labourd. L’agri-culture paysanne éco-responsablefait de mieux en mieux entendre sa voix.

La doctrine PAROT… beurk !

✰ La doctrine 197/2006 (dite« Parot », du nom du pri-

sonnier basque qui fut le premier àse la voir infligée) est une disposi-tion appliquée par l’état espagnol etqui permet le maintien en détentionde prisonniers ayant accompli touteleur peine. Le 20 mars prochain, lemouvement Herrira organisera unemanifestation pour protester contreune telle saloperie. Le 10 juillet2012, la Commission Européennedes Droits de l’Homme (CEDH) acondamné l’état espagnol pour avoirappliqué ladite doctrine à une pri-sonnière. Le gouvernement espa-gnol, malgré cette condamnation, arefusé de remettre en liberté cettefemme. D’après Herrira, 73 prison-niers basques auraient accompli l’in-tégralité de leur peine et se trouve-raient encore en prison quel que soitleur âge (parfois avancé) ou leurétat sanitaire. Le grand « état démo-cratique ibère » a des progrès àfaire comme l’état gaulois d’ailleurs(voir le cas de G.I. ABDALAH).

CARREFOUR condamné !

✰ Un litige opposait la directionde CARREFOUR Anglet

aux salariés au sujet du nettoyagedes tenues de travail. Ces tenues,explique Viviane DICHARRY, délé-guée CFDT, sont imposées par la

Par Jean Maurice FAYE

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P OUR avoir extorqué500 000 euros à desbanques entre 2006et 2008 au profit des

mouvements sociaux, unmilitant autogestionnaireespagnol est jugé cettesemaine. Il encourt 8 ans deprison.

Enric Duran est parti enguerre. Seul, ou presque,contre le système bancaire.En 2006, ce militant catalanautogestionnaire commenceà emprunter méthodique-ment et massivement à desbanques peu regardantes.Pendant un peu plus d’un anet demi, Enric Durancontracte 68 crédits auprèsde 39 banques (BBVA,Bankier, Deutsche Bank,Barclays, etc.) pour unevaleur de 492 000 euros.Selon son récit, Enric pro-cède assez simplement : ilfalsifie ses bulletins desalaire, s’invente des entre-prises pour justifier ses dé-penses, rembourse sesemprunts avec l’argent desautres banques.

« J’ai emprunté de l’argentsous prétexte d’acheter unevoiture, de réhabiliter monappartement. J’ai aussimonté des boîtes fictivespour obtenir des prêts plusimportants », racontera-t-ilplus tard à CQFD.(http://cequilfautdetruire.org/spip.php?article1809).

Il met un terme à son arna-que et la révèle publique-ment le 17 septembre 2008,depuis l’étranger, et sort unepublication éphémère, Crisi(Crise) tiré à 200 000 exem-plaires, pour expliquer lesraisons de son geste. Lafinance mondiale est alors enpleine implosion : deux joursavant l’annonce d’EnricDuran, la banque américaineLehman Brothers se décla-rait en faillite.

« Robin des banques »Le trentenaire revendique unacte politique, destiné àmontrer les failles d’un sys-tème “irresponsable”. « Ils’agit d’une action indivi-duelle d’insoumission à labanque que j’ai menée àbien de manière préméditéepour dénoncer le systèmebancaire », écrit-il.Sur les 492 000 euros extor-qués, il dit avoir dégagé 360000 euros, une fois soustraitsles frais de remboursementengagés pendant l’année etdemie qu’a duré son arna-que. L’intégralité de cettesomme est investie dans laCoopérative intégrale cata-lane, un vaste plan autoges-tionnaire que Duran a contri-bué à mettre sur pied enCatalogne. Cela lui vaut lesobriquet de « Robin desbanques », dans les raresarticles de presse à sonégard, et une notoriété dansles milieux autonomes, qu’ilvisite à l’étranger.L’affaire engendre peu deretombées du fait notammentde la discrétion des banques,plongées en plein discréditpar la crise des subprimes.Le juge qui instruit son dos-sier finit par archiver 4 plain-tes d’organismes bancaires,sans émettre de mandatd’arrêt.Le 17 mars 2009, six moisaprès son larcin, Duran s’of-fre un retour tonitruant. Àl’université de Barcelone, aucours d’une conférence depresse, il se montre à visagedécouvert et lance une

deuxième publication, Po-dem ! (Nous pouvons) tirée à350 000 exemplaires. Il estarrêté sur-le-champ avec untotal de 18 plaintes sur ledos. Il est libéré deux moisplus tard, grâce au verse-ment d’une caution de 50000euros, réunie par ses proches.Au sein des mouvementsautogestionnaires, son actesuscite de l’admiration : « Ilsont amorcé la transition éco-logique et postcapitaliste.Aujourd’hui la Coopérativeintégrale catalane bénéficieà 15 000 personnes, grâce àdes mutuelles, des officesHLM, des banques alternati-ves, un centre de santé etplein de petits “éco-réseaux”fonctionnant comme desSystèmes d’échanges loc-aux (Sel) améliorés », racon-te Sarra, une militante nan-taise qui est entrée en con-tact avec Enric il y a troisans, après la lecture d’unarticle de CQFD.[http://cequilfautdetruire. org/s p i p . p h p ? a r t i c l e 1 8 0 9 ] .« Nous pensons que l’insol-vabilité est une force, car labanque est un système quirend dépendant. Il faut s’enextraire », raconte la Nan-taise qui milite aujourd’huipour faire parler de l’actiond’Enric Duran.

Huit ans de prisonJugé à plusieurs reprises autribunal administratif depuis2008, Enric ne s’est présentéqu’une fois, fin 2011.Insolvable et sans propriété,il n’avait rien à perdre et pasgrand-chose à craindre. Maisle 23 novembre 2011, leministère public réclame unepeine de huit ans de prisonpour falsification et insolvabi-lité.

Extraits d’un articledu journal Politis

5ORTZADAR •N° 155 • MARS / AVRIL 2013

Le « Robin des banques », seuldevant la justice espagnole

Mensonges pourYara qui passe

en force

L E 29 JANVIER, les deux premiers trains de l’entre-prise Yara sont arrivés au port de Bayonne pourêtre chargés sur un navire à destination du Maroc.

Les associations et les maires des communes de l’estuairesont opposés à ce transport dangereux. Le préfet se faisaitfort de faire de ces premiers trains une opération exem-plaire. C’est raté évidemment.Ci-dessous le communiqué des associations du CADE(Collectif des Associations de défense del’Environnement).

Aujourd’hui 29 janvier 2012, l’industriel Yara vient de pro-céder à son premier transbordement de Nitrated’Ammonium sur le port de Bayonne en passant outrel’opposition des élus et des associations.Tout cela bien entendu sous couvert de l’arrêté préfecto-ral ayant donné accord à l’industriel.Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.Hormis les mensonges et manquements que nous pouvonsdéjà relever.

D’après les informations dont nous disposons, le cahier des charges n’a pas été respecté

• Le train est resté en gare de triage de Bayonne toute lanuit avant d’être acheminé vers le port ;

• Le train de wagons a été séparé en deux convois avantd’être acheminé ;

• Le train est parti d’Artix directement sur Bayonne sanstransiter par Dax.

Une réelle opacité entoure ce transport et son coût

• Les associations n’ont eu aucune information «offi-cielle» sur le protocole qui engage l’industriel ; le SPPPIoù elles siègent n’a pas été saisi de la teneur de ce pro-tocole.

• Relayé par Sud-Ouest aujourd’hui, le directeur de Yarainforme que ce transport pourrait coûter plus cher qu’ilne le pensait ;

• Informés par les cheminots, nous apprenons que le coûtinitial serait augmenté du prix d’une seconde motricenécessaire au transit sur le port ;

• En nous rendant sur place nous avons constaté la pré-sence de personnels supplémentaires le long de la routeainsi que la présence de 3 voitures de police et gendar-merie. Nous nous demandons qui assume ces coûts sup-plémentaires : la SNCF, la CCI, les citoyens ?

Pour le CADE, ce premier transbordement mené dans laplus grande discrétion et la plus totale opacité a été effec-tué alors que les conditions de sécurité pour accueillircette manière explosive et dangereuse ne sont pas réu-nies. Une caserne de pompiers sur la rive droite fait actu-ellement défaut. En cas d’incendie, en combien de tempsles pompiers d’Anglet pourront-ils intervenir ? Par ailleurs,sur les quais plusieurs matières combustibles (et explosi-ves) sont déjà présentes formant un cocktail idéal pourdéclencher une catastrophe sans précédent. ... Suite page 9

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RFF

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6 • ORTZADAR

Mises à vif par un endette-ment énorme (qui a dit ausujet du TGV : « Il a été l’ob-jet d’un aveuglement collectif.Les yeux s’ouvrent aujour-d’hui, la belle croissance s’estfaite sur de l’endettement (…)Plus on a fait de la grandevitesse, plus on a fait de ladette.» ? (le bras droit dePépy, président de la SNCF,dans la Vie du rail du 22 sep-tembre 2010) et par la criseprofonde qui nous frappe,nombre de grands projetsvont passer à la trappe. Affolépar les événements, RFF nemet même plus les formespour tromper les citoyens.Ses relais au gouvernementaffichent servilement maisouvertement les vilaines mé-thodes. Ainsi, les élus mem-bres du Comité des finan-ceurs du projet LGV Limoges-Poitiers ont reçu une lettresignée de M. Bursaux, direc-teur général des infrastructu-res, des transports et de lamer (le même personnagequi avait déjà signé l’approba-tion ministérielle à la place dupremier ministre et sans quele ministre des transports soitau courant en 2012 sousSarkozy). Nous la publions ci-contre car elle révèle com-ment on procède pour impo-ser les projets.

Rappel du Polt

Le POLT (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse) est laligne ferroviaire existante laplus directe entre Paris etToulouse. C’est cette lignequ’emprunte le train «Capitole ». De nombreusesvoix, notamment associati-ves, réclament sa modernisa-tion. Par contre, comme cheznous, de grands élus deman-dent une LGV de Poitiers àLimoges. Ce serait plus long(cap à l’ouest toute pour mon-ter à Paris, au Nord), plus

coûteux et plus dévastateurmais les lobbies du BTP ontbien fait leur travail.

Le compte n’y est pas…

Pourtant le taux de rentabilitéde ce barreau LGV reste trèsfaible. A l’heure des choixrigoureux il serait doncmenacé. Alors on a trouvéune solution pour faire monterce taux de rentabilité : casserla ligne existante. Pour attein-dre un taux de rentabilitéinterne de 4,58 on ferme tout

simplement des allers retoursde la ligne existante.C’est le cœur de la méthodeRFF : on fait varier un para-mètre pour justifier l’injustifia-ble. C’est cette même métho-de qu’on a utilisé au PaysBasque quand on a sures-timé les trafics marchandisesà l’horizon 2002 pour saturerartificiellement une ligne utili-sée simplement à un tiers deses capacités. Une expertiseindépendante d’un bureaud’étude choisi et payé par leprésident du débat publicnous ayant alors donné rai-son.

Et le compte n’y estpas quand même…

Le taux nécessaire à l’équili-bre général du projet (inves-tissement et exploitation) estestimé entre 6 et 8%. Lancerle projet sur une base de 4,58sous entend qu’il faudra despayeurs (les contribuables).

L’édifice craque et lesmagouilles apparaissent augrand jour.

Les plaies s’ouvrent…

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…Les m

éthodes de R

FF !

7ORTZADAR •

Cette phrase qui nous sert detitre, empruntée à l’article dela page 6, nous allons la décli-ner à nouveau. Car les exem-ples d’une petite modificationd’un paramètre pour déroulerle tapis rouge à une LGV inu-tile et ruineuse sont uneconstante à RFF.

Temps commercial…

Bien souvent pour faire brillerson projet, RFF annonce desgains de temps énormes.Ainsi, si l’on regarde lestemps de parcours annoncésentre Bayonne et Paris avec laLGV à 7,8 milliards entreBordeaux et la Bidassoa, onpeut lire 3h 03. Quelle préci-sion ! Et curieusement onretrouve 3h 05 entre Toulouseet Paris, 3h 05 aussi entreParis et Marseille. Ce seuil de3h, RFF y tient comme à laprunelle de ses yeux en rai-son d’une étude sur le seuil deconfort à laquelle elle se collecoûte que coûte, même auprix de mensonges par omis-sion.Justement observons qu’entreBayonne et Paris, la ligneactuelle fait 774 km et fera, enraison du détour vers Mont deMarsan et Captieux pourreprendre une partie com-mune avec Bordeaux-Toulouse : 840 km.Observons également qu’en-tre Paris et Marseille, la LGVfait 777 km.Dans ces conditions, il suffitde taper SNCF.com pourobtenir les fiches horaires desTGV Paris Marseille. Et quedécouvrons-nous ? Qu’il n’ya que 3 TGV qui font directe-ment Paris Marseille sansaucun autre arrêt, dans letemps de 3h 05. La moyennedes TGV quotidiens étant de3h 25.Ainsi, en reportant ces perfor-mances à la ligne LGVBayonne-Paris, même avecun train direct qui ne s’arrête-

rait nulle part, nous serionsobligé de faire plus de 3h 05car nous aurions 63 km deplus que Paris-Marseille.Un TGV direct Paris-Marseillepeut exister, vu la taille de cesdeux villes, mais un TGVdirect Paris-Bayonne qui nes’arrêterait pas à Tours,Poitiers et Bordeaux au moinsest impensable. Car il y a unerègle incontournable : unefois que le train est sur lesrails il faut le remplir et pourcela il doit y avoir des garesoù les voyageurs montent.Plus la destination de boutde ligne est éloignée deParis, plus les contraintescommerciales imposent à laSNCF des arrêts pour com-pléter le remplissage.Merde, il fallait y penser ! (etmerci aux opposants deBordeaux-Toulouse qui lespremiers ont démonté cettemanœuvre).

Fréquentation future dela gare de Bayonne…

Si on reprend la brochure RFFpubliée au moment de la «consultation » sur les gares,on trouve les estimations sui-vantes : 37 allers-retoursTGV divers. En y ajoutant lesTER prévus qui sont passésdepuis de débat public, sansexplication (le petit paramètrediscret qu’on vous dit…) de 50à 80 , on arrive à 117 trains devoyageurs pour 2,8 millions devoyageurs (chiffres de lamême brochure)!D’abord, vu la fréquentationactuelle qui est de 915000voyageurs en 2011 avec ensept 2012 une baisse de 5% àla même période 2011, onpeut avoir des doutes sur les2,8 millions, mais passons etdépassons ce petit paramètreet faisons semblant d’y croire.Répétons pour bien gardercela en mémoire 117 trainspour 2,8 millions de voya-geurs.

Ici aussi allons vérifier là oùon peut vérifier : sur le pontd’Avignon. En tapant « gared’Avignon fréquentation » surle net on obtient un article dujournal La Provence qui souli-gne le succès de cette garequi accueille les TGV. Mais leschiffres sont les suivants : 60trains pour 2,7 millions devoyageurs. On aurait doncbesoin au Pays Basque dudouble de trains ? Vous com-prendrez ici que RFF a eu lamain lourde et que l’objectifest de nous annoncer qu’avec117 trains les voies existantesne feraient pas l’affaire.

On a raison de seméfier, on a raison devérifier…

C’est ce qu’ont fait les simplescitoyens jusqu’à découvrirdans les propres études RFFdes gains de tempsBordeaux-Bayonne de 21 mnavec la LGV et de 17 mn avecla modernisation des voiesexistantes. (4mn pour 7,8 mil-liards !). C’est ce qu’ont faitaussi les petits élus opposésà la LGV du Pays Basque.Après avoir commanditél’étude Citec qui révélait queles lignes existantes neseraient pas saturées pendantun demi siècle au moins (et enprenant en compte lademande RFF surestimée), ils

ont récemment fait réaliserune étude qui démontre qu’endéboursant cinq fois moinsque pour la LGV on peut réno-ver les voies existantes pourpermettre :De multiplier par 7 la capacitéde transport de fret ferroviairepar rapport à 2010.De doubler la capacité detransport de passagers.De réduire le temps de par-cours Bordeaux-Bayonne de40%.De réduire les nuisancessonores au minimum pourtous les riverains.De préserver les 25 sites sen-sibles répertoriés sur lefuseau Bayonne-Hendaye.

Et l’autoroute ferro-viaire ?Morceaux choisis…

L’Autorité Environnementale arendu son avis le 19 décem-bre 2012 sur l’autoroute ferro-viaire atlantique Tarnos-Dourges.L’avis prend la précaution sui-vante :« Dans ces conditions, ledegré de précision attendud’une étude d’impact, pour lesterminaux du projet ne peutêtre complètement atteintaujourd’hui, puisque seul lefutur concessionnaire sera encapacité d’en établir le mon-tage technique précis. »

• ces espaces qu’on agresse • ces espaces qu’on agresse

Le cœur de la méthode RFFon fait varier un paramètre pour justifier l’injustifiable

Vous avez raté un numéro d’Ortzadar ?

Nous vous invitons à vous rendre surnotre page web :

http://ortzadar.free.fr

Vous pourrez consulter en ligne les anciens exemplaires.

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On peut ensuite lire des avertisse-ments nombreux et un doute certainque la première étude indépendanteSMA-ProTrans avait déjà souligné,notamment en la jugeant non-renta-ble. On y retrouve aussi nombre denos critiques. En tout état de causebien des points restent hypothéti-ques et on peut légitimement pen-ser que le projet ne correspondrapas dans son ampleur à celui pro-jeté en 2006.Voici aussi le lien pour consulter l’in-tégralité de l’avis (car d’autres pas-sages sont aussi très éloquents):

http://www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/121219_RFF_AFA_-_avis_ deli-bere_avec_annexe_cle7d8b88.pdf

Voici quelques morceauxchoisis du rapport et nos

commentaires

Où l’on révise à la baisse le trafic de cette AF(Autoroute Ferroviaire) :

Le débat public de 2006 sur la LGVprévoyait 4 allers et retours dès2007 et 20 allers retours en 2013pour atteindre finalement 30 allersretours en 2020. Les chiffres reprispar l’autorité environnementale sontbien plus modestes. Cela confirmebien nos propos : des chiffres sures-timés pour saturer artificiellementles voies existantes et justifier unevoie nouvelle. Le 19 février 2009, aucours d’une réunion de concertationsur la LGV Tours-Angoulême, Brunode Montvallier, Directeur Régionalde RFF à Bordeaux, ignorant qu’ilétait enregistré faisait déjà cetteétonnante déclaration : « il dit maisne l’écrira pas qu’il n’y aura pas 30allers-retours quotidiens ».

On peut donc lire page 4...

« Entre 2014 et 2029, il estprévu de faire circuler des trainsd’autoroute ferroviaire à raison dequatre allers et retours quotidienssur l’axe Tarnos-Dourges. A la miseen service de l’autoroute ferroviaireatlantique, les trains utilisés feront750 mètres de long. » (Page 4).

« A terme, l’autoroute ferroviaireatlantique pourra être prolongée ausud vers l’Espagne et au nord vers

le Royaume-Uni et la Belgique. Lenombre d’allers et retours quoti-diens sera alors de 9 à 10. »

Où l’on confirme des travauxcoûteux de rectification degabarit :

Nous avons toujours préféré le com-biné par caisse (containers transva-sés du camion sur le wagon et viceversa) pour développer le fret ferro-viaire car il ne nécessite pas l’achatde wagons spéciaux très chers (400000 euros l’unité), il peut transporterune plus grande masse de mar-chandises que les remorques oules camions qui gaspillent de laplace, il revient moins cher auxtransporteurs routiers (0,60 eurosdu km contre 0,95 à 1,2 pour l’AF),et il ne nécessite pas de retoucherles ouvrages du tracé. Les extraitsci-dessous confirment un surcoût de188 millions d’euros pour retoucherles ouvrages.

« Sur l’ensemble du trajet retenu, ilest prévu de réaliser des travauxd’adaptation au gabarit haut de cinqtunnels, de deux ponts-routes et dedeux abris de quai (coûts de l’ordrede 110 millions d’euros) ainsi queplus de 3 800 interventions permet-tant la mise au gabarit bas de l’infra-structure ferroviaire existante (coûttotal d’environ 23 millions d’euros).Ces travaux de mise au gabaritbas consistent principalement enla suppression ou au déplace-ment d’obstacles bas (marche-pieds, boîtiers électriques, etc.)répartis sur l’ensemble du trajet.Afin d’assurer le chargement et ledéchargement des remorques, leprojet comprend aussi des travauxd’aménagement des deux platefor-mes de transbordement à Tarnos età Dourges (coût approximatif de 55millions d’euros). » Page 4

Où l’on confirme que les trainslongs sont judicieux :

On se rappellera que notre sugges-tion de trains longs à Hendaye lorsdu débat public de 2006 nous avaitvalu un « les trains longs ça sedécroche » de la part de RFF. Voicidonc que cela s’avère possible.

« A partir de 2018, le programmedans lequel s’inscrit le projet soumisà avis de l’AE prévoit l’utilisation detrains spéciaux de 1050 m de longsur le trajet Tarnos – Dourges viaNiort. » (Page 8).

Où l’on doute du succès de lacommercialisation :L’AE (Autorité environnementale)reprend comme nous le dernier rap-port de la cour des compte sur lesautoroutes ferroviaires, surtout auregard des évolutions de la politiqueferroviaire récente.

« Un rapport de la Cour des comp-tes publié en 2012 sur les auto-routes ferroviaires en France tireplusieurs enseignements de cesdeux projets. Il semblerait toutd’abord qu’un système d’autorouteferroviaire ait plus de chance d’at-teindre un équilibre économique àmoyen terme lorsque celui-ciconcerne de longues distances enplaine, ce qui est présentement lecas. Ce rapport estime par ailleursque les avantages environnemen-taux d’un tel système restentmodestes et que sa mise en œuvre« suppose une adaptation de l’orga-nisation des transports ferroviaireset du report modal en France ». Ilconclut ainsi que « sans elle (cetteadaptation), pour l’heure, l’offre estdifficile à commercialiser ».Enfin, le rapport précise que « unepolitique d’accompagnement et desincitations, directes ou indirectes,ont jusqu’à présent été nécessairespour favoriser en Europe ce modede transport dans des conditions derentabilité acceptables ».(Page 9).

« L’AE rappelle que le report modalde grande ampleur ne prend toutson sens que dans le cadre d’unepolitique fortement volontariste etque la présente étude d’impact n’ex-plicite aucunement les conditions àréunir pour atteindre l’objectif affi-ché par le projet, notamment parl’équilibre entre les différentssignaux adressés aux transpor-teurs routiers : la fiscalité du trans-port routier (dont l’écotaxe), le ton-nage autorisé des poids lourds deplus de quatre essieux, les autresaspects réglementaires, la tarifica-tion de l’autoroute ferroviaire, lesinvestissements en faveur du reportmodal, etc.» (Page 10).

Où on s’interroge sur le choix de Tarnos :

Des doutes sur le choix quicondamne Hendaye et Mouguerre.

« Le projet de terminal de Tarnos(environ 10 ha) se situe sur le sitetrès artificialisé d’une activité de

stockage de transit de véhiculeslégers, dont le déclin d’activité per-met de dégager les surfaces néces-saires au présent projet. Les rappor-teurs ont toutefois pu noter la pré-sence d’un boisement de plusieurshectares et d’un cours d’eau à proxi-mité directe de la zone de travaux.Les aménagements prévus pour-raient également concerner deshaies qui bordent l’actuelle plate-forme. »(Page 13)

« L’étude d’impact (version d’octo-bre 2012) précise aussi que le sitede Tarnos est situé à moins de 800mètres d’un établissement Sevesoseuil “ haut ” (dépôt de stockaged’hydrocarbures) et que la plate-forme est et sera susceptibled’être fréquentée par des convoisde fret transportant potentiellementdes matières dangereuses. »(Page 14)

« Or le dossier n’apporte aucuneinformation sur l’existence d’alterna-tive étudiée pour la localisation desplateformes, alors même que l’appelà candidatures de la direction géné-rale des infrastructure de transportet de la mer (DGTIM) mentionnaitMouguerre (et non Tarnos) commelieu d’implantation du terminal Sudet que les rapporteurs ont étéinformés que le concessionnairepressenti avait réfléchi à d’autresimplantations possibles que Dour-ges, avant de se rallier à cetteoption figurant dans l’appel àcandidature de la DGITM. Les rai-sons du choix de l’option “ autorouteferroviaire ”, retenue par la loiGrenelle 1, par rapport à l’option“ transport de conteneurs ” mérite-raient d’être développées, notam-ment au regard de la prise encompte de l’environnement. L’Aerecommande d’expliquer l’histori-que des choix effectués ainsi queles raisons qui ont conduit au pro-jet retenu en terme d’itinéraires etde localisation des plateformes,notamment au regard de la prise encompte de l’environnement. »(Page 15).

Où le choix de Modalhor interpelle :

On se rappellera que nous avonsdénoncé en son temps le choix deModalhor, entreprise qui construitces coûteux wagons surbaissésmais pas assez. Nous avionsdénoncé le lobbying acharné effec-

8 • ORTZADAR N° 155 • MARS / AVRIL 2013

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tuer par Philippe Essig, ancien pré-sident de la SNCF qui lors d’uneréunion consacrée à l’AF « parlaitau nom des ministres Bussereau etBorloo et du président de régionRousset ». Avec sa casquette« Modalhor » il s’exprimait pendant1h 40 sur le sujet pour vendre seswagons. Quelques temps plus tard ilanimait une nouvelle réunion sur lesujet mais avec cette fois la cas-quette « Ministère de l’Environne-ment » car membre du staf Borloo.Quelques mois plus encore, il étaitembauché officiellement commelobbyiste par la région aquitaine.(Nous tenons à la disposition despersonnes intéressées le compterendu des deux réunions dont larédaction a été confiée à… PhilippeEssig).

Ici on s’interroge sur la compatibilitéde cette technique dès lors où l’au-toroute ferroviaire emprunterait desvoies d’autres pays européens (quidevraient alors aussi retoucher lesouvrages au-dessus de la voie.

« Le potentiel de report du fret rou-tier vers un service d’autoroute fer-roviaire dépend fortement de l’inter-action entre la technologie« Modalhor » retenue et le gaba-rit qui en découle pour lescamions ou remorques pouvantêtre transportées. Le dossier n’ap-porte pas de précision quant à lacompatibilité des gabarits prévuspour le présent projet et ceux exis-tants ou à venir dans le reste del’Europe, notamment sur l’axe« péninsule ibérique – Europe duNord », dès lors que l’autorouteferroviaire ne se limiterait pas àla seule traversée du territoirenational. Aucune indication endécoulant sur les possibilités et limi-tes, présentes et futures, de cap-tage du trafic routier, offertes par lechoix du gabarit retenu n’est fournie.Le dossier ne permet donc pas desavoir si, à terme, les travaux réali-sés seront suffisants pour permettrele report technique d’une part suffi-sante du trafic routier de marchandi-ses vers le fer, nonobstant lesautres conditions à réunir pourfaciliter ce report modal. L’Aerecommande de justifier le choixdu gabarit retenu (dont découlentdes travaux d’adaptation des infra-structures ferroviaires existantes) auregard des opportunités de reportdu fret routier vers le service d’auto-route ferroviaire qu’il représente. »(Pages 15 et 16).

Où l’étude se préoccupe de la rentabilité :

Oui on lit bien « le bilan actualisénet sur la période 2013-2062 estnégatif ».« L’étude socio-économique conclutau fait que les deux scénarios d’ex-ploitation étudiés sont à la limite dela rentabilité : le bilan actualisé netsur la période 2013-2062 est négatif(-112 MÛ avec la prise en compte du coût d’opportunité des fondspublics) ; le taux de rentabilitéinterne (TRI) serait de 3,6 %, c’est-à-dire presque au niveau du tauxd’actualisation de 4 % qui est lanorme de référence adoptée suiteau rapport Lebègue de 2005. L’AEnote que le bilan de RFF commecelui de la puissance publique estnégatif (-314 millions d’euros pourRFF ; -613 millions d’euros pourla puissance publique). Cette situa-tion fragilise l’équilibre global duprojet, et signifie que les bénéficesenvironnementaux attendus sontsignificativement dépendants de lavolonté politique réaffirmée desoutenir le report modal. Du pointde vue de l’environnement, et sousréserve des difficultés méthodologi-ques liées à un tel exercice, le bilanannoncé dans l’analyse socio-éco-nomique est positif.En ce qui concerne les objectifs affi-chés de report modal, le conces-sionnaire pressenti a clairementsitué, devant les rapporteurs, le pro-jet dans le contexte du transit du fretinternational entre d’une part leMaroc et l’Espagne, d’autre part leBenelux, l’Allemagne et la Scan-dinavie. Le bilan socio-économi-que prend en compte les coûtsd’un transporteur français, tout enprécisant (annexe 2) que les coûtsmoyens espagnols sont de 7 % infé-rieurs aux coûts français. Or à lapage 27, il est mentionné que lesrésultats sont sensibles aux hypo-thèses de coût de transport rou-tier et qu’une diminution de 10% dece coût provoque une baisse de 2,1points du TRI, à 1,5 %, et que « l’au-toroute ferroviaire peut se révélerrentable pour la collectivité dansles conditions prévalant enFrance, mais que le service leserait moins s’il acheminait desvéhicules routiers originaires depays à fort différentiel de coût ».(Page16).

« Le bilan pour la collectivité estnégatif dès que le taux de char-gement passe en dessous de

80 %, l’hypothèse justement rete-nue sans argumentation, ni montéeen puissance. La dépendance fortedes résultats de l’analyse socio-éco-nomique par rapport au taux dechargement soulève de plus laquestion des effets induits sur leshypothèses retenues pour le pré-sent projet par les différentes dispo-sitions actuelles et futures quiconcernent le fret routier*.Concernant les coûts effectifs demaintenance des infrastructuresdécoulant de la circulation de trainslourds de 1050 mètres, il n’est pasprécisé la manière dont ils affectentconcrètement le résultat, même s’ilest mentionné de manière généralequ’une hausse d’environ 20% feraitbaisser le TRI d’environ 1,5% et quele déficit de RFF pour cette opéra-tion augmenterait d’environ 34%.D’autres points pouvant influencerla rentabilité socio-économique glo-bale du projet et l’objectif de reportmodal d’une partie du fret routiervers le fer mériteraient égalementd’être précisés*. L’Ae note que cesdifférents éléments peuvent jouerdans un sens ou dans un autre, etdonc que les résultats synthétiquesdu bilan socio-économiques peu-vent donner matière à discussion,alors même que le principe de l’au-toroute ferroviaire est séduisant etque les bilans actuellement présen-tés, découlant d’hypothèses peu oumal justifiées, sont aux limites de larentabilité.

* Un décret du 6 décembre 2012porte à 44 tonnes le tonnage auto-risé des poids lourds de «plus dequatre essieux» alors que les précé-dentes dispositions imposaientdes poids lourds de 6 essieuxpour un tel tonnage. Par ailleursl’Ecotaxe Poids Lourds Nationalesera mise en place en Juillet2013, et concernera tous les

véhicules de transports de mar-chandises de plus de 3.5 tonnes,français et étrangers.* Le trafic annoncé en nombre d’al-lers et retours par jour concerne-t-il5, 6 ou 7 jours par semaine ? Letaux de chargement de 80% enmoyenne est-il raisonnable dès l’en-trée en service de l’autoroute ferro-viaire ? La charge moyenne de 15tonnes par remorque n’est-elle pasnettement sous-estimée au regarddes résultats de l’enquête menée en2010 aux barrières alpines et pyré-néennes ? Le coût de l’immobilisa-tion du tracteur et du chauffeur pen-dant les phases de chargement etde déchargement est-il correcte-ment pris en compte dans le tableau3.8 ? Les parcours routiers de réfé-rence sont-ils partout raisonnables(cf. l’A10 plus longue en distance ettemps de parcours que la RN 10,et payante ; hypothèse d’unevitesse de 70 km/h sur autorouteet sur route) ? Pourquoi la possibi-lité offerte aux clients d’autorouteferroviaire de circuler avec desremorques chargées à 29 tonnes (etnon plus à 25 tonnes) n’est-elle pasprise en compte ? Les coûtssupportés par les gestionnairespublics d’infrastructures routièresgratuites (routes nationales et auto-routes) ne devraient-ils pas êtreégalement pris en compte ? La valo-risation de la décongestion routièrene doit-elle pas être également cal-culée pour les poids lourds qui enbénéficieront ? Pourquoi prendre encompte la TVA pour le bilan de lapuissance publique, alors que lescalculs concernant les entreprisesprivées devraient être menés horstaxe ? (Page17).

Bref, ici aussi RFF a eu la mainlourde dans ses estimations.

9ORTZADAR •N° 155 • MARS / AVRIL 2013

Le risque pris pour accepter cetteactivité qui ne représentera que0,3 % du trafic portuaire estdémesuré. Rappelons qu’en 2004,en Corée du Nord, l’explosiond’un train chargé d’essence et denitrate d’ammonium dans la garede Ryongchon (ville de 130 000habitants située à 20 km de lafrontière chinoise) a provoqué lamort de 161 personnes et plus de1 300 blessés. La gare a été rasée,

ainsi que tous les bâtiments dansun rayon de 500 m, près de 8 000logements ont été détruits ouendommagés.

Commission eau du CADE réu-nissant : ACE Environnement,ATTAC Pays Basque, SantéEnvironnement Pays Basque,Ideal, Zipadour, Sepanso,Ortzadar, Association desVictimes de Fertiladour.

LES MENSONGES DE YARA : suite de la page 5

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Signez la pétition pour que leParlement ne transcrive pasdans la législation française l’ac-cord de «compétitivité» entre leMEDEF et quelques syndicats !

Attac Pays Basque consacre cha-que année un Attac Café à la luttepour les droits des femmes à l’occa-sion de la journée international du 8mars ; en février dernier, le Planningfamilial a animé le débat sur lethème : «Les femmes : premièrescréancières de la dette publique !»

Le féminisme et l’émancipation desfemmes sont partie prenante desfondamentaux d’ATTAC, l’oppres-sion des femmes étant transversaleà l’ensemble des rapports de domi-nation contre lesquels notre asso-ciation lutte.

Pour ATTAC, construire une autreEurope implique de rechercher uneconvergence des forces qui s’oppo-sent aux politiques d’austérité. Lesfemmes, qui sont particulièrementpénalisées, s’organisent dans denombreux pays pour lutter contreces politiques, et elles représententun fort potentiel de mobilisation.Partout en effet les attaques contrela protection sociale et les servicespublics dans la santé, l’éducation etles services sociaux les touchentplus durement puisque ce sont ellesqui assument l’essentiel des res-ponsabilités au sein de la famille. Lesecteur public étant majoritairementféminin, les coupes dans les effec-tifs et les rémunérations les concer-nent en premier plan. Ces facteursamplifient la précarité qui caracté-rise souvent la situation des fem-mes, renforçant ainsi les inégalitésentre les femmes et les hommes. Latransition sociale et écologique nesaurait ignorer la dimension dugenre : les femmes sont actrices àpart entière dans la constructiond’une autre société, dans le choix

des activités prioritaires pour répon-dre aux besoins sociaux et environ-nementaux. Cela implique notam-ment la création d’emplois et derichesses socialement utiles, propi-ces au développement de servicessociaux libérant les femmes destâches domestiques.

Bien sûr, les femmes ne sont pasles seules à faire les frais d’une poli-tique d’austérité et de régressionsociale. Ainsi rarement un accordnational interprofessionnel (ANI)aura entériné autant de reculs pourles salarié-e-s que celui conclu le 11janvier 2013 entre le patronat ettrois syndicats.

A l’initiative d’Attac et de la Fon-dation Copernic, un collectif d’orga-nisations associatives, syndicales etpolitiques lancent un appel et unepétition pour dire NON à cet accordrégressif. L’accord national interpro-fessionnel (ANI) du 11 janvier, ou«accord emploi», signé par le patro-nat et certaines organisations syndi-cales représente un recul socialmajeur. Les soi-disant «nouveauxdroits pour les salariés» sont en réa-lité de portée limitée et comportentnombre de dérogations et de dispo-sitions qui en permettent le contour-nement. Par contre, les mesures enfaveur du patronat portent descoups sévères au droit du travail.Cet accord s’inscrit dans le droit fildes préconisations, appliquées par-tout en Europe, de la Troïka (Com-mission européenne, Banque cen-trale européenne, Fonds monétaireinternational : démantèlement dudroit du travail, chantage à l’emploipour baisser les salaires et les droitssociaux au nom de la compétitivité.Il contribuera ainsi à la spiraledépressive dans laquelle les politi-ques d’austérité enfoncent l’Unioneuropéenne.

L’accord aggrave encore, après leslois Fillon de 2004 et 2008 qu’il fautabroger, la remise en cause de lahiérarchie des normes en permet-tant de nouveau qu’un accord d’en-treprise soit moins favorable que laconvention collective et que la loi :en cas de «graves problèmesconjoncturels» de l’entreprise (quel-le entreprise ne connaît pas de pro-blème conjoncturels et surtout quien jugera ?), il ne laisse d’autre

choix au salarié que d’accepter labaisse de son salaire et l’augmenta-tion de son temps de travail souspeine de licenciement. L’accordréduit considérablement les droits etles possibilités de contestation et derecours à la justice des salariés etde leurs représentants. Il remet encause des prérogatives importantesdes instances représentatives dupersonnel et renforce le pouvoir desemployeurs, notamment celui d’im-poser la «mobilité» des salariés(changement de lieu ou de poste detravail).

Loin de permettre «la sécurisationde l’emploi et des parcours profes-sionnels des salariés» cet accordva, au contraire, aggraver la préca-rité du travail en libérant le patronatde nombre d’obligations. En dépitdes promesses qui avaient été faitespar le gouvernement, l’accord neréduit pas les inégalités profession-nelles entre les femmes et les hom-mes, alors même que la précaritéde l’emploi concerne en premier lieules femmes, prépondérantes dans letemps partiel (80 %) et plus souventtouchées par les CDD, le chômageet le sous-emploi. De même, àl’heure où près du quart des actifsde moins de 25 ans est au chô-mage, ces accords risquent de fragi-liser les conditions d’emploi des jeu-nes. Que ce soit par la faiblesse deleur ancienneté dans l’entreprise, oubien parce qu’on estimerait qu’unjeune a «toute sa vie devant lui», enl’absence de vraies mesures contreles contrats précaires qui les tou-chent massivement, les jeunes ris-quent de payer le prix du chantage àla mobilité et de l’assouplissementdes licenciements.

Enfin cet accord est illégitime. Il aété signé par trois confédérationssyndicales représentant une mino-rité de salariés, alors même que lesrègles de représentativité syndicalesont sur le point de changer. Lesparlementaires de droite se disentprêts à voter ses dispositions tellesquelles, mais ni le président de laRépublique, ni la majorité del’Assemblée nationale n’ont été éluspour faire reculer les droits des sala-riés. Transposer ces reculs sociauxdans la loi représenterait donc ungrave déni démocratique.

Contre cet accord, signez la pétitionsur le site d’Attac Pays Basque ;participez à la manifestation deBayonne, le 5 mars à 10h30 à la Bourse du Travail décidée par les syndicats CGT, FO, FSU etSolidaires.

N° 155 • MARS / AVRIL 2013

la paged’

Contre la régression sociale pour lesfemmes et l’ensemble des salarié-es…

Agenda d’Attac Pays Basque

• Prochains Attac café à laTaverne de l’Atalante, à Bayonnede 19 à 21 heures les lundis 25mars 15 avril et 20 mai : sujets encours d’élaboration à vérifier surle site d’Attac pays Basque.

• Cercles de Silence en solidaritéavec les sans-papiers, le premiervendredi de chaque mois devantla Mairie de Bayonne. Le Cerclede 18 h à 18 h 30, puis discus-sion.

Attac pays Basque

Maison pour Tous 6 rue Le Barilier - 64600 ANGLET• [email protected]• http://local.attac.org/paysbasque/

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C HAQUE année le 8 mars,journée internationale desfemmes, est l’occasion derappeler inlassablement que

l’égalité reste encore à conquérir.Malgré des avancées législatives etla bonne volonté affichée du gouver-nement les moyens ne suivent paset les écarts continuent à se creuserentre les femmes et les hommes.

Aujourd’hui on assiste à un retour en arrière idéologique

• Offensive des ultras de l’Eglisequi s’organisent contre l’IVG (collo-que de Biarritz initié par Marc Aillet).contestation tout azimut de la piluleen raison de l’imprudence desmédecins sous influence des lob-bies pharmaceutiques.• Promotion de la sacro-saintefamille au moment de la campagnedes anti mariage pour tous. Etaitvanté comme modèle unique etsacralisé le partage sexué destâches et des rôles au sein de lafamille, replaçant la femme dans lestatut de mère. La réalité biologiquede la maternité est le premier pré-texte de l’asservissement des fem-mes. Le genre féminin étant assignéau désir d’enfants, les tâches et lesdevoirs afférents, imposés et nonrémunérés devraient se transformeren « joie », ou au moins en sacrifi-ces dus naturellement.• Cette réactivation de l’ordre pa-triarcal sert opportunément de sup-port idéologique aux mesuresd’austérité Au nom des coupessombres dans les dépenses publi-ques, les missions sociales quiétaient jusqu’alors assumées par lacollectivité, sont transférées sur lesfamilles, c-à-d. les femmes.

Les politiques d’austéritéimposent les pires régres-sions sociales aux femmes :

1 - Le démantèlement progres-sif des services publics a une inci-dence catastrophique sur les fem-mes. En tant que principales usagè-res et salariées des ServicesPublics elles sont doublement affec-tées. Les femmes doivent se substi-tuer à l’état providence et, plus quejamais, mener de front vie familialeet vie professionnelle.• La garde des enfants de moinsde 3 ans est assurée à 63 % par les

parents. Les crèches ne couvrentque10 % des besoins, il en faudrait500 000 de plus En l’absence demode de garde adapté ce sont lesfemmes qui acceptent cette char-ge : à 47 % par les mères seules,2 % par les hommes.• Les Services aux personnesdépendantes sont privés, coûteux,et consternants. 60 %des person-nes de + 60 ans et vivant à domicilesont aidées régulièrement par leurentourage, surtout par une femme,35 % des personnes âgées sontaidées par leur fille. Les femmessont les aidants familiaux Ellesassurent gratuitement une chargetrès lourde qui les pénalise dansleur emploi.• La destruction des services desoins non rentables dans les hôpi-taux s’est traduit par la fermeturedes maternités : le nombre a divisépar 3 depuis 1975 (de 1 369 mater-nités on est passé à 535 aujour-d’hui) Les établissements pratiquantmoins de 300 accouchements paran sont rayés de la carte. Plus d’unefemme sur trois est à plus de 45 mnd’une maternité avec les risquesinévitables : drame de Brive, de PortRoyal, accouchements sur des par-kings d’autoroute… • Une centaine de centres de pla-nification ont été fermés depuis2001, créant une grave inégalité ter-ritoriale en matière d’accès à l’IVGet à la gratuité de la contraception(plus ou moins corrigé par la loi dejanvier 2013 sur la gratuité de lacontraception pour les mineures deplus de 15 ans).Alors que les inégalités H/F sont deplus en plus criantes il est urgent decréer un service public de crècheset de service d’aide à la dépen-dance, et de renforcer les servicessociaux de santé en personnel et enmoyens.

2 - La baisse drastique desdépenses publiques rabote lesprestations sociales : réduction ousuppression de certaines alloca-tions sociales affectent spécifique-ment les femmes et particulièrementles mères : menaces sur les s allo-cations familiales, baisse du nombrede bénéficiaires du CLCA (Complé-ment de Choix d’Activité) depuis2006 en raison des conditions d’ac-cès plus rigoureuses ,tandis quel’accueil à domicile pour les famillesles plus aisées bénéficie d’une

prestation et donne droit à un créditd’impôt de 50 % !

3 - Les femmes sont les premières victimes des pressionssur les revenus du travail : cesmesures restrictives et les contrain-tes familiales supplémentaires qu’el-les engendrent conduisent les fem-mes à accepter un travail qui n’aplus rien d’émancipateur. Le taux depauvreté des femmes a augmentéde 4 points entre 2001 et 2010, pas-sant de 28 à 32 % alors qu’il ne s’estaccru que d’1 point en moyennepour la même période. Les 2/3 dessalariés à bas salaires sont des fem-mes. Les femmes représentent82 % des salariés à temps partiel,imposé le plus souvent. La probabi-lité d’occuper un poste non qualifiéest 2,1 fois plus élevée pour les fem-mes que pour les hommes alors quel’écart n’était que de 1,8 en 1980.Les familles monoparentales (à 85,8 % des mères avec enfants), sontconfrontées à la pauvreté : soit unesfemmes sur 3 seule avec desenfants est en dessous du seuil depauvreté, et une sur deux dit ne pasarriver à boucler son budget.Qu’attendent les « anti-mariagepour tous » pour se préoccuper del’incidence de la pauvreté sur lesenfants ! Autre indice de paupérisa-tion : 18,5% des femmes ne se soi-gnent pas (12, 3 % H).Travail flexible, précaire, pénible,informel, les femmes sont le terraind’expérimentation de la dérégula-tion et des reculs sociaux. L’AccordNational Interprofessionnel va géné-raliser la flexibilisation de la duréedu travail et entériner par le biaisdes « compléments d’heure », despratiques particulièrement néfastespour l’articulation des temps de vie.L’Europe connait les mêmes coupessombres dans les services publics,la même dérégulation et l’insécurité,qui privent la femme de son autono-mie financière, pèsent sur sa santé,l’assujettissent et la livrent aux vio-lences.

Le changement ne se ferapas sans les femmes :

« L’égalité, ça ne se décrète pas etil y a encore un travail immense àaccomplir » ! Il nous faut agir pour :• graver le droit à l’IVG dans le mar-bre des Constitutions • garantir l’accès gratuit à tous lesmodes de contraception, et accor-

der la liberté de choix aux femmes,contre les lobbies pharmaceutiques.• inscrire l’égalité des rapportssociaux entre les femmes et leshommes dans toutes les politiqueséducatives.• lutter contre le retour du modèlesacro- saint de la famille qui assignela femme aux tâches maternelles etdomestiques imposées et gratuites • accorder l’égalité d’accès des fem-mes à toutes les lois quelle que soitleur orientation sexuelle, notammentla PMA sans discrimination.• assurer l’égalité professionnelledes femmes en terme de salaire, desécurité de l’emploi, de reconnais-sance des qualifications et compé-tences, et aussi par des structuresd’accueil adaptées aux besoins detoute la famille.• protéger les femmes contre toutesles formes de violence en se don-nant les moyens d’appliquer les loisdéjà en vigueur, notamment en mul-tipliant par 4 le nombre de placesd’hébergement spécifiques pour lesfemmes victimes afin d’atteindre lesstandards européens (1 place pour10 000 habitants) et en en votant denouvelles.• favoriser l’épanouissement de lasexualité, dans le respect de ladiversité, de la liberté et de la res-ponsabilité

Cette lutte pour construire « unvivre ensemble » a besoin de la laï-cité comme elle a besoin de s’ap-puyer sur les mobilisations socialespour répondre aux attaques et faireavancer les droits. Faire et imaginerdemain, c’est être force de proposi-tions : LE CHANGEMENT NE SEFERA PAS SANS LES FEMMES !

Planning Familial AD 64 Côte Basque - 06.22.62.76

11ORTZADAR •N° 155 • MARS / AVRIL 2013

Pour un 8 mars de lutte et de solidarité8888 mmmmaaaa rrrrssss

• BAYONNE, 18h30 Rassemblementdevant la Mairie - 19h30 film rencontreet débat à l’Autre Cinéma : SINGUESABOUR, Pierre de patience.

• HASPARREN, 7 mars 21h00 salle HaritzBarne : film-débat WADJDA - 8 mars20h00 Eihartzea : rencontre débat«Valeurs masculines / valeurs féminines».

• BEHOBIE, 19h00 : Repas - Théâtre.

• TARNOS, 20h30 Mairie : soirée cabaret- débat avec Martine Caplanne.

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a r c • e n • c i e l

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Imprimé sur les presses de l'imprimerie Artisanale à Bayonne

wadjdaun film d’atik rahimi

syngue sabourun film de haifaa al mansour

Ces deux films récemment sortis viennent opportunément

rappeler, chacun à leurmanière, la longue et difficile

libération des femmes, dans lespays du Moyen 0rient.

Wadjda« Wadjda » est la première œuvred’une cinéaste en ArabieSaoudite, Haifaa Al Mansour.A partir d’une histoire minuscule,elle laisse entrevoir la vie quoti-dienne des femmes, soumises àl’ordre patriarcal.L’héroïne, Wadjda est une petitefille de douze ans, délurée, espiè-gle, rétive aux injonctions corani-ques, très envieuse de son copainAbdallah et de ses prérogatives.La caméra, furtivement, s’attardesur ses « converses » gaiementdécorées au feutre, qui tranchentavec l’austère tenue vestimentairedes écolières.Par petites touches, la cinéasteévoque la vie des femmes sous ladomination culturelle et religieusedes hommes.Le casse-tête des transports, dansun pays où les femmes n’ont pasle droit de conduire,Le port du voile intégral pour sortir,la toute puissance masculine,relayée par les femmes elles-mêmes, qui veillent à la stricteobservance des principes et descoutumes.La polygamie qui laisse la mèrede Wadjda seule avec sadétresse quand son mari prendune seconde épouse sans mêmel’en avertir.Wadjda, poursuit un rêve :comme son ami Abdallah, elleveut un vélo.Or, une fille en Arabie Saoudite nepeut pas faire du vélo. Lamenace est claire : si elle montesur une bicyclette, elle ne pourrapas avoir d’enfant.Mais Wadjda n’en a cure. Avec unaplomb tranquille, une détermina-tion sans faille, elle va tout mettreen œuvre pour accéder à ses fins.Ce film, avec humour et finesse,encourage le droit à la différenceet, sans en avoir l’air, subvertit l’or-dre rigoriste qui emprisonne lesfemmes.

SYNGUE SABOURAtik Rahimi, avec l’aide du scéna-riste Jean-Claude Carrière, met enscène le roman pour lequel il aobtenu en 2008 le prix Goncourt.L’histoire se déroule dans un paysdévasté par la guerre, les luttesintestines des factions miliciennes,en Afghanistan, à Kaboul… Maisle décor vaut pour tous les paysen guerre.Dans une pièce, une jeunefemme, dont on ne connaîtra pasle nom, veille son mari, allongé surdes coussins. Il est dans le coma,atteint par une balle dans lanuque.Sa jeune femme lui parle, espèrequ’il va se réveiller. L’Imam l’a pro-mis. Elle désespère, seule, sansargent, sans soutien, avec sesdeux petites filles. Comment va-t-elle survivre ?Avec les moyens du bord, elletente de le maintenir en vie.Puis, l’inquiétude et l’angoisse fontplace à la colère. Son mari, ce héros, n’a pas été blessé aucombat, mais dans une vulgairebagarre entre compagnons d’armes.Elle se remémore son mariage. Ellea été unie à quatorze ans aveccet homme qu’elle ne connaissaitpas et qui n’était même pas pré-sent lors de la cérémonie.Peu à peu tous les regrets, toutesles souffrances et les humiliationsenfouis franchissent une barrièrejusque là inviolable.Les paroles surgissent, amères,pleines de reproches envers cemari si peu présent, si peu aimant.Hors de ce huis-clos, la guerre faitrage, les violences menacent :rafales des tireurs embusqués sur

Par

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Tél / Fax : 05 59 31 85 82 — Courriel : ortzadar @ bigfoot.comhttp://ortzadar.free.fr

les toits, incursions de mili-ciens dans les maisons, mas-sacres de familles entières. Ledanger et la mort rôdent.La jeune femme trouve unappui providentiel auprès desa tante, prostituée qui prenden charge les enfants et luidonne de l’argent.Elle retourne auprès de sonmari et poursuit son voyageintérieur.Emergent peu à peu, au gréde sa rencontre avec unmoudjahidine, entré pareffraction dans la maison, lesdésirs réprimés, la sexualitérefoulée, le besoin d’amour etde tendresse, confiés mezzovoce au mari inerte, dans lesilence de la chambre.

L’homme, dans le comadevient ainsi une « synguesabour », une pierre depatience.Selon une vieille légendeperse, à cette pierre depatience, on peut confier sesmalheurs et quand elleéclate, l’âme est libérée.La jeune femme, se dépouillepeu à peu de la gangue desinterdits, du mensonge, del’hypocrisie, pour accéderdans le lent cheminement dela parole à sa vérité et à sonémancipation.Ce film est porté par l’admi-rable et très belle actrice ira-nienne Golshifteh FARAHANI,elle-même persona nongrata en Iran.