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- REGION CORSE - VALORISATION DES ROCHES ORNEMENTALES DE LA CORSE IDENTIFICATION DE CINQ GISEMENTS DE ROCHES CRISTALLINES paM R. VOMJNICJ zt J. ROUÎRE -B.r.gTmX -1. JUiri198A BiBLIOTHËQUP BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES B.P. 6009 - 45060 Orléans Cedex - Tél.: (38) 63.80.01 Service géologique CORSE Immeuble Agostini Z.l. de Furiani - 20200 BASTÍA Tél.: (95) 33 75 67 84 AGI 075 CSC MARS 1984

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  • - REGION CORSE -

    VALORISATION DES ROCHES ORNEMENTALES

    DE LA CORSE

    IDENTIFICATION DE CINQ GISEMENTS

    DE ROCHES CRISTALLINES

    paM

    R. VOMJNICJ zt J. ROUÎRE

    -B.r.gTmX

    -1. JUiri198A

    BiBLIOTHËQUP

    BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES

    B.P. 6009 - 45060 Orléans Cedex - Tél.: (38) 63.80.01

    Service géologique CORSE

    Immeuble Agostini

    Z.l. de Furiani - 20200 BASTÍA

    Tél.: (95) 33 75 67

    84 AGI 075 CSC MARS 1984

  • VALORISATION DES ROCHES ORNEMENTALES DE LA CORSE

    IDENTIFICATION DE CINQ GISEMENTS

    DE ROCHES CRISTALLINES

    84 AGI 075 CSC par mars 1984

    R. V0MIN1CÍ u J. ROUIRE

    RESUME

    A la demande du Conseil régional, le Service géologique corse duB. R. G. M. a entrepris une étude sur la valorisation de quelques gisements deroches ornementales.

    Une exploitation accrue de ces matériaux pourrait apporter unecontribution non négligeable au développement économique de l'île.

    Cinq gisements de roches cristallines ont été sélectionnés à priori,compte-tenu de leur notoriété tant au point de vue minéralogique qu'ornemental,mais il est bien évident que l'exploitation d'autres types de roches pourraitêtre envisagée.

    Une étude rigoureuse a été faite pour cerner au mieux les conditions

    de gisement du gabbn.0 à .amOAxigdÁ^Z dit "Verde di Corsica", du gn.a.yiùtz d' AJÍgajola,du gxayUtz Koagz dz VonXo, du gabbnx) dz Lzv¿z et de la iyznitz dz \Jzfio en vued'une exploitation éventuelle.

    Le contexte géologique, pétrographique et structural a été étudiétout particulièrement. L'analyse morphologique de la fracturation, la coloration,et de l'extension sommaire du gisement, sans oublier une vue d'ensemble descontraintes environnementales, ont permis d'établir des critères de choixdans l'éventualité d'une mise en exploitation. Il s'agit, bien entendu, d'unephase préliminaire qui doit obligatoirement être suivie d'études de préfaisabi¬lité économique et de faisabilité détaillée.

    Les priorités qui se sont dégagées sont les suivantes :- le gA.ayictz d' AZgajoùl et la ^yznitz dz l/eAO présentent des caractéristiques quipermettent d'envisager la phase de prëfaisabilité avec de grandes chances desuccès malgré un contexte environnemental sérieux pour Algajola.

    - le gAú.yi¿tZ n.ougz dz VofitO ainsi que le ga.bbK.0 dz LzvLz méritent des approchesplus détaillées. La variation de la couleur et le site exceptionnel, soumis àdes contraintes environnementales, pour le premier, l'impossibilité, pour lesecond, d'en prévoir l'homogénéité et la fracturation par une simple étude desurface, rendent difficile toute estimation sérieuse ; le "Vzndz (LL CoAÁÁ.ca"dont la beauté est indéniable, peut être retenu. Compte-tenu des caractéristiquesdu gisement, une activité artisanale est d'ores et déjà envisageable. Une exploi¬tation plus industrielle demanderait, en revanche, de lever quelques incertitudessur la fracturation de la roche, son rendement, l'uniformité de sa couleur.

    Ce. fuippont contlznt 50 pagz^ dont S ¡{-¿guAeó,4 planche.^ photogxapkiqazi (¿X 1 tzxLqaz.

  • - 2 -

    SOMMAIRE

    Page

    RESUME 1

    AVAfiT-PROPOS 5

    INTRODUCTION 6

    1. Le VERT D'OREZZA OU " VERDE DI CORSICA " 7

    1.1. SITUATION 7

    1.2. EXPLOITATION 7

    1.3. CONTEXTE GEOLOGIQUE 7

    1.4. PETROGRAPHIE 9

    1.5. MORPHOLOGIE 11

    1.B. FRACTURATION 11

    1.7. EXPLOITABILITE 12

    1.7.1. Première option 12

    1.7.2. Deuxième option 13

    1.7.3. Suggestions 13

    1.8. CONTRAINTES EVENTUELLES 1^

    2. Le GRANITE D'ALGAJOLA 15

    2.1. SITUATION 15

    2.2. EXPLOITATIONS ANCIENNES 15

    2.3. CONTEXTE GEOLOGIQUE - PETROGRAPHIE 17

    2.4. FRACTURATION 18

    2.5. EXPLOITABILITE 19

    2.6. CONTRAINTES EVENTUELLES 19

    3. Le GRANITE " ROUGE " DE PORTO 22

    3.1. SITUATION 22

    3.2. EXPLOITATION 23

  • - 3 -

    3.3. CONTEXTE GEOLOGIQUE 23

    3.4. STRUCTURE GEOLOGIQUE 26

    3.5. PETROGRAPHIE 26

    3.6. MORPHOLOGIE 29

    3.7. FRACTURATION 31

    3.8. COLORATION 31

    3.9. EXPLOITABILITE 32

    3.10. CONTRAINTES EVENTUELLES 32

    4. Le GABBRO DE LEVIE 34

    4.1. SITUATION 34

    4.2. EXPLOITATION 34

    4.3. CONTEXTE GEOLOGIQUE 35

    4.4. PETROGRAPHIE 35

    4.5. FRACTURATION 37

    4.6. EXPLOITABILITE 38

    4.7. CONTRAINTES EVENTUELLES 39

    5. La SYENITE DE VERO 40

    5.1. SITUATION 40

    5.2. EXPLOITATION 40

    5.3. CONTEXTE GEOLOGIQUE 41

    5.4. PETROGRAPHIE ^1

    5.5. STRUCTURE DU GISEMENT ET FRACTURATION ^3

    5.6. EXPLOITABILITE ^3

    5.7. CONTRAINTES EVENTUELLES ^5

    6. CONCLUSIONS ^7

    - LEXIQUE ^9

  • - 4 -

    LISTE DES FIGURES

    Figure 1 . - LE VERT D'OREZZA : CONTEXTE GEOLOGIQUE SCHEMATIQUE

    2. - LE GRANITE D'ALGAJOLA : CONTEXTE GEOLOGIQUE

    3. - LE GRANITE " ROUGE " DE PORTO : CONTEXTE GEOLOGIQUE SCHEMATIQUE

    DU MASSIF DE PORTO

    4. - COUPE SCHEMATIQUE DU MASSIF DE PORTO [hypothz^Z VeMatlnl]

    5. - CARTE SCHEMATIQUE DE LA FRACTURATION DANS LE MASSIF DE PORTU

    6. - LE GABBRO DE LEVIE : CARTE GEOLOGIQUE SCHEMATIQUE DU PLUTON

    DE LEVIE ET COUPE S.W.-N.E. A TRAVERS LA PUNTA PINETU

    7. - LA SYENITE DE VERO : CONTEXTE GEOLOGIQUE

    8. - COUPE SCHEMATIQUE DE L'INTRUSION DE SYENITE DE VERO

  • - 5 -

    AVANT-PROPOS

    Me^tXAz zn vaZzuA. tzÁ fizÁ¿oafLCZ6 da 4oaó-4o£ appcvtalt

    íommz pnlofiLtcúAz dmu, ¿z pKogfummz dz dzvzíoppzmznt zconomíqaz d'anz

    izglon. Czttz constatation ¿zniblz poAticuLLeAzmznt valablz

    poixA Za. ConMz zn Kcuj>on dz ía dúiznÁÁXz zt dz ta. ^ckz6¿z ÁndzntabZz

    dz &i¿Á xochzi,.

    VanÁ ¿z cadAz dz ¿z& activltzi, dz pn.omot¿on zt vaZon^Uation

    dz¿ A.zí>6oan.czí> mlnéAoJizÁ dz la tzfviz, ¿z Szn.\)¿cz gzologiqaz Couz a

    p^opoiz, zn 1982, au Con¿z¿l RzglonaZ, anz ztadz dz cÁnq g¿&zmznt6 dz

    fiochoÁ cAÁJ>taJUÁ,nzí> , 6¿tazz¿ zn Hautz Cofi&z zt zn Cofuz da Sad.

    Cz pfiogn.aMnz d'action a ztz acczptz pan. dztibzACLtion da Comzlí RzglonaJL

    zn datz da 10 izvnleA 1982.

    L' zxploitaXÁan zvzntuzZZz d'an giÁomznt 4appo4e £a pniÁz zn

    comptz dz d¿{,£2Aznt¿ cAÁJtzfiZÁ ZÁ6zntÁ.züí qa'ÁJj, ¿o¿znt gzotogiqazÁ oa

    zconomtqazÁ. En Coaáz, ¿a nÁckzáóz nzlatlvz zn n.ockz& dz dl^^znzntz

    natuA.z CLÍní>¿ qaz dz¡> \}QJ>tig2A> d'anc¿znnz& zxpíoÁjtatÁ.OYií , oAtiiancilzí,

    poat Zja pZapaAt, nz doÁvznt pcu> iaÁAz pzn.dnz dz vue qaz toat pnojzt dz

    vaLonÁJíCution dz Koch2A> oKnoMzntaJLzi, do¿t i'ofvticuZzn. 4uA dLiiiz>iZYU.z¿,

    pha&zi, qaz novu> poavonó Kzgfioapzn. zn tnoÁJ, ztapo dtitÁnctzí, .

    ll ¿'agit, zn z^zt, dan^ anz pha¿,z pnzliniinaÁA.z,

    dz dztznminzn. Iza cÁblzi,, zn dzaxlzmz liza, d'ítadtzn. Izan. pnz^a¿í>ablt¿tí

    tzcknico-zconomtqaz, zn^^n l'ztapz itnaíz dzvna pont&A. ¿an la {^cuj,abUJXz

    dztoÁJUizz, Iz dzvzloppzmznt zt Iz montagz da pnojzt.

    Noiu tÂ.aÂXznonA ¿cl, dz la pnzmiznz ph£U>z.

  • - 6 -

    INTRODUCTION

    Plusieurs études géologiques sur les matériaux "traditionnels"

    en Corse, ont été réalisées au cours des cinq dernières années. Nous avons

    retenu celles relatives à des pierres ornementales susceptibles de donner

    lieu à dss exploitations en quantité significative et pouvant intéresser

    le marché extérieur.

    Cinq cibles ont été dégagées à savoir :

    . pour la Haute Corse,

    - le gabbro à Smaragdite d'DREZZA dit "Verde Di Corsica".

    - le granite d'ALGAJOLA.

    , pour la Corse du Sud,

    - le granite de PORTO ou "Rouge de Porto",

    - le gabbro de LEVIE ou "Noir de Levie".

    - la syenite de VERG.

    Toutes ces roches ont connu des exploitations plus ou moins

    artisanales et sont, pour la plupart, renommées pour leur valeur ornemen¬

    tale.

    Dans le programme proposé, il était donc intéressant, dans

    une première phase, d'effectuer, pour les cinq roches retenues, une

    reconnaissance préliminaire des sites, prenant en compte, dans une appré¬

    ciation globale, l'évaluation de leur potentialité, la densité de la frac¬

    turation à l'affleurement, la morphologie et l'accès ainsi que les con¬

    traintes d'environnement susceptibles de geler tout projet, avant d'entre¬

    prendre les phases successives qu'il y a lieu d'envisager pour chaque

    projet de ce type.

  • - 7 -

    1. - LE VERT D'OREZZA OU " VERDE DI CORSICA "

    1.1. - SITUATION ^

  • FIGURE 1

    CONTEXTE GEOLOGIQUE SCHEMATIQUE

    opklotlteA QO.bbn.o6 à

    ECHELLE 1/25 000

    . * a • ' •

    j; ;>. V ' . ' - V ^ ^ ^ / ' ; f fí^JdOr«^ "\ ^e

    \ 0.07 :&• :•;

    îe-d'Orèzzi

    7 -

    . C A L U R U C C I O 1208

    locca'Calleruccio-'. '• .>'}?%>*

    • ; iff • • v \C o m m u n ^ ^ a ^ . » . . \* \

    ^ y . , .-.^Carpinêto-

    '^"PIETRQ W'ACCIA:

    'lélt. ": - •'y"lP^TA BE CALDANE Te?Pi"'*l TaghUli "*• - ,* - -

    ' Prunotti

  • - 9 -

    Les relations entre tous ces terrains sont complexes et liées à la

    tectonique et au métamorphisme alpin.

    S'il est possible d'observer des gabbros à smaragdite en

    place au sein de serpentines entre le col d'Arcarota et la pointe Caldane

    {c{¡. cantz gzologlqaz CERl/ïONE 1/50 000). aux environs de Carchetto, le

    gisement se présente sous la forme d'un chaos surgissant d'une zone d'ébou-

    lis au sein de Schistes lustrés, sur plusieurs hectares, entre la cote 700

    et 1 050 m. Les limites du gisement, portées sur la ^tguAz n° 1, donnent

    une idée de son importance. On signale, cependant, l'existence d'une bande

    de serpentines qui interrompt le faciès à smaragdite sur environ 60 m à la

    cote 370 m.

    1.4. - PETROGRAPHIE (c^. P-Ùinchz 1 ]

    Le Vert d'DREZZA est plus exactement une euphotide, c'est à

    dire une variété de gabbro récent à plagioclase dont le diallage (pyroxene -

    feldspath calcaro-magnésîen] est remplacé par la smaragdite de couleur vert

    d'herbe (amphiboles - feldspath - silicate magnésien) et le labrador

    (feldspath calcifère] .

    C'est une roche dense (d - 2,95) dont la dureté est comprise

    entre 6 et 6,5, homogène et très difficile à casser. Le fond est gris à

    blanc, brillant et veiné. Sur ce fond contrasté, la couleur "vert herbe"

    ou vert émeraude, de la smaragdite dont les cristaux peuvent dépasser le

    centimètre .

    Le grain de la roche est moyen à gros, de l'ordre du demi-cen¬

    timètre. La roche est parfois litée (notamment vers le haut du gisement)

    et la smaragdite est régulièrement inscrite dans ce litage qui est soit

    fin, de l'ordre de quelques millimètres, soit plus large. Parfois le litage

    n'est absolument pas apparent (vers le bas du gisement, pont de la D. 71)

    et les taches vertes de smaragdite plus ou moins grosses, sont réparties le

    plus souvent sans aucune régularité et de manière, semble-t-il, alléatoire.

    On note aussi, très souvent, de petits cristaux de pyrite, parfois altérés.

  • - 11 -

    1.5. - MORPHOLOGIE

    Le gisement de CARCHETTO est constitué de blocs allant de

    quelques dm-^ a quelques dizaines de m^ , apparemment arrachés des pentes

    du Monte Muffrage et de la Bocea al Querciole. La surface couverte par les

    blocs, dépasse 100 hectares, elle couvre les pentes d'une croupe qui va

    de 1 000 à 600 m d'altitude environ. La forme est celle d'une poire allon¬

    gée et rétrécie vers le bas de l'affleurement (Pont de la D. 71, 650 m).

    Cette croupe est orientée Nord-Est, les blocs s:oa1:très anguleux et on

    n'observe pas de classement, tout au plus peut-on signaler une abondance

    relative de gros blocs vers 900 m mais on en trouve également a 650 m vers

    le pont.

    Il est difficile d'établir, systématiquement, une relation

    entre l'extension du faciès gabbroïque et la morphologie du site.

    L'association gabbro-serpentines résulte, dans de nombreux cas,

    d'une mise en place tectonique. Les affleurements examinés dans le Cap corse

    et qui se présentent sous une forme plus altérée, tendent à faire penser

    que les euphotides a smaragdite ne semblent pas former des massifs mais

    des "amygdales" au sein des massifs d'euphotides ou de serpentines.

    A Carchetto, la présence d'affleurements de serpentines très

    écaillés, ajoutée à la forme du gisement, à la morphologie, au non classe¬

    ment des blocs, laissent penser que la roche est en place ou sub en place.

    La limite nette de la végétation plus verdoyante accentue cette impression.

    Cependant, il existe, dans la partie basse (pont de Rustaggio) . des blocs

    éboulés sur un substratum, apparaissant nettement schisteux.

    1.6. - FRACTURATION

    D'une façon générale, elle apparaît très importante. Le débit

    en petits blocs de quelques dm^ témoigne de l'intensité de la formation

    naturelle et un examen rapide des grandes masses montre un réseau de dia-

    clases et de fissures très important (découpage en lanières très serrées de

    2D à 50 cm). Il est fort probable que cette fréquence dediaclases se retrouve

  • - 12 -

    dans la masse sous-jacente, même si elle peut s'atténuer avec la profondeur.

    C'est la tectonique intense du secteur qui a engendré ces accidents.

    1.7. - EXPLOITABILITE - PERSPECTIVES

    C'est la smaragdite qui fait la beauté de la roche. Du point

    de vue pierre ornementale, on peut retenir les points suivants :

    - la roche est rare (elle se vend comme échantillon minéralo¬

    gique) ,

    - la couleur vert émeraude est exceptionnelle dans les "granites"

    du commerce et, de ce fait, apporterait des possibilités nouvelles en élar¬

    gissant les gammes de nuances et de couleurs de l'architecte et du décora¬

    teur (la couleur verte est appréciée par les musulmans).

    Compte-tenu des caractéristiques géologiques et morphologiques

    du gisement, deux options se présentent :

    1.7.1. - 1znz option

    L'objectif affiché est de créer une petite activité artisanale

    dans le domaine statuaire (cendriers, presse-papiers, pieds de lampes,

    tablettes, etc. ). Cet objectif paraît facilité du fait que l'extraction

    est déjà faite : les blocs sont rapidement mobilisables, la route qui peut

    être empruntée par les poids lourds arrive au "pied du gisement" et pourrait

    être prolongée à peu de frais au sein du chaos.

    La présence d'eau, abondante, permettrait d'installer un atelier

    de sciage assurant le choix des meilleurs blocs et leur coupe grossière.

    Peu de matériel est nécessaire pour ces petites exploitations

    qui s'attaqueront de préférence aux petits blocs (treuil de 15 t, cric

    hydraulique 3DD t, cric forestier 10 t, marteau perforateur, coin éclateur).

    Les ateliers seront équipés de scie à disque diamanté, de diamètre 0,80 à

    2,00 m, polissoir à genouillère, tour, appareil à flexible.

  • - 13 -

    í.7.2. - îzmz option

    On souhaite donner un peu plus d'ampleur au projet en produi¬

    sant des blocs équarris, même de dimensions réduites pour une activité de

    matériaux d'ameublement (tables, plaquettes pour revêtement de grand stan¬

    ding ... ) .

    Dans ce cas, certaines incertitudes doivent être levées.

    En effet, la fracturation de la roche et les diaclases ne permettent pas

    de convertir, actuellement, le rendement en blocs commerciaux.

    L'hétérogénéité de la couleur verte peut aussi être un handicap.

    De même, il faut signaler la présence de petits points oxydés de pyrite qui

    risquent d'être plus gênants que dans la première option.

    1.7.3, - SaggzÂtioni

    Si la première option est immédiatement réalisable, on peut

    proposer, en préalable à la deuxième option, l'ouverture d'un petit chan¬

    tier pilote qui donnera une idée du rendement de matière possible dans ces

    formations .

    Il serait, en effet, intéressant de savoir si on peut produire

    des blocs commerciaux de 1,5 à 5 m-' (il faut signaler toutefois que les

    japonais en ont acheté de 0,5 a 1 m-^). La production de blocs commerciaux

    change, bien entendu, la dimension de l'opération.

    A cet effet, on pense qu'un carrier avec un matériel adéquat

    (marteau perforateur compresseur, coin éclateur, pelle mécanique) doit

    débiter un volume de 30 à 40 m3 en 1 mois.

    Ces blocs produits pourront être testés (sciage et polissage).

    On verra ainsi le comportement des tranches (tendance à se briser suivant

    des fracturations invisibles) .

    Il reste bien entendu que le succès de la 2e option ne contrarie

    aucunement la mise en place d'ateliers artisanaux évoqués plus haut qui

    pourront utiliser les rejets donc valoriser les sous-produits.

  • - 14 -

    Ce chantier pilote sera à ouvrir de préférence dans la partie

    basse du gisement, sur des parcelles communales et, éventuellement, sur

    une plate-forme de travail a préparer vers le pont de la 0. 71 qui éviterait

    des travaux sur la route d'accès existante dès le début de l'opération.

    En tout état de cause, il faudra veiller a la conservation du

    gisement afin qu'il ne soit ni pillé ni exploité de façon anarchique a moin¬

    dre frais. L'utilisation de l'explosif sera exclue.

    Quelque soit l'option retenue, on ne peut qu'insister sur la

    nécessité de réaliser une étude de marché spécifique qui devra préciser les

    quantités et la nature des produits commercialisables avec les fourchettes

    de prix correspondants. En effet, quelle serait la valeur marchande d'un

    produit très cher actuellement (15 F le kg en tant que collection) si

    plusieurs dizaines de tonnes de matériaux étaient proposées sur le marché

    chaque année ?

    1,8, - CONTRAINTES EVENTUELLES

    Le secteur concerné est à vocation agricole. Au point de vue

    environnement, notons une forêt communale de chênes abondante et des châtai¬

    gniers. Il n'existe pas de périmètre particulièrement sensible.

    Signalons, toutefois, le captage A. E. P., en bordure du gisement

    et la conduite d'amenée d'eau qui le traverse.

    Il n'apparaît pas de contraintes majeures environnementales.

    Seul le problème cadastral pourrait poser quelques difficultés. En effet,

    si certaines parcelles sont communales, plusieurs sont privées et indivises.

  • - 15 -

    2. - Le Granite d'ALGAJOLA

    2.1. - SITUATION ic-i' ilgvJiz n" 2)

    . Haute Corse - canton de l'Ile Rousse - commune de Corbara

    (extensions possibles sur la commune de Sant' Antonio et sur le canton de

    Belgodère : communes d'Aregno, de Cateri, d'Avapessa et de Muro).

    . Carte I.G.N. à 1/25 000 : feuille 41-49 (CALVI EST).

    . Carroyage Lambert : X = 536,5 à 537,3 ; Y = 256 à 257

    . Altitude : 1D à 50 m.

    2,2, - EXPLOITATIONS ANCIENNES

    Le gisement de granite le plus facile a observer occupe la

    presque totalité du relief très aplati qui, entre Algajola et Corbara,

    porte les cotes 51 et 53. Il est limité, à l'Ouest, par le ruisseau de

    Teghiella, au Nord par la mer, au Sud et à l'Est par la route nationale

    n° 199. La roche en place, urès peu altérée, affleure fréquemment sous

    la forme de vâstes dalles subhorizontales.

    Les carrières abandonnées se trouvent toutes au Nord de la

    R.N. 199, à l'Est de la station service dite du "Monolithe". On y accède

    facilement par quelques centaines de mètres de mauvaise piste, carrossable

    à la rigueur. Ce sont des excavations décamétriques, profondes de 3 à 4 m

    et dont le fond est quelquefois noyé. La plus connue contient encore une

    colonne monolithe de 17,50 m de long sur 2,50 m de diamètre, extraite vers

    1840 : elle devait servir de fût pour une statue de Napoléon mais, en rai¬

    son de son poids (300 tonnes) ne put jamais être déplacée (c¡$, planchz î] .

  • FIGURE 2,

    .Punta di Va/litone

    Eluvions, colluvions,éboulis

    Granite monzonitiquede Sant'Ambroggio

    Monzonite quartz iqued1 Alga jola %t

    fíonzonites de Monticelloet de Santa Reparata

    Filon

    CONTEXTE GEOLOGIQUE

  • - 17 -

    2.3. - CONTEXTE GEOLOGIQUE ET PETROGRAPHIE '^'(^J^uAe n" 2)

    Les granltoîdes qui forment la presque totalité de la

    Balagne occidentale, se différencient, par rapport à l'ensemble du

    batholite corse, par des intrusions a caractère nettement plus potassique.

    Dans la région de Calvi, du Cap Cavallo, au Sud-Ouest, jusqu'à l'embouchure

    du Regino au Nord-Est, on peut observer une succession de plutons coalescents

    qui s'échelonnent dans le temps et montrent des termes de plus en plus diffé¬

    renciés : syéno-monzonites puis granites monzonitiques et enfin granites

    leucocrates. Ces intrusions se traduisent, sur le terrain, par une série

    de bandes de ces divers granitoldes, plus ou moins parallèles et grossière¬

    ment orientées Nord-Sud.

    Le massif de granodiorite à gros grain qui forme le Cap CAVALLO,

    est recoupé à l'Est par un ensemble de granites monzonitiques leucocrates

    à grain moyen et de syéno-granites à grain fin, également leucocrates et

    bien reconnaissables à leur patine rousse. Cette "zone leucocrate", à relief

    accusé, se poursuit jusqu'aux abords de Calvi. Au-delà de la ville, vers

    l'Est, le socle cristallin est masqué sur plusieurs kilomètres, par les

    alluvions de la Ficarella et du Fiume Secco.

    Lorsqu'il réapparaît, au Sud-Ouest de Lumio, c'est sous la forme

    du granite monzonitique de ST AMBROGGIO (bien visible à la Tour Caldane) ;

    cette roche est beaucoup plus sombre que celle de Calvi : plus riche en

    biotite (et en sphène), elle est caractérisée surtout par les macrocristaux

    de microcline et par de nombreuses enclaves basiques microgrenues. Au-delà

    de St Ambroggio, la roche, tout en restant d'un faciès très voisin, se charge

    d'un peu d'amphibole.

    C'est environ à 1 km à l'Est d'ALGAJOLA qu'apparaît la

    monzonite quartzique qui nous occupe. Cette roche conserve un "air de famille

    avec le granite de St Ambroggio, mais quatre caractères minéralogiques la

    différencient très nettement (c¡J. pùxnckz 2) :

    - les macroeristaux de feldspath potassique sont encore plus

    abondants et dotés d'une belle coloration rose clair à mauve clair ;

    - les ferro-magnésiens sont également beaucoup plus abondants :

    (I) poan Izi, tznmzi, tzchniqaej,, i,z nzpontzn axi Izxiqaz zn annzxz.

  • - 18 -

    ils comprennent la biotite, des amphiboles et des pyroxenes et ils sont

    groupés autour des macrocristaux de microcline ;

    - le sphène est particulièrement développé : il se présente en

    cristaux automorphes pouvant atteindre 10 mm de longueur j

    - enfin, le quartz est très rare.

    Cette intrusion forme une lame, large de 1 à 2 km, qui affleure

    sur la côte jusqu'à la Marine de Davia. D'orientation méridienne, on peut

    la suivre, vers le Sud, sur une dizaine de kilomètres à vol d'oiseau, jus¬

    qu'à Zilia, en passant par Aregno et Cateri.

    A l'Est, la monzonite d'ALGAJOLA recoupe une intrusion antérieure

    constituée par les monzonites quartzlques et les monzogranites de MONTICELLO.

    Au contact de ce dernier, la monzonite d'ALGAJOLA montre un faciès de bor¬

    dure, large d'une cinquantaine de mètres et marqué par une diminution de la

    taille des cristaux de feldspaths potassiques.

    Les granitoldes de MONTICELLO qui s'étendent jusqu'à Lozari, ont

    un caractère particulièrement hétérogène : ils présentent d'incessantes

    variations de faciès et renferment non seulement diverses enclaves basiques

    ou leucocrates mais aussi des stocks ou lames de syenite quartzique, de

    granite leucocrate fin (Isola rossa), de monzodiorite et même des bandes ou

    enclaves de roches métamorphiques et, notamment, des granites d'anatexie.

    2.4. - FRACTURATION

    La monzonite d'ALGAJOLA est une roche extrêmement massive : le

    fait d'avoir pu y tailler une colonne de 17,50 m, l'atteste de façon écla¬

    tante.

    Les affleurements montrent, cependant, une certaine fracturation

    d'ordre vertical ; les mesures ont fait apparaître deux directions princi¬

    pales : une direction subméridienne variant de N.340° à N.5° et une direction

    transverse, variant de N.70° à N.90°. Il faut y ajouter une direction secon¬

    daire qui oscille autour de N.130°.

    La densité moyenne de fracturation est généralement de l'ordre

    d'une diaclase tous les 3 m d'affleurements. La plupart des panneaux

  • - 19 -

    horizontaux délimités par des fissures, ont une superficie de 10 à 30 m^

    et souvent davantage.

    2.5. - EXPLOITABILITE

    La zone située au Nord de la R.N. 199, couvre une superficie

    de l'ordre de 1 km^. Même en ne considérant que la partie de ce gisement

    située au-dessus de la cote + 10, le volume de monzonite serait de l'ordre

    de 40 X 1 .000.000 soit environ 13 millions de mètres cubes dont plus de3

    la moitié sont certainement, directement exploitables.

    Par contre, une incertitude importante demeure : c'est celle de

    la qualité ornementale réelle de la roche. Sur ce sujet, essentiellement

    subjectif, les avis peuvent être très partagés. Il n'est pas contestable

    que cette roche présente un caractère esthétique certain mais il n'est pas

    évident que la clientèle ressentirait ce caractère au point d'en faire un

    produit commercialisable. Pour aboutir à une conclusion mieux fondée, il

    serait souhaitable d'effectuer une prospection commerciale avec présentation

    du produit fini.

    2.6. - CONTRAINTES EVENTUELLES

    Au point de vue réglementation, il s'agit d'un site inscrit, donc

    soumis aux contraintes qui découlent de cette dénomination. Bien qu'un docu¬

    ment du ministère de l'Environnement classe la zone à un niveau d' intérêt

    limité, il existe, par ailleurs, une carte communale non approuvée qui fait

    apparaître, au niveau du gisement et alentour, différentes zones classées

    en "zonz littonaZz à pnogzgzn, zonz vaZon^Uablz, zonz agnÁcolz" .

    Enfin, d'après les services de l'Equipement, un plan d'occupation

    des sols est prévu très prochainement. Nous insisterons sur le fait qu'un

    tel document devra prendre en compte l'existence du gisement dont l'exploita¬

    tion pourrait participer au développement de cette région. Les textes régle¬

    mentaires de contraintes présents et à venir, ainsi que la proximité de la sta¬

    tion touristique d 'Algajola, ne devraient pas constituer un obstacle irré¬

    médiable à une mise en exploitation. Nous pensons, néanmoins, que l'environ¬

    nement existant obligera l'éventuel exploitant à prendre des précautions

  • - 20 -

    élémentaires. L'allure du site, en coupole aplatie, permettrait que les tra¬

    vaux soient effectués discrètement, par gradins de quelques mètres, à l'abri

    de rideaux de végétation. En outre, il convient de considérer qu'en fin

    d'exploitation les surfaces aplanies pourraient être restituées à l'urbani¬

    sation.

    Ce gisement possède, de plus, un avantage important : c'est celui

    d'être traversé par une voie ferrée (ligne de Calvi à Ponte Leccia], ce qui

    a pour effet de résoudre à l'avance, le problème du transport.

  • P2

  • - 22 -

    3. - Le Granite " rouge " de PORTO

    3.1. - SITUATION {c{¡. {¡Iganz n" 3)

    . Corse du Sud :

    canton de Piaña : communes de Piana et d'Ota,

    canton d'Evisa : communes de Serriera et de Marignana.

    . Cartes I.G.N. à 1/25 000 : feuilles 40-51 (CARGESE) ; 41-51

    (VICO OUEST).

    . Carroyage Lambert : X = 512 à 531 j Y = 211 à 221

    . Altitude : de 0 à 1 294 m.

    Le massif de granite "rouge" de PORTO occupe une superficie

    d'environ 80 km^. De l'Est à l'Ouest, sa dimension maximale atteint 14 km

    et, du Nord au Sud, elle dépasse 8 km. En se référant à la R.N. 199, qui le

    traverse sur sa bordure occidentale, la limite sud du massif passe à moins

    de 1 500 m à l'Est de Piana tandis que sa limite nord est à 3 km environ

    au-delà de la sortie de Porto vers Calvi. Ce groupe montagneux est constitué

    par deux unités à relief très accidenté, séparées par la vallée de Porto.

    Les deux chaînons s'élèvent depuis les rivages du golfe jusqu'à 1 294 m au

    Capo d'Orto pour l'unité méridionale et à 1 282 m au Capo a la Vetta, pour

    l'unité septentrionale.

    On peut ajouter, au complexe de Porto proprement dit, le massif,

    de forme vaguement elliptique, qui s'étend sur plus de 5 km du Nord au Sud,

    depuis le Monte San Ghiabicu (1 hm Ouest de Piana) jusqu'à la Punta

    d'Ombriccia et qui culmine à 727 m au Monte Raù. De l'Est à l'Ouest, sa lar¬

    geur ne dépasse pas 2 km.

  • - 23 -

    3.2. - EXPLOITATION

    Il ne semble pas exister actuellement de carrière en activité.

    Le long de la route R.N. 199, à l'Ouest de Porto, en direction de Calvi,

    on voit plusieurs carrières abandonnées.

    Les trois premières, de dimensions réduites, et distantes entre

    elles de moins de 100 m, se trouvent à la sortie même de l'agglomération.

    Le volume excavé est de quelques dizaines de mètres cubes.

    La quatrième est située au Nord de la Marine de Porto. Son front

    de taille mesure environ 70 m et l'avancement n'a pas dépassé une dizaine

    de mètres à partir de la route.

    La cinquième, qui est la plus importante, est située dans le

    virage coté 143, près d'Aghia Campana, au-dessus de Bussaghia. Le front de

    taille est d'environ 50 m et l'avancement a dépassé 20 m. Cette carrière a

    été le siège d'un essai d'exploitation au moyen d'une foreuse à gaz .

    En outre, de nombreuses constructions, à Porto et aux environs,

    ont été réalisées soit grâce à l'implantation sporadique de micro-carrières

    dans le voisinage immédiat, soit même par la taille de gros blocs se trou¬

    vant sur place.

    3.3. - CONTEXTE GEOLOGIQUE [c^. ilguAZ n" 3)

    Le " pluton " de PORTO, d'âge permien, est nettement intrusif,

    au Sud et au Sud-Est, dans les divers granites calco-alcalins carbonifères

    (monzogranites, granodiorites, granite porphyroîde à sphène). A l'Est, il

    est recoupé par les granites hyperalcalins, également permiens, mais plus

    tardifs, de la région d'Evisa. Au Nord, il est limité par un accident tecto¬

    nique sub-rectiligne (d' Aghia-Campana à la Bocea a U Verghiolu) : celui-ci

    le met en contact, successivement, avec le socle granitique calco-alcalin,

    puis avec un panneau de terrains métamorphiques et, enfin, avec des tufs

    ou coulées andésitiques qui font partie du complexe volcanique du Cintu.*

    La combustión da koAoiiznz dan6 l' oxygznz {¡oannùt an jzt dz gaz à pludz 3 000" zt a anz v-U:zi,&z dz 1 500 m/izc, qui lai pznmzt dz dzcoapoAla nockz commz à V QXApon;tz-plzcz.

  • - 24 - FIGURE 3,

    CARTE GEOLOGIQUE SCHEMATIQUE DU MASSIF DE PORTO

    L E G E N D E

    Magmatisme permien

    Terrains volcaniques

    Granite alcalin d'Evisa

    Granite "rouge" de Porto

    Granite "blanc" de Porto

    Gabbro d'Ota

    Magmatisme carbonifère

    Granites calco-aJcâlins divers

    Socle anté-granite

    Terrains métantorphiques

  • ^ ^ ^ « ^ a O T P E

  • - 26 -

    3.4. - STRUCTURE GEOLOGIQUE [c^. ilgvJiZ n" 4]

    Le complexe de Porto peut être divisé en deux ensembles princi¬

    paux :

    - au Nord et au Sud, une sorte d'enveloppe constituée par deux

    bandes allongées de granite alcalin "rouge",

    - au centre, un coeur formé par une association de gabbros et de

    granite "blanc" [\}oin. coAtz) .

    L'interprétation structurale est controversée. Pour les uns

    (en particulier pour J.P. QUIN, thèse, 1969), les intrusions de granite

    "rouge" se sont faites grâce à un système de failles verticales et parallèles

    donnant lieu à deux énormes lames rectilignes et d'orientation voisine mais

    distinctes.

    Pour les autres (notamment pour P. VELLUTINI, thèse, 1977),

    il s'agit d'un complexe annulaire comprenant, au centre, axée sur la vallée

    de Porto, une coupole réalisée par l'intrusion simultanée de deux magmas

    différents (l'un basique donnant le gabbro, l'autre acide donnant le granite

    "blanc"). Ultérieurement une deuxième coupole, formée exclusivement de

    granite "rouge" s'est mise en place dans un décollement situé au toit de la

    première. Au stade actuel de l'érosion, une grande partie du granite "rouge"

    a été enlevé, laissant apparaître, au-dessous et en position axiale, le

    gabbro et le granite "blanc".

    3.5. - PETROGRAPHIE (diJ. planche 3, A,B)

    a) - Le granite "rouge" est une roche très compacte et extrême¬

    ment dure. Sa texture est assez fine et isogranulaire, avec une taille

    moyenne de grains de 1 à 4 mm. On distingue aisément le quartz gris-clair

    en sections arrondies, le feldspath potassique rubéfié et très abondant,

    le plagioclase blanchâtre moins fréquent ; les minéraux colorés ne sont

    représentés que par des amas ehlorlteux. On observe de fréquentes miaroles,

    sortes de petites géodes à cristaux de quartz, d'orthose et de fluorine vio¬

    lette. On observe également un faciès à grain fin, soit en filons, soit en

    "couloirs" à bordures plus ou moins diffuses.

  • J Formations encaissantes

    ".".'J Granite "rouge" de Porto

    Granite "blanc" de PortoH- + f

    Gabbro d'Ota

    Capu d'Orto

    Capu alia Vetta

    NORDjm X X X X ^

    y^ X X X X x\y^x X X X X X V

    ytr % X X X X X M \

    /xxxxxxxxxy^ KXKXXMXXX

    % * xxxxxxxxxxx

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    XXXXXXXXXXX kmJKXMXXKXKXXXxJXXXXXXXXXXX xxlLXKXXXXXXXXKXIkxXKXXXXXXXXxf

    IxmxxkxxhxmkJXX XX M XK ""f"!

    IxXXKXXXXXKxi,

    IxxxxxxxxxxxliIxX XX XX XX> Kxf^

    + +

    ++1/I- + + I/+- + +/+ + + + ;'-l- + + -h

    Vallée

    de Porto

    + + + -

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    .'-l-H=M- + + + -+ + + + +>-.^ +

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    X R X M R

    R R K R R R

    R X X K X X

    SUD

    COUPE SCHEMATIQUE DU MASSIF DE PORTO

    (Hypothèse Vellutini) 2 km

    o

    pa

  • - 28 -

    L'examen microscopique montre que les sections du quartz sont

    généralement automorphes. Le feldspath potassique, automorphe ou xénomorphe

    est très perthitique : la phase sodique (39 à 45 %) est presque aussi abon¬

    dante que la phase potassique (55 à 62 %) . Le plagioclase, toujours auto¬

    morphe, est à limite albite-oligoclase (5 à 7 % d'anorthite) . La biotite,

    en agglomérats de petites sections, est rarement intacte, presque toujours

    altérée en ehlorite. Les minéraux accessoires sont la magnetite, le zircon,

    la fluorine et la cassitérite.

    Les analyses modales donnent les teneurs suivantes :

    quartz : 30 à 40 % de la roche

    feldspath potassique perthitique : 3D à 45 %

    plagioclase : 15 à 25 %

    fa) - Le granite "blanc" est, en réalité, gris clair à la cassure

    et jaunit à l'altération. Les felspaths potassiques et les quartz peuvent

    atteindre un diamètre de 6 mm. Les autres minéraux ne dépassent guère 1 mm.

    Le quartz est subautomorphe. Le microcline perthitique peut être

    automorphe ou xénomorphe. Le plagioclase est beaucoup plus abondant que dans

    le granite "rouge" : c'est de l'oligoclase acide (5 à 12 % d'anorthite).

    Les minéraux colorés sont essentiellement le lépidomélane , l'hasting-

    site'^' et l'allanite'^' .

    Compositions modales :

    . quartz : 28 à 40 %

    microcline perthitique : 30 à 40 %

    plagioclase : 25 à 30 %

    hastingsite : 4 à 5 %

    c) - Le gabbro (dit d'Ota) est une roche très sombre à texture

    très variable, allant de finement grenue à doléritique.

    Le plagioclase est en cristaux zones ou en lattes : son indice

    d'anorthite atteint 60 %. L'amphibole est du pyroxene ouralitisé :

    ( 1 ) vanletz dz mica noln

    (2) voAA-Ztz d'amphlbolz(3) va/LÍztz d'zpHotz

  • - 29 -

    hornblende brune ou verte. Dans certains échantillons, le pyroxene n'est

    pas déstabilisé. Les minéraux accessoires sont abondants : apatite, sphène,

    magnetite, pyrite et quartz.

    Compositions modales :

    . plagioclase : 50 a 60 %

    . amphibole : 30 à 40 %

    . minéraux accessoires : 10 %

    dont quartz : 1 %

    3.6. - MORPHOLOGIE

    Comme la plupart des granites alcalins ou hyperalcalins, le

    granite "rouge" se caractérise bien sur le terrain par son relief très

    accentué et pas ses affleurements dénudés, sans formations superficielles,

    donc sans couverture pédologique et sans développement important de végé¬

    tation.

    Leur morphologie, nette et vigoureuse, où dominent les éléments

    verticaux, falaises, sommets escarpés et lignes de crêtes, contraste forte¬

    ment avec celle des granodiorites et des monzogranites encaissants. Ces

    derniers accusent une vulnérabilité beaucoup plus grande aux processus?

    d'arénisation, d'où résulte un relief beaucoup plus mou, aux formes beau¬

    coup plus arrondies ou même aplanies.

    C'est à ces circonstances que l'on doit les sites prestigieux

    des Calanches, traversées par la R.N. 199 à l'Est de Piana, des falaises de

    l'Aghia Campana et, plus généralement, du cadre grandiose de la vallée de

    Porto.

    3.7. - FRACTURATION (c^. ilguAZ n" 5)

    A l'échelle du massif, le granite "rouge" est littéralement haché

    de cassures, failles ou diaclases, parallèles ou perpendiculaires à l'orien¬

    tation générale des lames intruslves. Comme les failles bordières, ces

    cassures sont souvent verticales ou subverticales. Leur direction est

  • 5 km

    MER MEPITERRAWEE

    PORTO

    Flcojola

    Calonche

    PIANA

    Capo d'Orto

    Mr Rao

    Capo d Ota

    OTA

    Capo al

    Monte

    CARTE SCHEMATIQUE DE LA FRACTURATION DANS LE MASSIF DE PORTU

    (d'après J.P. QUIN)M

    O

    O

  • - 31 -

    généralement rectiligne mais on observe aussi des tracés courbes ou

    f lexueux.

    Dans la lame sud, les directions principales sont N.20°, N.70°,

    N.120° et N.350°. Dans la lame nord, ces directions sont partiellement

    différentes : N.20°, N.70° et N.IOO".

    A l'échelle de l'affleurement, la densité de fracturation appa¬

    raît beaucoup moins grande. Elle est de l'ordre, en moyenne, de 1 diaclase

    par mètre : les panneaux massifs de plusieurs mètres sont fréquents. Les

    directions observées diffèrent selon le point d'observation. Dans la lame

    nord, une carrière au Nord de la Marine de Porto montre trois directions

    principales, toutes verticales : N.45°, N.85° et N.290°. 800 m plus loin,

    au Nord, dans une deuxième carrière, les directions principales des diacla¬

    ses verticales sont N.130° et N.350°, auxquelles s'ajoutent des fissures

    obliques N.70° et N.350° avec des pendages de 30 à 45°.

    3.8. - COLORATION (cjJ. planche 3, A,B)

    A l'affleurement, la teinte de la roche patinée varie de jau¬

    nâtre à rougeâtre. A la cassure, la roche affleurante montre des teintes

    beaucoup plus vives, mais très variées : rouge vif. vermillon, rouge orangé,

    jaune doré, etc. Ces variations de couleur sont rapides et l'on voit mal,

    à priori, comment faire à ce sujet une prévision valable.

    L'observation des anciennes exploitations montre toutefois que

    les colorations les plus vives se situent dans les zones les plus rappro¬

    chées de la surface, ce qui est conforme à l'hypothèse toute naturelle d'une

    rubéfaction liée à une pré-altération superficielle. Les carrières visitées

    sont toutes très peu profondes : il est tout à fait vraisemblable que les

    exploitants les ont rapidement abandonnées, après avoir constaté que la

    coloration de la roche s'estompait au fur et à mesure de l'avancement.

    Le front de taille de la carrière de l'Aghia Campana n'est guère éloigné

    de plus de 20 m de l'ancienne surface . A cette distance, la roche arbore

    une teinte régulière rose très pâle, qui doit se rapprocher de la teinte

    réelle de ce granite en profondeur.

    Seuls des forages, d'axe perpendiculaire à la ligne de pente

  • - 32 -

    et profonds de plusieurs décamètres, seraient de nature à apporter des

    réponses plus précises là-dessus.

    3.9. - EXPLOITABILITE

    L'instabilité de la coloration et l'impossibilité, sauf forages

    à maille serrée, de prévoir les variations au-delà de quelques mètres,

    voire de quelques décimètres, ne semblent pouvoir permettre d'envisager que

    des exploitations extensives. En l'état actuel des connaissances, il ne

    serait possible d'obtenir des tonnages relativement importants qu'en entail¬

    lant de vastes surfaces sur une tranche de faible épaisseur.

    3.10 - CONTRAINTES EVENTUELLES

    Classés à un niveau d'intérêt exceptionnel, l'indispensable

    protection des sites de Piana et Porto induit des contraintes environnemen¬

    tales particulières. C'est un obstacle important pour un certain nombre

    de sites potentiels.

    L'ouverture de carrières, directement le long de la R.N. 199,

    comme c'était le cas il y a quelques années, est aujourd'hui, proprement

    impensable. En revanche, il ne parait pas impossible de trouver dans les

    ravins de 1' "envers" des massifs, des zones pratiquement invisibles.

  • í»3

    B

    C

  • - 34 -

    ^. - Le Gabbro de LEVIE

    4.1. - SITUATION [c^. ilguAZ Kl" 6]

    . Corse du Sud - canton et commune de LEVIE.

    . Carte I.G.N. à 1/25 000 : feuille 42-54 (PORTO VECCHIO Ouest).

    . Carroyage Lambert : X = 564,8 à 566,7 ; Y = 155,5 à 158

    . Altitude : 390 à 807 m.

    L'essentiel du gisement de gabbro de LEVIE est constitué par

    un relief trapu culminant à la Punta Pinetu (cote 806), 1 5DQ m à l'Est

    de l'Eglise de Lévie. Il mesure environ 2 500 m du Nord au Sud et 1 200 m,

    au maximum, de l'Est à l'Ouest. De forme grossièrement quadrangulaire, il

    couvre une superficie de l'ordre de 2,5 km^.

    Le massif de gabbro se manifeste dès la sortie est de la ville,

    en direction de Zonza, et il déborde largement au Nord de la D. 268.

    A l'Ouest et au Sud, il est limité en gros par la D. 59. Vers l'Est, il

    s'étend jusqu'à l'hippodrome de Levie.

    Le port de Propriano est à 30 km, par la D. 268 et la R.N. 196.

    4.2. - EXPLOITATION

    Le gabbro de LEVIE a été exploité sporadiquement en divers

    points du massif et à plusieurs époques, mais une seule véritable carrière

    a été implantée : elle se trouve à 400 m au Sud-Sud/Ouest du carrefour de

  • - 35 -

    la.D. 268 avec la D. 66. Une assez bonne piste mène à une vaste excavation

    dans laquelle subsistent plusieurs gros blocs d'une roche noire miroitante

    et très massive.

    4.3. - CONTEXTE GEOLOGIQUE

    L'encaissant du gabbro est constitué principalement par un

    monzogranite à grain moyen qui a une grande extension dans le secteur du

    Fiumicicoli et de l'Ortolo . Les structures fluidales de ce monzogranite

    sont tranchées en discordance par celles du gabbro. A l'Est et au Sud, le

    contact gabbro-monzogranite est subvertical et nettement tranché. Par con¬

    tre, toute la bordure ouest du pluton est enveloppée par un feuillet de(2)

    monzogranite à grain fin de puissance hectométrique à décamétrique.

    4.4. - PETROGRAPHIE (CjJ. planchz 3, C]

    L'ensemble des matériaux gabbroîques qui constituent le pluton

    de Lévie, se caractérisent sur le terrain, au premier abord, par une teinte

    sombre (grise à noire), due à l'abondance des minéraux ferro-magnésiens.

    Toutefois, les divers agents d'altération superficielle leur confèrent sou¬

    vent une patine blanchâtre. Quant aux sols qui résultent de leur destruc¬

    tion, ils sont, au contraire, toujours très foncés : noirâtres à brunâtres.

    La granulométrie et la texture de ces roches sont assez variées.

    On distingue assez facilement trois types principaux : un type poéeilitique,

    un type à grain fin et un type pegmatique.

    Le type poéeilitique est souvent un gabbro à olivine, représenté

    surtout au sommet de la Punta Pinetu et aussi de part et d'autre de la

    Le monzognanÂXz à gnaln moyzn dz czttz n.zglon z&t anz nockz clouinz, àielAspathÁ potci!>¿lqaz6 no&zd dz 1 à 2 cm, à plaglocZa^zi blanca dz 5 tmzt à llneÁ moachzi dz blotltz ; lz quanXz zit zn ama& xznomon.phz¡> dztaltiz czntùnztnlqaz.

    to]Lz monzognanitz à gnaJji ^In zi,t zgalznznt dz tzintz clalnz zt la pùipantdzi> cAl&tcuix ¿ont d'anz dimzniilon ln{¡éAlzanz oa zgalz à 1 miîi. Contnalnz-mznt aa monzognmUtz à gnaln moyzn qai {¡onmz des ma¿&l{i¿ tn.z6 ztzndwi,,lz monzognanitz à gnaln f¡ln n'appanalt qa' zn {¡zutltet allongé, et étno-it -.on zn nzùioavz an dzaxlzmz zxemplz dani> la néglon dz Fozza.no.

  • FIGURE 6,

    ' Casteflu dïÇ

    CARTE GEOLOGIQUE SCHEMATIQUE DU PLUTON GABBROIQUE DE LEVIE

    ET COUPE S.W.-N.E. A TRAVERS LA PUNTA PINETU

    Granodiorites etMonzogranites

    Granite àgrain fin Gabbro

    Filonacide

    Echelle: 1/25.000

  • - 37 -

    route de Lévie à San Gavino di Carbini. Il se distingue nettement des

    autres types par l'abondance des cristaux poecilitiques qui, à la sur¬

    face de la roche plus ou moins altérée, forment des protubérances globu¬

    laires ( "yeux" ) , pouvant atteindre 5 cm de diamètre et souvent presque

    coalescentes.

    Cette roche est composée essentiellement d'amphibole (souvent

    hornblende), nettement xénomorphe, provenant de l'ouralitisation du pyro¬

    xene et qui, se développant en larges cristaux poecilitiques, forme le fond

    de la roche. On observe, toutefois, des cristaux d' orthopyroxène et, plus

    rarement, de clinopyroxène. Le plagioclase est abondant, en cristaux auto¬

    morphes millimétriques : il est souvent inclus dans les "yeux" d'amphibole.

    Enfin, l'olivine (forstérite 70) se présente en cristaux millimétriques,

    également automorphes.

    Le type à grain fin qui occupe le Sud du massif de Lévie, est

    sans olivine et sans clinopyroxène. L'amphibole (pyroxene ouralitisée) est

    toujours abondante et 1 'orthopyroxène (hypersthène) assez fréquent, en

    cristaux millimétriques subautomorphes. Quant aux plagioclases, zones ou

    non, ils sont abondants et la taille de leurs cristaux varie de 0,1 à 3 mm.

    L'indice d'anorthite est compris entre 40 et 60 dans le cortex et entre 85

    et 90 dans le coeur. La biotite est peu développée et le quartz très rare.

    Le type pegmatitique est représenté en plusieurs points à la

    périphérie du pluton. Il affleure notamment, fournissant des échantillons

    spectaculaires, sur la route de Carbini, dans un virage récemment rectifié,

    à mi-chemin entre la station d'épuration de Lévie et la cote 553. La roche

    est constituée par un fond de plagioclase blanc dans lequel sont entremêlés

    des cristaux allongés d'amphiboles sombres dont la taille varie de quelques

    millimètres à 10 cm.

    4.5. - FRACTURATION

    On observe deux directions principales de fractures verticales

    ou subverticales : N. 20° et N. 60° . Il convient d'y ajouter la principale

    (?) Un cntital pozcÂZitiqaz z&t an gnand cnlàtal [planlczntimétntqaz] dzczntaini, mlnénaax contenant dz nombreux petlti, cnlótaax d'an mlnénaldliiénzYvt.

  • - 38 -

    direction du cortège filonien qui, dans ce secteur, est N. 120°. On

    note également une fracturation subhorizontale qui se traduit par une

    sorte de litage de la roche, souligné par le jeu de l'altération.

    A l'affleurement, et à proximité de la surface, la masse

    rocheuse montre une densité importante de fracturation. La plupart des pan¬

    neaux de roehe, délimités par des fissures visibles, ne dépassent guère

    une largeur de 0,50 m. Souvent même, on dénombre plus de 10 cassures au

    mètre. Cependant, on observe que cette densité de fracturation diminue

    considérablement en profondeur, dans des zones restées relativement à

    l'abri des phénomènes d'altération et de détente, par exemple en carrière

    ou dans des tranchées de route suffisamment profondes. En particulier, dans

    la carrière abandonnée près de l'hippodrome, de nombreux blocs massifs de

    plusieurs mètres cubes sont visibles.

    4.6. - EXPLOITABILITE

    Le gabbro pegmatitique ne présentant aucune régularité d'aspect

    ne peut être considéré comme une roche ornementale : c'est plutôt une curio¬

    sité minéralogique (et à ce titre, d'ailleurs, peut être commercialisable).

    Le gabbro à grain fin, de teinte grise uniforme, est une roche

    terne qui ne paraît avoir aucun caractère esthétique.

    Par contre, le type poéeilitique, par sa large eristallisation

    donnant des tons noirs chatoyants, constitue, par excellence, une roche

    ornementale à vocation funéraire.

    Il est inutile de se livrer à un calcul des volumes exploitables

    le gabbro noir affleure sur plus d'1 km^ depuis la D. 268 jusqu'à la cote

    806 (Punta Pinetu). En attaquant une exploitation en rive sud du ravin

    parallèle à la D. 268 et en progressant vers le Sud-Est, on aurait un mas¬

    sif de 200 m de hauteur à entailler. Les réserves se chiffrent donc par

    dizaines de millions de mètres cubes, même en supposant qu'une très grande

    partie du volume de la Punta Pinetu ne soit pas exploitable pour diverses

    raisons et, notamment, par suite d'une fracturation trop intense.

  • - 39 -

    Bien entendu, avant toute implantation de carrière, il sera

    indispensable d'effectuer, à la limite nord du gisement, une campagne de

    sondages carrottés, destinés à déterminer, avec précision et sûreté, la

    meilleure zone à attaquer aussi bien au point de la fracturation qu'en

    ce qui concerne l'esthétique de la roche.

    4.7. - CONTRAINTES EVENTUELLES

    La région de Lévie, présentant un intérêt du point de vue

    archéologique, tout projet d'exploitation devra faire l'objet d'une enquête

    auprès des services intéressés.

    Néanmoins, nous pensons qu'un projet de mise en valeur de roches

    ornementales, ne saurait présenter des contraintes majeures. Il n'existe

    pas dans la région, actuellement, de plan d'occupation des sols ni de car¬

    te communale.

    L'impact d'une exploitation éventuelle peut être traité dans

    le cadre de l'étude environnementale réglementaire préalable à toute ouver¬

    ture de carrière.

  • - 40 -

    5. - La Syenite de VERO

    5.1. - SITUATION [c^. ilguAz n" 7)

    , Corse du Sud - canton de Bocognano - commune de Vero.

    . Carte I.G.N. à 1/25 000 : feuille 41-52 (SARROLA CARCDPINO Est)

    . Carroyage Lambert : X = 544,750 ; Y = 195,725

    . Altitude : 630 m

    Vero est à 27 km d'Ajaccio, par la R.N. 193 et par la D. 4.

    Le gisement est constitué par le rocher U Castellu (cote 633) et ses abords.

    Il est situé à 800 m à vol d'oiseau à l'Ouest-Nord/Duest de l'église de

    Vero. On y accède par la 0.4, 3 km environ au-delà de Vero, en direction

    de la Bocea di Tartavellu : à la cote 657 (soit 500 m à l'Ouest du lieu dit

    Pian-di-Vero) , un chemin forestier se dirige vers l'Ouest j 80 m après

    l'embranchement, un chemin d'exploitation, actuellement dégradé, part vers

    le Sud et amène, en 500 m, au rocher U Castellu.

    Le site étudié se trouve sur le versant sud d'une haute crête

    portant la Punta Sant Eliseo (1 271 m) et séparant la vallée de la Gravona

    de celle du Cruzini (affluent de gauche du Liamone) .

    5.2. - EXPLOITATION

    Une tentative d'exploitation a eu lieu récemment : elle s'est

    bornée à entailler de quelques mètres la partie sommitale du rocher

    U Castellu.

  • - 41 -

    5.3. - CONTEXTE GEOLOGIQUE (c{t. ilgunz n" 7)

    La majeure partie de la zone haute du massif de Sant Eliseo

    est occupée par une large intrusion de granite d'âge permien, à ehimisme

    nettement alcalin. Le socle encaissant est une granodiorite porphyroîde

    d'âge carbonifère, qui occupe les pentes inférieures du massif et s'étend

    largement vers l'Est, en rive gauche de la Gravona. Le granite alcalin tar¬

    dif a émis, à travers cet encaissant, en direction du Nord-Est, plusieurs

    apophyses, étroites et allongées que les multiples lacets de la montée vers

    la Bocea di Tartavellu recoupent à plusieurs reprises.

    Sur le terrain, on distingue facilement ces deux granites par

    leur couleur : le granite alcalin, a éléments noirs (ferro-magnésiens)

    rares, montre une patine jaunâtre à rougeâtre alors que les éléments noirs

    sont abondants dans la granodiorite et que les produits d'altération de

    cette dernière sont souvent blanchâtres.

    La syenite constitue un petit massif (500 m sur 80 m environ),

    axé sur une fracture tardive de direction N. 85° . Elle est entièrement

    encaissée dans la granodiorite. Toutefois, à faible distance au Nord, on

    observe le contact avec le granite alcalin.

    5.4. - PETROGRAPHIE {c{¡. planchz 4, B)

    Cette roche, isogranulaire, à grain moyen (2 à 5 mm) est bien

    caractérisée par la rareté du quartz, l'abondance des feldspaths potassiques

    responsables de sa coloration ainsi que par une assez forte teneur en miné¬

    raux ferro-magnésiens transformés, secondairement, en épidote et en ehlorite.

    Sa teinte rouge pourpre vif lui confère un cachet particulier

    que l'on ne retrouve dans aucune autre roche corse. Elle se différencie

    sans ambiguïté des granites alcalins voisins qui sont beaucoup plus ternes.

    Cette coloration paraît très constante dans la partie centrale

    du gisement mais elle s'atténue considérablement à proximité immédiate

    des bordures.

  • FIGURE 7,

    • \ "Ti J M " Bocea Ruja j_

    Ptmn-diTanelK

    LE CONTEXTE GEOLOGIQUE DE LA SYENITE DE VERO

    Granodiorite Granite alcalin Syenite rouge

    Echelle: 1/25.000

  • - 43 -

    5.5. - STRUCTURE DU GISEMENT ET FRACTURATION

    L'intrusion est limitée, au Nord, par une faille orientée N. 80°

    à N. 85°, soulignée par un filon de quartz (10 à 20 cm) qui la sépare de

    la granodiorite. C'est un appareil vertical, ou subvertical, qui s'enfonce

    probablement assez loin dans le socle.

    Vers l'Ouest, le gisement finit progressivement en pointe, dans

    un ensemble de ravins parallèles escarpés. Vers l'Est, sa terminaison pa¬

    raît encore plus brutale, mais nous n'avons pu vérifier son contour exact :

    des "grattages" seraient nécessaires pour le cerner avec précision. Mais

    ce qui semble certain, c'est qu'on observe pas de syenite sur la route 0.4

    dans la zone où passe le prolongement oriental de l'axe de l'intrusion.

    La roehe est très massive. Les directions principales de frac¬

    turation sont N. 80° et N. 320°. Mais l'espacement des diaclases est infé¬

    rieure, en moyenne, à 1 par mètre : les panneaux de roche sans fissure de

    plusieurs mètres carrés à l'affleurement (vertical ou horizontal] sont lar¬

    gement dominants.

    5.6. - EXPLOITABILITE [c{¡. {,lguAZ n" 8)

    La surface de l'affleurement dans laquelle les diverses carac¬

    téristiques de la roche (texture, fracturation, coloration) nous ont paru

    suffisamment constantes, est nettement inférieure à celle de l'ensemble de

    l'intrusion. La longueur maximale de la partie intéressante ne paraît pas

    dépasser 180 m. La plus grande largeur est de 100 m, mais la largeur moyenne

    n'est que de 80 m. La surface d'affleurement est de ce fait d'un hectare

    et demi environ.

    La réserve visible paraît cependant suffisante pour pouvoir

    envisager l'implantation d'une carrière moderne. Parmi plusieurs schémas

    possibles, on peut proposer une exploitation en deux phases.

    L'attaque se ferait par le bas, à partir de la cote 590, sur le

    versant sud du rocher, que l'on peut atteindre par un chemin partant de

  • - 44 - FIGURE 8.

    NORD SUD

    Altitudes

    -640

    -620

    "600

    -580

    U CASTELLU

    Ancienne carrière

    Echelle des longueurs

    COUPE SCHEMATIQUE DE L'INTRUSION DE SYENITE DE VERO

    t^Granodiorite encaissante Syenite rouge de Vero

  • - 45 -

    la 0.4 au niveau du cimetière de Vero. Il serait nécessaire d'enlever une

    tranche de mort-terrains (15.000 m-' de granodiorite en grande partie alté¬

    rée . L'avancement se ferait par gradins de 15 m sur un front de taille

    de 100 m environ.

    Cette première phase fournirait environ 60.000 m^ de produit

    et aurait pour intérêt majeur de préciser, ou de confirmer, les limites du

    gisement, de vérifier la constance des qualités de la roche et de préparer

    la deuxième phase, beaucoup plus lucrative.

    . 1z_t

  • B

  • -47-

    6. - CONCLUSIONS

    Cette étude des cinq gisements de roches ornementales corses

    avait pour but de trouver, dans la valorisation des ressources du sous-

    sol, un créneau possible de développement industriel.

    Les roches proposées (d'autres types de roches peuvent, bien

    entendu, être intéressantes) nous ont paru présenter une valeur pétro¬

    graphique remarquable qui justifie une approche très précise des problèmes

    que poserait une éventuelle exploitation.

    Nous avons tenté d'opérer ici une présélection en insistant sur

    l'aspect géologique et pétrographique des gisements, ce qui constitue la

    première phase d'une étude complète de faisabilité.

    En ce qui concerne le VeJVt d'OREZZA, il s'agit d'une roche

    rare d'une grande beauté dont la valeur marchande, du fait de sa rareté,

    n'est pas contestée. Son exploitation est envisageable, dans une première

    étape, au stade artisanal qui pourra être prolongé vers une activité plus

    industrielle si le matériau répond aux normes requises et que des études

    complémentaires de marché et de faisabilité conduisent à des conclusions

    positives.

    Le gnaYiitz d' ALGAJOLA représente, en Corse, un matériau peu

    développé. La beauté du poli, due aux feldspaths qui donnent à la roche

    une couleur mauve remarquable, peut être un atout commercial intéressant.

    Au terme de cette approche géologique, il apparaît comme devant être le

    seul gisement dont le développement ne présentera pas, à priori, de sur¬

    prises. L'homogénéité du grain et l'absence d'une trop grande fracturation

    incitent au choix de cette roche même si des contraintes environnementales

    supposent des précautions particulières.

  • -48-

    Le gnanltz dz PORTO, a priori le plus remarquable, nous a

    paru, à l'étude, présenter des carences dues, en particulier, au dévelop¬

    pement de la couleur rouge. Sans insister sur les contraintes environne¬

    mentales d'un site exceptionnel, tout projet d'exploitation dans le sec¬

    teur devra être précédé d'investigations poussées.

    Il en est de même pour le gabbno dz LEVIE. L'étendue du gise¬

    ment dont l'observation est rendue difficile par le couvert végétal, ne

    permet pas de conclure hâtivement. Il est inutile de se livrer à un calcul

    des réserves exploitables et, même en supposant une grande partie du gise¬

    ment utilisable pour diverses raisons (fracturation, coloration), il n'est

    pas impossible de trouver, sur toute l'étendue du massif de Pinetu, un

    secteur susceptible de donner une exploitation intéressante. Bien entendu,

    tout projet devra, là aussi, être soumis à une étude de faisabilité fine.

    En ce qui concerne la ¿yénltz dz VERO, sa teinte rouge vif lui

    confère un cachet particulier. Cette coloration parait constante bien que

    d'extension limitée. Les possibilités du gisement ne sont pas négligeables

    et une évaluation sommaire conduit à des chiffres acceptables pour envisa¬

    ger la poursuite des études de marché et de faisabilité.

  • ANNEXE

  • - 49 -

    LEXIQUE

    AUTOMORPHE

    Se dit d'un minéral ayant ses formes propres.

    BATHOLITE

    Ensemble de granltoîdes de même âge s 'étendant sur plus d'une centainede kilomètres.

    BIOTITE

    Mica noir.

    FERROMAGNESIENS

    Ensemble de minéraux silicates riches en fer et magnésium (biotites,amphiboles, pyroxenes) .

    FLUORINE

    Fluorure de calcium Ca F2.

    GRANITOÏDES

    Roches résultant de la consolidation en profondeur d'un magma et dont la

    composition comporte toujours les minéraux suivants en proportions variables

    feldspath potassique (K SigALOo), plagioclase (Ca SÍ2 Alj 0 (anorthite),

    Na SÍ3 Al Og (albite) ).

    GRANODIORITE

    Granitoîde contenant en moyenne Qz = 40 % ; feldspath potassique 15 % ;

    plagioclase 45 % .

    ISOGRANULAIRE

    Se dit d'une roche dont tous les minéraux constitutifs ont la même taille

    et ne présentent pas d'orientation.

    MAGNETITE

    Oxyde de fer Fe2 O3 .

    MICROCLINE

    Feldspath potassique (voir granitoîde) .

  • - 50 -

    OURALISE

    Pyroxene transformé en amphibole.

    PERTHITIQUE

    Feldspath potassique renfeirmant des veines d'albite.

    PLUTON

    Unité de granitoîde formant un corps intrusif.

    POECILITIQUE

    Se dit d'un minéral dont le développement est tardif et qui inclue lesminéraux précoces.

    PYROXENE

    Minéral noir, non hydraté, de formule (Ca, Mg, Fe) SÍ20p..

    SPHENE

    Minéral de couleur brune, de forme losangique ou rectangulaire, se rencon¬trant fréquemment dans les roches de Balagne occidentale (taille maximaleobservée 1 cm ; composition : Ca Si Ti 0 .

    SYENOMONZONITE

    Granitoîde contenant en moyenne : Qz = 15 %, feldspath potassique 40 %,plagioclase 45 % .

    XENOMORPHE

    Se dit d'un minéral n'ayant pas ses formes propres mais dont la morphologieest conditionnée par son environnement.

    ZIRCON

    Minéral peu abondant mais constant dans les granltoîdes : Zr Si 0. .

    La coloration des roches s'exprime de la façon suivante :

    . nochz¿ lzacoc/uxtz¿ : contenant moins de 5 % de minéraux noirs,

    contenant plus de 5 % de minéraux noirs,

    . ^^he^jné^qcnatz¿ : intermédiaires entre les roches leucocrates etmélanocrates.