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NUTRITION – Le métabolisme énergétique : description et moyens d'étude Les compartiments corporels, moyens d'investigation 06/03/2015 LAFITTE Elsa L2 Nutrition A. Dutour CR : BRASSIER Julia 18 pages Le métabolisme énergétique : description et moyens d'étude Les compartiments corporels, moyens d'investigation Plan A) Composition corporelle I. Introduction II. Méthodes de mesure des compartiments B) La dépense énergétique I. Le métabolisme de base ou dépense énergétique de repos : DER II. L'effet thermique des aliments III. L'énergie dépensée pour l'activité physique IV. Méthodes d'évaluation de la dépense énergétique V. Variabilité de la DE VI. Estimation de la dépense énergétique totale (DET) VII. Le tissu adipeux brun chez l'homme VIII. Variabilité d'origine génétique IX. Conclusion 1/18

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NUTRITION – Le métabolisme énergétique : description et moyens d'étude Les compartiments corporels, moyens d'investigation

06/03/2015LAFITTE Elsa L2NutritionA. DutourCR : BRASSIER Julia18 pages

Le métabolisme énergétique : description et moyens d'étudeLes compartiments corporels, moyens d'investigation

Plan

A) Composition corporelle

I. Introduction

II. Méthodes de mesure des compartiments

B) La dépense énergétique

I. Le métabolisme de base ou dépense énergétique de repos : DER

II. L'effet thermique des aliments

III. L'énergie dépensée pour l'activité physique

IV. Méthodes d'évaluation de la dépense énergétique

V. Variabilité de la DE

VI. Estimation de la dépense énergétique totale (DET)

VII. Le tissu adipeux brun chez l'homme

VIII. Variabilité d'origine génétique

IX. Conclusion

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A. Composition corporelle

I. Introduction

C'est l'étude des compartiments de l'organisme, c'est une base de la nutrition clinique. En effet c'est important car quand on prend en charge un patient, notamment un patient obèse, il faut connaître sa masse grasse (MG) et son évolution, c'est aussi très important pour évaluer la dénutrition (tenir compte de la quantité d'eau), mais aussi dans le cas de la médecine du sport, il est très important d'évaluer la masse musculaire, et enfin c'est aussi important en anesthésie et thérapeutique (en fonction de la lipophilie des médicaments). Pour un même poids, on peut avoir des compositions corporelles différentes.

Pour représenter ces différents compartiments, il y a plusieurs approches, ce sont les modèles de représentation biochimiques, anatomiques ou physiologiques.

=> LeModèle biochimique sépare les compartiments en fonction de leurs propriétés chimiques :

-Eau-Lipides/ carbone-Protéines / azote-Glucides-Minéraux / calcium et phosphore ,Potassium / compartiment intracellulaire ,Sodium / compartiment extracellulaire

=>Le Modèle anatomique sépare en différents tissus, et a progressé avec l'imagerie (IRM..) et donc l'homme idéal a :-muscles squelettiques : 40 % du poids corporel-tissu adipeux : 20%-peau : 7% foie, cerveau : 2,5% , cœur, reins : 0,5%

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=>Le Modèle physiologique, modèle qui crée artificiellement des compartiments et selon le calcul que l'on fait on distingue des modèles :

- à 2 compartiments : MG et masse non grasse. La MG correspond aux triglycérides dans les adipocytes, elle est sans eau. La masse non grasse (« masse maigre ») comprend l'eau, l'os et tous les organes.

- à 3 compartiments: MG, masse cellulaire active (toutes les cellules des différents organes, os compris), l'eau extracellulaire rapidement échangeable (plasma, liquide interstitiel...)

- à 4 compartiments: idem + masse minérale osseuse (cristaux de phosphatase tricalciques)

Exemple de composition corporelle, pour un sujet de poids normal (70kg) :

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Comparaison en fonction de l'âge et de l'état de nutrition

Pour un adulte en bonne santé et de poids normal (70kg), avec l'âge, on a une augmentation de la MG pour le même poids, une diminution de l'eau intracellulaire et souvent une diminution de la masse cellulaire active.

Si ce patient de 70 kg maigrit, il devient dénutri, il perd beaucoup de sa MG et une partie de sa masse musculaire, et c'est de perdre cette masse musculaire qui est le plus grave dans la dénutrition.

II . Méthodes de mesure des compartiments

• Méthode de quantification in vivo des constituants spécifiques de l'organisme (utilisé en recherche)• Méthode d'estimation in vivo des compartiments de l'organisme (repose sur une mesure et une hypothèse de modélisation)• Méthode de prédiction de la valeur (mesures simples, méthodes indirectes, utilise des mesures anthropométriques ou impédancémétrie bioélectriques)

a) Mesures anthropométriques

Calcul de l'IMC (indice de la masse corporelle) = Poids[kg]/ (Taille[m])²

• Maigreur IMC < 18,5

• Poids Normal 18,5 ≤ IMC < 25

• Surpoids 25 ≤ IMC < 30• Obésité I : 30 ≤ IMC < 35

II : 35 ≤ IMC < 40 III : 40 ≤ IMC Massive/morbide : jusqu'à 50 , 60...

Rq : Il faut savoir que le calcul de l'IMC est bien adapté pour les caucasiens, mais pas pour les asiatiques (population à risque, avec un IMC souvent inférieur aux caucasiens).

Mesure du tour de Taille : c'est un index de la répartition de la graisse, il est important car il reflète bien la quantité de graisse viscérale, qui est à risque cardio-métabolique. Mesuré à mi distance entre la crête iliaque et la dernière côte, sur un sujet debout.Le tour de taille est anormal lorsqu'il est : -supérieur à 88cm chez la femme

-supérieur à 102cm chez l'homme

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Autres mesures anthropométriques (mesurées à l'aide d'un compas)

Technique des plis cutanés : permet de mesurer la MG.MG = Somme de 4 plis : pli bicipital, plis tricipital, pli sous-scapulaire, pli supra-iliaque.

Limites :Impossible chez le grand obèse, pas d'équations adéquates.Impossible chez les personnes qui n'ont qu'une accumulation graisseuse viscérale, cette méthode sous estime la masse grasse. Il existe aussi des variations inter-observateurs, tout le monde n'a pas la même technique, mais cette méthode reste quand même efficace si c'est la même personne qui le fait pour suivre l'évolution d'un patient.

Cependant, c'est une méthode simple, permettant de suivre une dénutrition.

On peut aussi mesurer la circonférence branchiale et la suivre.Elle est mesurée à l'aide d'un mètre à ruban (en cm), à mi distance entre acromion et olécrane.

b) Mesure de l'eau totaleCes mesures sont basées sur un modèle à 2 compartiments avec comme hypothèse de base : la masse maigre possède 73% d'eau et la MG n'a pas d'eau. Du coup, on peut calculer la MM comme: MM= eau totale/0.73, le but est de mesurer l'eau totale.

Limites : œdèmes, obésité massive et perte de poids rapide.

Les volumes d'eau peuvent être déterminés par :

• Dilution de traceurs : on fait boire de l'eau qui contient des traceurs de l'eau corporelle totale (deutérium, Oxygène 18) dont on connaît la quantité. On mesure ensuite ces traceurs dans la salive et les urines, on obtient la concentration des traceurs. Il faut un spectromètre de masse pour faire cette mesure. La concentration mesurée = quantité donnée de traceurs/volume de l'eau. => C = Q/V

• Impédance bioélectrique : utilisation de manières courantes. Basée sur la capacité des tissus hydratés à conduire l'énergie électrique. Cette conductance est fonction du volume du compartiment hydroélectrique contenu dans le corps. L’impédance Z d’un corps est liée à la résistance spécifique r (c'est une constante déterminée lors de l'étalonnage du système), la longueur du patient L, et le volume conducteur V :

V = rL2/Z

On utilise 4 électrodes de surface autocollantes, on fait passer un seul courant de 800 µAmp avec une fréquence variable qui peut aller jusqu'à 50 kHz.

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Limites : -qualité de la validation initiale de l'équation-pertinence pour une population spécifiqueconditions de mesureAvantages-technique simple et peu coûteuse, pouvant être répétée-indolore pour le patient

On obtient une feuille de composition corporelle . On connaît ainsi l'état nutritionnel du patient ainsi que son état d'hydratation.

Les niveaux de graisse corporelle attendus varient en fonction de l'âge et du sexe. Ils augmentent avec l'âge et ils sont moins important chez l'homme que chez la femme.

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c) Absorptiométrie rayons X à 2 niveaux d'énergie (ou biphotonique): DEXA

Initialement utilisée pour évaluer l'ostéoporose et donc pour la mesure de la densité osseuse. Méthode de routine.On balaye de l'ensemble du corps avec un faisceau de rayons X (de très faible intensité donc c'est peu irradiant). L'atténuation des faisceaux dépend de la matière traversée. On utilise de 2 niveaux d'énergie ( 40 et 100 KeV).Elle permet d'individualiser 3 compartiments ( Ca=osseux, MM, MG) . L'étalonnage se fait sur des fantômes.

Avantages:-exact à 1% près-successeur densitométrique hydrostatique avec en plus une meilleure précision, 3 compartiments au lieu de 2 et la possibilité de faire des études segmentaires (pour voir s'il y a des variations selon la localisation dans le corps)-irradiation imposée < à une irradiation thoracique standard

Inconvénients:-contre indiqué chez les femmes jeunes sans contraception-coût élevé et impossibilité de l'utiliser au lit du malade-gros obèses ne peuvent pas être mesurés car ils n'entrent pas dans la machine (diamètre sagittal maxi = 63cm) -ne permet pas de distinguer la MG viscérale de la MG sous cutanée

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On obtient des chiffres précis par secteur corporel, on obtient le pourcentage de masse grasse de chaque membre.

d) Tomodensitométrie et l'IRM

On peut mesurer la graisse viscérale par tomodensitométrie, la mesure est très précise (utilisée en recherche surtout) mais elle est aussi très irradiante.

On obtient le rapport masse viscérale/masse sous cutanée (on obtient des volumes) .

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Excès de graisse viscérale Excès de graisse sous-cutanée

Pour les personnes ayant de la graisse viscérale, on parle d'obésité à risque cardio-métabolique.

On a étudié le lien entre le tour de taille et la graisse viscérale (mesurée par scanner) :

On voit bien qu'il existe une corrélation, avec cependant pour un individu donné des variations.

C'est globalement un marqueur intéressant.

e) Mesure de la densité corporelle (méthode d'estimation)

Elle repose sur un modèle à 2 compartiments. On part du principe qu'une densité fixe est attribuée à chaque compartiment : pour la MG = 0,9g/mL, et pour la MM =1,1g/mL.La proportion de chacun des compartiments peut être calculée à partir de la densité du corps entier, et on sait que la densité d'un corps est égale à masse/volume.

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Després JP et al. Treatment of obesity: need to focus on high risk abdominally obese patients. BMJ 2001; 322: 716-20.

40 60 80 100 120 140

300

250

200

150

100

50

0 Périmètre abdominal (cm)

Tissu adipeux viscéral (cm2)

r = 0,80

La mesure du périmètre abdominal est corréléeà la quantité de tissu adipeux viscéralParoi antérieure

Paroi postérieure

La mesure du périmètre abdominal est corréléeà la quantité de tissu adipeux viscéral

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On a alors établit une formule qui est l'équation de Siri :

%MG = 100 x (4,95/D – 4,50)

Donc pour avoir la MG, on doit mesurer la densité par hydrodensitométrie ou par pléthysmographie.

– L' hydrodensitométrie repose sur le principe d'Archimède c'est-à-dire qu'on mesure un volume en l'immergeant dans l'eau.

Pour cela il faut un équipement adapté, une cuve de taille suffisante, une capacité à déterminer les volumes des gaz respiratoires et intestinaux. On ne peut pas l'utiliser sur les enfants, les malades, les personnes âgées à mobilité réduite, les patients à coopération réduite... C'est surtout une technique de recherche.

– La pléthysmographie (utilisée en pneumologie) repose sur la loi de Boyle-Mariote : le produit Pression x Volume est une constante. Si un corps est introduit dans une cabine fermée de volume connu, le régime de pression de la cabine est modifié en fonction du volume introduit. . Durée de la mesure = 5 min. Non traumatisant et simple pour le patient.

LIMITES

CONCLUSION:L'étude de la composition corporelle constitue un élément indispensable de l'évaluation du calcul nutritionnel. Les deux examens les plus utilisés en routine pour être précis sont DEXA et impédance bioélectrique. Cette mesure de la composition corporelle guide le choix d'un programme d'amaigrissement ou de renutrition et cela permet surtout d'évaluer la gravité d'une dénutrition.

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TECHNIQUE METHODE LIMITES

Densimétrie Pesée hydrostatique principe d’Archimède

Densité MG = 0,9

Densité MM = 1,1

HydratationMM

Absorptiométrie biphotonique Irradiation corporelle totale avec photons à 2 énergies : calcul absorption

des tissus

Ne renseigne pas sur les compartiments hydriques

Dilution isotopique Eau totale mesurée par deutérium (H2O18)

MM = vol eau x 73 %

Prix très élevé des isotopes

Résonance Magnétique Nucléaire

Détection des radicaux méthyls de la graisse par résonance des protons

coût et durée mesures très élevés

Claustrophobie

Tomodensitométrie Masse et évolution MG localisées, ++ abdo

Irradiation ++

Durée mesures longue

Activation neutronique Bombardement corps entier par neutrons isotopes radioactifs à

spectre d’activité spécifique dont azote protéique

Irradiation ++

Coût ++

Non utilisé en France

Impédance bioélectrique Courant électrique dans tissus certaine résistance spécifique de

leur structure

MM = très conducteur, faible résistance

MG = peu conducteur, résistance élevée

Hypoth : corps humain cylindrique

++ impédance multifréquence

segmentaire

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B. La dépense énergétique

La dépense énergétique de 24h est la somme de 3 grands postes :- métabolisme basal ou métabolisme de repos (60 à 75% des dépenses)- thermogenèse liée à la prise alimentaire (10%)- l'activité physique (varie de 20 à 70%)L'estimation des dépenses énergétiques permet de déterminer les besoins énergétiques d'un patient (à un instant donné), les nouveaux besoins lors d'une perte de poids (aspect dynamique) et de quantifier la balance énergétique.

Notion de balance énergétique :

L'alimentation permet d'équilibrer les besoins énergétiques (qui dépendent de l'âge, le sexe et l'activité) et maintient constant le niveau des réserves. Les sources d'énergie sont les macronutriments (issus de l'alimentation) et nos réserves endogènes (utilisées lorsque le besoins énergétique est supérieur à l'apport).

I. Le métabolisme de base ou dépense énergétique de repos : DER

C'est la dépense énergétique minimale pour le fonctionnement et l'entretien de l'organisme dans des conditions très standardisées : il faut être à jeun, au repos, à température neutre. C'est l'énergie nécessaire pour le fonctionnement des cellules : pompes ioniques, turn over de substrats, cycles futiles et pour le maintien de la température.C'est-à-dire essentiellement le fonctionnement de la masse cellulaire active (MM) = 60% de la dépense énergétique des 24h.

II. L'effet thermique des aliments

C'est le 2ème poste de dépense qui peut être variable, adapté et modulable.C'est le coût énergétique associé à l'absorption intestinale, au stockage des macronutriments dans les tissus, et à leur transformation métabolique ( ex: lipogenèse hépatique)Il comprend 2 composantes : une « obligatoire » directement liée à la consommation d'ATP et une « facultative » contrôlée par le système nerveux sympathique.

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ENTREES

Notion de Balance Énergétique

DEPENSES

• ALIMENTATION• ACTIVITÉ PHYSIQUE

• Metabolisme Base

• Thermogénèse Post Prandriale

20 % (jusqu’à 70%)

60 à 75 %

10 %

Equilibrer les besoins énergétiques(variables selon âge, sexe, activité)

Maintenir constant le niveau des réserves

Source d’énergie : macronutriments + réserves endogènes

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Il dépend du type, de la quantité et de la composition des repas ingérés :– lipides : coût 5% de la valeur calorique– glucides : coût 5 à a 10%– protéines : 20 à 30%

Environ 10% de la dépense énergétique des 24h

III. L'énergie dépensée pour l'activité physique

C'est le poste de dépense énergétique le plus variable d'un individu à l'autre. Normalement il représente entre 15 et 30% de la dépense énergétique totale (exceptionnellement jusqu'à 50%) mais quand on est vraiment très sédentaire cela peut baisser énormément.Le coût énergétique des activités portantes est plus élevé chez le sujet obèse.

Autres facteurs de dépense énergétique:• la croissance• l'allaitement• l'infection• les réactions inflammatoires• phénomènes de réparation et de cicatrisation (brûlures)

IV. Méthodes d'évaluation de la dépense énergétique

a) la calorimétrie

La calorimétrie directe : réservée à la recherche

La calorimétrie indirecte (pratique courante ) :• Méthode de référence• Estime la production d'énergie et l'utilisation des substrats énergétiques à partir des échanges gazeux respiratoires (consommation d'oxygène, production de CO2)

- repose sur l'équivalence entre l'énergie utilisée dans l'organisme et celle convertie à partir de l'oxydation des nutriments- on prend la consommation globale d'oxygène comme témoin de la dépense d'énergie (DE)

DE (Kcal/min) = 3,941 V(O2) + 1,106 V(CO2) V en L/min

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• Réalisée en chambres calorimétriques ou sous cagoule ventilée• Dans des conditions où le sujet pourra reproduire ses activités quotidiennes.

La calorimétrie indirecte : • permet aussi la mesure du quotient respiratoire : QR = V CO2/ V O2

• informe sur la nature des substrats oxydés : si que les glucides sont oxydés QR=1, pour les lipides QR=0,7 , pour les protides QR= 0,8.

• on connaît le QR attendu en fonction de l'alimentation, par exemple si elle apporte 55% de glucides (QR=1), 35% de lipides (QR=0,7) et 10% de protides (QR=0,8) on sait que : QR= 0,55*1+0,35*0,75+0,1*0,8=0,875On compare alors avec le QR mesuré et si QR<0,875, oxydation incomplète → prise de poidsSi on oxyde tout ce qu'on mange on est à l'équilibre mais si on n'oxyde pas tout on a une prise de poids.

b) La méthode à l'eau doublement marquée :

Cette méthode consiste à faire ingérer au sujet un mélange d'eau marqué sur l'oxygène et sur l'hydrogène (deutérium).C'est une méthode simple et non agressive : le patient boit de l'eau marquée par des traceurs stables (non radioactifs) et on recueille un échantillon d'urine tous les jours pendant 14 jours, et on mesure de la différence d'élimination du deutérium et de l'oxygène dans les urines ; ce qui permet le calcul de la production de CO2 et de la DE .C'est très onéreux, et donc réservé à des activités de recherche.

c) méthode i ndirecte Basée sur la relation linéaire étroite existant entre la fréquence cardiaque et la DE, pour des activités physiques d'intensité croissante.

V. Variabilité de la DE

• Variabilité avec la masse : +++ , c'est essentiellement la masse maigre (MM) qui détermine la DE

• Variabilité avec l'âge: diminution de 2% tous les 10 ans en rapport avec la réduction de la MM

• Variabilité avec le sexe : la femme dépense 10% d'énergie en moins que l'homme

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Mesure directe de la consommation maximale d’oxygène (VO2 max.)

– Epreuve d’effort

– Mesure de laconsommation d’O2 et dela production de CO2 entemps réel capacités maximales enendurance

seuil de transition aéro-anaérobie

niveau maximal d’utilisationdes lipides

.

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Estimation de la Dépense énergétique de repos (DER) ou du métabolisme basal (MB) à partir des données anthropométriques simples en tenant compte du poids, de la taille et de l'âge.=> Equations de Harris et Benedict :Femmes MB = 2,741 + 0,0402P + 0,711T - 0,0197AHommes MB = 0,276 + 0,0573P + 2,073T - 0,0285AP en kg, T en m, A en annéesMB en MJ ( 1MJ=236 kcal)

VI. Estimation de la dépense énergétique totale (DET)

1. Il faut calculer la DE de repos (soit avec un appareil soit avec la formule précédente)

2. Il faut estimer le niveau d'activité physique (NAP): 1,3 pour un sédentaire, 1,8 pour quelqu'un de très actif

3. Il faut multiplier la DER par le facteur d'activité: DET=DER*NAP.

Ex : patient de 120kg inactif : DER 1800 Kcal/j DET 1800*1,3=2340 Kcal/j

Estimation du NAP :

• Carnets, questionnaire d'activité : professionnel, domestique, loisirs, sports, transports, escaliers, temps d'inactivité (+++) précisant une durée, fréquence, intensité notamment le temps d'inactivité devant les écrans

• Mesures:- podomètre (<3000 pas/j inactivité, 3000 à 6000 activité faible...)- accéléromètres- cardiofréquencemètres...

Par exemple chez l'enfant si on a pas de système de mesure on va calculer les cours d'EPS, ce qu'il fait pendant la récréation, comment il va à l'école, qu'est-ce -qu'il fait comme loisir non structuré, le nombre d'heure devant les écrans +++ de télévision, ordinateur, jeux vidéos …

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Evaluation de l’Activité Physique :Questionnaire exemple chez l’enfant

– Scolaire• Cours d' Éducation Physique et Sportive

• Sport scolaire

• Activité durant les récréations

– Transports• Moyen de transport pour se rendre à l’école

• Moyen de transport usuel

– Loisirs• Activités non structurées

– Activités journalières extra-scolaires

– Activité physique en famille le week-end

• Activités structurées– Type et nombre d’heures de sport hebdomadaires

– Inactivité +++• Nombre d’heures de télévision, ordinateur, jeux vidéos

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Effet de l'activité physique :

L'activité physique diminue la masse grasse et augmente la masse maigre et ceci va faire augmenter la DER et augmenter les exercices, on a un double effet sur la dépense énergétique.

Lorsqu'un sujet obèse tente de faire de l'activité physique, il ne va pas y arriver, l'activité physique sera inadaptée, du coup il va devenir de plus en plus sédentaire, ce qui va entraîner une diminution de sa dépense énergétique de repos et de la masse maigre, et tout cela va encore plus favoriser l'obésité → cercle vicieux.

Les autres facteurs de variabilité de la dépense énergétique sont :• La grossesse : la DER augmente avec l'augmentation de la masse corporelle. Besoin énergétique supplémentaire = 260 kcal/j

• L'allaitement : besoin énergétique supplémentaire jusqu'à 600 kcal/j, souvent la mère ne les prend pas et cela facilite la perte de poids après la grossesse

• Le tabac : augmentation de la DE (24 cigarettes= 200 kcal/24h) => d'où la prise de poids progressive lors du sevrage tabagique

• Avec la perte de poids (régime) et la ration alimentaire : si on étudie la perte de poids au cours d'un régime, elle est très rapide au début puis elle diminue et s'arrête. Cela est du à l'évolution du métabolisme de base avec la perte de poids :

Diminution de la DE au cours de la restriction alimentaire => diminution du poids mais surtout de la perte de MM (donc il y a une diminution de la DER) . Mais aussi diminution de la thermogenèse alimentaire, diminution des dépenses énergétiques dues à l'activité physique (dépenses proportionnelles au poids mobilisé).

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Variabilité de la DE avec la ration alimentaire

Évolution de la perte de poids (Δ P) sous régime restrictif en fonction du temps (ΔT) : adaptation à la restriction énergétique

Evolution du métabolisme de base avec la perte de poids

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La contribution relative des MM et MG dans le poids perdu est dépendante de la MG initiale, car plus la MG initiale est élevée plus la proportion de MG perdue est grande.

Plus le déficit calorique est important plus la proportion de MM perdue est impor­tante (Diminution du rapport ∆MM /∆MG).

C'est ce qui est en cause dans certains régimes, on perd trop de MM, nos dépenses énergétiques sont effondrées et c'est ce qui est à l'origine du phénomène rebond dans les régimes.

De plus il y a des phénomènes de régulation homéostatique :

- diminution du tonus sympathique

- réduction des concentrations de T3 ,triodothyronine

- rôle de la leptine +++ (hormone clé du comportement alimentaire et de la DE)

Il y a une protéine très importante : l'AMPK (protéine kinase activée par l'AMP),elle a un rôle majeur dans la régulation de la DE.

L'AMPK est considérée comme un senseur métabolique : elle active les voies métaboliques qui produisent de l'ATP (glycolyse, oxydation des AG, synthèse des corps cétoniques) et inhibe les voies métaboliques qui consomment de l'ATP (synthèse de cholestérol et de TG, lipolyse dans les adipocytes) .L'AMPK= enzyme clé de la régulation du métabolisme énergétique car elle répond à des signaux hormonaux (ex :ghréline, hormone stimulant l'appétit), à des signaux métaboliques, aux adipokines (leptine, adiponectine, synthétisées par le tissu adipeux).

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Effet du niveau de restriction énergétique sur les contributions relatives des masses maigre (ΔMM) et grasse (ΔMG) au poids perdu

Plus le déficit calorique est important ,plus la proportion de masse maigre perdue est importante

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VII. Le tissu adipeux brun (TAB) chez l'homme

Ce tissu adipeux brun peut modifier la dépense énergétique, il dépense énormément d'énergie, il a un rôle dans la thermogenèse.

La quantité diminue avec l'âge.

Les individus minces ou normaux ont beaucoup de TAB.

La quantité diminue avec l'IMC => diminution de la thermogenèse avec l'obésité.

Conclusions : de petites quantités de TAB ont un impact métabolique important. D'un point de vue énergétique et par unité de masse de tissu: le TAB est environ 100 fois plus actif que le tissu adipeux blanc (énergie dissipée versus stockée)L'activation des adipocytes bruns représente une cible potentielle du traitement de l'obésité.

VIII. Variabilité d'origine génétique

● La DER est très proche chez les gens de même famille, variant de 500 kcal/j d'une famille à une autre (40% de variance résiduelle), et il y a une grande concordance chez les jumeaux

● Génétique et thermogenèse : 40%● Génétique et coût énergétique de l'activité : plus faible

● Génétique et adaptation aux modifications de la prise alimentaire: important dans les mécanismes précocesBases moléculaires multiples non identifiées: rôle des UCP1 (protéine de la mitochondrie de la thermogenèse)

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Variabilité de la DE avec la perte de poids : un système de régulation complexe

Leptine

Ghreline

+

insuline

++

TRHβ 3R

Dépense énérgétique

Prise alimentaire

CCK

motilité

X _ NPY

(POMC)

PC-1

Nx arqué+

α MSH

_

Centre de satiétéHypothalamique

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IX. Conclusion

-L'estimation des DE permet de déterminer les besoins énergétiques d'un patient-Rôle de l'activité physique +++-Mieux comprendre les mécanismes régulant la DER → traitement modulant la DER ?

C'est là que je regrette de ne pas avoir pris la formule sans prise de cours.. Mais bon au moins je peux faire une petite dédicace à Gaby et zElsa ♥, à Bossi le Critard, à Thomas que je remercie pour m'avoir accompagné (même si je sais que c'était que pour la dédicace☺) , à Cécile la plus cool des voisines, au MADA que j'oublie pas, et enfin à tous les autres pour qui je foooooonds !

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Part estimée desfacteurs génétiques dans les variations

interindividuelles de la dépense

énergétique totale

Variabilité d’origine génétique