1764 La Bibliotheque Comme Service Public de Proximite a l Heure de l Internet

7/25/2019 1764 La Bibliotheque Comme Service Public de Proximite a l Heure de l Internet

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école nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques

Sous la direction de Luc GarciaConservateur, directeur adjoint du SCD de l'université Toulouse Le

!irail

Dipl"me de conservateur de bibliothèque

HELLY Perrine

La bibliothèque comme service public

de proximité à l'heure de l'internet

! é m o i r e d ' é t u d e # m a r s $ $ %



Remerciements

Je remercie M. Luc Garcia, directeur adjoint au SCD de l'université de Toulouse 2 Le

Mirail, pour ses relectures et ses conseils ; je remercie éalement tous mes coll!ues de

promotion "ui m'ont encouraée et soutenue au cours de l'éla#oration de ce mémoire.

Merci aussi $ C%ristine &ndré et $ Danielle oer, ainsi "u'$ tout le personnel de la

#i#liot%!"ue de l'(ns)Ls% $ L*on, pour leur accueil lors de mon stae de +in d'étude.

&LL( )errine * DC+ -* mémoire d'étude * mars $$%

Droits d'auteur réservés.



Résumé

L'internet +avorisant la dilution des territoires et $ la dématérialisation croissante descontenus, les #i#liot%!"ues se retrouvent poussées vers le virtuel, et peu $ peu

développent des services de plus en plus per+ormants sur le e#. Dans le m-me temps,

elles ardent un rle +ort dans le territoire p%*si"ue, et l'on continue $ construire des

#i#liot%!"ues et $ ré+léc%ir $ leur arc%itecture idéale. &insi parle)t)on de / #i#liot%!"ues

%*#rides 0. Mais ce concept sem#le mas"uer un +ossé randissant entre constructions

réelles et constructions virtuelles 1 l'unité de la #i#liot%!"ue comme institution sem#le

ainsi remise en cause. l sem#le pourtant "u'une certaine continuité entre ces deu3

mani+estations de la #i#liot%!"ue soit nécessaire au maintien d'un service de pro3imité

e++icace aupr!s du pu#lic.

Descripteurs 1

4i#liot%!"ues et nternet

4i#liot%!"ues virtuelles4i#liot%!"ues )) essources nternet

4i#liot%!"ues 5 &spect Social

éalité virtuelle )) Socioloie

C*#erespace

Communautés virtuelles

éseau3 sociau3

éseau3 6aménaement du territoire7

8ouvelles tec%noloies de l'in+ormation et de la communication

Toute reproduction sans accord e3pr!s de l9auteur $ des +ins autres "ue strictement personnelles est pro%i#ée.

&LL( )errine * DC+ -* mémoire d'étude * mars $$% /




Abstract

:it% t%e internet, t%e territories are t%innin don and contents are dematerialiin.Li#raries are moved toards virtual spaces, t%us developpin e++ective distant services

on t%e e#. n t%e same time, t%e role o+ p%*sical li#raries and t%eir #uildins is still

important ; t%at's %* t%e concept o+ an / %*#rid li#rar* 0 is evo<ed. =oever, t%e ap

#eteen diital and p%*sical li#raries is increasin, "uestionin t%e unit* o+ t%e li#rar*

as place. T%e continuum #eteen #ot% diital and p%*sical li#raries seems nevert%eless

necessar* to up%old a sense o+ pro3imit* in t%e services o++ered #* t%ese institutions to

t%eir patrons.

>e*ords 1

Li#raries and t%e nternet

Diital li#raries

Li#raries and societ*

Li#raries and communities

C*#erspace

(lectronic villaes 6Computer netor<s7

Social netor<s

Communication 5 tec%noloical innovation

&LL( )errine * DC+ -* mémoire d'étude * mars $$% 0




Sommaire

INTRODUCTION ................................................................................................................... 7

PARTIE 1 : LES BIBLIOTHÈQUES À LA CONQUÊTE DES TERRITOIRESNUMÉRIQUES ...................................................................................................................... 10

? L(S 44L@T=AB(S &C( & :(4 ........................................................................................ ?E

1.1 Rapidité et immédiateté des échanges ................................................................... 10

1.2 Internet et la dilution des territoires ..................................................................... 12

2 L(S 44L@T=AB(S S L& T@L( ........................................................................................ ?F

2.1 Historique ................................................................................................................ 16

2.2 La présence des bibliothèques sur le Réseau, un ait désormais acquis! ......... 22

L( C@8C(HT D( L& 44L@T=AB( / =I4D( 0 .................................................................... 2

".1 #n concept né dans les bibliothèques uni$ersitaires ........................................... 2%

".2 L&intégration des ' bibliothèques numériques ( dans les établissements .......... 26

"." Les deu) espaces de la bibliothèque ...................................................................... 2*

PARTIE 2 : DE LA BIBLIOTHÈQUE « HYBRIDE » À LA BIBLIOTHÈQUE« SCHIOPHRÈNE »! ......................................................................................................... 2"

? L(S H&&D@K(S D( L& 44L@T=AB( =I4D( ...................................................................... 2

1.1 Les nou$elles rontières de la bibliothèque + quels publics pri$ilégier! ........... 2

1.2 Les ser$ices - distance entre concurrence et complémentarité .......................... "2

1." La double identité des bibliothèques ..................................................................... "%

2 (S 8( DNM&TN&LS&T@8 C@SS&8T( D(S C@8T(8S ..................................................... F

2.1 e)te, image et son + la ré$olution numérique ...................................................... "6

2.2 ' L&adieu au corps ( + dématérialisation des bibliothécaires et des usagers .... "

2." Le r/$e d&une bibliothèque numérique uni$erselle ............................................... 0

8 D@C( O L'=@P@8Q ................................................................................................... R2

".1 Ré$ision des notions de pro)imité et de distance ................................................. 2

".2 La bibliothèque phsique et sa communauté locale .............................................

"." La bibliothèque numérique et ses communautés $irtuelles + une

' déterritorialisation ( en $ue! ..................................................................................... 6

PARTIE # : $ERS LE MAINTIEN D%UNE BIBLIOTHÈQUE HYBRIDE ................ &1

? B(LL( C@8T8TN (8T( 44L@T=AB( O DST&8C( (T 44L@T=AB( S HL&C(Q .............. ?

1.1 Les incertitudes de l&a$enir .................................................................................... %1





1.2 Le maintien du territoire ......................................................................................... %%

1." uels ser$ices ' hbrides ( proposer! .................................................................. %

2 L'8TN D( L' / 8STTT@8 44L@T=AB( 0 ....................................................................... FR

2.1 #n espace public smbole des sa$oirs .................................................................. 6

2.2 La médiation comme nou$elle pro)imité ............................................................... 6%

2." uelle administration pour une ' bibliothèque hbride (! ................................ 6*

L& 44L@T=AB(, / L( D(S L(8S 0 ................................................................................. ?

".1 #n Réseau de réseau) $irtuels et réels ................................................................. *2

".2 3es spécialisations - la ois thématiques et géographiques ............................... **

CONCLUSION ...................................................................................................................... '1

BIBLIO(RAPHIE ................................................................................................................ '#

&LL( )errine * DC+ -* mémoire d'étude * mars $$% -




Introduction

/ (t si la #i#liot%!"ue %*#ride, ce mod!le unissant #i#liot%!"ue matérielle et #i#liot%!"ue immatérielle ,était d'a#ord, avant tout, et dans l'ordre, des pu#lics #ienvivants, des espaces #ien réels et des collections #ien

p%*si"uesQ 0 ?

Les #i#liot%!"ues, "u'elles soient pu#li"ues, universitaires, de rec%erc%e, restent avant

tout conues comme des é"uipements de pro3imité, "ui visent $ servir l'usaer présent

sur un territoire proc%e. @r l'e3tension rapide de l'internet, l'a#ondance de services et de

ressources "ue cet outil propose au pu#lic, m-me lointain, c%anent la donne. Les

services de renseinement $ distance permettent déj$ $ certains éta#lissements de

s'a++ranc%ir en partie du territoire éorap%i"ue "ui leur est prioritairement destiné,

comme par e3emple la 4i#liot%!"ue municipale de L*on, dont le 4uichet du 5a$oir est

t%éori"uement ouvert $ tous 1 / l n9est pas nécessaire d9-tre inscrit $ la 4i#liot%!"ue

municipale de L*on, ni de résider dans une one éorap%i"ue dé+inie 0, sinale le site

e#2. Les pu#lics potentiels des #i#liot%!"ues prennent alors une dimension jamais

connue auparavant. Si la #i#liot%!"ue / structure le territoire ur#ain 0, elle peut

structurer éalement les territoires virtuels, de nouveau3 territoires distendus, oU les

éc%anes sont accélérés et immédiats.

(n e++et, si la dématérialisation commence avec des services comme le renseinement,

d'autres peuvent suivre 1 les randes entreprises actuelles de numérisation d'ouvraes papier, m-me sous droits, nous le prouvent. @r, cette e3tension de la #i#liot%!"ue or de

son territoire naturel pose un pro#l!me d'identité 1 si de plus en plus de documents et de

ressources peuvent -tre accessi#les de l'e3térieur, comment peut évoluer la #i#liot%!"ue

virtuelle, par rapport $ son éta#lissement d'oriineQ Doit)elle s'a++ranc%ir totalement de

ce dernier et sortir de la notion de territoire éorap%i"ue pour envisaer les pu#lics

sous un autre anle 6communautés etc.7, plus adapté au3 évolutions de la sociétéQ &insi,

? Gil les (#ol i, in iblio thèque7s8 , nVF, décem#re 2EE2 %ttp1WW.uic%etdusavoir.or Davaud, Simon, / 4i#liot%!"ues et territoires 0, 9 , 2EEF, nV 2, p. X?





"uel"ues immenses centres de ressources communs en line permettraient $ l'usaer

d'accéder $ une rande "uantité de documents sans se déplacer, ni se poser la "uestion

d'un rattac%ement de ce document $ un éta#lissement ou une localisation. Le projet de

#i#liot%!"ue numéri"ue européenne va dans ce sens. n divorce pourrait alors avoir lieu

entre la #i#liot%!"ue vue comme un lieu et la #i#liot%!"ue vue comme un réservoir de

ressources, divorce "ui mettrait en péril la #i#liot%!"ue dans sa dimension

institutionnelle.

Mais il pourrait arriver alors "ue les usaers perdent le sentiment d'-tre / rattac%és 0 $

une communauté, ne se sentant plus tenus alors de +ré"uenter telle ou telle #i#liot%!"ue.

Dans "uelle mesure peut)on s'a++ranc%ir compl!tement d'un territoireQ Les #i#liot%!"ues,m-me virtuelles, ne devraient)elles pas plutt miser sur la continuité avec celui)ciQ Le

concept de / #i#liot%!"ue %*#ride 0 est alors intéressant 1 il suppose "ue malré la

diversité des +lu3 et des supports d'in+ormation "u'elle recueille, oranise et met $

disposition du pu#lic, la #i#liot%!"ue reste une. La #i#liot%!"ue virtuelle n'est alors

"u'une e3tension, une entrée complémentaire par rapport au #Ytiment p%*si"ue et $ tous

les services / concrets 0 de la #i#liot%!"ue. Le s*st!me / un site e# pour une

#i#liot%!"ue 0 arderait dans cette %*pot%!se son intér-t, au)del$ des immenses portailscommunautaires, car il permet de conserver une +orme de pro3imité avec l'usaer, dans

le prolonement de celle "ui s'éta#lit naturellement avec la #i#liot%!"ue p%*si"ue. Har

consé"uent, c'est en s'interroeant sur la notion d' / éta#lissement de pro3imité 0, "u'on

c%erc%era $ résoudre l'écart "ui peut se creuser entre une #i#liot%!"ue p%*si"ue, lieu de

vie d'une part, et une #i#liot%!"ue virtuelle, centre de ressources d'autre part. Buel enre

de pro3imité pourra)t)on e3ploiter dans ce sens 1 spatiale, sociale, culturelle,

intellectuelleQ

l ne s'ait pas dans ce mémoire de traiter de +aon e3%austive le sujet des #i#liot%!"ues

virtuelles et %*#rides, ni d'e3plorer dans leur comple3ité les usaes actuels de l'internet

dans la société 1 on se penc%era particuli!rement sur les notions de territoire, de

pro3imité et de réseau pour comprendre comment on peut imainer l'avenir des

#i#liot%!"ues, dans un monde oU la circulation de l'in+ormation sous sa +orme

dématérialisée se énéralise.

&LL( )errine * DC+ -* mémoire d'étude * mars $$% %




Dans un premier temps, nous tenterons de cerner ces #i#liot%!"ues virtuelles "ui se sont

développées, con"uérant les territoires numéri"ues dans un conte3te de mondialisation

et d'accélération des éc%anes 1 la #i#liot%!"ue devient alors / %*#ride 0 ; elle e3iste $ la

+ois / sur terre et sur le net 0 R. (nsuite, nous verrons en "uoi cette dou#le identité,

p%*si"ue et virtuelle, peut poser pro#l!me 1 incertitude "uant au3 pu#lics visés,

parado3es de concurrence entre les éta#lissements, éloinement entre les deu3 t-tes

d'une %*dre "ui ne sait plus alors $ "uel saint se vouer... Mais on peut, en ardant en t-te

"ue / le territoire résiste 0, retrouver une continuité entre les deu3 et maintenir alors

l'unité de l' / institution)#i#liot%!"ue 0, sur place et $ distance. 8ous verrons ainsi dans

un troisi!me temps de notre ré+le3ion, comment, par la complémentarité de ses services,

par les circuits "u'elle propose $ l'usaer entre mondes réels et mondes virtuels, la #i#liot%!"ue peut c%erc%er $ incarner encore le / lieu des liens 0F.

R Sloan promotionnel de la li#rairie Décitre 1 les li#rairies elles aussi se +ont / %*#rides 0. H ierre (LTP, 3es Lieu) et des liens + poli tiques du territoire - l &heure de la mondial isation . La Tour d'&iues, 2EE2.F ormule du p%ilosop%e o#ert Damien





)artie 4 Les bibliothèques 5 la conqu6te des territoires numériques

Partie 1 : Les bibliothèques à la conquête des

territoires numériques

Les bibliothèques !ace au "eb

# Rapidité et immédiateté des échan$es

.. 7bondance et rapidité 4 8 l'9:e de l'accès ;

La vitesse et l'a#ondance des éc%anes d'in+ormation actuels aurait de "uoi surprendre

les o#servateurs du si!cle précédent. &lors "ue le KK! si!cle a vu naZtre le concept

d'octet, pour évo"uer la "uantité d'in+ormation numéri"ue é"uivalent $ un caract!re de

te3te, nous commenons $ éc%aner des documents de plusieurs iaoctets, et l'unité du

téraoctet est déj$ apparue pour "uali+ier la "uantité d'in+ormation présente sur les

serveurs et sur certains dis"ues durs.

La multiplication des conne3ions %aut dé#it par plusieurs mo*ens 6lines télép%oni"ues

&DSL, +i#re opti"ue, satellite7 permet aujourd'%ui d'accélérer $ rande éc%elle les

r*t%mes de communication de toute sorte. Cette +uite en avant #ouleverse les codes

économi"ues et sociau3. Dans son essai sur L&:ge de l&accès, Jerem* i+<in +ait ainsi

remar"uer pour le cas économi"ue "ue / la volatilité et le r*t%me e++réné de la nouvelle

économie rendent par+aitement désu!te et inadé"uate la possession de "uantité de #iens

matériels. L'essentiel de l'in+rastructure matérielle du capitalisme contemporain n'a plus

#esoin d'-tre la propriété de ceu3 "ui en +ont usae. 0 Le capital intellectuel prend alors

le pas sur le capital p%*si"ue 1 / ce sont l'imaination et la créativité %umaines, et non

plus le patrimoine matériel, "ui incarnent désormais la ric%esse. 0

&insi, le capital intellectuel et culturel, jus"ue)l$ détenu de +aon tr!s matérielle par les

#i#liot%!"ues, perd de sa valeur tant "u'il n'est pas en train de circuler dans un ou des

réseau3 ; la mise en circulation du savoir et sa di++usion, "ui étaient jus"ue)l$ l'apanae

de ces éta#lissements, devient un enjeu économi"ue "ui les dépasse.

i+<in, Je rem*, L&:ge de l&ac cès + la nou$elle cul ture du capi tal isme, p. ??

&LL( )errine * DC+ -* mémoire d'étude * mars $$% $





Comment mettre en concurrence l'a#ondance, toute relative, des documents papier d'une

#i#liot%!"ue avec les milliards de données "ui transitent sur le éseauQ Déj$ Gildas

llien, le c%e+ de projet pour le Dépt léal d'nternet au Département de la 4i#liot%!"ue

numéri"ue de la 4n, peut dire "ue la plus rosse collection de la #i#liot%!"ue nationale,

c'est sa collection d'arc%ives recueillies par ro#ot sur le éseau... plus de ??E téraoctets

de données, soit ?E milliards de documents $ ce jour X, alors "ue l'entreprise de recueil

des données n'a commencé "u'en 2EER[ (n comparaison, les E millions d'imprimés,

documents divers et o#jets p%*si"ues accumulés au cours des si!cles $ la 4i#liot%!"ue

nationale +ont pi!tre +iure.

L'a#ondance de produits culturels de toute sorte succ!de donc $ une rareté

)rétrospective) des livres. Livres, musi"ue et +ilms deviennent une commodité, commel'eau ou l'électricité?E.

.. <mmédiateté 4 8 L'9:e de peer ;

L'accélération des éc%anes et l'av!nement d'une loi"ue de l'acc!s ont une consé"uence

directe 1 celle d'une remise en cause de l'acc!s direct et de la médiation sous sa +orme

actuelle. &*ant tout plus vite, les internautes veulent avoir un acc!s direct $ l'in+ormation

et au3 #iens culturels. &l#an Martin?? souline 1 / d'un point de vue économi"ue,

internet é"uivaut $ un marc%é de l'o++re et de la demande "uasi par+ait, #ien plus e++icace

"ue dans le monde p%*si"ue. (n e++et, il supprime les +ronti!res entre les contenus

proposés et les ac%eteurs potentiels, ainsi "ue la notion de distance et d'éloinement

pour l'acc!s au3 produits. (n outre, c%a"ue site occupe t%éori"uement / la m-me place 0

sur la toile. L'acc!s $ c%acun représente donc le m-me e++ort, $ savoir un clic. 0

Cette pro3imité toute nouvelle résulte de l'arc%itecture en réseau "ui est $ la #ase du

e# 1 lors de la création du réseau &H&8(T, dans les années ?FE, les / %ac<ers 0

conoivent un circuit de l'in+ormation décentralisé 1 la di++usion des données ne se +ait

plus par un serveur uni"ue, mais directement par les mac%ines entre elles.

Cette notion d' / immédiateté 0 remet éalement en "uestion le rle de la #i#liot%!"ue

comme / medium 0 par le"uel il +aut passer pour avoir une in+ormation, et "ui #ride

l'accessi#ilité. Le passae, depuis les années 2EEE, au / e# 2.E 0, c'est)$)dire une

X C%i++res recueillis aupr!s du service du Dépt léal d'nternet de la 4n+ C%i++re 2EE. Source 1 / La 4n en c%i++res 0, in / ConnaZtre la 4n 0, %ttp1WW.#n+.+r ?E David >use< et Gerd Leonard, The 9uture o ;usic, 2EE?? &l#an Martin, L&:ge de peer , 2EEF p. ?






nouvelle / version 0 du réseau oU les usaers ne seraient plus seulement des récepteurs

passi+s de l'in+ormation mais aussi des contri#uteurs, a++ai#lit encore la position des

#i#liot%!"ues. &vec les outils intuiti+s de mise en line "ui se développent 6#los, sites

de partae d'imaes ou de vidéos comme lic<r ou Dail*motion7, avec les nouvelles

/ +ol<sonomies 0 6ta3onomies opérées par les usaers eu3)m-mes7, l'internaute classe

lui)m-me les contenus et les éc%ane de / pair $ pair 0, sans passer par un médiateur.

Selon Larence Lessi?2, se ré)approprier la culture et la partaer avec ses amis n'est

pas nouveau 1 / on lit un livre et on en raconte l'%istoire lors d'un repas; on voit un +ilm

et on en criti"ue la na\veté avec des amis dans un #ar. 0 La principale di++érence est "ue

l'internet et les nouvelles tec%noloies ont donné une autre dimension $ cette tendance,

et permettent de partaer le produit de ces ré)appropriations #eaucoup plus +acilement.GrYce au3 nouvelles tec%noloies, les activités d'éc%ane de / pair $ pair 0 sont

devenues un p%énom!ne de masse.

(n comparaison avec l'o++re limitée des #i#liot%!"ues, le e# apparaZt donc comme un

/ océan documentaire in+ini 0?. La loi"ue de pro3imité de l'acc!s au savoir, telle

"u'elle est conue par les #i#liot%écaires, est remise en cause par la "uantité des

ressources "ue l'on peut trouver en un clic sur la Toile.

#% &nternet et la dilution des territoires

.. L'abolition des distances

O premi!re vue, vouloir concilier l'internet avec la notion du territoire a tout d'un

parado3e?R. &vec l'internet, l'in+ormation est accessi#le $ tous de partout. &insi, en terme

de temps et d'e++ort, le livre dans la #outi"ue ou #i#liot%!"ue du coin est moins proc%e

"ue le livre en line pour celui "ui a une conne3ion internet c%e lui. Mais le éseau ne

se contente pas de rapproc%er l'internaute de l'o#jet culturel 1 il rapproc%e aussi les

di++érents contenus entre eu3. n outil comme les +ils de s*ndication de contenu en

témoine 1 ils peuvent permettre de se créer un portail de médias sur mesure.

&vec des outils comme 8etvi#es, on peut lire sur une m-me pae e# la couverture du

Monde, de Li#ération, du iaro, la météo et les derni!res actualités locales ou

spécialisées "ui nous intéressent. Ce rassem#lement de sources d'in+ormation diverses

?2 Cité par &l#an Martin, op. Cit p. ?F? @livier C%ourrot, intervention au conr!s &4 2EER, ]en line^ _%ttp1WW.a#+.asso.+rWMGWpd+WC=@@T.pd+

Consulté le 2 mars 2EEX?R G%ars%alla%, Me%di, / nternet et territoire, un parado3e apparent 0 <rchimag , 2EE, ?X?



http://www.abf.asso.fr/IMG/pdf/CHOURROT.pdf







par le #iais de la s*ndication de contenus permet de +aire e3actement ce "ue +ait l'espace

presse d'une #i#liot%!"ue 1 de la m-me +aon "ue le 9igaro et Libération sont cte)$)

cte sur les présentoirs de la #i#liot%!"ue, on peut comparer ici les nouvelles du jour.

&insi par l'a#ondance, la diversi+ication et la +luidité du contenu "u'il propose, le e#

sem#le remplacer et dépasser le service proposé par les #i#liot%!"ues. La maZtrise de cet

outil est donc un dé+i "u'elles doivent relever pour en retirer tous les avantaes.

.. Limites du =éseau et fracture numérique

Mais le éseau $ ses limites 1 il nécessite en e++et des in+rastructures "ui, pour leur mise

en place, dépendent encore de contraintes politi"ues, économi"ues et territoriales. (n

rance par e3emple, l'acc!s $ l'internet n'est pas é"uili#ré 1 non seulement sur leterritoire +ranais lui)m-me, mais aussi au sein des di++érentes couc%es de la société.

&insi, en 2EEF, pr!s de 2 des +o*ers, sur EE communes, n'ont pas acc!s au %aut

dé#it. Ce "ui ne veut pas dire "ue les X des +o*ers restants peuvent s'o++rir le %aut

dé#it, puis"ue seul un peu plus d'un +o*er sur trois utilise une conne3ion de ce t*pe?.

@rdinateur, s*st!me d'e3ploitation, loiciel de naviation et conne3ion sont éalement

indispensa#les pour l'acc!s $ la Toile 1 des éléments tec%ni"ues et concrets peuvent

encore +aire o#stacle $ la di++usion rapide et massive de l'in+ormation.

Le e# est donc malré tout, encore aujourd'%ui du moins, soumis $ des pro#lémati"ues

tr!s / p%*si"ues 0, et en particulier $ celle de l'aménaement du territoire. C'est le rle

de la Diact, Déléation nterministérielle $ l'&ménaement et $ la Compétitivité des

Territoires, e3)Datar, de s'assurer de l'é"uili#re des é"uipements en mati!re d'acc!s %aut

dé#it sur l'ensem#le de ce territoire. Suite au retard pris en rance, une prise de

conscience émere $ l'au#e de l'an 2EEE, notamment lors de l'éla#oration des contrats de

plan entre l'Ntat et les réions 6CH(7 2EEE)2EEF. ace au3 carences d'o++re sur une

partie du territoire, les collectivités locales sou%aitent s'enaer de plus en plus pour

l'acc!s de tous au3 réseau3 de communication. Suite au3 décisions prises le juillet

2EE? $ Limoes lors du Comité interministériel pour l'aménaement et le développement

du territoire 6C&DT7, l'o#jecti+ de / rendre le %aut dé#it accessi#le $ tous en 2EEF 0 a

été adopté, et une politi"ue de plani+ication a été menée par l'(tat en ce sens ?F. Cet

o#jecti+ n'a*ant pas été atteint, un plan de couverture en %aut dé#it pour les ones rurales

? Discours / Hour un territoire ?EE numéri"ue 0, de M. C%ristian (strosi, ministre déléué $ l'aménaement du territoire, pron oncé le ? septem#re 2EEF au salon @D(4T, Har is.

_%ttp1WW.diact.ouv.+rWDatarbSiteWDatarbTC.ns+Wramesetb&ctusQread+ormDCL&H)FCGD` Consulté le 2 mars2EEX?F 4runo Cassette, Le 3é$eloppement numé rique des territoires, La Documentation +ranaise, Haris 2EE2



http://www.diact.gouv.fr/Datar_Site/Datar_TIC.nsf/Frameset_Actus?readform&ID=CLAP-6CGD75&







a été mis en place en juillet 2EEF par le Comité interministériel sur la société de

l'in+ormation 6CS7.

(n parall!le, c'est $ des é"uipements tels "ue les #i#liot%!"ues, dans le cadre de la

Mission interministérielle pour l'acc!s pu#lic $ internet 6M&H7, de veiller $ o++rir des

acc!s internet $ ceu3 "ui n'ont pas les mo*ens de s'o++rir un a#onnement %aut dé#it. La

#i#liot%!"ue a encore un rle, $ ce moment)l$ 1 celui de donner l'acc!s au réseau, "ui

lui)m-me donnera acc!s $ "uantité d'in+ormations et d'o#jets culturels.

Mais il +aut noter en outre "ue cette / +racture numéri"ue 0 éorap%i"ue et économi"ue

s'ajoute une / +racture numéri"ue 0 dans le domaine des compétences liées au3

nouvelles tec%noloies de l'in+ormation et de la communication 68TC7. @n s'aperoit

"ue le crit!re des mo*ens tec%ni"ues n'est pas le seul en cause dans le +ossé "ui secreuse entre une population %a#ituée au3 nouvelles tec%noloies et une population non

+amiliarisée avec ces outils. Comme le +ait remar"uer Nric Guic%ard, / les personnes

disposant d'une culture $ la +ois in+ormati"ue et enc*clopédi"ue 6on voudrait dire

criti"ue7 arrivent aisément $ trouver réponse $ leurs "uestions sur les réseau3 avec de

vieu3 ordinateurs et des dé#its +ort réduits. 0?

ne politi"ue de développement des espaces pu#lics d'acc!s $ l'internet se met alors en

place 1 par le #iais de ces espaces, on peut non seulement proposer au3 cito*ensd'accéder p%*si"uement au réseau 6mise $ disposition de l'ordinateur, des loiciels, de la

conne3ion7 mais les accompaner dans leur prise en main de l'outil. Cette pro#lémati"ue

est déj$ présente en rance d!s ?, $ travers le / proramme d'action ouvernemental

pour la société de l'in+ormation 0 6H&GS7, "ui / vise $ créer ainsi les conditions d'une

prise de conscience et d'une mo#ilisation collective en +avorisant la démocratisation des

usaes $ l'école, dans le secteur culturel et dans les lieu3 pu#lics d'acc!s au

multimédia. 0?X Le sc%éma de services collecti+s de l' in+ormation et de la

communication? prend la suite, et proramme des / espaces pu#lics numéri"ues 0

6(H87, lieu3 d'accueil "ui doivent permettre au pu#lic la découverte de la micro)

in+ormati"ue, du multimédia et d'l'nternet.

(n résumé, l'internet est certes un outil +ormida#le, mais sa di++usion doit -tre

accompanée pour pouvoir vraiment lui con+érer un rle de démocratisation de la

? Nric Guic%ard, / Géorap%ie de l'nternet 0 in Lieu) de 5a$oir , 2EE, p. ?EEF.?X &rnaud Mic%el et Jac"ues Herriault, Les =spaces publics d&accès interne t , 2EE2? nstitué par la loi d'orientation pou l'aménaement et le développment dura#le du territoire 6L@&DDT7 du 2 juin ?, ce

sc%éma est un document de plani+ication +ondé sur un %orion de lon terme 62E ans7 "ui vise $ prévoir et $ mettre en oeuvrela politi"ue pu#li"ue en mati!re de TC. La coordination de sa rédaction a été con+iée $ la D&T&.






société. C'est en ce sens "ue la #i#liot%!"ue, en tant "u'institution pu#li"ue +avorisant la

circulation de l'in+ormation, arde un rle prédominant dans sa promotion.

../ Le c>berespace 4 un nouveau territoire?Ce / éseau des réseau3 0, #Yti sur des liens et des noeuds, peut)il -tre considéré

comme un nouveau territoireQ Le terme de / c*#erespace 0, créé en ?XR par le

romancier :illiam Gi#son, pourrait alors -tre repris, pour désiner cet ensem#le de

réseau3 / navia#les 0. Mais cette naviation se +ait dans un océan #ien vaste et #ien

+lou 1 / nous ne cessons d'évo"uer réseau3, routes, transports et aiuillaes, sans jamais

préciser aucun lieu 0, rappelle Nric Guic%ard.

Mais malré l'étraneté des #ases p%*si"ues de cet / espace 0, l'aspect social et culturel"ui participe de la dé+inition d'un / territoire 0 est #ien l$. L'internet est un territoire en

ce sens "u'il crée une communauté 1 il * a ceu3 "ui sont / connectés 0, et les autres.

L'espace virtuel n'est plus seulement un espace mais un territoire dans le sens oU il

impli"ue une représentation imainaire, une revendication politi"ue. &insi du

c*#erespace découle immédiatement la notion de / c*#erculture, "ui tout $ la +ois le

produit et le découle. 02E. Nric Guic%ard, dans son article La 4éographie de l&internet ,

e3pli"ue ainsi comment d'un cté, les c%i++res de l'adresse H d'une mac%ine / détruisent

le territoire et / +a#ri"uent 0 de l'espace 0, tandis "ue les noms de domaine,, par+ois $

ré+érence éorap%i"ue 6univ)limoes.+r7, / construisent des rep!res culturels, et des

territoires virtuels, "ui peuvent +acilement devenir réels 02?

O partir des noms de domaines, des serveurs, une cartorap%ie de l'internet sem#le alors

possi#le, et de nouveau3 éorap%es s'emparent de l'anal*se des +lu3 et des noeuds de

circulation sur ce nouveau réseau 1 / ils produisent leurs cartes pour mieu3 comprendre

les p%énom!ne comple3es "u'ils anal*sent 1 +lu3 de l'nternet, conestions, t*poloie des

usaes, topoloie des réseau3 etc. 6...7 Le monde "u'ils décrivent n'a plus de +ronti!res ni

de ples, et encore moins de +leuves. C'est un réseau, avec ses clusters, ou ses ar#res,

%aut en couleur. Cette cartorap%ie tout $ +ait spéci+i"ue +init par / produire du

territoire 0. @n * découvre, présentés comme des continents, des déserts, des arc%ipels,

de nouveau3 acteurs 1 sites :e#, propriétaires de réseau3, mais aussi / communautés 0

de prati"ues 6...7.022

2E iaut, H%ilippe, <u>del- du $irtuel , p. ?2? Nric Guic%ard, La 4éographie de l&Internet , in Lieu) de 5a$o ir , p. R22 #idem, p. ?EE






% Les bibliothèques sur la oile

La / #i#liot%écarisation du monde 0 devient parado3alement menaante pour les

#i#liot%!"ues2 1 puis"ue l'internet propose l'acc!s $ des +lu3 d'in+ormation toujours

actualisés et a#ondants, les #i#liot%!"ues sont #rutalement plonées dans la nécessité de

renouveler leurs propres o++res d'acc!s $ la documentation. L'internet a*ant une place de

plus en plus importante dans la société actuelle, les #i#liot%!"ues sont entrées dans un

dou#le mouvement d'intération 1 elles o++rent des acc!s au réseau dans leur #Ytiment 6le

e# int!re alors la #i#liot%!"ue7, tout en créant leurs propres vitrines en line 6la

#i#liot%!"ue int!re le e#7.

%# Historique

.. Des accès <nternet dans les bibliothèques

& la +in des années ?E et surtout au dé#ut des années 2EEE, les #i#liot%!"ues

proposent $ leurs usaers, par le #iais de "uel"ues postes in+ormati"ues, en énéral peu

su++isamment nom#reu3, d'accéder $ l'internet. &u3 Ntats)nis, en 2EEE, "uasiment

toutes les #i#liot%!"ues proposent des acc!s $ l'internet2R. Des e++orts, d'a#ord timides,

s'accentuent en rance sous l'impulsion de l'Ntat, "ui c%erc%e $ multiplier les espaces

pu#lics d'acc!s $ l'internet. Les premiers / espaces culture mult imédia 0 6(CM7,

apparaissent suite au proramme lancé en ?X par le Minist!re de la Culture 1

/ implantés dans des structures culturelles ou socioculturelles, ]ils^ doivent développer

la dimension culturelle des nouvelles tec%noloies de l'in+ormation et de la

communication, $ la +ois comme outils d'acc!s $ la culture et au savoir et comme outils

d'e3pression et de création. 02. n la#el / ville internet 0 est aussi créé, "ui rassem#le

?F communes en mai 2EEE. Des / maisons du Savoir 0 et des / c*#ercentres 0 naissentainsi dans ce cadre.

Ces espaces sont tr!s vite envisaés comme devant -tre des espaces de pro3imité2F, lieu3

d'éc%ane et d'intensi+ication du lien social. C'est ainsi "ue tr!s vite les #i#liot%!"ues ont

%érité d'une partie de cette c%are ; elles apparaissent vite comme un lieu plus convivial

"ue l'&8H(, m-me pour une rec%erc%e strictement prati"ue. (n ?X, le document

2 Hatric< 4ain / Goole 1 points de vue 0 in LH nVE, 2EE, p. XE2R Gaudet, ranoise ; Lié#er, Claudine, / L9&méri"ue $ votre porte 1 8ouveau3 usaes, nouveau3 services, nouveau3 concepts

de #Ytiments un avant)oft de notre avenir Q 0, 9 , 2EE2, nV F, ] en line^ _%ttp1WW##+.enssi#.+r` Consulté le ?? mars 2EEX2 &rnaud, M. et Herriault, J. Les =spaces publics d&accès - Internet , Haris 2EE2, p. 2F L'o#jecti+ +ut alors d'o++rir l'acc!s $ nternet $ moins de EEm d'un arr-t de transport collecti+. Ibidem, p.






ouvernemental / Hréparer l9entrée de la rance dans la société de l9in+ormation 0

apporte une attention particuli!re au rle des #i#liot%!"ues pu#li"ues 1 ' Les

#i#liot%!"ues de lecture pu#li"ue +orment le réseau d9institutions culturelles le plus

dense de rance. Hlus de F, millions de personnes * sont inscrites. La di++usion

d9nternet peut +avoriser le réé"uili#rae culturel du territoire ainsi "u9une di++usion plus

lare et plus éalitaire de la culture. Les #i#liot%!"ues peuvent devenir l9un des lieu3

majeurs de l9appropriation culturelle des tec%noloies de l9in+ormation et de la

communication par le pu#lic 02. (n Gironde, le proramme / Gironde numéri"ue 0 de

2EE)2E? a été lancé en parall!le avec le proramme / Sapiens 0 de +ormation et de

sensi#ilité au3 TC, directement porté par le réseau des #i#liot%!"ues2X.

De nom#reuses personnes en +ormation, en reconversion pro+essionnelle ou en rec%erc%e

d'emploi viennent dans les #i#liot%!"ues pour c%erc%er des in+ormations sur une société,

consulter des o++res d'emploi, taper leur C, l'envo*er par courrier électroni"ue. Les

stations nternet des #i#liot%!"ues servent aussi souvent pour la consultation de #oZtes $

lettres électroni"ues. Mais ces usaes ne se rattac%ent pas $ la vocation initiale de la

#i#liot%!"ue ; ce "ui incite certains $ #rider les acc!s pour li#érer des postes

in+ormati"ues au3 usaers venus +aire une vérita#le rec%erc%e documentaire. La "uestion

se pose éalement de proposer un acc!s totalement li#re $ tous, m-me au3 usaers de passae, ou #ien de réserver la consultation du réseau au3 seuls inscrits de la

#i#liot%!"ue. La conne3ion peut encore -tre réduite par d'autres contraintes 1 on limite le

temps autorisé de conne3ion, par e3emple, ou #ien l'on #lo"ue l'acc!s $ certaines plate)

+ormes de #los ou de discussion en line. L'option d'une participation tari+aire peut -tre

envisaée. / Deu3 positions s'opposent, soulinent Jac"ues Herriault et Mic%el &rnaud2

1 soit l'initiation et la rec%erc%e documentaire sur le :e# +ont partie du service de #ase

au m-me titre "ue la consultation sur place et le pr-t d'ouvraes, le conseil $ la lecture,et dans ce cas l'usae d'nternet est ratuit ; soit l'acc!s $ nternet représente un service

additionnel et +acultati+ "ui doit -tre pa*é $ l'acte. 0. (n+in se pose la "uestion du cadre

juridi"ue et du +iltrae 1 peut)on laisser les usaers consulter n'importe "uel siteQE

2 4ertrand, &nne)Marie, / Léit imités , concurrences, ar#it raes 6et retour7 0 , 9 , 2EE2, nV ?, p. E)]en line^ _%ttp1WW##+.enssi#.+r` Consulté le ? mars 2EEX

2X 4riitte 4ar#e)Durand, / &ssises du livre et de la lecture pu#li"ue 0, iblio thèque7s8 , ng2, mai 2EE, p. FR2 4ertrand, &nne)Marie, @p. Cit., p. RE oir le compte)rendu du dé#at 1 / ous deve +iltrer nternet. Buoi"ue... 0 9 2EE2 ) Haris, t. R, nV R ]en line^

_%ttp1WW##+.enssi#.+r` Consulté le ?? mars 2EEX



http://bbf.enssib.fr/







Dans les universités, ce n'est pas la "uestion de l'acc!s "ui pose le plus de pro#l!mes,

mais plutt celle de l'é"uipement tec%ni"ue. L'opération / Micro)Horta#le étudiant 0,

lancée en septem#re 2EER, permet d'é"uiper rapidement REE EEE étudiants? 1 en 2EEF,

un tiers des étudiants +ranais poss!dent un ordinateur porta#le. L'éta#lissement de

ones :i+i est éalement vivement encouraé et celles)ci se développent rapidement

dans les campus. (n 2EEF)2EE, dans une perspective d'éalité des c%ances, c'est donc

vers la +ormation au3 8TC "ue l'on accentue les e++orts, avec la mise en place du C2,

le Certi+icat n+ormati"ue et nternet.

.. Des sites @eb de plus en plus fournis

(n parall!le, les #i#liot%!"ues s'attac%ent $ con"uérir ce nouveau territoire "u'estl'internet en * mettant en place leurs propres sites e#. &u départ, "uand ils apparaissent

en ?, les sites e# des #i#liot%!"ues sont davantae une vitrine visant $ valoriser

l'éta#lissement "u'un point d'acc!s $ des services et $ des contenus2. Hetit $ petit, les

o++res de service et de contenus se rapproc%ent de ce "ue l'on peut trouver dans la

#i#liot%!"ue p%*si"ue. Déj$, en 2EEE au3 Ntats)nis, souline Julie Linden, pour les

étudiants, / le site e# de la #i#liot%!"ue est la #i#liot%!"ue 0. (++ectivement, outre

des in+ormations prati"ues sur l'éta#lissement 6%oraires, plan7, on * trouve de plus en plus les services en lien avec les collect ions 6consultation du cataloue en line,

réservation7, puis des services $ distance coupés des collections 6services de

renseinement $ distance, #i#liot%!"ues de sinets7, et en+in les collections elles)m-mes

6documentation électroni"ue ou ouvraes numérisés7.

Le site e# devient alors une sorte d'avatar en line de l'éta#lissement, voire une

anne3e, une e3tension de celui)ci. @n conserve d'ailleurs ce mod!le du / lieu 0 1 les

usaers / vont au site e# 0 comme ils vont $ la #i#liot%!"ue.(n rance, l'amélioration des sites e# de #i#liot%!"ues commence du cté des Services

Communs de Documentation, "ui mettent $ disposition de leurs usaers inscrits de la

documentation électroni"ue ; mais en 2EE, Caroline 4rule*, "ui a étudié les sites e#

des SCD +ranais en 2EE, note toujours un certain retard par rapport au3 sites de nos

%omoloues anlo)sa3ons. Har ailleurs, la situation des #i#liot%!"ues pu#li"ues n'est pas

? C%i++res donnés au C(8 en mai 2EEF, c+. <ctes _%ttp1WW.educnet.education.+rWc%rtW&ctes)C(8)EF.pd+` consulté le2 mars 2EEX

2 Morin, 8icolas. / Contenus et services des sites e# des #i#liot%!"ues 0, 9 , 2EE, nVR. _%ttp1WW##+.enssi#.+r` Consulté le?2 mars 2EEX.

Julie Linden, / T%e li#rar*9s e# site is t%e li#rar* 0, ?ollege and Research Libraries @eAs, F?, nV 2, 2EEE._%ttp1WW.ala.orWacrlWe#site.%tml` Consulté le 2 mars 2EEX



http://www.educnet.education.fr/chrgt/Actes-CIUEN-06.pdf


http://www.ala.org/acrl/website.html













tellement plus réjouissante, puis"u'en 2EEF, l'étude d'(mmanuelle C%évr* rapportée dans

le 9 " montre "ue ? des sites e# de #i#liot%!"ues municipales ne proposent

aucun réel service $ distance 6c'est)$)dire un service a++ranc%issant l'usaer de tout

déplacement7, ainsi "ue le montre le rap%i"ue ci)dessous 1

5ource + =mmanuelle ?hé$r, ' Les sites Aeb des bibliothèques municipales (, 44 2006 nB"

Hour les 4i#liot%!"ues départementales de pr-t, la situation est encore plus -nante dans

la mesure oU en mars 2EEF, encore 2 #i#liot%!"ues municipales sont a#sentes du e# 1

ce "ui s'e3pli"ue aussi par une orientation plus poussée des services vers les

pro+essionnels eu3)m-mes "ue vers l'usaer +inal. La nécessité d'avoir / pinon sur le

e# 0 est ainsi moins ressentie.

este "ue l'usae de plus en plus +ré"uent aujourd'%ui du terme de / portail 0, voire

/ portail documentaire 0, pour désiner le site e# de la #i#liot%!"ue, est la preuve d'un

enric%issement toujours plus important de celui)ci. l devient un éventail de points

d'acc!s multiples et personnalisés vers des services et des contenus divers 1 on est loinde la / vitrine 0 des premiers temps.

../ La conqu6te de nouveauA publics

La di++usion de l'acc!s internet dans les +o*ers permet au3 #i#liot%!"ues de touc%er par

ce #iais #ien davantae de personnes "ue par l'ouverture de #Ytiments et de salles. &

4er<ele*, en Cali+ornie, on constate sans état d'Yme, d!s 2EE2, "ue la +ré"uentation de la

R (. C%évr* / Les sites e# des #i#liot%!"ues municipales +ranaises 1 vers de nouveau3 territoiresQ 0, 9 2EEF nV Domini"ue La%ar*, / Les sites des #i#liot%!"ues départementales 1 entre deu3 ci#les, vers le portailQ 0 44 2EEF, nV, p. 2






#i#liot%!"ue est désormais moins importante "ue celle de son site e#F. (t dans le cas

oU l'usaer ne va pas $ la #i#liot%!"ue, c'est la #i#liot%!"ue "ui va $ l'usaer 1 services

de ré+érence en line, éducation $ distance, o++re de documentation électroni"ue

élarie... Tout est +ait pour +aciliter les usaes et servir le pu#lic / an*a*, an*%o,

an*%ere 0.

Har le #iais du e#, la #i#liot%!"ue peut non seulement +aciliter l'acc!s $ ses collections

de ses %a#itués, mais elle peut aussi s'adresser $ des pu#lics éorap%i"uement éloinés,

des pu#lics / emp-c%és 0, et t%éori"uement, au monde entier. La 4i#liot%!"ue

municipale de L*on s'est ainsi aperue "ue son service de renseinement en line Le

4uichet du 5a$oir lui permettait de touc%er un pu#lic énéralement a#sent de la

#i#liot%!"ue p%*si"ue 1 les acti+s, "ui peuvent -tre en partie considérés commeemp-c%és dans la mesure oU leurs contraintes d'emploi du temps ne leur permettent pas

de +ré"uenter assidfment la #i#liot%!"ueX. L'ouverture $ la +ois éorap%i"ue et

temporelle "ue permet le site e# de la #i#liot%!"ue est donc une occasion d'e3tension

de l'éta#lissement 1 plutt "ue / vitrine 0, le portail e# devient donc un nouveau

#Ytiment $ part enti!re, avec son pu#lic, son arc%itecture, et ses services propres.

..0 Bn établissement, un site @eb

Mais tr!s vite, par son portail, la #i#liot%!"ue ar!e les services et s'ins!re dans de

nom#reu3 réseau3. n seul site e# su++it)ilQ (t s'il s'ait d'une / vitrine 0, a)t)on

vraiment #esoin d'un vrai site indépendantQ ne simple pae insérée dans le site e# de

la collectivité ou de l'université peut alors su++ire. La Maison du Livre, de l'mae et du

Son $ illeur#anne, par e3emple, ne poss!de pas de site e# propre 1 un onlet / réseau

des médiat%!"ues 0 dans la ru#ri"ue / culture 0 du portail de la mairie su++it $ in+ormer

le pu#lic sur les %oraires, collections et services proposés , avec un lien sur le cataloue

en line, disponi#le sur un site $ part RE. &insi, l'étude d'(mmanuelle C%évr* sur les XE

sites e# de #i#liot%!"ues de randes villes, en 2EEF, montre "ue la moitié des sites de

#i#liot%!"ues municipales est rattac%ée au portail de la mairie. L'intération dans le

F Gaudet, ranoise ; Lié#er, Claudine, / L9&méri"ue $ votre porte 1 8ouveau3 usaes, nouveau3 services, nouveau3 conceptsde #Ytiments un avant)oft de notre avenir Q 0, 9 , 2EE2, nV F, ] en line^ _%ttp1WW##+.enssi#.+r` Consulté le ?? mars 2EEX

Susan McGlamer*, 2RW e+erence Hroject Director, <L< ;idA inte r ?onerence , janvier 2EE?.X Di Hietro, C%ristelle ; Calene, 4ertrand, / Le Guic%et du Savoirh 1 épondre au3 demandes de contenus 0, 9 , 2EE, nV R,

p. X)R2 ]en line^ _%ttp1W W##+ .enssi#. +r` Consulté l e ? ma rs 2EEX %ttp1W W.mair ie)vi lleur#anne.+ rW consulté le ?R mars 2EEXRE %ttp1W W.#m.vi lleur#anne.+ rW consulté le ?R mars 2EEX

&LL( )errine * DC+ -* mémoire d'étude * mars $$% $


http://www.mairie-villeurbanne.fr/

http://www.bm.villeurbanne.fr/










portail de la municipalité peut ici répondre $ un #esoin de meilleure insertion de la

#i#liot%!"ue au sein de l 'ensem#le des o++res de services proposées $ une communauté.

Mais cette intération n'est pas toujours #ienvenue, et peut no*er l'identité propre de la

#i#liot%!"ue dans l'identité de l'institution $ la"uelle elle est rattac%ée 1 un man"ue de

visi#ilité en découle. O la #i#liot%!"ue de l'8H 6nstitut 8ational de ec%erc%e

Hédaoi"ue7, $ L*on, la présence de la #i#liot%!"ue sur le e# par le seul #iais du site

de l'institut est ressentie par les #i#liot%écaires comme un +rein, car il peuvent

di++icilement proposer des modi+ications et de nouveau3 services sans passer par le

service in+ormati"ue de l'éta#lissement ; et un projet est en cours de constitution d'un

portail e# commun au3 trois #i#liot%!"ues présentes dans le m-me #Ytiment sur le site

de Gerland 1 la #i#liot%!"ue de l'8H, la 4i#liot%!"ue nteruniversitaire de Lettres etSciences %umaines et la #i#liot%!"ue de l'(8S de Lettres et Sciences %umaines.

@n arrive alors dans le cas oU plusieurs #i#liot%!"ues peuvent partaer un m-me portail

e#, sans "u'un lien institutionnel o#liatoire e3iste entre elles 1 le portail des

#i#liot%!"ues des %uit villes)centres de %ne)&lpes prouve "ue cette am#ition

d'aumenter sa visi#ilité en s'associant peut +onctionner. Mais on remar"ue "u'alors,

avec le portail, se +orme une nouvelle entité, certes totalement virtuelle, mais "ui doit

assumer une identité pour -tre reconnue 1 le c%oi3 du nom du site, de son adresse, sontalors tr!s importants. Les trois #i#liot%écaires du site de Gerland $ L*on mettent en

avant la +ormation d'une nouvelle #i#liot%!"ue, enlo#ant les trois 1 la #i#liot%!"ue

Denis Diderot. Buant au portail des #i#liot%!"ues des %uit villes)centre de %ne)&lpes,

il se +ore aussi un nom 1 / Lectura 0 6le / ra 0 +inal renvo*ant au3 initiales de %ne)

&lpes, tout en imitant les terminaisons en / a 0 des #i#liot%!"ues numéri"ues 5 Gallica,

4ritannia...7, avec un domaine e# #ien dé+ini 1 .lectura.+r .

D'autres #i#liot%!"ues vont, "uant $ elles, opter pour la création de plusieurs sites e#

pour leur seul éta#lissement. C%a"ue site e# correspondra $ un service $ distance

di++érent, proposé par la #i#liot%!"ue. La #i#liot%!"ue municipale de L*on, par e3emple,

a certes son portail commun / vitrine 0, dont l'adresse e# correspond $ la

dénomination de l'éta#lissement, .#m)l*on.+r ; mais cette / vitrine 0 sera un point

de renvoi, outre vers les cataloues, vers trois sites tr!s di++érents et tr!s identi+iés 1 le

site Cap Culture Santé, le site du Guic%et du Savoir, et le site Hoint d'actu. C%a"ue site a

un nom de domaine propre, sans ré+érence $ la #i#liot%!"ue municipale de L*on,



http://www.lectura.fr/

http://www.bm-lyon.fr/










e3emple 1 .uic%etdusavoir.or . La 4n a, elle aussi, c%oisi de proposer un site

distinct pour les documents numérisés "u'elle propose en line 1 Gallica.

n éta#lissement va donc -tre toujours représenté par un site, ou du moins par une pae

e# o++icielle $ l'intérieur du site de l'institution 6cette con+iuration étant alors la

consé"uence soit d'un c%oi3 assumé, soit d'un man"ue de mo*ens7. Mais surtout, tr!s

vite, une #i#liot%!"ue va se retrouver présente sur d'autres sites, d'autres portails "ui,

soit l'enlo#ent, soit représentent un service particulier de la #i#liot%!"ue.

%#% La présence des bibliothèques sur le Réseau( un

!ait désormais acquis)

.. Bn principe reconnu

Les #i#liot%!"ues doivent)elles a#solument prendre pied sur le e#, ou #ien sortent)

elles de leur attri#ution premi!re 6"ui est de conserver et de di++user des livres papier7,

en élarissant leur terrain d'action $ un domaine aussi vaste et incertainQ

Mais tout incertain et vaste "u'il soit, l' / océan documentaire 0 "u'est l'internet ne peut

-tre inoré. L'en"u-te C(D@C 2EE sur la di++usion des tec%noloies de l'in+ormationdans la société +ranaise montre "u'en juin 2EE, de la population a acc!s $

l'internet depuis son domicile, et "ue des conne3ions sont $ %aut dé#it. Si l'on *

ajoute les conne3ions opérées depuis le lieu de travail ou les lieu3 pu#lics, on peut

considérer "u'une #onne majorité de la population a acc!s $ l'internet. (t la +ré"uence de

son utilisation aumente aussi 1 F2 des ens "ui poss!dent un ordinateur et une

conne3ion $ domicile l'utilisent "uotidiennement, contre R en 2EERR?.

Si l'on consid!re "ue la mission +ondamentale de la #i#liot%!"ue touc%e non pastellement au livre en tant "u'o#jet mais $ l'acc!s au3 connaissances, il n'est pas possi#le

d'inorer cette place prise par l'internet dans notre société actuelle. =ervé Le Crosnier

rappelle les trois missions de la #i#liot%!"ue 1 / préserver ce "ue les %ommes et les

+emmes ont pu#lié 6rendu pu#lic7, %ier comme aujourd'%ui ; o++rir l'acc!s le plus lare $

ce stoc< de connaissances 6rle social et éducati+7, et oraniser les supports de

connaissance pour permettre au lecteur de trouver et retrouver les documents dont il a

R? C(D@C, La di++usion des tec%noloies de l 'in+ormation dans la société +ranaise, 2EE, %ttp1WW.art)telecom.+rWuploadsWt3bspu#licationWetude)credoc)2EE.pd+ consulté le ?R mars 2EEX



http://www.guichetdusavoir.org/

http://www.art-telecom.fr/uploads/tx_gspublication/etude-credoc-2007.pdf

















#esoin. 0R2Car les promesses du numéri"ue peuvent éalement se trans+ormer en

menaces 1 la non)pérennité des supports, l'a#sence de compati#ilité entre les +ormats, la

nécessité d'un matériel tec%ni"ue donné et onéreu3 pour / lire 0 un document, le coft de

l' / acc!s 0, , le pri3 de la ratuité 6pu#licité et / pro+ilae 0 des lecteurs7, les dé#ats

autour de la "uestion du droit d'auteur sont autant de domaines oU le #i#liot%écaire

militant peut retrouver une raison de s'investir, a+in "ue l'in+ormation circule. &insi, le

mani+este L& pour la li#erté d'acc!s $ l'in+ormation sur l'internetR, pu#lié en 2EE2,

rappelle les +ondamentau3 au3"uelles les #i#liot%écaires sont attac%és 1 /le li#re acc!s $

l'in+ormation est essentiel $ la li#erté, l'éalité, la compré%ension mondiale et la pai3.

6...7 &insi, / l'acc!s li#re $ l'nternet dans les #i#liot%!"ues et les services d'in+ormation

arantit la li#erté de l'individu et du roupe, sa prospérité et son développement. 0 Harailleurs, l'enaement des #i#liot%!"ues dans le monde des nouvelles tec%noloies de

l'in+ormation et de la communication est particuli!rement +ort au3 Ntats)nis 1 / au

m-me titre "ue l9école, la #i#liot%!"ue +ait partie, au3 *eu3 du ouvernement +édéral et

des Ntats, des lieu3 prioritaires "ui permettent d9étendre l9usae de l9in+ormati"ue, en

particulier aupr!s des catéories sociales dé+avorisées. 0RR (n décidant d'accompaner le

mouvement plutt "ue de s'en désolidariser, d'accompaner les pu#lics dans leurs usaes

de l'internet plutt "ue de les #rider, on prend le c%emin irréversi#le d'une dou#leintération, du e# dans la #i#liot%!"ue, et de la #i#liot%!"ue sur le e#.

.. ers la mise en li:ne des contenus

La présence des #i#liot%!"ues sur la Toile est éalement inévita#le du +ait de la

numérisation massive de contenus "ui, soit peuvent transiter par l'internet ou par d'autres

réseau3 et protocoles, sans -tre dans ce cas directement visi#les, soit -tre mis en line

sur le e# 6la part de l'internet "ue l'on consulte $ partir de son naviateur, par protocole%ttp7.

L'e3plosion, depuis les années ?E, de la documentation électroni"ue, est en #onne

partie due $ la +acilité de sa circulation par le e#. Les #i#liot%!"ues, et en particulier

les #i#liot%!"ues universitaires, se trouvent donc con+rontées $ la estion de

documentation d'oriines et de natures diversesR 1 ressources en li#re acc!s versus o++res

R2 =ervé Le Crosnier, / De la promesse $ la menace 1 #i#liot%!"ues et acc!s au3 connaissances 0, iblio thèque7s8 , nVF,décem#re 2EE, p.

R %ttp1W W.i+la .orW Wmisc Wim)+ .%tm Consulté le ?R mars 2EEXRR Gaudet Lié#er, 44. @p. Cit.R Le consortium Couperin permet de rerouper les ac"uisitions en néociant $ plusieurs +ace au3 éditeurs commerciau3 de

documentation électroni"ue ; il a permis au3 #i#liot%!"ues universitaires et de rec%erc%e d'aumenter et d'élarir



http://www.ifla.org/III/misc/im-f.htm











commerciales, #ases de données, revues en #ou"uets ou $ l'unité, e)#oo<s... l devient

alors naturel pour les c%erc%eurs et les étudiants d'e3ier de la part de leur #i#liot%!"ue

un acc!s distant au3 ressources en te3te intéral. Des collections numéri"ues

apparaissent alors "u'il +aut #ien oraniser, valoriser... par le #iais d'un site e#.

Cette o++re numéri"ue, "ui se développait lentement mais sfrement au dé#ut des années

2EEE, rYce $ des projets portés par les institutions pu#li"ues, les randes #i#liot%!"ues

ou certaines associations p%ilant%ropi"ues, connaZt une vérita#le accélération $ partir de

2EE, "uand Goole annonce "u'il va rendre accessi#le sur le net "uine millions de

livres rYce $ "uatre randes universités anlo)sa3onnes "ui lui con+ieront leurs

collectionsRF. Cette annonce provo"ue la réaction de Jean)8ol Jeannene*, "ui dans une

tri#une du ;ondeR appelle l'(urope $ se mo#iliser $ son tour 1 le projet de 4i#liot%!"uenuméri"ue européenne prend alors de l'ampleur.

Mais reste une "uestion juridi"ue, non rélée 1 peut)on numériser 6c'est)$)dire

reproduire7 et di++user 6i.e., pu#lier7 des oeuvres sous droits d'auteurQ La loi D&DS,

votée en rance l'année suivante, sous la contrainte de lourdes néociations, ne permet

pas au3 #i#liot%!"ues #eaucoup de mare de manoeuvre dans ce domaine, puis"ue seul

le droit de reproduction / $ des +ins de conservation ou destinée $ préserver les

conditions de sa consultation sur place 0 a été o#tenu par l'&4D RX. Les #i#liot%!"uess'adaptent alors et s'oranisent pour ne pas -tre trop soumises au3 conditions

contractuelles des +ournisseurs 1 les consortiums 6Couperin pour les 47 et associations

diverses 6Carel pour les #i#liot%!"ues pu#li"ues7, permettent de néocier des droits de

di++usion de documents numéri"ues 6articles de périodi"ues, #ases de données,

musi"ue...7. &vec le projet Gallica 2, la 4n +ranc%it un nouveau pas vers la présence de

contenus en line 1 rYce $ un accord passé avec certains éditeurs, des livres sous droits

pourront -tre numérisés et proposés en acc!s distantR

.

&u)del$ des collections numéri"ues, c'est l'o++re éditoriale, c'est $ dire les contenus

produits par les #i#liot%écaires eu3)m-mes, "ui peuvent -tre di++usés sur le site e# 1

édition d'oeuvres en mode te3te, e3positions virtuelles, dossiers t%émati"ues et

pédaoi"ues sont autant de +aons de +aire advenir une vérita#le #i#liot%!"ue en line

et non plus seulement un point d'entrée vers la #i#liot%!"ue p%*si"ue.

considéra#lement leur o++re de ressources.RF Laurence Santantonios, / Goole "ui a peur du rand numérisateurQ 0 Livres)=e#do nVXX, ?? +évrier 2EE, p. FR Jean)8ol Jeannene*, / Buand Goole dé+ie l'(urope 0, Le ;onde, 2R janvier 2EERX L'nterassociation &rc%ives 4i#liot%!"ues Documentation.R 4runo acine, / Gallica 2 aura une vocation lare 0, Libé ration, samedi 2 +évrier 2EEX






* Le concept de la bibliothèque + h,bride -

*# .n concept né dans les bibliothèques

universitaires

C'est dans le conte3te des #i#liot%!"ues universitaires "ue le développement de la

documentation électroni"ue a été le plus +ort et le plus rapide ; il est donc loi"ue "ue ce

soit dans ce conte3te "ue soit né le concept de #i#liot%!"ue %*#ride, $ la +in des années

?E, au o*aume)ni. O la suite du proramme des #i#liot%!"ues eLi#, le projet

=*Li+e, he Hbrid Librar o the 9uture, développé en ?X, lance une ré+le3ion sur la

meilleure +aon de +ournir des services $ la +ois papier et électroni"ues dans les

#i#liot%!"ues d'enseinement supérieur. Tr!s vite, se pose la "uestion de l'intération de

ces nouvelles ressources, au support numéri"ue, dans le reste des collections de

l'éta#lissement ; des services en line apparaissent simultanément. Le rapport ollett, en

?, insiste sur la nécessité d'utiliser les tec%noloies de l'in+ormation pour alléer les

pro#l!mes des #i#liot%!"ues de rec%erc%e, et de développer une #i#liot%!"ue virtuelle au

sein de la #i#liot%!"ue p%*si"ue 1 / n a virtual li#rar*, all in+ormation ould #e %eld

electronicall*. T%e user or<in at an in+ormation terminal ould %ave t%e in+ormation

re"uired, reardless o+ its p%*sical location. ndeed, to t%e user t%e location o+

in+ormation is irrelevant, as is t%e location o+ t%e terminal %ic% provides t%e means o+

access to in+ormationE. 0 La notion de pro3imité d'un éta#lissement #ien identi+ié avec

son usaer %a#ituel est ici remise en cause.

&lors "ue les scandinaves proposent le terme de / #i#liot%!"ue modernisée 0 6updated

li#rar*7, un rapport présenté en mai ? $ la Commission européenne dé+init la

#i#liot%!"ue %*#ride 1 / une #i#liot%!"ue %*#ride est une #i#liot%!"ue en réseau de t*pe

mi3te, o++rant un acc!s $ l'in+ormation lo#ale via divers t*pes de médias, matériels etréseau3. »&1 Se dessine alors un mod!le de #i#liot%!"ue %*#ride, / $ la +ois / papier 0 et

numéri"ue, lieu de rencontres et de dé#ats, oU l'acc!s au numéri"ue serait aussi simple et

ouvert "ue l'acc!s au document papier.

E ]en line^ _%ttp1WW.u<oln.ac.u<WservicesWpapersW+ollettWreportW` Consulté le ? mars 2EEX? rapport +inlandais de 2EE, sité par Gilles (#oli dans / Les trois Yes de la #i#liot%!"ue %*#ride 1 +loril!e nordi"ue 0,

iblio thèque7 s8 , nVF, décem#re 2EE, p. ?2



http://www.ukoln.ac.uk/services/papers/follett/report/







*#% L'inté$ration des + bibliothèques numériques -dans les établissements

ne #i#liot%!"ue numéri"ue est, tr!s souvent, un projet porté par un éta#lissement déj$

important et #ien identi+ié. Le projet Guten#er, lancé par Mic%ael =art, en ?? au3

Ntats)nis, est une e3ception 1 par ce projet, on évo"ue d'em#lée une #i#liot%!"ue

enti!rement virtuelle, $ vocation internationale, et non rattac%ée $ une #i#liot%!"ue

particuli!re. Le projet de numérisation de rande ampleur de Goole renvoie $ ce m-me

principe, les #i#liot%!"ues participant au projet étant surtout l$ pour +ournir de la

mati!re et valoriser leurs collections "ue pour mettre en avant leurs espaces p%*si"ues et

leurs services.

Mais dans la plupart des entreprises de numérisation et de constitution de collectionsnuméri"ues, c'est une #i#liot%!"ue #ien réelle "ui est $ l'oriine du projet, le suit et le

réalise. C%a"ue #i#liot%!"ue sélectionne, numérise et oranise la di++usion sur son

propre site de documents précieu3 "u'elle poss!de et veut mettre en valeur 1 $ Greno#le,

ce sera le +onds Stend%al ; $ Lisieu3, les collections normandes.

Comment oranise)t)on alors la mise en valeur de ces collections numéri"uesQ Sont)

elles intérées au3 autres collections, et considérées des ensem#les de documents

comme les autres, ou #ien valorisées sur un autre site e#Q O Lisieu3, la #i#liot%!"ueélectroni"ue +ait l'o#jet d'un site e# $ part,2 tandis "ue les services et in+ormations

touc%ant $ la #i#liot%!"ue p%*si"ue sont laissés au site de la municipalité.

O la 4n, on +ait aussi le c%oi3, avec Gallica puis Gallica 2, d'une séparation entre le site

e# / vitrine 0 de la #i#liot%!"ue p%*si"ue et de ses services et collections, et la

#i#liot%!"ue numéri"ue. Si le site e# %ttp1WW.#n+.+r pointe vers les deu3 sites

Gallica, ce n'est pas le cas dans le sens inverse pour le premier site de #i#liot%!"ue

numéri"ue. (n revanc%e, le portail de Gallica 2 pointe discr!tement, par le loo / 4n 0,vers le portail de la maison)m!reR.

Har le mo*en des métamoteurs de rec%erc%e, des résolveurs de liens @penrl, "ui

permettent de +aire une rec%erc%e simultanée sur le cataloue de la #i#liot%!"ue

p%*si"ue et sur des articles de périodi"ues en line disponi#les en te3te intéral, les

#i#liot%!"ues universitaires c%erc%ent $ matérialiser cette %*#ridation de la #i#liot%!"ue,

"ui au départ sem#le peut naturelle. &lain Caraco, directeur du SCD de l'université de

2 _%ttp1WW.#mlisieu3.com` consulté le ? mars 2EEX _%ttp1WWlisieu3.actipae.netW` consulté le ? mars 2EEXR _%ttp1WW.#n+.+r` ; _%ttp1WWallica.#n+.+r` ; _%ttp1WWallica2.#n+.+r` Consultés le ? mars 2EEX



http://www.bnf.fr/

http://www.bmlisieux.com/

http://lisieux.actipage.net/

http://www.bnf.fr/

http://gallica.bnf.fr/

http://gallica2.bnf.fr/







http://www.bnf.fr/

http://www.bnf.fr/

http://www.bnf.fr/







http://www.bnf.fr/

http://www.bnf.fr/

http://www.bnf.fr/




Savoie, résume cette pro#lémati"ue lors d'une journée d'étude de l'&4 le 2F novem#re

dernier 1 / Les ressources numéri"ues e3ternes ne sont pas une partie de nos collections.

Ce sont nos collections "ui sont une partie de toute l'o++re mise $ disposition des

étudiants. 0

*#* Les deux espaces de la bibliothèque

Ce "uestionnement sur l'intération des collections numéri"ues dans le reste des

collections de l'éta#lissement montre "ue la #i#liot%!"ue %*#ride peut toujours -tre

anal*sée comme étant constituée de deu3 instances 1 l'une p%*si"ue et "ui s'adresse $ un

territoire, avec un #Ytiment pour accueillir l'usaer, l'autre virtuelle "ui s'adresse plutt $

des communautés de pu#lics et "ui nécessite aussi un investissement en terme d'outils

in+ormati"ues 6serveurs, loiciels, personnel "uali+ié...7. Le ta#leau ci)dessous tente de

donner une s*nt%!se de cette représentation 1 $ des pu#lics, ressources, services et outils

sur place 6les pu#lics de la collectivité, l'acc!s au3 collections papier, le #Ytiment et ses

places de travail7 correspondent des pu#lics, ressources, services et outils $ distance 6les

communautés d'usaer, l'acc!s au3 ressources en line, le portail et ses espaces de

travail et d'e3pression en line éventuels7.

É)*+,-/ , )3)34568,

3)34568, /89 );, 3)34568, < 3/-;,

P8)3;/ pu#lic issu d'un territoire donné,dé+ini éorap%i"uement etWouinstitutionnellement 1) %a#itants d'une commune) étudiants et c%erc%eurs d'uneuniversité

pu#lics issus des 1) communautés territoriales classi"ues) communautés d'intér-t) réseau3 sociau3 virtuels

R,//489;,/ ) livres) périodi"ues) documents multimédias

) littérature rise) documents produits par la #i#liot%!"ue 1 pla"uettes, dossierst%émati"ues, #i#liorap%ies...) etc...

) cataloue en line) documents numérisés maison) documents e3térieurs dont les droits de

consultation ont été ac%etés par la #i#liot%!"ue 6#ases de données, périodi"uesélectroni"ues7) documents produits par la #i#liot%!"ue 1 pla"uettes , dossiers t%émati"ues, sitot%!"ue6#i#liot%!"ue de sinets7

S,9=3;,/ ) service de ré+érence,renseinements) consultation sur place dedocuments, p%otocopies) réservation, pr-t, prolonations) animations, con+érences,

e3positions

) service de ré+érence 1 renseinement $distance) consultation en line de documents) réservations, téléc%arement de documentsnuméri"ues, prolonations) animations 6jeu3 en line7, con+érences,

e3positions 6virtuelles7

&lain Caraco, cité par éroni"ue =eurtematte dans Li$res>Hebdo, nV?R, p.






) mise $ disposition de places detravail, de salles, de matériel) +ormation, auto+ormation

) mise $ disposition d'espaces numéri"ues detravail 6(8T7) auto+ormation, tutoriels, cours en line

O83)/ ) #Ytiment

) matériel) personnel) %oraires d'ouverture

) serveur

) matériel) loiciel) site e# et inter+ace) personnel

Les services $ distance proposés par l'instance virtuelle de la #i#liot%!"ue sont, d'une

part des services eu3)m-mes %*#rides "ui ne peuvent -tre détac%és de la #i#liot%!"ue

p%*si"ue 6consultation du cataloue, réservation de documents, renseinement sur les

%oraires d'ouverture ou les collections7, d'autre part des services autonomes et

enti!rement virtuels. Les premiers supposent une continuité avec la #i#liot%!"ue

p%*si"ue 1 ainsi, l'usaer "ui aura véri+ié dans le cataloue la présence d'un document

dans les ra*ons du #Ytiment s'* rendra ensuite pour le consulter, voire l'emprunter. @u

alors, dans une temporalité inverse, ce sont des événements a*ant eu lieu dans le

#Ytiment "ui trouvent leur suite sur le site internet de la #i#liot%!"ue 1 une con+érence

est ainsi / podcasta#le 0 pour ceu3 "ui l'auraient man"uée ; une e3position réelle trouve

un avatar virtuel sur la Toile.

Mais ces services peuvent aussi -tre plus autonomes et se détac%er de la / #i#liot%!"ue p%*si"ue 0 1 les renseinements donnés $ distance ne seront plus automati"uement suivis

d'une visite $ la #i#liot%!"ue ; des / sinets 0 présents sur le site 6Sinets de la 4n+, de

Lectura7 renverront non plus $ la #i#liot%!"ue p%*si"ue mais $ d'autres sources

d'in+ormation virtuelles, et des documents numéri"ues 6dossiers pédaoi"ues, articles,

livres7 peuvent -tre consultés et téléc%arés.

@n peut #ien voir dans le ta#leau ci)dessus "ue la plupart des services proposés sur place par les #i#liot%!"ues et conus, $ l'oriine, comme des services de pro3imité, peuvent

-tre imainés, $ lon terme, comme proposés s*stémati"uement $ distance. @n peut

alors, avec Domini"ue La%ar*, se poser la "uestion suivante 1 la #i#liot%!"ue %*#ride

est)elle une étape vers un +utur enti!rement numéri"ue ou la #i#liot%!"ue est)elle

appelée $ demeurer %*#rideQF La pro3imité des #i#liot%!"ues avec leurs usaers est)elle

vouée, $ lon terme, $ passer par le virtuelQ

F Domini"ue La%ar*, / La #i#liot%!"ue %*#rideQ @ui, mais... 0, iblio thèque7 s8, nVF, décem#re 2EE, p. R





)artie 4 De la bibliothèque 8 h>bride ; 5 la bibliothèque 8 schiophrène ;?

Partie 2 : De la bibliothèque « hbride ! à la

bibliothèque « schi"o#hrène !$

/ 8e +aisons pas de la #i#liot%!"ue %*#ride un

concept rassurant. C'est ainsi "u'il sera vraiment

+écond. 0

Les paradoxes de la bibliothèque h,bride

# Les nouvelles !rontières de la bibliothèque / quelspublics privilé$ier)

.. L'accès 5 distance face 5 la tradition du territoire

Har le #iais du e#, la #i#liot%!"ue touc%e au / non)territoire 0. (n développant des

services sur le e# %ors territoire, elle s'adresse $ une population "ui n'est plus

+orcément sa population de ré+érence. @r, les #i#liot%!"ues pu#li"ues comme les #i#liot%!"ues universitaires s'inscrivent, avant tout, dans un territoire donné. Les

#udets "ui leur sont alloués par la collectivité locale ou l'université dont elles

dépendent leur sont attri#ués pour développer des services $ un pu#lic donné, sur un

territoire donné. Dans le cas des #i#liot%!"ues municipales, l'arent provient des impts

locau3 ; pour une université, ce sont les +rais d'inscription des étudiants "ui contri#uent

en partie $ pa*er les ac"uisitions d'ouvraes et les services proposés. / Cependant, note

(mmanuelle C%évr*, il n'* a pas de te3tes statutaires "ui emp-c%ent une redé+inition

plus lare ]du^ rle ]des #i#liot%!"ues^. (n l'a#sence de te3tes de loi, c'est $ c%a"ue

municipalité de dé+inir la mission de sa #i#liot%!"ue et de décider si elle doit s'adresser

ou non $ un pu#lic élari sur son site e# 0 X. Le c%oi3 d'élarir le pu#lic ne sera pas

+orcément mal vu par la collectivité. Dans le cas de L*on, par e3emple, ville "ui s'est

développée ces derni!res années et caresse des am#itions internationales, on assume ce

dépassement du cadre traditionnel. Les #i#liot%!"ues pu#li"ues américaines, en

Domini"ue La%ar*, ibliothèque7s8 , nVF, décem#re 2EE, p.RX (. C%evr*, / Les sites e# des #i#liot%!"ues municipales +ranaises, vers de nouveau3 territoiresQ 0 9 2EEF nV, p. ? Hatric< 4ain / L*on joue la carte internationale 0, iblio thèque7 s8 nV2E, mai 2EE






revanc%e, aiment $ rappeler "u'elles travaillent pour une communauté donnée 1 les

patrons, / clients 0 de l'éta#lissement. Certaines universités s'ouvrent $ l'international 1

la décision prise par le MT de mettre en line la totalité des cours et travau3 de ses

c%erc%eurs et enseinants témoine, dans le domaine universitaire et au)del$ de la

sp%!re des #i#liot%!"ues, d'un désir de partae du savoir et d'une ouverture vers d'autres

pu#lics.FE Cette ouverture peut se +aire aussi sur d'autres collections 1 Gallica, la

#i#liot%!"ue numéri"ue de la 4n, %é#ere $ présent des collections numérisées du

C8&MF? et du C(S F2 de Tours.

(n rance, en tout cas, une am#iu\té -nante a vu le jour 1 +ace $ une tradition tr!s

+orte d'aménaement culturel du territoireF, la dilution actuelle de l'espace p%*si"ue

dans le e# pose un vide juridi"ue. La "uestion des statuts et des missions deséta#lissements reste $ réler.

.. L'identification du public distant

La multiplication des ordinateurs +i3es $ domicile, voire des ordinateurs porta#les, avec

les campanes d'é"uipement d'étudiants par e3emple, pose le pro#l!me de l'acc!s $

distance des ressources électroni"ues, pour des usaers de plus en plus nomades. Grand

pu#lic, étudiants, c%erc%eurs, tous se sont %a#itués $ se déplacer moins souvent pour

trouver des in+ormations. Comme le rapport récent du Consortium o+ esearc% Li#raries

et du esearc% n+ormation 8etor<, sur les usaes des c%erc%eurs dans les

#i#liot%!"ues universitaires américaines, le con+irme, ces derniers travaillent de plus en

plus volontiers $ domicile, surtout les scienti+i"ues 1 / t%ere %as #een a s%arp +all over

t%e past +ive *ears in t%e num#er o+ researc%ers %o visit t%eir institution9s li#rar*

reularl*. T%is is most pronounced in t%e sciences, #ut in all disciplines t%ere is clear

evidence o+ declinin attendance. esearc%ers are c%oosin to access diital

in+ormation +rom t%eir des<tops, primaril* +rom t%eir o++ice #ut also +rom t%eir %omes.

@nl* in t%e arts and %umanities do a sini+icant majorit* o+ researc%ers put a %i% value

on t%e services provided in li#rar* #uildins. &nd %ile just over a t%ird o+ arts and

%umanities researc%ers visit li#raries ot%er t%an t%eir on on a reular #asis, a muc%

smaller num#er o+ social science and science researc%ers do so. More must #e done to

FE <ctes du ?olloque International CL&#ni$ersité - l &heure du numériqueC 7?I#=@8, mars 2EE. ]en line^_%ttp1WW.educnet.education.+rWc%rtW&ctes)C(8)EF.pd+` consulté le mars 2EEXF? Conservatoire 8ational des &rts et MétiersF2 Le Centre d'Ntudes Supérieures de la enaissance compose des / #i#liot%!"ues virtuelles %umanistes 0. Hlus de

renseinements sur le site _%ttp1WW.#v%.univ)tours.+rW` consulté le ? mars 2EEX.F &uustin, Le+e#vre, Derspecti$es territoriales pour la culture. 2EER

&LL( )errine * DC+ -* mémoire d'étude * mars $$% /$



http://www.bvh.univ-tours.fr/










+acilitate t%e use o+ ot%er li#raries9 o++erins and to promote t%e use o+ reciprocal access

sc%emes +or #ot% printed and diital content. 0FR Mais l'usaer distant, en raison)m-me

de cette distance, lisse vers l'anon*mat 1 comment reconnaZtre alors le pu#lic, non

seulement des inscrits $ la #i#liot%!"ue, mais encore des usaers potentiels "ui auraient

droit $ consulter ces ressourcesQ Stép%ane Lano, au SCD de 4retane)Sud, souline

"ue si la plupart des ressources électroni"ues proposées par le SCD sont soumis $ des

conditions d'acc!s, / les documents produits par le service, comme par e3emple les

uides d9utilisation, les te3tes des cours dispensés par le personnel ou #ien la

documentation pro+essionnelle 6comptes rendus, procédures in+ormati"ues, oranisation

du travail7 sont en acc!s li#re sur nternet, et peuvent -tre consultés par des personnes

"ui n9appartiennent pas $ l9université. Les statisti"ues de consultation du site nternetindi"uent ainsi un certain nom#re de visites +ranaises provenant d9autres universités ou

collectivités locales, mais aussi internationales 6essentiellement Ntats)nis, Suisse,

&llemane, Canada7, sans "ue l9on sac%e vraiment si les internautes se connectent au

%asard ou #ien s9ils trouvent des documents "ui les intéressent. 0. n pro#l!me

d'identi+ication des usaers distants et de leurs #esoins se dessine alors, %ors des

+ronti!res %a#ituelles de la #i#liot%!"ue.

Les s*st!mes de estion de droits d'acc!s par reconnaissance d'adresse H restent liés $une mac%ine ou $ une conne3ion internet locale ; ce "ui o#lie les usaers $ se rendre $

la #i#liot%!"ue, ou du moins $ l'université, pour accéder $ certaines ressources ac"uises

par la #i#liot%!"ue. (n revanc%e, les s*st!mes d'aut%enti+ication de l'usaer, par loin et

mot de passe, 6reverse pro3*, SS@7, permettent de proposer des acc!s distants au3

ressources, pour peu "ue les éditeurs acceptent d'autoriser ce t*pe d'acc!s. La loi"ue de

l'anon*mat de l'usaer distant est alors compl!tement renversée 1 on peut le suivre $ la

trace, ce "ui emp-c%e toute +édération des acc!s entre plusieurs universités "ui

ac%!teraient en commun les m-mes ressources. n s*st!me de +édération d'identités, tel

"ue S%i##olet%, permet de pallier cet inconvénient 1 projet $ plus lon terme d'outil li#re,

il !re les aut%enti+ications et les /attri#uts0 6ressources et services des #i#liot%!"ues7

de +aon communautaire. l est utilisé par l'enseinement supérieur de nom#reu3 pa*s et

est en cours d'e3périence en rance, mais il n'est pas encore supporté par tous les

éditeurs. Cette codi+ication anon*me des utilisateurs de contenus devrait donc permettre

FR Consortium o+ esearc% Li#raries esearc% n+ormation 8etor<. Researchers E #se o <cademic Libraries and their5er$ices. ) & report commissioned #* t%e esearc% n+ormation 8etor< and t%e Consortium o+ esearc% Li#rar ies. 2EE. ]enline^ _%ttp1WW.rin.ac.u<W+ilesWli#raries)report)2EE.pd+`. Consulté le 2 +évrier 2EEX



http://www.rin.ac.uk/files/libraries-report-2007.pdf







d9ouvrir les ressources d9une m-me +ili!re au niveau réional, ou d9imainer des

s*st!mes de contenus ratuits pour les étudiants #oursiers (n #re+, de décloisonner les

o++res numéri"ues, sans pour autant se perdre dans un acc!s universel contre)producti+.

(n université, le +ait de cal"uer le compte)lecteur de l'étudiant et ses droits d'acc!s au3

ressources sur son compte in+ormati"ue d'étudiant permet d'autoriser l'acc!s au3

ressources $ tous les étudiants inscrits $ l'université, m-me ceu3 "ui ne se rendent jamais

$ la #i#liot%!"ue p%*si"ue. Mais en #i#liot%!"ue municipale, l'autorisation des acc!s est

plus pro#lémati"ue ; et le pu#lic autorisé $ consulter des documents en line sous droits

est souvent réduit $ la population des inscrits de l'éta#lissement. Ce n'est pas le cas en

revanc%e pour les services de renseinements $ distance 1 le 4uichet du 5a$oir de la

#i#liot%!"ue municipale de L*on, par e3emple, o#lie l'usaer $ s 'inscrire comme usaerdu +orum, mais les pseudon*mes sont acceptés. L'inscription $ un service $ distance perd

alors tout rapport avec l'inscription $ la #i#liot%!"ue p%*si"ue.

Les services et les acc!s au3 ressources distants, parce "u'ils visent justement $ touc%er

le pu#lic %a#ituellement a#sent de la #i#liot%!"ue p%*si"ue, se retrouvent associés, soit

$ des s*st!mes d'aut%enti+ication élaris et plus seulement liés $ la #i#liot%!"ue 6compte

étudiant, espaces numéri"ues de travail7, soit $ des s*st!mes d'aut%enti+ication

indépendants 6inscription li#re $ un +orum7. Le c%oi3 d'une ouverture totale desressources et des services $ des usaers anon*mes, "uant $ lui, est pro#lémati"ue 1 s'il

paraZt pré+éra#le par principe, il place les #i#liot%!"ues en situation de concurrence les

unes par rapport au3 autres.

#% Les services à distance entre concurrence etcomplémentarité

.. Le @eb, un domaine concurrentiel

Le e# est en soi un domaine concurrentiel. (n proposant des ressources et des services

en line, les #i#liot%!"ues trouvent leurs plus rands concurrents dans les randes

entreprises multinationales. Le service / Buestions)réponses 0 de Ia%oo est par e3emple

le premier service de "uestions)réponses en rance, #ien avant les services de "uestions)

réponses de la 4pi, de la 4n ou de la 4M de L*on. Les moteurs de rec%erc%e lo#au3

6Goole, Ia%oo7 l'emportent évidemment sur les métamoteurs, tout éla#orés "u'ils

soient, proposés par les #i#liot%!"ues. Hire 1 l'entreprise de mise $ disposition de






contenus de livres numérisés lancée par Goole marc%e directement sur leur terrain. Les

éditeurs, les #ases de pu#lication numéri"ue sont aussi $ prendre en compte 1 en

&llemane, le projet Li#re<a de rec%erc%e plein te3te en line est porté par un

reroupement d'éditeurs privés, $ partir de leur propre contenuF.

.. La concurrence des bibliothèques entre elles

&insi, la #i#liot%!"ue n'a plus l'e3clusivité de ses propres ressources, aupr!s de son

propre pu#lic. Mais le pro#l!me, c'est "ue l'o++re d'acc!s $ des ressources et $ des

services en line place aussi les #i#liot%!"ues en concurrence entre elles. (mmanuelle

C%évr* souline le morcellement des services distants des #i#liot%!"ues municipales en

rance 1 / il e3iste XE sites de randes #i#liot%!"ues municipales, ce "ui en +ait une o++retr!s morcelée dans la"uelle les usaers ont du mal $ se retrouver FF. 0 (n rance, cette

am#iu\té est particuli!rement visi#le dans les services de renseinement $ distance

proposés au rand pu#lic. Si l'on e3cepte les services de renseinement des

#i#liot%!"ues universitaires et spécialisées, on trouve trois services de renseinement $

distance ouverts $ tous les pu#lics.

?. Le service 4i#lioséskme de la 4i#liot%!"ue Hu#li"ue d'n+ormation. =éritier du

service de renseinement $ distance &DS, il se #ase sur la tec%noloie

Buestion Hoint 1 l'usaer remplit un court +ormulaire et envoie sa "uestion, sans

avoir #esoin de s'inscrire. l recevra la réponse par courrier électroni"ue en trois

jours. 4i#lioséskme est le seul des trois services "ui se +onde sur un réseau de

#i#liot%!"ues, puis"ue "u'une diaine de #i#liot%!"ues municipales +ranaises,

telles "ue Tro*es, Marseille, Greno#le, * sont associées. Mais 4i#lioséskme n'a

pas de portail commun 1 l'usaer se connecte $ partir du site e# de la

#i#liot%!"ue, et lors"u'il pose sa "uestion, on l'o#lie $ c%oisir une #i#liot%!"ue $

"ui l'adresser. Dans une perspective d'acc!s distant, cette loi"ue peut sem#ler

parado3ale...

2. Le service S8D4&D de la 4n. l +onctionne de la m-me +aon "ue

4i#lioséskme, avec un s*st!me de +ormulaire de courrier électroni"ue $ remplir.

L'usaer est invité $ sélectionner un département au"uel adresser sa "uestion. Le

temps de réponse est plus lon 1 jus"u'$ "uine jours.

F Disponi#le depuis septem#re 2EE $ l'adresse %ttp1WWli#re<a.de.FF (mmanuelle C%évr*, / Les sites e# des #i#liot%!"ues municipales +ranaises 0, 44 2EEF, p. 2?

&LL( )errine * DC+ -* mémoire d'étude * mars $$% //


http://libreka.de/

http://libreka.de/

http://libreka.de/

http://libreka.de/

http://libreka.de/




. (n+in, le / Guic%et du Savoir 0 de la 4i#liot%!"ue municipale de L*on.

&pparemment indépendant de la #i#liot%!"ue, avec son nom de domaine propre

en .uic%etdusavoir.or et son s*st!me d'inscription anon*me, il +onctionne

sur le mod!le du +orum 1 les usaers, une +ois inscrits, posent pu#li"uement des

"uestions dont les réponses, pu#liées dans les trois jours, restent ensuite

disponi#les sur le +orum et consulta#les par tout un c%acun.

8on seulement une telle superposition d'o++res de service peut con+ondre les usaers, "ui

ne savent pas clairement $ "ui s'adresser pour tel ou tel t*pe de "uestion, mais elle ne

permet pas une #onne valorisation du service de renseinement $ distance rand pu#lic

des #i#liot%!"ues en énéral. Les réseau3 américainsF et néerlandais 6&lkdin7FX sont

#ien plus visi#les et plus utilisés, parce "u'ils disposent, outre des liens s*stémati"ues ettr!s visi#les depuis c%a"ue site e# de #i#liot%!"ue, de portails d'acc!s plus lo#au3

&u)del$ de la con+usion possi#le des usaers et du man"ue de visi#ilité "ui résulte du

morcellement des services, c'est une "uestion d'e++icacité du service pu#lic "ui est en

jeu. La décentralisation, "ui se justi+iait dans les années ?XE avec l'enjeu de la

pro3imité, est alors en partie remise en cause par la multiplication et la rapidité des

acc!s distants. L'utilisation de l'arent pu#lic pour re+aire plusieurs +ois la m-me c%ose

se justi+ie)t)elleQ D!s 2EE2, Jean)Claude Le Moal souline ce parado3e d'une mise enconcurrence des #i#liot%!"ues1 / Des #i#liot%!"ues, au moti+ "ue les L ne sont pas

sta#les, ne se satis+ont pas de donner simplement acc!s au3 documents numéri"ues, mais

les recopient sur leur propre serveur. @n cataloue les m-mes ressources. @n re+ait dans

une #i#liot%!"ue du nord ce "ui était déj$ accessi#le dans une #i#liot%!"ue du sud, $

l9est ce "ui e3istait $ l9ouest. Harado3e étonnant 1 #ien "ue la localisation importe peu,

rYce $ nternet, des #i#liot%!"ues du m-me pa*s, ou "uel"ue+ois du m-me oranisme,

entrent en concurrence [ Concurrentes au lieu d9-tre concourantes [ 0F Hour éviter de

som#rer dans l'a#surdité d'une concurrence ou d'un / dou#lonnae 0 du service pu#lic,

une %armonisation est essentielle, a+in de permettre au3 di++érentes #i#liot%!"ues de

mutualiser leurs ressources.

F =ttp1 WW.as<a li#ra rian.or est par e3emple un point d'acc!s pour toute la loride ; %ttp1WW.as<no.or concerne laCali+ornie

FX %ttp1WWaladin.#i#liot%ee<.nlW 1 il s'ait l$ d'un portail national.F Jean)Claude Le Moal, 44, 2EE2, nV?. _%ttp1WW##+.enssi#.+r` consulté le 2 mars 2EEX

&LL( )errine * DC+ -* mémoire d'étude * mars $$% /0



http://www.askalibrarian.org/

http://www.asknow.org/

http://aladin.bibliotheek.nl/





















#* La double identité des bibliothèques

La #i#liot%!"ue actuelle m!ne donc une dou#le vie, sur terre et sur le 8et. Le terme

#i#liot%!"ue / %*#ride 0 n'est dans ce sens pas innocent 1 lors du conr!s de l'L&, en

2EEE, C%ris us#ride et 4ruce o*an soulinent l'am#iu\té de ce concept, pas

+orcément positi+. La #i#liot%!"ue %*#ride est évo"uée comme / moitié maison des

livres, moitié scorpion avec un rien d'il de renouille 0, elle donne l'impression / d'un

service $ t-te de Janus. 0E

Le rapport 2EE sur les usaes des c%erc%eurs dans les #i#liot%!"ues universitaires au3

Ntats)nis su!re une tendance de séparation vers deu3 espaces, voués $ deu3 usaes

di++érents 1 / &s more diital li#raries are #uilt, and as more p%*sical li#raries o++er

electronic access to parts o+ t%eir collection, to trends are li<el* to result1 t%e role o+

t%e li#rar* as a storae space +or materials ill #ecome decreasinl* important; and t%e

role o+ t%e li#rar* as a space +or users, +or individual and colla#orative or<, and as a

space +or social activit*, ill #ecome increasinl* important. 0? &insi les #i#liot%!"ues

numéri"ues deviennent de plus en plus des lieu3 de stoc<ae des ressources, tandis "ue

la #i#liot%!"ue p%*si"ue devient un endroit oU l'on travail seul et $ plusieurs, de +aon

indépendante souvent des collections elles)m-mes.

@r, cette tendance de di++érenciation des usaes se retrouve dans l'oranisation du travail

interne et dans les oranirammes des #i#liot%!"ues. Suanne Jouuelet, inspectrice

énérale des #i#liot%!"ues, +ait part lors de la journée d'étude &4 du roupe Haris le 2F

novem#re 2EE2, d'une en"u-te éla#orée dans le cadre de Li#er portant sur les

évolutions récentes dans les oranirammes des #i#liot%!"ues de rec%erc%e en (urope.

@n * o#serve tr!s souvent une concentration en deu3 #ranc%es 1 un service !re les

collections traditionnelles, tandis "u'un service spéci+i"ue s'occupe $ la +ois du site e#

et des collections numéri"ues. &pparaissent des responsa#les #ien identi+iés, "ui vontérer les collections non plus par t%!me ou discipline mais parce "u'elles sont

électroni"ues 1 le / estionnaire des ressources électroni"ues 0 $ la 48 d'slande, ou

#ien le / #i#liot%écaire des ressources électroni"ues 0 $ l'niversité Li#re de 4ru3elles.

Sinon, c'est un vérita#le département in+ormati"ue "ui est développé 1 par e3emple le

/ T nit 0 $ Til#ur 6Ha*s)4as7. Si les réponses de l'en"u-te insistent sur une nécessaire

E Cité par Gilles (#oli, dans / Les trois Yes de la #i#liot%!"ue %*#ride 1 +loril!e nordi"ue 0, 4i#liot%!"ue6s7, nVF, décem#re2EE, p. ?E

? Researchers E #se o <cademic Libraries and their 5er$ices, @p. Cit.2 Suanne Jouuelet, / Comment oraniser les #i#liot%!"ues #ipolairesQ 0, Journée d'étude / 4i#liot%!"ues %*#rides,

#i#l iot%!"ues $ la car te 1 "uel impa ct sur l'oranisat ion et le +onc tionnementQ 0 2F nove m#re 2EE, roupe &4 Har is. (nline _%ttp1WW.a#+.asso.+rWarticle.p%pQidbarticleXX`Consulté le ?X mars 2EEX.






colla#oration entre les services, on remar"ue #ien "u'il * a une spécialisation vers la

#i#liot%!"ue numéri"ue ou p%*si"ue. La #i#liot%!"ue numéri"ue est une #i#liot%!"ue

dans la #i#liot%!"ue, un secteur $ part, elle ne s'ins!re pas +acilement dans le reste des

collections.

% 0ers une dématérialisation croissante des contenus

La dématérialisation des contenus creuse ce +ossé entre la #i#liot%!"ue p%*si"ue et la

#i#liot%!"ue $ distance. @n peut alors supposer "ue pour la #i#liot%!"ue comme centre

de ressources, l'%*#ride n'est "u'une étape 1 tout document n'est)il pas appelé $ devenir

numéri"ueQ

%# exte( ima$e et son / la révolution numérique

.. Le livre 5 distance

Le livre électroni"ue occupe réuli!rement l'actualité tec%noloi"ue et culturelle 1

apr!s l'éc%ec de l'e)#oo< des années 2EEE, une nouvelle énération de supports de

lecture électroni"ues nomades apparaZt, "ui +ait $ nouveau parler d'elle tout récemment

dans la presse. Car si le document électroni"ue e3iste depuis lontemps, c'est sa

transposition sur un support aréa#le $ lire, souple et mo#ile, tel "ue le livre, "ui est en

cause. L'invention de l'encre électroni"ue devait permettre de reproduire sur un support

plasti"ue souple, pres"ue aussi +in "ue le papier, le document électroni"ue sans passer

par une impression dé+initive, a+in d'a++ic%er di++érents documents au #esoin sur un

m-me support. Har le #iais du livre électroni"ue, on peut donc consulter directement $

distance et lire en mode nomade une tr!s rande "uantité d'ouvraes 1 l'acc!s au te3te est

donc plus rapide, puis"ue l'on n'a pas #esoin de passer par une impression.

@utre le livre, ce sont surtout les te3tes courts et actuels, tels "ue les articles de

périodi"ues, "ui sont concernés 1 presse rand pu#lic, mais aussi revues scienti+i"ues. La

pu#lication d'articles scienti+i"ues est devenue aujourd'%ui essentiellement électroni"ue,

et certaines #i#liot%!"ues universitaires, comme le SCD d'&ners ont déj$ décidé, pour

leurs revues, de passer au / tout électroni"ue 0 1 @livier Tac%eau, le directeur, souline

ce passae est +acilement assumé dans une #i#liot%!"ue d'université pluridisciplinaire de

Garcia, Daniel. / La révolution du papier électroni"ue est pour demain matin 0, Li$res>Hebdo nVF2, p.X)??, vendredi 2E janvier 2EEF. ; Ta*lor, Haul. / &ttention, le livre électroni"ue décolle[ 0 ?ourrier international , nVEF du ? au ? mars2EEX, p. 2) ; (udes, Ives. / n livre oU je veu3 "uand je veu3 0 Le ;onde, 22 +évrier 2EEX

&LL( )errine * DC+ -* mémoire d'étude * mars $$% /-





taille mo*enne, car ce mouvement est en p%ase avec la désa++ection des lecteurs pour le

papier et leur attrait pour une in+ormation disponi#le en "uel"ues clics depuis leur

ordinateur personnelR. C'est en e++et l'ordinateur "ui est aujourd'%ui le support de lecture

priviléié pour la majorité des documents, "u'ils soient en +ormat te3te, audio et vidéo.

Buel"ues #i#liot%!"ues pu#li"ues se lancent donc aussi dans l'aventure 1 "uand on ne

met pas directement des te3tes li#rement $ disposition sur le e# comme la 4M de

Lisieu3, c'est le téléc%arement de contenu pour les a#onnés "ui est adopté, m-me si le

pr-t $ distance de livres numéri"ues, te3tuels ou sonores 6destinées en particulier au3

pu#lics %andicapés7 ou de musi"ue, comme $ 4oulone)4illancourt ou $ Tro*es, reste

encore peu répandu.

.. La dématérialisation de l'ima:e et du son

C'est en e++et dans le domaine de l'audiovisuel "ue la "uestion de la perte du support est

la plus +orte. Si le livre résiste, il n'en est pas de m-me du dis"ue et du support vidéo,

"ui ont déj$ su#i plusieurs mutations au cours du KK! si!cle. Les discot%écaires et les

vidéot%écaires sont donc particuli!rement concernés par les pro#l!mes d'acc!s distant $

leurs collections et sont en avance dans les o++res de téléc%arement. &u3 Ntats)nis,

par le #iais d'entreprises telles "ue @verDrive et ecorded 4oo<s, les #i#liot%!"ues

proposent un nom#re de documents varia#le $ leurs usaers, en +onction de leur #udet,

de la population "u'elles desservent et de leurs c%oi3. Les #i#liot%écaires apprécient

cette dématérialisation car elle permet, parado3alement, une sorte de sta#ilité. l devient

en e++et inutile de s'in"uiéter d'un c%anement de support 1 / Donloadin is <ind o+ our

%ol* rail #ecause, o+ course, it means not %avin to %andle an* <ind o+ arti+act at all 0,

témoine Susan Caron, de la Toronto Hu#lic Li#rar*. (n revanc%e, la "uestion du

+ormat du document reste tr!s importante, puis"u'il +aut "ue la mac%ine de l'usaer

puisse toujours lire le document, sans devoir disposer d'une con+iuration, d'un s*st!me

d'e3ploitation ou d'un loiciel particulier.

../ L'infosphère ou la conver:ence des réseauA

Les contenus ne sont donc plus rattac%és $ un support spéci+i"ue, mais circulent $ la +ois

sur le e# et sur d'autres réseau3 1 les télép%ones porta#les, par e3emple... Les vidéos

R &ctes C(8, op. Cit. Cind* Spielvoel, / Li#raries Lead t%e :a* to Movies Donloads 0 Fideo usiness G Librar ournal , ?R mai 2EE. ]en

line^ _%ttp1WW.video#usiness.comWarticleWC&FRRRXX2.%tml consulté le ? mars 2EEX



http://www.videobusiness.com/article/CA6444882.html







di++usées $ la télévision passent sur le e# et vice)versa. Ce vaste mouvement de

décloisonnement m!ne $ ce "ue les &nlo)Sa3ons nomment la / converence 0 1

l'ensem#le des documents dématérialisés circulent dans un vaste réseau, "ui n'est plus

seulement le e#, mais une / sp%!re virtuelle de contenus numérisés issue de

l'interconne3ion des secteurs de l'in+ormati"ue, des télécommunications et des médias 0.

Tandis "u'auparavant, c%acun des secteurs +ormait un marc%é +ermé dans le"uel se

déplo*aient les stratéies industrielles et commerciales des principau3 acteurs et pour

le"uel les autorités pu#li"ues éta#lissaient des o#jecti+s spéci+i"ues, aujourd'%ui, l'on

assiste $ une / disponi#ilité constante, en tous lieu3, en toutes circonstances, par

d'innom#ra#les modalités tec%ni"ues 6télép%one porta#le, ordinateur, e)#oo<...7, de

contenus diversi+iés 6audio, vidéo, o#jets s*nt%éti"ues, #ases de données, te3tes7 0F.C'est ce "u'un rapport d'une commission / Converence tec%noloi"ue et stratéies

industrielles 0 en 2EEE, pour le compte du Commissariat Général du Hlan, nomme

l' / in+osp%!re 0 1 / tout %umain, disposant d'une inter+ace avec cet essor de contenus

numérisés #ainant la plan!te, aura pour ainsi dire acc!s en temps réel $ une sp%!re

virtuelle de ressources potentielles illimitées 0.

La dématérialisation des contenus, te3te, imae et son, remet donc en "uestion l'acc!s par support et con+ond ces di++érents contenus dans une né#uleuse virtuelle vaste et

indé+inie, oU l'on peut les * consulter rapidement et indi++éremment, depuis une m-me

mac%ine 1 l'ordinateur X.

%#% + L'adieu au corps - / dématérialisation desbibliothécaires et des usa$ers

.. L' 8 avatar ; et la copie virtuelle des interactionshumaines

Mais l'in+ormation elle)m-me n'est pas la seule $ passer par cette dématérialisation. Les

usaers des #i#liot%!"ues et les #i#liot%écaires eu3)m-mes, par le #iais de leurs

représentants virtuels, les / avatars 0, peuvent communi"uer entre eu3 sans passer par

un rapport sensoriel personnalisé, sans se reconnaZtre par la vue ou par la voi3 6dans le

F L&Inosphère + stratégies des médias et rle de l&Jtat K ?ommissaria t général du plan 2EEE, Haris, p. ?2 #idem, p . ?X @u #ien le télép%one porta#le, dans sa version miniature 1 te3tes, son, imaes et vidéos sont maintenant +acilement

consulta#les depuis les appareils de derni!re énération.

&LL( )errine * DC+ -* mémoire d'étude * mars $$% /%





cas du télép%one7. 8ous communi"uons alors dans une situation d'u#i"uité 1 une partie

de nous peut parler $ un voisin, par e3emple, tout en écrivant un mail $ une autre

personne. =u#ert L. Dre*+us, dans son essai n the Internet , souline cette / présence $

distance 0 "ue nous développons dorénavant dans nom#re de nos rapports au monde 1

/ e can <eep up on t%e latest events in t%e universe, s%op, do researc%, communicate

it% our +amil*, +riends, and colleaues, meet ne people, pla* ames, and control

remote ro#ots all it%out leavin our rooms. :%en e are enaed in suc% activities,

our #odies seem irrelevant and our minds seem to #e present %erever out interest ta<es

us. 6...7. 0

L'u#i"uité se traduit alors par la création de plusieurs identités / virtuelles 0, les

a$atars. Le c%oi3 du pseudon*me est déj$ une premi!re construction de son a$atar 1l'usaer "ui pose une "uestion au Guic%et du Savoir, par e3emple, ou le lecteur "ui laisse

un commentaire sur le #lo de sa #i#liot%!"ue éla#orent, par le nom "u'ils c%oisissent de

se donner, une premi!re identité / virtuelle 0 "ui n'est plus leur identité de lecteur. Dans

d'autres cas, en associant une imae $ leur / avatar 0, ils développent cette nouvelle

personnalité et en disent davantae sur eu3)m-mes. (n+in, avec les univers virtuels tels

"ue Second Li+e, c'est un avatar en trois dimensions "ui est inventé 1 sur l'nternational

n+ormation sland par e3emple, avatars de #i#liot%écaires et d'usaers se retrouvent pour éc%aner des renseinements sur l'univers de Second Li+e, mais aussi sur le monde

réel, comme dans n'importe "uelle #i#liot%!"ue. La #i#liot%!"ue elle)m-me n'est plus

+aite de pierre ou de #ri"ue, mais trouve elle)m-me un avatar sous +orme de pi3els,

apparaissant sur des milliers d'écrans du monde entier. La carte d'usaer elle)m-me se

dématérialise au travers du / compte)lecteur 0 1 la Contra Costa Cont* Li#rar*, réseau

de vint)si3 #i#liot%!"ues au3 Ntats)nis, propose une carte d'usaers au3 lecteurs

distants "ui ne voudraient utiliser "ue les collections numéri"uesXE. Les rapports %umains

ne sont plus conditionnés par l'espace ; en revanc%e, c'est le rapport au temps "ui est

modi+ié 1 / 8ous rencontrerons notre proc%ain dans des "uartiers numéri"ues oU l'espace

p%*si"ue n'interviendra pas et oU le temps jouera un rle tout di++érent 0, sinale

8ic%olas 8eroponte, d!s ?X?.

Le rapport au corps c%ane donc au #éné+ice de la constitution de l'identité virtuelle 1

on retrouve ici ce "ue David le 4reton nomme / l'adieu au corps 0.

Dre*+us, =u#ert L. n the Internet . 2EE?XE oir sur la &B du site 1 _%ttp1WWcccli#.orW+a"sWebCards.%tml` Consulté le ?X mars 2EEX. Source 1 Silv!re Mercier via son

#lo 4i#l io#session _%ttp1WW.#i#lio#session.net , / Les usaers numéri"ues ont aussi droit $ une carte de #i#l iot%!"ue[ 0 ? mars 2EEX.

X? 8ic%olas 8eroponte, L&Homme numérique, ?.



http://ccclib.org/faqs/e_Cards.html

http://www.bibliobsession.net/










.. Le service avant tout

Si les collections et les espaces sont remis en cause dans leur matérialité, ce "ui ressort

dans le rapport entre la #i#liot%!"ue et ses usaers, c'est la notion de service, "ui, lui,

peut se +aire $ distance et rester tr!s / réel 0 tout en passant par un mode / virtuel 0. n

rapport +inlandais de 2EE insiste 1 l'essentiel d'une #i#liot%!"ue %*#ride est "u'elle o++re

une assistanceX2. Les collections elles)m-mes sont repensées sous l'anle de l'acc!s, la

patrimonalisation et le stoc< sous l'anle du +lu3. / La notion de collection, au coeur de

notre s*st!me de ré+érence #i#liot%économi"ue, a implosé dans l'univers numéri"ue 0,

dit David &*monin, le directeur de l'in+ormation scienti+i"ue et des #i#liot%!"ues $

l'(HLX

Le développement de la #i#liot%!"ue $ distance remet en "uestion tout ce "ui +aisait de

cette institution un lieu particuli!rement présent et concret 1 livres, papier, ta#les et

c%aises, #Ytiment, rencontres et discussions de vive)voi3 entre pu#lic et #i#liot%écaires.

8e reste "ue le service "ui peut -tre rendu par une communication distante.

%#* Le r1ve d'une bibliothèque numérique universelle

./. Catalo:ues et métamoteurs

L'acc!s $ distance +ait voler éalement toutes les +ronti!res de la #i#liot%!"ue réelle, au

point "ue certains se prennent $ r-ver $ une #i#liot%!"ue virtuelle mondiale et planétaire.

La révolution a déj$ commencé avec les cataloues communs. Sur le portail du SD@C,

S*st!me niversitaire de Documentation, et cataloue commun développé par l'&4(S $

Montpellier, on peut +aire une rec%erc%e simultanée dans toutes les #i#liot%!"ues

universitaires +ranaises ; avec le Cataloue Collecti+ de rance 6CCr7, les collections

de la 4n et des #i#liot%!"ues municipales sont aussi recensées. Le portail T(L 6T%e(uropean Li#rar*7 permet de +aire une rec%erc%e dans les #i#liot%!"ues nationales

européennes, tandis "ue le projet de :orldCat vise $ proposer un cataloue mondial. (n

élarissant $ c%a"ue +ois le c%amp, et déversant les données d'un cataloue vers un autre

6le CCr et :orldCat réutilisant en réalité le cataloue du Sudoc pour leur rec%erc%e

dans les 4 +ranaises7, ce sont, $ terme, toutes les #i#liot%!"ues du monde réunies en

une seule par l'entrée d'un cataloue uni"ue.

X2 Cité par Gilles N#oli, dans / Les trois Yes de la #i#liot%!"ue %*#ride 0, op. Cit.X Cité par Géraldine 4arron, / De =*Li+e $ Second Li+e 1 la 4, une #i#liot%!"ue %*#ride au présent 0 4i#liot%!"ue6s7, nVF,

décem#re 2EE, p. ?R

&LL( )errine * DC+ -* mémoire d'étude * mars $$% 0$





Les entreprises privées +ont de m-me 1 Li#rar*T%in, mais surtout Goole 4oo<s, "ui

propose une dou#le localisation d'un livre, $ la +ois dans les #i#liot%!"ues et dans les

li#rairies proc%es de c%e soi. Goole 4oo<s 6ou Goole Sc%olar pour les articles

scienti+i"ues7 sem#le -tre ici le point d'entrée +inal 1 en e++et, pour localiser un ouvrae

dans une #i#liot%!"ue, il renvoie $ :orldCat. @n va vers l'o#jecti+ "ui est +inalement

celui de Goole "uand il se lance dans son entreprise de numérisation massive de livres 1

un point d'entrée uni"ue pour toute l'in+ormation du monde...XR

./. +ibliothèques 5 vocation internationale

&u)del$ des cataloues, ce sont les livres eu3)m-mes "ui a++luent en te3te intéral sur le

e#. Le r-ve d'une #i#liot%!"ue numéri"ue universelle, tel "u'il a été lancé par le projetGuten#er et repris par Goole, se retrouve aussi dans des réalisations d'institutions.

&vec la ma"uette d'(uropeana, c'est une vision européenne "ui est priviléiée 1 des

collections des #i#liot%!"ues et des arc%ives de l'(urope enti!re, dans diverses lanues,

sont mises en line sur un seul portail. Du cté américain, la #i#liot%!"ue du Conr!s

propose aussi sa / :orld Diital Li#rar* 0, projet suivi par l'8(SC@ et par l'L&. Ce

projet se présente comme poussé par une volonté d'ouverture au monde, et de partae

international entre civilisations et individus 1 / t%e o#jectives o+ t%e :orld Diital

Li#rar* are to promote international and inter)cultural understandin and aareness,

provide resources to educators, e3pand non)(nlis% and non):estern content on t%e

nternet, and to contri#ute to sc%olarl* researc%. 0X C'est dans cette m-me perspective

idéoloi"ue "ue se place la C%ildren nternational Diital Li#rar*, destinée au3 en+ants 1

on imaine un monde oU les en+ants, en consultant les livres de leurs conén!res $

l'autre #out de la terre, apprendront la tolérance et la diversité des pensées.

Du cté des #i#liot%!"ue universitaires, des projets plus réionau3 émerent, par le #iais

des / universités numéri"ues 0 1 on va di++user par e3emple des contenus en plusieurs

lanues pour +avoriser l9émerence d9un patrimoine commun autour de la Méditerranée,

comme Med8et', l' université euro)méditérranéenne $ ciel ouvertXF. Le respect d'un

é"uili#re 8ordWSud est éalement une pro#lémati"ue "ue l 'on retrouve.

este, incontourna#le depuis 4a#el, la limite de la lanue 1 le pu#lic international ainsi

appelé $ partaer la diversité de ses cultures est)il un pu#lic anlop%oneQ Le +ait "ue la

XR Goole justi+ie en e++et son projet Goole Hrint par sa mission / d'oraniser l'in+ormation du monde, ,la rendre accessi#le etutile $ tout l'univers 0. Cité par Laurence Santantonios, / Goole 1 "ui a peur du rand numérisateurQ 0, Li$res>Hebdo nVXX, ?? +évrier 2EE

X _%ttp1WW.orlddiitalli#rar*.orWprojectWenlis%Wa#outW Consulté le ?X mars 2EEX.XF Site e# _%ttp1WW.mednetu.comW Consulté le ? mars 2EEX



http://www.worlddigitallibrary.org/project/english/about/

http://www.mednetu.com/










version / démo 0 d'(uropeana, "ue les usaers sont invités $ tester en ce moment, soit

e3culsivement en anlais 6pour l'instant7 n'est pas anodin...X

* .n divorce à l'hori2on)

a)t)on vers une séparation de plus en plus nette entre, d'un cté, des espaces de travail

p%*si"ues multiples, mis $ disposition du pu#lic $ pro3imité de son lieu d'%a#itation ou

de travail, et de l'autre, de iantes"ues centres de ressources virtuellesQ aut)il

continuer $ construire de vérita#les #i#liot%!"ues, ou plutt des espaces d'étude et de

rencontre, oU les ressources seront accessoiresQ

*# Révision des notions de proximité et de distance

/.. Les limites de la proAimité traditionnelle 4 proAimitéph>sique et distance socioEculturelle

La #i#liot%!"ue est vécue comme un lieu de pro3imité étroite 1 / en e++et aucune

institution culturelle n9entretient des liens aussi +orts et aussi permanents avec une telle

diversité d9usaers, de tous Yes et de toutes conditions socioculturelles, et n9irriue $ ce

point le territoire, jus"ue dans les #anlieues, voire les campanes les plus dés%éritées,s9approc%ant ainsi au plus pr!s d9un vérita#le idéal de démocratisation 0, rappelle

Hatric< 4ain $ propos des #i#liot%!"ues municipales et départementales. Dans le cas

des #i#liot%!"ues universitaires, c'est le réseau des #i#liot%!"ues de la#oratoires et

d' insérés dans les SCD, mais toujours dans la rec%erc%e d'un rapport étroit avec les

c%erc%eurs, "ui est invo"ué.

Cela se traduit, en termes d'aménaement du territoire, par la construction de

nom#reuses #i#liot%!"ues p%*si"ues, de toute taille. Dans le cas de la lecture pu#li"ue,

un idéal de XEEm ma3imum entre la #i#liot%!"ue et le lieu d'%a#itation ou de travail de

l'usaer est mis en avantXX. M-me si ce c%i++re est reconnu comme idéaliste, un s*st!me

de maillae des territoires ur#ain 6é"uipements de "uartier7 et rural 6/ ruc%es 0, 4DH7

permet d'approc%er une plus rande pro3imité p%*si"ue. Les #i#liot%!"ues sont ainsi

/ des o#jets dans l9aménaement d9un territoire tout autant "ue des vecteurs. 0X

X _%ttp1WW.europeana.euW`. Consulté le ?X mars 2EEX. Le projet de ce site est piloté au3 Ha*s)4as par T(L.XX Stép%ane :a%nic% et Ives &li3 soulinent dans le compte)rendu d'une en"u-te de pu#lics parisienne "u' / au)del$ de XEE

m!tres de distance séparant la #i#liot%!"uedu domicile, le nom#re d9inscrits diminue, passant de de déclaration $ 2. 0 . &rticle / ne +amiliarité distante 1 (n"u-te sur le pu#lic des #i#liot%!"ues municipales parisiennes 0, 9 , 2EER, nV 2, p.F2) ]en line^ _%ttp1W W##+ .enssi# .+r` Consu lté le ? mars 2EEX

X Davaud, Simon, / 4i#liot%!"ues et territoires 0, op. Cit.



http://www.europeana.eu/







/.. L'ubiquité, nouvelle proAimité

Mais cette rec%erc%e de la pro3imité p%*si"ue $ tout pri3 est en partie remise en cause

par le #esoin de distance, voire d'anon*mat, assumé par un certain pu#lic. Dans une

étude sur les pu#lics adolescents des #i#liot%!"ues municipales, C%ristop%e (vans +ait

remar"uer "ue / la pro3imité 6...7 n9est pas s*stémati"uement positive et la distance

n9est pas +atalement néative 1 pour ne donner "u9un e3emple, la distance est par+ois

salutaire dans la mesure oU elle permet de prendre du recul, d9em#rasser plus lare ; elle

est suscepti#le éalement d9-tre emplo*ée pour décrire une attitude d9évitement par

rapport $ une o++re culturelle, ce "ui, en soi, n9est pas nécessairement néati+ 6...7. 0E

La prise en compte des usaes et codes relationnels de ce enre de pu#lic devient

inévita#le par consé"uent pour dé+inir de nouvelles +ormes de pro3imité / $ distance 0 ;

et les nouvelles tec%noloies permettent, en a#roeant les distances spatiales, de mettre

en place des relations entre #i#liot%écaire et usaers "ui arantissent $ la +ois l'anon*mat

et une certaine pro3imité. (n e++et, si usaers, documents et #i#liot%écaires / virtuels 0

peuvent se trouver en m-me temps en plusieurs endroits, sous plusieurs +ormes, ce n'est

plus l'espace "ui deviendra la cle+ des nouveau3 rapports de communication, mais le

temps. L'aménaement non plus de l'espace, mais du temps et des %oraires devient

indispensa#le 1 / de nom#reu3 socioloues mettent en évidence les e++ets pervers de lariidité de l'oranisation du temps, des temps, rappelle Ga#riel Dupu*. Les %eures de

travail, les %oraires d'ouverture et de +ermeture des services pu#lics ou des commerces,

les pointes de circulation, tout cela rend la vie ur#aine insupporta#le $ certains, péni#le

pour la plupart. 0 l propose alors / tout simplement d'utiliser le réseau nternet pour

aménaer l'espace)temps ur#ain. @n pourrait résumer cette action par un sloan 1

/ +ermer les uic%ets et ouvrir les portails 0?

C'est le temps de disponi#ilité des ressources pour l'usaer sur le portail de la #i#liot%!"ue, ainsi la vitesse de réaction du #i#liot%écaire au3 demandes émises sur ce

site e#, "ui va alors devenir la cle+ du nouveau service de pro3imité assuré par les

#i#liot%!"ues.

E (vans, C%ristop%e, / Distances et pro3imités en section jeunesse 0, 9 , 2EER, nV 2, p.X2)XX ]en line^ _%ttp1WW##+.enssi#.+r`Consulté le ? novem#re 2EE

? Ga#riel Dupu*, Internet, géographie d&un réseau . 2EE2 , p. ?E)??

&LL( )errine * DC+ -* mémoire d'étude * mars $$% 0/





*#% La bibliothèque ph,sique et sa communauté locale

/.. FautEil encore construire des bibliothèques?

O l'%eure de la consultation $ distance, on peut s'interroer sur la pertinence de la

#i#liot%!"ue comme lieu p%*si"ue 1 en e++et, ce n'est pas les o#jets eu3)m-mes "ui

attirent le pu#lic tant "ue les idées portées par ces o#jets, les livres, soulinent Jo++re*

Homerant et Gar* Marc%ionini2 1 / unli<e museums, it is seldom t%e materials in

li#raries t%at attract people #ut rat%er t%e ideas carried #* t%e materials, t%e conceptual

structures t%at support access, and t%e communit* o+ sta<e%olders %o use t%e li#rar*. 0

La #i#liot%!"ue serait donc un concept avant d'-tre un lieu, et ce serait $ cause des

livres, des diverses ressources d'in+ormation et des personnes, "ui occupent de l'espace

p%*si"ue, "ue les #i#liot%!"ues auraient mis en place des ensem#les de #Ytiments, salles

de lecture et espaces divers dans les"uels ceu3)ci pourraient se retrouver. La

#i#liot%!"ue p%*si"ue ne serait "u'une mani+estation de la #i#liot%!"ue idéelle. &vec

l'internet, la #i#liot%!"ue comme lieu est donc remise en cause, ce "ui e3pli"ue "ue le

spectre des #i#liot%!"ue déserte %ante les #i#liot%écaires de tous pa*s depuis les années

2EEE.

Mais le / lieu 0 est plus "u'un espace p%*si"ue, sinalent Je++re* Homerant et Gar*Marc%ionini 1 dé+ini par des +onctions et des communautés, il représente un état d'esprit.

ls évo"uent une continuité entre l'endroit p%*si"ue et le concept 1 / t%is p%*sical)

conceptual continuum parallels %at e mean #* li#raries 5 places t%at marr* p%*sical

space it% intellectual space, to lin< people to ideas and to eac% ot%er. 0. Cette

convivialité est ce "ui pousse aujourd'%ui nom#re de #i#liot%écaires $ récuser la

nécessité d'un +rein $ la construction de nouvelles #i#liot%!"ues 1 lieu3 de socia#ilisation

et d'étude, sinon centres de ressources, les #i#liot%!"ues / en dur 0 ont encore un rlecapital $ jouer. &insi, dans son compte)rendu de l'en"u-te réalisée par le C(D@C sur la

+ré"uentation des #i#liot%!"ues municipales $ l'%eure de l'internet, 4runo Maresca

souline "u'entre ? et 2EE, durant cette m-me période oU l'internet s'est imposé

comme mo*en de communication priviléié en rance, le volume de +ré"uentation des

4M a aumenté de R?R. ne nouvelle catéorie d'usaers non)inscrits, les

2 Je++re* Homerant et Gar* Marc%ionini, T%e Diital Li#rar* as Hlace. ournal o 3ocumen tat ion. 2EE, F6R7 pp E). Scot t Car lson , / T%e Deser ted Li#rar* 0 , T%e C%ron ic le o+ =i%er (ducat ion , ?F novem#re 2EE?.

_%ttp1WWc%ronicle.comW+reeWvRXWi?2W?2aEE?.%tm` ; Claude Hoissenot, Denser la réquen tation des bibl iothèques - l&heured&Internet, 2006 . <rchi$e5ic , 2WEW2EEF. ]en line^ _%ttp1WWarc%ivesic.ccsd.cnrs.+rW` Consulté le ? décem#re 2EE.

R 4runo Maresca, p. 22



http://chronicle.com/free/v48/i12/12a03501.htm

http://archivesic.ccsd.cnrs.fr/index.php?halsid=54d173e9c4a5ae794890ac5a1d97230d&action_todo=search&s_type=simple





http://archivesic.ccsd.cnrs.fr/

























/ séjourneurs 0, "ui utilisent la #i#liot%!"ue e3clusivement comme lieu de travail et de

rencontre, et non plus pour en consulter les ressources, est alors mise au jour. Le mod!le

de la / médiat%!"ue 0 est alors con+orté, "ui correspondrait davantae $ ces nouveau3

usaes, en proposant davantae de con+ort, en permettant la li#re)circulation dans des

#Ytiments plus ouverts, et en développant une politi"ue d'animation +orte, +acteur de

positionnement culturel et d'a++luence des pu#lics.

/.. Des b9timents de plus en plus élaborés

Harado3alement, alors "ue la #i#liot%!"ue virtuelle $ distance se développe, les

e3iences arc%itecturales lors de la construction d'une #i#liot%!"ue p%*si"ue sont plus

+ortes "ue jamais. Le projet d'évaluation des #i#liot%!"ues L4B&L liste lesconditions d'aptitude de la #i#liot%!"ue d'étude 1 il +aut "ue le lieu +acilite le travail au

calme, "u'il puisse -tre un %avre de tran"uillité et de solitude, permette la méditation et

la création, soit con+orta#le et attracti+, et ce dans un conte3te propice $ la ré+le3ionF.

(n parall!le, $ la +in des années ?E, on e3ie des nouvelles #i#liot%!"ues municipales

$ vocation réionale "u'elles soient / conues comme des p%ares, des points de rep!re de

toute l'alomération, des lieu3 de désir m-me, désir de socia#ilité, de convivialité. 0

S'impose une volonté d'ouverture sur la ville, "ue l'on retrouve avec le c%oi3 +ré"uent de

la transparence 6vitrae7 des #Ytiments, le c%oi3 d'emplacements au coeur des circuits de

passae de la population. Comment concilier toutes ces e3iences, par+ois

contradictoires 1 solitude et socia#ilité, silence et convivialitéQ C'est souvent par la

diversi+ication des espaces "ue l'on réussit un tel é"uili#re.

La #i#liot%!"ue de otterdam devient la vitrine et l'avant)arde de cette nouvelle

conception de la #i#liot%!"ue comme lieu de vie, lieu de séjour. La estion des espaces

* est repensée pour remettre au centre non plus les collections, mais le pu#lic, par le

#iais de salles de lecture et de travail, mais encore par des lieu3 conviviau3 oU l'on peut

s'installer pour #oire un ca+é. Les c%oi3 d'éclairae et de mo#ilier sont particuli!rement

soinés pour "ue c%a"ue usaer * trouve l9am#iance "u9il rec%erc%e. Des espaces

particuliers peuvent -tre aménaés pour certaines catéories de pu#lics, comme les

adolescents par e3emple. &insi, $ la Hu#lic Li#rar* de Los &neles, un st*le tr!s

surprenant est adopté pour certaines salles 1 couleurs tr!s vives, énorme télévision et

pro+onds canapés, dis"ues, postes in+ormati"ues... Hour ranoise Gaudet et Claudine

ouet, ranois, La 4 rande mutat ion des bib liothèques municipale s, p. R?F Je++re* Homerant et Gar* Marc%ionini, op. Cit. oir le concept des dea Stores au o*aume)ni, évo"ué dans Li$res>Hebdo nVF? en 2EE






Lié#er, l'espace / mae et Son 0 de la Saint Josep% Count* pu#lic li#rar*, évo"ue "uant

$ lui l9aspect d9une discot%!"ue, au sens de #oZte de nuit. X

M-me dans les #i#liot%!"ues universitaires, la conception de l9aménaement en espaces

diversi+iés, pour travailler seul ou $ plusieurs, ou encore se détendre, rearder un +ilm,

sont envisaés. L'est%éti"ue du mo#ilier n'est plus considérée comme accessoire ; on

c%erc%e $ / recréer l9atmosp%!re des lieu3 oU les étudiants aiment $ se retrouver 1

li#rairies, #istrots, ou simplement c%e soi 0. La #i#liot%!"ue s'assume alors comme

l'un des / troisi!mes lieu3 0 dé+inis en ? par le socioloue a* @lden#ur "ui, entre

le lieu de travail et le lieu d'%a#itation, permettent le rassem#lement social d'individus.

*#* La bibliothèque numérique et ses communautésvirtuelles / une + déterritorialisation - en vue)

Si les #i#liot%!"ues virtuelles sont incapa#les de remplir certaines +onctions de la

#i#liot%!"ue p%*si"ue, en tant "u'espace p%*si"ue, elles peuvent néanmoins proposer

des +onctions au)del$ de ce "ue la #i#liot%!"ue p%*si"ue, en tant "u'espace coniti+, peut

o++rir. Les pu#lics, la +orme)m-me de la #i#liot%!"ue sont alors $ repenser enti!rement.

/./. Communautés virtuelles et réseauA

Si la #i#liot%!"ue p%*si"ue s'e3prime par rapport $ un territoire donné, c'est par rapport

$ un réseau "ue la #i#liot%!"ue virtuelle se dé+init. Le pu#lic "u'elle vise est alors

totalement di++érent 1 on peut imainer "ue les communautés de pu#lics "ui utiliseront

les #i#liot%!"ues virtuelles du +utur seront des communautés virtuelles, des réseau3 de

personnes réparties dans des ones éorap%i"ues tr!s di++érentes. %einold, dans son

ouvrae +ondateur sur les communautés virtuelles, les dé+init comme des

/ reroupements socioculturels "ui émerent du éseau ]l'ensem#le des réseau3d'ordinateurs interconnectés^, lors"u'un nom#re su++isant d'individus participent ]au3^

discussions pu#li"ues ]des +orums, des #los^ pendant asse de temps en * mettant

su++isamment de coeur pour "ue des réseau3 de relations %umaines se tissent au sein du

c*#erespace. 0?EE Ces communautés se constituent sans contrainte de temps ni d'espace.

(lles ne sont pas #asées sur le voisinae p%*si"ue ou la pro3imité éorap%i"ue, mais

X ranoise Gaudet, Claudine Lié#er, / L9&méri"ue $ votre porte 0, 9 , 2EE2, nV F, p. E) ]en line^ _%ttp1WW##+.enssi#.+r`Consulté le ?? mars 2EEX

@lden#ur, a*, he 4reat 4ood Dlace+ ?aes, ?oee 5hops, ooMstores, ars, Hair 5alons, and ther Hangouts at the Heart o a ?ommunit, 8e Ior< ?, p. ?F.?EE %einold, Les ?ommunautés $irtuelles, Haris ?

&LL( )errine * DC+ -* mémoire d'étude * mars $$% 0-





sur les connivences intellectuelles, sur le rapproc%ement de centres d'intér-t communs.

H%ilippe Buéau les décrit comme / +luides, métap%ori"ues, ]rapproc%ant^ les personnes

intéressées par le li#re partae des idées et des in+ormations, dans les domaines les plus

divers. Ceu3 "ui * participent tissent des liens a++ecti+s ou pro+essionnels, ils éc%anent,

colla#orent et s'entraident. ls #Ytissent des complicités actives, #ien / réelles 0, $

travers d'innom#ra#les éc%anes virtuels. 0?E? Les communautés peuvent -tre alors

considérées comme les nouveau3 territoires de l'internet, les %ériti!res directes des

territoires éorap%i"ues et politi"ues d'aujourd'%ui. La notion de communauté est en

e++et pro+ondément inscrite dans l'%istoire de l'internet depuis sa création 1 la culture des

premiers hacMers des années ?FE est déj$ celle des communautés virtuelles. Celles)ci se

développent dans les années ?E $ partir des salons de discussions C, des listes dedi++usion par mail et des +orums t%émati"ues. Le territoire virtuel, en tant "ue one

d'éc%anes %umains orainisés, est avant tout une / one de solidarité 0 mar"uée par la

participation et la dé%iérarc%isation. L'e3emple le plus connu est celui du / territoire du

loiciel li#re 0?E2, la communauté des utilisateurs de Linu3.

&nsi les 8TC permettent l'apparence de nouvelles +ormes de socia#ilité, a++ranc%ies des

contraintes p%*si"ues. C'est le mode communautaire, #Yti sur une oranisation en réseau

mais, au)del$ du simple réseau, structurant les relations sociales par le #iais d'unsentiment d'appartenance. (n m-me temps, la +orce de la communauté virtuelle, c'est

"u'elle reste souple et "u'on ne se sent pas prisonnier de cette appartenance 1 / l'intér-t

"ue suscitent ces o++res nouvelles n'est)il pas révélateur d'une vacance des rapports

sociau3 de pro3imité et d'une demande latente de relations sans contrainte ni

d'appartenance sociale ni de pro3imité spatiale, ni de respect des conventions, ni

d'attentes de la disponi#ilité de l'autre ]...^Q 0 s'interroe Kavier Hiolle?E.

Cette e3plosion des communautés virtuelles n'est pas $ cantonner au3 sites de réseau3

sociau3, tels "ue ace#oo< ou M*Space, ni au3 communautés de #loueurs réunis en

/ #loosp%!res 0. Les #i#liot%!"ues peuvent aussi s'* retrouver... &insi, partant de la

#ase du / éseau 0 6"ui inclut tous les internautes7, une #i#liot%!"ue numéri"ue +ait

surir, par le reroupement de ses usaers distants, une communauté virtuelle. La

#i#liot%!"ue de 8e Ior< assume son ouverture $ l'ensem#le du éseau / it's ever*one

universit* 0?ER, proclame)t)elle. Si le pu#lic potentiel s'élarit donc $ tout lecteur

?E? #idem, pré+ace.?E2 Me%di G%arsalla%, in <rchimag , +évrier 2EE 1 / nternet et territoire, un parado3e apparent 0?E Kavier Hiolle, in @I? et t err ito ires , p. ???ER Touitou, Cécile, / Les portails e# des #i#liot%!"ues pu#li"ues américaines 0 op. Cit.






disposant d'un ordinateur et d'une conne3ion nternet, une communauté d'usae va

pourtant émerer 1 on retrouve ces communautés tout aussi #ien dans le +onctionnement

de sites tels "ue Paiee# ou &maon?E 6oU le sentiment d'appartenance, m-me

minimal, $ une communauté de lecteurs est suscité par des services du enre / les

lecteurs de ce livre ont aussi ac%eté 07, "ue dans la ma"uette d'(uropeana présentée en

mars 2EE par la 4n, oU les lecteurs de la #i#liot%!"ue virtuelle étaient invités $ créer

des / roupes 0.

Les premi!res énérations de communautés virtuelles étaient #asées sur l'écrit. Mais

déj$ apparaissent les communautés de / clones 0, et l'on peut désormais circuler dans les

réseau3 en empruntant des apparences virtuelles réalistes ou imainaires. (n e++et, il est

+rappant de constater "ue ces communautés virtuelles, malré des codes au départ tr!sdi++érents de ceu3 de relations de $isu, c%erc%ent $ imiter le territoire p%*si"ue et la vie

réelle 1 l'e3emple le plus +rappant étant l'univers de Second Li+e, oU l'on retrouve, sous

+orme de pi3els, des #i#liot%!"ues en D, d'arc%itecture +antaisiste certes, mais "ui

ressem#lent tout de m-me $ des #Ytiments?EF. &insi, m-me les environnements virtuels,

selon leur conception, peuvent -tre considérés comme plus ou moins / con+orta#les 0 ou

attracti+s.

/./. Bn nouveau :enre de bibliothèque?

La #i#liot%!"ue virtuelle est en soi une antinomie, souline Jean)Claude Guédon. ne

#i#liot%!"ue est +aite de livres, ce "ui n'a rien $ voir avec l'assem#lae de documents

numéri"ues sur un serveur, dans une #ase de données. Ce "ui nous m!ne $ poser la

"uestion, avec Domini"ue La%ar*?E de savoir si nous avons $ +aire avec la partie

numéri"ue de la #i#liot%!"ue %*#ride $ une / simple e3tension numéri"ue de la

#i#liot%!"ue, "ui demeurerait inc%anée dans ses principes 0, ou #ien $ un nouveau

enre de #i#liot%!"ue, "u'il +audrait repenser enti!rement.

Dans leur article sur la #i#liot%!"ue virtuelle comme lieu, Je++re* Homerant et Gar*

Marc%ionini émettent le postulat "ue les #i#liot%!"ues p%*si"ue et numéri"ue se

con+ondent dans les idées "u'elles +ont surir par leurs documents, postulat "ue l'on

?E =ttp1WW.aiee#.+r ; %ttp1WW.amaon.+r Consultés le ? mars 2EEX?EF @n peut visiter en particulier la nouvelle #i#liot%!"ue +rancop%one, suspendue en %auteur dans le / ciel 0 au)dessus de

l'ancienne _%ttp1WWslurl.comWsecondli+eW(#eople3WRW2EEW?2RW`; ou le e+erence Des< $ l'accueil de l'nternationaln+ormation sland, "ui imite les #an"ues d'accueil réelles _secondli+e 1 n+ormation sland, ??)2)`. Consultés le 2mars 2EEX.

?E Domini"ue La%ar*, / La #i#liot%!"ue %*#rideQ @ui, mais... 0, @p. Cit.

&LL( )errine * DC+ -* mémoire d'étude * mars $$% 0%


http://www.zazieweb.fr/

http://www.amazon.fr/










retrouve en "uel"ue sorte dans le projet des 4 ?EX. (n revanc%e, par la +orme de

mani+estation d'une m-me oeuvre, ou d'une m-me idée, #i#liot%!"ues p%*si"ue et

virtuelle ne vont pas impli"uer les m-mes comportements en mati!re de sélection, de

conservation, d'acc!s ou d'usae des lecteurs.

Hatric< 4ain insiste sur le +ait "ue / la révolution numéri"ue n'est pas de nature

miméti"ue ; 6...7 $ la notion de savoir constitué, d'enc*clopédie et de transmission par

di++usion, propre $ la culture du livre, les réseau3 numéri"ues su#stituent l'e3périence

d'une connaissance +onci!rement relative "ui se transmet en se partaeant et en se

trans+ormant. 0 &insi, l'avenir des #i#liot%!"ues passerait par une / oranisation

d*nami"ue et non plus stati"ue de l'in+ormation. 0 ?E éis De#ra* +ait remar"uer "ue

/ nos outils intellectuels sont en retard sur les outils tec%ni"ues "ue nous avons créés. La #i#liot%!"ue numéri"ue n'est pas une simple #i#liot%!"ue numérisée, un éni!me virae

dans le mode de lecture et de di++usion, c'est un c%anement de nos s*st!mes de pensée

et de mémoire. 0??E

@n retrouve cette di++érence de conception dans l' / arc%itecture 0 des #i#liot%!"ues

p%*si"ue et numéri"ue 1 cette derni!re a, pour l'oranisation des collections, une

arc%itecture / aplatie 0, sur le mod!le des #ases de données, tandis "ue les

classi+ications Dee* et CD renvoient $ une arc%itecture plus %iérarc%isée, par t%!meset sous)t%!mes. @n retrouve cette di++érence dans l'inde3ation 1 le s*st!me des autorités

de ameau o#lie $ se plier $ des préséances strictes, tandis "ue les / tas 0, mots)cle+s

volants en voue dans le e# sémanti"ue n'ont aucune esp!ce de %iérarc%ie entre eu3.

Cela est df $ une rande souplesse de l'arc%itecture virtuelle 1 tandis "ue la #i#liot%!"ue

p%*si"ue est prisonni!re des c%oi3 de construction ou de classement "ui ont été +aits lors

de sa conception, pour une #i#liot%!"ue virtuelle, il est tr!s +acile de créer, supprimer ou

modi+ier des / espaces 0, ou de nouvelles voies d'acc!s. Cette présentation tr!s souple et

%oriontale des espaces comme des données peut donner l'impression d'un rand

désordre ; mais comme le dit Mic%el Melot1 / le vrac est l$, trouvons les mo*ens de

naviuer sans idée préconues, sans en -tre e++ra*é. 0???

?EX Les 9unc tional Requirements or ibliograph ic Records , 4, mettent en avant un cataloae par oeuvres, e3pressions etnon plus seulement par mani+estations 6documents7 ou items 6e3emplaires7. oir pour une présentation rapide du conceptl'article de :i<ipédia _%ttp1WW+r.i<ipedia.orWi<iW4` Consulté le ? mars 2EEX.

?E Hatric< 4ain, cité par Laurence Santantonios, in / 4i#liot%!"ue numéri"ue 1 comment +aut)il l'oraniserQ 0 in Li$res>HebdonVF2, p. X2)X, vendredi F ja nvier 2EEF.

??E #idem, p. X2??? #idem, p. X



http://fr.wikipedia.org/wiki/FRBR







&insi, #i#liot%!"ues p%*si"ue et virtuelle peuvent apparaZtre comme deu3 ensem#les de

ressources tr!s di++érents, l'une perdant peu $ peu ce rle de centre ressources pour en

revanc%e ar#orer une imae de lieu d'étude, de rencontre et de socia#ilité randissante,

tandis "ue l'autre deviendrait la source priviléiée des usaers en mal d'in+ormation

rapide et compl!te. O mesure "ue la #i#liot%!"ue numéri"ue et les ressources en line se

développent, la #i#liot%!"ue p%*si"ue devient un endroit oU l'on se rend en dernier

ressort, pour e++ectuer une rec%erc%e. @n peut pointer, pour c%acune, avantaes et

inconvénients 1 une #i#liot%!"ue p%*si"ue est certes dépendante et prisonni!re de sa

matérialité, mais une #i#liot%!"ue numéri"ue est prisonni!re de ses caractéristi"ues

tec%noloi"ues 6son +ormat, par e3emple, mais aussi l'énerie dont on a #esoin pour

+aire +onctionner les outils de lecture... le livre électroni"ue étant pour l'instant,contrairement au papier, soumis $ des contraintes de rec%arement de #atterie7. Heut)on

vraiment a#andonner la #i#liot%!"ue p%*si"ue au pro+it d'une #i#liot%!"ue enti!rement

virtuelleQ Heut)on imainer, $ lon terme, une dématérialisation "uasi)compl!te des

collections des #i#liot%!"ues, et des rapports entre #i#liot%écaires et usaersQ Si un

service enti!rement dématérialisé peut rester un vérita#le service de pro3imité, reste $

l'imainer ; mais les incertitudes actuelles nous o#lient $ considérer la persistance du

territoire, du moins $ court et mo*en terme 1 la #i#liot%!"ue %*#ride pourrait ainsi jouerdes prolonations...





)artie / 4 ers le maintien d'une bibliothèque h>bride

Partie % : &ers le maintien d'une bibliothèque

hbride

/ J'ai envie de citer le personnae du prince, dans Le

4uépard , $ "ui Lampedusa +ait dire "u' / il +aut tout

c%aner pour "ue rien ne c%ane 0. l est certain "ue les

nouvelles tec%noloies, mais aussi l 'évolution des

prati"ues cul turelles dans leur ensem#le, nous

con+rontent $ une mutation pro+onde. Cependant, je

crois "ue les randes missions des #i#liot%!"ues 6...7 ne

vont pas +ondamentalement c%aner, mais plutt se

trans+ormer de l'intérieur, se métamorp%oser. Buoi de

plus ent%ous iasmantQ 0??2

3uelle continuité entre bibliothèque à distance etbibliothèque sur place)

# Les incertitudes de l'avenir

.. uelles pratiques de lecture et d'apprentissa:e?

1.1.1.1 Résistances du codex

Si l'on suppose "ue la #i#liot%!"ue %*#ride peut se maintenir sous une +orme ou sous

une autre, il reste encore $ dé+inir sa place dans la société de l'in+ormation, ses domaines

d'intervention, et la +aon dont on peut continuer $ lier les c%amps de l'in+ormation et de

la culture numéri"ue avec les mani+estations culturelles plus classi"ues. / &utrement dit,+ace $ l9enjeu de la pro3imité, les #i#liot%!"ues se doivent de ré+léc%ir, une +ois de plus,

$ leur +inalité 0, rappelle Hatric< 4ain. Mais si les #i#liot%écaires ne sont alors plus

considérés "ue comme ardiens du patrimoine papier, l'évolution des usaes et des

supports de la lecture, de la rec%erc%e documentaire, de l'écriture doit alors -tre

envisaée pour pouvoir prendre les #onnes directions de travail.

La / révolution numéri"ue 0 invite en e++et $ une rande prudence 1 si l'on sait "ue

l'internet et le développement des +ormats numéri"ues trans+orme par essence les

??2 Hatric< 4ain, intervieé par Daniel Garcia, Li$res>Hebdo nVFR, p.






rapports au savoir, on ne peut dire si $ terme le livre et le papier tels "ue nous les

connaissons vont disparaZtre, ou #ien si une utilisation croisée des supports ne va pas

plutt perdurer. Les annonces répétées de la mort du livre, "ui n'advient toujours pas,

prouvent #ien "ue la / révolution 0 est plus comple3e et plus nuancée "u'on ne l'imaine

1 dans les années ?E, des scienti+i"ues prévo*aient déj$ ) tr!s sérieusement ) la mort

du papier pour l'an 2EEE [?? @utre l'intér-t du papier, support résistant, souple, plia#le,

altéra#le en cas de #esoin, peu onéreu3 et di++icile $ remplacer, #eaucoup soulinent par

ailleurs les avantaes du code3 pour la lecture 1 l'unité, la sta#ilité de l'oeuvre * est

arantie, tout comme la souplesse de consultation, la +acilité de maniement, la mo#ilité...

Le e# et la documentation électroni"ue se présentent en reard comme peu rassurants,

+ace $ un livre sacralisé et #éné+iciant de tout le prestie du passé. Mic%el Melot, dansl'ouvrae collecti+ 3emain, le li$re, précise clairement ces incertitudes 1 / sur la Toile,

tout est #eaucoup plus +lou 1 les oeuvres sont rarement sta#les, elles ne sont jamais

dé+initives ni compl!tes, en revanc%e elles peuvent -tre +acilement +ramentées ou

accessi#les de +aon aléatoire. @n se trouve en r!le énérale +ace $ un immense +onds

documentaire évanescent, composé de vérités partielles, réticulaires, transitoires,

évolutives, par le jeu de l'%*perte3te et de la réactualisation permanente des sources. O

la vérité +ermée et ac%evée du code3, identi+ia#le et dont l'auteur est seul responsa#le, au point "ue l'auteur et ses écri ts se con+ondent, se su#stitue le caract!re propositionnel et

%*pot%éti"ue des te3tes numéri"ues, non e3%austi+s mais cumulati+s, +avorisant les

emprunts, les détournements et les citations sauvaes. 0??R &insi, les #i#liot%!"ues "ui

ont une mission de conservation, et les C&DST en particulier, tirent la sonnette

d'alarme 1 dans un rapport rédié en décem#re 2EEF, les directeurs des C&DST

scienti+i"ues s'in"ui!tent de l'érosion continue des collections papier +ace au

développement de collections électroni"ues standardisées, "ui appauvrissent l'o++re.??

1.1.1.2 Le codex, simple avatar du texte électronique?

ace $ cette permanence du papier, on peut donc retourner la "uestion et supposer son

cté incontourna#le comme une consé"uence, parmi d'autres, du te3te électroni"ue.

&pr!s tout, si l'in+ormati"ue avait e3isté avant le papier, inventer l'imprimerie $ sa suite

se serait tr!s vite révélé indispensa#le... Le code3 papier pourrait donc su#sister comme

??8orman D. Stevens, / La 4i#liot%!"ue tout électroni"ue 0, 9 , 2EEF, nV R, p. R2)RX ]en line^ _%ttp1WW##+.enssi#.+r`Consulté le 22 mars 2EEX??R Mic%el Melot. Hascal Lardellier. 3emain, le Li$re. p. ?E?? Géraldine 4arron, ibliothèque7s8, nVF, décem#re 2EE, p. ?






un simple avatar, parmi d'autres, du te3te électroni"ue. La ne du maaine @eAsAeeM

du 2F novem#re 2EE relativise ainsi la révolution en cours 1 / 4oo<s &ren't Dead

6T%e*'re just oin diital7. 0 Le code3 n'est pas un support incontourna#le 1 durant

l'&nti"uité, n'a)t)il pas coe3isté durant des années avec le volumenQ Les asiati"ues ont

"uant $ eu3 leur propre support de lecture 1 / le pli en accordéon "ui, sans revenir $

l'inconsistance du rouleau, permet au te3te et au3 imaes de +lotter d'une +euille $ l'autre,

leur convient mieu3 0, rappelle Mic%el Melot??F. Mais tout numéri"ue "u'il soit, le

messae a toujours #esoin d'un support matériel pour e3ister 1 de la ta#lette d'arile $

l'écran, en passant par le pap*rus, le papier et la #ande manéti"ue, on retrouve toujours

cette contrainte. Hour ce "ui est de l'étape de la création ou de l'écriture d'un messae, le

papier n'est déj$ plus indispensa#le 1 l'écriture se +ait déj$, pour #eaucoup, directement $ partir d'un ordinateur. La premi!re version d'un document produit aujourd'%ui est en

énéral sous +ormat numéri"ue, et certaines maisons d'éditions se sont déj$ lancées dans

un s*st!me d'impression $ la demande, a posteriori. Le s*st!me / je vends, puis

j'imprime 0 est déj$ en partie en place??.

L'o#jet)livre n'est donc pas remis en "uestion en tant "ue tel 1 il su#it plutt une

trans+ormation, une évolution. La lecture numéri"ue n'étant plus une activité péni#le

aujourd'%ui??X, ce ne sont pas les contraintes de tel ou tel support "ui sont alors en jeu,mais plutt nos %a#itudes et nos prati"ues de lecture, de rec%erc%e documentaire et

d'apprentissae. Certaines résistances de la lecture sur écran concernant le livre

électroni"ue ne pourraient)elles pas, au)del$ de l'aspect eronomi"ue, -tre interprétées

comme un malaise +ace $ la nouveauté, un re+us de trans+érer un acte de lecture,

pro+ondément ancré dans l9o#jet transactionnel et s*m#oli"ue "ue constitue le livre

imprimé, vers une +orme de parcours du te3te di++érenteQ??

.. Des pratiques nouvelles d'accès au savoir

&u)del$ de la lecture et du te3te, ce sont des prati"ues nouvelles d'acc!s au savoir "ui

sont en cause. Dans une société oU la culture tend $ se con+ondre avec le divertissement,

comment les #i#liot%!"ues peuvent)elles se positionnerQ &vec l'internet et les nouveau3

mo*ens de communication, ce sont aussi nos +aons de travailler, d'interair avec les

??F Mic%el Melot. Hascal Lardellier. @p. Cit. p. ?F?? éroni"ue =eurtematte, / L'imprimerie saisie par le numéri"ue 0, Livres)=e#do nV?, décem#re 2EE, p. R)X??X @livier (rtsc%eid, %ttp1WWmedias2E2X.cupo+tea.+rWQpF2 1 / la lecture numéri"ue n'est plus une activité péni#le aujourd'%ui 0?? &8 CIC>, &lain. / Les prati"ues de lecture +ace au numéri"ue 1 un +ait social total. 0 n <rchi$e5ic 2EE. ]en line^

_%ttp1WWarc%ivesic.ccsd.cnrs.+rWdocsWEEWEFW2WWHDWsicbEEEE?X.pd+` Consulté le 2E mars 2EEX.



http://medias2028.cupoftea.fr/?p=62

http://archivesic.ccsd.cnrs.fr/docs/00/06/25/93/PDF/sic_00001385.pdf










autres, "ui sont interroées. Les nouvelles énérations, "ue l'on appelle les / diital

natives 0, les en+ants du numéri"ue?2E 6par opposition au3 / diital immirant 0 "ui sont

nés dans un monde oU le numéri"ue n'enva%issait pas encore le "uotidien, et se sont

adaptés a posteriori7, mettent en cause par leurs comportements, les nouveau3 codes

sociau3, les rapports %umains plus traditionnels. &insi, un #i#liot%écaire américain relate

une anecdote étrane 1 recevant la "uestion d'un étudiant par messaerie instantanée sur

son écran d'ordinateur, il a pu constater en reardant l'adresse H de l'e3péditeur "ue

l'étudiant en "uestion se trouvait... juste $ cté de lui, dans la #i#liot%!"ue. L'anon*mat,

les appartenances $ des communautés sont des #esoins "ue l'on retrouve de +aon tr!s

+orte c%e les adolescents d'aujourd'%ui 1 mais s'ait)il seulement de codes relationnels et

culturels temporaires, liés $ leur statut d'adolescent, ou d'une lame de +ond plus pro+onde"ui se con+irmera $ l'Ye adulteQ?2?

@n s'interroe aussi sur la nouvelle répartition entre documentation et loisirs. Si dans les

#i#liot%!"ues municipales, il sem#le #ien "ue / la dimension récréative et de culture

énérale l'emporte sur la +onction documentaire 0?22, en #i#liot%!"ue universitaire, la

"uestion se pose aussi 1 les données de l'@#servatoire de la vie étudiante montrent "ue

c%e les étudiants la lecture de divertissement est plutt en pror!s alors "ue la lecture

studieuse de livres et de revues tend $ réresser.?2

(t les c%erc%eurs eu3 aussi adoptentde nouvelles mét%odes de travail, dédainant les sources d'in+ormation classi"ues au

pro+it de ressources plus +aciles d'acc!s?2R. Cependant, au)del$ du constat d'un

consumérisme croissant des prati"ues culturelles, on ne peut malré tout adopter de

position tranc%ée 1 la tendance la plus certaine "ue l'on peut entériner, c'est une

diversi+ication des usaes. La multiplicité des points d'acc!s au3 ressources, des +ormes

prises par un m-me service de la #i#liot%!"ue 6comme le service de ré+érence, par

e3emple7, reste, $ l'%eure d'aujourd'%ui, la réponse la plus vala#le "ue la #i#liot%!"ue

%*#ride puisse apporter +ace au3 incertitudes actuelles.

inalement, comme le su!re Domini"ue La%ar*, / ce n'est pas tant la #i#liot%!"ue "ui

s'%*#ride "ue l'ensem#le de la société, et la #i#liot%!"ue avec elle. 6...7 8ous ne sommes

pas seuls dans ce malstrom. Tous les intermédiaires traditionnels sont #ousculés 1

enseinants, journalistes, éditeurs, li#raires... jus"u'au3 médecins. La "uestion de la

?2E =oard %einold, / 8ati+s numéri"ues ou des raisons d9-tre optimistes ) T%e tools o+ cultural production in t%e %ands o+teens 5 reason +or optimism 0 Médiamorp%oses, nV2?, W2EE, pp. 2X)E?2? Hascal Lardellier, Le Douce e t la souri s+ enqu/te sur la cul ture numé rique des ados. Haris 1 a*ard, 2EEF?22 4runo Maresca, @p. Cit, p. 2?2 @livier Hostel)ina*, / Les étudiants lisent)ils encoreQ 0 L&Histoire , nV?2, sept. 2EEF, p. ?)X2?2R esearc%ers'... @p. Cit






#i#liot%!"ue n'est "u'un élément d'une "uestion plus énérale 1 celle "ue pose

l'av!nement, $ marc%e +orcée, de la société de l'in+ormation. 0?2

#% Le maintien du territoire

.. 8 <nternet n'est pas un réseau virtuel ;-

L'internet e3iste toujours en ré+érence $ du réel, rappelle Gérard Du#e*. Les relations

"ui se tissent sur le e# ont toutes pour mod!le ou antécédent les relations sociales

réelles. L'actualité irréducti#le du corps, d'un / ici 0 et d'un / maintenant 0 inscrit

c%acune de nos utilisations des tec%noloies virtuelles / dans un environnement, une

mémoire, un monde "ui la dé#ordent et la préc!dent de part en part. 0 ?2 Le territoire/ résiste 0 1 / le monde %autement interdépendant dan le"uel nous sommes entrés n'est

pas, et ne sera sans doute jamais, un pur espace de +lu3, oU les lieu3 auraient perdu toute

sini+ication 0, insiste Hierre elt?2X ; et l'internet est un territoire en réseau,

/ réticulaire 0, mais un territoire malré tout.

Si le territoire classi"ue repose sur la notion de +ronti!re et sur l'idée d'une autorité "ui

s'e3prime dans la limite de ces +ronti!res, $ travers le réseau, on ne joue plus sur des

délimitations, mais sur des liens éta#lis entre divers lieu3 et sur des +lu3, dans uned*nami"ue caractérisée par l'évolution permanente, e3pli"ue Ga#riel Dupu*. @n alterne

entre des p%ases d'e3tension plus ou moins rapide du réseau et des périodes de rétraction

avec a#andon de liens et de noeuds. &insi, le réseau tend $ créer son propre territoire,

un espace / discontinu mais conne3e +ait de liens et de noeuds 0?2. Le territoire

réticulaire se superpose alors au territoire classi"ue, "uitte $ entrer en contradiction avec

lui. Mais si les acteurs locau3 d'un territoire p%*si"ue sont capa#les de se saisir des

opportunités du réseau, les pro3imités, les distances p%*si"ues ne sont pas annulées par

l'internet, loin de l$ 1 elles s'e3priment $ travers lui. Des applications telle "ue Goole

Maps, Goole (art%, "ui visent $ reproduire la toporap%ie réelle en * ajoutant des

données assem#lées par le réseau virtuel des utilisateurs, montrent "ue la éorap%ie

su#siste. L'internet peut alors / révéler l'%*perlocal 0, en encouraeant la +ormation de

?2 Domini"ue La%ar*, / La #i#liot%!"ue %*#rideQ @ui, mais... 0 @p. Cit., p. R?2F Ga#riel Dupu*, @p. Cit, p. ?F?2 Gérard Du#e*, Le Lien socia l - l&heure du $ irtuel , p. 2??2X Hierre elt, 3es Lieu) et des liens + poli tiques du t err ito ire - l &heure de la mondial isation , éd. de poc%e 2EER, p. ?R?2 Ga#riel Dupu*, @p. Cit. p. ?E






réseau3 précis et pointus dans un endroit donné?E. La pro3imité p%*si"ue peut donc

sortir ren+orcée d'une interaction avec le e#...

.. 8 !a ; bibliothèque 4 identité et référenceLa #i#liot%!"ue locale, celle "ui renvoie $ notre sp%!re de vie proc%e, $ notre "uartier, se

maintient donc. ne #i#liot%!"ue reste un endroit $ l'identité locale +orte ; si c%a"ue

#i#liot%!"ue peut sem#ler +amili!re, avec sa construction en salles de lecture, ses

éta!res, ses espaces multimédia, ses #i#liot%écaires derri!re les #an"ues d'accueil, dans

cet ensem#le se distinue pour c%acun une #i#liot%!"ue de ré+érence, / sa 0

#i#liot%!"ue, $ la"uelle il se sent particuli!rement attac%é.

1.2.2.1 Bibliothèques universitaires : les R!" et la lo#ique desite

Dans les universités, le territoire local se maintient plus "ue jamais. Malré les

niversités 8uméri"ues de éion et les tentatives de coopération internationale, le

mouvement majeur "ui se dessine est plutt celui d'une dissémination de / campus 0 sur

le territoire. Si l'on remonte un peu dans l'%istoire du KK! si!cle, l'on s'aperoit "ue le

mouvement de +ond "ue nous vivons depuis un demi)si!cle est plutt la multiplication

d'universités dans des villes plus modestes, dans une loi"ue de pro3imité, "ue leren+orcement des rands centres de prestie??. Si la création des H(S, les Hles de

ec%erc%e et d'(nseinement Supérieur ?2, vise $ limiter ce mouvement de dissémination

pour aumenter la visi#ilité des universités +ranaises $ l'international, les velléités

d'indépendance des la#oratoires de rec%erc%e et des petits éta#lissements, "ue l'on

retrouve d'ailleurs avec les di++icultés d'intération des centres de documentation dans

les SCD, prouvent "ue la mutualisation des e++orts et des ressources se %eurte toujours $

la nécessité de personnaliser les services dans de petites structures.

M-me dans les cas de reroupements de #i#liot%!"ues, c'est la loi"ue de site "ui

l'emporte 1 $ L*on, le reroupement en une #i#liot%!"ue d'étude et de rec%erc%e Denis

Diderot des trois #i#liot%!"ues, interuniversitaire, de l'8H et de l'(8S)LS=, proc!de

tout simplement du désir de clari+ier les services "ui sont o++erts dans un m-me

#Ytiment. &insi, le portail e# commun "ui est en cours d'éla#oration e3iste parce "ue

?E =u#ert Guillaud, / évéler l'%*perlocal 0. Interne t<c tu, le W?2W2EE. ]en line^_%ttp1WW.internetactu.netW2EEW?2WEWreveler)l%*perlocalW Consulté le F mars 2EEX

?? Grossetti et Loseo, 2EE, p. ??2 Har la loi du ? avril 2EEF, le ouvernement incite les universités, oranismes de rec%erc%e et autres éta#lissements

d'enseinement supérieur, pu#lics ou privés, $ rerouper tout ou partie de leurs activités et mo*ens. L'idée est de donner unevisi#ilité internationale $ de rands ensem#les alors "ue la division actuelle les laisse dans l'om#re, par e3emple dans leclassement de S%an%ai.



http://www.internetactu.net/







ces #i#liot%!"ues sont toutes les trois dans un m-me #Ytiment, et non pas parce "u'elles

proposent des collections t%émati"uement similaires ; en e++et, l'8H propose des

ressources en pédaoie et sciences de l'éducation, tandis "ue la 4)LS= et la

#i#liot%!"ue de l'(8S)LS=, #ien "ue toutes deu3 a3ées sur les Lettres et les Sciences

%umaines, ne couvrent pas tout $ +ait les m-mes disciplines 6les ac"uisitions en

économie, par e3emple, ne sont +aites "ue par la #i#liot%!"ue de l'(8S7. Les pu#lics

éalement ne sont pas les m-mes 1 alors "ue la #i#liot%!"ue de l'8H, Cadist en

sciences de l'éducation, a pour premi!re mission de servir les c%erc%eurs en pédaoie

sur l'ensem#le du territoire national, la #i#liot%!"ue interuniversitaire s'adresse au3

étudiants avancés et au3 c%erc%eurs des universités l*onnaises ; la #i#liot%!"ue de l'ens)

ls% et son centre de documentation, "uant $ elle, a pour mission premi!re de servire++icacement les él!ves, enseinants et c%erc%eurs de cet éta#lissement l*onnais. Ces

contradictions n'emp-c%ent pourtant pas "ue soit ressenti le #esoin de +aire vivre

ensem#le les di++érentes entités de ce m-me site.

De m-me, $ Stras#our, le reroupement récent des universités a a#outi $ la création

d'un Service nteréta#lissements de Coopération Documentaire 6SCD7, dont les statuts

ont été adoptés en décem#re 2EEF par les conseils d'administration des trois universités

stras#oureoises 1 l'université Louis Hasteur, pour les Sciences, l'université Marc 4loc%, pour les Lettres et Sciences %umaines, et l'université o#ert S%uman, pour le Droit et les

Sciences politi"ues. &#outissement d'un projet commun au3 trois universités, éla#oré

dans le cadre du Contrat Buadriennal 2EEW2EEX, il a pour o#jet de se su#stituer au3

trois services communs de documentation de ces éta#lissements créés en ?2, tout en

reprenant et ampli+iant leurs missions $ compter de 2EE?. La loi"ue de coopération

locale l'emporte donc, ici aussi, sur la loi"ue de coopération disciplinaire entre des

entités éorap%i"uement plus éloinées 5 sans interdire en parall!le des initiatives de

ce enre.

L'identité de la #i#liot%!"ue comme lieu est donc vivement dé+endue. O l'université de

8ice Sop%ia)&ntipolis, Louis >lee, le directeur du SCD, o#serve "ue la perspective

d'o++re en line $ distance ne remet pas en "uestion le #ien)+ondé du lieu #i#liot%!"ue,

#ien au contraire 1 / dans nos statisti"ues, le tau3 de pénétration aumente alors "ue le

nom#re d'étudiants pla+onne. Le cours en line ne remet pas plus en cause l'e3istence

des #i#liot%!"ues. Les étudiants aiment venir rejoindre leurs sem#la#les. Le lieu de la

?_%ttp1WW)sicd.u)stras#.+rW` consulté le 2F mars 2EEX.



http://www-sicd.u-strasbg.fr/







#i#liot%!"ue correspond au #esoin de socialisation, de contact et ce, d'autant plus "ue la

documentation est virtuelle. l ne +aut jamais perdre de vue la +onction sociale de la

#i#liot%!"ue, elle est matricielle, c'est un des lieu3 oU se +a#ri"ue l'Yme d'une université

aujourd'%ui, et ce n'est pas par %asard "u'on c%erc%e $ le réoraniser et $ en +aire un

vérita#le lieu de vie. 0?R L'importance des lieu3 de rencontre est alors soulinée 1

l'avenir se tisse dans la complémentarité entre le réel et le virtuel.

1.2.2.2 Bibliothèques publiques : la représentation d$unecollectivité #éo#raphique.

Dans le cas des #i#liot%!"ues municipales, le sentiment d'appartenance "ue vé%icule la

#i#liot%!"ue p%*si"ue est encore plus +ort 1 / le #Ytiment de la #i#liot%!"ue matérialise

la collectivité "ui l'édi+ie 0, ass!ne Mic%el Melot?

. Les nouvelles médiat%!"uesconstruites provo"uent ainsi, $ travers la s*m#oli"ue porté par le #Ytiment, #ien plus de

+ierté aupr!s des populations "ue les sites e# ; les "uatre tours de la #i#liot%!"ue

ranois Mitterand c%arrient ainsi #eaucoup plus de représentations sur cette institution

"ue son site e#.

O la 4i#liot%!"ue municipale de L*on, le +ait d'avoir porté des projets de service $

distance comme le Guic%et du Savoir n'emp-c%e pas d'accorder aussi de l'importance $

la #i#liot%!"ue comme lieu. Hatric< 4ain s'en e3pli"ue dans les colonnes de Li$res> Hebdo 1 / c'est peut)-tre parado3al, mais je n'ai jamais autant cru $ la vertu de la

#i#liot%!"ue en dur. &ujourd'%ui, les ens aspirent $ une relation de plus en plus sensi#le

$ la connaissance. O La Hart)Dieu, #eaucoup de jeunes viennent travailler en salle, mais

pas +orcément, ou pas du tout sur les livres de la #i#liot%!"ue. 6.. .7 Je crois tr!s +ort $ la

vertu conitive "u'incarne le +ait de se retrouver $ plusieurs dans une salle de

#i#liot%!"ue, m-me si nos préoccupations, nos centres d'intér-t, nos idéoloies ne sont

pas les m-mes. l * a l$ un e++et mai"ue de la socialisation de la connaissance. 6.. .7 Hlusl'in+ormation sera virtuelle, plus les ens éprouveront le #esoin, par compensation, de

disposer de lieu3 p%*si"ues oU éc%aner leurs connaissances. 0?F

@n peut aller plus loin en supposant "ue m-me dans le service $ distance, l'attac%ement

$ un éta#lissement p%*si"ue a de #eau3 jours devant lui. Des retours d'usaers du service

de renseinement en line 4i#lioséskme $ la 4i#liot%!"ue municipale de Marseille, par

e3emple, montrent "ue les Marseillais pré+!rent adresser leurs "uestions directement $

?R ntervieé par L. Santantonios, Livres)=e#do du ?? mai 2EE, nVFX, p. F? Mic%el Melot, Lieu) de 5a$oir , p. F??F Hatric< 4ain, Li$res>Hebdo nVFR p.






/ leur 0 #i#liot%!"ue, plutt "ue d'aller sur le site de la 4pi. L'e3périence d'un portail

national pour les "uestions)réponses au3 Ha*s)4as, &lkdin, met en évidence éalement

"ue la majorité des "uestions reste posée par l'intermédiaire des sites de #i#liot%!"ues

locales, et non directement sur le portail commun?.

Har leurs sites e#, les #i#liot%!"ues, "u'elles soient universitaires ou pu#li"ues,

c%erc%ent plus $ capter de nouveau3 usaers locau3 "u'$ touc%er des pu#lics lointains.

(lles répondent ainsi $ leurs missions "ui sont de touc%er un pu#lic #ien dé+ini.

#* 3uels services + h,brides - proposer)

Mais si l'on accepte le postulat "u'entre cette #i#liot%!"ue / en dur 0, lieu de ré+érenceidentitaire et d'e3périence partaée, et la #i#liot%!"ue virtuelle, lieu d'acc!s $ des

ressources distantes, il e3iste une continuité, on peut imainer "u'il e3iste toute une série

de services %*#rides, du plus p%*si"ue au plus virtuel, "ui associés les uns au3 autres,

proposent au3 usaers des parcours de l'une $ l'autre et ainsi donnent un sens et une

consistance $ cette continuité. este $ dé+inir alors ces di++érents services, et la loi"ue

"ui les rattac%e entre eu3.

./. 7ujourd'hui 4 la bibliothèque h>bride, un lien entre lesusa:ers distants et les collections papier

&ujourd'%ui, l'essentiel de la documentation étant encore imprimée, et l'acc!s au3

ressources électroni"ues des #i#liot%!"ues étant rarement distant, les services proposés

sont, pour la plupart, +orcément %*#rides 1 rec%erc%e dans le cataloue, prolonation

d'un document emprunté, réservation... Tous ces services impli"uent inévita#lement une

continuité entre le portail e# et la #i#liot%!"ue p%*si"ue ; l'usaer du portail s'en sert

comme d'un mo*en de préparer une visite e++ective dans les murs de la #i#liot%!"ue.Mais les collections ne sont déj$ plus tout $ +ait au centre de la #i#liot%!"ue 1 la

diversi+ication des usaes déplace l'emprunt comme service p%are des éta#lissements

pour en +aire un service parmi d'autres 1 lecture de la presse, visionnae d'un +ilm, travail

sur place, écoute de musi"ue, consultation d'internet, utilisation d'un ordinateur,

participation $ une animation... La pro3imité reste p%*si"ue, mais joue avec les

mo#ilités et les nouveau3 usaes 1 la #i#liot%!"ue n'est plus un #Ytiment de dimension

sacrée, oU l'usaer se rend, mais un petit éta#lissement "ui n'est plus "u'un lieu? n+ormations o#tenues oralement aupr!s de éroni"ue Halanc%é, médiatrice de la 4pi, au cours d'un entretien le ?F janvier

dernier.



mailto:Al@din

mailto:Al@din

mailto:Al@din

mailto:Al@din




d'éc%ane parmi d'autres, e3cepté "ue c'est de l'in+ormation "ue l'on * éc%ane 1 ainsi les

&nlais lancent l'dea Store, $ Londres, $ pro3imité des ones commerantes, sur les

lieu3 de circulation des usaers, elles invitent au passae, et $ la / consommation 0 de

l'in+ormation.

De m-me, sur les sites e#, l'interactivité et l'éc%ane de l'in+ormation deviennent la

pierre anulaire. Nvo"uant les portails e# des SCD en rance, Caroline 4rule* appelle

de ses voeu3 1 / un lieu / vivant 0, oU les in+ormations sont mises $ jour, disponi#les en

temps réel, oU l'usaer n'est pas livré $ lui)m-me mais peut trouver de l'aide aussi

+acilement "ue s'il était dans la #i#liot%!"ue. Le site e# deviendrait ainsi le uic%et "ui

donne acc!s $ tous les services / traditionnels 0 de la #i#liot%!"ue 6suestions d'ac%at,

réservation de documents, H(4, +ormations7 ainsi "u'$ des services inédits, accessi#lesuni"uement en line 6acc!s $ la documentation électroni"ue, services d'alerte, mise en

place d'espaces de travail personnalités7. 0?X Hassae, convivialité, désacralisation sont

les maZtres mots de ce dou#le ta#leau de la #i#liot%!"ue du +utur.

./. La bibliothèque 8 pratique ;

De ce ta#leau, c'est d'a#ord une vision / prati"ue 0 de la #i#liot%!"ue "ui émere. (n

proposant des ordinateurs, des acc!s internet avec ou sans +il, la #i#liot%!"ue est un lieu

oU l'on trouve le matériel indispensa#le pour accéder au éseau. Si l'internet doit se

énéraliser dans les +o*ers $ l'avenir, reste "ue des services comme l'acc!s li#re $

l'internet depuis son porta#le, par :i)i ou par courant porteur ?, restent des

incontourna#les. Les #i#liot%!"ues peuvent aller encore #eaucoup plus loin pour insérer

le numéri"ue dans leurs #Ytiments 1 l'aumentation du nom#re de postes, des services de

pr-t d'ordinateurs et de cle+s us#, des acc!s internet moins #ridés, le développement des

+ormations au3 usaes des ordinateurs et d'internet pour lutter contre la +racture

numéri"ue, sont autant de points sur les"uels une avancée permettrait de ren+orcer

l'/ %*#ridation 0 de la #i#liot%!"ue. Dans les #i#liot%!"ues universitaires américaines, le

concept d9inormation commons est utilisé pour évo"uer ces espaces multimédias en

li#re)service dont la vocation est d'apporter le monde virtuel au sein de la #i#liot%!"ue

p%*si"ue. La mise $ disposition d'un (8T, environnement numéri"ue de travail, permet

éalement, en proposant un parallélisme entre les espaces de travail personnels et

?X Caroline 4rule*, / Les 4.. +ranaises et leurs sites :e# 1 stanation, évolution, révolutionQ 0 iblio<cid , +évrier 2EE, p. X? Le CHL, courant porteur en line, est une tec%noloie "ui vise $ +aire passer de l'in+ormation $ #as dé#it ou %aut dé#it sur les

lines électri"ues en utilisant des tec%ni"ues de modulation avancées. (n cela, c'est une #onne alternative au :i)i, dont lesradio+ré"uences présentent un ris"ue sanitaire. _%ttp1WW+r.i<ipedia.orWi<iWCourantsbporteursbenbline` Consulté le 2Emars 2EEX.

&LL( )errine * DC+ -* mémoire d'étude * mars $$% -$


http://fr.wikipedia.org/wiki/Courants_porteurs_en_ligne







colla#orati+s "ue sont les salles de lecture et les carrels du #Ytiment, et les espaces de

travail personnels et colla#orati+s proposés sur un serveur, de lier le lecteur $ ces deu3

+onctions de la #i#liot%!"ue %*#ride.

La +ormation au3 mét%odoloies documentaires, $ ce "ue les &nlo)Sa3ons nomment

l'inormation literac, est encore un mo*en e++icace de relier la #i#liot%!"ue au e# 1 en

e++et, si l'internet donne $ tout usaer l'impression d'-tre un / c%erc%eur 0, le rappel de la

compétence des #i#liot%écaires pour trouver une in+ormation, transposé $ l'étude criti"ue

de l'in+ormation en line, permet de valoriser la +onction de ré+érence de l'institution.

Les services de ré+érence, "ue ce soit dans la rue, avec les iGS 6in+ormation Ga Station7

+inlandais, sur Second Li+e, avec le e+erence Des< de l'nternational n+ormation

sland, en line, par télép%one ou au uic%et, ont donc de #eau3 jours devant eu3. @n

peut d'ailleurs noter "ue le service de renseinement $ distance 4i#lioséskme, $ la 4pi,

s'incarne dans la #i#liot%!"ue avec un espace dédié, oU les usaers peuvent $ travers les

vitres voir les #i#liot%écaires répondre au3 "uestions, par courriel ou par messaerie

instantanée. @n souline ainsi "ue le service rendu, "uel "ue soit sa +orme, est le m-me.

La comparaison des services rendus $ distance avec les services sur place, a+in de

montrer "u'ils ne sont +inalement pas tellement di++érents, est un #on mo*en de +avoriser

la continuité de la #i#liot%!"ue comme institution. La Contra Costa Cont* Li#rar*, en

proposant son / e)carte 0, certi+icat de sécurité permettant l'acc!s au3 ressources en

line, a ainsi pu, par l'o++re outre du / service numéri"ue de #ase 0 d'un / service

premium 0 intérant le pr-t des collections papier, rendre la #i#liot%!"ue p%*si"ue plus

attractive 1 parmi les EE personnes "ui se sont inscrites pour o#tenir cette carte

virtuelle, 2 ont opté aussi pour le service de pr-t. La contradiction apparente entre

carte et #i#liot%!"ue / virtuelles 0 d'un cté, carte et #i#liot%!"ue p%*si"ues, de l'autre,

est ainsi résolue.?RE

././ La revalorisation de la bibliothèque comme 8 forum ;

orums réels, +orums virtuels... par la dou#le incarnation du / +orum 0, lieu d'éc%ane et

de dé#at, la #i#liot%!"ue %*#ride se présente comme un espace pu#lic d'e3pression ou de

partae culturel. Les e3positions virtuelles et les parcours t%émati"ues en line +ont ainsi

?RE Lorrie &nn 4utler and Susan >antor)=ornin / @nline Li#rar* Card eistration (na#les ree Hassae to Diital Gems 0?omputer in Libraries. ol. 2 8 o. M a* 2 EE _%ttp1WW.in+otoda*.comWcilmaWma*EW4utlerb>antor)=ornin.s%tml`, via 4i#lio#session, note du ? mars 2EEX, _%ttp1WW.#i#lio#session.netW2EEXWEW?Wles)usaers)numeri"ues)ont)aussi)droit)a)une)carte)de)#i#liot%e"ueW` ; sites consultés le 2E mars 2EEX.



http://www.infotoday.com/cilmag/may07/Butler_Kantor-Horning.shtml


http://www.bibliobsession.net/2008/03/17/les-usagers-numeriques-ont-aussi-droit-a-une-carte-de-bibliotheque/

















pendant au3 e3positions réelles, ainsi "ue l'on peut le constater $ la 4n ou #ien sur le

portail des #i#liot%!"ues de 4retane 4ritalis?R?. Le site e# peut aussi devenir, en

prolonement des mani+estations proposées $ la #i#liot%!"ues, une sorte d'aenda et de

uide prati"ue "ui va attiser la curiosité des lecteurs et les inviter $ se rendre sur place.

Le lien avec l'actualité est éalement souliné, $ la +ois sur le site e# et dans les murs

de la #i#liot%!"ue 1 par la mise en valeur des nouveautés, sur des éta!res spéciales ou

par +il SS ; par la mise en line d'annonces et de podcasts, "ui préparent et prolonent

tout $ la +ois les con+érences a*ant lieu $ la #i#liot%!"ue ; par la tenue de #los,

t%émati"ues?R2 ou énéralistes, "ui ouvrent la #i#liot%!"ue au conte3te contemporain et

invitent les usaers $ laisser leurs remar"ues et commentaires. (n lanant la ré+le3ion,

en invitant au dé#at et $ l'appro+ondissement des "uestions d'actualité, on invite l'usaer)cito*en $ poursuivre sa ré+le3ion avec les documents proposés par la #il#iot%!"ue. C'est

ce "ue +ait le site Doints d&<ctuN de la #i#liot%!"ue municipale de L*on 1 c%a"ue article

proposé est en réalité une #i#liorap%ie déuisée sur un t%!me $ la mode?R.

./.0 Les services 5 la communauté en li:ne

La #i#liot%!"ue peut aussi jouer sur la communauté locale pour valoriser $ la +ois ses

services en line et sur place. (n mettant l'accent, d!s la pae d'accueil, sur les

in+ormations locales, elles rappellent "u'elles +ournissent une in+ormation destinée en

premier lieu au3 résidents de la commune. Ce sont la ou les communauté6s7 proc%es "ui

sont invo"uées, par e3emple sur le site de la 8e Ior< Hu#lic Li#rar* 1 / T%rou% a

netor< o+ nei%#or%ood and central li#raries in t%e 4ron3, Man%attan, and Staten

sland, and in colla#oration it% ot%er oraniations and aencies, T%e 4ranc% Li#raries

see< to #e central to t%eir communities, inspirin a sense o+ #elonin and oodill, and

respondin to and cele#ratin t%e diversit* and c%aracter o+ t%e distinctive

nei%#or%oods o+ t%e Cit* 0?RR. (n jouant sur l'identité et la communauté, de +aon plus

souple "u'avec le territoire éorap%i"ue, la #i#liot%!"ue peut ainsi lier ce territoire avec

des usaers distants. Le projet de :i<i)4rest?R, au"uel les #i#liot%!"ues de la

communauté ur#aine participent, invite les inistériens locau3, comme les e3ilés, $

?R?_%ttp1WWe3positions.#n+.+rW` ; _%ttp1WW.#ritalis.orW` Consultés le 2E mars 2EEX?R2 Hour un e3emple de #lo t%émati"ue, voir le site Culture Cap Santé de la 4M de L*on _ %ttp1WW.capculturesante.orW`

Consulté le 2E mars 2EEX?R_%ttp1WW.pointsdactu.orW Consulté le 2E mars 2EEX.?RR_%ttp1WW.n*pl.orW#ranc%Wa#outWmission.%tml @n remar"uera "ue par ailleurs sur le site la #i#liot%!"ue de 8e Ior<

souline la ric%esse de ses collections / d'e3cellence 0, "ui valent celles de la / 4ritis% Li#rar*, de la Li#rar* o+ Conress etde la #i#liot%!"ue nationale de rance 0. Mais la mission centrale, $ travers le réseau de #i#liot%!"ues de "uartier, reste deservir la communauté proc%e.

?R_%ttp1WW.i<i)#rest.netW` Consulté le 2E mars 2EEX



http://expositions.bnf.fr/

http://www.britalis.org/

http://www.capculturesante.org/

http://www.pointsdactu.org/

http://www.nypl.org/branch/about/mission.html

http://www.wiki-brest.net/






















partaer des in+ormations sur le territoire ; la communauté "ui se dé+init ainsi enlo#e

celle du pa*s concerné sans la rejoindre tout $ +ait. @n peut éalement s'adresser par le

#iais du e# $ certains roupes de la communauté locale 1 la pae M*Space de la

#il#iot%!"ue municipale de Toulouse, par e3emple, vise en particulier un pu#lic jeune et

tec%nop%ile ; mais on * remar"ue "ue ce sont surtout les artistes locau3, déj$ rela*és par

la #i#liot%!"ue, "ui se sont pour l'instant appropriés la pae pour * annoncer leurs

proc%ains spectacles et e3positions?RF. Les c%oi3 de / customisation 0, c'est)$)dire d'o++re

de paes d'accueil di++érenciées selon la catéorie 6Ye, statut7 $ la"uelle appartient le

lecteur, sont aussi possi#les 1 la Bueens Li#rar* propose sur son portail e#, dans une

ru#ri"ue intitulée / communit* 0, un acc!s di++érent selon "ue l'on est immirant,

%andicapé, adulte en +ormation, amateur d'%istoire, de énéaloie ou d'art.?R

Buant au3 #i#liot%!"ues d'étude et de rec%erc%e, Jean)Claude Guédon les invite $

s'insérer davantae dans les communautés de c%erc%eurs 1 / elles peuvent les aider $ se

relier $ travers un réseau mondial, "ui aurait pour raison d'-tre l'ensem#le de l'%umanité

et son #ien)-tre. Harce "ue c'est le #ut +inal de la rec%erc%e +ondamentale, au)del$ de

toutes les étroites am#itions individuelles. L$ oU les roupes apparaissent +ramentés,

déc%irés par des #arri!res institutionnelles, corrompus par la compétition ac%arnée et par

l'isolement, l'e3clusion et la séréation, les #i#liot%!"ues peuvent soiner, tisser etcadrer. Hlus "ue posséder l'in+ormation et d'* +ournir un acc!s, les #i#liot%!"ues peuvent

réparer le tissu m-me des sociétés pour +aire des communautés ; elles peuvent ouvrir de

nouvelles voies de colla#oration et ainsi surmonter les vieilles #arri!res. 0?RX

./.1 ers une bibliothèque 8 sans limites ;?

&u)del$ des services prati"ues, cito*ens et liés $ des communautés locales et d'intér-t,

une in+inité de nouveau3 services sont imainés. Sans mod!le, sans a priori, les

#i#liot%!"ues peuvent développer une rande diversité de nouvelles o++res aupr!s des

populations. C'est ce "ue les inlandais nomment la #i#liot%!"ue / sans limites 0 1

/ aujourd'%ui, sinale Mailia 4erndtson $ la con+érence de la section des #i#liot%!"ue

métropolitaines de l'+la en septem#re 2EEF, notre o#jecti+ de #i#liot%!"ue %*#ride est

atteint. 8ous avons autant de #i#liot%!"ues p%*si"ues "ue virtuelles. 8ous devons

maintenant nous consacrer $ la notion de #i#liot%!"ue sans +ronti!res en développant de

?RF_%ttp1WW.m*space.comW#i#liot%e"uedetoulouse consulté le 2E mars 2EEX?R_%ttp1WW."ueensli#rar*.orW Consulté le 2E mars 2EEX?RX Jean)Claude Guédon. / La #i#liot%!"ue virtuelle 1 une antinomie Q 0. con+érence prononcée $ la 8ational Li#rar* o+

Medicine, ?X, :as%inton. ]en line^ _%ttp1WWlinu3.univ)l*on2.+rWnlm)+r.%tml` Consulté le ? mars 2EEX.

&LL( )errine * DC+ -* mémoire d'étude * mars $$% -/


http://www.myspace.com/bibliothequedetoulouse

http://www.queenslibrary.org/

http://linux.univ-lyon2.fr/nlm-fr.html













nouveau3 services, de nouveau3 partenariats et en investissant les nouveau3 outils

tec%noloi"ues comme le podcast, les +ils SS, les #los. 0?R La politi"ue récente de

certaines #i#liot%!"ues d'aller c%erc%er l'usaer l$ oU il se trouve, sur ace#oo<,

M*Space, lic< et Goole Sc%olar, correspond $ cette vision d'une #i#liot%!"ue

disséminée partout dans la société de l'in+ormation. / Source de l'in+ormation et des

sensations pour tout le cours de la vie 0, la #i#liot%!"ue / sans limites 0 réutilise ainsi

les nouvelles tec%noloies tout en remettant au coeur du s*st!me / l'interaction et la

socialisation, "ui sont plus importantes "ue la tec%ni"ue multi+orme 0. La #i#liot%!"ue

/ sans limites 0 est ainsi considérée comme la derni!re étape de la #i#liot%!"ue %*#ride,

le service de pro3imité ultime, partout et pour tous.

% L'unité de l' + institution bibliothèque -

@utre le #Ytiment, Gar* Marc%ionini et Je++re* Homerant?E évo"uent trois éléments)

cle+s "ui permettent de penser la #i#liot%!"ue, m-me virtuelle, comme lieu 1 les

personnes, #i#liot%écaires et usaers, "ui interviennent dans cet endroit ; les

/ +onctionnalités 0 "ui m!nent ces personnes $ cet endroit; et la continuité conceptuelle

entre le lieu p%*si"ue et le lieu virtuel. Cette continuité est assurée par les

représentations mentales et s*m#oli"ues "ue vé%icule la #i#liot%!"ue.

%# .n espace public s,mbole des savoirs

(space pu#lic de rencontre entre des pu#lics, des ressources et des services, la

#i#liot%!"ue conserve une série de +onctions)cle+s "ui sont la sélection d'idées dans leurs

mani+estations matérielles, la préservation de ces idées, et la mise en place et la estion

de structures "ui en permettent l'acc!s. La réalisation de ces +onctions peut ainsi -tre

tout aussi #ien p%*si"ue "ue numéri"ue ; un usaer peut -tre présent $ la +ois dans le #Ytiment et sur le site e#, et m-me se trouver dans un troisi!me endroit et utiliser les

ressources p%*si"ues 6un ouvrae emprunté7 et virtuelles de la #i#liot%!"ue. Ce "ui se

maintient, c'est "ue la #i#liot%!"ue reste l'espace s*m#olisant un acc!s pu#lic et li#re $

des savoirs validés et oranisés. La #i#liot%!"ue p%*si"ue et numéri"ue sont donc toutes

les deu3 des espaces de connaissance, "ui s'oranisent et se modi+ient pour répondre $

?R Citée dans LH nVFF, 2 oct 2EEF, p. FX?E Homerant, Marc%ionini, @p. Cit.

&LL( )errine * DC+ -* mémoire d'étude * mars $$% -0





un #esoin de connaissance. Le / lieu 0 n'est "u'une partie de ce "ui dé+init la

#i#liot%!"ue.??

Monument pu#lic c%aré de mani+ester au monde le savoir de la collectivité, la

#i#liot%!"ue se représente ainsi dans ses portails e# 1 les sites des #i#liot%!"ues

mettent ainsi en avant d!s leur pae d'accueil, suivant l'imae "u'elles veulent donner au

pu#lic, soit leurs collections et les t%émati"ues a#ordées, soit leurs services, leurs

e3positions, soit les pu#lics mis en sc!ne dans l'espace p%*si"ue de la #i#liot%!"ue. Sur

Gallica, des imaes de ravures et d'estampes valorisent les +onds de la 4i#liot%!"ue

nationale de rance ; sur la pae de la médiat%!"ue de l'(SC Lille, ce sont les services

"ui sont mis en avant, avec la nesletter, le calendrier des +ormations et une #oZte de

messaerie instantanée invitant $ poser une "uestion directement $ un #i#liot%écaire enline ; sur le portail de la Bueens Li#rar*, en revanc%e, ce sont les usaers de la

#i#liot%!"ue "ui sont mis en sc!ne en train de lire, de travailler ou de discuter dans les

salles du #Ytiment. Toutes les représentations de la #i#liot%!"ue p%*si"ue se retrouvent

donc sur le site e#, "ui +onctionne alors non seulement comme / vitrine 0, mais

entérine ou c%erc%e $ in+irmer les valeurs et les représentations vé%iculées celui)ci.?2

ranc< Bue*raud résume ainsi 1 / succédant au site internet in+ormati+ de premi!re

énération, le portail veut s*nt%étiser la ré+le3ion et l'o++re de la médiat%!"ue en termesd'acc!s $ ses collections, de communication et de services et droits o++erts $ l'usaer 0?

La #i#liot%!"ue p%*si"ue et virtuelle sont donc di++érentes instances, e3primées sous

di++érentes +ormes, de la m-me idée uni"ue, celle de la #i#liot%!"ue.

%#% La médiation comme nouvelle proximité

.. L'eApérience :énératrice de proAimité

Si l'instance / virtuelle 0 de la #i#liot%!"ue reste la #i#liot%!"ue, il +aut "u'elle puisse,

m-me $ distance, énérer aupr!s des usaers le sentiment d'une certaine pro3imité avec

l'institution. La pro3imité éorap%i"ue est alors repensée non plus comme la

construction lente et proressive d'une relation de con+iance entre individus non)

anon*mes, suite $ des visites +ré"uentes de l'usaer $ la #i#liot%!"ue, mais de +aon plus

énérale, comme un / mouvement d'empat%ie "ui épouse le point de vue de l'usaer

?? #idem.?2_%ttp1WW.allica.+r` ; _%ttp1WWmediat%e"ue.esc)lille.+rW` ; _%ttp1WW."ueensli#rar*.orW Consultés le ? mars 2EEX? ranc< Bue*raud, ibliothèque7s8 F, p. 2E



http://www.gallica.fr/

http://mediatheque.esc-lille.fr/














pour mieu3 * répondre 0. Sans / +aire disparaZtre la #i#liot%!"ue p%*si"ue au pro+it

d9une pure entité virtuelle 0, on c%erc%e $ investir le / terrain du relationnel 0, sur place

et sur le e#. @n met alors la priorité sur / la relation "ui se tisse entre le #i#liot%écaire

et son interlocuteur. 0.?R

inalement, l'usaer interait avec la #i#liot%!"ue avant tout par l'e3périence. C'est

l'e3périence, p%*si"ue ou virtuelle, d'une rencontre, d'un / espace 0, d'un service, de

l'acc!s $ une ressource, "ui devient essentielle. C'est alors, dans une perspective plus

temporelle "ue spatiale, la multiplication des e3périences en rapport avec la #i#liot%!"ue

"ui va +onder le sentiment de pro3imité.

Dans des loi"ues, avec le e# 2.E, de co)création des contenus et d'implication active

des internautes, la #i#liot%!"ue doit répondre $ cette nouvelle d*nami"ue des usaes,d*nami"ue "ue l'on retrouve aussi sur place 1 demande de conseils de lecture, désir

d'éc%ane entre lecteurs via des con+érences et des dé#ats, peuvent se poursuivre du site

e# $ la #i#liot%!"ue p%*si"ue, et vice)versa. C'est l'unité de la #i#liot%!"ue comme lieu

de parole vivante et d'animation culturelle, "ui est alors sauveardée.

.. L'individualisation de l'offre de contenus et de services

L'usaer va alors s'attac%er davantae $ la #i#liot%!"ue $ mesure "u'il se sent reconnu en

tant "u'individu. Dans une perspective proc%e de celles des spécialistes du mar<etin, la

#i#liot%!"ue c%erc%e alors $ individualiser ses o++res, a+in de +aire comprendre $ l'usaer

"u'il est impli"ué personnellement dans la communauté des lecteurs de l'éta#lissement 1

les services proposés en line et sur place doivent / parler 0 $ l'utilisateur, c'est)$)dire se

plier $ ses usaes, et non l'inverse. Sans non plus tom#er dans la démaoie $ tout crin,

on peut alors opérer un réé"uili#re entre une o++re de savoir léitime et une médiation

selon la demande et le point de vue des usaers. Les staes de +ormation, les services de

ré+érence, en line et sur place, le portae de livre $ domicile sont alors des initiatives

intéressantes. Mais il +aut se préparer $ repenser notre oranisation et notre métier car

l'accompanement de l'usaer devient #eaucoup plus ci#lé. @n e3ie alors du

#i#liot%écaire du +utur $ la +ois une maZtrise du savoir énéraliste et des compétences

plus éclecti"ues, une disponi#ilité d'esprit plus rande pour mieu3 comprendre et servir

les attentes des usaers.

C'est la médiation d'un #i#liot%écaire particulier, entre une in+ormation précise et un

usaer #ien identi+ié, "ui devient alors le coeur de la mission des #i#liot%!"ues

?R Hatric< 4ain, / Hlus proc%e des lointains 0, 9 , 2EER, nV2

&LL( )errine * DC+ -* mémoire d'étude * mars $$% --





%*#rides 1 / les réseau3 électroni"ues aumentent le rle des individus. L'idée d'une

#i#liot%!"ue purement virtuelle, $ domicile, sans médiateur, est compl!tement a#surde.

Hlus la #i#liot%!"ue mondialisée, en réseau, se développera, plus elle apportera de

ric%esses, plus il +audra de médiateurs pour +aire le lien entre ce "ue permettent les

tu*au3 et l'usaer 0, conclut Hatric< 4ain?.

%#* 3uelle administration pour une + bibliothèqueh,bride -)

./. L'identité des établissements

L'identité des éta#lissement est ainsi représentée et construite $ la +ois par leur #Ytimentet par leur site e#. C%a"ue #i#liot%!"ue / #Ytie 0 se doit alors d'e3ister sur la Toile soit

par un site, soit par une pae e#, liée au site de l'institution dont elle dépend, et "ui

in+orme l'usaer sur les ressources et les services "u'elle propose. @n l'a déj$ vu 1 c%a"ue

+ois "u'un reroupement de #i#liot%!"ues se crée, il est tr!s vite mani+esté par un site

e#.

este, alors "ue les #i#liot%écaires se spécialisent sur des compétences numéri"ues

6estion du s*st!me d'in+ormation documentaire, de la #i#liot%!"ue numéri"ue, desa#onnements au3 périodi"ues électroni"ues7 ou p%*si"ue 6accueil des pu#lics, mise au

point des services de pr-t, arc%itecture et mo#ilier7, $ se coordonner vérita#lement pour

éviter les incertitudes, contradictions et écarts entre les services proposés par les uns et

par les autres. @n ris"ue, en se contentant de colla#orer / en sur+ace 0, de proposer un

lien trop arti+iciel entre les deu3 instances de la #i#liot%!"ue. (mmanuel Marine,

conservateur des médiat%!"ues de Dole, est conscient de ce pro#l!me 1 / c'est l 'enjeu des

deu3 ou trois ans $ venir 1 tenter d'assurer aussi dé+initivement "ue possi#le unecomplémentarité entre médiat%!"ue virtuelle et éta#lissement réel. Le développement de

la partie en line 6des prorammes de numérisation dans le cadre d'un ple associé avec

la 4n sont lancés7 doit nécessairement s'accompaner, d'une part d'un vrai proramme

de médiation et, d'autre part, d'une re+onte du projet d'éta#lissement, de sa politi"ue

documentaire, de son insertion dans les réseau3 locau3 et nationau3, de ses services au

pu#lic. Har del$ la multiplication des pu#lics potentiels et le décloisonnement $ l'oeuvre

dans l'univers virtuel, l'o#jecti+ d'une médiat%!"ue %*#ride comme celle de Dole reste de

? H atric < 4a in da ns une intervie donnée $ @li vier ou mie u3, <rchimag, juin 2EE?. ]en line ^_%ttp1WWolivier.roumieu3.+ree.+rWarticlesW?Rbencontreb4ain.%tml` Consulté le 2 mars 2EEX



http://olivier.roumieux.free.fr/articles/145_Rencontre_Bazin.html







maintenir sa co%érence interne et de veiller $ l'adé"uation de ses services $ des prati"ues

"ui évoluent, somme toute, en ordre dispersé. 0?F De m-me "u'un projet d'éta#lissement,

une politi"ue documentaire clairement éta#lie doit concerner tout autant la #i#liot%!"ue

numéri"ue "ue les collections papier ; si les / #ou"uets de revue 0 %a#ituellement

proposés par les éditeurs nous emp-c%ent de mener cette politi"ue au niveau des

ac"uisitions, nous pouvons respecter, poursuivre et proloner l'esprit dé+endu par la

composition des collections papier en jouant sur les +lu3 de ressources et au niveau de

l'acc!s 1 valoriser telle ou telle revue ou #ase de données, orienter le service de ré+érence

en line sur des t%émati"ues #ien déterminées sont des mo*ens de se maintenir dans la

m-me perspective "ue celle %istori"uement dessinée par la #i#liot%!"ue $ la"uelle on

appartient.

./. Le 8 milleEfeuilles ; institutionnel

La #i#liot%!"ue en line se retrouve alors entre deu3 +eu3 1 parce "u'elle représente un

éta#lissement particulier, son identité, sa politi"ue et ses pu#lics, et prolone une

#i#liot%!"ue p%*si"ue, d'une part ; parce "u'elle est sur le e# et par l$)m-me ouverte $

une in+inité d'autres éta#lissements, plus ou moins éloinés, d'autre part. (n outre,

d'autres superpositions de territoires et d'institutions peuvent compli"uer la donne,

comme c'est le cas pour les #i#liot%!"ues universitaires, $ la +ois liées $ une université, $

des la#oratoires de rec%erc%e, et $ des collectivités locales dans les"uelles elles

s'ins!rent. Louis >lee, évo"uant le cas des SCD, montre l'importance de son lien $

l'université tout en reconnaissant les di++icultés "ue cela peut enendrer, par rapport au3

autres loi"ues 1 / on ne peut plus parler de #i#liot%!"ue universitaire de mani!re isolée,

dit)il ; aujourd'%ui, l'uni"ue opérateur pour l'ensem#le de l'université est le SCD, le

service commun de documentation. l rassem#le les sections 4 sur les campus et les

#i#liot%!"ues de composante 6, la#oratoire7. 6.. .7 La loi"ue est celle de l'université,

de toute l'université. C'est important car c'est de cette mani!re "ue nous sommes

reconnus $ part en enti!re par la communauté universitaire et au premier c%e+ par la

présidence de l'université. L'o#jecti+ n'est pas +acile $ atteindre parce "u'il * a comme

partout des loi"ues de territoire. Mais l'irruption de la documentation électroni"ue et

d'nternet est une divine surprise puis"u'elle ren+orce encore la nécessité de réseau. 0?

?F (mmanuel Marine, / Le portail de la médiat%!"ue de Dole 0, iblio thèque7 s8, VF, p. 2?

&LL( )errine * DC+ -* mémoire d'étude * mars $$% -%





L'internet, lui)m-me réseau, devient donc un outil priviléié pour la mise en place de

relations oranisées de travail. 8otons "u'au)del$ de l'université et de son SCD, "ui

+orment déj$ un premier reroupement, et des H(S 6$ l'éc%elle d'une ville7, les ples les

8, universités de réions, #asées sur la mutualisation des (8T des di++érentes

universités situées dans une m-me réion, permettent de développer des activités

transversales 1 oranisation de la vie étudiante, estion administrative, o++res de

+ormation centralisées sur un m-me portail $ une éc%elle réionale. Cette stratéie de

mutualisation des services s9av!re pa*ante puis"ue les 8 les plus anciennement

créées évo"uent des tau3 d9usaes de ces services e3tr-mement élevés 6XE dans le cas

de l98 4retane, par e3emple7?X.

8ous avons déj$ souliné $ "uel point la répétition en line d'un m-me service pouvait-tre source de con+usion pour l'usaer. Le seul mo*en de résoudre cette situation de

concurrence est de +onctionner en réseau. La moindre #i#liot%!"ue locale ne peut donc

éc%apper, par le #iais du e#, $ la colla#oration et au partenariat avec d'autres

#i#liot%!"ues. Jean)Hierre Sae, dans sa con+érence introductive au conr!s 2EER de

l'&4, sur la #i#liot%!"ue dans le territoire, le souline 1 / la mise en réseau des +onds

au niveau communal, intercommunal, réional et national, le développement des pass)

#i#liot%!"ue, la colla#oration des #i#liot%!"ues $ la politi"ue de la ville ou $ des planslocau3 d'éducation artisti"ue, la con"u-te de pu#lics éloinés ou emp-c%és $ travers des

projets %ors les murs ou prenant plus résolument appui sur la réalité culturelle des

populations locales, dans la perspective de leur proposer des c%eminements adaptés, et

#ien d'autres démarc%es dessinent la #i#liot%!"ue de demain 1 interactive, partenariale,

intersectorielle, / résotée 0, ouverte sur le monde et travaillant au "uotidien avec

l'autre. 0? L'insertion d'un m-me éta#lissement dans plusieurs réseau3 lui permet alors

de répondre $ la comple3ité des territoires éorap%i"ues, politi"ues et communautaires

"ui se superposent. Coe3isteraient dans ce sens des / réseau3 d'é"uipements 0, maillant

les territoires pour o++rir de vérita#les services de pro3imité $ des pu#lics peu mo#iles,

des / réseau3 documentaires 0, suscepti#les de répondre $ tous les niveau3 de demandes

; et des / réseau3 de pro+essionnels 0 capa#les d'oraniser, de érer l'o++re, de rec%erc%er

de nouveau3 pu#lics, de dé+inir des projets culturels. La constitution d'un ensem#le de

#i#liot%!"ues de "uartier autour d'une médiat%!"ue centrale correspond ainsi, de +aon

classi"ue dans un territoire ur#ain, au premier t*pe de réseau ; la constitution de

?X &ctes C(8, 2EEF. @p. Cit. ]en line^? Jean)Hierre Sae, con+érence introductive, <ctes du congrès ' bibliothèques et territoires ( de l&<9, 2EER, p. F






politi"ues documentaires plus lare, $ l 'éc%elle locale?FE, réionale ou nationale 6avec les

ples associés de la 4n par e3emple7, correspondrait au deu3i!me t*pe ; en+in, une

aence comme l'&4(S $ Montpellier est un #on e3emple, dans le cadre universitaire,

d'une colla#oration et mutualisation du travail des SCD, en mati!re de cataloae en

particulier. @n peut noter "u'en revanc%e, pour les #i#liot%!"ues pu#li"ues, l'e3istence

d'une t-te de réseau réellement pilote +ait dé+aut 1 la 4pi ne pouvant, malré tous ses

e++orts d'incitation et d'encouraement, o#lier toutes les #i#liot%!"ues municipales

+ranaises $ la suivre dans ses initiatives de services distants 64i#lioséskme, par

e3emple7.

n réseau +onctionne alors soit parce "ue des personnes se retrouvent autour d'un projet,

soit parce "u'une institution le coordonne et pilote les projets?F? ; et l'on peut reretter"ue ce man"ue institutionnel se +asse par+ois sentir 1 "uand les personnes ne peuvent

s'entendre, certains projets mettent ainsi du temps $ prendre +orme. Les propositions 2X,

2 et 2 du rapport de Sop%ie 4arluet sur la politi"ue du livre, rendu au Minist!re de la

Culture en juin 2EE, de / moderniser le cadre léislati+ des #i#liot%!"ues 0, de / créer

un / @#servatoire de la lecture pu#li"ue 0, et de / +avoriser la mutualisation des mo*ens

entre #i#liot%!"ues de lecture pu#li"ue et #i#liot%!"ues universitaires, vont dans le sens

d'une plus rande coordination des projets.

@n remar"uera par ailleurs "ue "uand des di++icultés +inanci!res +rappent $ la porte 5

comme c'est le cas actuellement pour les ressources électroni"ues, et les téléc%arements

audio)visuels proposés par des éditeurs ou des entreprises privées sous +orme de

#ou"uets, $ des pri3 pro%i#iti+s 5 mutualisation et coordination des politi"ues d'ac%at se

+ont plus +acilement. Les #i#liot%!"ues américaines ad%!rent ainsi couramment $

plusieurs consortiums, et réalisent une #onne part de leurs ac"uisitions numéri"ues par

ce #iais 1 / la composition de ces innom#ra#les consortiums est varia#le, précisent

ranoise Gaudet et Cécile Lié#er, rassem#lant souvent 4M et 4 dans un s*st!me de

coopération tr!s ouvert, "ui est +onction de l9intér-t, par+ois ponctuel, "ue c%acun *

trouve. Ces roupements d9ac%at, plus ou moins éto++és, réionau3 ou plus vastes,

proposent $ l9occasion divers services ; ils peuvent -tre tr!s +ortement oranisés, inclus

?FE Des / #assins documentaires 0 locau3 sont alors dé+inis, associants #i#liot%!"ues pu#li"ues et #i#liot%!"ues universitaires.?F? n autre e3emple de la nécessité d'un cadre institutionnel se retrouve par e3emple avec le portail %ne)&lpins Lectura. (n

e++et, ce projet issu de la volonté réionale de mettre en réseau ces %uit villes, n'a pu a#outir pendant plusieurs années. C'estl'incitation autoritaire de l'(tat, dans le cadre du contrat de plan (tat)réion 2EEE)2EEF, "ui a permis de le relancer. l s'estconcrétisé notamment par le #iais de l'&rald, l'&ence %ne)&lpes pour le livre et la documentation, c%arée par la Drac%ne)&lpes de coordonner cette ac tion inter)#i#liot%!"ues.






dans de puissantes oranisations, comme le CC 6Committee on nstitutional

Cooperation7, "ui rassem#le ?2 randes universités du Middleest, et emploie du

personnel responsa#le des néociations, dont un avocat. 0 (n rance, ce sont les

consortiums Couperin?F2 et Carel?F "ui jouent ce rle de néociation aupr!s des

+ournisseurs de ressources, au nom des #i#liot%!"ues universitaires et pu#li"ues. Mais

ils n'ont pas les compétences pour érer une vérita#le politi"ue documentaire $ l'éc%elle

nationale.

(ntre approc%e +édératrice par le %aut et réseau3 li#res tissés depuis le #as de l'éc%elle,

des c%oi3 sont $ +aire, c%a"ue mét%ode de colla#oration a*ant ses avantaes et ses

inconvénients. &le3andre Moatti sinale cependant "ue l'approc%e de t*pe / #ottom)up 0

6de #as en %aut7 correspond mieu3 au3 usaes actuels de l'internet 1 / c9est une prise encompte de cette approc%e "ui pourrait +ort utilement inspirer l9action de la sp%!re

pu#li"ue $ terme. 0?FR

* La bibliothèque( + lieu des liens -45

(n tant "ue potentiel / troisi!me lieu 0, voué $ la socia#ilité, entre le +o*er et le lieu de

travail, la #i#liot%!"ue se présente comme une opportunité pour l'usaer de tisser avec le

monde des liens d'une certaine ric%esse et d'une certaine "ualité. Le maintien d'une

#i#liot%!"ue %*#ride, $ la +ois ouverte sur le territoire p%*si"ue et sur les communautés

en line, mais restant une, peut alors -tre envisaé comme un mo*en de ren+orcer ce rle

de / passerelle 0 culturelle et sociale entre les personnes.

*# .n Réseau de réseaux virtuels et réels

/.. De l'institution au réseau?

Mic%el Melot souline "ue depuis toujours, la #i#liot%!"ue / issue de la culture du livre,

en est $ la +ois le prolonement et le dépassement 0 1 par la pluralité des livres, des

savoirs, réunis en un seul lieu, la #i#liot%!"ue, entité uni"ue, invite $ circuler entre ces

livres et ces savoirs. l ajoute "ue / puis"ue la #i#liot%!"ue se soutient de la pluralité de

?F2 Consortium universitaire des périodi"ues numéri"ues, _%ttp1WW.couperin.orW` Consulté le ?R mars 2EEX?F Consortium pour l'ac"uisition de ressources électroni"ues en line, mis en place en 2EE2 par la DLL, et coordonné par la 4pi?FR &le3andre Moatti, / nternet et l'acc!s $ la connaissance 1 "uel rle pour les pouvoirs pu#licsQ 0 I@< ?R +évrier 2EEX

_%ttp1WWina.+rWo#servatoire)mediasWdossiersWpatrimoine)numeri"ueWinternet)et)l)acces)la)connaissance)"uel)role)pour)les) pouvoirs)pu#lics) .%tml` Consulté le ?2 mars 2EEX.

?F ormule du p%ilosop%e o#ert Damien



http://www.couperin.org/

http://ina.fr/observatoire-medias/dossiers/patrimoine-numerique/internet-et-l-acces-la-connaissance-quel-role-pour-les-pouvoirs-publics-.html














son o++re, la diversité des livres ne su++it plus et n'a d'ailleurs jamais su++it. 6...7 Lieu de

rassem#lement de tous les livres, la #i#liot%!"ue l'est aujourd'%ui de tous les médias, et

ce n'est "u'$ la #i#liot%!"ue "ue l'on #éné+iciera de leur complémentarité dans tous leurs

reistres. 6...7 Les di++érents médias s'int!rent dans une totalité "ui est autre c%ose "ue

la somme de ses parties, et $ l'intérieur de la"uelle on peut s'orienter. 0 ?FF. O la

co%a#itation et $ la complémentarité des écrans d'ordinateurs et des livres mis $

disposition du pu#lic dans les médiat%!"ues, s'ajoute cette notion d'un / ensem#le

construit, le plus ouvert possi#le, mais inde3é, oranisé et structuré dans sa totalité

comme peut l'-tre le livre 0. La #i#liot%!"ue +ait ainsi le lien entre les documents, entre

les supports, et lie encore , par ses politi"ues de médiation, ces ensem#les oranisés au3

usaers, selon leurs #esoins et leurs attentes. &insi, selon Mic%el Melot, +lu3 et stoc< nese contredisent pas dans l'enceinte de la #i#liot%!"ue, mais tendent $ s'enric%ir l'un

l'autre 1 / le +lu3 a déj$ servi le stoc< en mettant en line des cataloues collecti+s "ui

donnent un acc!s indirect au3 documents primaires, livres et périodi"ues, $ travers le

monde, comme les rands réseau3 américains @CLC 5 @nline Computer Li#rar* Center

5 ou L8 5 esearc% Li#rar* n+ormation 8etor< 5 "ui reroupent plusieurs milliers

de #i#liot%!"ues dans le monde, ou, en rance, le Cataloue collecti+ national 6cc87, "ui

permet de localiser les documents conservés dans les principales #i#liot%!"uesmunicipales ou universitaires +ranaises. Mais le stoc< nourrit de plus en plus le +lu3,

avec des opérations de mise en line de +onds numérisés comme le Hrojet Guten#er, la

#ase Gallica de la 4i#liot%!"ue nationale de rance, ou l'am#ition de Goole de

numériser des millions de paes de randes #i#liot%!"ues. Le lien entre ces cataloues

collecti+s et les #ases numérisées constitue #ien une nouvelle +orme de #i#liot%!"ues

/ sans murs 0, virtuelles, délocalisées. 0?F

La loi"ue de communication en réseau peut alors ren+orcer cette tendance de

dissémination. Hatric< 4ain pousse d'ailleurs l'idée jus"u'au #out 1 la #i#liot%!"ue en

tant "u'institution serait vouée $ l'éc%ec, et il +audrait "ue toute #i#liot%!"ue se pense

plutt en réseau 1 / le passae de l9institution 6école, #i#l iot%!"ue, société savante7 au

réseau mar"ue, $ la +ois, une %*per)socialisation et une %*per)individualisation 1

l9émerence des savoirs * apparaZt comme un / proc!s sans sujet 0 né du jeu des

interactions entre des individus. &lors "ue l9institution sépare l9individu du milieu pour

lui permettre d9accéder $ l9universel, le réseau multiplie les appartenances, $

?FF Mic%el Melot, in Lieu) de 5a$oir , pp. FR2)FRR?F #idem, p. FE






l9intersection des"uelles c%a"ue e3périence individuelle devient sinuli!re et relative.

&lors "ue l9institution pointe vers une collectivité a#straite, le réseau +avorise

l9émerence de communautés 6d9intér-ts, de savoir, de culture7 #asées sur des

e3périences partaées. 0 Le ris"ue est ici de perdre l'intér-t d'un savoir et de

compétences partaées par un ensem#le de pro+essionnels 1 ne doit)il plus * avoir de

#i#liot%!"ues, mais uni"uement des #i#liot%écairesQ @n va ici vers le daner de voir se

dissoudre justement cet / acc!s $ l'universel 0, l'idéal d'un savoir "ui porte du sens, dans

une in+inité d'interactions dont l'e3istence)m-me 6les +ameuses / e3périences 07 auraient

plus d'importance "ue les idées "u'elles permettent d'éc%aner...

La conception de la #i#liot%!"ue comme réseau peut donc s'imposer, mais pas sans

perdre compl!tement le noeud central, le point de carre+our "ui lui donne son identité,

!re les contenus culturels et scienti+i"ues, et s'occupe d'en oraniser l'acc!s. Hlus "u'un

lien, c'est une vérita#le trame "ue la #i#liot%!"ue tisse entre les sources d'in+ormation

pour en e3traire au pro+it des usaers la su#stanti+i"ue molle.

Iannic< Guin dans son article / Cité, identité et #i#liot%!"ue 0 ?FX, rapproc%e ainsi, loin

de l' / %*per)individualisation 0 évo"uée plus %aut, le réseau / universel 0 "ue l'on

c%erc%e $ atteindre, de ces micro)réseau3 locau3 "ue développent les #i#liot%!"ues de

"uartier 1 / Dans "uel réseau par consé"uent ]la #i#liot%!"ue^ se situe)t)elleQ Dans celuides %ommes et des +emmes "ui tentent tant #ien "ue mal de vivre et de mourir, avec ou

sans les dieu3. @n aperoit ainsi la nécessité de développer des réseau3 serrés de

#i#liot%!"ues dans la ville, parce "u'elles sont les lieu3 de la vie et des rencontres, "ui

entretiennent la su#version "uotidienne contre les valeurs éta#lies, les situations

ac"uises, les lieu3 communs, les certitudes admises, la dictature des #eau+s, la culture

marc%ande, la censure et les intérismes de toute nature. 0

/.. Les réseauA, quels réseauA?

(n s'insérant dans des réseau3 multiples, la #i#liot%!"ue c%erc%e $ multiplier les points

d'acc!s $ ses ressources. este $ dé+inir clairement et collectivement "uels seront ces

points d'acc!s, et "uelles ressources ont propose $ "uels pu#lics.

?FX Iannic< Guin, / Cité, identité et #i#liot%!"ue 0 in La iblio thèque dans la cit é. <ctes du col loque, Doi tiers, >* 3écembre12. Haris, ?1 4H, Centre Geores)Hompidou






%.1.2.1 La nécessité de portails nationaux et internationaux pour l$accès direct aux ressources

La notion de / portail 0 correspond #ien $ cette idée de mise en réseau de ressources, de

services et d'usaers "ue permettrait la #i#liot%!"ue moderne. Le / portail e# 0 est unmo*en de réaliser cette circulation, et c'est d'ailleurs comme un service de réseau "ue le

dé+init le Joint n+ormation S*stems Committee américain 1 / le portail est un service

réseau "ui rassem#le une o++re de contenus provenant de plusieurs sources distinctes et

met en oeuvre des tec%noloies telles "ue la rec%erc%e +édérée, le moissonnae

d'in+ormations, les services d'alerte, et compile les résultats dans un +ormat uni+ié a+in de

les présenter $ l'usaer. Cet a++ic%ae se +ait %a#ituellement via un naviateur e#, #ien

"ue d'autres outils soient éalement possi#les. Hour les usaers, un portail est un point

d'acc!s, éventuellement personnalisa#le, oU une rec%erc%e peut -tre menée sur une ou

plusieurs sources d'in+ormation, oU les résultats a++ic%és sont +usionnés et

uni+ormisés. 0?F

Tr!s vite, la nécessité d'une approc%e collective de toutes les #i#liot%!"ues, pour et par

tout le monde, s'incarne avec la création et la valorisation de rands portails nationau3 et

internationau3 "ui rassem#lent une rande "uantité de ressources en un m-me point

d'entrée, comme Goole ; en e++et, si depuis l'e3plosion du e#, les projets de

numérisation se multiplient, la valorisation et la sinalisation des documents demeure

insu++isante...

@n peut alors imainer "ue les rands réservoirs d'in+ormation seraient néociés au

niveau national, comme cela se +ait dans certains pa*s européens, et mis $ disposition de

toutes les #i#liot%!"ues du pa*s. Le métier de #i#liot%écaire serait alors de +aciliter la

naviation de l'usaer dans ces +lu3 d'in+ormations, et de l'aider $ trouver de +aon plus

précise et plus e++icace ce "u'il * rec%erc%e.

Ce rand reroupement de ressources correspond $ la position dé+endue par &le3andre

Moatti dans son article sur / nternet et la connaissance 1 "uel rle pour les pouvoirs

pu#licsQ 0, di++usé sur le site e# de l'8& 1 / on assiste $ une +loraison de #i#liot%!"ues

t%émati"ues, promues par des communautés partaeant un intér-t, et suscepti#les de

ra*onner vers un pu#lic plus lare 1 on peut citer le portail de l9active communauté des

mat%ématiciens coordonné par l9université Josep% ourier de Greno#le

6.numdam.or7, l9approc%e par les rands noms de l9%istoire de la science menée

?F Citation du JSC _%ttp1WW.jisc.ac.u<` traduite par Cécile Touitou in / Les portails des #i#liot%!"ues pu#li"uesaméricaines 0, 44 2EEF nV, p. .



http://www.jisc.ac.uk/







par le C8S 5 Centre &le3andre >o*ré 6.ampere.cnrs.+r, .#u++on.cnrs.+r,7,

ou, dans le domaine des lettres, la mise en line par l9université de ouen des

manuscrits de lau#ert et Maupassant 6écrivains p%ares de la 8ormandie7 Hlus "ue la

/ Tr!s Grande 4i#liot%!"ue 8uméri"ue 0 associant sous l9éide de la Commission

européenne les #i#liot%!"ues nationales de vint)cin" pa*s européens, c9est une

#i#liot%!"ue +édératrice de ces di++érentes initiatives +ranaises $ la"uelle il +aut soner

rapidement 1 l9internaute doit pouvoir +euilleter, avec le m-me outil de visualisation 5

sans -tre renvo*é vers des sites tiers oU il aurait $ se +amiliariser avec des outils de

visualisation $ c%a"ue +ois di++érents 5, les collections numérisées de la 4n, celles des

#i#liot%!"ues universitaires, des randes #i#liot%!"ues municipales, en rance ou dans

les autres pa*s de la +rancop%onie Cette approc%e +édératrice, décentralisée, seraitl9es"uisse d9une rande #i#liot%!"ue +rancop%one des savoirs, permettant de ren+orcer la

présence de la lanue +ranaise sur nternet, et représentative d9une e3ception culturelle

e++ective et assumée. 0?E &u)del$ du simple reroupement de ressources, les dossiers et

les parcours / découverte 0, proposés par e3emple sur Gallica, témoinent de la volonté

des #i#liot%écaires de dépasser le +onctionnement des moteurs de rec%erc%e éants pour

valoriser des +onds de ressources pensés et conus intellectuellement.

%.1.2.2 Les points d$accès locaux et ré#ionaux : les nichesdocumentaires

(n e++et, si l'on rassem#le tant de ressources dans un uni"ue point d'acc!s, on peut se

demander si l'idée de collection correspondrait toujours $ une réalité. (st)ce donc la +in

de la collectionQ au contraire, dé+end Géraldine 4arron ; avec les outils d'évaluation de

leurs collections dont les #i#liot%!"ues disposent aujourd'%ui, elles peuvent mieu3

mesurer leurs spéci+icités et orienter leurs o++res en +onction de leurs pu#lic 1 / ainsi,

l'on pourrait com#iner une politi"ue documentaire pilotée par l'usaer en proposant de

lui +ournir n'importe "uoi le plus rapidement possi#le, et une politi"ue documentaire de

nic%e en développant ce "ui +ait la spéci+icité de notre collection oriinelle et de nos

usaes, réta#lissant en+in dans la #i#liot%!"ue %*#ride la com#inaison entre loi"ue

d'accumulation et de patrimonialisation matérielle ou immatérielle, et loi"ue de +lu3.

Demeure la nécessité d'une politi"ue de complémentarité des nic%es "ui doit -tre pilotée

au niveau national dans un souci de conservation partaée. 0

?E&le3andre Moatti. @p. Cit. 2EEX _%ttp1WWina.+rWo#servatoire)mediasWdossiersWpatrimoine)numeri"ueWinternet)et)l)acces)la)connaissance)"uel)role)pour)les)pouvoirs)pu#lics).%tml` Consulté le ?2 mars 2EEX.














Les portails locau3 ou réionau3 permettent alors au3 usaers d'a#order la #i#liot%!"ue

comme leur étant vraiment destinée, $ eu3 en particulier, car elle s'ins!re dans une

oranisation virtuelle entre tous les acteurs de la politi"ue pu#li"ue locale. La ville ou

l'université sont des s*st!mes "ui portent en eu3 et décident de leur propre politi"ue,

tout en s'élarissant par le #iais du réseau 1 / la politi"ue documentaire est devenue la

politi"ue de l'éta#lissement, "ui dé#orde la #i#liot%!"ue pour -tre celle d'une

collectivité, universitaire, interuniversitaire, réionale et pour"uoi pas, un jour

)poursuivons le r-ve ) nationale . 0??

%.1.2.% Les points d$accès disséminés : la bibliothèque au coeurdes réseaux sociaux

@utre les portails, les #Ytiments, l'idée d'une #i#liot%!"ue / %ors les murs 0 et / sanslimites 0, telle "ue dé+endue par les inlandais, renvoie $ la dissémination des points de

service proposées par la #i#liot%!"ue $ l'usaer. Dans cette perspective, l'usaer se sert

de la #i#liot%!"ue sans plus * entrer 1 il n'* a plus cette idée de seuil, d'espace #ien

identi+ié, "ue l'on ressent avec un #Ytiment ou un portail e#. C'est la #i#liot%!"ue

/ %ors les murs 0 "ue l'on poursuit sur le 8et 1 de la m-me +aon "ue des é"uipes de

#i#liot%écaires vont proposer des in+ormations dans la rue avec l'in+ormation Ga

Station, ou pr-ter des livres $ la piscine pendant les vacances d'été, par des s*st!mes

d'&H 6adresses e# +i3es "ui permettent $ d'autres sites de proposer des re#onds +i3es

au3 notices d'ouvraes, par e3emple7, de résolveurs de liens, ou #ien en proposant des

applications inséra#les dans d'autres sites privés, la #i#liot%!"ue virtuelle s'e3porte et ne

se cantonne plus au3 / +ronti!res 0 s*m#oli"ues de son portail. La #i#liot%!"ue

universitaire d'&ners, par e3emple, selon la politi"ue dé+endue par son directeur

@livier Tac%eau?2, propose une application de rec%erc%e dans son cataloue sur

ace#oo< et permet aussi une rec%erc%e depuis Goole Sc%olar. La #i#liot%!"ue du

Conr!s a éalement +ait parler d'elle il * a peu, en mettant en line EEE p%otos passées

dans le domaine pu#lic sur lic<r, un site de partae de p%otos rand pu#lic tr!s

connu?.

?? 4. Calene, rapporté par G. 4arron dans iblio thèque7 s7 nV F p. ?F?2C+. cette note toute récente sur son #lo 1 @livier Tac%eau, / La Houle au3 oeu+s d'or 0, Le @ombril de el le ei lle

_%ttp1WWtac%eau.#lospot.comW2EEXWEWla)poule)au3)oeu+s)dor.%tml consulté le 2 mars 2EEX? Claire Guillot, / La 4i#liot%!"ue du Conr!s s'associe avec le site lic<r 0, Le ;onde, mars 2EEX



http://tacheau.blogspot.com/2008/03/la-poule-aux-oeufs-dor.html







+ranaise et l'%istoire?F. Mais ces derniers t%!mes, plus énérau3, pourraient -tre traités

aussi par le service Si8D4&D de la 4n... il +audrait encore coordonner davantae les

o++res a+in de ne pas perdre l'internaute dans une a#ondance de sites. La colla#oration

récente de la 4n et de la 4pi pour associer leurs services de renseinements $ distance

correspond $ cette prise de conscience. Hroloner l'esprit des collections papier sur le

site e# sem#le -tre un #on point de départ, $ condition de tenir compte aussi de ce "ui

est proposé ailleurs et de savoir s'arr-ter "uand on s'aperoit "ue ce "ue l'on s'appr-te $

+aire est déj$ +ait, en mieu3, sur un autre site.

C'est ainsi "ue les #i#liot%!"ues ont peu $ peu a#andonné ou repensé leurs collections de

sinets, les / sitot%!"ues 0, "ui demandaient un énorme travail de ré+érencement et de

mise $ jour constante, pour un #éné+ice réduit. Le travail +ait $ la #i#liot%!"ue nationale pour alimenter / les sinets de la 4n 0? sem#le su++isant, dans une perspective

enc*clopédi"ue, pour éparner $ d'autres le soin de cette tYc%e. C'est pour"uoi le portail

r%ne)alpin Lectura a tr!s rapidement a#andonné sa propre pae de sinets énéralistes

pour se spécialiser dans le ré+érencement de sites de la réion. La #i#liot%!"ue

numéri"ue de Lisieu3, pour sa part, réussit $ la +ois $ se +aire connaZtre et $ -tre visi#le

sur le plan national, en valorisant des ressources locales comme la littérature normande

du KK! si!cle. Comme $ 4ordeau3, la spécialisation se +ait alors $ la +ois t%émati"ue6découverte de la littérature d'une période donnée7 et éorap%i"ue 6la 8ormandie7.

L'ac"uisition des collections papier peut se penser aussi $ l'éc%elle d'une réion 1 en

&"uitaine, le onds réional d'ac"uisition des #i#liot%!"ues 6&47?X, résulte d'un

Contrat Ntat)réion "ui vise $ développer les +onds patrimoniau3 des 4M en assurant

l'entrée dans les collections pu#li"ues de documents contemporains d'intér-t réional

dont le coft dépasse les possi#ilités #udétaires des collectivités. De m-me, l'e3istence

des ples réionau3 associés de la 4n? vise $ une %armonisation $ la +ois réionale et

nationale des collections et des projets. Sont notamment concernés 1 la rétro)conversion

des cataloues, la numérisation des pu#lications de sociétés savantes de la presse locale,

les portails réionau3, les #i#liot%!"ues réionales. O travers des projets de

numérisation ré+léc%is et intérés dans une éc%elle plus lare, c'est #ien la continuité de

?F oir aujourd'%ui les "uestions +ré"uemment posées au service de renseinement #i#liorap%i"ue de 4ordeau3 1%ttp1WW.#ordeau3.+r &ccueil `Culture, loisirs `4i#liot%!"ue `Services spéci+i"ues `enseinements #i#liorap%i"ues.Consulté le 22 mars 2EEX?_%ttp1WWsinets.#n+.+r` Consulté le ? mars 2EEX?X_%ttp1WWarpel.a"uitaine.+rW+ra#` Consulté le 22 mars 2EEX? &pr!s la sinature d'une convention avec l'&uverne, la 4ourone, la Hicardie et %ne)&lpes, les réions de ranc%e)

Comté et =aute 8ormandie s'appr-tent $ les rejoindre et "ue Lanuedoc)oussillon, 4asse 8ormandie, Limousin, 4retane,Hoitou)C%arente et Centre sont $ l'étude.



http://www.bordeaux.fr/

http://signets.bnf.fr/

http://arpel.aquitaine.fr/frab













la #i#liot%!"ue %*#ride "ui est assurée. Se pose $ présent aussi la "uestion, par le #iais

d'oranisations réionales, de la conservation des sites e# réionau3 1 la 4n se

concentrant sur le e# énéraliste +rancop%one, "uid de l'enreistrement et du

ré+érencement de cette multitude de sites e# ultra)locau3, de villaes, ou

d'associationsQ Maali =aettier souline l'intér-t, pour parvenir $ réaliser une meilleure

couverture de l'arc%ivae du e#, d'* +aire participer les 4M 1 / l9e3pertise de ces

éta#lissements au niveau de la documentation réionale, les connaissances sur la réion

et le e# local, l9e3périence ac"uise en mati!re de traitement et de valorisation des

+onds locau3 sont indispensa#les non seulement dans le cadre de l9arc%ivae du e#

local mais éalement pour la mise en place d9un dépt léal du e# national.?XE

Les projets de reroupements des ressources et des projets de conservation montrentdonc la nécessité de s'oraniser en amont 1 la +uture #i#liot%!"ue numéri"ue

européenne, par e3emple, a été lonuement ré+léc%ie, pour ne pas se contenter

d'alomérer a posteriori des amas de ressources inéalement ré+érencées, comme le +ait

plus ou moins Goole $ travers son propre projet de numérisation. Jean)8ol Jeannene*

souline 1 / la #i#liot%!"ue numéri"ue ne peut pas -tre seulement l'alomérat des

portails e3istants en rance mais un am#itieu3 proramme européen sur le plan

"uantitati+ et "ualitati+. 6...7 &insi, on numérisera en premier lieu ce "ui a trait $ l'%istoirede l'(urope, ses territoires, ses identités, sa démocratie, son idée de li#erté... 0 ?X? Ce "ue

l'on c%erc%e alors, ce n'est pas tant la constitution d'une #i#liot%!"ue vérita#lement

universelle, "u'$ arantir la présence sur le e# d'un état d'esprit, d'une culture. La

#i#liot%!"ue numéri"ue européenne devient elle)m-me une sorte de tr!s rande

#i#liot%!"ue réionale 1 m-me "uand on e++ectue de rands rassem#lements et des

/ %*per)#i#liot%!"ues 0 $ distance, l'o#jecti+ reste de servir une communauté. C'est par

cette adresse $ une communauté donnée, m-me aussi lare "ue celle "ue représentent

l'ensem#le des cito*ens européens, "ue l'on arrive $ conjuuer acc!s $ distance et

sentiment de pro3imité.

/.. Les bibliothèques universitaires entre spécialisationsdisciplinaires et lo:iques de campus

Les #i#liot%!"ues universitaires ont le m-me pro#l!me de c%oi3 entre des orientations

disciplinaires et t%émati"ues d'une part, et des reroupements $ #ase éorap%i"ue

?XE =aettier, Maali, / ers la conservation des sites e# réionau3 0, 44, 2EE, nV R, p. )XR ]en line^_%ttp1WW##+.enssi#.+r` Consulté le 22 mars 2EEX?X? LH nVF?X p.






d'autre part. La coe3istence des 8 6niversités 8uméri"ues de éion7 et des 8T

6niversités 8uméri"ues T%émati"ues7 montre "ue cette "uestion ne concerne pas la

seule documentation.

La deu3i!me des / ?E propositions 0 +aites par l'&D4 dé#ut 2EEX?X2 pourrait con+irmer

une approc%e plutt disciplinaire 1 en constituant une collection électroni"ue nationale,

on entérinerait l'e3istence d'une réalité numéri"ue "ui ne serait plus adaptée au tissu

actuel des #i#liot%!"ues universitaires 1 une #i#liot%!"ue numéri"ue de ré+érence en

p%*si"ue, %istoire contemporaine ou éoloie prendrait le pas sur les collections de telle

#i#liot%!"ue dans telle université. n tel dispositi+ permettrait éalement, en mutualisant

les mo*ens et les compétences, de réduire les inéalités entre universités 1 c%a"ue

étudiant aurait donc ainsi acc!s au3 m-mes ressources, du moins pour la partélectroni"ue.

Les 8T permettent ainsi, selon un mod!le oriinal mis en oeuvre par la SDTC( en

2EE, de mutualiser la production et la di++usion de ressources pédaoi"ues numéri"ues

dans c%acune des randes t%émati"ues disciplinaires 6médecine, droit, environnement,

sciences %umaines, sciences +ondamentales7. 4ernard C%arpentier, président de la

Con+érence des do*ens de +aculté de médecine, e3pli"ue lors du Collo"ue international

de l'université numéri"ue en 2EEF "ue cela n'emp-c%e pas les approc%es pluridisicplinaires 1 / sur le portail de l'niversité médicale virtuelle +rancop%one?X 6la

premi!re 8T mise en place7, la médecine / pure 0 ctoie la #ioloie et les sciences du

vivant en énéral 0. Les mots d'ordre sont donc le décloisonnement et la

complémentarité, avec la possi#ilité d'une actualisation permanente des connaissances

sur ces supports et la création via les 8T de liens plus étroits entre rec%erc%e et

+ormation. este "ue ces portails sont des ressources essentiellement pédaoi"ues

6cours en line7, encore trop peu mises en lien avec les SCD. Ceu3)ci peuvent)ils

envisaer de s'associer $ ce enre de projetQ C'est peu pro#a#le $ court terme, dans la

mesure oU les loi"ues d'autonomie et de concurrence des universités les o#lient $ se

concentrer sur le service e++icace de leurs propres c%erc%eurs et étudiants.

(n croisant les approc%es disciplinaires et éorap%i"ues, #i#liot%!"ues pu#li"ues et

#i#liot%!"ues d'étude c%erc%ent ainsi $ se dé+inir dans un conte3te d'o++re de

l'in+ormation toujours plus a#ondante.

?X2 oir le site _%ttp1WW.ad#u.+rW`, ru#ri"ue / &ctualités 0. Consulté le 2 mars 2EEX?X_%ttp1WW.umv+.prd.+rW` Consulté le 22 mars 2EEX.

&LL( )errine * DC+ -* mémoire d'étude * mars $$% %$


http://www.adbu.fr/

http://www.umvf.prd.fr/

http://www.adbu.fr/

http://www.adbu.fr/

http://www.adbu.fr/






(onclusion

Le développement de l'internet et des acc!s distants au3 ressources d'in+ormation peut

sem#ler $ la +ois comme une au#aine et comme une menace pour les #i#liot%!"ues.

&u#aine, parce "u'elles peuvent, en s'appropriant cet outil, proposer des services plus

attracti+s $ leurs usaers ; menace, car ce rapport accéléré et immédiat $ l'in+ormation $

distance, +ace $ l'acc!s contraint dans le temps et l'espace "u'o++re la #i#liot%!"ue, la met

en position de concurrence permanente, non seulement avec des prestataires privés, mais

aussi avec les autres #i#liot%!"ues.

Jus"u'$ présent, la réaction des #i#liot%!"ues au développement du e# a été, dans une

perspective pramati"ue, de s'adapter en proposant aussi #ien des acc!s internet dans

leurs #Ytiments "u'en se lanant $ la con"u-te de la Toile par la construction de leurs

propres sites e# et portails. S'est peu $ peu +ormée, au ré des #esoins des usaers et

des initiatives de #i#liot%écaires plus ou moins ent%ousiastes, une #i#liot%!"ue

/ %*#ride 0 "ui cumule des o++res de services sur place et $ distance. Mais +ace $ la

dématérialisation des contenus "ui s'accél!re aujourd'%ui, on peut imainer "ue les

services sur place s'amenuiseront, ou plutt se trans+ormeront. Le ris"ue est alors "ue la

#i#liot%!"ue p%*si"ue se désolidarise de la #i#liot%!"ue centre de ressources, et

apparaisse comme une entité $ part, di++érente, "ui propose des services particuliers,

comme la mise $ disposition d'espaces et de matériels pour l'étude, l'éc%ane culturel, ou

des animations ; tandis "ue pour la rec%erc%e d'in+ormations stricto sensu, le #Ytiment de

la #i#liot%!"ue et ses collections papier ne seraient utilisés "u'en dernier recours.

Les #i#liot%!"ues doivent donc ré+léc%ir au service de pro3imité "u'elles ont pourmission de rendre 1 en c%aneant de +orme, doivent)elles aussi c%aner d'o#jecti+sQ Sur

le e#, la distance ne s'oppose pas $ la pro3imité 1 les services $ distance peuvent -tre

conus de +aon $ valoriser la relation entre l'usaer et un #i#liot%écaire)médiateur

toujours pr-t $ lui répondre. Buant au lissement du rle de l'espace p%*si"ue de la

#i#liot%!"ue, d'un lieu d'in+ormation $ un lieu de socia#ilité plus a++irmé, il ne doit pas

pour autant +aire a#andonner toute idée de continuité et de permanence de services

similaires entre la #i#liot%!"ue / en dur 0 et la #i#liot%!"ue / en line 0. La pro3imitédu service proposé au pu#lic se construit dans la trame tissée de l'une $ l'autre, et





inversement ; ce "ui +ait "ue la #i#liot%!"ue institutionnelle reste un / lieu 0 s*m#oli"ue

oU l'on trouve $ la +ois des in+ormations prati"ues validées, et un conte3te culturel avec

le"uel elles dialouent. Le maintien de la #i#liot%!"ue comme service pu#lic de

pro3imité se retrouverait ainsi dans cette continuité entre les services in+ormati+s et

culturels. La résistance des territoires p%*si"ues nous prouve "u'ils peuvent e++icacement

+onctionner en complémentarité avec le e# 1 une #i#liot%!"ue s'adresse +inalement

toujours $ une communauté, plus ou moins lare, de la communauté d'un villae $ la

communauté internationale, en passant par di++érentes dé+initions éorap%ico)

t%émati"ues "ui leur donnent du sens.

(t, +inalement, les +ormes de pro3imités sur place et $ distance restent compara#les. (n

e++et, on peut concevoir d'un cté, une pro3imité "ui se +onde sur l'identité d'uneinstitution #ien identi+iée et reconnaissa#le, par son #Ytiment ou son portail e# ; de

l'autre, une #i#liot%!"ue diluée dans une multiplicité de services disséminés "ui vont $ la

rencontre de l'usaer l$ oU il se trouve. Cette deu3i!me +orme de services de pro3imité

peut connaZtre un développement sans précédent rYce au e# dit / 2.E 0, "ui +avorise le

partae et la co)construction des savoirs par les usaers ; mais cela ne doit pas +aire

a#andonner la premi!re. este $ trouver un é"uili#re entre la nécessaire mise en valeur

d'institutions autonomes et #ien identi+iées, et la construction indispensa#le de réseau3 pour enric%ir le travail des éta#lissements et éviter une concurrence stérile entre les

services pu#lics.





)iblio*ra#hie

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OLNIR> H843-> MEN(ES> C48)8 , ). =n direct de 5econd Lie + blog de labibliothèque rancophone de 5econd Lie. Le blog est alimenté par HugobiAan ^olnir et?oulaut ;enges, mais aussi directement par les a$atars depuis le monde $irtuel, gr_ceau logmic. 2EEX. ]en line^ _%ttp1WWsldirect.#lospot.comW`. Consulté le 2 mars 2EEX.

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