107 Régénération métaphysaire après reprise par prothèse totale de hanche recouverte...

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2S78 79 e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T. MATÉRIEL ET MÉTHODES. Une série continue de 50 re- prises a été suivie 2 à 5 ans. Il y avait 20 ostéolyses majeures (stade III et IV) et 21 reprises itératives. Dans les 13 cas avec os- téolyse de l’isthme, une tige longue a été verrouillée dans le tromblon distal. Dans les 27 cas où l’isthme était conservé, on a utilisé 21 fois des ancrages courts (40 à 60 mm au-delà de l’os- téolyse) avec des tiges ajustées. RÉSULTATS. Les complications ont été peu nombreuses : 1 fracture proximale de la tige, 1 pseudarthrose d’ostéotomie fémo- rale, 2 migrations de 10 mm avec stabilisation secondaire sponta- née, 4 changements de vis gênantes, 2 luxations traitées orthopédiquement, 2 pseudarthroses du grand trochanter persistan- tes (sur 15 pseudarthroses préopératoires), 3 résurgences septiques réopérées (avec 1 échec). Les résultats fonctionnels ont été favora- bles, avec une cotation moyenne à 5/6 (douleur), 6/6 (mobilité), 4,5/6 (stabilité). La régénération osseuse métaphysaire a été analy- sée radiologiquement au-delà de 2 ans. Elle était retrouvée dans 53 % des 32 cas. Vingt-deux examens tomodensitométriques (Maximum Intensity Projection) ont montré que le contact endoste/tige se faisait sur 70 % de leur surfaces, et que l’épaisseur des corticales était en moyenne de 2 à 5 mm selon le niveau (de 80 à 180 mm au-dessous du centre de la tête). Il n’y avait pas de différence de régénération osseuse métaphysaire entre les voies endofémorales (7 cas) et les volets (15 cas), quelle que soit la gra- vité de l’ostéolyse préopératoire. Sur 15 volets, on notait 4 pseu- darthroses, 7 traits d’ostéotomie visibles et 4 consolidations complètes. CONCLUSION. Les résultats cliniques de cette technique sont encourageants par la qualité du résultat fonctionnel et les complications peu nombreuses. Un ancrage de 60 mm au-des- sous de l’ostéolyse est suffisant lorsque l’isthme est conservé, limitant ainsi l’escalade dans le fémur intact. La repousse méta- physaire autour de l’implant laisse espérer sa longévité, si cet os se révèle fonctionnel. Le volet fémoral est nécessaire pour l’extraction de certaines tiges (notamment les tiges sans ciment entièrement fixées). Dans les autres cas, la voie endofémorale a l’avantage de permettre une repousse osseuse équivalente, tout en conservant la continuité et la fonctionnalité du cylindre osseux métaphysaire. 107 Régénération métaphysaire après reprise par prothèse totale de han- che recouverte d’hydroxyapathite et verrouillée Frantz LANGLAIS*, Mauricio PORTILLO, Mickaël ROPARS, Franck MARIN, Jean-Emmanuel GEDOIN, Hervé THOMAZEAU INTRODUCTION. On ne peut espérer un fonctionnement à long terme des prothèses de reprise verrouillées que s’il existe une régénération osseuse autour de l’hydroxyapathite métaphy- saire. Nous avons analysé une série continue de 22 tiges avec un recul de 2 à 4 ans pour déterminer : s’il existe une authentique régénération osseuse métaphysaire ; quelle est l’influence de l’ostéolyse préopératoire, et de la voie d’abord (par volet fémoral ou par voie endofémorale). MATÉRIEL ET MÉTHODES. Trois coupes ont été réalisées à 80 mm, 130 mm et 180 mm au-dessous du centre de la tête fémorale et ont été étudiées en tomodensitométrie selon la tech- nique MIP (Maximum Intensity Projection) qui permet d’identi- fier les artéfacts. Ont été étudiés : le contact entre la tige et l’endoste (en pourcentage de la circonférence), l’épaisseur des corticales (selon 4 directions), et la consolidation des volets fémoraux. RÉSULTATS. La surface de contact entre le revêtement HA et l’os néoformé était en moyenne de 70 % (30 % de non con- tact ou d’artéfacts). Cette surface était identique, qu’il y ait eu volet fémoral ou abord endofémoral. L’épaisseur des corticales était en moyenne de 3 mm (à 80 mm de la tête) à 5 mm (à 180 mm de la tête), mais avec des variations importantes d’un patient à l’autre. À un même niveau, l’épaisseur corticale était identique, que l’ostéolyse préopératoire ait été mineure (stade I et II : 11 cas) ou majeure (stade II et IV : 11 cas). L’épaisseur corticale était comparable, qu’il y ait eu volet fémoral ou voie endofémorale, et notamment dans les ostéolyses majeures. Dans les 15 volets, il y avait 4 fusions complètes, 7 traits d’ostéotomie visibles, 4 pseudarthroses sans conséquence cli- nique. CONCLUSION. La régénération osseuse métaphysaire est morphologiquement intéressante par son épaisseur et son contact avec la prothèse mais sa fonctionnalité reste à démontrer. Le volet fémoral peut être indispensable pour retirer certaines tiges (sans ciment entièrement adhérentes, ou cimentées non descellées) ; dans les autres cas, la voie endofémorale est préfé- rable car elle s’accompagne d’autant de régénération osseuse, tout en conservant la continuité anatomique (et donc mécanique) du cylindre osseux métaphysaire. 108 Le concept de press-fit en révision fémorale est-il valable ? À propos de 30 tiges PFMR revues à 2 ans minimum de recul Paul BONNEVIALLE*, Pierre MANSAT, David BENZAQUEN, Pierre-Emmanuel AYEL, Michel MANSAT INTRODUCTION. Le symposium SOFCOT sur les reprises fémorales aseptiques a souligné l’importance d’adopter un con- cept logique de reprise et un implant dont la fixation primaire est adaptée aux lésions osseuses. La prothèse PFMR (Center Pulse) est modulaire, rectiligne, sans ciment à surface sablée compor- tant des macrostructures. Sa stabilité primaire repose sur le prin- cipe du « press-fit ». Le but de ce travail est de valider *Frantz Langlais, CHU Hôpital Sud, 16, boulevard de Bulgarie, BP 90347, 35203 Rennes Cedex 2. *Frantz Langlais, CHU Hôpital Sud, 16, boulevard de Bulgarie, BP 90347, 35203 Rennes Cedex 2.

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2S78 79e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T.

MATÉRIEL ET MÉTHODES. Une série continue de 50 re-prises a été suivie 2 à 5 ans. Il y avait 20 ostéolyses majeures(stade III et IV) et 21 reprises itératives. Dans les 13 cas avec os-téolyse de l’isthme, une tige longue a été verrouillée dans letromblon distal. Dans les 27 cas où l’isthme était conservé, on autilisé 21 fois des ancrages courts (40 à 60 mm au-delà de l’os-téolyse) avec des tiges ajustées.

RÉSULTATS. Les complications ont été peu nombreuses :1 fracture proximale de la tige, 1 pseudarthrose d’ostéotomie fémo-rale, 2 migrations de 10 mm avec stabilisation secondaire sponta-née, 4 changements de vis gênantes, 2 luxations traitéesorthopédiquement, 2 pseudarthroses du grand trochanter persistan-tes (sur 15 pseudarthroses préopératoires), 3 résurgences septiquesréopérées (avec 1 échec). Les résultats fonctionnels ont été favora-bles, avec une cotation moyenne à 5/6 (douleur), 6/6 (mobilité),4,5/6 (stabilité). La régénération osseuse métaphysaire a été analy-sée radiologiquement au-delà de 2 ans. Elle était retrouvée dans53 % des 32 cas. Vingt-deux examens tomodensitométriques(Maximum Intensity Projection) ont montré que le contactendoste/tige se faisait sur 70 % de leur surfaces, et que l’épaisseurdes corticales était en moyenne de 2 à 5 mm selon le niveau (de80 à 180 mm au-dessous du centre de la tête). Il n’y avait pas dedifférence de régénération osseuse métaphysaire entre les voiesendofémorales (7 cas) et les volets (15 cas), quelle que soit la gra-vité de l’ostéolyse préopératoire. Sur 15 volets, on notait 4 pseu-darthroses, 7 traits d’ostéotomie visibles et 4 consolidationscomplètes.

CONCLUSION. Les résultats cliniques de cette techniquesont encourageants par la qualité du résultat fonctionnel et lescomplications peu nombreuses. Un ancrage de 60 mm au-des-sous de l’ostéolyse est suffisant lorsque l’isthme est conservé,limitant ainsi l’escalade dans le fémur intact. La repousse méta-physaire autour de l’implant laisse espérer sa longévité, si cet osse révèle fonctionnel. Le volet fémoral est nécessaire pourl’extraction de certaines tiges (notamment les tiges sans cimententièrement fixées). Dans les autres cas, la voie endofémorale al’avantage de permettre une repousse osseuse équivalente, touten conservant la continuité et la fonctionnalité du cylindreosseux métaphysaire.

107 Régénération métaphysaire aprèsreprise par prothèse totale de han-che recouverte d’hydroxyapathiteet verrouillée

Frantz LANGLAIS*, Mauricio PORTILLO,Mickaël ROPARS, Franck MARIN,Jean-Emmanuel GEDOIN, Hervé THOMAZEAU

INTRODUCTION. On ne peut espérer un fonctionnement àlong terme des prothèses de reprise verrouillées que s’il existeune régénération osseuse autour de l’hydroxyapathite métaphy-saire. Nous avons analysé une série continue de 22 tiges avec un

recul de 2 à 4 ans pour déterminer : s’il existe une authentiquerégénération osseuse métaphysaire ; quelle est l’influence del’ostéolyse préopératoire, et de la voie d’abord (par volet fémoralou par voie endofémorale).

MATÉRIEL ET MÉTHODES. Trois coupes ont été réaliséesà 80 mm, 130 mm et 180 mm au-dessous du centre de la têtefémorale et ont été étudiées en tomodensitométrie selon la tech-nique MIP (Maximum Intensity Projection) qui permet d’identi-fier les artéfacts. Ont été étudiés : le contact entre la tige etl’endoste (en pourcentage de la circonférence), l’épaisseur descorticales (selon 4 directions), et la consolidation des voletsfémoraux.

RÉSULTATS. La surface de contact entre le revêtement HAet l’os néoformé était en moyenne de 70 % (30 % de non con-tact ou d’artéfacts). Cette surface était identique, qu’il y ait euvolet fémoral ou abord endofémoral. L’épaisseur des corticalesétait en moyenne de 3 mm (à 80 mm de la tête) à 5 mm (à180 mm de la tête), mais avec des variations importantes d’unpatient à l’autre. À un même niveau, l’épaisseur corticale étaitidentique, que l’ostéolyse préopératoire ait été mineure (stade Iet II : 11 cas) ou majeure (stade II et IV : 11 cas). L’épaisseurcorticale était comparable, qu’il y ait eu volet fémoral ou voieendofémorale, et notamment dans les ostéolyses majeures.Dans les 15 volets, il y avait 4 fusions complètes, 7 traitsd’ostéotomie visibles, 4 pseudarthroses sans conséquence cli-nique.

CONCLUSION. La régénération osseuse métaphysaire estmorphologiquement intéressante par son épaisseur et son contactavec la prothèse mais sa fonctionnalité reste à démontrer. Levolet fémoral peut être indispensable pour retirer certaines tiges(sans ciment entièrement adhérentes, ou cimentées nondescellées) ; dans les autres cas, la voie endofémorale est préfé-rable car elle s’accompagne d’autant de régénération osseuse,tout en conservant la continuité anatomique (et donc mécanique)du cylindre osseux métaphysaire.

108 Le concept de press-fit en révisionfémorale est-il valable ? À proposde 30 tiges PFMR revues à 2 ansminimum de recul

Paul BONNEVIALLE*, Pierre MANSAT,David BENZAQUEN, Pierre-Emmanuel AYEL,Michel MANSAT

INTRODUCTION. Le symposium SOFCOT sur les reprisesfémorales aseptiques a souligné l’importance d’adopter un con-cept logique de reprise et un implant dont la fixation primaire estadaptée aux lésions osseuses. La prothèse PFMR (Center Pulse)est modulaire, rectiligne, sans ciment à surface sablée compor-tant des macrostructures. Sa stabilité primaire repose sur le prin-cipe du « press-fit ». Le but de ce travail est de valider

*Frantz Langlais, CHU Hôpital Sud, 16, boulevard de Bulgarie,BP 90347, 35203 Rennes Cedex 2.

*Frantz Langlais, CHU Hôpital Sud, 16, boulevard de Bulgarie,BP 90347, 35203 Rennes Cedex 2.