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Chap.2 Economie – Mondialisation, finance internationale et intégration européenne 2.1 Quels sont les fondements du commerce international et de l’internationalisation de la production ? Thème Notions Indications complémentaires 2.1 Quels sont les fondements du commerce international et l’international isation de la production ? Avantage comparatif, dotation factorielle, libre-échange et protectionnisme, commerce intra- firme, compétitivité prix et hors prix, délocalisation, externalisation, firmes multinationales, spécialisation En partant d’une présentation stylisée des évolutions du commerce mondial et en faisant référence à la notion d’avantage comparatif, on s’interrogera sur les déterminants des échanges internationaux de biens et de services et de la spécialisation. On analysera les avantages et les inconvénients des échanges internationaux pour les producteurs comme pour les consommateurs. On présentera à cette occasion les fondements des politiques protectionnistes et on en montrera les risques. On s’interrogera sur les effets d’une variation des taux de change sur l’économie des pays concernés. En s’appuyant sur des données concernant le commerce intra-firme et sur des exemples d’entreprises multinationales, on abordera la mondialisation de la production. On étudiera à cette occasion les principaux déterminants de la division internationale du travail, en insistant sur le rôle des coûts et la recherche d’une compétitivité. Acquis de première : gains à l’échange Définitions : Gains à l’échange : surplus retiré de l’échange après spécialisation. Avantage comparatif : avantage relatif d’un individu ou d’un pays dans la production d’un bien ou service. Il correspond à la différence de productivité ou coût unitaire par rapport aux autres biens produits. Dotation factorielle : spécialisation des pays en fonction de la dotation relative en facteurs de production (HOS) Libre échange : politique commerciale qui vise à enlever toute entrave à la circulation des biens et services entre les pays Protectionnisme : politique commerciale visant à empêcher ou limiter les importations de biens ou de services et de protéger la production nationale contre la concurrence étrangère. Commerce intra-firme : ensemble des échanges à l’intérieur du réseau même d’une entreprise multinationale Compétitivité prix : capacité à proposer des produits à un prix inférieur à celui de ses concurrents Compétitivité hors prix: capacité à gagner des parts du marché sur des critères autres que le prix (qualité, innovation, design, SAV…) Délocalisation : déplacement d’une unité de production vers l’étranger Externalisation: stratégie qui consiste à déléguer une partie de la gestion d’une ou plusieurs fonctions de l’entreprise à un prestataire.

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Chap.2 Economie – Mondialisation, finance internationale et intégration européenne2.1 Quels sont les fondements du commerce international et de l’internationalisation de la production ?

Thème Notions Indications complémentaires2.1 Quels sont les fondements du commerce international et l’internationalisation de la production ?

Avantage comparatif, dotation factorielle, libre-échange et protectionnisme, commerce intra-firme, compétitivité prix et hors prix, délocalisation, externalisation, firmes multinationales, spécialisation

En partant d’une présentation stylisée des évolutions du commerce mondial et en faisant référence à la notion d’avantage comparatif, on s’interrogera sur les déterminants des échanges internationaux de biens et de services et de la spécialisation. On analysera les avantages et les inconvénients des échanges internationaux pour les producteurs comme pour les consommateurs. On présentera à cette occasion les fondements des politiques protectionnistes et on en montrera les risques. On s’interrogera sur les effets d’une variation des taux de change sur l’économie des pays concernés. En s’appuyant sur des données concernant le commerce intra-firme et sur des exemples d’entreprises multinationales, on abordera la mondialisation de la production. On étudiera à cette occasion les principaux déterminants de la division internationale du travail, en insistant sur le rôle des coûts et la recherche d’une compétitivité. Acquis de première : gains à l’échange

Définitions :Gains à l’échange : surplus retiré de l’échange après spécialisation.Avantage comparatif : avantage relatif d’un individu ou d’un pays dans la production d’un bien ou service. Il correspond à la différence de productivité ou coût unitaire par rapport aux autres biens produits. Dotation factorielle : spécialisation des pays en fonction de la dotation relative en facteurs de production (HOS)Libre échange : politique commerciale qui vise à enlever toute entrave à la circulation des biens et services entre les pays Protectionnisme : politique commerciale visant à empêcher ou limiter les importations de biens ou de services et de protéger la production nationale contre la concurrence étrangère. Commerce intra-firme : ensemble des échanges à l’intérieur du réseau même d’une entreprise multinationaleCompétitivité prix : capacité à proposer des produits à un prix inférieur à celui de ses concurrents Compétitivité hors prix: capacité à gagner des parts du marché sur des critères autres que le prix (qualité, innovation, design, SAV…)Délocalisation : déplacement d’une unité de production vers l’étrangerExternalisation: stratégie qui consiste à déléguer une partie de la gestion d’une ou plusieurs fonctions de l’entreprise à un prestataire. Firme multinationale : entreprise qui possède au moins une unité de production à l’étranger Spécialisation : la capacité d'un pays à concentrer sa production sur un type de biens pour lequel sa compétence est la meilleure

A. Quelles sont les grandes évolutions du commerce international ?

Doc 1- Les différents aspects de la mondialisation

Mondialisation : émergence d'un vaste marché de biens et des services et de facteurs de production qui s'affranchit des frontières entres les Etats et qui accentue l'interdépendance entre les pays.

Depuis la fin du 18ème siècle, nous avons connu deux vagues de mondialisation majeures.

La première vague de mondialisation (1850-1913) Elle a débuté en 1850 et s’est terminée avec le début de la 1GM. Elle correspond à une division traditionnelle du travail (les pays européens faisaient venir des matières premières de leurs colonies et en exportaient des produits industriels).

La deuxième vague de mondialisation (1950-2007) Elle a débuté après la 2GM, et est essentiellement menée par les firmes multinationales qui mettent en place des stratégies globales. (Tirer des avantages de chaque pays comme le coût du travail). La seconde mondialisation est également marquée par l’émergence des marchés financiers à partir des années 1980, et

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qui va de ce fait conduire à des flux de capitaux importants. Avec la vague d’immigration des années 1960, les flux migratoires vont augmenter.

*Ces mondialisations sont entrecoupées par des crises et des guerres (1GM-crise 1929-2GM). Cela va provoquer la montée du protectionnisme : refus des échanges internationaux donc moins d’échanges (baisse des ≠ flux)

Qu’elles sont les caractéristiques de ses vagues de mondialisation ? Forte croissance démographique, croissance du PIB réel et par habitant, les exportations, les migrations. (Les échanges internationaux augmentent plus vite que le PIB ; les X tirent la croissance vers le haut ). Depuis 1850, le commerce international a augmenté à un rythme beaucoup plus soutenu que la production mondiale.

Comment mesurer les échanges internationaux ?

Le commerce extérieur représente l'ensemble des exportations et des importations de biens enregistrés dans la balance commerciale.

Flux de capitaux : des revenus qu’on peut tirer d’un placement étranger ; d’un individu qui envoie de l’argent à son pays d’origine

Flux d’investissement : réalisé par des entreprises qui achètent des participations de d’autres entreprises.

Doc 2- Evolution de l’ouverture des économies depuis 1970

Comment reconnait-on une économie mondialisée ? L’internationalisation des échanges, c’est-à-dire la part des X dans le PIB, témoigne d’une économie mondialisée. Cette internationalisation a deux effets :

- Une ouverture croissante des économies sur les marchés extérieurs, mesuré par le taux d’ouverture

On dit qu’une économie est extravertie lorsqu’elle est ouverte au commerce international. (Chine,Allemagne,Royaume-Uni)

- Une interdépendance accrue des économies : les économies sont contraintes d'importer une part croissante de biens et de services étrangers pour satisfaire leur demande intérieure. Ceci nous est donné par le taux de pénétration :

(On peut par exemple calculer la part du marché automobile étranger en France)

BALANCE COMMERCIALE = EXPORTATIONS - IMPORTATIONS

BALANCE DE TRANSACTION COURANTE = EXPORTATIONS -IMPORTATIONS + BALANCE DES REVENUS ENTRANTS/SORTANTS

BALANCE DES PAIEMENTS = BALANCE DE TRANSACTION COURANTE + FLUX D’INVESTISSEMENT

TAUX D’OUVERTURE = [(M+X) /2] /PIB

TAUX DE PENETRATION = M/Marché intérieur x 100

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Tout ralentissement de la croissance dans un pays se traduit par une baisse des exportations et de la croissance chez ses partenaires commerciaux. Ainsi, le taux d’ouverture des économies a cessé d’augmenter en 2007, car la crise a constitué un ralentissement de l’activité économique (baisse des exportations…).

Doc 3- Part des biens et services dans le total des exportations mondiales (en %)

Comment a évolué la structure des échanges entre 1913 et 2011 ? Alors que les échanges de produits primaires (produits agricoles, minéraux et combustibles) représentaient la moitié du commerce international de biens et de services en 1913, soit les deux-tiers du commerce international de marchandises, le poids des produits manufacturés est devenu majoritaire depuis les années 1950 dans le commerce de biens et majoritaire depuis le milieu des années 1970 dans le commerce des biens et services. En 2011, les produits manufacturés constituent 54% du commerce mondial de biens et services et les deux tiers du commerce mondial des biens. Entre 1950 et 2011, les exportations ont été multipliés par 33. REMARQUE : La part des exportations des produits primaires a diminué MAIS leur volume a considérablement augmenté. (Plus grande part accordée aux combustibles, plus de la moitié des échanges de produits primaires)

Les échanges de services (toursime, transports…) sont apparus plus tardivement que les échanges de biens sous l’effet du progrès des techniques d’information et de télécommunication. Ils représentent aujourd’hui 20% du commerce mondial et font désormais l’objet de négociations internationales.

Doc 4- Commerce mondial de marchandises, 2010.

Le commerce mondial de marchandises est largement dominé par l’Asie, l’Amérique du Nord, et l’UE (Triade). En revanche, certaines zones sont plus marginalisées comme l’Afrique, le Moyen-Orient, l’Amérique du Sud. Comment expliquer cette domination ? L’UE et l’Am. Du Nord sont rentrés tôt dans l’ère industrielle, et par conséquent dans la mondialisation. Quant à l’Asie, celle-ci a connu un phénomène de rattrapage très récent. En effet, l’Etat chinois a mis en place des politiques très volontaristes pour développer leurs exportations . Pour les favoriser, ils ont ainsi décidé de dissuader les importations, essayer d’attirer les capitaux et usines internationales pour pouvoir ensuite réexporter, et ainsi devenir « L’Atelier du Monde ». Ils ont également sous-évalué leur monnaie >il s’agit d’une stratégie de remontée de filière. Autrement dit, partis d’une main d’œuvre peu qualifiée et peu couteuse, elle a petit à petit monter en gamme. Ce démarrage rapide des pays asiatiques comme la Chine ou Taïwan s’explique par des stratégies. De par leurs stratégies, la chine est par exemple l’un de ces pays excédentaires qui exportent plus que n’importent.

Finalement, les pays développés et l'Asie exportent principalement des produits manufacturés. L'Amérique du Sud, a la part la plus importantes des produits agricoles. Les différentes régions n’ont pas les même spécialisions. Certaines sont plus rentables que d'autres.

La majorité du commerce de l’UE est inter-régional ; il est d’environ 70%. ( Intérieur de la zone). Ceci s’explique l’accord du libre-échange dans l’UE.

Doc 5- Echanges interbranches et échanges intra-branches

Commerce interbranche : Le commerce interbranche désigne les échanges de produits différents qui résultent de la complémentarité des économies. Ce commerce concerne surtout des pays de niveaux de développement différents, c’est-à-dire les échanges entre les pays développés et les pays en voie de développement, c’est-à-dire les échanges entre biens manufacturés contre des produits primaires. Ce commerce interbranche correspond à l’ancienne division internationale du travail. Il s’agit d’un modèle envisagé par les néo-classiques.

Commerce intra branche : Le commerce intra-branche désigne les échanges de produits similaires qui résultent de la proximité des économies. Il s’opère à l’intérieur d’une même branche ; donc les pays échangent des biens semblables mais différenciés (différenciés selon la qualité, la sophistication ; besoin de diversité selon la marque.) Ce commerce met en concurrence les pays avec un même niveau de développement ; c’est-à-dire un échange entre des biens manufacturés contre des biens manufacturés. Ce commerce correspond à une nouvelle division internationale du travail dans laquelle :

- Les pays du Nord échangent entre eux des produits comparables (Le commerce intra branche représente plus de la moitié des échanges).

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-Les pays du Nord échangent avec les pays émergents des biens manufacturés différents. - Les pays du Nord échangent avec le reste des pays du Sud des produits primaires car l’ancienne DIT n’a pas disparu

Synthèse

Le monde a connu au moins deux vagues de mondialisation, marquées par une intensification des échanges commerciaux (mesurés par la balance commerciale et le taux d’ouverture), des migrations et des flux d’IDE qui ont permis une croissance forte du PIB. La première débute vers 1850 et se termine avec Première Guerre mondiale, elle se caractérise par une division traditionnelle du travail : les pays européens importent des produits primaires de leurs colonies et exportent des produits industriels. La seconde a débuté après la Seconde Guerre mondiale et se poursuit aujourd’hui : les FTN se développent et adoptent des stratégies globales, les marchés financiers s’interconnectent et les migrations s’intensifient.

Le commerce mondial actuel se caractérise par la domination commerciale des pays développés regroupés dans la triade (Europe, Amérique du Nord, Japon); l’insertion accélérée de l’Asie, principalement la Chine et l’Inde; la marginalisation de l’Amérique latine, de l’Afrique et de l’Europe de l’Est. Si le commerce interrégional a fortement progressé, le commerce interne à chaque zone reste souvent dominant (70% de commerce intrarégional pour l’UE).

Le commerce mondial de marchandises concerne des produits primaires (produits agricoles, combustibles,…) mais surtout les produits manufacturés qui sont la catégorie la plus dynamique : la part des produits primaires (surtout agricole) a diminué au profit des produits manufacturés et des services. Les échanges intrabranches développent au détriment des échanges interbranches (produits différents). On voit donc une nouvelle division du travail où les pays du nord échangent entre eux des produits comparables ; des produits manufacturés différents avec les pays émergents, et des produits primaires contre des produits manufacturés avec les pays du Sud car l’ancienne DIT n’a pas disparue.

B. Quels sont les déterminants de l’échange et de la spécialisation ?

Doc 6-La théorie des avantages comparatifs de David Ricardo

Gain à l’échange : Surplus retiré de l’échange, après spécialisation. Grâce à l'échange et à la spécialisation, les individus peuvent consommer plus de biens et services et de manière plus diversifiée qu'en situation d'autarcie car ils ont retiré un surplus

La première théorie de l’échange c’est celle d’Adam Smith dans De la richesse des nations en 1776. Il dit que les agents économiques doivent se spécialiser là où ils seront le plus productifs possible et ça vaut pour n’importe quel pays ou individu. On va alors faire des économies d’échelles, des gains d’efficacité. On va produire d’avantage et on aura un surplus de production qu’on va pouvoir échanger et ensuite obtenir tout ce qui nous manque. Si tout le monde se spécialise les facteurs de productions sont utilisés à leurs meilleures productivités. La productivité globale augmente. On a alors une abondance de biens et de services pour tout le monde. On a aussi intérêt au libre-échange à l’échelle international, il s’agit d’une rupture avec le mercantilisme : une philosophie protectionniste. C’est-à-dire qu’on pensait qu’il y avait des perdants et des gagnants dans le commerce international, qu’on était dans un jeu à somme nul. Il fallait exporter et se protéger des importations. Il faut laisser circuler les marchandises et donc favoriser le libre-échange. Ricardo va perfectionner la pensée de Smith. En effet, il y a des pays qui sont moins bons que d’autres et qui n’ont pas d’avantages absolus.Les nations doivent alors se spécialisées sur la production de biens où elles sont le moins désavantagées où on est le plus efficace par rapport à la production d’un autre bien. (Ex : le métier d’avocat qui ont tous les avantages absolus. Selon Smith il ne devrait pas embaucher une secrétaire puisqu’il sait faire les deux métiers à la fois. Mais selon Ricardo il devrait se spécialiser dans le métier d’avocat et embaucher une secrétaire car il pourra passer tout son temps à faire son métier d’avocat qui est plus rentable).

Le cout d’opportunité c’est le cout du renoncement c’est-à-dire la valeur de ce à quoi on renonce en effectuant une activité ou une production. Ici, ce serait le volume du produit sacrifié pour produire autre chose.

Dans l’exemple de Samuelson, si l’avocat ne prend pas de secrétaire et qu’il doit faire 1h de secrétariat il perd 60euros. Il renonce à 1h de droit qui lui rapporte 100euros et privilégier une heure de secrétariat qui lui rapporte 40euros. Alors que s’il prend une secrétaire il gagera 60euros en plus.

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Ricardo dans principe de l’économie politique et de l’impôt (1817) même si un pays n’a pas davantage absolu il peut se spécialiser sur son avantage comparatif c’est-à-dire là où il a un tout petit désavantage relativement aux autres biens. Tout le monde sera gagnant dans l’échange (l’avocat qui gagne plus et la secrétaire qui a été embauchée.)La productivité globale va augmenter, on va pouvoir faire des économies échelles, les prix diminuent, on peut se procurer les biens aux meilleurs prix donc avoir un bon PA. Ce résonnement aboutit sur le fait qu’il faut rompre avec le mercantilisme et favoriser le libre-échange.

Mais certaines limites à cette théorie : -Ricardo et Smith ne mesure les richesses que sur le facteur travail alors qu’entre aussi en compte le capital et la PGF. -Ils n’envisagent qu’entre les pays que des échanges de biens et de services mais pas de facteurs de productions.- Le commerce mondial est un commerce interbranche donc il n’explique pas pourquoi aujourd’hui dans les pays développés on a du commerce intra-branche.- Le libre-échange à l’époque de ces économistes n’est qu’une sympathique fiction.

Doc 7. La dotation en facteur de production

Le théorème HOS s’appelle ainsi puisqu’il est avancé par Eli HECKSCHER en 1919, formulé par Bertil OHLIN en 1933 et reformulé définitivement par Paul SAMUELSON en 1941.

Les économistes se sont inspirés du théorème de Ricardo. Ils visent à expliquer les divers échanges internationaux entre les différents pays en fonction de leurs facteurs de production, qu’ils soient abondants ou rares . Il y est déduit qu’il est préférable que les pays se spécialisent dans une activité de production où ils possèdent des facteurs de production en abondance . De plus, il leur sera conseillé d’ exporter les biens qu’ils possèdent en abondance et donc, d’ importer les biens qu’ils ne peuvent produire par manque de facteurs .

Cependant, cela n’est pas le cas dans tous les pays. En effet, l’économiste américain d’origine russe Leontief, s’intéressant de plus près au système économique américain, se rend compte que les Etats-Unis ne fonctionnent pas de la même manière. En effet, ces derniers disposent plus de capital que de travail et sont exportateurs de biens riches en travail. Cela contredit le théorème HOS. On parle du « paradoxe de Leontief ».

Toutefois, Leontief pense que ce "paradoxe" peut être expliqué par le fait que le travail fourni par les Américains vaut plus que celui des autres travailleurs du fait de la qualité supérieure de la formation.

Doc 8. La spécialisation de la France

Les pays se spécialisent dans le secteur où ils disposent le plus grand avantage comparatif.

- Les pays développés se sont spécialisés dans des industries utilisant beaucoup de capital et du travail qualifié, car ce sont ces facteurs dont ils disposent en abondance et dont le coût relatif est le plus faible. Ils vont exporter ces biens à forte dotation en facteurs de productions, et importer des produits agricoles, des matières premières et des biens de consommation courante en provenance des pays moins développés.

France : Elle dispose d’avantages comparatifs dans l’industrie (avions, produits pharmaceutiques, produits de luxe), les services (tourisme, services financiers) et dans l’agriculture.

USA : Ils disposent d’avantages comparatifs dans les services, notamment dans le secteur bancaire, dans l’agriculture, et dans certains secteurs industriels (moteurs, produits pharmaceutiques…)

Allemagne : Elle dispose d’avantages comparatifs dans l’industrie, essentiellement dans l’automobile et les biens d’équipement.

- Les pays en développement se sont spécialisés dans les produits primaires (agricoles, minerais, combustibles) et dans des industries de main-d’œuvre car les coûts salariaux unitaires y sont plus faibles.

Chine : Elle dispose des avantages comparatifs importants dans les industries de main-d’œuvre (produits informatiques, électroniques, électroménager, textile).

Doc 9. Une répartition égale des gains à l’échange ?

L’ouverture au commerce international et à la spécialisation n’ont pas que des effets positifs pour les pays et leurs habitants. En effet, la réalité du marché ne correspond pas avec la concurrence pure et parfaite (surtout commerce

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intra branche). Les avantages comparatifs, contrairement à la théorie traditionnelle, se sont construits sous l’effet des stratégies des firmes , qui agissent en concurrence imparfaite , et sous l’effet des politiques de l’Etat.

Paul Krugman, économiste américain et prix Nobel en 2008, est un spécialiste du commerce international. Selon lui, il manque une dimension aux avantages comparatifs dans les échanges mondiaux: l'existence d'économies d'échelle et l'existence de situations de concurrence imparfaite.

En présence d'économies d'échelle , l'accroissement du volume de production permet de réduire le coût unitaire de production. Ainsi, un seul producteur (ou un nombre limité de producteurs) est plus efficace, car il peut produire à lui seul un grand volume de production et diminuer autant que possible le coût unitaire . Lorsqu'un producteur est déjà implanté sur un marché et profite des économies d’échelles, il est alors quasiment impossible pour un concurrent de se lancer sur le marché, car il faudrait qu'il produise autant que le premier pour pouvoir bénéficier de coûts aussi bas et pouvoir le concurrencer par les prix. C'est une situation où la concurrence est imparfaite. Finalement, Krugman observe que la plupart des échanges internationaux se font par les industries oligopolistiques, qui sont elles-mêmes en concurrence. En plus, s'il y a peu d'offreurs sur le marché national, ouvrir le commerce à l'international permet des gains de variété importants pour les consommateurs.

*Les firmes des pays développés bénéficient d’une avance technologique et d’une taille de marché considérable ; de ce fait les pays moins développés n’ont aucune chance de rentrer sur le marché et de les rattraper. Pour lutter contre cette répartition inégale, Krugman incite à ce que les Etats de ces pays protègent leurs industries, s’ils veulent amorcer leur développement ; ce qui est contraire à la théorie de la concurrence pure et parfaite.

Cette nouvelle théorie du commerce internationale faite par Krugman peut nous laisser supposer qu’il n’y ait aucune chance à la réalisation de la convergence des économies. (les pays développés gardent leur avance)

Dans La Mondialisation n’est pas coupable, Krugman pense que la mondialisation n’est pas à l’origine des maux économiques qui frappent la société ; mais désormais il pense que la mondialisation provoque une distinction entre des gagnants et des perdants.

Doc 10- La différenciation des productions

La différenciation des produits peut donner lieu à deux types de commerce international :

Elle peut résulter d’une différenciation horizontale : les produits présentent la même qualité mais sont distingués par les consommateurs en raison de leur différences réelles ou perçues. Elle répond à un besoin de diversité/variété de la part des consommateurs.

Elle peut résulter d’une différenciation verticale : les produits ne présentent pas la même qualité, ils sont donc différents. (Haute gamme, moyenne gamme). La spécialisation internationale s’explique par le niveau moyen de revenu des habitants (niveau moyen de revenu élevé : haute gamme). Il existe donc des échanges internationaux de produits de qualités différentes.

Ces deux approches des échanges internationaux offrent des explications relativement robustes du commerce intrabranche.

Doc 11- Couts des transports et des communications en dollars constants de 1990

Le développement du commerce international s’explique en partie par les innovations technologiques (progrès technique) en matière de transports et de communication.

Les progrès en matière de transports (bateau à vapeur, avion à réaction, porte conteneur, réseau autoroutier, infrastructure portuaire…) ont permis une accélération de la circulation des marchandises et une diminution des coûts. Le coût du fret maritime a été divisé par 3,7 entre 1960 et 2000. Le coût du transport est aujourd’hui devenu marginal dans les échanges internationaux.

A cela s’ajoute également les progrès en matière de communication et d’information (télégraphe puis téléphone, ordinateur, Internet) ont permis de faire circuler l’information sur tous les territoires et de réduire considérablement les coûts. Le prix de la minute de communication a été divisé par 64 entre 1960 et 2000. (Ces progrès sont notamment visibles dans le secteur bancaire avec les banques interconnectées, outils financiers…)

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Doc 12- Le développement du libre-échange a favorisé l’ouverture des économies

Le développement du libre-échange a favorisé l’ouverture des économies.

Les conséquences du protectionnisme (mis en place dans les années 1930 suite à la crise de 1929) sont désastreuses sur la prospérité et les relations internationales de l’entre-deux guerres (baisse de la demande globale dans tous les pays).Il y a plusieurs arguments qui sont en faveurs du libre-échange ; c’est notamment le cas des Etats-Unis qui avancent le fait que le protectionnisme a aggravé la crise dans la mesure où les entreprises n’arrivent pas à s’adapter face à une concurrence qui n’est plus international, ce qui ralentit la productivité et l’innovation. Montesquieu, dans « Partout où il y a du commerce, il y a des mœurs douces » (idée du doux commerce), nous dit que les échanges commerciaux favorisent l’interdépendance des pays et n’incitent pas à la guerre. De ce fait, après la seconde guerre mondiale, on assiste à un mouvement de la libéralisation du commerce international. Celle-ci va déboucher sur la mise en place du GATT (General Agreement on Tariffs and Trade), signé en 1948 par 23 pays. L’OMC (Organisation Mondiale du commerce) succède au GATT en 1994. Différence entre les deux ? Le GATT était surtout un code de bonne conduite alors que l’OMC est une véritable organisation internationale qui s’est institutionnalisée.

Quels sont les grands principes de l’accord du GATT ?

L’accord tout entier repose sur deux grands principes de bases : le libre-échange et le multilatéralisme.*

Le libre-échange : Ce premier principe interdit les restrictions quantitatives (quotas qui limitent les importations), et met en place des cycles de négociations (les « rounds ») pour baisser les droits de douanes. A cela s’ajoute la réciprocité, c’est-à-dire que lorsqu’un pays qui reçoit des avantages commerciaux, celui-ci doit s’étendre à tous les autres pays. Enfin, la loyauté dans les échanges suppose la prohibition des subventions aux exportations et du dumping (c’est à dire de la vente à un prix inférieur au coût de production) qui faussent la concurrence. Ces deux règles visent à établir une « concurrence saine et non faussée ».

Le multilatéralisme : Ce second principe repose sur le fait que les règles s’appliquent à tous les signataires et ne peuvent pas être négociée de pays à pays (refus du bilatéralisme). Tout ce qui est accordé à un pays doit l’être aux autres. Il s’agit de la « clause de la nation la plus favorisée ».

Ce système de négociations multilatérales fonctionne-il ?

Ces cycles sont appelés des rounds. Ainsi vont se succéder pour les principaux le Kennedy Round, le Torquay Round, le Tokyo Round et l’avant dernier, l’Uruguay Round au terme duquel sera mis en place l’OMC. En 1994 le GATT est donc remplacé par l’organisation mondiale du commerce, instance qui devient permanente et à laquelle 149 pays ont adhéré en 2005. Entre 1947 et 1990 le bilan de ce processus est positif. On assiste en effet à une réduction importante des barrières tarifaires le niveau moyen des droits de douanes passant d’environ 40 % en 1947, ce qui signifiait que le produit étranger, dont la valeur était de 100 $, était vendu en France, par exemple, 140 $, à environ 4% dans les années 2000. Pour autant, l'OMC est un peu en panne ; il est en effet difficile de conclure des accords multilatéraux. Ainsi, on observe la tendance suivante : développement aux accords régionaux, et plus récemment avec la crise, au retour au protectionnisme. Il y a des conflits très puissants comme les pays en développement, qui pour protéger leurs industries, voudraient des restrictions sur leur marché à eux. La culture est également un problème : les américains aimeraient inclure de la culture en France, or la France a ses quotas. (Quotas de chansons françaises à la radio)

Actualité : UE et USA : rapport secret TAFTA ; les différents pays européens ont donné un mandat pour négocier les échanges avec les USA. Trump a dit qu'il ne voulait pas du TAFTA.

Synthèse :

Adam Smith au 18e siècle montre que l’échange est un jeu à somme positive grâce à la division du travail, si chaque pays se spécialise dans le domaine où il est le plus compétitif (avantage absolu). En opposition aux politiques mercantilistes de son époque, il prône le libre-échange, c’est-à-dire la suppression des obstacles à la circulation des

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marchandises. La productivité globale des économies doit augmenter puisque la spécialisation permet d’économiser du temps de travail qui va être consacré à la production du bien dans lequel le pays s’est spécialisé ; les productions abandonnées peuvent être achetées à moindre coût à un autre pays, ce qui augmente le pouvoir d’achat. Après spécialisation, l’échange engendre donc un surplus (gain à l’échange). Cependant, tous les pays ne disposent pas forcément d’un avantage absolu et n’ont donc pas intérêt à l’échange. Tout cela permet de faire des gains de productivité et des économies d’échelles.

David Ricardo perfectionne au début du 19e siècle la théorie de l’échange en montrant que chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production des biens pour lesquels il est relativement le plus efficace, c’est-à-dire qu’il détient l’avantage le plus grand ou le désavantage le mois grand, en fonction du coût d’opportunité (exemple de l’avocat et de la secrétaire de Samuelson). L’avantage comparatif explique bien la division traditionnelle du travail (commerce interbranche), cependant le modèle de Ricardo repose sur un seul facteur (le travail), n’envisage pas la mobilité internationale des facteurs de production, et n’explique pas le commerce intrabranche.

Puis au cours du XXe siècle, Hecksher, Ohlin et Samuelson (HOS), approfondissent la théorie de Ricardo, en expliquant les différences de coûts de production entre les pays. Les spécialisations proviennent en effet des différences de dotations des pays en facteurs de production. Chaque pays se spécialise dans les productions qui utilisent le facteur de production qu’il possède en abondance. Les pays développés se spécialisent dans les productions nécessitant beaucoup de capital (ex. aéronautique), quand les pays en développement privilégient les industries de main-d’oeuvre (textile). A long terme cela conduit à l’égalisation du prix des facteurs (augmentation du prix du travail en Chine par exemple). Ces théories n’expliquent cependant pas pourquoi l’essentiel des échanges commerciaux se fait entre pays développés (commerce intrabranche) dont les dotations factorielles sont similaires.

Les nouvelles théories du commerce international dans les années 1980 (par exemple Paul Krugman) montrent que les échanges internationaux entre pays de niveau de développement analogue s’expliquent notamment par une concurrence imparfaite entre oligopoles (concurrence monopolistique) qui recherchent la différentiation des produits (afin d’éviter la concurrence par les prix) et les économies d’échelle, après avoir conquis leur marché national. Ou encore par le niveau moyen de revenu des habitants : le pays avec le revenu moyen le plus élevé se spécialise dans production de la qualité supérieure, celui avec le revenu moyen le plus faible dans la production de la qualité inférieure, et il existe dans échanges internationaux de produits de qualité différente (différenciation verticale), mais aussi des échanges reposant sur la demande de variété des consommateurs (différenciation horizontale).

Le développement des échanges s’explique aussi par des innovations successives (avion, conteneur, internet,..) qui ont permis la baisse des coûts de transport et de communication, ou encore la mise en oeuvre du libre-échange par les politiques de négociations multilatérale des échanges (GATT puis OMC), qui ont conduit à l’abaissement des droits de douane.

C. Quels sont les avantages et les inconvénients du commerce international ?

Doc 13- Les gains cumulatifs du commerce international

La nouvelle théorie de l’économie internationale considère que les gains du commerce sont cumulatifs : l’ouverture internationale entraîne des avantages comparatifs qui permettent une plus grande ouverture et ainsi de suite…

L’échange produit trois types d’avantages :

- L’effet de dimension : chaque nation peut produire en plus grande quantités certains produits, ce qui offre des avantages comme les économies d’échelles ou les effets d’apprentissages (gain de productivité à terme)

- L’effet de diversification : Paul Krugman considère que, grâce à l’ouverture, le consommateur peut choisir entre un nombre plus important de produits pour satisfaire un même besoin. (Choix supplémentaire)

- L’effet de concurrence : l’ouverture internationale permet à de nouvelles entreprises d’entrer sur les marchés nationaux, ce qui accentue la concurrence ; les prix et le niveau de production deviennent donc plus efficients car plus proches de ceux qui résulteraient d’un équilibre de marché.

Doc 14. /Doc 15 Les limites du libre-échange : destructions d’emplois et inégalités salariales

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La mondialisation a des risques pour les pays développés. Ils sont confrontés à des salaires très bas dans les pays en développement ou émergeants ce qui entraine des destructions d’emplois dans les pays développés pour les personnes peu qualifiées (leurs niveaux de productivités est faible donc cout du travail très important). Ainsi renforcement des inégalités salariales. Nos travailleurs peu qualifiés sont vraiment exposés à la mondialisation alors que les travailleurs les plus qualifiés sont protégés par la mondialisation. Ils ont des salaires importants. Dans les pays développés on va constater une baisse de la demande de travail peu qualifié dans les secteurs exposés à la mondialisation : industries et dans les services. On peut aussi avoir des emplois plus qualifiés qui sont aussi délocalisables : secteurs de la recherche et développement. La mondialisation menace l’emploi des travailleurs peu qualifiés des PDEM car ils sont interchangeables, ils sont exposés à la concurrence internationale et aux progrès techniques. Quand le niveau de rémunération est trop élevé, on recherche la substitution de la main d’œuvre trop cher. Donc destruction d’emplois et en particulier dans les industries qui requièrent beaucoup de mains d’œuvre et qui sont peu innovantes : le textile, le charbonnage, la métallurgie…La concurrence entre les pays ne se fait pas à armes égales : il y a des barrières importantes à l’entrée des entreprises sur les marchés ce qui peut ruiner des petits producteurs des pays du sud. C’est une forme de protectionnisme. Dans les pays développés, la législation sur le travail est très protectrice, niveau de réglementation et de rémunération très différente. Nos firmes transnationales ont une ancienneté qui leurs ont permis de faire des économies d’échelles et des gains de productivité. Il y a aussi des politiques de subventions ou encore des pays comme la Chine qui ont des politiques plus ou moins protectionnistes pour se protéger des importations. Ce sont des obstacles administratifs. Ou encore la manipulation de la monnaie. Les gains du commerce international sont compliqués. On a vu qu’il y avait des gains pour le consommateur, le producteur mais peu de gains pour l’emploi. Il y a des gagnants et des perdants la mondialisation. A l’intérieur d’un pays il y a aussi des gagnants et des perdants, les spécialisations ne se valent pas. En France on exporte des produits manufacturés qui génèrent beaucoup de valeur ajoutée. Mais on a des pays du Sud qui ont des spécialisations qui génèrent peu de valeur ajoutée : agricole. On a aussi des pays qui sont « mono-exportateur » qui ont une spécialisation qui les rends très dépendant (cacao), ils vont avoir du mal à rembourser leurs importations car ils sont très sensibles aux cours des produits, aux variations des monnaies et aux aléas climatiques. On peut contrôler cela grâce à un indicateur. Terme de l’échange= (indice des prix des exportations/indice des prix des importations) x 100Qui permet de nous indiquer le pouvoir d’achat des exportations en produits importés. Lorsque l’indice des prix des exportations augmente cela veut dire que mon pouvoir d’achat en produits importés va augmenter. Si l’indice des prix est supérieur à 100 on a une amélioration des termes de l’échange. Inversement s’il est inférieur à 100 on a une détérioration des termes de l’échange. On aura plus de mal a financé les importations. On peut aussi calculer le : Le Taux de couverture : (valeur des exportations/ valeurs des importations) x 100 est ce que nos exportations arrivent à couvrir nos importations ? Les pays mono-exportateurs ont été poussés à adopter ces stratégies pour développer leurs importations, pour les aider à s’insérer dans l’économie internationale. Ils sont insérés dans un « piège de l’ouverture ». Ils ne tirent pas suffisamment de recette d’exportations pour financer leurs importations et la concurrences des pays développés ruinent leurs concurrences locales. Ils sont perdants dans la mondialisation. Ainsi le libre-échange n’est pas une réalité, tout le monde n’est pas gagnant.

Doc 16-Obstacles tarifaires et non tarifaires

Le protectionnisme : ensemble des moyens qui permettent de protéger la production nationale de la concurrence étrangère et cela passe par des barrières tarifaires et non tarifaires.

Le protectionnisme tarifaire : taxes imposées aux produits étrangers, on va les vendre plus chères de manière à ce que le consommateur préfère des produits nationaux. Cela passe par le droit de douane. Dans les pays développés ils sont peu élevés mais pour l’Inde ils sont très élevés. Différences importantes entre secteurs.

Les obstacles non tarifaires : restrictions et limitation des produits importés, quotas d’importation, attribution de licences aux entreprises exportatrices, subventions. On peut interdire les entreprises étrangères l’accès aux marchés public par exemple aux Etats-Unis. Les obstacles administratifs font partis des barrières non tarifaires ainsi que les normes techniques ou sanitaires. On rend les exportations plus compliquées pour un certain nombre de pays ainsi augmentation des couts de productions.

A côté de ça on a le dumping qui est un protectionnisme offensif: qui vise à vendre à un cout de production ou à un cout local ; les subventions, les avantages fiscaux qui permettent de vendre moins chers à l’étranger (politique

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agricole commune), la manipulation des cours des monnaies. Le libre-échange coexiste avec des formes de protectionnisme plus ou moins importants.

Doc 17-Les arguments en faveur du protectionnisme

Pascal Salin a rapporté des arguments en faveur du protectionnisme :Tout d’abord ceux qui cherchent à réduire les déséquilibres économiques (chômage, inflation, déflation, déséquilibre de la balance commercial) :-la protection contre le dumping effectué par certains producteurs étrangers qui est à l’origine d’une concurrence déloyale dont pâtissent les producteurs locaux.

-l’équilibre de la balance des paiements qui exige de se prémunir d’importations trop nombreuses. Un pays qui importe plus qu’il n’exporte est un pays qui vit à crédit, il dépense plus que ce qu’il a.

-la défense de l’emploi associée à la réduction des importations et leurs remplacements par une production nationale. Le protectionnisme évite de subir la concurrence déloyale des pays à bas salaires et à faible protection sociale.

-l’obtention de recettes fiscales lorsque le système des impôts locaux demeure embryonnaire.

Les arguments qui visent à améliorer la production nationale sont :

- l’argument des industries dans l’enfance qui critique le caractère statistique de la théorie du libre-échange, accusée de privilégier les avantages comparatifs actuels aux dépens des avantages potentiels. Une absence de rentabilité n’empêche en rien les progrès futurs de compétitivité. Argument réalisé par Friedrich List. Pour donner une chance à ces industries de se développer il faudrait mettre en place une forme de protectionnisme temporaire. Celui-ci serait un protectionnisme éducateur. List est pour le libre-échange à armes égales. (Ex : la France avec airbus, la Chine avec ses remontées de filaires).

-les activités nationales prioritaires (ou industries stratégiques) : du fait des retombées technologiques éventuelles d’une innovation réalisée par des entreprises nationales. Ou des entreprises qui produisent un élément vital pour l’économie : les centrales nucléaires.

-les représailles qui correspondent à des droits de douane qu’un pays impose aux importations parce que d’autres s’opposent à ses propres exportations.

-la nécessaire protection des industries vieillissantes qui ont besoin d’être restructurées et mises à l’abri d’une concurrence frontale pour ne pas disparaitre définitivement.

-la réduction des échanges qui contribue à freiner le gaspillage des ressources énergétiques et atténue les désastres économiques.

On peut vouloir protéger le savoir-faire, les emplois, la concurrence, la souveraineté nationale, l’environnement de produits ayant des normes sanitaires trop basses. Doc 18- Les effets contrastés du protectionnisme

Un protectionnisme à l'échelle européenne ne traiterait qu'une partie des questions économiques et sociales liées à la mondialisation. En effet, cela poserait problème notamment du fait que les échanges sont essentiellement intra régionaux. Notre déficit est avec les pays membres de l'UE. Cela ne règlera pas le problème des échanges intra zones qui sont majoritaires.

Les effets positifs avancés par le protectionnisme sont : Par la stimulation des moteurs globaux (investissement…), on améliore la production, emploi, protection des savoirs faire et la consommation. On peut espérer une hausse des revenus. L'Etat retrouve plus de recettes fiscales, et peut être diminuer sa dette publique.

Les effets négatifs avancés par le protectionnisme sont : Tout d’abord, l’inflation. En effet, si les capacités de production ne permettent pas de répondre à la demande, alors il y a inflation. Il peut y avoir également une perte de

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pouvoir d'achat, un difficile accès à l'épargne mondiale, mesure de rétorsion des pays exportateurs qui subiraient des taxes. Cela ne pousse pas également à l'innovation, productivité car il y a moins de concurrence. Si on bénéfice moins des produits étrangers, on aura aussi moins de transferts de technologies.

Synthèse :

Le libre-échange consiste en la libre circulation des produits, des capitaux, de la monnaie et des hommes. Il créé un effet de dimension : l’extension des débouchés favorise les économies d’échelle pour le producteur, ce qui fait diminuer ses coûts unitaires, et augmente les profits. L’augmentation des quantités produites permet de satisfaire davantage de consommateurs et évite les pénuries. Il permet aussi un effet de diversification, en offrant une grande variété de produits au consommateur, ou de consommations intermédiaires au producteur. Il génère enfin un effet de concurrence qui pousse les entreprises à la baisse des prix (ce qui profite au pouvoir d’achat du consommateur), à la recherche systématique de gains de productivité, à l’innovation qui permet une différenciation des produits. Ainsi le libre-échange serait favorable à la croissance et l’emploi, et permettrait une allocation optimale des facteurs.

Cependant le commerce international peut avoir des effets quantitatifs et qualitatifs sur l’emploi dans les pays développés. Les transferts d’unités de production (délocalisation) peuvent conduire à la disparition de certaines entreprises ou secteurs d’activité, créant du chômage et réduisant la croissance. La concurrence des pays à bas salaires menace plus particulièrement les travailleurs les moins qualifiés, creusant les inégalités entre travailleurs qualifiés et non-qualifiés.

Le libre-échange a souvent eu des effets dévastateurs dans les pays en voie de développement, en ruinant les producteurs locaux peu compétitifs, en particulier dans l’agriculture. Il pénalise spécialement les pays mono-exportateurs (en général un produit primaire) car ils sont soumis aux variations des prix du produit qu’ils exportent, fixé par le marché («piège de l’ouverture»). Les termes de l’échange sont alors défavorables.

D’autre part la concurrence entre les pays ne se fait pas à armes égales. Les avantages comparatifs ne sont pas tous naturels mais souvent construits sous l’effet des stratégies des firmes et des États. Ainsi les firmes des pays développés bénéficient d’une avance technologique et d’une taille de marché qui les rend très difficiles à concurrencer.

Par ailleurs le libre-échange n’est pas une réalité : il subsiste de nombreux obstacles tarifaires et non tarifaires. Le protectionnisme est un ensemble de mesures visant à protéger les producteurs nationaux de la concurrence des producteurs du reste du monde. Un pays peut avoir intérêt à mettre en place un protectionnisme éducateur (Friedrich List) pour protéger les industries naissantes, à protéger une industrie stratégique, à chercher à rétablir l’équilibre de la balance commerciale. Lorsque le pays cherche à protéger des industries vieillissantes peu compétitives, ou à se protéger du dumping, on parle de protectionnisme défensif, afin de maintenir l’activité et l’emploi. Il existe enfin des formes plus offensives de protectionnisme (manipulations des taux de change, subventions,…). Le GATT a reconnu la nécessité ponctuelle du protectionnisme et l’autorise temporairement.

Néanmoins le protectionnisme à des coûts élevés : les prix augmentent pour les consommateurs, tout comme les coûts des entreprises, et les choix de consommation sont plus restreints. Il dispense les entreprises de se moderniser ou d’innover pour affronter la compétition internationale, ce qui retarde leur adaptation. Il expose également à des mesures de rétorsions, et profite essentiellement à des lobbies (cf. pétition des fabricants de chandelles de Bastiat).

D. Le poids des firmes multinationales dans l’internationalisation de la production

Doc 19- Qu’est-ce qu’une firme multinationale ?

Multinationale : Il s’agit d’une entreprise détenant plus de 10% du capital d’une société étrangère. Elle a ainsi réalisé un investissement direct à l’étranger (IDE) ce qui lui donne un certain contrôle sur les décisions de la firme. (10 à 50%

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du capital : on parle de sociétés affiliées ; + de 50 % du capital : on parle de filiale). Cet investissement direct à l’étranger peut se faire selon deux modalités principales : -La construction d’un site de production ex nihilo (on parle alors d’investissement Greenfield) -Le rachat d’un site de production existant (on parle alors d’une fusion et acquisition internationale ; Brownfield)

Les firmes multinationales sont majoritairement américaines et européennes. Par exemple, les trois premières firmes multinationales en 2012 sont Royal Dutch Shell (Roy-uni), puis Wal-Mart et Exxon Mobil (USA). Néanmoins, on constate la montée de firmes de pays émergents comme la Chine ou la Russie. Ainsi, la quatrième firme multinationale en 2012 est Sinopec, d’origine chinoise. D’après les estimations de la CNUCED, il existait en 2012 dans le monde environ 83000 entreprises multinationales contre 7000 dans les années 1960.

Le terme de firme multinationale est discutable. En effet, il conduit à penser que les firmes pourraient avoir plusieurs nationalités. Or, on constate que quasiment toutes les firmes conservent une nationalité de référence : celle de leur nation d’origine, où se trouve généralement leur siège social.

Doc 20- Le made in world

Les FTN organisent la production à l’échelle mondiale (« made in world »). En effet, les firmes délocalisent leur production en la décomposant. La recherche, design, composants, assemblage, logistique, vente, service après-vente… sont localisé dans différents pays en fonction des avantages qu’elles peuvent en retirer. Chaque filiale ou sous-traitant va être spécialisé dans un seul stade du processus de production. Ainsi, le Bangladesh va être spécialisé dans la partie du textile qui réclame une forte intensité de main d'œuvre peu qualifiée (filature, tissage, confection) tandis que l'Europe va conserver les activités textiles à forte intensité de matière grise ou à forte intensité de capital (impression, collection, marketing). Ce sont donc les FTN qui participent à la construction de la division internationale du travail (DIT) en choisissant d'implanter leurs activités dans tel ou tel pays.

Doc 21- L’évolution des FMN

La mondialisation est un processus qui a connu trois grandes étapes :

- La spécialisation de 1860 à 1913 : des firmes multinationales primaires profitent de la colonisation pour spécialiser les pays dominés dans des produits primaires (le thé en Inde, le caoutchouc en Malaisie…), des minéraux (le cuivre au Chili…) ou des combustibles (le pétrole en Arabie Saoudite, en Irak…). Ces produits vont être exportés vers la métropole pour être transformés en produits finis qui pourront être réexportés. Le contrôle des matières premières est la première raison qui a conduit les firmes à créer des filiales primaires à l’étranger dans le cadre d’une intégration verticale en amont. Les 2/3 du stock sont détenus par des firmes européennes, principalement britanniques, qui sont implantées aux 2/3 dans les pays du Tiers-Monde qui sont colonisés à l'époque.

- La multinationalisation de 1950 à 1980 : la moitié du stock est contrôlé par des FTN américaines qui ont investi au 2/3 dans les pays développés, principalement en Europe pour profiter de leur avantage technologique. L'accès au marché d’un pays étranger permet de supprimer les coûts de transport, contourner les barrières douanières ou les obstacles non tarifaires, éviter les effets pervers des fluctuations du taux de change et s'adapter aux goûts des marchés locaux. Les firmes américaines implantent des filiales relais pour produire le bien qui était auparavant exporté (Mundell 1957). Les FTN contrôlent ainsi une partie du marché européen tout en s'adaptant aux spécificités de ces marchés. Mais, une fois la reconstruction achevée, les pays européens procèdent à des échanges croisés d'IDE. Les firmes privilégient donc la concentration horizontale . Cette installation a donc deux avantages : *Elle va permettre de contourner les barrières douanières pour vendre sur les marchés locaux à un prix concurrentiel ; *Elle va favoriser la conquête de parts de marché en profitant de son avance technologique et de sa notoriété pour imposer ses produits (Coca Cola, Mac Donald, Microsoft...)

- La globalisation à partir de 1980 : les actifs des FTN américaines ne représentent plus qu’1/5ème du stock mondial. En revanche, les FTN européennes et japonaises s'implantent massivement aux Etats-Unis et en Europe (le Japon étant peu pénétré). = émergences des pays émergents ; Plus des 3/4 du stock se situe dans la Triade, ce qui accélère l'homogénéisation et l'intégration des économies des pays développés et plus de

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la moitié concerne les services (hôtellerie, distribution, parc de loisirs, médias...). Dans, le même temps, les FTN s’implantent dans les pays asiatiques pour produire au niveau mondial. Il s’agit de profiter des avantages comparatifs du pays hôte pour globaliser l'organisation de la production : *Bas salaires, absence de protection sociale, limitation des droits syndicaux...dans les PED (Chine, Vietnam, Bangladesh, Tunisie…). *Forte productivité, matière grise, infrastructures performantes et subventions dans les pays très développés. Pour cela, elle va implanter des filiales ateliers, qui ne réalisent qu’un composant du produit final ou qui ne sont que des usines d’assemblage, ou faire appel à des sous-traitants locaux ou passer des alliances en fonction de leurs avantages comparatifs. Chaque filiale ne produit qu'une petite partie du bien final et l'assemblage se fait dans les pays à bas salaires.

Doc 22 – L’internationalisation des firmes

De 1990 à 2011, le PIB mondial a été multiplié par 3 . Cette internationalisation des firmes est surtout marquée par l’augmentation de nombres de filiales à l’étrangers et de ce fait, le montant des actifs à l'étranger a été multiplié par 20 lors de cette période. Les X ont été multiplié par 5;5 ; Ainsi, la croissance des X a été plus rapide que celle du PIB, ce qui signifie les échanges ont tirer la croissance vers le haut. Les X sont donc un moteur très puissant de la croissance. Avec le chiffre d'affaire, on va avoir une meilleure VA. Cela signifie qu'on a eu des baisses des couts intermédiaires., gains de productivité du travail.

Dans les années 1960, on dénombre environ 8000 FMN contre, d’après les estimations de la CNUCED, plus de 80 000 FMN aujourd’hu i, qui contrôlent plus de 800 000 filiales à l’étranger. Ces FMN réalisent environ 25 % du PIB mondial et sont à l'origine d'1 tiers du commerce international. (Résultant essentiellement du commerce intra-firme). *Le commerce intra firme : échanges de composant pour réaliser des produits finis. La dernière étape consiste en l'assemblage de ces composants, là où la main d'ouvre est peu chère. Ces échanges de composants s'échangent à des prix de transferts (des prix internes aux FMN, et non pas des prix de marché). Ces prix de transfert sont une vraie source d'opacité dans les firmes multinationales. Elles sont généralement inférieures au prix du marché. Sur les 100 premières firmes nationales, l'immense majorité appartient aux pays développés.

Le CA des FMN en 2015 : Apple 234 milliards de dollars ; Google 66 milliards, LVMH : 31 milliards . (Le CA d'Apple est la moitié du budget de l'Etat, qui tourne autour de 400 milliards.)

Synthèse :

Une firme multinationale ou transnationale correspond à une société qui détient plus de 10 % du capital d’une société étrangère. Elle réalise des investissements directs à l’étranger qui lui ont permis de racheter au moins une unité de production. Les 83 000 FMN sont majoritairement originaires des pôles de la Triade et réalisent 25 % du PIB mondial. En utilisant des ressources du monde entier (spécialisations, dotations factorielles,…), elles fabriquent des produits made in world.

On distingue trois périodes de l’internationalisation des firmes. La première de 1860 à 1914 dite période de spécialisation. Les pays développés profitent de la colonisation pour créer des firmes spécialisées sur des produits primaires afin de les exporter vers les métropoles. La seconde phase de 1950 à 1980 dite de multinationalisation où les firmes américaines puis européennes, développent des filiales dans les pays développés.

Enfin, la troisième phase de 1980 à nos jours dite de globalisation où les FMN s’implantent dans les pays asiatiques pour produire et essayer de tirer profit des avantages comparatifs (bas salaires, absence de protection sociale…) ; dans le même temps les FMN localisent dans les pays européens des industries qui demandent du capital humain et public. Les firmes des pays émergents concurrencent les firmes des pôles de la Triade avec des flux croisés d’investissement. Aujourd’hui, on assiste à une hypermondialisation où certaines firmes sont réellement globales car la plupart des fonctions sont externalisés, les effectifs sont de toutes nationalités et elles n’ont plus réellement d’attaches nationales. Cependant, beaucoup de pays restent attachés à constituer ou préserver des champions nationaux.

E. Quelles sont les stratégies du développement international des firmes multinationales ?

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Doc 23- La décomposition internationale des processus productifs

Economie d’échelle : Diminution des coûts permise par l’augmentation des quantités produites.

Externalisation (outsourcing) d’une production : consiste à acheter auprès d'un fournisseur extérieur des biens et des services intermédiaires ou finis que l'entreprise produisait antérieurement.

La décomposition internationale des processus de production (DIPP) est une stratégie des FTN qui exploite les avantages comparatifs de chaque pays pour maximiser les profits. Les FTN vont externaliser et délocaliser leur production en la décomposant en segments (recherche, design, composants, assemblage, logistique, vente, service après-vente) qu’elles localisent dans différents pays (en fonction des avantages qu’elles peuvent en retirer). Chaque filiale ou sous-traitant va être spécialisé dans un seul stade du processus de production.

Par exemple, Apple va se procurer des composants technologiques sophistiqués des pays développés comme aux USA, au Japon ou en Allemagne mais va assembler le téléphone en Chine car la main d’œuvre y est peu cher. L’IPhone est exportée vers les pays développés, et comptée comme une exportation chinoise. (La nationalité d'un produit : tache final donc Chine)

Doc 24- Les stratégies d’accès aux marchés étrangers

Elasticité prix : Réaction du consommateur par rapport aux variations des prix

La multinationalisation n’est pas, pour une entreprise, le seul mode de conquête des marchés étrangers. Elle dispose de quatre modes d’entrée :

-Par les exportations ; Selon Raymond Vernon (International Investment and International Trade in the Product Cycle, 1966) la stratégie mondiale des firmes est à mettre en parallèle avec le cycle de vie des produits qu’elles proposent.

*Dans un premier temps, le produit nouveau arrive sur le marché national ; il s’agit de sa phase de lancement, d’une conquête du marché national. Ce dernier doit suffire à tirer profit d’une nouveauté du fait de l’absence de concurrents. En effet, l'entreprise jouit d'une rente de monopole car le produit est peu élastique. En phase de conquête, il y a peu d'exportations. De plus le prix élevé de ce produit inédit correspond justement au niveau de vie du marché national (on considère que les entreprises innovantes sont celles des pays riches).

*Arrivant à un stade de la maturité, l’entreprise sur le point de perdre l’exclusivité sur le produit est incitée à le vendre sur les marchés étrangers avant l’arrivée de ses futurs concurrents. Elle va d’abord se dirigé vers les pays ayatnt le même niveau de vie qu’elle puis vers d’autres pays. Le produit, s’il connaît un important succès est produit en des quantités plus importantes ce qui provoque une baisse de son prix. Il devient donc accessible aux consommateurs de pays moins aisés.

*Lorsque le produit atteint un stade de standardisation et se banalise (déclin), l’entreprise se doit d’en délocaliser la production dans les pays à bas salaires pour le réexporter par la suite dans les pays riches. Elle peut éventuellement aussi en délocaliser la production dans d’autres pays riches qui profiteraient d’avantages technologiques, le tout étant de réduire le plus possible les coûts unitaires de production dans un contexte de concurrence sur les prix.

- L’investissement direct à l’étranger (IDE) : prise de contrôle de sociétés implantées à l'étranger. Il existe différents types d’IDE :

- Le premier type d’IDE consiste à créer de toutes pièces une filiale à l’étranger (greenfields investment). Il permet un contrôle plus large sur la filiale. Par exemple, Hyundai a construit un centre de production d’un milliard d’euros en République Tchèque en 2006.

- Le second type d’IDE consiste à acquérir une unité de production existante à l’étranger (brownfield) ; elle permet une entrée rapide sur le marché visé. Le risque est le prix excessif et les problèmes post-acquisition.

- Le dernier type d’IDE consiste en le montage d’une joint-venture (filiale partagée avec un autre groupe à 50%) ; elle permet de profiter des ressources d’un partenaire implanté et limiter le risque.

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- L’externalisation : au lieu de faire, l’entreprise peut confier une partie ou la totalité de la production à un sous-traitant étranger dont les coûts de production sont moins élevés. Le faire faire est préféré au faire. C’est la stratégie de Nike qui est une entreprise sans usines et qui fait produire ses articles par des sous-traitants asiatiques. C’est aussi le cas d’Apple qui fait monter ses produits par une firme taïwanaise implantée en Chine (Foxcom) et qui utilise des composants venant de son principal concurrent (Samsung).

- Le licensing ou franchise consiste à vendre le droit d’utilisation d’un savoir faire sous la forme de la location de licences d’un brevet ou sous la forme d’un contrat de franchise. La firme Mac Donald s’est ainsi implantée dans le monde sans à avoir à posséder l’ensemble de ses restaurants

Doc 25- Les déterminants de la compétitivité

Compétitivité : capacité d'une entreprise à conquérir des parts de marché

Il existe deux grands types de compétitivité :

Compétitivité prix : Il s'agit d'une concurrence par les prix. Cette compétitivité dépend des couts de production, notamment cout du travail (salaires + cotisations), coût du capital (fixe ; le coût des emprunts de machine par exemple), les coûts variables (consommations intermédiaires) et le taux de marge (marges faibles ou élevés) ; mais d'autres paramètres peuvent jouer comme les taxes et les taux de changes* (importance sur le prix final)

*Taux de change TDDevise : Il s’agit d’une monnaie convertible en monnaie étrangère, détenu par des non-résidents. Taux de change : Il s’agit de la valeur d’une monnaie exprimée en une monnaie étrangère. Aujourd’hui en janvier 2016 : 1euro = 1,072 dollar. Marché des changes : Il s’agit du marché où se rencontre l’offre et la demande de la devise et où se forment les cours fixant un taux de change. C’est un marché électronique où se trouve essentiellement des banques. Il s’agit d’un marché important car tous les jours ils s’échangent environ 4 000 milliards de dollars. Les entreprises cherchent aussi la concurrence fiscale et sociale entre les pays. Un droit du travail faiblement protecteur (main d'œuvre pas chère) et fiscalité : stratégies d'implantation dans les pays où il y a la plus basse fiscalité.

Compétitivité hors-prix ou structurelle : Il s'agit d'une concurrence portant sur la nature du produit à prix égaux dans le but de mieux satisfaire la demande du consommateur. Il s'agit de l'innovation, de la qualité du produit et de son design, la marque, le positionnement marketing, qualité du service après ventes (réputation du service après-vente d'Apple).

La compétitivité hors prix cherche une compétitivité par la qualité. Ils cherchent à être "Price maker" et non pas "Price taker". Ces entreprises cherchent le monopole par la différenciation qui lui permet d'éviter la comparaison par les prix.

Doc 26. Importance des différents facteurs sur la décision des entreprises

Les déterminants essentiels de l'internationalisation de la production pour les entreprises :

La plupart des entreprises ont une compétitivité prix (salaires bas, réglementation plus souple, imposition avantageuse), mais certaines d'entre elles ont une compétitivité hors-prix, puisqu'elle se soucie de la proximité avec les clients. Il y a deux logiques : améliorer l'offre et la demande (rapprochement du marché)

Les PME sont plus sensibles à la compétitivité prix alors que les grandes entreprises recherchent la compétitivité hors-prix, c’est-à-dire qu'elles se basent davantage sur l'image de la marque, le service après-vente de manière à être plus proche du client. Mais le prix reste le déterminant majeur des décisions des entreprises.

Synthèse :

Dans la seconde moitié du 20e siècle on assiste à une mondialisation de la production caractérisée par l’augmentation du nombre de firmes transnationales. Elles se recentrent sur leur coeur de métier et effectuent une décomposition internationale des processus productifs (DIPP), dont elles confient chaque segment à des entreprises spécialisées, afin de tirer parti des avantages comparatifs. Elles peuvent réaliser des investissements directs à l’étranger (IDE), en créant ou en achetant des unités de production, en prenant des participations dans des

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entreprises d’un pays, ou en passant des accords de partenariat (coentreprises). Elles peuvent aussi recourir à l’externalisation (sous-traitance, production sous licence, franchise) de certaines productions auprès de firmes étrangères. Dans certains cas, ces stratégies se traduisent par une délocalisation de la production, qui était jusque-là réalisée sur le territoire national. Cette organisation de la production a entraîné une progression du commerce intrafirme, c’est-à-dire l’échange de biens et services entre les filiales d’une même FTN

pour réaliser le produit fini.

Les FTN s’implantent à l’étranger soit pour contourner les barrières douanières, conquérir de nouveaux marchés et être au plus près des goûts de la clientèle locale (logique de demande), soit dans une logique d’offre, pour diminuer leurs coûts de production (coût du travail notamment) et améliorer ainsi leur compétitivité-prix, ce qui leur permet de gagner des parts de marché. Elles peuvent également choisir d’améliorer leur compétitivité hors-prix : en différenciant leurs produits elles se démarquent de la concurrence et peuvent imposer un prix plus élevé. Cependant les FMN peuvent également rechercher une réglementation plus souple (en matière écologique par exemple), une fiscalité plus avantageuse, et valorisent pour certaines implantations la qualification de la main-d’oeuvre, la qualité des infrastructures, ou des services publics.

F. Quelles sont les conséquences de l’internationalisation de la production ?

Doc27- L’internationalisation de la production débouche sur des flux d’investissements internationaux

Un flux entrant : Il désigne des flux d'investissements réalisés par une firme chinoise vers un pays d'origine.

Un flux sortant : Il désigne un flux d'une firme française pour investir dans une entreprise chinoise.

IDE : achat de 10% d’une société étrangère

A partir du milieu des années 90, on connait une accélération de flux entrants et sortants. Aujourd'hui, Il y a chaque année 1500 milliards de dollars de flux entrants et sortants. Depuis cette période, ces flux ont été multiplié par 40 environ. L'Europe est à l'origine des flux sortants et le principal bénéficiaire des flux entrants. Par exemple, l'Allemagne a développé les externalisations et les délocalisations, et s'est implanté dans les anciennes économies des pays de l'Europe de l'Est. A partir des années 1990, on voit les IDE de la Chine apparaitre et on constate une accélération à partir des années 2000. Ces IDE sont majoritairement détenus par les pays développés. On parle de stock d'IDE.

-les IDE sont majoritairement issus des pays développés et destinés aux pays développés

- les PED, en particulier les nouvelles économies dynamiques d’Asie et d’Europe Centrale et Orientales, connaissent un regain dans l’accueil des IDE.

-on a une forte concentration des stocks d’IDE dans les pays développés.

Stock d'IDE : Il correspond à la valeur des actifs détenus par les FTN

Doc 28-Répartition régionale des entrées et sorties d’IDE 1998-2010

Délocalisation : fermeture d'une unité de production nationales dont les équipements vont être implantés à l'étranger.

Les délocalisations pures représentent 4 à 5% des flux d'IDE. Mais tous les IDE ne sont pas des délocalisations, et inversement elles ne prennent pas toutes la forme d'IDE. Un nouveau produit : recourir à un sous-traitant (la production est transférée à l'étranger). Les délocalisations avantages inconvénients : pour le pays d’origine de l’entreprise : destruction d’emplois manufacturés (textile, jouets), industriels (2 million entre 90 et 2011) peu qualifié. Il y a également des emplois qualifiés qui peuvent être détruits : services informatiques, centre d’appel et de donnée, recherche et développement. Il y a des destructions d’emplois mais aussi des créations. Les entreprises qui ont délocalisées sont plus profitables et vont donc pouvoir investir dans des secteurs plus abrités de la concurrence internationale. Créer et préserver des emplois qualifiés, investir, renforcer leurs spécialisations. La délocalisation c’est un gain de pouvoir d’achat pour le consommateur, ce pouvoir d’achat il va pouvoir le conserver pour d’autres activités : biens et services ce qui devrait stimuler la croissance. Les emplois de services sont moins dé localisables. On a longtemps pensé que la mondialisation était heureuse (Krugman) mais aujourd’hui les avis des

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économistes sont plus partagés. Le secteur des services n’est plus très protéger de la concurrence internationale, l’union européenne a créé le statut des « salariés détachés ». Des salariés d’un autre pays (souvent des pays où le cout du travail n’est pas très élevé) viennent travailler en France mais paient les cotisations sociales de leurs pays d’origines. Cela concerne l’industrie, le BTP et l’agriculture…c’est une sorte de délocalisation de l’intérieur. Délocaliser permet de réduire les activités polluantes, on a pu améliorer nos performances écologiques. Pour les pays d’accueils, les délocalisations créées des emplois, elles permettent à ces pays de monter progressivement en gamme en faisant des gains de productivité et en augmentant les qualifications, recevoir des transferts de technologies c’est-à-dire que ces multinationales vont transférer tous leurs savoirs faire, donc le pays concerné va pouvoir se les approprier. Se sont aussi des investissements qui augmentent la demande globale dans les pays d’accueils. Ca conduit à l’augmentation des revenus des travailleurs locaux, et à la création d’une classe moyenne, le pays va avoir accès au développement si l’Etat joue bien son rôle. Cependant, ça peut entrainer la disparition des entreprises locales, à des abus en terme de droit, de condition de travail, ou encore à une dégradation du capital naturel, sur le plan écologique (activités polluantes).

Doc 29-

Le cout salarial : c’est l’addition du cout du travail : rémunération + cotisations

Le cout salarial horaire en Chine a été multiplié par 2 cela a pour conséquence la délocalisation des FMN vers des pays moins chers que la Chine comme le Vietnam par exemple. C’est le reflet de l’augmentation de la productivité, les entreprises décident alors d’augmenter les salaires, et donc c’est une montée en gamme. Pour la chine : création d’une classe moyenne, innovation, élévation du niveau de vie, enrichissement, augmentation de la demande globale. Le cout du salaire horaire en France est de 34€ en moyenne en 2012 pour les entreprises de plus de 10 salariés.

Doc 30- Taux moyen de l’impôt sur le bénéfice dans les pays de l’OCDE

Le taux moyen de l’impôt sur le bénéfice dans les pays de l’OCDE a diminué, cela est expliqué parce que les entreprises sont poussées à la concurrence fiscale et sociale. Cela peut poser des problèmes d’optimisation, les recettes fiscales de l’Etat diminue dans un certains nombres de pays qui peut avoir pour conséquence un déficit public. La Grande Bretagne va baisser son taux d’imposition pour attirer les multinationales avec le Brexit.

Doc 31- Les soldes commerciaux bilatéraux chamboulés

Avec l’internationalisation de la production on brouille la comptabilité des exportations. Aujourd’hui on comptabilise les produits en fonction du dernier pays de transformation : le pays d’assemblage , alors qu’en réalité la valeur ajoutée ne leur revient pas ou presque pas (ex : iPhone). Si on calculait en valeur ajoutée plutôt que cette comptabilité sur le dernier pays de transformation, on aurait l’excèdent commercial de la Chine qui serait divisé par 2. Cela ne reflète pas vraiment la véritable création de la valeur de la répartition mondiale de la VA. Les mesures protectionnistes vont taxer des produits alors que la VA nous est profitable. On diminue notre propre création de VA. Cela rend inopérant les mesures protectionnistes. Nos exportations sont composées de 30% de produits exportés, si on rend plus cher nos produits exportés on risque de se retrouver avec des exportations plus chères.

Doc 32- La mondialisation est-elle coupable ?

Les divergences entre Sapir et Cohen :

Cohen pense que la désindustrialisation qui est réelle s’explique par des gains de productivités et très peu par le commerce international.

Sapir lui pense que les pays émergeants ont fait de très fort gains de productivités, ils sont très compétitifs c’est pour cela que les FMN partent des pays développés pour s’implanter ailleurs. Sapir pensait que les pays émergents serait les pays ateliers mais ce n’est plus le cas ils sont capables de nous concurrencer sur ces activités à hautes valeur ajoutée. C’est la concurrence internationale qui pousse les salaires vers le bas. Cette pression des pays émergeants entraine une stagnation des salaires qui a des effets négatifs sur la demande et l’emploi. Cohen dit que ces facteurs de productivités sont attribuables à toutes les politiques mis en place dans les années 80 qui étaient libérales : flexibilité du travail, assouplissement de la loi, et non à cause de la mondialisation. La montée des inégalités avec les 1% des plus riches c’est lié à la financiarisation de l’économie et pas à la mondialisation.

Synthèse :

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Avec la mondialisation, les flux d’IDE ont considérablement augmenté. Les pays développées sont encore à l’origine de la très grande majorité des flux sortants, mais ne sont plus les premiers bénéficiaires des flux entrants, qui sont les pays en développement.

En générant de nouvelles activités dans les pays d’accueil, les IDE renforcent la croissance économique et l’emploi. Ils permettent la hausse des niveaux de vie et de développement. Ils favorisent également les gains de productivité à travers le transfert de techniques et de connaissances et permettent une montée en gamme progressive. Dans les pays émergents les IDE stimulent donc le progrès économique et le rattrapage des écarts avec les pays développés, en termes de coûts du travail par exemple.

Dans les pays d’origine, l’internationalisation de la production permet une hausse des profits des entreprises, et des créations d’emplois qualifiés. L’augmentation des revenus oriente les consommations vers le secteur tertiaire (loi d’Engel), davantage protégé de la concurrence internationale.

Cependant l’internationalisation de la production pousse le pays à la concurrence fiscale et sociale, et met les travailleurs peu qualifiés en concurrence, ce qui peut entraîner du chômage et une hausse des inégalités de revenus au sein de la société. Le secteur des services, longtemps considéré comme protégé, est également touché par la concurrence des salariés détachés. Elle pose de plus des problèmes de comptabilité, car les exportations ont un fort contenu en importations, mais aussi sur le plan écologique, car elle conduit à un transfert des activités polluantes vers les pays émergents.

Si les bénéfices de la mondialisation sont indiscutables sur le long terme, ils sont beaucoup plus contestés aujourd’hui.