Que ferait Cabral ? Poser les bases de la transformation économique de la Guinée-Bissau

1 - 2 février 2013Bissau, Guinée-Bissau

INSTITUTO BENTENCENTRO DE TRaNSfORmaçãO ESTRaTEgICa E lIDERaNça

ForumEconomiqueBissau

2013

Que ferait Cabral ?

Poser les bases de la transformation économique de la Guinée-Bissau.

La première édition du Forum économique de Bissau (FEB) se tiendra les 1er et 2 février 2013. L’événement constituera une plate-forme de dialogue et de coopération entre les entreprises, la société civile et le secteur public. Initié par l’Instituto Benten (fondé par Paulo Gomes), l’Institut Amilcar Cabral, AD (Action pour le développement) et d’autres organisations de la société civile, cet évènement a pour objectif de lancer le processus de réflexion visant à repenser le développement en Guinée-Bissau. Le Forum 2013 portera essentiellement sur la transformation économique et est conçu pour permettre aux Bissau-guinéens d’engager un dialogue stratégique sur l’avenir

de l’économie, afin d’instaurer un consensus national et définir le meilleur moyen de le mettre en œuvre.

L’année 2013 est significative en ce sens qu’elle marque le quarantième anniversaire de la déclaration unilatérale d’indépendance de la Guinée-Bissau et la disparition du père fondateur du pays, Amilcar Cabral. Cabral et nombre de ses compagnons ont payé un lourd tribut pour la lutte pour l’émancipation. Contrairement à l’idéal prôné par les héros et héroïnes de sa libération, la Guinée-Bissau a connu d’innombrables crises. Les objectifs de développement semblent de plus en plus difficiles à atteindre à mesure que la pauvreté, les maladies, les conflits et l’insécurité deviennent endémiques.

Face à ce constat, il s’avère nécessaire de faire évoluer les choses. La responsabilité des Bissau-guinéens est collective. Les défis auxquels le pays fait face ne peuvent être relevés que par des efforts conjugués afin de créer un avenir meilleur. Ceci est en phase avec la philosophie cabraliste du “développement du bas vers le haut”. Les Bissau-guinéens doivent définir ensemble un nouveau programme national qui s’adapte aux contextes national, régional et mondial actuels. Le Forum économique de Bissau initiera ce processus en posant la question suivante : “Que ferait Cabral?’’.

Population:

1,547 millions

PIB par habitant:

629 USD

Croissance du PIB:

5.3%

Espérance de vie:

48

Niveau des revenus:

Faible

Ratio de pauvreté:

55,2%

Valeur totale des exportations:

133 millions USD (estimation de 2006)

Exportations de produits primaires:

Noix de cajou, crevettes, arachide, amandes de palmiste, bois d’œuvre

Partenaires à l’exportation primaire:

Inde (62,21% des exportations totales), Nigeria (31,28%), Portugal (1,48%)

Valeur totale des importations:

200 millions USD (estimation de 2006)

Importations primaires de produits:

Denrées alimentaires, machines et équipements de transport, produits pétroliers

Partenaires à l’importation primaire Portugal

Portugal (17,33% des importations totales, Sénégal (13,66%), Pays-Bas (9,27%), Inde (9,11%), Thaïlande (5,25%), Brésil (4,49%)

Senegal

Guinea-Bissau

OioCacheuBafatá Gabú

Quinara

BissauBiombo

BolamaTombali Guinea

Gabú

Bafatá

Farim

Boé

Bolama

La Guinée-Bissau est aujourd’hui l’un des pays les plus pauvres au monde malgré l’abondance de ses ressources naturelles, ses terres arables fertiles et son climat tempéré. Le pays est fortement tributaire de l’aide étrangère et souffre d’un taux de pauvreté élevé (55,2% en 2012). La population connaît l’un des taux de mortalité les plus élevés et d’espérance de vie les plus faibles au monde (48 ans pour le citoyen moyen en 2010). Les niveaux d’éducation sont très faibles – les taux d’achèvement de l’enseignement primaire et secondaire s’élevaient respectivement à 48% et 17% en 2006.

L’économie repose essentiellement sur l’agriculture et la pêche qui représentent environ 46% du PIB. La noix de cajou est la principale culture de rente (95% des exportations totales en 2009), mais le pays a enregistré peu de progrès dans le développement de la chaîne de valeur. Les importations de Guinée-Bissau se composent principalement de biens de consommation et d’investissement. Les denrées de base telles que le riz, la farine et le sucre représentent 60% des importations tandis que le pétrole représente environ 30%. Le pays est ainsi confronté à un important déficit commercial.

Les recettes fiscales sont faibles, se situant à environ 10% du PIB. Une grande partie

de l’infrastructure sociale du pays reste sous-développée et 20% de la population seulement a accès à l’électricité. Seuls 10% des 4.380 kms de routes de la nation sont goudronnés et les inondations rendent la plupart des routes impraticables pendant la saison des pluies. Le port de Bissau manutentionne déjà plus de quatre fois la quantité de marchandises que sa capacité de fonctionnement ne le permet, près de 85% des exportations du pays et 90% de ses importations passant par le port de Bissau.

Malgré les conditions difficiles, la Guinée-Bissau devrait connaître une croissance à court et à moyen termes d’environ 6% entre 2011 et 2015. Cela constitue une base essentielle pour la création d’emplois et les perspectives de développement futur du pays. Le pays dispose également d’importantes opportunités pour la transformation économique par l’exploitation du potentiel agricole et la remontée dans la chaîne de valeur agro-industrielle. Par ailleurs, il convient d’instaurer la transparence nécessaire au niveau du secteur minier afin qu’il joue un rôle déterminant. Enfin, le pays doit entamer le processus de mise en place d’un écotourisme à forte valeur ajoutée autour de sa topographie unique, son écologie et sa géographie. En liaison avec ces activités, des efforts transversaux seront nécessaires

Pourquoi un Forum économique à Bissau ?2.

afin de construire des infrastructures de base, soutenir l’éducation, promouvoir la formation technique et professionnelle, et créer un environnement propice aux affaires.

Au niveau régional, la Guinée-Bissau est également stratégiquement située et dispose d’un potentiel énorme pour tirer profit des opportunités au sein de l’Afrique occidentale et au-delà. L’émergence de la classe moyenne dans les pays tels que le Ghana et le Nigéria augure un accroissement continu de la demande dans les années à venir. En outre, les relations privilégiées de la Guinée-Bissau avec le Nigéria, qui sera bientôt la plus grande économie du continent, offrent des possibilités en termes de synergies économiques. La production d’énergie hydraulique à travers le bassin du fleuve Gambie, par exemple, pourrait constituer près de 1/6ème des besoins régionaux en électricité et créer des milliers d’emplois pour les Bissau-guinéens.

Les réformes structurelles seront déterminantes. Celles-ci sont déjà en cours avec l’appui de partenaires internationaux comme l’illustre la récente création du Centre pour la formalisation des entreprises (CFE). Tous les services nécessaires à la création d’une entreprise sont maintenant sous la responsabilité du CFE, y compris la certification par notaire des statuts de la société, l’enregistrement au Registre du Commerce, l’attribution d’un numéro d’identification fiscale et la délivrance de tous les permis et licences nécessaires. La mise en opération du CFE a amélioré le classement de la Guinée-Bissau en matière d’environnement des affaires. Bien qu’il reste encore un long chemin à parcourir, la Guinée-Bissau est l’un des 10 pays dont les économies se sont le plus améliorées en Afrique cette année. En plus de combiner tous les services essentiels pour démarrer une entreprise sous un guichet unique, les réformes du CFE ont également réduit

les procédures d’enregistrement des entreprises de 17 à 9 jours ainsi que le temps d’enregistrement de 216 à 9 jours. De même, le coût pour démarrer une entreprise a baissé, passant d’environ 183% du RNB par habitant à environ 50%.

En conséquence, la Guinée-Bissau a progressé de 44 places dans le classement des pays en matière de facilité de création d’une entreprise, passant à la 148ème place en 2012.

De même, le soutien financier et technique dans le secteur agricole a produit des résultats positifs ces dernières années. Un rapport de la Banque mondiale indique que les régions du pays soutenues dans le cadre d’un projet de sécurité alimentaire connaissent à nouveau des taux de croissance significatifs. Ainsi, dans la région

de Bafata, deux villages ont connu un accroissement de leur production de riz : de 2.600 kilogrammes par hectare à 4.200 kg à Camposa, et de 700 kg à 1.800 kg sans engrais à Finete.

Ces exemples sont une indication de ce qu’il est possible de réaliser en Guinée-Bissau lorsque les idées et les réformes pertinentes sont combinées en faveur du changement économique. Le Forum vise à contribuer à la définition de l’agenda de la transformation. Il lancera une plateforme de dialogue continu sur l’économie et la meilleure façon de transformer les potentialités du pays. Les participants s’accorderont sur les priorités, les objectifs fondamentaux, l’identification des principales réformes et stratégies préliminaires.

Le Forum comptera environ 150 participants de Guinée-Bissau et d’ailleurs. L’objectif est de faire participer tous les intervenants-clés ayant des idées pour la reconstruction et la transformation de l’économie Bissau-guinéenne, y compris le secteur privé, les universitaires et chercheurs, les entrepreneurs, les investisseurs, les représentants de syndicats, les dirigeants

locaux, les organismes concernés du secteur public tels que la Chambre de commerce de Bissau et les groupes de jeunes.

En plus des intervenants au niveau national, les organisateurs du Forum inviteront également des représentants des secteurs public et privé internationaux.

Qui participera ?4.

Le Forum facilitera le dialogue afin de parvenir à un consensus. Il comportera des sessions plénières et des ateliers thématiques. Les plénières serviront à introduire des thèmes majeurs et à générer des discussions autour de questions-clés, tandis que les ateliers permettront d’approfondir davantage certaines préoccupations majeures et apporter des réponses à des enjeux ou des questions thématiques spécifiques.

Quelle forme va prendre le Forum ?3.

Des animateurs faciliteront les échanges, soulèveront les principaux enjeux et cibleront les interventions des participants. L’engagement de la diaspora dans le forum se fera à l’aide des médias sociaux.

La première édition du Forum n’est que le début d’un processus et s’inscrit dans le cadre d’un dialogue continu. Le Forum deviendra un événement annuel organisé par l’Instituto Benten, l’Institut Amilcar Cabral, l’AD (Action pour le Développement) et

Quelles seront les suites du Forum ?5.

d’autres partenaires. Après chaque Forum, des recommandations sommaires seront publiées, des dialogues politiques organisés et des projets communs initiés à la fois aux niveaux des secteurs public et privé.

Programme6.Vendredi 1er février 2013

10:00 – 17:00 Enregistrement

18:00 – 19:30 Cocktail de bienvenue

Samedi 2 février 2013

08:30 – 09:00 Introduction et discours d’ouverture du Premier Ministre

09:00 – 11:30 Panel 1 : La Guinée-Bissau dans le contexte de l’intégration régionale et la globalisation

11:30 – 12:15 Panel 2 : Quelle stratégie pour la transformation économique et sociale ?

12:15 – 13:00 Panel 3 : Partenariat public-privé et coopération internationale

15h00 – 18h30 Groupes thématiques de travail

18h30 – 19h15 Séance de clôture

20h00 – 23h00 Dîner et divertissements culturels

Dimanche 3 février 2013

09h00 – 18h00 Visite de l’archipel des Bijagos (facultatif)

Participants :

Fonds Gabonaisd’investissements

strateGiques

INSTITUTO BENTENCENTRO DE TRaNSfORmaçãO ESTRaTEgICa E lIDERaNça

L’Institut Benten est une institution de droit privé, indépendante et apolitique, fondée en 2012 par Paulo Gomes. L’Institut constitue un laboratoire d’idées, et vise à créer un espace de dialogue, de réflexion et d’élaboration de propositions concrètes afin

de contribuer à la définition d’une vision nationale consensuelle sur la transformation économique de la Guinée-Bissau, et à la réalisation d’un avenir meilleur pour le pays.

The Benten Institute is a private, independent and apolitical institution founded in 2012 by Paulo Gomes. The Institute is a think tank and aims to create a platform for dialogue,

reflection and elaboration of concrete policy proposals. The overarching goal is to contribute to the definition of a national consensual vision on Guinea-Bissau’s economic

and social transformation.

O Instituto Benten e uma instituicao de direito privado, independente e sem fins politicos fundado em 2012 por Paulo Gomes. é um Think Thank que visa criar uma plataforma de dialogo, reflexão e elaboracão de propostas concretas com o objectivo de ajudar a definir

um consenso nacional para transformacao economica e social do Pais.

Rua n°1 - Bissau Velho - Bissau / Republica da Guine Bissau

Bissau Economic Forum