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économie & entreprise N ous ne voulons plus de Mit- tal en France », avait déclaré Arnaud Montebourg, alors ministre du redressement produc- tif, lors de la bataille autour du site de Florange (Moselle). Dix-huit mois après la fermeture des deux derniers hauts-fourneaux de Lor- raine, non seulement ArcelorMit- tal n’a pas quitté l’Hexagone, mais le numéro un mondial de la sidérur- gie entend bien y développer son activité. Le groupe dirigé par Lakshmi Mittal a annoncé, mardi 2 septem- bre, qu’il comptait recruter 700 per- sonnes en CDI en France en 2014, après en avoir embauché 600 en 2013. « Ces recrutements témoi- gnent du rôle central que joue la France dans le dispositif industriel et dans la stratégie du groupe aux niveaux européen et mondial », jus- tifie le groupe dans un communi- qué. Bien sûr, ces recrutements ne compensent pas la diminution des effectifs constatée durant la crise : aujourd’hui, ArcelorMittal emploie moins de 20 000 salariés en France, contre 23 000 avant 2008. « Mais nous sommes dans une nouvelle dynamique positive », estime Alain Le Grix, président d’Ar- celorMittal France. Preuve que la page Florange est tournée, le groupe assure que les 629 salariés concernés par la ferme- ture des hauts-fourneaux lorrains ont été tous recasés dans le groupe ou ont pris leur retraite. « C’est le cas à deux exceptions près, qui sont sur le point d’être réglées », confir- me François Pagano, délégué cen- tral CFE-CGC chez ArcelorMittal. La multinationale déclare avoir investi à Florange, où elle emploie encore 2 200 personnes, près de 140 millions d’euros sur les 180 mil- lions sur cinq ans promis dans l’ac- cord signé avec l’Etat français en novembre 2012. « Florange est un site au savoir-faire reconnu en matière d’emballage et d’acier auto- mobile, rappelle M. Le Grix. Nous allons continuer à le développer. » A Dunkerque (Nord), où se trou- ve la plus grosse usine européenne du groupe (4 000 salariés), Arcelor- Mittal a également annoncé un investissement de 92 millions d’eu- ros pour rénover un haut-four- neau. De même, 90 millions d’eu- ros seront dépensés à Saint-Chély- d’Apcher (Lozère) pour y dévelop- per la production d’acier destiné aux moteurs électriques, qui connaissent un fort succès. Plusieurs facteurs expliquent ce retour en grâce de la France, selon le groupe. Le premier est le rebond de la demande d’acier en Europe. « Même si celle-ci reste inférieure de près de 30 % au pic atteint avant la crise, elle devrait progresser de 3 % à 4 % en 2014 », estime Julian Steer, le chef économiste d’ArcelorMittal. Loin derrière les Etats-Unis (5 % à 6 % de croissance attendus) mais devant la Chine (3 % à 3,5 %) ou le Brésil (– 1 % à 0 %). Or, la France reste le premier pro- ducteur européen d’acier de la mul- tinationale, avec un chiffre d’affai- res d’environ 10 milliards d’euros sur les 28 milliards réalisés par Arce- lorMittal sur le Vieux Continent. « Les trois quarts de notre produc- tion sont exportés », s’enorgueillit M. Le Grix. Le site de Fos-sur-Mer (Bouches- du-Rhône), le deuxième plus important du groupe en France, avec 2 500 salariés et une capacité de 4 millions de tonnes d’acier par an, exporte ainsi 90 % de sa produc- tion, notamment vers la Turquie. Le succès des aciers à haute résis- tance développés par ArcelorMittal pour l’automobile est l’autre fac- teur qui explique l’embellie tricolo- re. Plus légers mais « cinq fois plus résistants qu’il y a vingt ans », selon Philippe Aubron, directeur marke- ting de la division automobile d’Ar- celorMittal, ces aciers sont aujour- d’hui plébiscités par les construc- teurs, notamment allemands, et profitent du rebond des ventes de voiture. « Les aciers à haute résistan- ce représentent aujourd’hui 25 % de nos ventes à destination du marché automobile et cela va doubler dans les années à venir », calcule Jean-Luc Thirion, responsable de la recher- che automobile chez ArcelorMittal. Or, là aussi, la France est très bien placée puisque l’essentiel de ces aciers est fabriqué dans l’Hexa- gone. A Florange, par exemple, les lignes de production consacrées à l’Usibor, l’un des aciers à succès du groupe, tournent à pleine capacité. « Les carnets de commandes sont pleins et les lignes fonctionnent sept jours sur sept », se réjouit M. Paga- no. Seul bémol : le nouvel acier hau- te résistance du groupe, appelé For- tiform, dont la commercialisation a été officiellement lancée mardi, ne sera pas produit en France mais en Belgique, sur les sites ArcelorMit- tal de Gand et de Liège. « Mais le ris- que de cannibalisation avec l’Usi- bor fabriqué à Florange ou les autres aciers haute résistance du groupe est très faible, assure M. Thi- rion. Il y a de la place pour tout le monde. » ArcelorMittal reste néanmoins prudent face à cette embellie. Selon le groupe, le marché européen de l’acier se trouve « toujours en situa- tion de surcapacité ». « Il manque encore 60 millions de tonnes pour que le marché revienne à la situa- tion d’avant-crise, ce qui représente dix fois la production de Dunker- que », souligne Wim van Gerven, le PDG de la division nord d’Arcelor- Mittal en Europe. De même, le groupe s’inquiète du durcissement de la réglementa- tion sur les émissions de CO 2 étudié par Bruxelles. « Les niveaux actuel- lement envisagés sont si bas que per- sonne ne pourra les respecter, pré- vient M. van Gerven. Les nouvelles normes pourraient coûter entre 50 et 100 milliards d’euros aux produc- teurs européens d’acier et provo- quer des centaines de milliers de sup- pressions d’emplois. » Cédric Pietralunga ArcelorMittal investit à nouveau en France… et à Florange Le groupe profite du regain du marché auto. Il embauchera 700 personnes cette année La France reste le premier producteur européen d’acier du groupe, avec environ 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires Bobines d’acier destinées à l’usinage de pièces de l’industrie automobile, sur le site ArcelorMittal de Florange (Moselle). ALEXANDRE MARCHI/MAXPPP 4 0123 Jeudi 4 septembre 2014

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économie& entreprise

PékinCorrespondant

A près l’industrie du pétrole,c’est au tour du secteur ducharbon d’être pris dans la

tourmentedelacampagneanticor-ruption menée sous l’égide dunuméroun chinois, Xi Jinping.

Sept hauts responsables de laprovinceduShanxi, bassinminierdu centre de la Chine, font l’objetd’une enquête pour «violation dela discipline du Particommunistechinois [PCC]», c’est-à-dire desfaits de corruption. Le secrétairedu Parti de la province – son chefsuprême – a été rappelé àPékin etremplacépar sonhomologuede laprovince du Liaoning.

Cette purge est sans précédentdeparlenombredehautsresponsa-bles concernés dans une seule pro-vince. Elle a amené Liu Yunshan,l’un des sept membres du Comitépermanent du PCC, le collectif dedirectionsuprêmedupays, à appe-ler publiquement, le 1erseptembre,les cadres du Shanxi à améliorerleur«écologiepolitique».

Plusieurs patrons demines ontaussi été arrêtés. La presse a décritcomment ces entrepreneurs pri-vés fournissaient l’argent servantà « lubrifier» l’ascension politiquedes officiels, qui en retour récom-pensaient leurs bienfaiteurs pardes avantages et des passe-droits.

«Lorsdesdeuxphasesde fusion-acquisition opérées au cours desdix dernières années, de petitesmines de charbon, les patrons [deces sites] soutenus par ces diri-

geants locaux ont été les grandsgagnants. Les connexions entre ceschampions et les dirigeants se sontresserrées; ils ont formé un grouped’intérêt», explique le 2 septem-bre l’éditorial du China Daily, lequotidien anglophoneofficiel.

Ces «groupes d’intérêts» sontprésentés par la nouvelle équipedirigeantecommedesnidsderésis-tance aux réformes. Dans uncontexte de légère reprise de lademande de charbon après plu-sieursannéesdechutedesprix, l’in-dustrieminièreduShanxi fait l’ob-jet, selon les médias locaux, d’une

modernisation:89mines«moder-nes» (c’est-à-dire aux normes enmatièredesécuritéetdepollution)ont été construites depuis 2012, et223doiventouvrird’iciàlafin2015.

Parmi lesofficielsprisdans l’en-grenage secret et impitoyable desenquêtes figurent plusieursmem-bresduComitépermanentduPCCde la province. Ainsi de Bai Yun,uneanciennecadrede la liguedelajeunesse. Première femme de sonniveau à tomber pour corruption,elleavait restitué l’équivalentd’unmillion d’euros au gouvernementd’une de ces villes, Yuangquan, en

2012, quand celui-ci avait promisque les officiels qui rendraient lessommes qu’ils ont touchées neseraientpaspoursuivis.

La campagne a fait tomber levice-gouverneur de la province,l’ex-numéro deux de la commis-sion anticorruption locale, et, enjuin, l’ex-vice-président de l’as-semblée consultative du Shanxi.Celui-ci, Ling Zhengce, n’est autreque le frère de l’ancien bras droitduprésidentHu Jintao, Ling Jihua.La carrière de ce dernier a dérailléen 2012 après la mort de son filsdansunaccidentdeFerrari àPékinavec deux jeunes femmes entenue légère à ses côtés.

Lalutteanticorruptionduprési-dent Xi Jinping, menée sans lasupervisiond’unejusticeindépen-dante ni de médias libres, conti-nue de soulever des soupçons depurge politique. Dans le cas duShanxi, les officiels qui tombentsontvisiblementdes«maillonsfai-bles», soit parce qu’ils ont déjà étéliés à des scandales précédents,soit parce qu’ils appartiennentaux réseaux de l’ancienne équipedirigeante et à la base politique deHu Jintao, la ligue de la jeunesse.

A l’approche du grand rendez-vouspolitiquedelarentrée, lequa-trièmeplénumduCongrèsenocto-bre, dont le contenu doit êtreconsacréaurenforcementde l’Etatdedroit, lesdébatssontnombreuxsur la nécessité demettre en placedesgarde-fous institutionnelsauxpouvoirs de certains dirigeantslocauxduPCC. p

Brice Pedroletti

N ous ne voulons plus de Mit-tal enFrance», avait déclaréArnaud Montebourg, alors

ministre du redressement produc-tif, lors de la bataille autour du sitede Florange (Moselle). Dix-huitmois après la fermeture des deuxderniers hauts-fourneaux de Lor-raine, non seulement ArcelorMit-tal n’a pas quitté l’Hexagone,maislenumérounmondialdelasidérur-gie entend bien y développer sonactivité.

Le groupe dirigé par LakshmiMittal a annoncé, mardi 2septem-

bre,qu’ilcomptaitrecruter700per-sonnes en CDI en France en 2014,après en avoir embauché 600 en2013. «Ces recrutements témoi-gnent du rôle central que joue laFrance dans le dispositif industrielet dans la stratégie du groupe auxniveauxeuropéenetmondial», jus-tifie le groupe dans un communi-qué.

Bien sûr, ces recrutements necompensentpas la diminutiondeseffectifs constatée durant la crise:aujourd’hui, ArcelorMittalemploie moins de 20000salariésen France, contre 23000 avant2008. «Mais nous sommes dansunenouvelle dynamiquepositive»,

estimeAlainLeGrix,présidentd’Ar-celorMittal France.

Preuve que la page Florange esttournée, le groupe assure que les629salariésconcernésparlaferme-ture des hauts-fourneaux lorrainsont été tous recasés dans le groupeou ont pris leur retraite. «C’est lecas à deux exceptions près, qui sontsur le point d’être réglées», confir-me François Pagano, délégué cen-tralCFE-CGCchezArcelorMittal.

La multinationale déclare avoirinvesti à Florange, où elle emploieencore 2200personnes, près de140millionsd’eurossurles180mil-lions sur cinqanspromis dans l’ac-cord signé avec l’Etat français ennovembre2012. «Florange est unsite au savoir-faire reconnu enmatièred’emballageetd’acierauto-mobile, rappelle M.Le Grix. Nousallons continuerà le développer.»

ADunkerque (Nord), où se trou-ve laplus grosseusine européennedugroupe (4000salariés), Arcelor-Mittal a également annoncé uninvestissementde92millionsd’eu-ros pour rénover un haut-four-neau. De même, 90millions d’eu-ros seront dépensés à Saint-Chély-d’Apcher (Lozère) pour y dévelop-per la production d’acier destinéaux moteurs électriques, quiconnaissentun fort succès.

Plusieurs facteurs expliquent ceretourengrâcedelaFrance,selonlegroupe.Lepremierest le rebonddela demande d’acier en Europe.«Même si celle-ci reste inférieure deprès de 30% au pic atteint avant lacrise, elle devrait progresserde 3%à4%en2014», estime JulianSteer, lechef économiste d’ArcelorMittal.

Loin derrière les Etats-Unis (5% à6% de croissance attendus) maisdevant la Chine (3% à 3,5%) ou leBrésil (–1%à0%).

Or,laFrancerestelepremierpro-ducteureuropéend’acierdelamul-tinationale, avec un chiffre d’affai-res d’environ 10milliards d’eurossurles28milliardsréalisésparArce-lorMittal sur le Vieux Continent.«Les trois quarts de notre produc-tion sont exportés», s’enorgueillitM.LeGrix.

Le site de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), le deuxième plusimportant du groupe en France,avec 2500salariés et une capacitéde 4millions de tonnes d’acier paran,exporteainsi90%desaproduc-tion,notammentvers laTurquie.

Lesuccèsdesaciersàhauterésis-tancedéveloppésparArcelorMittal

pour l’automobile est l’autre fac-teurquiexpliquel’embellietricolo-re. Plus légers mais «cinq fois plusrésistants qu’il y a vingt ans», selonPhilippe Aubron, directeurmarke-tingdeladivisionautomobiled’Ar-celorMittal, ces aciers sont aujour-d’hui plébiscités par les construc-teurs, notamment allemands, etprofitent du rebond des ventes devoiture.«Lesaciersàhauterésistan-ce représentent aujourd’hui 25% denosventes àdestinationdumarchéautomobile et cela va doubler danslesannéesàvenir», calculeJean-LucThirion, responsable de la recher-cheautomobilechezArcelorMittal.

Or, là aussi, la France est trèsbien placée puisque l’essentiel deces aciers est fabriqué dans l’Hexa-gone. A Florange, par exemple, leslignes de production consacrées à

l’Usibor, l’un des aciers à succès dugroupe, tournent à pleine capacité.«Les carnets de commandes sontpleinset les lignesfonctionnentseptjours sur sept», se réjouit M.Paga-no.

Seulbémol: lenouvel acierhau-terésistancedugroupe,appeléFor-tiform, dont la commercialisationa été officiellement lancée mardi,ne sera pas produit en FrancemaisenBelgique,surlessitesArcelorMit-tal deGandet de Liège.«Mais le ris-que de cannibalisation avec l’Usi-bor fabriqué à Florange ou lesautres aciers haute résistance dugroupeest très faible,assureM.Thi-rion. Il y a de la place pour tout lemonde.»

ArcelorMittal reste néanmoinsprudentfaceàcetteembellie. Selonle groupe, le marché européen de

l’acier se trouve«toujours en situa-tion de surcapacité». «Il manqueencore 60millions de tonnes pourque le marché revienne à la situa-tiond’avant-crise, ce qui représentedix fois la production de Dunker-que», souligneWimvanGerven, lePDG de la division nord d’Arcelor-Mittal enEurope.

De même, le groupe s’inquiètedudurcissement de la réglementa-tionsur lesémissionsdeCO2étudiépar Bruxelles. «Les niveaux actuel-lementenvisagéssontsibasqueper-sonne ne pourra les respecter, pré-vient M.van Gerven. Les nouvellesnormes pourraient coûter entre 50et100milliardsd’eurosauxproduc-teurs européens d’acier et provo-querdescentainesdemilliersdesup-pressionsd’emplois.»

Cédric Pietralunga

ArcelorMittalinvestitànouveauenFrance…etàFlorangeLegroupeprofiteduregaindumarchéauto.Il embauchera700personnescetteannée

Desentrepreneursprivésfournissaientl’argentservantà«lubrifier»

l’ascensionpolitiquedesofficielsduParti

LecharbonduShanxidanslecollimateurdelalutteanticorruptionUnepurgetouchedehauts responsablespolitiquesetdes industriels

A près une baisse de 6,8%depuis janvier, le prix dugaz va repartir à la hausse à

l’automne, pénalisant surtout les8millions de ménages se chauf-fant au gaz. Les tarifs réglementésde vente de GDF Suez devraientaugmenter de 3,9% au 1eroctobre,indiquent Le Figaro et Le Parisiendans leur édition du mercredi3septembre. La hausse est tradi-tionnelle avant l’entrée dans l’hi-ver, mais elle est amplifiée cetteannée par le conflit entre la Russieet l’Ukraine – par laquelle transiteencore 50%du gaz russe destiné àl’Europe.

«La remontée des prix du gaz àl’approche de l’hiver conjuguéeaux risques potentiels liés à la criserusso-ukrainienne occasionnentune hausse significative du niveaudesprixdemarchédugazanticipéspar les acteurs pour les mois àvenir», indique la Commission derégulationde l’énergie (CRE). Cetteautorité indépendante vérifie queles coûts d’approvisionnement deGDF Suez sont bien répercutésdans les tarifs. L’opérateur histori-que est seul autorisé à pratiquerces prix parfois plus élevés queceuxproposéspar lesfournisseursalternatifs (EDF, ENI, Lampiris,Direct Energie…) et GDF Suez lui-même.

La formulede calcul dugaz évo-lue depuis plusieurs années. Maisfaceà l’envoléedes coursdupétro-le depuis 2005, qui explique unehausse cumulée de 80% des prixdu gaz jusqu’en 2013, le gouverne-mentasouhaitédésindexerenpar-

tie ce prix des coursde l’or noir. Enjuillet, à sa demande, la formule aété de nouveau révisée pour enmodifier le «dosage»: les prix demarché entreront à hauteur de60%danslafixationdestarifs, l’in-dexation sur le brut tombant à40%. Il a fallu pour cela que GDFSuez mène d’âpres négociationsavec ses grands fournisseurs, lenorvégien Statoil, le russe Gaz-promet l’algérien Sonatrach.

Plan«urgence gaz»Mais l’escalade dans le conflit

russo-ukrainien a poussé ces prixde gros à la hausse, les marchésredoutant de plus en plus uneinterruptiondeslivraisonsàl’Euro-pe cet hiver. Plus optimistes avantl’été, Thierry Bros et Evgeny Solo-vyov, analystes à laSociétégénéra-le, jugent désormais cette coupureinévitable et tablent sur une haus-

se des prix spot plus oumoins for-te selon sadurée.

Gazpromn’apasété sanctionnépar les Occidentaux en raison desagissements de Moscou en Ukrai-ne. Mais Moscou pourrait fermerlesgazoducs transitantpar l’Ukrai-nesi celle-ci siphonnaitaupassagelegazquelesRussesrefusentde luivendre depuis juin. Ce scénario,écartéparKiev,n’estpas irréaliste :lesUkrainiensdépendentà57%dugazrusseet leursstockagesnesontqu’àmoitié remplis.

A Bruxelles, l’inquiétude mon-te. Günther Oettinger, le commis-saire européenà l’énergie, a donnéle tonmardi soir : «Je n’exclus plusles scénarios dupire» en raisondes«mensonges»deVladimirPoutinesur la présence de troupes russesdans l’est de l’Ukraine. Il y a quel-quesjours, ilévoquaitun«planB».L’Union pourrait déclencher son«planurgencegaz»,définienocto-bre2010 après la «guerre du gaz»russo-ukrainienne de 2009. Il pré-voit de limiter sonusage dans l’in-dustrieetd’interdirelesréexporta-tions de gaz pour permettre à lapopulationde se chauffer.

Les Français seraient-ils tou-chés? Ils dépendentmoins du gazrusse que les Allemands et les Ita-liens. L’hiver doux a permis dereconstituer les stocksenFranceeten Europe (15% de la consomma-tion).Et ses terminauxméthanierssous-utilisés pourraient recevoirplus de gaz naturel liquéfié (GNL)d’Algérie ou du Qatar. Pour peuqu’onymette leprix. p

Jean-MichelBezat

LaFrancerestelepremierproducteureuropéend’acierdugroupe,avecenviron10milliardsd’eurosdechiffred’affaires

Bobines d’acier destinées à l’usinage de pièces de l’industrie automobile, sur le site ArcelorMittal de Florange (Moselle). ALEXANDRE MARCHI/MAXPPP

SOURCE : MINISTÉRE DE L’INDUSTRIE

COMPOSITION DU PRIXDU GAZ, en%

8

25

710

50

Commercialisation

Distribution(réseaux de proximité)

Stockage

Transport(gazoducs)

Gaz naturel(coûts d’approvisionnement)

L’hiveret lacriserusso-ukrainiennepoussentleprixdugazàlahausseLes tarifs réglementésdevraientaugmenterdeprèsde4%enoctobre

4 0123Jeudi 4 septembre 2014