placées sous mainde justice

Actions prison-justice

La prison, aidons-les à en sortir!

à la réinsertiondes personnes

De l’accompagnement

Édito................................ 1

Les prisonsfrançaises ................ 2-3

Actions en milieucarcéral..................... 4-9

450 bénévolesengagés ................... 10-12

Sommaire

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T out le monde le sait aujourd’hui : l’état desprisons françaises, dont la situation s’avèreextrêmement préoccupante, est un problème

majeur de société. Monde clos, terrain encoreméconnu de l’action humanitaire, le milieu carcéralrequiert des besoins considérables, tant au planfinancier que matériel ou humain. C’est pourquoi laCroix-Rouge française en a fait l’un des axes forts deson action pour les années à venir.

Guidée par son principe fondateur d’humanité, notreassociation s’implique depuis dix ans pour offrir desconditions de détention dignes aux personnesincarcérées et pour préparer leur sortie. Car c’est notreintime conviction : la prison doit être un temps utile, untemps qui a du sens. Elle ne doit pas uniquementpunir mais s’envisager aussi comme un temps dereconstruction, pour éviter tout risque de récidive etprotéger la société.

La Croix-Rouge française a pour ambition de soutenirles alternatives à l’incarcération, d’améliorer lesconditions de vie des personnes détenues, depréserver leurs liens sociaux et familiaux, de lespréparer à la sortie et de favoriser leur réinsertion.

Dans une logique d’accompagnement sur la durée, quisous-tend l’ensemble de nos actions – des colis deNoël aux formations aux gestes qui sauvent, en

passant par la mise en place d’activitéssocioculturelles et la ligne téléphonique de soutienpsychologique « Croix-Rouge écoute les détenus »(CRED) – nos bénévoles s’efforcent d’écouter, deconseiller et de briser la solitude. Ils interviennent avecle souci d’agir en toute neutralité et la volonté d’offrir àtoutes ces personnes en devenir la force de croire enune vie nouvelle.

Je voudrais d’ailleurs profiter de cette occasion pourremercier les 450 bénévoles prison-justice de leurengagement et leur dire mon admiration. Grâce àvous, nous avons pu structurer notre réseau,développer nos champs d’action et devenir unpartenaire à part entière de l’administrationpénitentiaire. Je souhaite qu’ensemble, nous fassionsévoluer le regard sur la prison et les personnes qui ysont enfermées, et que votre engagement fasse denombreux émules.

En maintenant le lien entre la prison et l’extérieur, enapportant des repères là où ils ont disparu, nousparticipons à une action humanitaire qui placel’homme au cœur de nos préoccupations, fidèles ànotre ambition qui est d’humaniser la vie !

“Ensemble, faisonsévoluer le regardsur la prison”Professeur Jean-François MatteiPrésident de la Croix-Rouge française

Édito

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Une réalité préoccupant e

246 843 personnes prises en charge parl’administration pénitentiaire

191 établissements pénitentiaires en France

Durée moyenne de détention :

9,6 mois

Population masculine à 97%

82% des personnes écrouéessont de nationalité française

25% de la population pénalesouffre de troubles mentaux

116 suicides ont eu lieu en 2011

source : chiffres clé de l’administrationpénitentiaire au 1er janvier 2012

En France aujourd’hui, la vie en prison est souvent synonyme de misère sociale et humaine.Surpopulation, promiscuité, précarité (35% de la population carcérale vit avec moins de 50€par mois), rupture du lien social et familial, inactivité, ennui, perte de sens… autant defacteurs qui rendent les conditions de détention pénibles et qui sont un frein à la réinsertion.

L e nombre de personnes déte-nues a encore augmenté de 7%en un an, atteignant le chiffre de

64787 au 1er janvier 2012. Parmi ellesse trouvent 712 mineurs, pris encharge par les services de la ProtectionJudiciaire de la jeunesse (PJJ).

Comment faire de ce temps passé endétention un temps utile ? Quel avenirpeut-on envisager pour les 80000personnes qui sortent chaque annéede prison ? Quel sens peut-on donner

à une peine de prison qui dans environ80% des cas est inférieure à un an ?

Les aménagements de peine (libéra-tion conditionnelle, placement exté-rieur, placement sous surveillance élec-tronique, semi-liberté) constituent uneréponse à ce constat alarmant. Malgréun chiffre en augmentation, il n’en restepas moins qu’au 1er janvier 2012, seuls19.5% des personnes condamnéesécrouées en bénéficiaient (contre16.5% au 1er janvier 2011).

Les prisons françaisesdes besoins humains et financiersconsidérables

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P endant longtemps, parcequ’on n’a pas voulu voir ce quis’y passait et parce que l’intro-

duction de la télévision dans les cel-lules a fait croire aux naïfs que la pri-son était une sorte de couche molle«quatre étoiles » obligatoire, on n’aapporté à la prison aucune améliora-tion substantielle. Contrairement àbeaucoup de pays d’Europe compa-rables, des questions aussi vitales quele froid et le chaud, le sec et l’humide,le cru et le cuit, n’y étaient pas régléesencore à une date très récente.

Aujourd’hui la vétusté demeure. Elleest néanmoins en recul sensible, enraison des programmes de construc-tion de prisons renouvelés régulière-ment depuis bientôt un quart de siè-cle. Ces nouvelles prisons sont auxvieilles ce que l’habitat HLM desannées soixante était aux taudis desannées antérieures. Elles illustrent lepassage à l’ère de l’industrialisationde la gestion des personnes déte-nues. Par conséquent, moins d’ani-

maux nuisibles et de froid humide, del’eau chaude dans les cellules, maisplusieurs centaines de détenus ras-semblés, davantage de solitude,moins de relations avec le personnel(lui-même en difficulté dans ces nou-veaux établissements), moins de pos-sibilité de s’exprimer.

Avec l’accroissement de la solitude,sont venus aujourd’hui, l’accroisse-ment de la violence, l’augmentationde la pauvreté, l’éloignement desproches et, en définitive, la perspec-tive d’une réinsertion aussi impossibleaujourd’hui qu’hier. Restaurer la per-sonne, lui assurer les liens avec sesparents et amis, seconder efficace-ment les personnes sans ressources,offrir des activités ouvrant des hori-zons professionnels ou culturels, enmême temps que des revenus, pré-parer efficacement la libération et,pour cela, accroître les liens entre lededans de la prison et son dehors,voilà les priorités qui se déduisent dela situation actuelle. Mais il faut aussi

des efforts plus structurels : réinventerles plans des prisons modernes, dimi-nuer les effectifs de personnes déte-nues et accroître ceux des personnelsde toute nature, penser autrement lasanction pénale, développer l’aména-gement de peines, mieux définir lesmétiers de l’incarcération.

C’est dans cette mission qu’estengagé le contrôle général des lieuxde privation de liberté, en collabora-tion confiante avec toutes les associa-tions engagées depuis longtemps surle terrain.

Jean-Marie Delarue

de Jean-Marie Delarue, Contrôleur général des lieux de privation de liberté

État des lieux dans les prisonsfrançaises aujourd’hui

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Dans la droite ligne de son projet associatif «Humaniser la vie », la Croix-Rouge françaiseintervient au-delà de tout jugement, pour soulager la souffrance des personnes incarcéréeset leur offrir des conditions de détention qui respectent la dignité humaine.

L’ambition de l’association ? Favoriser la réinsertion des personnes détenues, dépasser leslogiques d’assistanat et de charité pour privilégier l’accompagnement de la personne et larecherche de son autonomie.

Actions en milieu carcéralun levier de retour à l’autonomie pour les personnes sous main de justice

n A la maison centrale de Saint-Maur (36), nos bénévoles forment les personnes condamnées à de longues peines au monitorat desecourisme

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L a présence de la Croix-Rougefrançaise dans les établis -sements pénitentiaires est

attestée bien avant la Seconde Guerremondiale. D’abord sensi bilisée à l’in-carcération des prisonniers de guerre,en 1870 et en 1914, l’associationétend rapide ment son action aux per-sonnes détenues de droit commun.

L’année 1945 marque un tournant,grâce au premier accord signé avecl’administration pénitentiaire, qui for-malise la création d’un service d’in-firmières Croix-Rouge dans les éta-blissements (la loi du 18 janvier 1994y mettra fin).

Dès 1945, l’action des infirmières estprogressivement complétée par cellede visiteurs bénévoles, soucieuxd’apporter un soutien moral aux per-sonnes détenues. Les premiers colisde Noël apportés en prison datent decette époque.

Depuis 1999, la Croix-Rouge fran-çaise est liée à la Direction de l’admi-nistration pénitentiaire par une charteet une convention de partenariat défi-nissant les principes et objectifs deson intervention en milieu carcéral.Dans ce cadre, elle collabore plus par-ticulièrement avec le SPIP, Servicepénitentiaire d’insertion et de pro-bation qui assure le suivi des per-sonnes placées sous main de justice,prépare la personne détenue à sa sor-tie, travaille sur le sens de la peinepour éviter la récidive.

Mais c’est véritablement à partir de2001 que la Croix-Rouge française sesaisit de l’action en faveur des per-sonnes placées sous main de justice,perpétuant ainsi le rôle historique del’association en milieu carcéral.

Une présence Croix-Rouge dans tousles établissements pénitentiaires

450 bénévoles investis dans les actions prison-justice

120 délégations locales etdépartementales impliquées

Tous les établissements pénitentiairesproposent un accès CRED

(Croix-Rouge écoute les détenus)

1000 personnes détenues forméeschaque année aux gestes qui sauvent

(monitorat, PSC1 et IPS)

535 personnes accueillies chaqueannée dans le cadre de TIG dans les

établissements, les délégations et au siège

940 personnes détenues forméesaux gestes de premiers secours

5000 colis de fin d’année distribués

La Croix-Rouge française au cœur des prisons

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6Six principaux champs d’action

P endant longtemps, la préparation de colis de Noël a constitué l’action principale des bénévoles en faveurdes personnes placées sous main de justice. Mais ces dernières années, leur champ d’action s’est beau-coup diversifié. Aujourd’hui notre association intervient dans six principaux domaines.

Maintenir les liens familiaux d’unepersonne détenue, lui permettre devoir ses proches, constituent autantde facteurs essentiels à sa réinser-tion. Au-delà du bien-être psycholo-gique que ces échanges procurent,ils permet tent aussi d’envisager unavenir et un point d’ancrage aumoment de la sortie.

En prison, le maintien des liens fami-liaux peut prendre plusieurs visages :permettre à un parent détenu ensituation précaire d’offrir à son enfantun jouet à Noël, organiser un goûterfestif et familial en détention, participerà l’accueil des familles en attente deparloir, ou encore proposer un servicede navette entre la gare et l’établisse-ment pénitentiaire lorsque ce dernierest mal desservi.

n Maintenir les liens familiaux

A Alençon, la mise en place d’une navette Croix-Rouge permetà plusieurs familles d’aller voir plus facilement leurs prochesincarcérés.

Lucie, 18 ans, rend régulièrement visite à son petit ami : « S’il n’yavait pas de navette, je devrais prendre le train, le tram et le bus.Cela reviendrait à 20 € aller-retour. Je ne pourrais pas venir tous lesmercredis… La navette, c’est plus économique et plus direct… Etpuis le temps du trajet, on est avec des gens qui ont la même his-toire que nous, on sait qu’ils vont nous comprendre. C’est moncopain qui m’a informée de l’existence de la navette. Depuis queje la prends, ça a tout changé».

LE SERVICE DE NAVETTE

n Chaque année, près de 55000 personnes sont accueillies par des bénévoles del’association dans des lieux d’accueil pour familles en attente de parloir, comme ici àAjaccio

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Qu’il s’agisse des alternatives à l’in-carcération (TIG ou mesure de répara-tion pénale) ou des aména ge ments depeine (libération condition nelle, place -

ment à l’extérieur…), la Croix-Rougefrançaise défend l’idée que tout ce quipeut permettre d’éviter l’incarcérationdoit être mis en œuvre afin de faire dela prison non plus la peine automa-tique mais l’ultime recours. Si elle nenie pas le bien-fondé de la peine deprivation de liberté dans certains cas,l’association est convaincue que lespeines de courte durée ne permet-tent aucun travail de reconstructionde la personne. Pire, elles présententle risque de parachever son proces-sus de marginalisation.

En ce sens, les alternatives à l’incarcé-ration qui permettent d’exécuter unepeine au sein d’une association enétant encadré, favorisent indéniable -ment une meilleure réinsertion. Dansun même souci de lutte contre la réci-dive, la Croix-Rouge française encou-rage les aménagements de peine, cer-taine qu’une sortie progres sive etaccompagnée est préférable à une«sortie sèche », anxiogène et souventsans perspectives.

n Favoriser les alternatives à l’incarcération et les aménagements de peine

La sortie est un moment crucial quidoit se préparer largement en amont,dès l’entrée en détention, mais quidoit également être accompagné etencadré au moment de la libérationeffective. Dans cette perspective,notre association souhaite multiplier lacréation de lieux d’accueil etd’orientation qui permettront auxpersonnes ayant accompli leur peined’être accompagnées dans leursdémarches. Elle encourage égale-ment les initiatives visant à préparer lasortie dès l’entrée en détention,comme le service d’un écrivain publicou encore la mise en place d’ateliersde réinsertion professionnelle.

n Développer les actions de préparation à la sortie dès ladétention et l’accueil des personnes sortant de détention

La Croix-Rouge est une grandeassociation, qui intervient dansbeaucoup de domaines. Ce TIG m’a permis de mettre en avantmes compétences en informatique. Icije me sens utile, je ne compte pas mesheures, tout comme l’équipe d’ailleurs,qui m’a accueillie sans me juger. J’aimeaider les gens, et j’apprends aussibeaucoup des autres. Depuis la fin de mon TIG, je suisdevenu bénévole : je viens deux à troisjours par semaine au siège et j’effectuemême des maraudes dans ladélégation de mon quartier.

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Robert,

145 heures de TIGau siège de la Croix-Rougefrançaise

n Donner du sens à la peine des jeunesmineurs : tel est l’enjeu des mesures deréparation pénale effectuées dans lesdélégations, comme ici à Saint-Omer (62)

n 80000 personnes sortent chaque année de prison

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Pour faire de la prison un temps utile,la Croix-Rouge française permet auxpersonnes détenues de bénéficierd’activités - ludiques, culturelles ouéducatives - qui leur procurent uneouverture sur l’extérieur et un enrichis-sement personnel et qui sont autantd’opportunités de se reconstruire etdonc d’éviter la récidive. Parmi lesactions menées par les bénévoles denos délégations au sein des prisons,on trouve par exemple des ateliers delecture, des jeux de société, des ate-liers de revalorisation de soi…

n Proposer desanimationssocioculturellesen détention

La Croix-Rouge française formechaque année environ 1 000 per-sonnes détenues aux gestes qui sau-vent. Savoir-faire reconnu de notreassociation, la formation aux premierssecours (IPS, PSC1, monitorat), vali-dée par un diplôme européen,constitue une expérience stimulanteet valorisante pour les personnesdétenues mais aussi pour les person-nels surveillants, pour qui elle peutreprésenter un plus dans l’exercice deleur métier. Durant la formation, lespersonnes se retrouvent en situationd’aide par rapport à autrui, et non plusdans un rapport de force. Cette sen-sibilisation au respect de l’autreconstitue une approche éducativeenrichissante en détention.

n Former aux premiers secours les personnes détenueset le personnel pénitentiaire

n La Croix-Rouge française forme chaque année environ 1000 personnes détenues auxgestes qui sauvent, comme ici au centre pénitentiaire de Perpignan (66)

n Après l’ouverture d’un salon de coiffure, la Croix-Rouge française a inauguré un salond’esthétique à la maison d’arrêt de Strasbourg (novembre 2010)

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On ne le sait pas forcément, mais enprison, tout s’achète. Les établisse-ments pénitentiaires offrent un confortsommaire. De ce fait, il appartient auxpersonnes détenues d’acheter tout cequi est nécessaire à leur vie quoti-dienne, de leurs produits d’hygiène aurenouvellement de leurs vêtements en

passant par le lavage de leur linge.Aujourd’hui 35% de la populationcarcérale vit en situation précaire,c’est-à-dire avec moins de 50€ pourvivre par mois. Parce que cette préca-rité est un facteur aggravant de la fra-gilité en prison, la Croix-Rouge fran-çaise accompagne les personnes

détenues, notamment en leur fournis-sant une aide financière ou maté-rielle ponctuelle (vêtements, kits decorrespondance…) ou en leur prépa-rant des colis au moment de Noël,une période souvent délicate à vivrepour elles.

n Lutter contre la précarité en détention

L’enfermement est souvent anxiogène et engendre unétat de mal-être qui nécessite de pouvoir parler de sesangoisses et de ses problèmes. Le dispositif « Croix-Rouge écoute les détenus »*, mis en place en 2000,répond à l’implication de notre association dans laprévention primaire du suicide. Cette lignespécifique, anonyme, confidentielle et gratuite, fait suiteà la signature d’une convention avec le ministère de laJustice. Elle permet de participer à la lutte contrel’isolement et la détresse morale liés à l’incarcération,de prévenir les tentatives de suicide, de concourir à laréduction des conflits. Véritable bouffée d’air pour lesdétenus, ce service est, pour beaucoup d’entre eux,leur seul lien avec l’extérieur. Des bénévolesspécialement formés à l’écoute téléphoniqueapportent à ces personnes, autant que possible, leréconfort dont elles ont besoin.

En 2011, 63 605 appels ont été recensés sur laligne CRED.

*Ligne ouverte de 10h à 18h30 en semaine, de 14h à 18h le samedi, fermée le dimanche.

CROIX-ROUGE ÉCOUTE LES DÉTENUS (CRED)

Faire entrer la parole dans les prisons

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Au sein de notre association, plus de 450 bénévoles s’impliquent quotidiennement auprèsdes personnes placées sous main de justice.

A travers leur engagement, ils mènent une action humanitaire durable, soucieux deredonner à ces hommes et ces femmes privés de liberté les conditions d’une existencedigne et la possibilité de reconstruire un avenir en toute autonomie.

450 bénévoles engagés auprès des personnes placées sous main de justice

n Érika, intervenante Croix-Rouge dans le quartier des femmes de la maison d’arrêt de Perpignan

11Des bénévoles formés tout au long de leur parcours

P arce que l’univers carcéral estun univers complexe qui néces-site des connais sances avant

de pouvoir y pénétrer, nos bénévolesse forment régulière ment afind’échanger sur leur expérience maisaussi d’harmoniser les pratiques dela Croix-Rouge française dans l’en-semble des prisons françaises.

En vue d’acquérir les connais sancesde base, ils suivent d’abord une for-

mation initiale de deux jours. Sonobjectif est de permettre aux nou-veaux bénévoles de mener desactions de qualité, en connaissant lesrègles et usages du milieu carcéral. Enparallèle, ils sont aussi encouragés àsuivre une formation continue, quis’articule autour de deux journées, laJournée nationale prison-justice et laJournée thématique.

La Croix-Rouge française a toujours fait partie de ma vie, du fonctionnementfamilial puisque mes parents s’y investissaient beaucoup. Mon père était déjàbénévole au sein de la prison de Saint-Quentin Fallavier, c’est donc toutnaturellement que je me suis engagée sur cette thématique. En tout, noussommes sept bénévoles et assurons des missions variées : formation auxgestes qui sauvent mais aussi organisation de colis et goûters de Noël quipermettent aux personnes détenues de discuter, de retrouver un lien avecl’extérieur et de voir que l’on s’intéresse à elles, ce qui les touche beaucoup…Pendant la période des fêtes, nous permettons aussi à des pères incarcérésd’offrir un jouet à leur enfant en montant, le temps d’une journée, un petitmagasin de jouets dans la prison. C’est une façon unique de travailler enFrance. Grâce à ça, on les replace en situation de père et il est toujours trèsémouvant de voir ces papas choisir avec soin la peluche qu’ils vont offrir…Il arrive aussi parfois que ce cadeau leur permette de renouer des liensfamiliaux. Je repense en particulier à un homme incarcéré pour avoir battu safemme. Il était père de deux petites filles qu’il ne voyait plus. Les jouets qu’il afait envoyer chez lui pour ses enfants ont été l’occasion de renouer le contactavec sa femme qui est ensuite venue lui rendre visite au parloir avec ses deuxfilles. Je suis devenue bénévole parce que j’aime rendre service ; être utile estvraiment une satisfaction personnelle. Et avoir pu contribuer à rassembler unefamille, c’est vraiment très gratifiant pour moi…

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Agnès,

référent prison-justiceà la délégation locale de Vienne

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n A l’horizon 2015, la Croix-Rougefrançaise souhaite disposer d’unréférent prison-justice dans chaqueétablissement pénitentiaire

Personnes ayant suivi uneformation PSC1“ C’est bien le seul diplôme que j’auraide ma vie ! ”Philippe, 44 ans

“ Avec ce diplôme, c’est qu’on mereconnaît capable d’aider quelqu’un… ”Anthony, 32 ans

“ J’apprends des choses, je pourraimieux m’occuper de mes enfants. ”David, 34 ans

Personnes à qui il a été donnéla possibilité d’offrir un cadeau à leur enfant à Noël“ Voilà six ans que je suis incarcéré ;c’est la première fois que je pourraioffrir un cadeau de Noël à mon fils. Un grand merci à la Croix-Rougefrançaise ! ”Julien, 37 ans

“ Merci à la Croix-Rouge française depenser aux autres… ”Jean-Luc, 26 ans

Personnes pour qui il a étépossible de partager undéjeuner en détention avecleur famille“ C’est la première fois que je mangeavec ma femme. ”Jacques, 44 ans

“ Depuis six ans, je n’avais pas mangéavec mes enfants… ”Ahmed, 38 ans

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A Ajaccio, le lieu d’accueil pourfamilles en attente de parloir situéjuste en face de la maison d’arrêt,a ouvert ses portes en 2002. Lastructure, animée par huitbénévoles réguliers, accueillequatre jours par semaine lesfamilles qui viennent rendre visiteà leurs proches.

Ce lieu leur permet de sedétendre et d’échanger avecd’autres personnes qui sontdans la même situation, autourd’un café. Certaines mères quine souhaitent pas amener leursenfants en prison les confient

souvent aux bénévoles pour queces derniers les gardent pendantla durée du parloir. Et le bouche-à-oreille fonctionne : en 2010, cesont ainsi 1560 familles dont 200enfants qui ont été accueillis ici.

Le local vient tout juste de fairepeau neuve pour être encore plusattrayant. En plus des boissons etbiscuits distribués, les mères etleurs enfants bénéficientdésormais d’un espace de jeuxavec des livres et une télévision.

Ici les proches des personnesdétenues viennent chercher duréconfort. C’est pourquoil’écoute est primordiale dans lamission des bénévoles quisouhaitent pour l’avenir ne plusse limiter à l’accueil maiségalement aider les personnesdétenues à se préparer à lasortie, en organisant par exempleun atelier d’aide à la rechercheprofessionnelle ou en créant unlieu d’accueil pour les sortants deprison.

Paroles de

personnesdétenues

AJACCIOLieu d’accueil des familles en attente de parloir

Isabelle O’NeillChargée de mission prison-justiceDirection de lʼaction socialeTél. : 01 44 43 12 68E-mail : isabelle.oneill@croix-rouge.fr

Croix-Rouge française98, rue Didot - 75694 Paris Cedex 14Tél. : 01 44 43 11 00 - Fax : 01 44 43 11 01www.croix-rouge.fr

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