N 20091SAMEDI 11 AVRIL 2009 www.leparisien.fr

150 nouveaux radars aux feux rouges Page 7

EMPLOI

Les secteurs qui embauchent en 2009 Page 10

POLITIQUE

Jupp se verrait bien ministre Page 4

Les parcs dattractions

la foliePublicit

Garantie 2 anspices et main duvre(3)

Reprises anti crise

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Pages 2, 3 et cahier central

Piraterie : le pre

de lenfant tu lors

de lassautPage 12

Florent Lemaon.

(DR

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Disneyland Paris, hier.

(LP

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LIV

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Cadavre retrouv Solers :

le mari avoueCahier central

Les 15 sites les plus frquents

Disneyland Paris 15,3

Parc Astrix 1,8

Futuroscope 1,6

Le Puy-du-Fou 1,3

Marineland 1,2

Sources : Protourisme, Snelac

Aquaboulevardde Paris

Nausicaa (Pas-de-Calais)

Le Pal (Allier)

Walibi(Isre)

La Ferme aux crocodiles(Drme)

Zoo-Parc de Beauval (Loir-et-Cher)

Vulcania(Puy-

de-Dme)

Zoo de la Palmyre(Charente-Maritime)

Thoiry(Yvelines)

Nigloland(Aube)

(Vienne)

(Vende)

(Alpes-Maritimes)

(Oise)

(Seine-et-Marne)

Parc XX Frquentation en millions de visiteurs.Chiffres 2008.

LE FAIT DU JOUR

2 S AMED I 1 1 AVR I L 200 9

Le porte-monnaie la fteABOURSEdes Franais a rtrcimaisDonald, Oblix ouNigloL le hrisson (mascotte de Nigloland) savent sadapter la crise

du pouvoir dachat. Comment ? En multipliant les offres spciales.Pour ceux qui rservent sept jours lavance, le parc Astrix met envente, sur son site (www.parcasterix.fr) des billets partir de 20 . Je conseille aux visiteurs daller rgulirement sur la Toile, on atoujours des bons plans de dernireminute , promet la porte-pa-

role desGaulois. Sur le site deDisney-land (www.disneylandparis.fr), le s-same qui ouvre les portes duroyaume de Mickey vaut 36 aulieu de 51 sil est achet aumoinsdix jours avant le passage en caisse.A certaines dates davril et mai, des

ristournes de 40 % sont octroyes pourles sjours.Au Futuroscope de Poitiers (www.futu-

roscope.com), une offre printemps permet,pour 54,90 (au lieu de 64 ), de plonger dans lunivers des nou-velles technologies et de passer une nuit sur place. Et pour lesmoinsde 5 ans, cest gratuit ! Chez Nigloland, 45 km de Troyes, on sap-prte lancer sur Internet (www.nigloland.fr) des ventes flash debillets 15 au lieu de 21 .

A lintrieur des parcs, aussi, on fait attention aux deniers desvisiteurs. Dans les restos de Nigloland, le tarif des menus vientdtre revu la baisse. Idem chez Astrix. On a dsormais unmenu sandwich 6 , explique-t-on dans le village dirr-ductibles, o lonpeut aussi dnicher dans les boutiques descadeaux 1. V.Md.

Cest de lvasion prs de chez soi ARNAUD BENNET, prsident du syndicat des parcs dattractions

ATRONDUPAL, un parc dattractions etP animalier situ dans lAllier, ArnaudBen-net, 51 ans, est aussi la tte du Syndicat na-tional des espaces de loisirs, animaliers et cul-turels (Snelac).

Pourquoi les parcs de loisirsne connaissent-ils pas la crise ?

Arnaud Bennett. Parce que cest une offrefamiliale, divertissante, de dcouverte qui cor-respond lattente des Franais. En priode decrise, on a vraiment besoin de se distraire, on

en a assez dtre submerg par une infor-mation de langoisse, alors on se tournevers les parcs pour se changer les ides, sedpayser, vivre des motions pas forc-ment fortes , se ressourcer avec sesproches. Ce sont dexcellents outils de coh-sion familiale, ils renforcent les liens, consoli-dent le groupe. Daprs les premiers chos, ledbut des saisons est trs bon. La semaine

dernire, le week-end douverturea tmeilleur que celui de lanneprcdente. Je suis trs optimiste.

Les tarifs restent levsalors que le pouvoir dachatdes Franais est en berne

Dtrompez-vous ! Les tarifs peu-vent tre importants pour les trsgrosses structures. Mais dans95 % des sites, les prix sont relati-vement accessibles. En province,le cot dune entre un parc deloisirs se rapproche de celui dune place de ci-nma.

Quels sont les parcs qui sen tirentle mieux ?

Ceux qui se renouvellent. Il y a une prime linvestissement. Globalement, entre 10 % et20%du chiffre daffaires est consacr, chaqueanne, aux nouveauts.

Le profil des visiteurschange-t-il en priodede morosit ?

La clientle rgionale se renforce.La crise augmente les excursionsde proximit plutt qu ltranger.Les parcs sont devenus une desti-nation touristique, cest de lvasionprs de chez soi. Les Franais ontenrichi leur culture en matire deparcs dattractions. Ils sont de plusen plus exigeants, zappent facile-

ment. Ils tirent le march vers le haut, on nepeut pas leur vendre nimporte quoi ! Il y aaussi une fidlisation croissante de la clien-tle. Dans 60 80 % des cas, elle revient. En-fin, toujours plus de visiteurs ont recours auxtarifs rduits proposs par leur comit dentre-prise. Aujourdhui, cette formule reprsentejusqu 30 % de la frquentation dun parc.

Propos recueillis par V.Md

300 parcs de loisirs ont tvisits en France en 2008 par70 millions de personnes. 15,3 millions de visiteursen 2008 : Disneyland Paris, detrs loin le premier parc deloisirs en France. Il a accueilli800 000 visiteurs de plusquen 2007. Derrire, onretrouve le Parc Astrix(+ 180 000 visiteurs en 2008),le Futuroscope (+ 50 000), lePuy-du-Fou (+ 100 000) etMarineland (+ 50 000). 10 %. Augmentation duchiffre daffaires des parcsen 2008. Frquentation : + 7 %. 45 . Dpense moyennedun client lors dune journedans un grand parc. Dans unsite de moyenne capacit, elleslve 20 . 1 milliard deuros.Montant de linvestissementralis dans les parcs,entre 2005 et 2009, dont untiers pour Disneyland Paris.

CLES

Les parcs dattractions

LS VEULENT tout prix dan-ser avec Dingo Disneyland,les robots au Futuroscope ouOblix au village dAstrix. EnI ce long week-end de Pques

et de dbut de vacances scolaires(pour les Franciliens et les Borde-lais), des centaines de milliers deFranais vont soffrir une bonne curede divertissement dans les parcsdattractions qui viennent de rouvrir.Pour linstant, ils sont labri de la

crise. Soyons honntes, on ne laressent pas ! Lors de notre week-enddouverture la semaine dernire, laf-fluence tait plus forte que les an-nes prcdentes , se flicite-t-onchez Nigloland dans lAube. En2008, les parcs ont vu leur frquen-tation saccrotre de 7 %. Ils appa-raissent commeun antidote lamo-rosit en offrant un partagedmotions en famille dans un uni-vers rassurant , analyse DidierArino, du cabinet Protourisme.Dans ce contexte, Mickey, les plus

clbres Gaulois, les chevaliers duPuy-du-Fou et tous les acteurs dunsecteur florissant font tout pour cap-ter une clientle de proximit la re-

cherche dalternatives aux esca-pades lointaines. En matire denouveauts, ils sortent le grand jeu etsont ainsi rcompenss de leurs in-vestissements pharaoniques.

Promotions allchantes

A Disneyland, bienvenue dans letrain de Minnie ou au bal sur MainStreet orchestr par les hros desdessins anims Manny et ses ou-tils . Au programme chez Astrix,qui promet que 100 % de ses attrac-tions seront oprationnelles au-jourdhui aprs les couacs du week-end dernier, une parade scnarisepar le comdien Pascal Lgitimus.Les parcs multiplient aussi les pro-motions allchantes. Chez Astrix,on se dit trs attentif au portefeuilledes visiteurs . Mais la maison aaussi dcid de chouchouter les plusfortuns en inventant le passe pre-mium 99 . A ce tarif-l, les VIPcoupent les files dattente, ont droit un copieux djeuner, des boissons volont et une photo souvenir aprsavoir brav le Menhir Express. Cestpeut-tre a, la potion magique dusuccs. Vincent Mongaillard

Les parcs de loisirs ne connaissent pas la crise. Au contraire, ils semblent mmeen profiter. On va dsormais chez Mickey ou Astrix comme la mer ou la montagne.

Cinq parcs de loisirs franais dpassent chaque anne le millionde visiteurs.

Le parc Astrixpropose des

prix attractifsvia son site

Internet.(LP/ALAIN

AUBOIROUX.)

(REA/RICHARD

DAMORET.)

LE FAIT DU JOUR

SAMED I 11 AVR I L 2009 3

nont jamais autant sduit

Des nouveauts attenduesES FANS de parcs de loisirsL constituent un public aussi fi-

dle que motiv. De nombreuxsites Internet regroupent leurscommentaires. Nous avons de-mand deux de ces mordus leuravis sur les nouveauts 2009.JeremyCardon anime le site At-

tractionland (1). Je recommandele magnifique nouveau spectaclenocturne du Futuroscope, quejai vu en avant-premire. Et jaihte de dcouvrir leur nouvelleanimation, tire du film de LucBesson, Arthur et les Minimoys,mais ce ne sera pas avantNol. Jainot aussi pas mal de nouveautsau Dennlys Parc, dans le Pas-de-Calais, prs de Bagatelle : ilsannoncent une chenille sur rails,unmangepour enfants et un par-cours dans des boues. Jai aussitrs envie dessayer le nouveaucoaster (NDLR : grand huit) quaimport des Etats-Unis PapeaCity, prs du Mans.

Olivier Wehrli, du site Central-park (2), avoue : Parmi les nou-veauts, jai beaucoup aim lanouvelle manchottire qui va ou-vrir Marineland. Je nai pas en-core test la grande rouede 60mNigloland, ce sera pour cet t,mais les vidos qui tournent sur leNet donnent envie ! Jattends aussila Sheriff Academy qui va dmar-rer auWalygator Park (ex-Wa-libi Metz), cest du cinma interac-tif trs ludique, on se retrouve avecun pistolet tirer sur des cibles.Enfin, en Allemagne, juste ctde Strasbourg : Europa-Parklance un nouveau coaster avec in-version on se retrouve len-vers, le Blue Fire, une attractionqui va faire un carton ! M.V.(1) www.attractionland.com.(2) www.centralpark-fr.com.Vous pouvez aussi vous informersur le www.infoparks.com, ouencore sur lewww.parcspassion.org.

Le Futuroscope voit lavenir en rose

Poitiers (Vienne)DE NOTRE ENVOYEE SPECIALE

HOUETTE, on va boire duC bleu ! Attable au Cristal,Mathilde, 9 ans, a les yeux qui ptil-lent autant que le cocktail colorsous son nez. Dans ce restaurant d-di la cuisinemolculaire , le tur-quoise se dcline en coulis, en billesde sirop, pour tre dans le ton de laNote bleue , le nouveau spectaclemusical nocturne, stupfiante chor-graphie de jeux deau, de lumires etdhologrammes. Avec 1,6 million devisiteurs en 2008, lavenir du Futu-roscope sannonce radieux.N en pleins champs dans la

Vienne il y a vingt-deux ans, le parcsest renouvel en profondeur. Cequi lui a permis de surmonter lecreux de la vague menaantjusquen 2003 pour devenir le

leader des parcs de province. La re-cette du succs, cest la nouveaut ,explique Dominique Hummel, pr-sident du directoire. Soixante pourcent des visites sont des re-visites.Notre conomie repose sur ce dfi :donner lenvie de revenir aux 85 %de clients franais. A raison de 7mil-lions dinvestissement annuel, lesdeux tiers des attractions ont t re-nouveles depuis trois ans.

Pour tous les ges

Une offre diversifie cible sur les fa-milles pour que chaque ge y trouveson compte... Le mange a fait sonentre. Danse avec les robots , or-chestr par le chorgraphe de la Star Ac , Kamel Ouali, fait un ta-bac depuis trois ans. Trop bien ! hurlent cinq enfants hilares, qui vien-nent dexprimenter le rock latino,harnachs sur les siges que six

grands bras robotiss conus pourlindustrie automobile font virevolteravec une fluidit surprenante.Cette anne, le parc dmarre la

saison avec sept nouveauts. Lmedes lieux reste linnovation technolo-gique. Mais le parc de Poitiers misegalement sur lactualit. Pour com-mmorer les quarante ans des pre-miers pas sur la Lune, voici les As-tromouches , dessin anim en 3D.Les 150 ans de la thorie de lvolu-tion de Darwin se dclinent dans animaux du futur , voyage interac-tif au pays des btes qui pourraientcoloniser la Terre dans quelquesmillnaires. Depuis fvrier, on d-couvre les chocs cosmiques danslespace. Pour en offrir plus auxmoins de 5 ans, on annonce pourdcembre la signature de Luc Bes-son, pour une attraction en 3D avecses Minimoys. Claudine Proust

En vacanceschez Disney

ME AU MILIEU dun vendrediaprs-midi nuageux, veille de week-M end de Pques, Mickey fait le plein.

Avantmmede pntrer dans le royaume de laclbre souris, la longueur de la file dattentedonne dj le vertige. Les nouveaux arrivantssoupirent : Je ne pensais pas quun vendrediaprs-midi, aprs 16 heures, il y aurait autantdemonde , sinquite Jeanine, avant de dispa-ratre au milieu de la foule.A peine arrivs, les visiteurs se trouvent dj

entasss les uns derrire les autres pour voir la Parade des rves Disney . Coinc entredeux familles, Olivier raconte : Nous avonsdbours prs de 750 pour trois jours ici.Mais ce seront les seules vacances de Pquesdes filles. Cette famille ne semble pas la seule avoir prfr le parc dattractions une autredestination pour les congs scolaires. Aquelques pas de l, au milieu des cow-boys deFrontierland, Catherine attend ses enfants etpoux depuis plus dune demi-heure. Pourcette anne, cest le seul voyage que nous fe-rons, deux jours Disney. Nous irons peut-tredans un autre parc dattractions cet t, maisnous nous contenterons de petites chosescomme a. Mme si cest plus court, a nousdonne limpression de partir un peu , racontecette habitante de Morteau (Doubs).

Sandwichs faits maison

Un peu plus loin, perdue au milieu des grottesdes pirates des Carabes, Anne-Sophie avoue : Nous navons pas pris de vacances lannedernire. Et quelques jours ici permettent de

svader un peu. Comme nous ne sommespas partis au ski cette anne, pour des raisonsfinancires, nous nous sommes autoriss deuxjours au royaume des princesses. a revient unpeumoins cher et nous permet de ne pas nouspriver. Nous pique-niquons lemidi et allons aurestaurant le soir , ajoute Cdric, sa petiteEmma sur les paules.

Si les files dattente des attractions atteignentpour certaines quatre-vingts minutes, les res-taurants ou les boutiques semblent bien pluscalmes. Sur les terrasses, les botes de hambur-gers estampilles Mickey ont t remplacespar les sandwichs faits maison. Mme constatprs des boutiques de lartre principale, o ilny a pas plus dattente. Sur le ct de la place

centrale, devant un parterre denfants merveil-ls face Dingo, Pluto etMinnie, Jean-Claude,jeune retrait mais les yeux brillants lui aussiexplique : Nous dormons chez des amis etprparons nous-mmes nos sandwichs, maisau moins, nous pouvons vraiment profiter. Etfinalement, a vaut autant le coup quequelques jours au ski . Jila Varoquier

Lire galement en cahier central

MARINELAND (ALPES-MARITIMES). Le parc dAntibes ouvreune nouvelle manchottire. (PHOTOPQR/ NICE-MATIN /M. BERNAUDON.)

FUTUROSCOPE (VIENNE). Pour clbrer les 150 ans de la thorie de lvolution de Darwin, le parcpropose un voyage avec les animaux du futurs. (DR.)

DISNEYLAND PARIS (SEINE-ET-MARNE), HIER. Pour les vacances de printemps, de nombreuses familles ont prfr quelquesjours au pays de Mickey, Donald et Pluto un sjour au ski. (LP/OLIVIER LEJEUNE.)

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4 S AMED I 11 AVR IL 200 9

Jupp veut un ministreLAIN JUPP ne sen cacheplus du tout : il se verrait bienretourner au gouvernement la faveur dun prochain rema-A niement. Le maire de Bor-

deaux a des fourmis dans les jambes.Aprs avoir confort son fief aux munici-pales de mars 2008, la politique nationalelui manque. Et il ne loupe plus une occa-sion de faire des offres de services au chefde lEtat. Si je peux tre utile , glisse-t-ilchaque fois que lon aborde la questionavec lui. Revenir, oui, mais pas nimporteo. Lancien Premier ministre quelquesides. Alain se verrait bien Bercy la ttedun grandministre de lEconomie englo-bant le Budget, nerf de la guerre, croit sa-voir un de ses amis. Ou alors auQuai dOr-say. Mais il y a dautres endroits o ilpourrait exceller : la Justice, lEducation,lEnvironnement.

Son entreau gouvernement

nest pas dactualit

Nicolas Sarkozy na ferm aucune porte.Mais il ne sest engag sur rien non plus. Lentre de Jupp au gouvernement nestpas dactualit , commente-t-on sobre-ment lElyse. Cest juste une hypo-thse , confie Franois Fillon, qui nest pascontre le renfort de poids lourds dans songouvernement.En pleine rflexion sur la future architec-

ture de leur quipe, Sarkozy et Fillon doi-vent dabord trouver un remplaant Mi-chel Barnier. Tte de liste UMP auxeuropennes en Ile-de-France, ce dernierquittera le ministre de lAgriculture dbutmai. Ce sera ensuite au tour de sa colistireRachida Dati (elle abandonnera le minis-tre de la Justice en mai ou en juin). LEly-se nexclut pas un remaniement de plusgrande ampleur aprs les europennes : Cest en dbat, aucune date nest fixe. En attendant den savoir plus sur son

avenir, Alain Jupp savoure son succs delibrairie. Son livre politique Je ne mange-rai plus de cerises en hiver (Plon)marche fort. Il occupe dsormais la qua-trime place des meilleures ventes dans leclassement du magazine Livres Hebdo .

Frdric Gerschel

Le maire de Bordeaux se verrait bien revenir au gouvernement. A lElyse,on ncarte aucune hypothse, mme si la date du remaniement nest pas arrte.

Si mon exprience peut servir LAIN JUPPE a publi leA 19 mars un livre de rflexion

politique, Je ne mangerai plus decerises en hiver (Plon).

Votre livre, Je ne mangeraiplus des cerises en hiver ,peut-il se lire commeune offre de service ?

Alain Jupp. Pas du tout. Celivre ma permis de me librer duncertain nombre de choses quejavais sur le cur depuis long-temps. Jai vcu une quinzaine dan-nes qui ont t assez tourmentes,avec des hauts et des bas, des joieset des malheurs, des succs et deschecs, et javais envie de partagercela. Mais ce nest pas du tout unprogramme politique, et encoremoins unepetite annonce pour unerecherche demploi

Est-ce que, dans despriodes de crise, il faut deshommes de votre envergurepour diriger le pays ?

Vous savez, jai appris la modestie.Je ne vais pas dire de moi-mmeque je suis un homme denvergure.Mais je pense queffectivement onest dans une situation o, dabord, ilfaut viter de se disputer, et vousavez observ que je ne tombe pasdans la chicaya politique. Je sou-haite que le prsident russisse, jene suis pas du tout dans une strat-gie de critique ou daffrontement songard, ce qui nemempche pasde mexprimer quand je ne suis pasdaccord. Si, par ailleurs, mon exp-rience peut servir, oui, pourquoipas ?

Etes-vous prt mettrevotre exprience au servicedu pays ?

Oui, car je reste passionn par lesquestions politiques, au sens le plusnoble du terme, cest--dire lesgrands sujets nationaux ou interna-tionaux. Quand vous voyez ce quise passe au G 20, cest tout simple-ment la traduction que le centre de

gravit de la plante sest dplac.Ce nest plus le G 7 ou le G 8 maisle G 20. Dans cette situation, laFrance a son rle jouer, mais lEu-rope retrouve une ncessit plusgrande que jamais. Ces sujets-lmintressent, jessaierai dailleursde participer la campagne euro-penne, aux cts de DominiqueBaudis dans ma grande rgion, etde Michel Barnier (NDLR : candidaten Ile-de-France) sil le souhaite.

Fillon arrive tenir une ligneavec un prsident

qui soccupe de tout

Nicolas Sarkozy a-t-ildj voqu avec vousvotre entre dansle gouvernement ?

Depuis deux ans, oui, souvent.

Jean-Pierre Raffarin refusedentrer au gouvernement,au prtexte quonne se baigne pas deux foisdans le mme fleuve

Chacun a sa propre conception delhygine. (Rires.)

Si vous reveniez

au gouvernementaujourdhui, pensez-vousque vous reconnatriezle job ?

Je nen sais rien, puisque par dfini-tion je ny suis pas ! Cest vrai que leschoses ont chang, pour deux rai-sons : dabord parce que la person-nalit de Sarkozy est ce quelle est.Travailler avec lui, ce ne doit pastre de tout repos ! Ensuite, parceque les institutions ont volu : onest dans le quinquennat. Le fait queles lections lgislatives suivent im-mdiatement llection prsiden-tielle, a change tout. Le prsident

de la Rpublique est dsormais lechef de la majorit parlementaire. Ilest donc normal quil soit trs impli-qu, trs prsent, ce qui met le Pre-mier ministre dans une situationnouvelle. Et au total, je trouve queFranois Fillon sen dbrouille bien.Il arrive jouer un rle, tenir uneligne, avec un prsident qui, commeil le dit lui-mme, soccupe de tout.Vous avez dit un jourque le pouvoir, il vauttoujours mieux le prendrelorsquon vous le propose

Je ne suis pas obsd par le pouvoir.Parce que je lai exerc, parce quejen connais les grandeurs et les ser-vitudes. Et il y a dautres formes din-fluence. Jobserve ainsi que, quandjemexprime, cela a une certaine r-sonance. Je nen abuse pas, mais jecontinuerai le faire lorsque ce serancessaire.

Propos recueillis par

Nathalie Segaunes

FNAC DES TERNES (PARIS XVIIe), MARDI. Alain Jupp ddicace son livre, Je ne mangerai plus de cerises en hiver... . (LP/G. ROUJAS.)

LA POLITIQUE

SAMED I 11 AVR I L 2009 5

Assemble

Sarkozy ne dcolre pasNE GROSSE COLERE ! Ni-colas Sarkozy napas du toutU apprci le rejet surprise du

projet de loi sanctionnant le tl-chargement illgal sur Internet. Lesdputs de la majorit, qui ntaientpas assez nombreux au moment duvote, jeudi, se sont retrouvs pigspar la gauche. Devant ses proches,hier matin lElyse, le prsident dela Rpublique a explos : Ce quisest pass nest pas professionnel !Cest lamentable, de lamateu-risme. Dans son collimateur, le se-crtaire dEtat aux Relations avec leParlement, Roger Karoutchi, le pa-tron du groupe UMP lAssemble,Jean-FranoisCop, incapable demobiliser ses troupes, mais aussiFranois Fillon qui naurait pas vuvenir le coup. Inadmissible , sestemport Sarkozy devant ses conseil-lers. Le secrtaire gnral de lElyse,Claude Guant, sest charg de re-layer la colre prsidentielle.

Au Palais, on fait remarquer quilexiste une large majorit en faveurdu texte : Cest lun des engage-ments de campagne du prsidentauprs des artistes. Il aurait fallu trevigilant jusquau bout. Cest toute lachane de dcision qui a failli. PourlElyse, ce texte, qui sera denouveauexamin lAssemble partir du28 avril, est emblmatique.

Runion extraordinairedu groupe UMP le 28 avril

Ce camouflet tombemal pour Copqui publie la fin du mois un livreintitul Un dput, a comptenormment ! (Albin-Michel) et ac-clre le dveloppement de son clubGnration France. Il sait que lEly-se lui reproche de jouer trop persoet de sinvestir davantage dans sonautopromotion que dans lorganisa-tion du groupeUMP.Mais il assumele revers et entend bien resserrer lesboulons. Une runion extraordinaire

du bureau du groupe UMP est pro-gramme le 28 avril, et les absen-tistes chroniques pourraient dsor-mais tre sanctionns. Y comprisfinancirement ? On va en parler.Ce nest pas tabou. On ne peut pasen rester l , estime Cop.Roger Karoutchi, encore sous le

coup de la cuisante dfaite quil a su-bie dans la primaire avec Valrie P-cresse pour conduire la liste UMPaux rgionales de 2010, est aussivis. Le secrtaire dEtat, qui ntaitpas dans lHmicycle aumoment deloffensive de la gauche, na pas pudemander la suspension de sancequi aurait vit le camouflet. Il taiten effet retenu au Snat... Il faut r-flchir resserrer les liens et mettreen place une organisation plus m-thodique , plaide Karoutchi. Selonun conseiller de lElyse, ses jours augouvernement seraient compts .

Martine Chevalet

et Frdric Gerschel

Outre-merSituationde nouveautendue

ONVOQUS par Nicolas Sar-C kozy en pleine crise antillaise,les tats gnraux de loutre-mer ontt reports du 14 au 22 avril. Et lesdeux principauxmouvements lori-gine des grves gnrales en Guade-loupe et en Martinique ont dores etdj refus dy participer. Depuis lami-mars, le climat sest encore tenduen Guadeloupe, o plusieurs entre-prises sont de nouveau touches pardes grves de salaris qui rclamentlapplication de laccord Bino. Ac-cord qui, hier, a t tendu par legouvernement toutes les entre-prises de Guadeloupe et rend obli-gatoire le versement dun bonus de200 tous les salaris pendanttrois ans. En revanche, larticle 5 delaccord Bino, qui prvoyait uneaugmentation gnrale des salairesau terme de ces trois ans , na past gnralis. Cela ne nous tonne pas , a

comment Elie Domota, leader em-blmatique du LKP, qui avait de-mand une extension complte delaccord et dnonce aujourdhui une dcision de complaisance lgard du Medef .

Le coupleprsidentielest dans le Var

La surveillance sestdiscrtement renforce auLavandou (Var) pour larrive,hier soir, du coupleprsidentiel. Sur les routesmenant au cap Ngre,rsidence de la familleBruni-Tedeschi, des gendarmesont t dploys. Jusqu lundi,le trophe Bruni-Tedeschi, unecourse la voile en mmoiredu frre de Carla, Virgilio, mortdu sida en 2006, se droule aularge du Lavandou. La remisedes prix pourrait se drouleren prsence de CarlaBruni-Sarkozy et de sa mre.Nicolas Sarkozy et son pouseont prvu de rentrer Parislundi soir ou mardi matin.

C O U L O I R

Le rejet du texte de loi sur le tlchargement illgal a provoqu lacolre de Nicolas Sarkozy. Roger Karoutchi, absent de lAssemblejeudi, Jean-Franois Cop, qui na pas su mobiliser le groupe UMP, etFranois Fillon, qui na pas anticip ce revers, sont dans le collimateur.(LP/MARC MENOU.)

TUNISIE

MAURITANIE

MAROC

MALI

NIGER

LIBYE

Mer Mditerrane

Bchar

Tamanrasset

ALGERIE

Alger

DIMANCHE 12 AVRIL - 10H00

EN DIRECT SUR EUROPE 1

INVIT Pierre MOSCOVICIDput socialiste

Patrick COHEN EUROPE 1

Fabien NAMIAS EUROPE 1

Dominique DE MONTVALON LE PARISIEN/AUJOURDHUI EN FRANCE

QUEST-ELLE DEVENUE ?

DANS LE MONDE

6 S AMED I 1 1 AVR IL 2009

Algrie

Le triomphe de Bouteflikane rgle rien

Alger (Algrie)DE NOTRE ENVOYEE SPECIALE

NEPARTICIPATION recordde 74,54 % et 90,24 % desU suffrages exprims en faveur

dAbdelaziz Bouteflika ! Du jamais-vu en Algrie ! Vrai plbiscite ou vic-toire la Ben Ali, le voisin tunisien ?Les Algriens ont appris hier, peuavant la grande prire du vendredi, lavictoire aux allures de raz de maredu prsident sortant, lu 72 anspour un 3emandat. Aussitt, des voi-tures couvertes daffiches leffigiedu vainqueur et drapeaux algriensaux portires ont envahi le front demer. Les appels la prire desimams, diffuss par haut-parleursdans toute la ville, se mlaient au va-carme des avertisseurs bloqus, lastridulance des youyous fminins,crant une surprenante cacophonie. Cest normal quil soit rlu, on nechange pas une quipe qui gagne ,raille Rahim, 22 ans, vendeur lasauvette place des Martyrs.

Il y a des meutesun peu partout

Cette lection est le couronnementdune carrire difiante. Combattantde lALN (Arme de libration natio-nale), ministre 23 ans, brillant di-plomate lpoque o lAlgrie taitgrande et Alger la capitale des rvo-lutionnaires tiers-mondistes, tomben disgrce la mort de Boume-diene, qui fut son mentor et dont ilpronona loraison funbre, oncroyait Bouteflika termin. En 1999,alors que la guerre civile qui na ja-mais dit son nom et qui fit prs de200 000 victimes sachve, les mili-taires sont alls le chercher pour le

porter au pouvoir. Depuis, ayantcompos avec succs avec les diversclans, il sy accroche contre vents etmares, et rgne en autocrate, en-tour dune poigne de fidles.Bouteflika vient donc dentrer

dans la prsidence vie, commetous ces dictateurs lus le plus sou-vent la faveur de scrutin la trans-parence douteuse (hier soir, lesEtats-Unis se sont dclars proc-cups par les accusations defraudes). Sad Sadi, le leader duRCD, parti de lopposition qui a ap-pel au boycott, hurle au scandale etau meurtre de la dmocratie . Etpromet des lendemains difficiles auxAlgriens : Il y a des meutes unpeu partout, et pas seulement enKa-bylie , cette rgion frondeuse auxportes dAlger. Le prsident, g etque lon dit bout de forces, mal re-mis dun ulcre gastrique hmorra-gique qui en 2005 la men auxportes de lamort, a-t-il lesmoyens, laforce, dachever sa tche ?Une tche dautant plus difficile

que lAlgrie, avec sa tte unconservateur aux tendances mys-tiques, garant dun systme politique

bout de souffle mais qui entendbien perdurer, na pas su ou pasvoulu diversifier une conomie btiesur la rente ptrolire, si ingalementredistribue. Les 150 milliards dedollars de rserves de change ontpermis la mise en route de gigan-tesques chantiers, mais nont crque peu demplois. Si la crise se prolonge et que le

cours du ptrole ne remonte pas, onva la catastrophe, prdit lcrivainBoualem Sansal, ancien haut fonc-tionnaire au ministre de la Produc-tion. Le pays se referme, ses habi-tants se rfugient dans un islamismede plus en plus rigide. Il ny a aucuneouverture. Pour certains, prochesdu srail, avantmme les rsultats dellection, laprs-Bouteflika a djcommenc.

Catherine Tardrew

Audio : le reportagede notre

envoye spciale

EN BREF

EgypteLes services de scurit gyp-tiens ontmen hier un raid dans unatelier de fabrication de roquettesdans la pninsule du Sina, et arrtune personne. La police a trouvtrois ttes explosives rudimentaires Cheikh Zwaid, une localitproche de la frontire avec la bandede Gaza. Ces armes seraient desti-nes la contrebande et livresdans la bande deGaza par des tun-nels souterrains.

MarocLeMaroc a accus le Front Polisa-rio davoir commis hier des actesprovocateurs irresponsables dansun secteur du Sahara occidentalquil qualifie de zone militaire in-terdite . 1 400 personnes armset encadrs par le Polisario sont entres dans la zone interdite prsde Mahbs, en violation flagrantedes accords militaires conclus sousles auspices des Nations unies , aindiqu le ministre de lIntrieur.

Condoleezza Riceretrouve luniversit

RAPPEL DES FAITS. Proche de George W. Bush, CondoleezzaRice est devenue secrtaire dEtat en janvier 2005, assurant alorsla succession de Colin Powell. Elle a endoss, pendant quatreannes, le titre officieux de femme la plus puissante du monde.

New York (Etats-Unis)DE NOTRE CORRESPONDANT

EVENUE ses premiresR amours, la native deBirmingham (Alabama) occupeofficiellement depuis un mois leposte de professeur en sciencespolitiques luniversit deStanford, o elle avait djenseign dans les annes 1980-90.Trs populaire au sein du campusde luniversit californienne,lancienne chef de la diplomatieamricaine se dlecte dj lidedenseigner lautomne prochain.Une tche quelle reconnatdlicate, surtout dans un domainecomme les sciences politiques. Cest une discipline o il estimpossible de ne pas avoir depoints de vue, explique-t-elle dansune interview accorde au Stanford Review . Maintenant,la question est de savoir commentvous communiquez ces points devue aux tudiants et surtoutcomment jongler avec lesdiffrences dopinion de chacun. Rice entretient unecorrespondance par e-mail quasihebdomadaire avec GeorgeW. Bush qui est, daprs elle, en grande forme . Passionne defootball amricain, un tempsannonce comme possible grandpatron de la NFL, la ligueprofessionnelle amricaine, elle arcemment t invite prononcerun discours devant tous les

propritaires de la ligue. Face unpublic conquis davance, elle amultipli les analogies entre lapolitique et le football amricain,pour conclure sur une notersolument optimiste, propos dela rcession conomique frappantle pays : Je sais que noussommes dans une situationdifficile, mais lAmrique a traversce genre de priode dans le passet sen est toujours sortie.

Pascal Gibern

ALGER (ALGERIE), HIER. Les supporteurs dAbdelaziz Bouteflika,rlu plus de 90 %, ftent la victoire. (AP/ALFRED DE MONTESQUIOU.)

AUGUSTA (GEORGIE), JEUDI.Lancienne secrtaire dEtat,Condoleezza Rice, est professeuren sciences politiques.(AFP/DAVID CANNON.)

www.leparisien.frwww.aujourdhui.fr VIVRE MIEUX

SAMED I 11 AVR I L 200 9 7

Des radars aux feuxrouges avant lt

PRS des mois de tests,les premiers appareilsde surveillance vont fla-sher, avant lt, les au-A tomobilistes qui grillent

les feux rouges. Quatre radars serontoprationnels dici deux mois, avantlt , promet Michelle Merli, dl-gue la scurit routire. Depuis2004, plusieurs dispositifs ont t ex-priments Paris, en banlieue et enprovince (Nantes, Nancy, Toulouse...).

Les premiers radars sviront auxcarrefours accidentognes de cesvilles. Ils prendront deux clichs, lunpar larrire du vhicule cibl avant lefranchissement du feu, et un secondde face une fois le feu franchi aurouge. Comme pour les 2 327 ca-bines automatiques surveillant les ex-cs de vitesse, linfraction sera trans-mise au centre de traitement desamendes de Rennes (Ille-et-Vilaine).Lautomobiliste flash recevra, parcourrier, une amende de 135 la-quelle sajoutera le retrait de quatrepoints de permis.

Le nombre de personnes quiavouent saccommoder du passage

au feu rouge est en recrudescence, ex-plique Michle Merli. Avec desconsquences dramatiques sur lenombre de victimes daccidents enville, souvent des pitons. Lobjectifest dinciter une nouvelle prise deconscience sur limportance des feux,comme lont fait les radars sur la vi-tesse. Tout lemonde doit comprendrequil ne sagit pas dembter les auto-mobilistes, mais de diminuer lenombre de morts, de blesss.

Un orange clignotant

Chantal Prichon, prsidente de la Li-gue contre la violence routire, mettoutefois quelques rserves sur leffi-cacit du systme. Il y a 36 000 car-refours surveiller, et le nombre devictimes ces endroits ne justifie

peut-tre pas linvestissement. Nousaimerions plutt voir fonctionner lesradars de contrle de vitesse de troi-sime gnration, ceux qui sont em-barqus dans un vhicule banalis.

A terme, 150 radars feux rouges doivent tre mis en service dans lesmois qui viennent. En parallle, la s-curit routire rflchit la modifica-tion du fonctionnement des feux.Comme dans les pays anglo-saxons,le feu orange pourrait bientt cligno-ter en mme temps que le vertquelques secondes avant que le rougenapparaisse. Cela permettraitdalerter plus facilement les automo-bilistes quils doivent bientt sarr-ter , prcise Michle Merli.

Aymeric Renou

150 radars seront installs des feux rouges, nous rvle enexclusivit Michelle Merli, dlgue la scurit routire.

Encore des bouchons attendusRUDENCE sur les routes. Bison Fut prvoit aujourdhui une journeP orange dans le sens des dparts et rouge en Ile-de-France et Rhne-

Alpes. Pas de problme, en revanche, dans le sens des retours, ce samedi estclass vert. La mme couleur est de mise pour demain, dans tous les sensde circulation.Quant lundi, de nouvelles perturbations sont attendues surles principaux grands axes, puisque Bison Fut hisse le drapeau orange auniveau national et rouge dans le Sud-Est et en Rhne-Alpes.

NEUILLY-SUR-SEINE (HAUTS-DE-SEINE). Un radar automatiqueest actuellement en phase de test ce feu tricolore.(/CIT'IMAGES/ERIC NOTARIANNI.)

Nos bonsplans

LA CONSOMMATION

8 S AMED I 1 1 AVR IL 2009

NOUVEAU

Le Monopolysans ds

E BUT de cette nouvelle variante duL Monopoly reste le mme : engranger lemaximum de proprits immobilires maiscette fois, sans plateau, sans ds et sansbillets. Tout se joue avec des cartes que lesjoueurs piochent chacun leur tour. Grce auxcartes action, on peut semparer des htels et

des maisons de sonvoisin, ou fairemain basse surses conomies.Le gagnant estcelui quiparvient possder troisgroupesdiffrents deproprits.

Monopoly Deal,8 dans lesgrandessurfaces etmagasinsspcialiss.

ECONOMIQUE

Le trois-lamesjetable

E RASER de prs sans se ruiner estS maintenant possible. Bic lance un kitjetable compos dun manche et

de six recharges pourvueschacune de trois lames.La tte du rasoir estpivotante et recouvertedune bande lubrifiante laloe vera et lavitamine E. Son intrtmajeur reste son prixpuisque lensemble estvendu deux fois moinscher quun jeu derecharges trois lamesdune autre marque.

Bic Easy, 4,99 dansles grandes surfaces.

TENDANCE

Le sac doscolo

OUR dcouvrir la nature tout en laP prservant, le Green Bag de Lafuma esttaill sur mesure. Compos 87 % dematires recycles et dune capacit de25 litres, le sac est dot dune panoplie doutilsfonctionnels : poche plaque intrieure, pochefrontale extrieure avec organiseur (porte-stylos,poche zippe et une attache-cls) et sangle depoitrine. Le tout arbore discrtement le blasonde lassociation cologiste WWF, partenaire deLafuma depuis dix ans. Liste des points devente sur www.lafuma.fr. Prix: 45 .

TRADITION

Le chocolat Pques,cest sacr

ES GRANDS classiques enchocolat restent les stars deL Pques. Luf, la poule, la

cloche, le lapin et le poisson formentles big five cest--dire les dlicessucrs les plus priss de cette p-riode , note Sbastien Autret, prsi-dent de la Confrrie des chocolatiersde France. Avec eux, on est assur defaire plaisir aux enfants. Ces derniersassocient toujours en effet ces fi-gures au jour de Pques. Dlaisse-t-on pour autant les autres confec-tions au cacao ? Pas vraiment.Sbastien Autret expose lui-mmecette anne des animaux exotiquesdans sa vitrine parisienne : girafes,singes, hippopotames Cela per-met aux gens qui recherchent lorigi-nalit doffrir autre chose que lesgrands classiques , assure-t-il.Dautres chocolatiers comme Fran-ois Jouvin, qui tient boutique dansle XIe arrondissement de Paris, mi-sent sur la fantaisie. Les clientsviennent chez nous parce quon pro-pose chaque fois Pques desnouveauts diffrentes , assure-t-il,avant davouer que luf classiqueenvelopp de papier argent restetrs couru .Et puis, il y a les crations qui ont,

comme dans lamode, un prix. GillesMarchal, directeur de la cration dela Maison du chocolat, a ainsi revi-sit luf travers un triptyque quiretrace les tapes de la vie du cacao(feuille, cabosse, uf). Son prix :360 , le chocolat au prix de lor

Le noir et le blanc moinsapprcis par les enfants

Ct got, les fabricants privilgientle chocolat au lait. Car nos petitesttes blondes le prfrent plus douxet plus sucr que le noir. Le chocolatblanc, lui, nest utilis que pour la fi-nition et la dcoration des pices.

Mais avant de les manger, la tradi-tion est aussi de les chercher. Pourles bambins qui vivent en ville, de v-ritables fermes proposent deschasses luf gantes. Commecelle deGally prsdeVersailles (Yve-lines), ouverte demain (1). Ceux quiprfrent le sport seront combls auStade de France (2), qui organise au-jourdhui, demain et lundi deschasses o les enfants pourrontchercher leurs ufs dans lenceintede Saint-Denis, o le chocolat atoute sa place : grce lnergie quilprocure, les athltes et les footbal-leurs en raffolent.

Anthony Armando

(1) Renseignements surwww.Gally.Com (entre ds 3 ).

(2) www.Stadefrance.Com ( partirde 8 ).

E CHOCOLAT est leL symbole des vne-ments festifs , explique NolleGirault-Lidvan,matre de conf-rences en psychologie sociale luniversit Paris-Descartes. Ilest li la fte de Pques depuisle dbut duXXe sicle. Le cho-colat a remplac lesufs peintsque lon offrait pour marquer lafin du carme et fter la bellesaison, poursuit Nolle Girault-Lidvan. Et la chasse aux ufs ade nombreuses vertues. Tout enamusant les enfants, elle permetde favoriser leur dveloppementpsychomoteur, leur habilet etleur sens de lobservation.

LAVIS DE LEXPERT

NOTRE SELECTION

A la coque.Unuf garni de pra-lin qui se dguste avec ses mouil-lettes serties dclats de ptales derose cristalliss ou de noisettes cara-mlises. Chez Jadis et Gourmande,de 12,50 (150 g) 33,50 (350 g).

Cocottes coquettes. Quatrecocottes colores quon entendpresque caqueter sur leur socle cho-colat. Elles cachent un cur cra-quant. Chez Arnaud Lahrer (adressessur www.arnaud-larher.com), 19 .

Une poule sur un nid. Mi-gnonne croquer, une petite pouleau chocolat au lait sur son nid et gar-nie de petitsufs.Dans les magasinsLeonidas, 14,90 les 180 g.

Luf carr.. cest donc pos-sible. En tout cas, ce carr tout enchocolat ravira les plus gourmands.Chez La Mre de famille (infos surwww.lameredefamille.com), 32 .

Minute papillon ! Voici unuf noir ou au lait, moul et taill la main, sur lequel est venu se poserun petit papillon. Il est en outre garnide petits ufs pralins et de frituresvaries. La Maison du chocolat, 65 les 310 g. Pour toutes les nouveautspascales, www.lamaisonduchoco-lat.fr/paques

AUJOURDHUISoldesdtavant ltAvec larrive desbeaux jours, le siteLaredoute.fr soldeplus de 2 000 rf-rences de ses collec-tions printemps-t2009 avec un tauxmoyen de dmarquede 60 %. Plutt chicou plutt sport, votrelook ne ptira pas deltat de vos cono-mies. Les soldesconcernent gale-ment une slectiondarticles de linge demaison, dcoration,plein air mais aussibeaut, high-tech etlectromnager.Jusquau mercredi13 avril minuit.

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BIENTTLa fte desproduitsquitablesLa Quinzaine du com-merce quitable sedroulera cette annedu 9 au 24 mai, et denombreux vne-ments seront organi-ss travers toute laFrance pour promou-voir les achats res-ponsables. Projectionsde films, dbats, jour-nes de dgusta-tions et surtout, unefoule dachats pos-sibles (avec des pro-duits que vous netrouvez pas le restede lanne, et souventmoins chers). Pourconnatre les manifes-tations prs de chezvous, rendez-vous surwww.quinzaine-com-merce-equitable.fr.

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PARIS (XIe), HIER. Les chocolatiers (ici la ptisserie Duchemin)associent les figures populaires (poule, uf) des dcors originaux.(LP/DELPHINE GOLDSZTEJN.)

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Glacs. Une co-quille de chocolatau lait renfermantune crme glace la vanille et uncoulis de caramelen son centre, pr-sent dans une bote ufs .Chez Picard, 3,95 les quatre.

Gallinette au jardin. Sem-blant sortie dun univers fantaisiste,cette poule style pop art arrose sonjardin sous lequel poussent desufs. Chez Lentre, 23 cm, 48 .

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Partir sans payer ses lunettes,il fallait linventer.Alain Afflelou la fait.Alain Afflelou cre lvnement avec Nextyear, sa nouvelle offreindite. En proposant aux clients de repartir avec les lunettes devue de leur choix sans dbourser un seul euro et de les payer en un an, AlainAfflelou saffirme encore une fois comme lopticien le plus innovant.

Alain Afflelou, depuis le 21mars, on peut venir dansvos magasins, choisir seslunettes et rellement partirsans rien payer ?Oui ! Cest en pensant tousceux qui aimeraient acheterleurs lunettes tout de suite, etles payer plus facilement, quejai cr Nextyear*. Cest lalibert de choisir ses lunetteset les payer en 1 an, sansintrts et sans frais de dossier.

Mais comment a marche ?Cest trs simple : vous choi-sissez vos lunettes de vue etvous avez 1 an pour les payer.Cest un crdit gratuit en 12mensualits identiques.

Cest donc un crdit, maisqui paie au final ?Rien nest la charge duclient, nous supportons lint-gralit des frais, que ce soitles intrts ou les frais dedossier. Payer en 1 an nevous cotera pas plus cher.

Et a marche pour tous lesproduits ?Oui, sur les montures etverres correcteurs mais aussisur les lentilles et produitsdentretien, si lachat portesur une quantit annuellepour une mme personne.

Pour tous les consomma-teurs ?Oui, pour tous. Enfin, ilsuffit davoir 18 ans et debnficier de la ScuritSociale pour remplir le dossierNextyear.

Mais les formalits sont-elleslongues et compliques ?Pas du tout, cest extrme-ment simple et rapide. Notrepartenaire financier vousdonne son accord de manireinstantane par internetaprs tude du dossier. Ilsuffit de fournir un relevdidentit bancaire et davoirune domiciliation bancaire enFrance.

Vous avez eu cette idercemment ou cest lasituation conomique actu-elle qui vous a fait ragir ?Non, a fait deux ans que jetravaille sur ce projet ! Jaitoujours eu le souci de rendrela vie plus facile aux porteursde lunettes. Quand on doitchanger son quipementoptique, il est difficile dedevoir attendre pour desraisons financires. Donc parncessit ou tout simplementpar plaisir de changer delunettes, Nextyear est lasolution pour ne plus attendre,choisir ses lunettes maintenantet les payer en 1 an.

Alain Afflelou, a marcheaussi avec Tchin Tchin ?Bien sr : avec Tchin TchinSpcial 30 ans**, cest toujours2 lunettes de plus pour 1 de plus et la possibilit depayer tranquillement en 1 an.Cela fonctionne aussi pourtous nos verres exclusifs

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Alain Afflelou, vous testoujours le moteur delinnovation sur le marchde loptique, doit on encoresattendre des surprisescette anne ?Evidemment, mais vous com-prendrez que je ne peux pasles dvoiler aujourdhui, alors trs bientt !

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VIVRE MIEUX

SAMED I 11 AVR I L 2009 9

Sant

Un site pour tout savoirsur les essais de mdicaments

EST une victoire pour toutes les associa-tions de patients. LAfssaps, lAgence fran-C aise de scurit sanitaire des produits de

sant, a annonc hier que tous les essais de mdi-caments autoriss seront mis en ligne sur son siteInternet (1), partir du 22 mai prochain.Frdric Secrtan, qui se bat contre le cancerde-

puis 2003, applaudit des deux mains lannoncede la cration dun rpertoire des essais cliniquesde mdicaments destin au grand public. Via sonblog (2), il sest fait la voix de ce nouveau mouve-ment des malades qui veulent tre acteurs de leurtraitement. Lui-mme a russi avoir connais-sance dun essai clinique en cours, en France, enconsultant des sites Internet amricains !

Un progrs fabuleux

Certes, on arrive bien tardivement par rapportaux Amricains, qui font ce genre de publicationdepuis dix ans, mais cela reste un progrs fabu-leux, sexclame-t-il. Surtout que cette liste seracrite en franais Ainsi inform sur ce qui

existe, le malade peut ensuite en parler son m-decin, ou se faire connatre auprs du laboratoireou de lhpital qui mne lessai pour y participer.Sur le site de lAfssaps, les patients trouveront,

en effet, le descriptif de lexprimentation et sontat davancement, puis le rsum des rsultatsune fois les recherches termines. Ils pourront yconsulter les principaux critres dinclusion dansles essais en cours, mais sans pouvoir sy inscriredirectement.Ce souci de transparence et d information

du public fait partie des dispositions prvues parla loi du 9 aot 2004 sur la sant publique, maisne bnficie dun dcret dapplication que depuisle 22 janvier dernier. Avec 27% des demandes d-poses, la cancrologie est le premier domainethrapeutique concern, suivie par le systme ner-veux central (16 %). En 2008, 1 000 demandesdautorisation dessais cliniques ont t dposespour des mdicaments.

Laure Pel

(1) www.afssaps.fr(2) http://fsecretan.typepad.com

Universits

Les Franaiscontre le boycottdu bac

RS de deux Franais sur troisP (64%) dsapprouvent la propo-sition de certains enseignants cher-cheurs de refuser de prsider les ju-rys du bac pour protester contre lapolitique du gouvernement dans lesuniversits, indique un sondageOpi-nionWay pour le ministre de lEn-seignement suprieur et de la Re-cherche*. De mme, 58 % desFranais napprouvent pas le blo-cage des facs. Quant lide avancepar les grvistes dune validation au-tomatique du semestre la suite dessuspensions de cours, les trois quartsdes personnes interroges y sonthostiles. En revanche ils sont 51 % considrer justifi le mouvementde protestation actuel. Hier, linter-syndicale de lenseignement sup-rieur a appel manifester une nou-velle fois les 28 avril et 1er mai.* Sondage ralis auprs de1 002 personnes du 8 au 10 avril.

Vendredi 10 avril 2009N Joker + : 6 836 397

9 14 16 37 46

2 4

EN BREF

AnimauxEnfin des nouvelles de Balou !Touch la patte par le tir dunchasseur arigeois en septembre,cet ours slovne implant dans lesPyrnes navait depuis plus donnsigne de vie. Des traces de Balouont finalement t repres cettesemaine par les habitants de la val-le dOrlu (Arige), prs dAulus-les-Bains. Le plantigrade semblebien se porter et sort de sa tanireds que le temps le permet. Aprscinq mois dhibernation, cest legrand retour pour la dizaine doursvivant dans les Pyrnes franaises.

A partir du 22 mai, les patients pourront serenseigner plus facilement afin de participer des essais cliniques. (LP/JEAN-BAPTISTE QUENTIN.)

Les 10 professions les plus recherches(en nombre d'offres)

dont emploissaisonniersEmploys et agents de matrise de l'htellerie

Animateurs socioculturels, de sport et de loisirs

Agents d'entretien

Employs de maison et assistantes maternelles

Caissiers, employs de libre-service

Ingnieurs et cadres spcialistes de l'informatique

Cuisiniers

Reprsentants, VRP

Secrtaires, assistantes

Agents et htesse d'accueil, standardistes

96 356

58 605

56 867

45 809

41 406

36 717

31 159

25 485

22 749

21 483

52 260

46 063

20 321

7 847

20 330

444

16 975

720

2 140

8 311

1 er

2 e

3 e

4 e

5 e

6 e

7 e

8 e

9 e

10 e

Maons qualifis

Infirmiers, sages-femmes

Agents de gardiennage et de scurit

Reprsentants, VRP

Employs de maisons et

assistantes maternelles

Aides-soignants

Cuisiniers

Professions paramdicales

Ingnieurs et cadres (spcialistes de l'informatique)

Coursiers, conducteurs-livreurs

Les 10 mtiers en manquede candidats

Source : Ple emloi

www.leparisien.frwww.aujourdhui.frLECONOMIE

10 S AMED I 1 1 AVR IL 2009

Prs de 1 million dembauchesprvues en 2009

UR FOND de plans so-ciaux la chane, dehausse historique du ch-mage et de prvisionsS toutes plus pessimistes

les unes que les autres, lhorizon dumarch du travail pour 2009 semblebel et bien plomb. Pourtant tout nestpas si noir, selon lenqute de Pleemploi sur les besoins de main-duvre publie hier. Sans surprise,les employeurs sontmoins nombreux envisager des recrutements cette an-ne, mais 16,9 % dentre eux comp-tent nanmoins embaucher (contre23,4 % lan pass). Et si les projets derecrutement se contractent forte-ment pour tomber sous la barre dumillion une premire depuis lacration de cet indicateur en 2002,les entreprises envisagent tout demmede recruter 989400personnesdans toute la France. Tout enmainte-nant une certaine prudence : plus duquart de ces intentions dembauche(28,7 %, soit 283 700) sont des offresdemplois saisonniers. Moins affects que lesautres, les mtiers les plus recher-chs sont lis lactivitde la vente, dutourisme et des services aux particu-liers : ils reprsentent au total 396081projets de recrutement. Malgr la si-nistrose ambiante, les employs delhtellerie-restauration (premier re-cruteur national), les agents dentre-tien, les animateurs de loisirs, les cais-siers, les cuisiniers figurent parmiles salaris les plus courtiss. Pour ces

postes nanmoins, les intentionsdembauche portent sur dupersonnelsaisonnier dans prs dun cas surdeux, voire plus. Autres professionsdont les besoins restent importants

malgr des perspectives un peu plusmoroses, le secteur social et mdico-social qui limite sa baisse 6,2 % desbesoins par rapport 2008 mais af-fiche tout de mme 124 065 inten-

tions dembauche. On recherche, parexemple, 58 605 animateurs cultu-rels, 21 327 aides-soignant(e)s,11 777 infirmier(re)s, 10 244 profes-sions paramdicales.

Trs durement touchs, lespostes douvriers dans lindustrie ma-nufacturire (- 47,9 % sur un an) etdans le secteur du BTP (- 46,8 %) connaissent un recul norme desprojets de recrutement, observe le di-recteur des statistiques et des en-qutes de Ple emploi, Bernard Ernst.Egalement pris dans la tourmente, lecommerce, notamment automobile,subit les affres de la crise (autour demoins 50 %).Il reste que la carte de France des

prvisions de recrutements nest pasuniforme : ainsi le Languedoc-Rous-sillon fait partie des rgions les moinstouches par cette baisse de recrute-ments, tandis que la Haute-Norman-die, la Picardie, la Lorraine, Poitou-Charentes et le Limousin subissent lachute la plus marque. Consquence logique en cette

priode de crise conomique et finan-cire, les difficults recruter expri-mes par certains employeurs se r-duisent nettement. Sauf pour certainsmtiers comme les maons, aides-soignants, employs demaison, cuisi-niers, ingnieurs. Mais aussi lescadres de linformatique Ce quecontestait hier lun des syndicats din-formaticiens (le Munci). Lan pass,lenqute annonait 39 390 projetsdembauches de cadres informati-ciens pour lanne2008.Mais ce sontfinalement 26 500 recrutements decadres informaticiens qui ont t ra-liss, soit une erreur de prvision den-viron 33 %.

Catherine Gast-Peclers

Ple emploi a publi ses prvisions annuelles de recrutement sur toute la France. Malgr la crise,les entreprises ont toujours besoin de main-duvre, particulirement dans les services.

Entreprises

Squestration light chez FaureciaBrires-les-Scells

(Essonne)

ESCOLSBLANCS innovent. Alheure o les usines sques-L trent leurs cadres, les ing-

nieurs de lquipementier automobileFaurecia, Brires-les-Scells (Es-sonne), ont imagin un nouveauconcept. Jeudi soir, la suite dunerunion du comit central dentre-prise, trois cadres dont le directeur dusite ont t retenus pendant cinqheures par 80 salaris. Retenus ,mais pas squestrs , insistait Em-manuel Pioche, de la CFDT, indi-quant que la direction na pas ex-prim lenvie de sortir , et finalementlibrs vers 23 heures.

La direction participe ce poker menteur

Annonc en dcembre, un plan pr-voit la suppression de 405 postessur 1 200. Si le chiffre sest rduitde 405 360, les reprsentants dupersonnel critiquent des ngociations sens unique. Depuis plusieursmois,les salarismultiplient les grves et lesmanifestations. Lundi encore, 70m-contents ontmanifest devant le sigeparisien de Peugeot SA, actionnaire 70%de Faurecia. Sans rsultats. Peu-geot a refus de recevoir une dlga-

tion. Pour quon avance, il faudraitune squestration , lchait alors unsalari, amer.Jeudi, le personnel a commenc

mettre cette menace excutionpour sarrter sur la ligne jaune.A lamanuvre, laCFDT tenteun jeu sub-til. Il sagit dalerter les mdias pour

mettre la pression sur la directionsans tomber dans lillgalit. Car, es-time la CFDT, jusque-l on nint-ressait pas beaucoup les gens . Leschoses ont chang. Jeudi soir, les ca-mras de tl salignaient devant lesgrilles de Brires.La direction participe ce poker

menteur. Les cadres retenus sesont gards de forcer le blocus et ontfait savoir quil ny avait pas squestra-tion. Contact hier, Faurecia na passouhait ragir. Laction naura paspermis dobtenir davances ma-jeures. Les reprsentants du person-nel ont demand que la suite de la

runion, le 28 avril, soit maintenue Brires et non dlocalisepour rai-son de scurit au sige de Faure-cia Nanterre (Hauts-de-Seine). Ladirection rflchissait hier la suite donner cette demande.

Benjamin Jrme

Patronat et syndicats tentent de calmer le jeuONY, 3M (pharmacie), Caterpillar,S Scapa (rubans adhsifs) et, jeudi soir,

Faurecia (filiale de PSA). La squestrationest-elle en passe dedevenir la nouvelle armedes salaris contre les patrons en ces tempsdifficiles ? Amesure que la liste sallonge, cescnario radical inquite tous les ni-veaux. Hier, des dirigeants viss aux respon-sables syndicaux nationaux, on cherchait calmer le jeu, chacun sa manire refusantde dramatiser ces actions. Les mdias en font un peu trop leurs

choux gras, il ny a pas eu de violence et lescas sont trs rares , sexclame irrit un desbras droits de Bernard Thibault, de la CGT,estimant que les salaris savent quil nestpas dans leur intrt davoir recours desformes daction qui leur seraient prjudi-ciables . Franois Chrque (CFDT) a luiaussi jug tonnant un tel tapage . Il nyaura pas de dpt de plainte , indiquait deson ct le porte-parole de Sony France,

plaidant pour une volont dapaisement . Nous prfrons porter nos efforts sur le r-tablissement dunbondialogue avec les par-tenaires sociaux , expliquait son tour uneporte-parole de 3M.Unpeu plus tt, HenriGuaino, le conseil-

ler spcial de lElyse, faisait passer le mes-sage : Si quelquun qui est squestr jugequon lui a fait violence et dcide de porterplainte, la justice suivra son cours. En les-pce, elle prvoit une peine maximale decinq ans de prison, lorsque la squestrationest infrieure sept jours et sans atteintephysique, et une amende de 75 000 . Si lepatronat se dit proccup , Benot Roger-Vasselin du Medef, a lui aussi appel nepas se focaliser sur ces actions.Seul Jean-Franois Roubaud, de la CGPME, a dcidde hausser le ton, enjoignant les dirigeants ne pas commencer unengociation avecle pistolet sur la tempe .

C.G.-P.

PALAIS DE ELYSEE (PARIS VIIIe), HIER.Jean-Franois Roubaud (CGPME) a vivement condamnles squestrations de patrons. (AFP/MARTIN BUREAU.)

U N R E N D E Z - V O U S

Face la crise, sur qui comptentles Franais

LA SEMAINE PROCHAINE, DE LUNDI A VENDREDI

LECONOMIE

SAMED I 11 AVR I L 2009 11

Epargne

Le livret A va perdre de son intrtN SAVAIT QUE le taux du livret A al-lait forcment baisser au 1er mai, laO question tait de savoir de combien.

Bercy na pas voulu faire durer le suspense : Le futur taux sera de 1,75 % , au lieu de2,5 % actuellement, a lch hier la ministre delEconomie loccasion dun point presse. Uneannonce faite juste aprs que le gouverneur dela Banque de France, ChristianNoyer, a fait sa-voir quil avait recommand Bercy de rame-ner le taux 1,75%, compte tenu de la chutede linflation. Chute (0,3 % en mars en glisse-ment annuel) confirme quelques instantsplus tt par lInsee.Tant dannonces en quelques heures res-

semble fort de lemballement. Le 3 avril en-core, Bercy disait attendre le 15 avril les recom-mandations de la Banque de France pourrflchir la rvisiondu taux. Tauxqui se rper-cute aussi sur les livret, bleu, LDD, LEP et PEL. Eviter la panique. Les choses se sont ac-clres. Plusieurs experts ont fait savoir, no-tamment dans le Parisien , que le taux du li-vret A devrait thoriquement tre infrieur 1 % . Puis, il y a trois jours, la Caisse des d-pts et consignation (gardien du produit du li-vret A) annonait les premires pertes de sonhistoire. Enfin, les assureurs vie, notamment,ont engag des campagnes de sduction au-prsdes pargnants en jouant sur la baissepro-bable de rendement du livret A. Cette conjonc-

tion dlments risquait de dtourner lespargnants du livret A dont le produit financele logement social. Le gouvernement a voulucouper court. Rentabilit en baisse. Christine La-garde, qui avait la possibilit de rduire le tauxde 1,5 % au maximum, a donc coup la poireen deux, 75 points. Le week-end dernier, ellestait voulue rassurante, garantissant aux titu-laires de livrets rglements une rmunration toujours suprieure linflation . Cest doncbien le cas. Mais, si le gouvernement soutientencore le livret A artificiellement 1,75 %, sarmunration nette relle tombera au 1ermai 1,45 % (1,75 %moins 0,3 % dinflation en glis-sement annuel), alors que, depuis la dernirervision, en fvrier, elle tait de 1,60 % (2,50 %- 0,9 %). Toujours intressant, le livret A ? Se-lon une tude rcente de la Fdration fran-aise des socits dassurances, 2 %est un tauxpsychologique en de duquel les sondsconsidrent que le livret A perd de son intrt.1,75 % est de surcrot un taux historique, leplancher ntant jamais descendu sous les 2 %.Et voil que la concurrence tire sur lambu-lance. Des offres fleurissent en effet actuelle-ment, promettant pour 2009 des rmunra-tions de 4 %net . Et a nest pas la prochainervision, le 1er aot, qui va arranger les choses :elle devrait se traduire par une nouvelle baisse.

Daniel Rosenweg

Rforme

Taxe professionnelle : ce qui va changerA RFORME de la taxe profes-L sionnelle (TP) est entre dans sa

dernire ligne droite. Hier, ChristineLagarde, laministre de lEconomie, etMichelle Alliot-Marie, sa collgue delIntrieur, ont reu les lus locauxafinde leur prsenter les pistes du gou-vernement. Et leur expliquer, surtout,comment lEtat compensera lemanque gagner que gnrera pourles collectivits locales la quasi-sup-pression de cet impt. Ce qui changera pour les en-treprises. La taxe professionnelleest calcule en fonction de la valeurdes locaux, des quipements et desbiens des entreprises. A lavenir,celles-ci ne seront plus taxes surleurs investissements (achat de ma-chines, matriel, etc.). Les pouvoirspublics estiment en effet que taxerune socit sur ses quipements re-vient freiner sa comptitivit. Surtouten temps de crise. Les entreprisescontinueront, en revanche, sacquit-ter de la part de la taxe professionnelleassise sur le foncier, cest--dire les lo-caux quelles occupent ou exploitent.Cette partiedevrait dailleurs augmen-ter. Les consquences pour lescollectivits locales. Evalu 22,2 milliards deuros, le manque gagner sera compens leuroprs , ont encore rpt, hier, les mi-nistres. Comment ? Exit la crationdune taxe carbone, voque un mo-ment. LEtat transfrera aux collectivi-ts des recettes fiscales quil peroit. Ilsagit de la cotisation minimum detaxe professionnelle. Due par toutesles entreprises dgageant plus de

7,6 millions de chiffre daffaires, ellerapportera, selon Bercy, 6,4 milliardsdeuros aux collectivits. Celles-ci re-cevront galement 2,8 milliards de lataxe sur les conventions dassurance,600millionsde la taxe sur les surfacescommerciales, 300 millions de droitsdemutation et, enfin, entre 3 et 4mil-liards de TIPP (taxe intrieure sur lesproduits ptroliers). Le reste (entre7 et8milliards) sera financ sur le budgetde lEtat.

Le calendrier de la rforme.Un avant-projet sera prsent avantlt . Ces mesures seront ensuite in-cluses la loi de finances pour 2010.Ces changements entreront en vi-gueur en deux temps. La suppressionde la part de TP sur les investisse-ments sera effective ds 2010, lescaisses de lEtat compensant lemanque gagner. En2011, les collec-tivits percevront elles-mmes les re-cettes voques ci-dessus.

Le cot pour le contribuable.Il sera nul, assure-t-on Bercy, cetterforme de la TP ne devant pas avoirde rpercussions, lchelle locale,sur la taxe dhabitation que paient lesmnages. Il nempche que le disposi-tif imagin par le gouvernement setraduit, pour lEtat, par un manque gagner de 8,1milliards. Une perte qui,in fine, devra bien tre compensedune manire ou dune autre.

Olivier Baccuzat

Taxer les retraits dans les distributeurs CHRISTOPHE ROUILLON, vice-prsident de lAMF*

AIRE (PS) de Coulaines (Sarthe),M ChristopheRouillon, participait hier la runion des lus locaux au ministrede lEconomie.Avez-vous t rassurpar les propositions faitespar la ministre de lEconomieChristine Lagarde ?

Christophe Rouillon. Il y a encore degrandes incertitudes sur la faon dont laperte de 22 milliards deuros pour les col-lectivits va tre compense. La contribu-tionbudgtaire de lEtat par exemple est es-time 8 milliards deuros alors que,daprs nos calculs, il en faudrait 10. Legouvernement donne limpression de ra-cler les fonds de tiroir et de parer au plus press poursortir un projet de loi avant lt. Cest du pilotage vueen temps de brouillard.Le plan de financement avancpar le gouvernement vous semble-t-ilsuffisamment prenne ?

Je nen suis pas sr. La difficult, cest detrouver des ressources qui suivent aumoins linflation. Le gouvernement doitnous assurer des recettes qui vont garan-tir le remboursement de nos empruntspour les investissements. Sinon, cest lafaillite des collectivits locales. Et on ra-joute de la crise la crise.Que proposez-vous ?

Il faut voluer vers la taxation des mou-vements financiers. Jai donc propos derflchir une taxe sur les retraits dar-gent dans les distributeurs automatiquesde billets. Bien sr, il y aurait un plancherpour ne pas pnaliser les petits retraits etles petits revenus.Mais on peut imaginer

qu partir dun certain niveau, les retraits dargent li-quide soient soumis un pourcentage, de 0,5 1 %,qui irait alimenter un fonds de solidarit entre les com-munes pour les investissements.

Propos recueill is par Eric Hacquemand

* Association des maires de France

AutomobileUn quipementierreclasseen Pologne

E RECLASSER en Pologne,S moyennant 705 brut parmois. Cest la proposition faite, selonles syndicats, par lquipementierautomobile rennais La Barre Tho-mas, sous-traitant de PSA, un deses salaris, concern par un plan delicenciement. Un technicien a reucette semaine une lettre manant dela direction des ressources hu-maines lui suggrant un poste dansla filiale Polymres Barre ThomasPoland Czestochowa. Pour une r-munration brute annuelle de8 468 brut, lemploy devait ma-triser langlais, une comptence in-dispensable . Vous voudrez biennous rpondre () avant le 15 avrilsur cette proposition. A dfaut de r-ponse cette date, nous considre-rons que vous refusez ce poste de re-classement , a par ailleurs prcis ladirection.e techniciendont le salaire sche-lonne de 1 500 2 000 parmois na pas donn suite. LaBarre Thomas a annonc le licencie-ment de 248 personnes fin 2008.

EN BREF

ChmageDes bons dachats de 70 vonttre remis en septembre plus de20 000 mnages des Hautes-Alpesbnficiant de la prime pour lem-ploi. Une initiative du conseil gn-ral qui souhaite que largent soit d-pens en 2009 et non pargn.

Paradis fiscauxLe chef de lEtat,Nicolas Sarkozya demand hier aux dirigeants desbanques franaises dtre enpointe dans lapplication desconclusions du G 20 et de se mon-trer particulirement exem-plaires dans leurs relations avecles fonds spculatifs et les paradisfiscaux.

FondsLe Fonds dinvestissement so-cial (Fiso)destin la formation et la reconversion professionnellessera financ par lEtat hauteur de1,5 milliard deuros. Cest ce quaconfirm hier Nicolas Sarkozy. LaCFDT dplore le manque demoyen de ce fonds qui servira no-tamment renforcer la formationprofessionnelle pour les salaris ex-poss par la crise et mieux indem-niser lactivit partielle.

FermetureLquipementier automobileTrves a annonc hier, lors de soncomit de groupe Paris, la ferme-ture de ses sites de Crpy-en-Valois(Oise) et dA (Marne). Son objectifde dparts volontaires a t doublet devrait dpasser les 600 postes,selon les syndicats.

Le taux du livret A atteint un plancher historique :1,75 %. ((MAXPPP/THOMAS PADILLA.)

Christophe Rouillon.(LP/GAEL CORNIER.)

Ocan

Indien

MogadiscioMogadiscioKENYA

ETHIOPIE

YEMEN

DJIBOUTI

ERYTHREE

KENYA

ETHIOPIE

YEMEN

DJIBOUTI

ERYTHREE

SOMALIESOMALIE

200 km

GOLFE DADEN

www.leparisien.frwww.aujourdhui.frLES FAITS DIVERS

12 * S AMED I 11 AVR IL 200 9

Un otage tu dans lassautcontre les pirates

E RVE sest achev entragdie. Hier, la prisedotage du Tanit aconnu une fin drama-L tique au large des ctes

somaliennes. Lors de lopration desauvetage lance par la marine fran-aise, Florent Lemaon, le jeuneskippeur de ce voilier captur par despirates samedi dernier, est mort lorsdun change de tirs entre les bri-gands et les forces spciales. Selon leministre de la Dfense, HervMorin,il est pour lheure impossible de sa-voir do proviennent les tirs qui ontmortellement atteint ce Vannetais de28 ans. Les quatre autres otages quise trouvaient bord lpouse de lavictime, Chlo, leur fils, Colin, etdeux amis qui les avaient rejoints sont sains et saufs. Deux des cinq pi-rates ont t abattus, les trois autresont t faits prisonniers.

Proposition dchange

Les autorits franaises taient enalerte depuis lannonce de cette prisedotages, mais les vnements sesont acclrs partir de mercredi,date laquelle des btiments de lamarine nationale ont pu entrer encontact avec les preneurs dotages.Les coutes rvlent que les assail-lants voquent lexcution desotages et la destruction par explosifdu bateau. Jeudi, le voilier est im-mobilis grce un tir dans la voi-lure. Mais les ngociations enga-ges pour persuader les pirates derenoncer leur entreprise crimi-nelle ne donnent rien. Nous avonspropos bien entendu la totalit dece que nous pouvions proposer , aexpliqu hier Herv Morin.Mais ni la possibilit de rejoindre

le port bord dun autre bateau ni laproposition dchange de la mre etde lenfant retenus contre un officiernont trouv grce aux yeux desgangsters des mers. Leministre de laDfense a galement rvl que,contrairement au discours officielgnralement tenu en pareille cir-constance, la France avait proposune ranon aux pirates, sans enprciser le montant.Hier, constatant que les ngocia-

tions taient dans limpasse et queles menaces des pirates se faisaientplus prcises, les autorits ont doncdonn lordre de lancer une opra-tion de libration. La France a unepolitique constante qui est de refuserles actes de piraterie et dviter que

ses ressortissants ne soient conduits terre comme otages , indique laprsidence de la Rpublique en rap-pelant le succs de deux raidsmensen avril et en septembre 2008 pourlibrer les quipages du Ponant etdu Carr dAs .Or, cest au cours de cet assaut des

commandos de marine que FlorentLemaon a trouv la mort. Le chefdtat-major, le gnral Jean-LouisGeorgelin, a indiqu hier que la vic-time avait t touche lintrieur dubateau alors que les forces fran-aises investissaient le poste de navi-gation. Ds larrive du commando bord, les pirates avaient ripost pardes tirs de kalachnikov.

Depuis samedi dernier, lesproches des cinq plaisanciers rete-nus vivaient dans une angoisse per-manente. Sur les blogs, sur le rseausocial Facebook, les messages desoutien avaient afflu. Le tragiquednouement laisse une famille en-tire dans le deuil.

Timothe Boutry

La libration du voilier franais Tanit , captur par des pirates somaliens, a tournau drame hier avec la mort dun des cinq otages durant un raid de larme franaise.

Florent rvait daller ZanzibarTAIT leur rve commun et ils lavaient ralis.C En juillet 2008, Florent Lemaon, informaticien

de 27 ans, et son pouse Chlo, commerante de29 ans, et leur fils de 2 ans ont largu les amarres dansle port de Vannes (Morbihan) bord dun voilier blancet orange de 12,50 m, le Tanit . Destination : lle deZanzibar dans locan Indien. Ce long voyage, lecouple la financ en conomisant pendant deux ans.Ils tournaient le dos avec soulagement au train-train dela vie quotidienne. Nous voulons fuir la socit deconsommation, la routine. Nous prfrons vivre aucontact de la mer et de la nature , expliquaient dans Ouest France les poux Lemaon, juste avant leurdpart. Ils souhaitaient offrir une autre ducation,moins conventionnelle et plus riche, leur fils, Colin.

Un voyage prpar avec minutie

Bel homme, les cheveux longs et friss, la barbe nais-sante, Florent a, sur les photos postes sur son blog,lallure dun skipper. Il avait dj particip une transatmais navait jamais navigu au long cours. Cest pour-quoi lui et sa femme ont prpar pendant prs de deuxans leur aventure avec minutie. Ils connaissaient par-

faitement les dangers de la piraterie, trs levs au largede la Somalie. On va se faire tout petit en passant leplus loin des ctes, expliquait le skipper du Tanit avantde partir. Le risque existe mais il est minime pour unbateau comme le ntre. Aprs la prise dotages, lepre du skipper a confirm que son fils et sa belle-fillentaient ni des inconscients ni des touristes .Au cours de leur voyage, Florent et Chlo ont pris

leur bord deux amis vannetais, Dorian et Steven. Ilstaient en contacts frquents avec les militaires fran-ais dploys dans cette zone de locan Indien. Apartir de la nuit du 15 au 16 mars, nous commenons naviguer tous feux teints , relatait le couple sur sonblog. Mais surtout, Florent et Chlo se voulaient opti-mistes. Les pirates ne doivent pas anantir notrerve , indique encore leur blog. Le 20 mars, le navirede guerre franais Floral avait dconseill au Ta-nit de poursuivre sa route vers le Kenya. Selon leursproches, les navigateurs ont t alerts sept jours plustard que les pirates svissaient plus au sud dAden, etmis alors le cap sur les Seychelles. Ils leur restaient unesemaine de navigation avant datteindre Zanzibar, lebut de leur rve. Geoffroy Tomasovitch

AU LARGE DE LA SOMALIE, HIER. Pirates et otagessur le pont du Tanit . Le couple Lemaon, leur fils et leursdeux amis taient captifs depuis samedi dernier. (AFP.)

HIER.La marine franaisetente de ngocieravec les preneursdotages. Cest aucours de lassaut quele pre de famille at tu. Deux piratesont t abattus, lestrois autres ont tfaits prisonniers. (AFP.)

Florent Lemaonest mort hier

lors de loprationde sauvetage.

LES FAITS DIVERS *

SAMED I 11 AVR I L 2009 13

AgressionUn SDF pousseun voyageursous le mtro

OUSS sur les voies alors quilP attendait le mtro, un hommede 41 ans tait entre la vie et la morthier soir. Celui qui est souponndavoir violemment projet la vic-time sur les rails au moment mmeo la rame de la ligne 1 entrait lastation Grande-Arche, vers 11 h 30hier, devait passer la nuit en garde vue dans les locaux de la police judi-ciaire des Hauts-de-Seine. Hier soir,le suspect, un SDF g de 34 ans,niait avoir pu commettre un tel acte,affirmant quil ntait pas sur leslieux. Mais les tmoignages desvoyageurs et la vidosurveillance leconfondent, selon une sourceproche de laffaire. La squence en-registre ne laisse aucune ambi-gut quant lintention du pous-seur. On verrait lagresseur se lever etpousser la victime deux mains aumoment o la rame arrive .

V.M.

ProcsJugs pour viol,six ados ont t acquitts

A VEILLE encore, lavocate g-L nrale avait requis contre euxentre huit et douze ans de prison.Une trs lourde sanction, bien plussvre que celle inflige en premireinstance.Mais jeudi soir, au termedeleur procs en appel devant la courdassises des mineurs de Dijon, sixlycens de Mcon (Sane-et-Loire)ont t acquitts des accusations deviol qui pesaient contre eux depuis2004. La justice a enfin reconnunotre innocence , souffle JamelSnatah, 21 ans, un des acquitts.

Pression de la police

Tous lves du lyce Dumaine deMcon, les six co accuss se sont re-trouvs plongs dans cette histoireau printemps 2004. A lpoque,Marjorie, une femme de mnage deltablissement, prtend avoir t vic-time de deux viols collectifs danslenceinte du lyce. Elle ne connatpas ses agresseurs. Le proviseur sug-gre les noms dun groupe de pertur-bateurs. Face aux policiers, Marjoriedevient catgorique : ces six-l lontbien viole. Je ne lavais jamais vue,insiste Jamel. En confrontation, ellemaccusait pourtant formellement. Tous sont mis en examen, certainspassent quelques mois en dtentionprventive. Reconnus coupables enpremire instance, ils copent depeines de prison ferme.

Le second acte judiciaire dbuteaussi mal : Marjorie maintient sesaccusations et le ministre publictape fort. Mais, entre-temps, lau-dience a bascul : la diffusion desaveux en audition de Zohir, un desprvenus, ouvre une brche. On ydcouvre un jeune de 17 ans com-pltement hbt qui, soumis lapression de la police, finit par recon-natre son implication, raconteMe Jacques Debray, un des avocats.On se rend compte quil sagitdaveux compltement extorqus. Ce qui est encore plus fou, cestque ces pseudo-aveux ont t diffu-ss au premier procs et dans le bu-reaudu juge dinstruction , sinsurgeMe Liliane Glock, une autre avocate.La personnalit de laccusatrice

aurait galement pu alerter les ma-gistrats. Au dbut des annes 1990,Marjorie, une jeune femme au par-cours difficile, avait dj accus unepersonne de viol. Le suspect, aprsdeux ans en dtention, avait t ac-quitt : lagression navait jamaisexist. Dans la procdure de M-con, on a malheureusement consi-dr les dclarations de la victimecomme la vrit , dplore Me De-bray. Je ne suis anim daucun sen-timent de vengeance, glisse Jamel. Jesuis juste soulag. a faisait cinq ansque jattendais a.

Timothe Boutry (avec G.T.)

EN BREF

DcsUn homme de 22 ans, plac engarde vuedans lecadredune com-mission rogatoire dun juge enqu-tant sur le dcs suspect de son bbde 3mois, estmortmercredi lhtelde police de Rouen. Lhomme a tretrouv mort mercredi vers7 heures.

CondamnationLa cour dassises de la Somme acondamn, hier soir, quinze ansde rclusion, le braqueur Farid Tir,qui stait vad, en mai 2005, delhpital dAmiens. Ses complices son frre Rabbah et son beau-frre SlimaneMejdoubont copde douze et huit ans de prison.

Enqute

Deux cadres dEDF suspendusaprs laffaire despionnage

ANS LAFFAIRE despion-nage de Greenpeace, EDFD est impliqu au plus haut ni-

veau . Selon Yannick Jadot, lanciendirecteur des campagnes de Green-peace dont lordinateur a t pirat,cest bien EDF qui a franchi la lignejaune. Il sagit dune entreprise or-ganise despionnage , commen-tait-il hier, lors dune confrence depresse au cabinet de son avocat,Me Pascal Durand. Laffaire ne se r-sume pas, selon Yannick Jadot, luvre dun informaticien un peuzl , mais une vritable barbou-zerie , mlant un ancien policier, unancien membre de la DGSE, un d-tective, un contre-amiral.

Mission de veille

Lors dune confrontation organise ily a quatre jours par le juge en chargede linstruction, Nanterre (Hauts-de-Seine), linformaticien Alain Qui-ros a dsign son commanditaire :cet ancien policier reconverticomme ingnieur de protection desite EDF, Pierre Franois. Lex-fonctionnaire, qui a achev sa car-rire la brigade de rpression dubanditisme en 1994, est galementdsign comme le donneur dordrespar Thierry Lorho, ancien membredes services secrets), devenu, lui, pa-tron de lofficine prive KargusConsultants. Et cest justement dansle bureau de Pierre Franois que lesenquteurs de lOffice central delutte contre la criminalit lie auxtechnologies de linformation et de lacommunication ont trouv une co-pie de lordinateur de Yannick Jadot.Mais quest-ce qui intressait tant

dans cet ordinateur ? Des rapports

sur la vulnrabilit de sites nu-claires en cas dattaques terroristesou le transport du plutonium ? Onpeut imaginer quEDF voulait seprocurer les rapports deGreenpeacesur la scurit du nuclaire et ses en-jeux financiers , commente YannickJadot dont mme le courrier per-sonnel a t pirat .Kargus Consultants ntait charg

que dune mission de veille selonun contrat liant lofficine EDF. Ses-timant victime de Kargus, Green-peace sest constitu partie civilemais le juge a rendu une ordon-

nance de non-recevabilit selonlavocat de Yannick Jadot, qui a euaccs au dossier. Nous navons pasreu cette ordonnance , souligneAlexis Gublin, le conseil dEDF. Enattendant et par mesure de prcau-tion , la direction vient de suspendrePierre Franois. De mme que Pas-cal Durieux, contre-amiral avantdtre lui aussi embauch par legroupe en tant que responsable descurit.Le cyberpirate Alain Quiros est

mis en examen pour intrusion in-formatique . Cest par lui que le pi-

ratage de Greenpeace a t dcou-vert car, depuis 2006, il faisait lobjetdune enqute pour avoir pirat le la-boratoire antidopage de Chtenay-Malabry. Les investigations de la cy-berpolice ont men lordinateur deYannick Jadot. Un dtective soup-onn davoir prsent le hacker Thierry Lorho est galement impli-qu. Tous deux sont mis en examenpour complicit dintrusion infor-matique , demmeque Pierre Fran-ois. Reste Pascal Durieux, placsous le statut de tmoin assist.

Valrie Mahaut

PARIS, HIER. Pour Yannick Jadot, lancien directeur des campagnes de Greenpeace, cette affairedespionnage relve dune vritable barbouzerie . (AFP/BERTRAND GUAY.)

N

Hnin-Beaumont

PAS-

DE-CALAIS Calais

LES FAITS DIVERS *

14 S AMED I 11 AVR IL 2009

Affaires

Un maire souponndenrichissement personnel

Hnin-Beaumont(Pas-de-Calais)

DE NOTRE CORRESPONDANT

ANS LES ALLES du mar-ch dHnin-Beaumont hierD matin, le sujet tait sur

toutes les lvres : le maire, GrardDalongeville (PS), souponn de d-tournement de fonds, a t plac endtention provisoire. Cest malheu-reux pour la ville, il faut que cessentces magouilles ! On se demande oallait largent de nos impts , sin-digne une retraite. Dautres semon-trent en revanche plus gns. GrardDalongeville, qui tient les rnes decette cit de 26000 habitants depuis2001, a tmis en examen jeudi soiret crou pour son implication pr-sume dans un systme de faussesfactures qui pourrait atteindre les4 millions deuros.

13 000 en liquide

Llu a t plac en garde vuemardimatin, avec son ancien adjointaux finances, Claude Chopin et GuyMollet, entrepreneur local. Les troishommes sont poursuivis pour d-tournement de fonds publics, fauxen criture et favoritisme . Alors quela ville accuse un dficit de 12 mil-lions deuros, Grard Dalongevilleavait dj t pingl plusieurs re-prises par la chambre rgionale descomptes et reste sous la menacedune suspension par la prfecture.Lenqute lance en juin 2008 par labrigade financire de Lille a permisde mettre au jour un vaste systmedinfractions financires.

Entre 2006 et 2008 peut-tremme avant, mais les faits sont pres-crits lamunicipalit a financplu-sieurs socits de gardiennage etdespaces verts dont les prestationsnont jamais t honores. GuyMol-let, diteur dun journal local, auraitgalement bnfici de voyages versle Luxembourg, rgls par la mairie.Lors de perquisitions, les enquteursont dcouvert un coffre cach dansle bureau dumaire avec 13000 enliquide. M. Dalongeville na fourniaucune explication, prcise la procu-reure de la Rpublique de Bthune,Brigitte Lamy. Les investigations lais-sent penser quil y aurait eu enrichis-sement personnel. En mairie, les lus assurent que

les affaires continuent mme sansle patron . Officiellement, GrardDalongeville reste le maire , prciseJean-Bernard Deshayes, premier ad-joint qui assure lintrim. Le climatdj malsain depuis plusieurs se-maines devrait encore salourdiralors que de nouvelles interpella-tions ne sont pas exclure. GrardDalongeville, personnage complexeau sein de la gauche nordiste en-court jusqu dix ans de prison et150 000 damende.

Franck Antson

Italie : funrailles des victimes du sismeLAQUILA (ITALIE), HIER. LItalie aclbr les funrailles des victimesdu sisme qui a fait prs de300 morts LAquila, capitale dela douleur dun pays en deuil o laterre a continu de trembler. Uncercueil blanc denfant pos surcelui de sa mre (ci-contre) : limagerestera lmouvant symbole de cesobsques, cinq jours aprs letremblement de terre le plusmeurtrier qui ait frapp lItaliedepuis trente ans. Un message dupape a t lu avant la messe laquelle ont assist quelque5 000 personnes aux cts des plushauts responsables de lEtat italien,en particulier le chef dugouvernement Silvio Berlusconi. Jeme sens spirituellement proche devous pour partager votre angoisse etimplorer Dieu pour le repos ternel des disparus, a dit Benot XVI dansson message cout par des prochesdes victimes en larmes. Environ200 cercueils taient aligns dans lacour de lcole militaire, lun desrares difices pargns par lesisme. (REUTERS/A.GAROFALO.)

Le PS gn, Marine Le Pen lafftARINE LE PEN qui se frotte lesmains et le PartiM socialiste qui tente dviter les claboussures.

Hier, cette affaire a pris une tournure politique. A deuxmois des lections europennes, le PS ne peut se payerle luxe de ternir son image. Il a donc dcid dengageruneprocdure dexclusion pour indiscipline totale lgard de Grard Dalongeville. Cest une dfaillancehumaine qui na rien