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Exercices BAC 1 ANALYSE DE DOCUMENT Consigne Après avoir présenté le document, vous vous demanderez comment la Charte de 1814 tente de réconcilier durablement les Français. Vous pourrez d’abord souligner la volonté de préserver des acquis de la Révolution, mais aussi de restaurer durablement la monarchie pour réunir tous les Français. Document La défense de la Charte de 1814 « Et qui pourrait se plaindre de cette Charte ? Elle réunit toutes les opinions, réalise toutes les espérances, satisfait tous les besoins. […] Il faut se souvenir que depuis soixante ans les Français se sont accoutumés à penser librement sur tous les sujets. […] Les idées d’une indépendance légale et légitime ont survécu : elles existent partout, dans le soldat sous la tente, chez l’ouvrier dans sa boutique. Si vous voulez contrarier ces idées, […] elles feront explosion, et, en éclatant, causeront des bouleversements nouveaux. Il est donc nécessaire de chercher à les employer dans un cadre de choses où elles aient assez d’espace pour se placer et pour agir, et où cependant elles rencontrent une digue assez forte pour résister à leurs débor- dements. C’est ce que le roi a merveilleusement senti, et c’est à quoi il a pourvu avec la Charte ; toutes les bases d’une liberté raisonnable y sont posées ; et les principes républicains s’y trouvent si bien com- binés, qu’ils y servent à la force et à la grandeur de la monarchie. […] Elle convient donc également, cette Charte, à tous les Français : les partisans du Gouvernement moderne parlent au nom des Lumières qui leur semblent éclairer aujourd’hui l’esprit humain ; les défen- seurs des institutions antiques invoquent l’autorité de l’expérience : ceux-ci plaident la cause du passé, ceux-là l’intérêt de l’avenir. Les républicains disent : "Nous ne voulons pas retourner à la féodalité […]". Les royalistes s’écrient "Nous ne voulons pas, de constitution en constitution, nous égarer dans de vains systèmes, abandonner ces idées morales et religieuses qui ont fait la gloire et le bonheur de nos aïeux". Aucun de ces excès n’est à craindre dans l’espèce de monarchie rétablie par le roi. […] La Charte, […] c’est un traité de paix signé entre les deux partis qui ont divisé les Français : traité où chacun des deux abandonne quelque chose de ses prétentions pour concourir à la gloire de la Patrie. » François-René de Chateaubriand, Journal des débats, 4 octobre 1814. Répondez aux questions suivantes pour vous aider à rédiger l’analyse du document. J’identifie le document 1. Présentez le document : nature, auteur, source et date. Présentez rapidement le contexte politique de cette période. Je comprends le document 2. D’après vos connaissances, à quels moments de l’histoire de France Chateaubriand fait-il allusion dans le passage en gras ? Pourquoi Louis XVIII doit-il tenir compte de ces moments ? 3. Pourquoi le roi doit-il aussi tenir compte de l’avis des royalistes ? 4. Comment finalement, selon Chateaubriand, la Charte permet-elle de restaurer durablement la monarchie et de clore la Révolution ? Je rédige une synthèse 5. Rédigez une synthèse à l’aide du document et de vos connaissances personnelles. Vous pouvez vous appuyer sur le plan suivant (chaque couleur renvoie à une partie) : I. Préserver des acquis de la Révolution… II. … et restaurer la monarchie… III. … pour réconcilier durablement les Français Je rédige la conclusion à l’aide de mes connaissances personnelles 6. Finalement, cette Charte est-elle parvenue à réconcilier durablement les Français et à clore l’ère des révolutions ? QUI EST FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND ? (1768-1848) Écrivain et homme politique royaliste, de petite noblesse et hostile à la Révolution française, Chateaubriand part pour les États-Unis en 1791 puis rentre en Europe pour rejoindre l’armée des émigrés en 1792. Blessé, il part pour Londres. Il rentre en France sous le Consulat de Bonaparte et rédige ses premiers grands succès littéraires (Atala, 1801 ; Le Génie du christianisme, 1802). Il est ministre des Affaires étrangères sous Louis XVIII lors de la Restauration. 78

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Exercices BAC

1 ANALYSE DE DOCUMENT

Consigne Après avoir présenté le document, vous vous demanderez comment la Charte de 1814 tente de réconcilier durablement les Français. Vous pourrez d’abord souligner la volonté de préserver des acquis de la Révolution, mais aussi de restaurer durablement la monarchie pour réunir tous les Français.

Document  La défense de la Charte de 1814

« Et qui pourrait se plaindre de cette Charte ? Elle réunit toutes les opinions, réalise toutes les espérances, satisfait tous les besoins. […] Il faut se souvenir que depuis soixante ans les Français se sont accoutumés à penser librement sur tous les sujets. […] Les idées d’une indépendance légale et légitime ont survécu  : elles existent partout, dans le soldat sous la tente, chez l’ouvrier dans sa boutique. Si vous voulez contrarier ces idées, […] elles feront explosion, et, en éclatant, causeront des bouleversements nouveaux. Il est donc nécessaire de chercher à les employer dans un cadre de choses où elles aient assez d’espace pour se placer et pour agir, et où cependant elles rencontrent une digue assez forte pour résister à leurs débor-dements. C’est ce que le roi a merveilleusement senti, et c’est à quoi il a pourvu avec la Charte ; toutes les bases d’une liberté raisonnable y sont posées ; et les principes républicains s’y trouvent si bien com-binés, qu’ils y servent à la force et à la grandeur de la monarchie. […]Elle convient donc également, cette Charte, à tous les Français : les partisans du Gouvernement moderne parlent au nom des Lumières qui leur semblent éclairer aujourd’hui l’esprit humain  ; les défen-seurs des institutions antiques invoquent l’autorité de l’expérience : ceux-ci plaident la cause du passé, ceux-là l’intérêt de l’avenir. Les républicains disent : "Nous ne voulons pas retourner à la féodalité […]". Les royalistes s’écrient "Nous ne voulons pas, de constitution en constitution, nous égarer dans de vains systèmes, abandonner ces idées morales et religieuses qui ont fait la gloire et le bonheur de nos aïeux". Aucun de ces excès n’est à craindre dans l’espèce de monarchie rétablie par le roi. […] La Charte, […] c’est un traité de paix signé entre les deux partis qui ont divisé les Français : traité où chacun des deux abandonne quelque chose de ses prétentions pour concourir à la gloire de la Patrie. »

François-René de Chateaubriand, Journal des débats, 4 octobre 1814.

Répondez aux questions suivantes pour vous aider à rédiger l’analyse du document.

J’identifie le document1. Présentez le document : nature, auteur,

source et date. Présentez rapidement le contexte politique de cette période.

Je comprends le document2. D’après vos connaissances, à quels

moments de l’histoire de France Chateaubriand fait-il allusion dans le passage en gras ? Pourquoi Louis XVIII doit-il tenir compte de ces moments ?

3. Pourquoi le roi doit-il aussi tenir compte de l’avis des royalistes ?

4. Comment finalement, selon Chateaubriand, la Charte permet-elle de restaurer durablement la monarchie et de clore la Révolution ?

Je rédige une synthèse5. Rédigez une synthèse à l’aide du

document et de vos connaissances personnelles. Vous pouvez vous appuyer sur le plan suivant (chaque couleur renvoie à une partie) :I. Préserver des acquis de la Révolution…II. … et restaurer la monarchie…III. … pour réconcilier durablement les Français

Je rédige la conclusion à l’aide de mes connaissances personnelles6. Finalement, cette Charte est-elle

parvenue à réconcilier durablement les Français et à clore l’ère des révolutions ?

QUI EST FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND ?

(1768-1848)Écrivain et homme politique royaliste, de petite noblesse

et hostile à la Révolution française, Chateaubriand part pour les États-Unis en 1791 puis rentre en Europe pour rejoindre l’armée des émigrés en 1792. Blessé, il part pour Londres. Il rentre en France sous le Consulat de Bonaparte et rédige ses premiers grands succès

littéraires (Atala, 1801 ; Le Génie du christianisme, 1802). Il est ministre des Aff aires étrangères sous Louis XVIII lors

de la Restauration.

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2 ANALYSE DE DOCUMENTS

Consigne Après avoir présenté les documents, vous montrerez que l’on peut avoir des perceptions différentes du Printemps des peuples. Vous pourrez vous intéresser aux acteurs de ces mouvements révolutionnaires, à leurs revendications et aux différents sentiments suscités par ces événements.

Document 1  L’avis d’un étudiant

À 19 ans, l’étudiant allemand de catégorie sociale modeste Carl Schurz (1829-1906) participe aux événements de 1848. « Un matin vers la fin de février 1848, j’étais assis paisi-blement dans le grenier qui me servait de chambre […] quand soudain un ami se précipita hors d’haleine dans ma chambre et s’exclama  : "Les Français ont renversé Louis-Philippe et proclamé la République !" […]Bientôt, le mot "démocratie" fut dans toutes les bouches, et beaucoup pensaient que si les princes refusaient d’accorder au peuple ses droits, les simples requêtes céderaient le pas à la force même si, bien sûr, chacun espérait que la régénération de la patrie s’accomplisse pacifiquement. […] Comme beaucoup de mes amis, j’étais dominé par le sentiment qu’enfin était arrivé le moment de donner au peuple allemand la liberté qui était son droit naturel et à la patrie allemande son unité et sa grandeur. […]De grandes nouvelles arrivèrent de Vienne. Là-bas, les étudiants de l’université avaient été les premiers à défier l’empereur d’Autriche en réclamant la liberté et des droits pour le citoyen. Le sang avait coulé dans les rues et la chute de Metternich en avait été le résul-tat. Les étudiants en armes avaient formé une garde de la liberté. Les grandes villes de Prusse étaient égale-ment touchées par ce formidable mouvement. Cologne, Coblence et Trèves, mais aussi Breslau, Königsberg et Francfort-sur-l’Oder avaient envoyé des députations à Berlin pour porter leurs revendications au roi. Dans la capitale prussienne, les masses avaient envahi les rues, et chacun espérait des événements d’une grande impor-tance. »

Carl Schurz, Réminiscences, 1906-1908, D. R.

Document 2  L’avis d’un membre de l’élite dirigeante

Bourgeois parisien, Prosper Mérimée (1803-1870) s’adresse à une amie noble espagnole.« Chère comtesse,Que dites-vous de cette tempête qui balaye les rois comme de la paille  ? Chaque jour nous apporte la nouvelle d’une révolution et d’un trône renversé. Qui jamais se serait attendu à voir Vienne imiter Paris ? Je vous disais il y a quelques temps que la révolution avait un caractère d’épidémie et qu’elle remplaçait le cho-léra. Je ne me trompais guère. Nous sommes ici toujours dans la même position, tranquilles, mais vivant au jour le jour. […]Ils [les Allemands] veulent constituer un peuple germa-nique homogène […]. On se demande ce que feront ces ouvriers toujours si menaçants quand il n’y aura plus rien à leur donner. Que vous êtes heureux en Espagne de n’avoir pas cette plaie de l’industrie. »

Prosper Mérimée, Lettres à la comtesse de Montijo, 25 mars 1848, « Le Temps retrouvé ».

Répondez aux questions suivantes pour vous aider à rédiger l’analyse de documents.

Je présente les documents1. Présentez la nature, les auteurs, les dates de chaque

document. Quel contexte politique évoquent-ils ?

J’analyse les documents pour rédiger le développement2. D’après les deux textes, qui participe aux mouvements

révolutionnaires ?

3. Quelles sont les revendications des révolutionnaires en 1848 et quels sont les moyens envisagés pour obtenir satisfaction ?

4. Les sentiments suscités par les événements de 1848 sont-ils les mêmes dans les deux textes ? Justifiez votre réponse.

Je conclus5. Concluez en quelques phrases sur le sens général

des documents.

QUI EST PROSPER MÉRIMÉE ?

(1803-1870)Il est l’auteur de romans historiques et

de nouvelles célèbres. Nommé inspecteur des Monuments historiques en 1834 sous la monarchie de Juillet, il engage la restauration de nombreux monuments particulièrement abimés par le temps

et au cours de la Révolution française. Élu à l’Académie française en 1844,

il devient sous le Second Empire un proche de Napoléon III et de la famille impériale.

CHAPITRE 2 L’Europe entre restauration et révolution (1814-1848) 79

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Exercices BAC

3 RÉPONDRE À UNE QUESTION PROBLÉMATISÉE

QUESTION Dans quelle mesure la monarchie constitutionnelle est-elle acceptée par les Français de 1814 à 1848 ?

Introduction

Avec la chute de l’Empire et l’abdication de Napoléon Ier, les Français sont à la merci des puissances étrangères victorieuses. La solution monarchique et la Restauration des Bourbons sur le trône sont retenues comme étant, aux yeux de Metternich, le meilleur moyen de garantir la paix et la stabilité en Europe. Pourtant, cette Restauration ne va pas de soi et sa réussite dépend tout autant de la capacité des souverains à faire des concessions que de celle des Français à se contenter de ce que leur octroie le pouvoir. Ce compromis, qui semble acceptable pendant le règne de Louis XVIII, devient presque impossible avec Charles X. Quant à la « solution » orléaniste, elle ne met fin à la crise qu’en apparence et de façon provisoire. Dans quelle mesure la monarchie constitutionnelle est-elle acceptée par les Français de 1814 à 1848 ?

Partie I. Les Français et la mise en place de la Restauration : le règne de Louis XVIII (1814-1824)

L’arrivée au pouvoir de Louis XVIII n’est pas le résultat de l’attente des Français mais celui d’un choix stratégique des puissances européennes. Le nouveau souverain, conscient de ce handicap mais également soucieux de ses prérogatives, « octroie » au peuple une Charte qui se veut un texte de compromis. Elle se présente comme un double héritage de l’Ancien Régime d’une part, des Lumières et de la Révolution d’autre part. Par ses concessions, Louis XVIII parvient à établir une monarchie constitutionnelle. Il maintient les libertés acquises en 1789 de même que certains progrès politiques. Il accorde aux Français le suffrage censitaire et le droit d’avoir des députés élus. De plus, même si le roi reste inviolable et sacré et s’il détient des pouvoirs importants, comme celui de dissoudre la Chambre des députés et de légiférer par ordonnances, c’est-à-dire sans consulter les représentants de la nation, il respecte le principe de la séparation des pouvoirs. Mais le roi n’est pas prêt à transiger sur tout. Il rend donc à la religion catholique son statut de religion d’État, revient au drapeau blanc de la monarchie et considère d’ailleurs 1814 comme la 19e année de son règne, commencé selon la tradition, à la mort de son prédécesseur et neveu, « Louis XVII », en 1795. De plus les tensions ont du mal à s’apaiser dans le pays. Dès 1815, les ultras (majoritaires à la Chambre) déchaînent la Terreur blanche contre tous ceux qu’ils soupçonnent d’être des partisans de la Révolution, sans que Louis XVIII puisse l’empêcher. L’assassinat du duc de Berry (1820) par le bonapartiste Louvel, qui souhaite anéantir la souche des Bourbons, radicalise Louis XVIII. Les ultras imposent la loi du « double vote » qui permet aux électeurs les plus riches de voter deux fois. Ils relancent également la répression contre les bonapartistes et les républicains.

Partie IIPartie IIIConclusion

1. Parties II et III. Rédigez les parties II et III en suivant cette démarche en deux temps.

• Choisissez les titres de vos parties et de sous-parties (IIA et IIB puis IIIA et IIIB) parmi les propositions suivantes : un roi absolu chassé, un nouveau compromis orléaniste, les Français et la monarchie de Charles X, l’échec de Louis-Philippe, un absolutisme assumé, les Français et la monarchie de Juillet

• Répartissez ces mots-clés, présentés ici dans le désordre, dans vos différentes sous-parties puis rédigez les parties II et III (vous pouvez aussi en utiliser d’autres en mobilisant vos connaissances personnelles) :

Partie II Partie III

1824 ; monarchie absolue ; « loi du sacrilège » ; loi sur les émigrés ; députés constitutionnels ; les quatre ordonnances ; Charles X ; sacre à Reims (1825) ; ultras ; révolution des « Trois Glorieuses »

roi des Français ; « campagne des banquets » ; La Fayette ; Charte révisée (1830) ; suppression de la censure ; drapeau tricolore ; lois de septembre 1835 ; Guizot ; monarchie de Juillet ; révolution de 1848

2. Conclusion Rédigez une conclusion en quelques phrases :– rappelez les trois règnes de la monarchie constitutionnelle en France de 1814 à 1848 ;– puis expliquez rapidement pourquoi la monarchie constitutionnelle a échoué.

◗ Rédiger le développement◗ Rédiger la conclusion

Méthode

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4 RÉPONDRE À UNE QUESTION PROBLÉMATISÉE

QUESTION Comment les souverains européens cherchent-ils à s’opposer aux revendications des peuples entre 1814 et 1848 ?

Introduction

Entre 1814 et 1848, du congrès de Vienne au Printemps des peuples, l’Europe des princes oppose, dans l’ensemble, un front uni face aux revendications des peuples, qu’il s’agisse de revendications libérales ou de revendications nationales. Le risque de révolte est d’ailleurs envisagé par les souverains qui se dotent préventivement des moyens d’une réponse solidaire. Conscients, par ailleurs, de ne pouvoir rejeter en bloc toutes les requêtes, ils acceptent certaines concessions. Mais, chaque fois que cela est possible, ils optent pour la fermeté face aux exigences des peuples et n’hésitent pas recourir à la violence pour écraser les révoltes. Comment les souverains européens cherchent-ils à s’opposer aux revendications des peuples entre 1814 et 1848 ?

Partie I.

Les Princes prennent des mesures préventives dès 1814. Ces mesures touchent particulièrement la France car ils ont été marqués par l’expérience de la Révolution et de l’Empire. Restaurer l’ancienne monarchie française constitue pour eux une garantie de stabilité mais les Cent-Jours ont prouvé que cela ne suffisait pas à écarter tout danger. C’est pourquoi le traité de Paris du 20 novembre 1815 impose des conditions de paix strictes, en particulier en matière financière. L’indemnité de guerre fixée à 700 millions de francs est également associée à une occupation partielle du territoire qui a non seulement pour but d’humilier le vaincu mais aussi et surtout de placer cette nation rebelle sous surveillance. Si la tutelle est officiellement levée en 1818, la méfiance reste de mise jusqu’en 1823. À cette époque, l’intervention des troupes françaises en Espagne en faveur d’un monarque absolu, Ferdinand VII, apparaît comme un gage suffisant : la France peut désormais participer aux décisions prises par le « concert européen » des principales monarchies. Si les craintes que suscite la France s’estompent, les princes doivent aussi se soucier de leurs propres peuples. Le sentiment national et les revendications libérales nés de la période révolutionnaire ne s’éteignent pas avec le retour à l’ordre ancien. Pour y faire face, Metternich et les autres diplomates du congrès de Vienne comptent sur l’équilibre et la solidarité entre les grandes puissances. Les traités de la Sainte-Alliance (26 septembre 1815) et de la Quadruple Alliance (20 novembre 1815) sont très clairs sur ce point. Les membres (Autriche, Russie et Prusse auxquels s’ajoutent, pour le second traité, le Royaume-Uni) s’engagent à intervenir et à empêcher tout mouvement révolutionnaire qui mettrait les monarchies européennes en péril. Ces traités donnent aux souverains le droit et les moyens d’intervenir militairement sur l’ensemble du continent pour réprimer d’éventuelles révoltes. Le traité de la Quadruple Alliance rappelle au passage la vigilance dont il faut faire preuve à l’égard de la France, épicentre le plus probable du séisme européen tant redouté.

Partie II. Les souverains font quelques concessions

A. La Charte en France : 1814 et 1830B. Le soutien à l’indépendance grecque

Partie III. Mais ils répriment aussi la majorité des oppositions

A. Les révolutions de 1830 et le succès en BelgiqueB. Le Printemps des peuples et la répression en 1848

Conclusion

Comme le craignaient les grandes puissances représentées au congrès de Vienne, la France est, en 1830 comme en 1848, le point d’origine de l’incendie, l’étincelle de cette Europe prête à s’embraser pour faire entendre la voix des peuples. Face à une telle détermination, les souverains font le choix de l’unité. Ils n’empêchent certes pas les soulèvements mais aident à les réduire. Après l’échec du Printemps des peuples, nombreux sont les patriotes et les libéraux à prendre conscience que la victoire passera par d’autres moyens.

1. Partie I. Identifiez les différents éléments de la première partie rédigée (idée générale de la partie / idée générale de chaque sous-partie / arguments et exemples utilisés).

2. Partie II et III. Rédigez les parties II et III à l’aide du plan fourni et de vos connaissances personnelles.

◗ Rédiger le développement

Méthode

CHAPITRE 2 L’Europe entre restauration et révolution (1814-1848) 81