15 Organiser un parcours du citoyen

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1 N°15 Les fascicules Organiser un parcours du citoyen Guide pratique et de méthode Coordination : Denise Mail Rédaction : Julie Banzet, Joëlle Longérinas Prix : 5 euros

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RECIT a mis en place pendant deux ans (2007-2009) des Parcours du Citoyen en Ile de France. Ceux-ci ont permis à des personnes de 18 à 35 ans de rencontrer des actions porteuses de citoyenneté et de bien commun, afin de les aider à découvrir le territoire sur lequel elles vivent et de se préparer à un engagement associatif. Les parcours du citoyen ont permis à de nombreux jeunes de faire le point avec d’autres sur leurs motivations à agir, dans un contexte de confiance et de dialogue entre pairs, de mieux connaître l’action associative locale, de repenser leur engagement. Pour les participants, il s’agit d’un temps fort de conscientisation ayant un impact sur leur façon de raisonner, pouvant déboucher, à court ou à long terme, sur un engagement citoyen. Il a paru utile de tirer de cette expérimentation quelques conseils et préconisations afin que tous ceux qui le souhaitent puissent construire d’autres parcours du citoyen, en adaptant l’outil à leurs propres besoins.

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N°15 Les fascicules

Organiser

un parcours du citoyen

Guide pratique et de méthode

Coordination : Denise Mail

Rédaction : Julie Banzet, Joëlle Longérinas

Prix : 5 euros

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Remerciements

Nous tenons à remercier particulièrement le Conseil Régional d’Ile de France et sa

vice-présidente, Mme Claire VILLIERS, ainsi que Mme Christine VILAIN, Vice

Présidente de la Communauté d’Agglomération de St Quentin en Yvelines, le

Conseil du développement de la Vie Associative (Ministère de la Jeunesse et des

Sports) et la Mission Ville de la Préfecture des Yvelines, car sans leur appui la

rédaction de ce guide n'aurait pas été possible.

Nous remercions aussi tous ceux qui ont participé pour assurer un travail efficace

et professionnel, Kémi FAKAMBI, Mourad CHARNY, Maud DELEVAUX,

Laurent LANYI, Laura LE GUEN, Joelle MOREL, Marie Dominique CALCA,

Xavier RENOUL, Marie Françoise REYNES et Mireille LUCENA. Leur

contribution a permis d’enrichir la démarche et de lui donner son sens.

Nous sommes heureux que la mobilisation autour de cette expérimentation ait aidé

à enrichir la démocratie locale en Ile de France. Elle est le signe de la capacité de

RECIT à relever ce défi : contribuer à favoriser et promouvoir une démarche de

construction collective résolument solidaire sur les territoires.

Denise MAIL, Coordinatrice du Parcours

Julie BANZET, Didier MINOT et Joëlle LONGERINAS

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Table des matières

1 Pourquoi ce guide ? ....................................................................................... 7

Qu'est-ce qu'un parcours du citoyen ? ................................. 9

Qu'est-ce qu'un parcours du citoyen ? ............................................................ 11

A qui s'adresse le parcours ?........................................................................... 12

Les âges ...................................................................................................... 12

Diversité de situations et de cultures .......................................................... 12

Diversité des motivations ........................................................................... 12

Conditions proposées pour participer au parcours .................................... 13

Que peut apporter le parcours aux jeunes ? .................................................... 14

Des rencontres et des liens ......................................................................... 14

Une construction personnelle ..................................................................... 14

Elaboration d’un projet de vie : ................................................................. 14

Des connaissances ...................................................................................... 15

La découverte des choses positives autour d’eux ....................................... 15

Emergence de projets collectifs et individuels............................................ 15

Une pédagogie émancipatrice......................................................................... 16

Un ancrage dans le territoire .......................................................................... 17

2 Préparation et mise en place ........................................... 19

1 Constitution d’une équipe d’animation. ...................................................... 20

Le rôle des accueillants .................................................................................. 21

La découverte des activités. ........................................................................ 21

Le dialogue et les échanges ........................................................................ 21

Durée et temps de la rencontre .................................................................. 21

Choix des expériences participantes ............................................................... 22

La mobilisation des jeunes ............................................................................. 24

Contacts via les organisations partenaires ................................................ 24

Réalisation de documents de communication ............................................. 24

L'importance de la mobilisation par les jeunes eux-mêmes ....................... 25

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5

Des réunions d'accueil ............................................................................... 25

Des entretiens préalables ........................................................................... 25

3 Les étapes du parcours ................................................... 27

Journée ou demi journée introductive ............................................................ 28

Rencontres de terrain ...................................................................................... 29

Deux exemples de feuille de route ............................................................. 30

Action menée .............................................................................................. 31

Les temps de mise en commun ....................................................................... 32

Restitution des rencontres .......................................................................... 32

Des échanges, des débats, des réflexions communes.................................. 33

Le travail sur le sens des mots .................................................................... 34

Des suites diversifiées .................................................................................... 36

L’importance des temps informels .............................................................. 36

Des participations, le cas échéant à des manifestations ............................ 36

Session finale.................................................................................................. 38

Évaluation ...................................................................................................... 39

4 L'accompagnement des jeunes dans la durée ................. 41

Contacts et entretiens préalables .................................................................... 42

Un accompagnement entre les sessions .......................................................... 43

A l'issue du parcours, accompagner de nouvelles formes d'engagement ....... 44

Accompagner l'émergence de projets ............................................................. 45

Conclusion : un parcours de conscientisation ................................................. 51

6 L’appui du réseau ........................................................... 47

RECIT, un réseau d'acteurs autour de l'éducation citoyenne .......................... 48

Quels appuis proposés par RECIT ? ............................................................... 49

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1 Pourquoi ce guide ?

RECIT a mis en place pendant deux ans (2007-2009) des Parcours du Citoyen en

Ile de France. Ceux-ci ont permis à des personnes de 18 à 35 ans de rencontrer des

actions porteuses de citoyenneté et de bien commun, afin de les aider à découvrir le

territoire sur lequel elles vivent et de se préparer à un engagement associatif.

Ce programme expérimental d'éducation à la citoyenneté, réalisé avec l’appui de la

Région Ile de France, a permis à de nombreux jeunes de faire le point avec d’autres

sur leurs motivations à agir, dans un contexte de confiance et de dialogue entre

pairs, de mieux connaître l’action associative locale, de repenser leur engagement.

La co-construction du projet avec les acteurs locaux et avec les collectivités a

également conduit à une meilleure connaissance réciproque des actions menées.

Aussi, il a paru utile de tirer de cette expérimentation quelques conseils et

préconisations afin que tous ceux qui le souhaitent puissent construire d'autres

parcours du citoyen, en adaptant l'outil à leurs propres besoins.

Nous vous proposons donc, avec ce fascicule, de parcourir les étapes de la

préparation et du déroulement d'un parcours en essayant de répondre à la

question « comment faire, quelles sont les conditions de réussite ? ».

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Qu'est-ce

qu'un parcours du citoyen ?

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Qu'est-ce qu'un parcours du citoyen ?

C’est une préparation à l’action citoyenne ayant pour objectif de susciter

l’engagement associatif.

Sur un territoire, le parcours se déroule sur une période de six mois. Le parcours

associe trois catégories de participants : des jeunes déjà investis autour d’un projet,

d’autres qu’il s’agit de sensibiliser et de motiver, et enfin quelques personnes

pouvant être plus âgées, soit au total 15 à 20 participants.

Il est proposé à un groupe d’une vingtaine de jeunes de 18 à 30 ans, par sous-

groupes de deux ou trois personnes, d’aller à la rencontre d’actions menées en

matière de coopération, de solidarité, d'éducation ou de développement culturel sur

le territoire proche (communes, bassin de vie), afin de donner envie aux jeunes de

s'engager et prendre des responsabilités. Ces rencontres peuvent comporter des

temps de participation aux actions et événements locaux.

Les premières des actions rencontrées sont recensées par les organisateurs, mais

d’autres lieux d’accueil peuvent être proposés par les jeunes ou par les partenaires

pendant le parcours.

Chaque rencontre est suivie d'une d'une journée ou soirée de mise en commun et de

débats permettant aux participants d’échanger sur leurs projets, leur propre

parcours et leurs raisons d’agir. Ces temps de rencontre sont complétés par une

journée préparatoire et une journée de synthèse et de conclusions, soit une dizaine

de réunions et de rendez vous au total.

Le levier de l'action est la mobilisation des jeunes. Avant le démarrage de

l’opération, il est nécessaire de s'appuyer sur les institutions locales qui se sont

appropriées le projet et peuvent communiquer et rassembler les jeunes pour la faire

connaître et lui donner une crédibilité qui repose sur la confiance.

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A qui s'adresse le parcours ?

Le parcours s'adresse à des jeunes d'âges, de cultures et de situations diverses.

Les âges

Il est positif de rassembler des participants d'âges différents. Les premiers parcours

se sont réalisés avec des jeunes de 18 à 35 ans. Cette diversité a permis une grande

richesse d'échanges, dès lors que les participants ont une autonomie suffisante et se

posent des questions sur les expériences rencontrées et le sens de leur engagement.

Les jeunes n'arrivent pas au point zéro. Ils ont déjà un parcours de vie, si ce n'est

un parcours de citoyenneté. Les échanges constituent un espace de reconnaissance

de ce parcours de vie et leur permet de mieux se situer.

En revanche, l'expérience d'un parcours avec des jeunes de 16 à 18 ans nécessite un

accompagnement plus rapproché du fait de la moindre autonomie des jeunes. Cela

nous conduit à distinguer plusieurs types de parcours selon l'âge des publics visés.

Diversité de situations et de cultures

Le parcours ne s'adresse pas seulement à des jeunes en difficulté, ni seulement à

des jeunes en situation de réussite. Le brassage des situations est essentiel pour

permettre une découverte mutuelle des différentes situations.

C'est pourquoi il est préconisé de ne pas sélectionner les jeunes sur des critères de

situations sociales, mais sur leur motivation, leur désir de découvrir. Critères que

l’on peut ressentir à l’entretien initial. Cela conduit à des groupes composés

d'étudiants, de jeunes salariés, de demandeurs d’emploi, d’animateurs associatifs,

de jeunes en parcours d’insertion, avec parfois une vraie diversité de cultures, qui

se traduit notamment par les nationalités représentées: française, vietnamienne,

sénégalaise…

Diversité des motivations

le groupe est également hétérogène par la diversité des motivations :

- certaines personnes n’ont pas d’attente spécifique, hormis, parfois, un vrai désir

de faire parti d’un groupe. Elles cherchent à mieux connaître ce qui se fait,

retrouver espoir, trouver peut-être un lieu d’engagement et un sens à leur

existence.

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- d’autres participants ont déjà en tête un projet personnel et trouvent avec le

parcours l'occasion de le préciser

- pour certains, le parcours représente une occasion de mieux connaître ce qui se

fait ou de s'ouvrir à de nouvelles perspectives professionnelles ou d’engagement

associatif

- des personnes, déjà engagées dans des organisations, en tant que salarié ou

bénévole sont intéressées par des échanges de pratiques ou d’expériences pour

décloisonner leur action et mieux travailler en réseau.

Il s'agira de trouver un équilibre entre ces différentes dimensions, qui

correspondent d'ailleurs à la dimension personnelle et à la dimension collective du

changement social.

Conditions proposées pour participer au parcours

- Les participants s’engagent à suivre l’ensemble du parcours.

- Le projet concerne en priorité des jeunes du territoire. Il est toutefois ouvert à

quelques jeunes venant d'autres territoires qui seraient motivés pour y participer.

- L'inscription et gratuite, les repas sont pris en charge. Chacun se déplace et

travaille sous sa propre responsabilité.

- Les temps d'échanges et de formation sont organisés plutôt en week-end.

- Les rencontres de terrain sont organisées selon les disponibilités de chacun.

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Que peut apporter le parcours aux jeunes ?

Le parcours du citoyen constitue pour les participants un lieu pour faire le point

avec d’autres sur leurs motivations à agir, dans un contexte de confiance et de

dialogue entre pairs.

Il leur permet aussi de mieux connaître leur territoire et de constituer un réseau

relationnel avec les autres membres du groupe et avec les structures locales

rencontrées.

Des rencontres et des liens

Les rencontres entre participants constituent un élément clef du parcours. Certains

jeunes viennent pour cette raison (rencontrer de nouvelles personnes, de nouvelles

expériences, par curiosité). A travers les réunions et les rencontres s’établit une

solidarité entre les jeunes participants et les acteurs qui partagent souvent les

mêmes valeurs. La participation au parcours de personnes plus âgées permet un

dialogue intergénérationnel. Tous les jeunes ont souligné qu’ils aiment venir aux

réunions : « il s’agit d’un réel plaisir » (importance des temps informels : repas,

transports).

Une construction personnelle

L’expérience des premiers parcours montre que ces éléments peuvent être à la

source d’une plus grande autonomie des personnes et de nouveaux projets,

professionnels ou associatifs :

- reprise de confiance en soi, dans les autres, adultes et pairs. Découverte de ses

propres compétences et de ses manques

- apprentissage à l’écoute, gestion de sa propre parole. Progressivement les jeunes

plus timides participent davantage.Le cadre est propice pour prendre la parole et

se former à l’écoute, aiguiser son esprit critique

- prise de conscience à travers les sujets de société abordés lors des débats

Elaboration d’un projet de vie :

La connaissance des différentes actions montre ce qui est réalisable et permet aux

jeunes de croire en leurs propres projets, en un passage possible à l’action.

Au fil des découvertes et des échanges, bon nombre de participants voient plus

clair dans leurs aspirations, leurs compétences. Leurs projets professionnels et/ou

personnels se précisent, prennent corps. Des associations, des adultes

accompagnants peuvent ouvrir des portes, des envies, des espoirs, et aider à la

formulation d’engagements, de perspectives.

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Des connaissances

Les échanges permettent l’acquisition de notions clefs « On donne du sens à des

mots qui correspondent à notre réalité, à notre quotidien ». Ceux-ci favorisent aussi

de l’aide pour comprendre le fonctionnement de la Cité. Les jeunes disent qu’ils

ont acquis des connaissances majeures pour leur ancrage social : fonctionnement

d’une association, des collectivités territoriales, outils d’animation de groupe, de

gestion de réunion, de conduite de projet, d’évaluation.

La découverte des choses positives autour d’eux

La diversité des expériences rencontrées donne une autre image du territoire, plus

positive. « Je ne savais pas qu'il y avait tant de choses intéressantes autour de moi »

La découverte du territoire. Le parcours est une occasion d’aller à la rencontre des

acteurs vivant sur un territoire

Emergence de projets collectifs et individuels

Pour plusieurs jeunes le parcours a été un “réveil” et un nouveau départ. Les

différents parcours ont fait émerger des projets collectifs et individuels induits par

la démarche engagée. Comme des soirées conviviales avec projection de film et

débat, un engagement associatif (association africaine), le lancement d’un groupe

local de RECIT, la reconversion professionnelle d’un participant (éducateur

spécialisé).

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Une pédagogie émancipatrice

La majeure partie des participants s’inscrit par curiosité au départ, avec la volonté

de découvrir des actions porteuses de solidarité, de participation, d'un mode de

développement responsable, de respect des droits et de lutte contre les

discriminations, etc... La découverte d'expériences apporte une vision nouvelle et

enrichit la réflexion.

L’approche privilégiée par RECIT est celle d'une pédagogie émancipatrice. Une

des conditions de réussite de l'opération est de sortir des méthodes scolaires en

« donnant à voir », en facilitant les rencontres avec des acteurs. Dans les

formations classiques, les formateurs considèrent souvent qu’ils ont un savoir à

dispenser sans prendre le temps de connaître les savoirs et les questions des

personnes auxquelles ils s’adressent. A l’opposé, le principe retenu pour le

parcours est basé sur un dialogue à partir des questions, du vécu et du croisement

des savoirs des uns et des autres.

Faciliter la parole, développer l’écoute, créer des situations de coopération permet

à chacun de trouver sa place, de gagner en autonomie, tout en agissant dans le

respect de l’autre, avec et pour eux : Il s’agit bien d’une formation par l’action

citoyenne, vers l’action citoyenne.

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Un ancrage dans le territoire

Il est proposé de privilégier la rencontre avec des acteurs et des expériences

proches, appartenant au même territoire (communaux bassins de vie). En effet, il

existe sur chaque territoire une multiplicité d'actions porteuses de coopération, de

solidarité et de citoyenneté. Il n'est pas nécessaire d'aller au loin chercher des

expériences connues, et il est beaucoup plus démonstratif pour un jeune de

découvrir que son voisin, sont proches réalisent déjà ce qu'il peut rêver vaguement

de faire. Les liens établis à cette occasion peuvent par ailleurs se poursuivre dans la

durée au-delà du temps du parcours.

Par ailleurs, les liens établis avec les porteurs de projets à l'occasion du parcours

contribuent à renforcer le réseau des associations locales qui oeuvrent dans le

même esprit de solidarité et de coopération. Parfois ces associations ne se

connaissent pas, et c'est peut-être une occasion de constituer une amorce de mise

en réseau, en créant des liens autour du parcours.

Enfin, la mise en place du parcours nécessite l'appui d'une ou plusieurs structures

bien implantées sur le territoire, pouvant d'emblée créer des liens de confiance et

cautionner cette opération sans qu'elle apparaisse comme parachutée de l'extérieur.

Cet appui peut être apporté par la collectivité territoriale elle-même ou une

association, une maison de l'emploi, etc. Il constitue un gage de continuité de

l'action entreprise.

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2 Préparation et mise en

place

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1 Constitution d’une équipe d’animation.

La première étape est de constituer une équipe d'animation. Celle-ci peut se

constitue à partir de 2 composantes :

- une ou deux personne disposant d'une expérience en matière d'animation et de

conduite de projet suffisante pour assurer le pilotage de l'opération.

- un partenaire de terrain, disposant de la capacité de mobilisation des jeunes et

d'organisation des rendez-vous sur le terrain. Par exemple, pour le parcours de

Versailles Chaville, SVP jeunes, club de prévention du quartier Jussieu à

Versailles a participé largement à la préparation et à la co animation du

parcours. L’association partenaire a également mis à disposition la salle

Charlemagne, en partenariat avec une association d’aide aux devoirs. Il en est

allé de même pour la Régie de quartier et le Centre Elisabeth du XIème

arrondissement de Paris.

La taille de cette équipe est fonction de la situation, de 2 personnes au moins à 5 ou

6. La participation de bénévoles peut-être un renfort précieux, notamment pour

l'accompagnement des jeunes, l'organisation et la réponse aux imprévus.

L'équipe d'animation va assurer 3 choses :

- le repérage des actions rencontrées

- la mobilisation des jeunes

- l'animation du parcours lui-même

Pendant le déroulement du parcours, l'équipe d'animation fait le point des rendez-

vous pris, de la réussite de leur déroulement et progrès réalisés, afin de préparer les

séances de mise en commun. C'est elle qui tire le bilan est réalise l'évaluation au

moment important du parcours

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Le rôle des accueillants

Comment recevoir les stagiaires pour constituer une étape dans le parcours du

citoyen ? Tout repose sur les questions que se posent les stagiaires, leur curiosité

par rapport à l'action et leur désir de trouver leur utilité.

L'objectif est de sensibiliser les jeunes à l'action menée en leur en faisant découvrir

le contenu et le sens, que souvent ils ignorent même s'ils habitent sur le territoire.

La découverte des activités.

Certains accueillants mettent les stagiaires directement dans le bain en leur faisant

réaliser un petit morceau d'action, par exemple aider à l'installation des décors de

théâtre, participer à un soutien scolaire, etc...

Dans d'autres cas on permettra aux jeunes de voir ce qui se passe pendant une

activité. Par exemple assister à une réunion d'équipe du Secours Populaire.

Dans d'autres cas enfin, on expliquera aux jeunes les activités qui sont menées, où

on fera visiter les installations. Par exemple une organisation qui travaille avec des

prisonniers ne peut pas amener directement des jeunes au parloir.

Le dialogue et les échanges

Il ne s'agit pas de faire un exposé ex cathedra, mais de répondre aux questions des

jeunes sur le contenu des actions, et surtout faire sentir à travers un dialogue les

objectifs de l'action, la motivation des acteurs, quelles sont les difficultés, comment

cette action répond à des enjeux globaux de la société.

Durée et temps de la rencontre

Toute latitude et laissée aux jeunes et à la structure d'accueil pour organiser la

rencontre en fonction des disponibilités des uns et des autres et de la nature des

activités. On peut envisager la participation des jeunes sur une demi-journée, en

continu, ou sous forme d'une soirée ou matinée.

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Choix des expériences participantes

Il existe sur chaque territoire de nombreuses actions porteuses de coopération, de

solidarité et de citoyenneté. Mais elles sont souvent peu visibles, peu connues. Le

premier travail de l'équipe d'animation est de détecter ces expériences, de

sélectionner les plus significatives et de contacter les acteurs.

On veillera à diversifier la gamme de ces actions afin de montrer aux participants

du parcours la diversité des actions dans les différents domaines : citoyenneté et

participation, éducation, solidarité, développement durable et environnement,

économie solidaire, lien social, action culturelle, sports, lien social, solidarité

internationale, …

Pour un groupe d'une vingtaine de participants, il est suffisant de disposer d'une

douzaine d'expériences proposées au départ, en les sélectionnant selon 3 critères :

diversité des domaines couverts, caractère démonstratif et incitatif pour les jeunes

qui y participeront, possibilités d'un accueil et d'une explication de l'action menée

par les acteurs.

Ce nombre est suffisant car les actions qui auront été présentées comme positives

lors des premières mises en commun seront souvent revisitées par d'autres, et des

expériences nouvelles seront proposées par les participants ou par des structures

partenaires en cours de route.

Concrètement, il est proposé de construire un tableau précisant les actions menées,

les personnes contacts et les questions qui peuvent être abordées pour démarrer les

entretiens.

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À titre indicatif, voici un tableau avec quelques actions proposées sur Viroflay

Versailles

Questions posées contact

Chantiers d’insertion et

environnement au parc de

Saint-Cloud (entretien du

parc, utilisation des

chevaux, etc..)

Quelles sont les actions menées

par Espaces 92 ? A quels

objectifs cela correspond ?

Quels sont les résultats pour les

personnes qui y participent ?

Prendre contact

avec Karim

Mansouri

Tél

Mail

Accueil et écoute des

sans-logis qui campent

dans les bois de Chaville.

Pourquoi l’essentiel est dans

l’écoute et non dans le service

rendu ?

Participation à un

petit déjeuner

Rencontre avec

Umagnyterre

(Construction d’une école

par des jeunes et création

d’une association

En quoi les voyages sont

porteurs d’éducation citoyenne ?

en quoi ils changent l’image que

les jeunes ont d’eux-mêmes et

quels sont les résultats dans le

temps après un tel voyage ?

Plutôt à une des

réunions

mensuelles

Les échanges de savoirs,

lieu de réciprocité et de

convivialité. participer à

l’un des échanges

A quels besoins répond le réseau

pour ses membres (apprendre,

être en lien) ? En quoi le réseau

montre que les échanges sont

aussi humains ?

Contact Cécile

BOUVERY

Tél

Mail

Avec Vive les étangs de

Meudon, comptage des

crapauds au moment de la

production et discussion

sur la qualité de l'eau

Quels sont les objectifs de

l’association de pollution de

l’eau et de maintien de la

biodiversité Quels sont les

résultats et les obstacles

rencontrés ?

Contact

Françoise

GOGUEL

Tél

Mail

Comment bien se nourrir

et participer au

développement durable :

l’expérience des AMAP

participation à un diner

mensuel de l’AMAP

Pourquoi l’association s’est elle

créée ? quels sont les objectifs ?

Est-ce que ceux-ci sont atteints

avec le fonctionnement actuel ?

quelles sont les perspectives et

les difficultés ?

Contact avec

François MER

Tél

Mail

Solidarités Nouvelles

pour le logement.

Rencontre avec une

famille et avec le

président

Quelles sont les solutions pour

sortir de la précarité quand on

n’a ni travail ni logement ?

Quelles sont les difficultés que

vous rencontrez ?

Contact Nacera

ESSLIMANI

Tél

Mail

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La mobilisation des jeunes

La mobilisation des jeunes est l’élément essentiel de la réussite d'un parcours. C'est

également le plus difficile.

Le processus de mobilisation des jeunes nécessite une durée de trois à quatre mois.

À partir d'un noyau initial d'organisations partenaires, il faut en effet se donner le

temps de faire comprendre la démarche aux différentes structures en contact avec

les jeunes et de leur donner le temps d'en parler aux jeunes.

Contacts via les organisations partenaires

Des contacts seront pris avec les organisations pouvant relayer le projet auprès des

jeunes pour les sensibiliser à la démarche et les associer à la mobilisation des

participants potentiels (associations locales, club de prévention, établissements

scolaires et universitaires, PIJ, CAE, foyers de jeunes travailleurs, etc.).

Lorsque ces structures se contentent de relayer l'information en distribuant la

plaquette de présentation du parcours ou en évoquant le projet lors d'une réunion,

les résultats sont peu probants. Trois types d'implications paraissent efficaces :

- une réunion d'information dans l’association relais ou la collectivité partenaire

au cours de laquelle un des membres de l'équipe d'animation et d'anciens

participants à d'autres parcours sont invités à présenter le parcours, avec un temps

informel après la réunion pour que les jeunes qui le souhaitent puissent établir un

contact

- les contacts individuels avec les jeunes que la structure pense pouvoir être

intéressés, ou pour lesquels le parcours peut répondre à une attente. Par exemple,

une Maison de l'emploi a parlé du parcours à plusieurs jeunes « pour qui le

parcours pourrait être positif, car ils se posent des questions de citoyenneté alors

qu'on nous demande de nous restreindre aux questions professionnelles »

- la sensibilisation de l'ensemble des animateurs ou éducateurs d'une structure

en lien avec les jeunes pour démultiplier la possibilité de contacts individuels. Sur

un groupe de 10 ou 15 éducateurs, quelques-uns seront très intéressés par le projet

et prendront des initiatives

Réalisation de documents de communication

Il est important d’avoir de bons supports de communication (plaquettes, affiches,

tract) et de diffuser l’information (affichages, presse spécialisée, revue interne

RECIT, réunions d’information). Les collectivités et les associations peuvent

également apporter leur soutien via leurs outils de communication Une fois

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réalisés, ces outils de communication rendent plus efficace la prise de contact avec

les acteurs locaux et augmentent la crédibilité de la démarche auprès de tous.

L'importance de la mobilisation par les jeunes eux-mêmes

Les jeunes eux-mêmes contribuent à mobiliser d’autres participants. Une fois

qu’ils s’investissent dans le parcours, depuis sa préparation à sa fin, les jeunes en

parlent autour d’eux, et ce bouche à oreille, de « Pair à pair », est essentiel pour

une mobilisation sur le long terme. Cette sorte de parrainage a favorisé la

participation de jeunes beaucoup plus motivés, notamment lorsqu’il y a eu

reconduction du parcours sur un territoire (et grâce au travail en amont effectué par

les associations qui s’approprient le projet comme Passerelles dans les Yvelines)

Des réunions d'accueil

Des réunions d'accueil ont été mises en place pour certains parcours avec les

premiers participants inscrits. Elles ont permis à chacun de se présenter, d'entendre

ce que font les autres, de commencer à constituer un groupe convivial et de vaincre

la timidité de chacun.

Des entretiens préalables

Quand un jeune se montre intéressé, un entretien préalable est souvent nécessaire

pour lui expliquer le déroulement et mieux cerner ses attentes. Ce travail peut

paraître simple, mais il demande en réalité un travail en profondeur, sur la durée,

pour que chacun se sente reconnu en tant que personne.

Propositions pour l'entretien préalable

Première phase Présentation L’accompagnateur se présente succinctement (il dit

de lui-même ce qu’il a envie de dire : prénom, lieu de vie, profession, goûts.. )

L’accompagnateur invite la personne à se présenter un peu de la même façon

Deuxième phase Qu’est-ce que le parcours du citoyen ? On peut procéder en

dialogue : qu’est-ce que tu imagines, qu’est-ce qu’on t’en as dit, à partir de là , on

brode la présentation du parcours : objectifs, déroulement général

Troisième phase On approfondit la connaissance de la personne On peut aborder

trois domaines : L’école (où, quand, comment, réussites, déceptions, goûts,

dégoûts… où la personne en est maintenant dans sa formation), les loisirs (quoi,

avec qui, copains, pas copains, solitaire, collectif), où (chez soi, dehors, en club…)

joies et déceptions, abandons, réussites, envies)…, les expériences de travail

(bénévole ou professionnel, stages)….(ici aussi réussites, satisfactions, échecs)

Quatrième phase dialogue Qu’est-ce qu’on va faire ensemble : présentation des

expériences, associations, occasion de revenir sur les goûts, réussites énoncées,

essayer de faire émerger des envies, des préférences.

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3 Les étapes du parcours

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Journée ou demi journée introductive

La session initiale d’une demi journée permet aux participants de se présenter et de

faire connaissance (motivations, attentes). C'est pourquoi cette journée doit avoir

avant tout un caractère convivial.

Elle permet aussi de préciser les finalités du parcours (individuelles et collectives),

de préciser ensemble les méthodes de travail sur le terrain. Il ne s'agit donc pas de

présenter un programme « tout bouclé », mais d'apporter un fil directeur, des idées

et des rendez-vous possibles pour co-construire avec les participants le parcours du

citoyen. Cela suppose de la part de l'équipe d'animations une attitude d'écoute et de

valorisation des propositions, parfois à préciser, émanant des participants.

Il est proposé d'alterner des temps de travail en petits groupes et d’échanges, en

réponse aux questions. Elle permettra aux participants de.

Exemple de déroulement d’une journée introductive

12h 30 Accueil et repas pris ensemble (préparé par l’équipe d’animation)

13h 30 Tour de table (noms, prénoms, lieux) suivi d’un temps de

présentation par groupes de deux, chacun ensuite présentant l’autre

Présentation du parcours (objectifs, déroulement, méthodes de)

14h 45 Discussion en petits groupes autour du parcours (questions,

attentes et propositions)

15h 15 Présentation des actions proposées pour les premiers rendez vous

et propositions d’autres actions par les participants

Constitution de groupes de 2 ou 3 personnes autour des actions

proposées (au tableau de papier)

16h 15 Travail des petits groupes de trois pour s’organiser (dates et

heures des visites, questions de déplacements)

16h 30

17h 00

Questions pratiques, évaluation

Fin de la journée

Pour organiser les premiers rendez-vous, les jeunes constituent des équipes de 2 ou

3 selon leur intérêt pour les actions proposées. Certaines actions pourront donc ne

pas être retenues. Ils reçoivent alors une feuille de route (voir plus loin). Le dernier

temps de la journée est occupé à s'organiser pour ce rendez-vous.

Cette démarche sera répétée lors de chaque mise en commun.

Page 29: 15 Organiser un parcours du citoyen

29

Rencontres de terrain

On a vu que les participants sont invités à s'organiser par groupes de 3. Certaines

structures d’accueil préfèrent rencontrer un groupe de jeunes plus important,

estimant les échanges plus riches. Le choix de visites à deux ou trois favorise

l’entraide entre les participants moins habitués à ce type de démarche et ceux pour

qui l’exercice est plus facile. C’est aussi pour chacun l’occasion d’un temps de

travail sur ses propres attitudes : un témoignage de participant montre bien le

cheminement qu’il a dû faire pour reconnaître l’apport d’un autre participant moins

« intellectuel ».

La feuille de route reçue par chacun des groupes comporte une brève description

de l'action a rencontrer, les coordonnées de la personne contact et des dispositions

pratiques.

En règle générale, il appartient au groupe de s'organiser de façon autonome pour

prendre le rendez-vous, se déplacer et préparer le compte rendu. Mais l'expérience

montre qu’un accompagnement doit être assuré pour s’assurer que les rendez-vous

se prennent bien, car les incidents possibles sont nombreux (téléphone portable en

panne, difficulté à joindre la personne contact, oubli d’un rendez-vous, etc.).

Sur le terrain, les échanges sont basés sur le dialogue et sur des questions

spontanées, après un temps de préparation. Bertrand Schwartz, qui a conseillé la

mise en place des parcours en 2006, a mis en garde contre une conduite trop

fermée (guides d’entretiens) et a conseillé de laisser les questions « naïves » se

poser, celles auxquelles on ne s’attend pas.

Il est utile néanmoins pour certains de préparer le déroulement des RDV de terrain

en donnant aux participants des points de repères pour aller au-delà des faits.

L’analyse d’une expérience n’est pas un exercice facile pour tous et il peut être

utile de montrer aux participants là où il est intéressant de regarder.

Chaque mois, les rencontres de terrain seront organisées autour d’expériences

différentes, de façon à permettre aux jeunes de connaître la diversité des actions

réalisées sur le terrain

Page 30: 15 Organiser un parcours du citoyen

30

Deux exemples de feuilles de route

Espaces, à Meudon et dans les Hauts-de-Seine

Action menée

Espace est une importante association d’insertion, qui organise des chantiers

d’insertion et d’action sur l’environnement dans tout l’ouest des Hauts-de-Seine.

Plus de 40 chantiers sont organisés chaque année, par exemple pour l’entretien

des berges de la Seine, la remise en état des réseaux hydrauliques dans les forêts

et le parc de Saint-Cloud, etc..., avec une utilisation des chevaux pour des travaux

effectués.

Elle travaille à une prise en charge globale des jeunes et des moins jeunes, et elle

organise en particulier une aide à l’insertion par le temps libre

Participants

Pas d’inscrits à ce jour. A proposer le 18 octobre.

Proposition

Il est proposé de prendre rendez-vous avec Karim, le responsable de l’aide à

l’insertion par le temps libre, de participer à un dîner interculturel et de discuter

avec lui du sens de son travail.

Contact à prendre

Prendre contact avec Karim Mansouri (01) 55 64 13 40

Questions posées

Quelles sont les actions menées par Espaces 92 ? A quels objectifs cela

correspond ? Quels sont les résultats pour les personnes qui y participent ?

Pourquoi Espace a éprouvé le besoin d’organiser une aide à l’insertion par le

temps libre ?

Accès

A préciser avec Joëlle

Référent dans l’équipe

Joëlle Longérinas (06) 70 63 22 15

Page 31: 15 Organiser un parcours du citoyen

31

Second exemple Radio Marmite

FM, à Trappes dans les Yvelines

Action menée

Radio Marmite FM est une radio associative à vocation expérimentale, culturelle,

éducative et citoyenne à Trappes, créée en par la Compagnie Déclic Théatre. La

radio met en place des ateliers d’initiation radiophonique après de différents

publics, l’objectif est de permettre au plus grand nombre d’accéder au micro. Elle

travaille avec de nombreuses structures locales. L’équipe permanente est composée

de 4 animateurs

Proposition

Une visite est prévue autour du 15 mars

Lieu de rendez-vous 17 Avenue de Stalingrad Nord -78190 TRAPPES -

Appeler Norradine, reporter-médiateur de proximité

au 01.30.51.08.21 pour prendre rendez-vous

Questions posées :

Pouvez-vous nous raconter comment est née la radio ? Quels sont ses objectifs. ?

Quels sont ses moyens financiers ? Quels sont ses partenaires ? En quoi est-elle

une radio citoyenne ? Quelles sont les actions spécifiques ?

Accès

Voir Denise pour voir les modes de transport ( train, co-voiturage..)

Référente

Denise Mail (06) 74 63 59 73

Page 32: 15 Organiser un parcours du citoyen

32

Les temps de mise en commun

Chaque série de rencontres est suivie d’une journée ou d’une demi journée de mise

en commun. Le programme de ces journées peut revêtir plusieurs dimensions :

Restitution des rencontres

Suite aux visites sur le terrain, chacun des groupes restitue en 10 minutes ses

observations par rapport aux actions rencontrées : ce qui a été important, ce par

quoi il a été surpris, ce qu’ils ont appris, ce qu’ils ont ressenti. L'objectif fixé n’est

pas de décrire exhaustivement l'action, mais de préciser, même sur seulement une

activité particulière, dans quel esprit est menée l'action, avec quels objectifs et

quelles conditions de réussite.

Exemple de restitution

Lionel et Kevin présentent l’association AFODIM. Celle-ci récupère des

ordinateurs auprès des entreprises pour les mettre à la disposition des personnes qui

en ont besoin. Le principe est simple. L'association met à disposition d'une famille

un ordinateur pendant un an. Il s'agit d'ordinateurs très récents. La famille paie une

cotisation à l'association et selon son revenu participe plus ou moins. Elle peut

recevoir une formation à l’informatique C'est intéressant car ça permet aux familles

d'avoir des ordinateurs récents. La présence d'un ordinateur est un élément

important dans certaines familles. Par exemple, pour une famille avec un enfant

autiste, l'arrivée de l'ordinateur est un facteur d'intégration.

Les responsables sont très motivés. « Dans un monde où ce sont les pessimistes qui

dominent. Ça m'a fait plaisir de voir des optimistes ». La difficulté principale est

aussi de maintenir le cap du projet avec l'équipe.

Le débat porte sur l'importance d'avoir la pêche pour s'engager. Lors de la

restitution finale du parcours c'est un des points qui ressortira à partir de cet

exemple. Certains membres du groupe disent qu'ils aimeraient bien être formés eux

aussi. Hannane est prête à s'engager pour donner un coup de main et apprendre à

d'autres à maîtriser la bureautique.

Certains participants, ayant fait des études supérieures, ont plutôt suivi l’exercice

proposé (restitution structurée de 10 minutes). D'autres fournissent un travail plus

improvisé, mais avec parfois une aussi grande richesse d'analyse et de ressenti.

L'objectif n'est pas de faire rentrer tous les jeunes dans le moule d'une restitution

classique mais de consolider leur expérience.

Page 33: 15 Organiser un parcours du citoyen

33

Des échanges, des débats, des réflexions communes

Les débats qui suivent chacune des restitutions induisent souvent des questions

plus générales. Par exemple, une visite à l’AMAP1 conduit à un débat sur la crise

alimentaire et sur un questionnement pour savoir ce que nous mangeons, et

comment consommer de façon responsable.

L'usage des mots solidarité, citoyenneté, coopération conduite à s'interroger sur le

sens des mots et à débattre des principes d'action et des valeurs communes.

Quelques exemples de thèmes abordés:

- Solidarité et réciprocité, coopération

- Rapports Nord-Sud, inégalités et injustices, action humanitaire réciproque

- Ouverture aux autres (différence culturelle) et à la diversité - Décloisonnement

- Universalité (des valeurs, de l'humanité) à travers les différences culturelles

- Désir de changement et de transformation individuelle et dans la société

- Transmission du désir d'agir, passage de l'observateur/consommateur à l'acteur

(ex du parrainage)

- Engagement, raisons d'agir (en lien avec le choix de participer au parcours)

- Identité et citoyenneté française

- Jeunesse submergée par les problèmes

- Les politiques du logement social

- Méthodologie d'élaboration de projet (ex chantier de solidarité Passerelles)

- Importance de la bonne entente et de la convivialité dans le groupe

L'évaluation confirme que ces débats répondent à un besoin fort des jeunes et

constitue l'un des principaux acquis du parcours Les participants ont à chaque

session exprimé leur satisfaction sur la qualité des échanges.

Ces échanges peuvent déboucher sur les raisons d’agir de chacun, l’expérience de

l’action aux différents âges de la vie, son envie d'agir et ses projets.

Il convient pour l'équipe d'animation de rester ouverte aux prolongements possibles

de ces débats et de rendre possible les réponses aux aspirations qui se font jour

1 AMAP : Association pour le maintien de l'agriculture paysanne, qui regroupe 20

à 30 consommateurs et un producteur pour organiser des circuits de produits bio,

avec des relations différentes et un partage des risques.

Page 34: 15 Organiser un parcours du citoyen

34

Le travail sur le sens des mots

Dans les différents parcours, une place importante a été réservée au travail sur le

sens des mots. Que mettons-nous, chacun à la place où il est, derrière les mots qui

font écho à la notion d’éducation citoyenne ? … citoyenneté, solidarité,

éducation, identité, démocratie, participation.. autant de mots dont le monde

parle, mais nous, que pensons-nous au juste de ces mots dans un parcours de

citoyenneté?

Le travail sur les sens des mots peut s’effectuer en trois temps :

- le choix collectif des mots

- le débat autour des mots choisis

- la définition collective qui en résulte.

Dans cet exercice très apprécié, ce n’est pas le résultat qui importe mais le

processus. Il est l’occasion de débats où chacun apporte son point de vue, et

contribue au travail collectif. On réalise ainsi que chacun ne met pas les mêmes

choses sous un même mot mais que l’on peut arriver à une définition commune

consensuelle.

On voit également que certains s'engagent par la suite parce qu'ils peuvent mettre

des mots sur les réalités qu'ils vivaient déjà.

Un des objectifs du Parcours est de comprendre la société dans laquelle nous

vivons, pour être en capacité de devenir citoyen et acteur d’un monde solidaire.

Le travail sur le sens des mots permet d’échanger, de débattre, de réfléchir pour

construire collectivement. Il devrait être un exercice préalable à toute action

collective. Nous avons tous des parcours de vie professionnels, personnels, des

expériences très différentes, mais ce qui est essentiel dans cette expérimentation,

c’est le partage de valeurs communes.

Page 35: 15 Organiser un parcours du citoyen

35

Appartenance

Unité

S’entre connaître

Vivre ensemble

Brassage

Dialogue

Culture

Tolérance

Citoyenneté

Transmission

Nourriture

Parents

Histoire, Vécu

Traditions

Récit de vie

Origines

Valeurs

Education

Famille Cadre institutionnel

Citoyenneté

Drapeau

Insertion

Passeport

Cadre institutionnel

Citoyenneté

Drapeau

Insertion

Passeport

Dérives

Sectaire

Enfermement

Religion

Mouvement

Déplacement

Exil

Acculturation

Nomadisme

Dedans-Dehors

Un exemple : Identité

.

Page 36: 15 Organiser un parcours du citoyen

36

Des suites diversifiées

Au sein de ces journées, la pédagogie employée permet l’intégration de tout un

éventail de personnes, par l’importance accordée à la mise en confiance des

participants. Des outils divers – voir 6ème

partie – permettent de varier les façons

d’aborder les points de vue, de faire jaillir les idées, et les interactions : exemple

d’outils utilisés. Sens des mots, ateliers, cercles samoans, théâtre débat, etc.

L’importance des temps informels

La journée est entrecoupée de temps informels (pause café et déjeuner qui sont des

vrais temps de co-formation), pendant lesquels, souvent, le débat se poursuit. Ces

temps sont essentiels pour la poursuite du parcours. En effet, ils permettent de

resserrer les liens et de dépasser le cadre formel de la restitution.

Des participations, le cas échéant à des manifestations

Certains parcours ont débouché sur la participation du groupe à des manifestations

culturelles, solidaire ou citoyenne. Par exemple, sept jeunes de St Quentin ont été

invités à participer aux Etats généraux de la démocratie locale, de la vie associative

et de la citoyenneté dans un arrondissement parisien dans l’atelier « Engagement

des jeunes ».

Les jeunes ont remarqué que dans un atelier consacré aux jeunes, il était étonnant

de ne trouver aucun jeune à la tribune, ils ont été choqués par le comportement des

élus présents, qui ne les ont pas écoutés, certains mêmes « ricanaient » et d’autres

ont été très agressifs lorsque les jeunes sont intervenus. Très critiques, ils en ont

déduit que les élus et institutions veulent qu’ils rentrent dans des cases et des

dispositifs mis en place par eux « conseils jeunes, comité de quartier…. » alors

qu’eux, les jeunes , souhaitent des lieux libres où ils peuvent vivre leur

citoyenneté.

Lors de la mise en commun, le débat a été centré sur la démocratie locale, la

participation. Après un travail sur le sens des mots, le groupe est arrivé à une

définition commune et des attentes : il faut trouver des moyens pour améliorer la

qualité d’écoute entre élus et jeunes, pour les rapprocher et non les opposer. Les

jeunes estiment qu’ils ont eux aussi des propositions à faire. Ceux qui décident

doivent entendre, cela améliorerait la démocratie.

Quatre d’entre eux ont par la suite participé à une émission de radio pour dire en

quoi consiste le fait d’être citoyen aujourd’hui.

Page 37: 15 Organiser un parcours du citoyen

37

Programme de la journée de mise en commun

avec participation à une manifestation à Paris

9h 00 Accueil – Café

9h 30 Qu’est-ce que la démocratie locale et la participation citoyenne ?

qu’est-ce que cela veut dire concrètement ? Aperçu des dispositifs

mis en place par les collectivités.

Débat en partant de nos perceptions et de nos points de vue

Travail sur ces mots - définition commune

11h 00 Préparation de notre participation aux Etats Généraux de la

Démocratie locale de la vie associative et de la citoyenneté à Paris

quels sont les enseignements importants tirés de notre expérience

collective du Parcours du citoyen qui nous permettront d’apporter un

témoignage fort à cette manifestation ?

11h 45 Départ pour Paris

Pique Nique participatif en musique sur le parvis et parc de la Mairie

du 14ème

14h 00 Participation à la table ronde « La place et la parole des jeunes »

Nous apporterons nos témoignages sur ce thème et nous nous

enrichirons d’autres expériences hors du territoire de St Quentin en

Yvelines

15h 30 Pause

15h 45 Retour pour une mise en commun des enseignements tirés des Etats

Généraux de la démocratie locale à Paris

Qu’avons-nous retenu de cette expérience hors du territoire de St

Quentin en Yvelines ?

17h 00 Conclusions de la journée

17h 30 Fin des travaux -

Page 38: 15 Organiser un parcours du citoyen

38

Session finale.

La dernière journée de mise en commun doit être l'occasion de faire un bilan

partagé du parcours, et de faire ressortir les propositions, les projets induits par la

démarche entreprise. C'est aussi l'occasion de savoir comment continuer

ensemble ?

En général, ce bilan montre que même les participants qui se sont peu exprimés

peuvent avoir tiré beaucoup du parcours. À condition toutefois d'adopter des

méthodes participatives qui permettent à chacun de s'exprimer.

Proposition de méthode pour réaliser le bilan

Il est proposé de travailler en 2 temps

Un travail par équipes de deux : chacun interroge l'autre en lui posant 3

questions

- quel est ton meilleur souvenir de ce parcours

- qu'est-ce que le parcours a apporté

- qu'est-ce que ça donne envie de faire

Celui qui écoute prend des notes.

Une restitution en grand groupe (tour de table) où chacun rapporte non pas son

propre bilan, mais ce que son « binôme » lui a dit.

Le débat en grand groupe peut également poser la question de comment

continuer ?

A la fin de cette journée, une rencontre peut être organisée avec les élus, des

acteurs ayant accueilli des participants ou des responsables associatifs du territoire.

On veillera cependant à garder une place suffisante aux jeunes, qui doivent rester

majoritaires dans cette rencontre. Les jeunes peuvent faire part aux élus de leurs

observations et de leurs projets et débattre avec eux de la suite à donner.

Page 39: 15 Organiser un parcours du citoyen

39

Évaluation

Le bon déroulement du programme nécessite une évaluation en continu aux

principales étapes du déroulement. On parle ici d'une autoévaluation destinée à co

construire le parcours au fur et à mesure de son déroulement dénoncer l'évaluation

externe qui viserait à remplir tes tableaux d'indicateurs.

Le premier travail d'évaluation incombe à l'équipe d'animation qui doit se réunir

chaque mois pour analyser les acquis et les difficultés de la mise en place et du

déroulement. Il s'agit, comme dans tout groupe et projet, de faire le point sur ce qui

va et ce qui ne va pas au regard des objectifs et des méthodes émancipatrices qu'on

souhaite promouvoir, et de rectifier le tir en temps réel avant que l'éducation soit

importante.

Mais cette appréciation est dans une certaine mesure partagée avec les participants

si on les intterroge à la fin de chaque séance sur ce qu'ils ont pensé de la journée et

sur ce qui pourrait être amélioré ? Cela suppose qu’un temps suffisant soit réservé

à la fin des mises en commun.

La session finale peut être l'occasion, si on n'en a le temps, de proposer des

améliorations au dispositif.

C'est pourquoi le présent guide garde un caractère provisoire car il est susceptible

d'être largement amélioré par les parcours qu'il pourra susciter.

Page 40: 15 Organiser un parcours du citoyen

40

Page 41: 15 Organiser un parcours du citoyen

41

4 L'accompagnement des

jeunes dans la durée

Avant, pendant et après le déroulement du parcours, un accompagnement

individualisé des jeunes est nécessaire pour donner confiance, résoudre les

difficultés de relations ou d’organisation, rattraper les « décrocheurs », aider à

l’émergence de projets.

Page 42: 15 Organiser un parcours du citoyen

42

Contacts et entretiens préalables

Nous avons vu que quand un jeune se montre intéressé, un entretien préalable est

souvent nécessaire pour lui expliquer le déroulement et mieux cerner ses attentes.

Un lien de confiance s'établit avec un des membres de l'équipe d'animation, qui

sera souvent reconnu par la suite comme le référent du jeune. Ces contacts

préalables permettent de connaître la situation particulière de chacun (contraintes

familiales, hésitations, espoirs, projets) et d’en tenir compte dans le suivi

individualisé pendant le parcours.

A noter que ce travail en amont peut être effectué qui ont un déjà rapport de

confiance privilégié avec les jeunes, comme par exemple des associations de

prévention spécialisée

Ces contacts sont également nécessaires pour s'affranchir du lien de subordination

dans lequel se trouvent certains jeunes par rapport aux structures qui les ont

envoyés. Par exemple, la conseillère professionnelle d'une maison de l'emploi nous

envoie un jeune parce que celui-ci a besoin de mieux se situer dans la vie et que

cela dépasse sa mission vis-à-vis du jeune. Il est nécessaire d'instaurer d'autres

rapports pour sortir du cadre contraint de la recherche d'emploi. L'ouverture à une

logique de citoyenneté doit être amorcée dès le départ. Mais elle prend du temps et

ne pourra souvent être réalisée que pendant le parcours.

Page 43: 15 Organiser un parcours du citoyen

43

Un accompagnement entre les sessions

Un suivi individualisé des participants est nécessaire pendant le parcours. Lors des

réunions de l'équipe d'animation, on passe en revue les différents participants pour

apprécier les progrès et les difficultés.

Un suivi entre les sessions permettent d’éviter les découragements, de résoudre les

difficultés d'organisation personnelles, de donner à certains plus d'estime de soi.

Cela nécessite de la part de l'équipe d'animation une disponibilité et une écoute des

attentes des participants, mais aussi de leurs difficultés et de leurs doutes. Par

exemple, quand une jeune estime ne pas être capable de suivre le parcours parce

qu'elle ne se sent pas au niveau des autres, il est important de passer du temps

avec elle pour la rassurer. Quand un jeune a oublié de venir à un rendez-vous, il

est nécessaire de reprendre contact avec lui pour raccrocher la relation. Il faut

parfois expliquer plus en détail le pourquoi et le comment des actions.

Page 44: 15 Organiser un parcours du citoyen

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A l'issue du parcours, accompagner de nouvelles formes

d'engagement

Lors de la session finale d'un parcours, on voit souvent apparaître des aspirations

qui demandent à être accompagnées d'une autre manière dans les mois qui suivent.

La découverte d'expériences favorise une volonté d'engagement.

Mais celui-ci prend souvent d'autres formes que le travail classique du militant

dans une association.

Beaucoup de jeunes ne s’engagent plus dans la durée. Certaines actions (bénévolat,

humanitaire) sont ciblées sur un événement ou durent quelques mois mais n'ont pas

un caractère permanent

Certains sont prêts à modifier leur consommation, leur alimentation, à mieux

respecter des règles qui préservent l’environnement et à les promouvoir.

Pour certains, le temps disponible est étroitement subordonné aux rythmes

scolaires, car contrairement aux idées reçues beaucoup de jeunes travaillent dur

pour s'en sortir, et ne sont pas dans des conditions matérielles qui leur permettent

pendant le temps scolaire de mener de front leurs études et un engagement. Mais il

existe une volonté d'engagement pendant les vacances.

Ces formes d’engagement, rapidement énoncées, ne sont pas souvent reconnues

par les associations traditionnelles, qui peuvent reprocher aux jeunes de ne pas

suivre leur modèle.

C'est pourquoi il est essentiel pour l'équipe d'animation de mettre en place une

capacité d'accompagnement de ces nouvelles formes d'engagement dans la durée,

au-delà du temps du parcours. De ce point de vue, le parcours est également un

temps de formation pour l’équipe d'animation.

Page 45: 15 Organiser un parcours du citoyen

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Accompagner l'émergence de projets

Assez souvent au cours des 6 mois on voit apparaître un certain nombre de projets

d'aspirations chez certains : reprendre une formation, s'impliquer sur le territoire,

faire la même chose que tel ou tel « héros » qu'on a rencontré, créer un jour une

association pour s'occuper d'enfants dans un autre pays, etc..

Pour un certain nombre de jeunes, le parcours es un “réveil” et permet un nouveau

départ. Des projets collectifs et individuels peuvent être induits par la démarche

engagée, comme par exemple :

- Le lancement d’un groupe local de RECIT

- Plusieurs jeunes s’engagent dans une association rencontrée au cours du parcours,

- L’organisation d’un événement sur un autre territoire (« Mémoire plurielles » à

Carrières sous Poissy)

- La tenue de réunions de quartier pour sensibiliser les plus jeunes à la citoyenneté

- Une soirée conviviale avec projection de film et débat

- La reconversion professionnelle d’un participant (éducateur spécialisé)

- L’engagement associatif d’une participante (association africaine)

- La poursuite de la découverte des actions du territoire à titre individuel

L'accompagnement de ces projets ne peut pas se limiter au temps du parcours. Il

demande un accompagnement dans la durée pour aider à passer de l'idée au projet,

mettre en lien avec des expériences similaires déjà réalisées, etc..Il est nécessaire

de prévoir pour cela que les jeunes disposent sur le terrain, en tant que de besoin,

d’un partenaire capable d'assurer ce suivi lorsque le parcours sera terminé.

Page 46: 15 Organiser un parcours du citoyen

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Page 47: 15 Organiser un parcours du citoyen

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6 L’appui du réseau

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RECIT,

un réseau d'acteurs autour de l'éducation citoyenne

RECIT (réseau des écoles de citoyens) est né en octobre 2002 au Forum Social

Mondial (FSM) de Porto Alegre autour de la question « Comment répondre aux

enjeux qui nous attendent et construire un monde à finalité humaine ? Comment

chacun peut-il être acteur de sa propre vie et citoyen d’un monde solidaire ? »

RECIT est en lien aujourd'hui avec 3500 personnes et 300 organisations, en

France, au Québec, au Brésil, en Suisse et dans plusieurs autres pays. 500 d’entre

elles ont la qualité d’adhérents. Ces initiatives convergent largement sur des

principes de coopération, de solidarité, de responsabilité dans l’esquisse d’une

société plus solidaire.

RECIT a ouvert 6 chantiers principaux en 2009

■ Développer une plate-forme internationale d’échanges sur l’éducation citoyenne

à partir des liens noués aux FSM de Porto Alegre en 2005 et de Bélèm (Brésil) en

janvier 2009

■ Accompagner le développement ds pratiques alternatives pour sortir de la

logique dominante (marchandisation, lutte de tous contre tous,..) et contribuer à

l’émergence d’une société solidaire, durable et participative

■ Mettre en réseau localement tous ceux qui se demandent comment tenir malgré

la crise, en constituant des lieux de parole, de débat et d’actions concrètes, même

limitées, qui permettent de contribuer à inventer la société de demain.

■ Organiser une université d’été, du 9 au 14 juillet 2009 à Bourg lès Valence, dans

la Drôme, pour réfléchir ensemble au sens de notre action, et nous former

mutuellement

■ Mutualiser les expériences et les pratiques à travers un répertoire de 200

expériences et des rendez-vous de terrain

■ Commencer à préparer les 4èmes rencontres de l’éducation citoyenne, qui

rassembleront 500 à 600 participants de différents pays à l’automne 2010 et qui

porteront la dimension internationale consolidée au FSM de Belém en janvier

2009.

Pour toute information ou rejoindre un groupe local de RECIT, contacter

[email protected] ou 06 67 05 58 95. On peut consulter le site de RECIT

www.recit.net, sur lequel figurent de nombreuses informations

Page 49: 15 Organiser un parcours du citoyen

49

Quels appuis proposés par RECIT ?

Un répertoire d’expériences locales dans les différents domaines

un répertoire d'une centaine d’expériences porteuses de coopération, de solidarité,

de citoyenneté, d'action culturelle, etc… est d'ores et déjà disponible sur le site.

Celles-ci constituent une « boîte à idées » pour chercher d’autres expériences

locales

Un répertoire d’actions réalisables localement sans moyens.

RECIT a réalisé un répertoire d’actions porteuses des valeurs de Sa charte de

principes, réalisables localement sans moyens publics. En effet, on considère trop

souvent que l'action locale passe exclusivement par l’utilisation de moyens publics

pour réaliser des prestations à base de travail salarié. Ce premier répertoire montre,

même s’il est très incomplet, que beaucoup de choses sont possibles en comptant

d'abord sur ses propres forces.

Des contacts et des personnes ressources

Sur de nombreux sujets, le réseau comprend des personnes compétentes

susceptibles d'apporter de façon bénévole quelques conseils et d'orienter sur les

bonnes sources d'information

La possibilité de participer à des échanges au sein du réseau

RECIT est un réseau ouvert, qui s'enrichit continuellement de nouvelles questions.

Il est tout à fait possible de participer aux échanges du réseau, notamment à

l'université d'été, aux rencontres et aux journées thématiques, à condition de

demander à être informé des activités du réseau.

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51

Conclusion :

un parcours de conscientisation

L’engagement sur le parcours se fait sur une durée de plusieurs mois. Le long

terme présente un intérêt car il demande un réel investissement et donne le temps

de la maturation et de la prise de conscience. Les jeunes ne sont pas dans une

démarche ponctuelle, dont l’impact est immédiat mais l’enthousiasme, souvent

éphémère, peut retomber. La réflexion se poursuit dans le temps, évolue en

fonction du contexte (politique, économique, social et culturel) permettant une

démarche plus constructive.

Pour les participants, il s’agit d’un temps fort de conscientisation ayant un impact

sur leur façon de raisonner, pouvant déboucher, à court ou à long terme, sur un

engagement citoyen. Les jeunes acquièrent à travers le parcours la capacité à

trouver une place active dans la cité, s'engager dans une action citoyenne,

associative, voire syndicale ou politique. Les participants du parcours sont chacun

sur un chemin personnel, avec des objectifs personnels différents. Ces

cheminements se croisent au cours du parcours et interagissent les uns sur les

autres.

Il est apparu que l’adhésion au parcours est essentiellement motivée par :

- La volonté d’enrichir sa réflexion personnelle

- La rencontre avec les autres constitue la base essentielle de sa propre construction

- Les questionnements sur le mot citoyen

- Le souhait de mieux comprendre comment « ça fonctionne » (les institutions,

associations, collectivités, habitants…).

Nos interlocuteurs de terrain ont aussi contribué à la compréhension de la richesse

du parcours pour les participants : ces acteurs de terrain se trouvent confrontés à de

nombreux cas de personnes jeunes ou moins jeunes qui ont besoin de retrouver des

repères, de sortir de leur isolement, et de retrouver du lien. Le parcours du citoyen

peut donner à des jeunes une ouverture en les sensibilisant à de nouveaux types de

métiers et de nouveaux réseaux.

Page 52: 15 Organiser un parcours du citoyen

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RECIT a mis en place pendant deux ans (2007-2009) des Parcours du Citoyen en Ile de

France. Ceux-ci ont permis à des personnes de 18 à 35 ans de rencontrer des actions

porteuses de citoyenneté et de bien commun, afin de les aider à découvrir le territoire sur

lequel elles vivent et de se préparer à un engagement associatif.

Les parcours du citoyen ont permis à de nombreux jeunes de faire le point avec d’autres

sur leurs motivations à agir, dans un contexte de confiance et de dialogue entre pairs, de

mieux connaître l’action associative locale, de repenser leur engagement. Pour les

participants, il s’agit d’un temps fort de conscientisation ayant un impact sur leur façon de

raisonner, pouvant déboucher, à court ou à long terme, sur un engagement citoyen.

Il a paru utile de tirer de cette expérimentation quelques conseils et préconisations afin

que tous ceux qui le souhaitent puissent construire d'autres parcours du citoyen, en

adaptant l'outil à leurs propres besoins.

Achevé d’imprimer le 31 mars 2009

RECIT (Réseau des Ecoles de Citoyens) [email protected]

15 avenue Robert Fleury 78 220 VIROFLAY (France)

06 67 05 58 95

Prix : 5 euros

PREFECTURE DES

YVELINES