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Mis à jour 2019, le 19 juin. - PREMIÈRE PARTIE ENQUÊTE PRÉLIMINAIRE DU CONSEIL SOUVERAIN SUR LA TRAITE DE L’EAU-DE-VIE FAITE AUX AUTOCHTONES EN 1665 à Trois-Rivières. Plan de Trois-Rivières en 1685. Bibliothèque et Archives Canada NMC-18284. Aucune licence. Domaine public.

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Mis à jour 2019, le 19 juin.

- PREMIÈRE PARTIE –

ENQUÊTE PRÉLIMINAIRE

DU CONSEIL SOUVERAIN SUR LA TRAITE DE L’EAU-DE-VIE FAITE AUX AUTOCHTONES

EN 1665 à Trois-Rivières.

Plan de Trois-Rivières en 1685. Bibliothèque et Archives Canada NMC-18284. Aucune licence. Domaine public.

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En 1665, Quentin Moral, procureur du Roy au Cap-de-la-Madeleine, est appelé à présider une enquête préliminaire servant à identifier des traitants ayant pour pratique d'échanger avec les Autochtones de l'alcool contre des biens. L'exercice a pour but de faire cesser ce troc qui cause un immense tort aux autochtones. L'enquête, où la délation est à l'honneur, se transforme progressivement en échauffourée. Cette enquête de 1665 a été l'objet d'une pièce de théâtre de Guy Dufresne, Les traitants. -1665-01-30 : greffe Latouche, début des dépositions des personnes interrogées à la requête du procureur fiscal le 28 janvier 1665, enquête criminelle touchant quelques désordres commis par les Autochtones qui ont consommé des boissons alcooliques. Neuf témoins habitent à Cap-de-la-Madeleine, un seul à Trois-Rivières. 12 déposants. Dépositions de 12 personnes conservées dans le greffe de Latouche en date du 30 janvier 1665. Les 11 premiers témoins ont fait leur déposition le 30 janvier 1665 et le dernier, Joseph Desportes, le 3 février

1665. 1- Pierre LeBoulanger sieur de Saint-Pierre, 30 ans, habitant du Cap-de-la-Madeleine et natif de la

ville de Rouen, paroisse Saint-Martin, en Normandie; 2- Benjamin Anseau sieur de Berry, habitant du Cap-

de-la-Madeleine, âgé de 30 ans natif de la ville de La Rochelle, paroisse Saint-Sauveur; «dit de plus avoir

ouï dire par la dame De la Meslée qu'un nommé Gaspar il y a quelque temps ...» 3- Michel Gamelin sieur

de la Fontaine, habitant du Cap-de-la-Madeleine, âgé de 26 ans; 4- Abraham Callaud, maître charpentier

demeurant au Cap-de-la-Madeleine, âgée de 33 ans, natif d'un endroit situé à 12 lieues de la ville de la

Rochelle; 5- Nicolas Gastineau sieur Duplessis, habitant du Cap-de-la-Madeleine et âgé de 37 ans, natif de

la ville de Paris; 6- Claude de Rechauvette dit LaViolette, volontaire demeurant au Cap-de-la-Madeleine,

âgé de 24 ans, natif du Poitou; a signé sa déposition; 7- Pierre Dandonneau dit La Jeunesse, habitant de

Trois-Rivières, âgé de 36 ans, natif de la ville de La Rochelle; 8- François Boivin, maître charpentier âgé de

58 ans natif de la ville de Rouen paroisse Saint-Nicaisse, de présent au Cap-de-la-Madeleine, témoin; 9-

Jean Cusson, habitant du Cap-de-la-Madeleine, âgé de 30 ans, natif de Normandie; 10- Louise Poisson,

femme de Benjamin Anseau âgée de 20 ans; 11- Michel Peltier sieur de Laprade habitant du Cap-de-la-

Madeleine, âgé de 34 ans, natif de la ville de Paris et 12- Joseph Desportes de la Vacation, barbier âgé de

25 ans.

En 1665 le climat social était malsain : c’est pourquoi

Pierre Boucher a quitté Trois-Rivières.

En 1665, à Trois-Rivières et au Cap-de-la-Madeleine, les officiers de justice ne s'entendaient pas, l'alcool coulait à flot, beaucoup d'habitants malicieux et de valets étaient peu fiables, bref le Conseil souverain décida d'agir. -1665-05-29 : Nomination de M. de Mazé comme commissaire pour prendre information et remédier aux abus et excès commis aux Trois-Rivières. - 29 mai 1665. Banq en ligne Cote : TP1,S28,P406. Transcription du texte avec orthographe modernisée : «Vu par le Conseil la remontrance du procureur général du Roi tendant à ce que pour remédier aux abus et désordres qui arrivent journellement aux Trois-Rivières et au Cap de la Madeleine tant par la division des principaux officiers de la justice qu'autres qu'au sujet des boissons et de la malice de plusieurs habitants et de quelques valets factieux et ligués ensemble comme aussi des concessions faites auxdits lieux, ce qui leur donne sujet de mépriser les arrêts de ce Conseil et les sentences desdits officiers et déjà a déjà pensé et pourrait causer sédition s'il n'y était pourvu par autorité souveraine. Le juge royal des Trois-Rivières n'ayant pas assez de force pour y apporter les remèdes convenables et résister aux factions ayant été lui-même plusieurs fois menacé et depuis quelques jours excédé en sa personne, requiert pour l'intérêt du Roi et le bien de son état que l'un

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des conseillers de cette Cour soit établi commissaire pour descendre et se transporter sur lesdits lieux afin d'informer de ce que dit est et faire ce qui sera nécessaire pour remettre les choses en état de paix et chacun en son devoir et procéder ainsi qu'il verra bon être et faire son rapport de toutes choses à son retour au Conseil l'ordonnance étant au bas de ladite requête date de ce jour l'information faite en conséquence de ladite ordonnance aussi de ce même jour; les conclusions du procureur général du Roi et tout considéré. Le Conseil a ordonné et établi pour commissaire aux fins que dessus Monsieur Louis Perronne, écuyer, sieur de Mazé gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi conseiller de sa Majesté en ce Conseil lequel se transportera aux Trois-Rivières mêmes au Cap de la Madeleine s'il le juge à propos, pour informer tant des excès commis en la personne du sieur du Herisson juge royal aux dites Trois-Rivières que des factions et séditions comme aussi des concessions fomentées par quelques-uns des habitants dudit lieu et généralement autres choses qui se pourront rencontrer concernant la commission en instruire le procès de point en point, faire les biens décréter, faire emprisonner et même envoyer des prisons de cette Cour ceux qu'il jugera suffisamment convaincus pour mériter cette peine tant pour cause d'assassinat séditions menaces que de la traite des boissons aux Sauvages et concessions, pour sur son rapport au Conseil être fait droit sur le tout ainsi que de raison et prendra ledit sieur de Mazé maître Pierre Duquet notaire royal pour lui servir de greffier auquel il fera préalablement prêter le serment. enjoint à tous juges royaux prévôts et autres officiers de justice syndics et habitant d'obéir audit sieur commissaire en tout ce qu'il leur ordonnera au sujet de la présente commission. pour faciliter d'autant plus l'exécution de laquelle le sieur de LaPoterie lieutenant de feu Monsieur de Mésy vivant gouverneur et lieutenant général pour le Roi en ce pays et chef de ce conseil sera prié de donner des soldats suffisamment audit sieur de Mazé commissaire tant pour la sûreté de sa personne qu'afin détenir la main à l'exécution de ses ordres et d'ordonner au sieur gouverneur des Trois-Rivières de lui donner main-forte en cas de besoin, ce qui sera lu publié et affiché aux dites Trois-Rivières et Cap à ce que personne n'en prétende cause d'ignorance et que chacune aille lui faire ses plaintes donné etc».

Pas mieux en 1669, après les enquêtes et les interventions du Conseil souverain.

La brutalité de Jean Donet dit Le Dragon envers le juge Quentin Moral.

Le soldat surnommé «le Dragon», de la compagnie de Laubias du régiment de Carignan, est le soldat Jean Donet dit le Dragon qui fut condamné le 10 juin 1669 avec Pierre Audouin dit Sansoucy* à l'amende et à faire des excuses à M. Quentin Moral, juge du Cap-de-la-Madeleine, pour violences qu'ils lui avaient faites (Pierre-Georges Roy, Ordonnances, commissions, etc., pages 53-55, Commissions et ordonnances des gouverneurs et intendants, Vol.1, p.90).

* «Pierre Audoin dit Sanssoucy » (soldat du régiment de Carignan, compagnie de Laubias, selon migrations.fr. Il fut parrain à un baptême à Trois-Rivières le 22 janvier 1673. Décédé le 26 avril 1673 à Trois-Rivières : il est originaire de Cadillac, diocèse de Bordeaux. Sépulture le même jour.

1669-06-10. «Ordonnance de M. Bouteroue qui condamne Jean Donet dit le Dragon et Pierre Audouin dit Sansoucy à l'amende et à faire des excuses à M. Quantin Moral, juge du Cap de la Magdeleine, pour violences à lui faites (4 juin 1669)

Veu par nous Claude de Bouteroue, coner du Roy en ses conseils intendant de la Justice, police et finances en la Nouvelle-France isle de Terre Neuve et Acadie, le procès-verbal de Mons. Quantin Moral, juge du Cap de la Magdeleine, contenant les violences à luy faites et a son huissier par les nommez Jean Donet dit le Dragon et Pierre Audouin dit Sans Soucy, decret par nous decerné contre eux sur interrogatoire desdits Dragon et Sans Soucy contenant les cognaissances et d'interrogations, ouy ledit juge nous commis auquel le tout a esté communiqué de notre ordonnance, nous avons condamné et condamnons lesdits Donet dit le Dragon et Audouin dit Sans Soucy de comparoir en l'audience du Cap le juge tenant le siege et là en presence de ceux qui y pourront estre mandez par ledit juge recognaistre à genouz que temerairement et insolament ils ont résisté à son commandement et luy ont fait violence, declarer qu'ils luy en demandent pardon, et en outre en dix livres d'amende chacun applicable moitié à l'église et l'autre aux necessitez du siege du Cap et jusques au payement d'icelles tiendront prison, leur faisons deffences de recidiver. Donné à la Touche le 4e juin mil six cent soixante et neuf. Par mondit seigneur l'intendant, Boucherat.

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La presente ordonnance a esté lueue par moy greffier en plaine odience là où estaient presents les nommés Jean Donet dit le Dragon et Pierre Audouin dit Sans Soucy, à genoux ont demandé pardon au juge de ce lieu. Faict par moy greffier en la juridiction seigneuriale paroisse du Cap de la Magdeleine ce dixe jour de juin mil six cent soixante et neuf. Cusson, greffier. »

- DEUXIÈME PARTIE -

L'ENQUÊTE

DU CONSEIL SOUVERAIN

LA TRAITE DE L’EAU-DE-VIE FAITE AUX AUTOCHTONES.

DU 1er NOVEMBRE 1666 AU 31 MAI 1667

Lieu de comparution : Trois-Rivières (preuve dans la déposition d'Isaac Plessis 1er avril 1667)

-1666-11-01 au 1667-05-31 : Copie de 50 examens ou auditions de témoins en rapport à la traite de la boisson à Trois-Rivières : état des vacations employées pour informations contre la traite des boissons qui se donnent aux Sauvages (Autochtones) ; examens ; interrogatoires de certains Sauvages (Autochtones) ; confrontations touchant lesdites boissons. - 1er novembre 1666 - 31 mai 1667 – Cette liste des personnes qui ont témoigné comporte les noms de Nicolas et Jean-Baptiste, frères du seigneur Jean Crevier, de leur mère Jeanne Énard et de trois futurs censitaires de Jean Crevier qui s'installeront à Saint-François tels que Jacques Julien et Pierre Parenteau. Banq en ligne Cote : TP1,S37,D2. Portée et contenu : signé Ameau, greffier. CONSEIL SOUVERAIN. «État des vacations que Sévérin Ameau greffier aux Trois-Rivières a employé pour faire les informations contre la traite des boissons qui se donnent aux Sauvages et présentement depuis l’automne dernier.» A) Défaut de se présenter devant l'enquêteur

A1-29 janvier 1667 : défaut de comparaître de Jean Ricard A1-29 janvier 1667 : défaut à un autre serviteur de Michel Gamelin a fait défaut A1-12 février 1667 défaut à comparaître de François Morneau arquebusier, Henri Derhby dit la ronce serviteur de Nicolas Crevier Sieur de Bellerive assigné pour comparaître a ce jour ont fait défaut A1-19 février 1667 Nicolas Gastineau Sr du plessis

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A1-20 mars 1667 Nicolas Gastineau A2-14 mai 1667 Nicolas Gastineau assigné pour parachever sa confrontation a faict defaut aux tesmoings qui ont comparu pour cet effet A2- 14 mai 1667 Jacques Julien serviteur du Sr de Bellerive

B) Dépositions ou examens.

1) -19 novembre 1666 a été fait examen de Martin Foisy appelé pour … de greffe du sieur Hérisson …

la déposition de Martin Foisy … Ameau. Douze sols.» A5 2) -20 janvier 1667 examen de Pierre Parenteau, domestique du Sieur Jean Crevier. 12 sols. A6 3) -24 janvier 1667 examen de Jean Cusson 12 sols A6 4) -29 janvier 1667 examen de Nicolas Dupuis 12 sols A8 5) -29 janvier 1667 examen de François Frigon 12 sols. A9 6) -12 février 1667 examen de Nicolas Gaillou dit la Taille. 12 sols. A11 7) -idem 8) -12 février 1667 examen de Jean Gaillou. 12 sols A11 9) -18 février 1667 examen de Pierre Dandonneau dit la Jeunesse. Huguenot converti baptisé au

Temple La Rochelle 28-10-1624. 12 sols. A12 10) -19 février 1667 examen d’Henri Dherby dit la Ronce 12 sols A12 11) -19 février 1667 examen de Guillaume Barette 12 sols A12 12) -19 février 1667 examen d’Alexandre Raoul. 12 sols A14 13) -12 mars 1667 examen du Sieur de Laprade. 12 sols A14 14) -12 mars 1667 examen du Sieur Berry (Benjamin Anseau). 12 sols. A15 15) -12 mars 1667 examen de Jacques Aubuchon. 12 sols. A16 16) -18 mars 1667 examen de Guillaume Fagot. 12 sols. A17 17) -26 mars 1667 examen de François Fafard. 12 sols. A17 18) -26 mars 1667 examen de Julien Mabi. 12 sols. A18 19) -26 mars 1667 examen de René Aubuchon. 12 sols. A18 20) -26 mars examen de Jean Harel, serviteur de Jacques Aubuchon, 12 sols A19 21) -26 mars examen de Pierre Coustaut 12 sols. A20 22) -28 mars examen de Pierre Leboulanger dit Saint-Pierre. 12 sols. A22. FIN DU PREMIER CAHIER 23) -29 mars 1667 Robert Cachelièvre dit le lièvre volontaire demeurant au Cap-de-la-Madeleine.

Début du cahier que j'ai appelé B. (B3)- 24) -29 mars 1667 Gabriel Benoist dit la forest habitant de la touche Champlain. (B4) 25) -29 mars 1667 Examen de Lalande soldat. Nailla Batenchon dit Lalande soldat de la Compagnie de

Monsr de St Ours (St Tour) 20 ans. (B6) 26) -29 mars 1667 Jean Perot soldat de la Compagnie de Monsr de St tour (St-Ours) 25 ans. (B8) 27) -31 mars 1667 examen de Dominique Jutras dit Desrosiers soldat de la garnison 12 sols. 28) -31 mars 1667 examen de Dominique Jutras dit Desrosiers soldat de la garnison 12 sols. 29) -31 mars 1667 Jacques Ménard dit Lafontaine 12 sols. 30) -31 mars 1667 Claude Jutras dit la Vallée 12 sols. 31) -31 mars 1667 Louis Fafard 12 sols. 32) -31 mars 1667 Paul Grimard 12 sols. 33) -31 mars 1667 Joachim Reguinideau 12 sols. 34) -1er avril 1667 Isaac Plessy volontaire demeurant aux Trois-Rivières 17 ans. (B10) 35) -3 mai 1667 Isabelle Radisson femme du sieur de Lavallée 12 sols. 36) -3 mai 1667 Guillaume (Leroy ?) 12 sols. 37) -3 mai 1667 Pierre Pépin. 38) -3 mai 1667 Guillaume Pépin. 39) -11 mai 1667 Jeanne Aunois femme de Pierre Lefebvre 40 ans. (B13) 40) -18 mai 1667 René Ourray (Houry) habitant de Champlain 36 ans. (B14) 41) -18 mai 1667 Marin Richard dit la Vallée de Champlain 25 ans. (B14) 42) -fin de paragraphe : «dit Champagne ...» Fin d'un témoignage. 43) -8 juin 1667 : lettre de Michel Gamelain suppliant de faire témoigner Bonneau et Mouflet. (B1) 44) -8 juin 1667 Jean Bonneau dit la grave soldat de la Compagnie de Monsr de Nauroy. (B1) 45) -8 juin 1667 Jean Mouflet dit Champagne soldat de la Compagnie de Monsr de Nauroy. (B2)

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39) -7 mai examen de Jeanne Aunois femme de Pierre Lefebvre 12 sols. 40) -18 mai examen de René Houry (Ourry) 12 sols. 41) -18 mai 1667 Marin Richard dit La Vallée 12 sols. 42) -18 mai 1667 Gabriel Benoit dit Laforest 12 sols. 43) -08 juin 1667 Jean Bonnet dit Lagrave suite à une lettre de Michel Gamelain. 44) -08 juin 1667 Jean Mouflet dit Champagne.

C) «Déclarations ou interrogatoires faits par moi susdit greffier». Manuscrits mis

en ligne par Banq, Pistard :

1) -20 janvier 1667 Jean Gélineau 20 sols. TL3 S11 P451 et TL6 D150 2) -20 janvier 1667 Jean Hébert 20 sols. TL3 S11 P452 et P453 3) -20 janvier 1667 Simone Dorient sa femme 20 sols. TL3 S11 P454 4) -25 janvier 1667 Martin Foisy 20 sols. TL3 S11 P455 5) -29 janvier 1667 Jeanne Bouchard femme dudit Foisy 20 sols. TL3 S11 P456 6) -29 janvier 1667 Jacqueline Chamboy 20 sols. TL3 S11 P457 et TL6 D156 7) -29 janvier 1667 Michel Gamelain dit Lafontaine chirurgien 20 sols. TL3 S11 P458 8) -19 février 1667 Déclaration non mentionnée par Ameau : François Morneau. TL3 S11 P459 9) -21 février 1667 Léonard Besset dit le Limousin serviteur De Gamelain 20 sols. TL3 S11 P460 10) -21 février 1667 Jean Ricard serviteur dudit. 20 sols. TL3 S11 P470 11) -25 février 1667 Jacques Julien serviteur du Sieur de Bellerive 20 sols. TL3 S11 P471 12) -9 mars 1667 Barthélemy Bertaut arquebusier 20 sols. TL3 S11 P472 13) -11 mars 1667 Madame de la Meslée 20 sols. TL3 S11 P473 14) -12 mars 1667 Jean Lemoyne 20 sols. TL3 S11 P474 15) -12 mars Nicolas Gastineau Sieur Duplessis 20 sols. TL3 S11 P475 16) -11 mai 1667 Interrogatoire de Jean Crevier 20 sols TL3 S11 P476 17) -14 mai 1667 Benjamin Anseau dit Berry 20 sols TL3 S11 P477 18) -14 mai 1667 Julien Brosseau dit la Verdure. TL3 S11 P478 19) -14 mai 1667 interrogatoire de Michel Gamelain de Lafontaine 20 sols. TL3 S11 P462 et P464 20) -14 mai 1667 Nicolas Crevier Sieur de Bellerive 20 sols. TL3 S11 P462 21) -14 mai 1667 Jean-Baptiste (Crevier-Duvernay) de la Meslée 20 sols. TL3 S11 P463 22) -14 mai 1667 autre interrogatoire de Sieur Gamelain 20 sols. TL3 S11 P461 23) -21 mai Guyon Ouystre dit Longchamps serviteur de Sieur (Jean) Crevier 20 sols. TL3 S11 P465 24) -21 mai 1667 Robert Drouet serviteur de Madame de la Meslée 20 sols. TL3 S11 P466 25) -06-06-1667 Jean Bonnet dit Lagrave 26) -06-06-1667 Jean Mouflet dit Champagne Non mentionnées dans cette liste par Ameau : déclarations de Jean Moufflet et de Jean Bonneau du 6 juin 1667, tous deux soldats de monsieur de Naurois capitaine commandant de la garnison de Cap-de-la-Madeleine.

D) «Examens de Sauvages» (Autochtones). Documents disparus.

1) -3 février 1667 a été examiné Christine Sauvagesse 20 sols. 2) -15 avril 1667 8tagamak8ay abénaquiois 20 sols 3) -15 avril 1667 Victor Algonquin a été examiné 20 sols 4) -15 avril 1667 Irinabik8k8é femme d’8anabano 20 sols

Penanki8anik Abenacqui 20 sols 5) -16-04-1667 m’étant transporté au Cap où ont été examiné Claude Aoutssepipon Montagnais 20 s. 6) -Antoine Meria Algonquin examiné au Cap 20 sols 7) - Jacques Manatricq Algonquin examiné au Cap 20 sols 8) -10 mai 1667 François 8angouch (Mangouch) Algonquin 20 sols 9) -10 mai 1667 Marie Ik8essens sa femme aux «3 rivières» 20 sols 10) -22 mai 1667 Led8a8angoch d…chel 20 sols

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E) «Confrontations par moi faites susdit greffier aux Trois-Rivières touchant les

boissons». Documents aussi disparus.

1) -9 mai 1667 ont été confrontés premièrement Nicolas Gastineau Sieur Duplessis à François 8a8aprgon Algonquin 30 sols

2) -9 mai ledit sieur Duplessis à Marie Ik8essens femme dudit 8a8angoch 30 sols 3) -9 mai 1667 Pierre Le Boullanger dit Saint-Pierre à Jean Ricard 30 sols 4) -9 mai 1667 Jacques Aubuchon au Sieur Duplessis 30 sols 5) -9 mai 1667 Jean Harel audit Sieur Duplessis 30 sols 6) -9 mai 1667 René Aubuchon audit Sieur Duplessis 30 sols 7) -9 mai 1667 Nicolas Dupuis à Martin Foisy 30 sols 8) -14 mai 1667 Julien Brosseau dit Laverdure à Anne 8kchk8ankamig8k8é Sauvagesse 30 sols 9) -18 mai 1667 Jean Pérot soldat à Michel Gamelin 30 sols 10) -18 mai 1667 Gabriel Benoit dit Laforest audit Sieur Gamelain 30 sols 11) -18 mai 1667 Lalande soldat audit Sieur Gamelain 30 sols 12) -18 mai 1667 Isaac Plessis audit Sieur Gamelain 13) -18 mai 1667 Marin Richard dit la Vallée audit Sieur Duplessis 30 sols 14) -21 mai 1667 Julien Mabi audit Sieur Duplessis 30 sols 15) -21 mai 1667 Pierre Coustaut audit Sieur Duplessis 30 sols 16) -21 mai 1667 ledit Pierre Coustaut à Jean Lemoyne 30 sols 17) -21 mai 1667 Julien Mabi confronté à Jean Lemoyne 30 sols 18) -21 mai 1667 Jacques Aubuchon à Jean Lemoyne 30 sols 19) -21 mai 1667 Jean Harel à Jean Lemoyne 30 sols 20) -René Aubuchon à Jean Lemoyne 30 sols 21) -Jean Cusson à Jean Ricard 30 sols 22) -Pierre Dandonneau dit la Jeunesse à Berthélemy Bertaut 30 sols

«Étant ces copies par moi faites susdit greffier pour être envoyées à Messires du Conseil souverain à Québec des susdites informations. Fait copie de cinquante examens ou auditions de témoins 50 Item j’ai fait la copie de onze examens de Sauvages… 11 Fait la copie de vingt-quatre interrogatoires 24 Fait la copie de vingt-deux confrontations 22 Fait le 29 mai 1667. Ameau

Quand le témoin est identifié, il est dit soldat s’il en est un.

Quatre soldats du régiment de Carignan dans cette enquête : 1-Jean Pérot, Compagnie Saint-Ours; 2-Léon Nailla Batanchon dit Lalande, compagnie Saint-Ours :

Batanchot dit Lalande, Léon dit Nailla Batachon dit Lalande, Léonard (Jetté et Després) : arrivé sur le Justice le 14 septembre 1665. Cité du 16 avril 1675 à Sorel, au 19 décembre 1700 à Montréal. Voir registre de Montréal. Ce dernier n’est pas enregistré sur aucun recensement car le soldats de Carignan-Salières n’étaient des habitants du pays. Il a fait les engagements pour l'ouest et fut grand voyageur lui-même dans les « pays d’en haut » pour la traite des fourrures. (Tanguay, vol.1, p.28 ; Jetté, p.55 ; Després, vol.1, p.78DBAQ, vol.1, p.219; ; Langlois, p.187 ; Son nom paraît qu'une seule foi comme témoins sur un contrat de vente du notaire Pierre Mesnard).

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Batanchon dit Lalande. Origine inconnue; soldat de la compagnie de Saint-Ours au régiment de Carignan; arrivé 14-09-

1665 Québec; embarqué sur la Justice; témoin décembre 1666 baillage de Trois-Rivières dans la cause de Michel GAMELAIN; concession d'une terre à Saint-Ours ct 07-11-1673 Adhémar; établi dans les pays d'en haut après 1675, plusieurs contrats de traite aux Illinois, au Mississipi et aux Outaouais, engagé ct 24-08-1686 Maugue à Henry de TONTY; donation de ses biens ct 13-05-1683 Maugue à Jean BOUVET dit LaJambe, chirurgien de la compagnie de Saint-Ours au régiment de Carignan-Salières; cité 16-04-1675 Sorel au 19-12-1700 Montréal; engageur Ouest 13-05-1690 au 21-08-1692, cts Adhémar 13-05-1690, 22-03-1692 et 21-08-1692 de Jean GAUTHIER dit Sanguingora; appel d'une sentence contre lui 14-10-1696 Montréal du marchand Charles de COUAGNE (CS : 187, 219; DGFQ : 55; SFDRSC). Source : naviresnouvellefrance.com

3- Jean Mouflet dit Champagne de la compagnie de Naurois cantonnée à Cap-de-la-Madeleine. 4- Jean Bonneau dit Lagrave de la compagnie de Naurois cantonnée à Cap-de-la-Madeleine. 5- Louis Robert dit Lafontaine cantonné à Trois-Rivières. Et quelques autres non nommés

Quatre dépositions contre Michel Gamelin

-1666-08-08 : Requête de Guyon Ouyste dit Longchamp (Longchamps), demandeur, contre Michel Gamelain (Gamelin), défendeur, lequel Ouystre a envoyé un mémoire à la cour accusant Gamelain d'avoir échangé des peaux d'orignal pour de l'eau-de-vie (alcool), Signé Guon (Guyon), Ouitre (Ouyste), Moral (Morel); suivent les dépositions des témoins suivants: Louis Beaudri (Beaudry), âgé de 27 ans, lequel affirme avoir vu ledit Gamelin donner de la bière et du vin à plusieurs reprises à des Sauvages (Autochtones) en sa maison, il en a vu même un qui fut si rempli de vin qu'il a dû coucher dans l'étable dudit Gamelain et qu'il était si soûl (ivre) qu'il dégobilla (vomit) par plusieurs fois, signé Louis Beaudry; suit le témoignage de Bastien (Baptiste) Galland, natif de Ligny de Bartois, en la paroisse de Saint-Vincent, origine de Luxembourg (??), âgé de 22 ans, il affirme que la nuit précédente, alors qu'il était à la chasse pour quérir de la viande, il était avec le nommé Jean (??), domestique dudit Gamelin, auquel sa maîtresse donna de l'eau-de-vie pour traiter avec les Sauvages dans les bois, ce qu'il fit contre une peau d'orignal, Signé Galand; suit le témoignage de Nicolas Jeunhomme, natif de la paroisse de (??) en Normandie, âgé de 22 ans, affirme avoir vu ledit Gamelin donner du vin à des Sauvages, dont un nommé Gabriel Sauvage, et qu'il était saoul lorsqu'il le vit sortir de la maison dudit Gamelin, Signé Nicolas Jeunehomme (suite de TL6,D148). - 8 août 1666. Banq en ligne Cote : TL6,D149.

L'enquête par ordre chronologique

1666-11-19 : début de l’enquête sur la traite de l’eau-de-vie en 1666 à Trois-

Rivières, ordonnée par le Conseil souverain ; le greffier fut Sévérin Ameau. Semblable enquête eut lieu à Cap-de-la-Madeleine en 1665 avec comme greffier le notaire Jacques de Latouche.

«Aujourd’huy dix-neufviesme novembre mil six cents soixante et six devant Nous Michel LeNeuf escuyer Sieur du Hérisson, Lieutenant civil et criminel aux trois rivières avons enquesté et examiné les personnes assignées instance et requêtes du procureur fiscal sur les désordres arrivés par la traicte des boissons enyvrantes aux Sauvages». -1666-11-19 : déposition de Martin Foisy. Source : Archives nationales du Québec à Trois-Rivières, Sentences et Jugements, et citée en partie dans Raymond Douville, Visages du Vieux Trois-Rivières, p. 11 :

A dit n’avoir connaissance que personne ait traité de l’eau-de-vie aux Sauvages, que la vérité est qu’il en a vu beaucoup de fois d’ivres et d’ivresses dans le Cap de la Madeleine, mais ne sait qui leur a donné la boisson». La mère de Jean Crevier incriminée par Foisy : «... Avoir veu lentendu estant a la porte de sa maison un

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nommé Damion lequel reprochait a la femme dhebert fermier de Madame de la Meslée quelle enyvrait et traictoit souvent de leau de vie aux Sauvages ce quelle auroit desnié par plusieurs fois luy disant que quand elle en auroit traicté et nestoit pas a luy (2 mots) se mesler de ses affaires Ce disant le deposant avoir entendu dire a plusieurs personnes que ladite femme dhebert traictoit de leau de vie aux Sauvages & depuis deux ou trois jours un Sauvage ayant esté pris yvre & arresté prisonnier un jour ou deux apres demanda de sortir quil le meneroit en la maison ou il avoit bu la boisson ce quil auroit faict menant le pere Drouillet & des soldats en la maison de ladite hebert et est tout ce quil a dict scavoir & entendu dire & a faict sa marque signe apres lecture a luy faicte martin foysi Ameau»

Michel Leneuf, lieutenant général de la Juridiction des Trois-Rivières, mena l'enquête

-1667-01-20 : Déclaration de Michel le Neuf (Leneuf), écuyer, sieur du Hérisson, lieutenant général civil et criminel aux Trois-Rivières, ayant fait approcher des personnes au sujet de la traite de boissons avec les sauvages (Autochtones). Source : Archives nationales du Québec à Trois-Rivières, Sentences et Jugements - 20 janvier 1667. Banq en ligne Cote : TL3,S11,P450.

Déposition de Pierre Parenteau

Àgé de 17 ans ou environ, deuxième personne à être convoquée à cette enquête. Il a reçu

12 sols pour son déplacement du Cap-de-la-Madeleine à Trois-Rivières.

Il ne fut pas mentionné dans les autres dépositions.

-1667-01-20 : déposition de Pierre Parenteau. Source : Archives nationales du Québec à Trois-Rivières, Sentences et Jugements. Citée dans Raymond Douville, Visages du Vieux Trois-Rivières, page 11, Pierre Parenteau, serviteur domestique de Jean Crevier de Cap-de-la-Madeleine, témoigne à l’enquête sur la traite de l’eau-de-vie faite aux Amérindiens. Il fut le premier témoin interrogé en 1667 et le deuxième à avoir témoigné { cette enquête s’étalant du 19 novembre 1666 au 18 mai 1667. Les comparutions ont commencé avec celle de Martin Foisy, le 19 novembre 1666.

Jean Crevier avait un autre serviteur dénommé Guyon Ouistre dit Longchamp qui a fait une déposition (voir plus bas). Dans tous les témoignages faits au cours de cette enquête le nom de Pierre Parenteau n’est jamais mentionné par les nombreuses autres personnes interrogées. Ce Pierre Parenteau n’a jamais été poursuivi par quiconque en cour et n’aurait jamais non plus été poursuivi par qui que ce soit. Sa vie semble être celle d’un colon plutôt discret, sans histoire particulière. Il serait arrivé au Canada en 1665 ou 1666. Toute sa vie s’est passée près de Jean Crevier qui fut d'abord son employeur puis son seigneur qui lui concéda une terre le 3 octobre 1673, terre qu'il occupait déjà : tous deux sont morts durant le conflit franco-iroquois en août 1693, Parenteau tué par les Iroquois et Crevier enlevé par eux et mort à Albany (État de New York) des suites des blessures qu'ils lui avaient infligées. Sources : Gilles Parenteau, Histoire des Parenteau d’Amérique, et Parenteau de France XVIe et XVIIe siècles.

«Du vingtiesme Janvier mil six cens soixante & sept

Pierre parenteau domesticque du Sr Jean Crevier aagé de dix sept ans ou environ Inquis &

examiné sur la traite des boissons qui se traitent aux Sauvages.

A dict nen avoir veu traiter a personne, ny en avoir aucune cognoissance ni mesme

entendu dire quil sen traite par qui que ce soit dans le Cap ni en autre part Et est tout ce

quil a voulu dire & faict marque a signé apres lecture a luy faicte

X marque dudit Parenteau Ameau, notaire royal Michel Leneuf».

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Selon Arnaud Bessières dans son article Les salaires des domestiques de la Nouvelle-France, paru dans la revue Histoire, Économie et Société, vol.4, 2008, pp.33-50, le salaire annuel des domestiques recrutés en France était de 69 livres.

Autres témoignages du 20 janvier 1667

-1667-01-20 : interrogatoire de Jean Gélineau (plus tard Gélinas), de Cap-de-la-Madeleine, désavouant le révérend père Druillet qui affirmait que ledit Gélineau avait échangé une certaine quantité d'eau-de-vie (alcool) contre des mitasses, une vieille chemise, une ceinture de porc-épic neuve, un collier de porcelaine de 5 cens, un canon de porcelaine et du poil rouge en forme de couronne à tête. - 20 janvier 1667 - Banq en ligne Cote : TL3,S11,P451. Voir aussi TL6, D150. -1667-01-20 : Juridiction royale des Trois-Rivières, interrogatoire de Jean Hébert, fermier de madame de la Meslée (Mêlée) au Cap-de-la-Madeleine, qui a affirmé ne jamais avoir traité de boisson ou d'eau-de-vie (alcool) avec les sauvages (Autochtones). - 20 janvier 1667 - Banq en ligne Cote : TL3, S11, P452.

-1667-01-20 : Contre-témoignage à l'égard de Jean Hébert affirmant que ce dernier avait traité de l'eau-de-vie (alcool) avec un sauvage (Autochtone) pour un bracelet de rassade, 4 cens de porcelaine, un capot tout neuf, une pièce de 4 livres et une pièce de 40 sols. Ledit Hébert a affirmé ne jamais avoir traité avec le sauvage qui a fait cette dernière déclaration et que parmi ceux qui font le commerce d'eau-de-vie avec les sauvages se trouvent Martin Foisy et le sieur Gamelin. - 20 janvier 1667. Banq en ligne Cote : TL3,S11,P453. -1667-01-20 : Juridiction royale des Trois-Rivières, Comparution de Simone Dorient (Doriant), femme de Jean Hébert, fermier de madame de la Meslée (Mêlée), niant avoir traité de l'eau-de-vie (alcool) à un sauvage (Autochtone) pour une tête d'orignal. Elle affirme cependant avoir traité 4 citrouilles et un demi-

pain pour un mufle (museau) d’orignal. - 20 janvier 1667 -Banq en ligne Cote : TL3,S11,P454. -1667-01-24 : Jean Cusson, habitant du Cap-de-la-Madeleine et 33 ans, a vu revenir les serviteurs de Michel Gamelain du poste de la rivière Sainte-Anne avec «de la bonne viande grasse, viron deux sacs pleins avec trois ou quatre langues d'orignal et autant de mufles avec un beau castor noir». Archives nationales du Québec à Trois-Rivières et Raymond Douville, Visages du vieux Trois-Rivières, page 23. 1667-01-24. «A dict que le douze ou treiziesme de ce mois estant dans une cabane ou logis quil a faict pour se retirer sur une concession quil a a la riviere batiscan viron sur les neuf a dix heures du soir auroit entendu chanter deux Sauvages venant du costé de la riviere de Ste Anne lesquels en passant frapperent a sa porte

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demandans dentrer pour se chauffer ce que le deposant leur auroit permis & estans aupres du feu un nommé parler françois et Canon de milan se seroit mis a quereller estant plus saoul que nestoit pas le filz aisné de Nigoret luy dit de ne faire point bruit le prenant par le bras & le tirant mais comme il estoit beaucoup saoul ni vouloit entendre raison au contraire voit (1 mot) sur un pistolet qui estoit (1 mot) en la maison & regarda sil estoit amorcé ce que voyant le deposant se seroit jetté sur ledit pistolet quil luy osta & se trouva quil lavoit bandé & le filz dudit Nigoret sauvage commença a dire qui lalloit appaiser & luy bailleroit un coup deau de vie & quapres et la il ne seroit plus meschant & quil sappaiseroit ce quil auroit fait dautant que luy ayant donné un coup deau de vie quil auroit pris dans un coffre quil portait ou il y en avion viron un demiard (1 mot) en ayant donné une demie tasse & ayant vidé la vessie il en tira encore une autre de son capot dans laquelle il y en avoit encore un demion laquelle ils vouloient boire en la maison dudit deposant ce quil ne leur voulut permettre attendu quilz estoient saouls ne faisans que quereller & particulierement le nommé Canon de milan lequel ne sortit qua force de le pousser & mettre dehors ou estant allerent coucher sur la neige sans feu viron deux ou trois cens pas de sa cabane & le lendemain matin viron la pointe du jour estoient retourné frapper a la porte de sa cabane laquelle ne voulant ouvrir a cause du bruit quilz avoient fait le soir le filz de Nigoret lauroit prié de leur ouvrir sans (1 mot) de querelle quil en demandoient qua se chauffer estans presque morts de froid la nuit ce quentendant le deposant quilz nestoient plus saouls & plustost morfondus leur ouvrit la porte pour les laisser chauffer aupres de son feu ou estans leur auroit demandé qui leur auroit donné leau de vie quilz auroit beue & ce quilz avoient baillé pour lavoir luy dirent que (1 mot) esté les deux compagnes du Sieur Gamelain chirurgien lesquels estoient cabanés en la riviere de Ste Anne il y a deux mois ou viron & leur auroient donné pour ladite eau de vie de bonne viande grasse un ou deux sacs pleins avec trois ou quatre langues d'orignal & autant de muffles avec un beau castor noir le Sr Gamelain passa deux ou trois jours apres par le logi dudit deposant venant du Cap de la Magdelaine disant sen aller a la riviere de Ste Anne (1 ligne) a ouy dire que Martin Foisy fermier du Sr de bourjoly au Cap avoit traicté de leau de vie lautomne passé quil estoit encore au Cap & de faict avoit pris une Sauvagesse appellée Christine laquelle avoit bien un demion dans un ouragan quelle disoit avoir traictée (1 mot) en la maison dudit martin pour une chaudière A ouy dire aussi par bruit commun quun nommé hebert fermier de Madame de la Meslée en avoit traicté & en traictoit mais nen a rien beu Dit aussi avoir entendu dire une personne nommé Guillaume barette que le valet de Nicolas Crevier Sieur de bellerive avoit (1 mot) pour quarente solz deau de vie a des Sauvages de laquelle il disoit avoir eu quatre livres & luy ayant monstré une lettre escritte de sa main de batiscan le quatorziesme de Janvier dernier envoyée par luy au Sr de la prade laquelle nous seroit tombée entre les mains a recogneu icelle & dit estre veritable en son contenu ainsy quil a appris des Sauvages Ce que nous luy avons faict signer avec le present examen apres luy avoir faict lecture diceluy & de ladicte lettre Jean Cusson Ameau » -1667-01-25 : Déclaration de Martin Foisy, fermier du sieur de Bourjoly au Cap-de-la-Madeleine, suivant l'information faite devant le révérend père Drouillet. Ledit Foisy a affirmé qu'un domestique de monsieur Boucher a baillé de l'eau-de-vie à un sauvage (Amérindien) contre de la graisse avant la guerre l'automne dernier*. Lorsqu'il fut dit qu'il avait traité de l'eau-de-vie (alcool) à une sauvage nommée Christine et questionné à savoir pour quelle raison les sauvages allaient souvent en sa demeure la nuit venue, il nia le premier fait et se défendit du second en disant que les sauvages ivres allaient frapper à sa porte la nuit pour demander à boire mais qu'il les renvoyait toujours, ces derniers se dirigeant alors chez les autres habitants du lieu. De plus il affirme avoir ouï qu'un certain Hébert traitait de l'eau-de-vie avec les sauvages. - 25 janvier 1667 - Cote : TL3,S11,P455. * Avant la deuxième expédition du régiment de Carignan à l’automne 1666 au pays des Iroquois (Agniers) sur la rivière Mohawk dans l'État de New York.

Beaucoup de ouï-dire

-1667-01-29 : déposition de Nicolas Dupuis. Source : Archives nationales du

Québec à Trois-Rivières, Sentences et Jugements et dans Douville, Visages du

vieux Trois-Rivières, tome 1, page 29 :

« Du vingt neufviesme Janvier mil six cens soixante & sept Nicolas du puys aagé de vingt cinq ans ou

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environ demeurant en la maison de Martin Foisy juré de dire verité sur la cognoissance quil a de la traicte des boissons aux Sauvages A dict avoir veu traicter de leau de vie par Martin Foisy pour des souliers Sauvages & de la graisse un peu avant qu'on allast en guerre mais ne sçait ce quil en avoit donné pour estre sorty & sen aller & depuis en a veu donner a la femme dudit Foisy par plusieurs & diverses fois pour de la pelleterie & de largent mesme jusques a un pot pour une seule fois & quelque fois il se retiroit afin de ne le voir pas & dit aussi avoir veu plusieurs fois la (mère ?) des Sauvages saouls & yvres auxquels il refusoit d'en donner quand ils estoient souls & ne lestant pas il leur en donnoit pour ce quilz luy apportoient, na cognoissance dautre personne Bien a ouy dire que Madame de la Meslée le Sieur gamelin un nommé hebert le Sieur de la prade & sa femme en traictoient mais ce nest que par bruit commun ce quil en sçait bien est vray qu'une Sauvagesse luy demandant a boire laquelle estoit soule Il luy demanda qui luy en avoit donné Elle luy respondit que cestoit la femme du 8koquara qui luy en avoit donné il croit que cestoit pour une peau dorignal ainsy quil peut entendre & que cestoit la femme du Sieur de la prade A dict ne cognoistre la Sauvagesse ny ne scavoir son nom et est tout ce quil a voulu dire & a signé apres nous a dict avoir cognoissance quun nommé lavigne soldat de la compagnie de Monsr de Nauroy demeurant chez ledit foisy en avoir traicté par plusieurs fois et croit que cinq autres qui y sont encore demeurans en traictent aussi et est ce quil a dit & signé apres lecture a luy faicte Nicollas dupuis» -1667-01-29 : déposition de François Frigon. Il a déclaré que deux ou trois semaines auparavant, « étant à Batiscan dans une cabane où il demeurait avec Jean Cusson pour abattre du bois sur une concession », deux sauvages ivres vinrent une nuit frapper { la porte de leur cabane pour demander l’hospitalité. Comme ils semblaient vouloir faire un mauvais parti aux deux Français, ces derniers les renvoyèrent, et les sauvages allèrent coucher dans la neige pour revenir au petit matin, grelottant de froid et implorant la faveur de se chauffer. François Frigon a aussi vu Madame Duplessis (Marie Crevier femme de Nicolas Gastineau dit Duplessis) servir du vin ou de l’eau-de-vie à un Sauvage nommé Rakoué et à sa femme «qu’elle avait enfermée dans un cabinet qui tient { sa maison». Source : Archives nationales du Québec à Trois-Rivières, Sentences et Jugements et dans Douville, Visages du vieux Trois-Rivières, tome 1, page 21.

Martin Foisy a fait partie de la première expédition du régiment de Carignan-

Salières

-1667-01-29 : Déclaration de Jeanne Bouchard, femme de Martin Foisy, fermier de monsieur de Bourjoly, au sujet de ce qui a été rapporté contre elle en ce qui concerne la traite de boissons avec les sauvages (Autochtones). Elle a affirmé ne connaître personne traitant de boissons avec les sauvages, ni même en avoir entendu parler, mais a avoué en avoir échangé l'automne dernier contre une paire de souliers sauvages et 4 ou 5 livres de graisse pour son mari qui partait en guerre*. Il fut dit qu'elle mentait et avait traité de l'eau-de-vie aux sauvages contre des pelleteries et de l'argent, ce qu'elle a nié. - 29 janvier 1667 - Banq en ligne Cote : TL3,S11,P456. * Deuxième et dernière expédition du régiment de Carignan. -1667-01-29 : Déclaration de Jacqueline Chamboy, femme de Michel Pelletier dit la Prade (Laprade), au sujet de la traite de boissons avec les sauvages (Autochtones), laquelle a affirmé en avoir vu plusieurs fois de saouls et ivres mais ne pas avoir connaissance de qui leur en avait donné, bien qu'un certain Martin Foisy, fermier du sieur de Bourjoly, lui avait baillé un bout de collier où il y avait 4 cens en porcelaine, lequel collier avait été échangé par ledit Foisy avec une sauvagesse contre du vin. Interrogée à savoir si elle n'avait pas donné de boisson aux sauvages contre une peau d'orignal, elle a répondu qu'elle n'avait pas conclu de tel marché depuis 2 ans et n'avoir aucune connaissance de ceux qui peuvent traiter de la sorte mais a ouï dire que madame de la Meslée (Mêlée), le sieur Gamelin et le sieur du Plessis (Duplessis, Nicolas Gastineau) en traitaient, ainsi que des soldats qu'elle ne connait pas. - 29 janvier 1667 - Banq en ligne Cote : TL3,S11,P457. -1667-01-29 : Déclaration de Michel Gamelin sieur de la Fontaine (Lafontaine), chirurgien, habitant du Cap-de-la-Madeleine, au sujet de la traite de boissons avec les sauvages (Autochtones), lequel a affirmé avoir vu le frère de Kakabechi et sa mère quitter leur cabane de la rivière Sainte-Anne, près de celle du

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déposant, vers 7 ou 8 heures le matin, pour aller quérir du blé d'Inde (maïs) à Batiscan, et qu'une fois de retour vers midi ces derniers étaient saouls et ivres, sans avoir rapporté de blé d'Inde. - 29 janvier 1667 - Banq en ligne Cote : TL3,S11,P458. Portée et contenu : Ledit Gamelin alla s'informer de qui les avait ainsi saoulés et il se fit dire que ce fut en la cabane du sieur de la Prade (Laprade) à Batiscan. Ledit Gamelin saurait aussi, de par ses deux hommes, qu'il y a 15 jours un nommé Canon de Milan** et le fils de Nigoret seraient passés en la cabane du sieur la Prade pour rapporter une langue et du castor gras mais que leur retour au matin se fit les mains vides, tous deux affirmant qu'on les leur avait dérobés et non qu'ils les avaient traités. De plus, ledit Gamelin prétend qu'au mois de novembre 1666, alors qu'il se rendait à sa cabane en passant par Saint-Éloy, il apprit, de certains Français de l'équipage de la chaloupe de la Haye (Lahaye, Lahaie) et d'autres habitants de Champlain, qu'une bande de sauvages saouls faisaient un grand vacarme en une cabane non loin de là. Il s'y rendit et trouva les nommés Misabe*, Atikoanich, Ambroise, Abisouchitc, Barollet, Joseph Peré (Péré) et un autre, tous saouls car ils avaient traité un baril d'eau-de-vie. Ledit Gamelin soupçonne que quelqu'un parmi Barthélemy Bertaut, Fagot, Alexandre Bellerive, Pierre Dandonneau dit la Jeunesse (Lajeunesse) et un autre sait qui a traité ledit baril aux sauvages étant donné qu'ils étaient tous près de la chaloupe de marchandises. Finalement, ledit Gamelin dit qu'une sauvagesse est déjà entrée chez lui le soir alors qu'elle était saoul mais il n'a pu savoir de qui elle avait eu son eau-de-vie et il a affirmé que lui n'avait jamais traité de boisson avec les sauvages depuis l'interdiction faite et ne peut être tenu responsable de ses hommes si ces derniers en ont traité étant donné qu'il les avait avertis du contraire. * un Algonquin nommé Misabé : mot amérindien en langue algonquine : gros homme, énorme, géant (in Lexique algonguin, 1890).

** Un individu algonquin nommé Canon de Milan : nom provenant d’un terme de la liturgie, prière du canon dans la messe catholique de type ambrosien, suivant le rite de Milan. Messe ambrosienne : messe suivant le rite de l'Église de Milan.

Témoignages de février 1667

-1667-02-03 : Jean Crevier, interprète lors de la déposition de la Sauvagesse nommée Christine sur la traite de l’eau-de-vie aux Autochtones. Source : Archives nationales du Québec à Trois-Rivières, Sentences et Jugements et dans Douville, Visages du vieux Trois-Rivières, tome 1, pages 18-19. -1667-02-12 : déposition de Nicolas Gaillou dit la Taille : «Si quelqu’un a traité de la boisson, ç’a été à son desçu». Dans la plupart des dépositions on retrouve cette phrase : «A bien ouï dire qu’il s’en traitait, mais ce n’est que par bruit commun ce qu’il en sait». Raymond Douville, Visages du vieux Trois-Rivières, page 11. -1667-02-14 : Michel Gamelin acheta la seigneurie Sainte-Anne à Saint-Anne-de-la-Pérade. -1666 : (vers la fin de l'année) Jean Talon aurait concédé l'île de Sainte-Anne en seigneurie à Michel Gamelin, beau-frère de Pierre Boucher et de Nicolas Gatineau ; Gamelin baptise Saint-Ignace et Sainte-Marguerite les îles situées à l'embouchure de la rivière Sainte-Anne ; l'île Saint-Ignace s'appelait jusque-là l'île Sainte-Anne. 1667, le 3 janvier, Jacques de La Ferté de la Madeleine et de Châteaudun vend une partie de sa seigneurie (1/2 de lieue de front sur le fleuve par 1 lieue de profondeur sur la rive est de la rivière Sainte-Anne, y compris les îles du Large, Saint-Ignace, Sainte-Marguerite) à Michel Gamelin. Michel Gamelin établit un poste de traite de fourrure sur la pointe sud de l'île Saint-Ignace. Le 14 février 1667 Michel Gamelin s'attribue le titre de seigneur et distribue des concessions dans cette seigneurie.

Michel Gamelin Sieur Lafontaine, beau-frère de Jean Crevier : 27 ans au

recensement 1667. Décédé entre le 31 mars 1675 et le 27 février 1677. Devient

seigneur de Sainte-Anne en 1667 et concède des terres entre le 14 février 1667 et

le 9 septembre 1670.

-1667-02-18 : déposition ou examen de Pierre Dandonneau. Source : Archives nationales du Québec à Trois-Rivières, Sentences et Jugements.

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-1667-02-19 : Déposition d’Henri Derby dit la Ronce. Source : Archives nationales du Québec à Trois-Rivières, Sentences et Jugements et dans Raymond Douville, Visages du vieux Trois-Rivières, tome 1, page 29. L’automne précédent, Henry Derby étant { boire sa part d’un pot de vin au logis de Madame Crevier, « il était venu deux Sauvagesses lesquelles avaient apporté trois cervelles pour lesquelles la Dame de la Meslée leur aurait donné une pinte de vin ». Dans Douville, page 29 : « Il y a environ huit jours Jean Cusson y étant allé (dans le bois) en la compagnie de quelques soldats de Monsieur de Saint-Ours, Pierre Dizy et St Romain, ledit Cusson n’avait pu avoir de viande des Sauvages n’ayant porté d’eau-de-vie pour leur donner ». -1667-02-19 : Déclaration de François Morneau, maître arquebusier, habitant du Cap-de-la-Madeleine, âgé de 48 ans ou environ, au sujet de la traite de boissons avec les sauvages (Autochtones), lequel a affirmé avoir souvent vu des sauvages saouls au Cap-de-la-Madeleine et entendu que madame de la Meslée (Mêlée, Jeanne Énard), monsieur du Plessis (Duplessis, Nicolas Gastineau), Martin Foisy, fermier de Bourjoly, Hébert, fermier de madame de la Meslée, Jacques Julien, serviteur du sieur Nicolas Crevier de Bellerive* et Rivard traitaient de l'eau-de-vie avec les sauvages. Il fut remontré audit Morneau qu'il avait donné un demiard d'eau-de-vie à un sauvage nommé Gabriel, lequel s'est défendu en disant qu'il ne lui en avait donné qu'un coup afin de pouvoir recevoir un payement dû par le sauvage qui ne voulait payer qu'à condition qu'il le fasse boire. - 19 février 1667 -Banq en ligne Cote : TL3, S11, P459. *Nicolas Crevier porte désormais le surnom de Bellerive que son frère aîné Jean portait en 1661 et 1662.

-1667-02-21 : déclaration de Léonard Besset dit le Limosin (Limousin), serviteur de Michel Gamelin, âgé de 32 ans ou environ, au sujet de la traite de boissons avec les sauvages (Autochtones), lequel s'est fait remontrer qu'il avait traité à Canon de Milan*, sauvage, et au fils de Nigoret pour un castor gras, un castor noir et de la viande. Ledit Besset a affirmé avoir reçu un castor noir pour son maître le sieur Gamelin et de la viande pour du blé d'Inde (maïs) et des pois, non pas de l'eau-de-vie (alcool), boisson qu'il dit n'avoir jamais traité, non plus que son camarade Ricard. - 21 février 1667. Banq en ligne Cote : TL3, S11, P460. *Canon de Milan : terme de la liturgie, prière du canon dans la messe catholique de type ambrosien, suivant le rite de Milan. Messe ambrosienne : messe suivant le rite de l'Église de Milan.

-1667-02-21 : Déclaration de Jean Ricard, serviteur de monsieur Gamelain, âgé de 22 ans environ, au sujet de la traite de boissons avec les sauvages (Autochtones), lequel a affirmé que lorsqu'il fut envoyé par son maître abattre du bois en la rivière Sainte-Anne, accompagné de son camarade nommé le Limosin (Limousin), il n'eut connaissance de personne ayant traité des boissons avec les sauvages mais qu'au commencement de janvier, un nommé Canon de Milan* et le fils de Nigoret étaient passés par leur cabane portant une épée emmanchée que leur avait prêtée le sieur Gamelin, ainsi qu'un castor gras et une langue, et, alors qu'ils furent de retour le lendemain, ils affirmèrent s'être fait dérober lesdits articles en la cabane de Jacques Cusson, mais ledit Ricard soupçonne qu'ils les ont traités pour des boissons. Lorsqu'il lui fut remontré qu'il avait traité de l'eau-de-vie pour de la viande grasse, des mufles (museaux), des langues et un castor noir, ledit Ricard a dit qu'il avait traité un mufle, une langue et un morceau de viande pour des pois et du blé d'Inde (maïs) et non de l'eau-de-vie, n'en disposant pas, et quant audit castor, il l'avait apporté pour son maître. - 21 février 1667 - Banq en ligne Cote : TL3,S11,P470. *Canon de Milan : terme de la liturgie, prière du canon dans la messe catholique de type ambrosien, suivant le rite de Milan. Messe ambrosienne : messe suivant le rite de l'Église de Milan.

Déclaration de Jacques Julien, domestique de Nicolas Crevier dit Bellerive.

-1667-02-25 : (et non pas le 21 février) déclaration de Jacques Julien, demeurant au Cap-de-la-Madeleine,

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serviteur de monsieur Bellerive (Nicolas Crevier), âgé de 24 ans environ, au sujet de la traite de boissons avec les sauvages (Autochtones), lequel a affirmé avoir vu quelque fois des sauvages ivres au Cap-de-la-Madeleine mais ignore savoir qui leur a donné à boire et n'a entendu parler d'aucune personne en donnait. À l'allégation voulant qu'il ait donné une pinte à un sauvage nommé Garaoc et un pot à deux sauvages, dont un s'appelait Alexandre, ledit Julien a répondu qu'il ne s'agissait pas de la vérité, que ces propos ont été tenus par quelqu'un qui lui voulait déplaisir et qu'il n'a jamais eu de pièce de 40 sols pour boire, autre qu'une donnée par le sieur de Bellerive, laquelle n'a pas été traitée aux sauvages. Banq en ligne Cote : TL3,S11,P471. Jacques Julien n’était pas un soldat du régiment de Carignan-Salières puisqu’il figure sur le recensement de 1666, les soldats de ce régiment ne devant pas être recensés et qu’il n’est jamais associé { un surnom de guerre. Il est faux qu’il ait porté le surnom « dit le Dragon ».

Déclaration de Jacques Julien. 1667-02-25. Bibliothèque et archives du Québec cote en ligne TL3, S11, P471.

Accord de paix avec les Iroquois en mars 1667

-1667-03 : la paix est signée entre Iroquois et Français suite aux deux expéditions du régiment de Carignan dans leur pays sur la rivière Mohawk dans le nord de l’État actuel de New York.

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Déposition de Jeanne Énard, mère de Jean Crevier

-1667-03-11 : Déclaration de Jeanne Énard veuve de Christophe Crevier sieur de la Meslée (Mêlée), demeurant au Cap-de-la-Madeleine, âgée de 45 ans ou environ, au sujet de la traite de boissons avec les sauvages (Autochtones), laquelle a affirmé avoir souvent vu des sauvages saouls et se battre au Cap-de-la-Madeleine mais ne sait qui leur a donné des boissons et n'en a pas entendu parler non plus. Ladite Énard dit cependant avoir vu des soldats et d'autres personnes de Québec de retour de la guerre traiter pour environ une valeur d'environ 8 ou 10 pots. Lorsqu'il lui fut remontré qu'elle avait traité une pinte d'eau-de-vie à un sauvage elle s'est rappelée avoir donné un demion de vin avec un demion d'eau dans une pinte à un sauvage et ne plus en avoir redonné par la suite. Fonds Juridiction royale de Trois-Rivières - 11 mars 1667 - Banq en ligne cote TL3,S11,P473.

-1667-03-11 : Latouche, Michel Gamelin concède une terre à Jean Bonneau, soldat de la compagnie de Naurois du Cap-de-la-Madeleine, dans l'île Sainte-Anne à Sainte-Anne-de-la-Pérade. -1667-03-11 : Latouche, Michel Gamelin concède une terre à Jean Mouflet, soldat de la compagnie de Naurois du Cap-de-la-Madeleine, dans l'île Sainte-Anne à Sainte-Anne-de-la-Pérade. Terre bornée au nord-est par celle de Jean Bonneau. -1667-03-11 : Latouche, accord entre Michel Gamelin et les soldats Jean Mouflet et Jean Bonneau, de la compagnie de Naurois du régiment de Carignan. -1667-03-12 : Déclaration de Nicolas Gastineau (Gatineau) sieur du Plessis (Duplessis), habitant du Cap-de-la-Madeleine, âgé de 38 ans environ, au sujet de la traite de boissons avec les sauvages (Autochtones), affirmant avoir vu des sauvages saouls au Cap-de-la-Madeleine mais ne pas savoir qui leur donnait de l'eau-de-vie, bien que pendant la guerre, des hommes traitaient librement avec les sauvages pour s'équiper. Ledit Gastineau se souvient avoir entendu qu'un certain Jacques (Jacques Julien), valet du sieur Nicolas Crevier sieur de Bellerive, fit quelques traites, lui aussi, avec les sauvages. À l'information voulant qu'il ait traité de l'eau-de-vie avec des sauvages pour des peaux d'orignaux (pelleteries) en la rivière Saint-Michel (Bécancour), ledit Gastineau se défend en disant que cela n'est pas la vérité, qu'en fait il avait traité avec les sauvages diverses marchandises mais non de l'eau-de-vie, la seule quantité qu'il avait apportée, soit un petit baril d'un pot, avait été pour sa consommation personnelle et celle Jean le Moyne (Lemoine). - 12 mars 1667 - Banq en ligne Cote : TL3,S11,P475.

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Coureurs des bois au coucher du soleil, Krieghoff, Musée McCord -1667-03-12 : Déclaration de Jean le Moyne (Lemoine), habitant du Cap-de-la-Madeleine, âgé de 35 ans environ, au sujet de la traite de boissons avec les sauvages (Autochtones), affirmant avoir souvent vu des sauvages saouls au Cap-de-la-Madeleine, certains auraient même tenté d'entrer chez lui à la mi-hiver passée, mais qu'il n'a pas connaissance de qui traitait des boissons avec eux. Ledit le Moyne dit avoir ouï qu'un certain Hébert, un dit la Taille (Lataille), madame de la Meslée (Mêlée), monsieur Crevier et Bellerive en donnaient pour de la viande et différents marchés. De plus, vers le commencement de l'hiver, allant chercher de l'eau-de-vie qui était sienne en la chaloupe de la Haye (Lahaie - Lahaye), dans l'île de Saint-Éloy (Saint-Éloi), ledit le Moyne affirme avoir vu dans une cabane non loin de là un sauvage nommé Misabé et des femmes, lequel était saoul. De retour le lendemain, ledit Misabé fut encore trouvé saoul mais cette fois-ci accompagné d'un autre sauvage nommé la Grande Gueule, lesquels auraient eu leur alcool de monsieur Bertaut, ce qui aurait été confirmé par une vessie trouvée en la main de la femme d'un sauvage nommé le Portugais, laquelle vessie contenait encore un peu d'eau-de-vie, ce que pourrait confirmer Baranger (Béranger), René Ouré ( Houre, Houray) et Michau (Michaud). À l'information voulant qu'il ait traité de l'eau-de-vie avec les sauvages pour des peaux d'orignaux (pelleteries) ledit le Moyne a répondu que cela n'était pas vrai et qu'il s'était rendu par la rivière Saint-Michel pour aller porter des petits barils d'eau-de-vie au sieur du Plessis (Duplessis) et un nommé le Lièvre (Lelièvre), lesquels seraient revenus avec lui le jour suivant, emportant des peaux d'orignaux (pelleteries). - 12 mars 1667 - Banq en ligne Cote : TL3,S11,P474.

Déposition de Benjamin Anseau

qui incrimine plusieurs membres de la famille Crevier

-1667-03-12 : Déposition ou examen de Benjamin Anseau : «... tout l’hiver il a vu plusieurs fois des sauvages et sauvagesses ivres dans la ville du Cap, mais il ne sait qui leur a donné de la boisson; il a bien

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ouï dire lui aussi par bruit commun que Madame de la Meslée (Jeanne Énard) en donne à des soldats, et les Sauvages aussi «par plusieurs fois lui ont dit en venir traiter en sa maison ...» Source : Archives nationales du Québec à Trois-Rivières, Sentences et Jugements, et dans Douville, Visages du vieux Trois-Rivières, tome 1, page 21. «A vu le sieur Gamelin, Bellerive, Jean-Baptiste Crevier, Ricard valet de M. Gamelin, Jacques (Julien) valet de Bellerive avec deux soldats dont l'un (Jolicoeur) est serviteur de M. de Beaudéduit* et l'autre nommé Morin, ne sait la boisson qu'ils peuvent avoir donnés». Source : Archives nationales du Québec à Trois-Rivières, Sentences et Jugements et dans Douville, Visages du vieux Trois-Rivières, tome 1, page 29, Les éditions La Liberté, 1988. *Beaudéduit, Louis-Antoine, lieutenant dans le régiment de Carignan-Salières et commandant à Cap-de-la-Madeleine en 1667 et 1668. Il remplacé le capitaine Naurois retourné en France

-1667-03-12 : examen de Jacques Aubuchon. Source : Archives nationales du Québec à Trois-Rivières, Sentences et Jugements. -1667-03-12 : examen ou déposition de Michel Pelletier sieur de La Prade. Source : Archives nationales du Québec à Trois-Rivières, Sentences et Jugements. -1667-03-18 : déposition de Guillaume Fagot. Source : Archives nationales du Québec à Trois-Rivières, Sentences et Jugements. Extrait de sa déposition citée dans Raymond Douville, Visages du vieux Trois-Rivières, page 29. «Quelques soldats de M. de Nauroy envoyés là (à Champlain) pour avoir de la boisson qui était alentour, lesquels se chauffaient en une cabane qu’ils avaient faite.» -1667-03-19 : Trois-Rivières, Marguerite Hertel, de Cap-de-la-Madeleine, femme de Jean Crevier, marraine au baptême de Jacques Hertel fils de François Hertel et son neveu. -1667-03-26 : déposition de René Aubuchon. Source : Archives nationales du Québec à Trois-Rivières, Sentences et Jugements et dans Douville, Visages du vieux Trois-Rivières, tome 1, page 30. -1667-03-26 : Examen de Pierre Coustaut. Source : Archives nationales du Québec à Trois-Rivières, Sentences et Jugements. Douville, Visages du vieux Trois-Rivières, tome 1, page 21 : « Pierre Coustaut a souvent vu des sauvages ivres et presque toujours le bruit courait qu’ils s’étaient enivrés soit au logis de Madame de la Meslée (Jeanne Énard), soit chez Madame Duplessis (Marie Crevier, fille de Madame de la Meslée et épouse de Nicolas Gastineau Sieur du Plessis). -1667-03-26 : examen de François Fafard. -1667-03-26 : examen de Julien Maby. -1667-03-26 : examen de Jean Harel. -1667-03-28 : examen de Pierre LeBoullanger Sieur de Saint-Pierre : ou 1667-05-09. Source : Archives nationales du Québec à Trois-Rivières, Sentences et Jugements et dans Douville, Visages du vieux Trois-Rivières, tome 1, pages 27-28-30. -1667-03-29 : examen de Gabriel Benoit dit Laforest. -1667-03-29 : déposition des soldats du régiment de Carignan, Jean Pérot et Nailla Batanchon dit Lalande. Source : Archives nationales du Québec à Trois-Rivières, Sentences et Jugements et dans Raymond Douville, Visages du vieux Trois-Rivières, tome 1, pages 27 et 29. -1667-03-29 : déposition de Robert Cachelièvre. Source : Archives nationales du Québec à Trois-Rivières, Sentences et Jugements et dans Douville, Visages du vieux Trois-Rivières, tome 1. Douville a écrit : «La déposition de Robert Cachelièvre, le 29 mars, nous fournit une idée assez précise de ce qu’étaient ces voyages dans la rivière Bécancour ou Saint-Michel. Environ trois semaines avant de faire

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sa déposition (donc durant la première semaine de mars) «le sieur du Plessis aurait prié le déposant d’aller avec lui dans la rivière puante dite Saint-Michel*, partant du Cap de la Madeleine avec le Sr Duplessis et Jean LeMoyne, menat une traîne sauvage et le Sr LeMoyne une autre. Dans celle du déposant, il y avait deux capots, six épées emmanchées, six bonnets à homme, douze brasses de tabac, un petit baril de trois pintes d’eau-de-vie, et sur la traîne du Sr LeMoyne il y avait une grande couverte neuve blanche, douze livres de poudre et neuf à dix livres de plomb à balle, six douzaines de grands couteaux à boucher à manche jaune. A vu traiter par le Sr du Plessis (Nicolas Gastineau) et LeMoyne associés ensemble un capot duquel il eut une peau d’orignal, traitèrent aussi neuf { dix brasses de pétun qu’ils auraient porté { raison de deux brasses pour un castor. N’a vu traiter autre chose des marchandises auxdits Sr du Plessis et LeMoyne, étant resté à la deuxième cabane qui est à neuf lieues dans la rivière, eux deux étant montés à une cabane à trois lieues au-dessus menant une traîne chargée de leurs marchandises. N’a vu deux barils d’eau-de-vie que le bruit commun dit qu’ils ont portés et traités aux cabanes d’en haut, d’où lesdits du Plessis et LeMoyne revinrent avec leur traîne sur laquelle il y avait encore deux livres de poudre, deux épées emmnachées avec quatre ou cinq livres de balles de plomb et un bonnet { homme. N’y ayant autre chose sur la traîne, et amenèrent encore une autre traîne sur laquelle il y avait trois peaux et trois autres peaux sur celle où étaient les marchandises. Étant arrivé du dernier au deuxième cabanage, auraient lors pris deux peaux qu’ils avaient traitées en passant, seraient venus au premier cabanage où ils auraient encore pris quatre peaux lesquelles ils disaient avoir traitées du premier voyage qu’ils avaient fait il y a trois ou quatre jours, seraient partis du cabanage avec les douze peaux qu’ils auraient apportées au logis de Monsieur du Plessis. A ouï dire à trois soldats de M. de Loubia desquels il ne sait le nom avoir vu une sauvagesse saoûle et ivresse d’une bouteille d’eau-de-vie qu’elle avait trouvée dans la neige… Et est tout ce qu’il a voulu dire » * Rivière puante dite Saint-Michel : rivière Bécancour. -1667-04-01 : examen et déposition d'Isaac Plessis âgé de 17 ans, volontaire demeurant à Trois-Rivières. -1667-04-26 : Nomination du sieur Gorribon, conseiller, pour recevoir les plaintes contre ceux qui traitent des boissons aux sauvages (Autochtones) aux Trois-Rivières et Cap-de-la-Madeleine. - 26 avril 1667 - Banq en ligne Cote : TP1,S28,P465. CONSEIL SOUVERAIN. -1667-05-07 : examen ou déposition : «Jeanne Aunois, femme de Pierre Lefebvre, se contente de dire que Madame de la Meslée (Jeanne Énard) «avait traité une bouteille derrière les pieux*».» * c'est-à-dire derrière la palissade du bourg.

INTERROGATOIRE DE JEAN CREVIER

11 mai 1667

-1667-05-11 : Juridiction royale des Trois-Rivières, Déclaration de Jean Crevier, habitant du Cap-de-la-Madeleine, âgé de 24 ans environ, au sujet de la traite de boissons avec les sauvages (Autochtones), affirmant voir vu, vers la mi-hiver, un sergent avec un soldat et Louis Robert dit la Fontaine traiter avec des sauvages, en la rivière des Trois-Rivières, une chopine d'eau-de-vie, chacun pour de la viande. Ledit Crevier dit aussi savoir qu'un nommé la Verdure (Laverdure) a vu un sauvage se soûler en sa présence et que des soldats de monsieur de Nauroy, en garnison au Cap-de-la-Madeleine, allaient souvent importuner les sauvages pour leur traiter de l'eau-de-vie. Lorsqu'il fut demandé si il avait été avec le sieur Gamelin au cabanage

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(les Autochtones appellent ainsi le lieu où ils campent) où les sauvages se soûlent, ledit Crevier affirma ne pas y avoir été mais que Bellerive (Nicolas Crevier son frère) avait accompagné ledit Gamelin, lesquels ont rencontré des sauvages avec cinq pintes d'eau-de-vie et le petit baril de Julien Brosseau dit la Verdure (Laverdure) qu'ils burent. Concernant l'information voulant qu'il ait baillé deux bouteilles d'eau-de-vie à un nommé Claude Ahuitpipon pour une peau d'orignal (pelleterie), ledit Crevier s'est défendu en disant que la peau avait été baillée à Morneau, armurier, lequel avait réparé son fusil. - 11 mai 1667. Banq en ligne cote TL3,S11,P476.

1667-05-11. «Du unziesme May mil six cens soixante & sept Jean Crevier

habitant du Cap de la Magdeleine aagé de vingt quatre ans ou environ Juré

de dire verité sur la traicte des boissons aux Sauvages & charges contre

luy faictes par les Informations A dict que viron la my hyver estant allé

dans la riviere des trois rivieres trouver quelques Sauvages qui estoient a

la chasse pour se faire payer de quelque debtes qui luy estoient deües ou

estant avec les Sauvages seroient venus un sergent & un soldat avec

Louis Robert dict la fontaine* demeurans tous aux trois rivieres lesquels

auroient donné viron chacun une chopine deau de vie quils portoient lun

dans une gourde lautre en un petit baril pour avoir de la viande que les

Sauvages leur donnerent puis seroient retournés aux trois rivieres, Un

nommé la verdure du Cap de la Magdeleine estant venu chercher quelques

peaux ou debtes a luy deües avoit apporté un petit baril d'une pinte deau

de vie quun Sauvage avoit trouvé & avoit apporté en la cabane beu leau de

vie presence dudict la verdure et autres qui y estoient Dit aussi en avoir

veu donner plusieurs fois a des soldats de Monsr de Nauroy qui sont en

garnison au Cap mais nen scait les noms les Sauvages luy ayant dit que

lesdicts soldats alloient souvent les importuner pour leur traicter de leau

de vie

Inquis sil en avoit pas porté dans les trois rivieres avec le Sr Gamelain qui

estoit allé du mesme temps au cabanage ou les Sauvages se saoulerent &

enyvrerent

A dit navoir este au cabanage qui estoit si esloigné ou avoient esté de vray

les Srs gamelain & bellerive son frere viron quinze ou seize lieues dans les

trois rivieres pour luy navoit esté que viron cinq ou six lieües dans les trois

rivieres dou il seroit entré dans le bois pour aller trouver des Sauvages qui

y estoient ayant rencontré deux Sauvagesses lesquelles alloient au Cap

dou quatre ou cinq jours apres ils rapporterent viron deux pots ou cinq

pintes deau de vie quils beurent avec le petit baril de la verdure & se

saoulerent de telle sorte quune femme demeura a vingt quatre heures (1

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mot) si elle estoit morte ni faisant que raller & ne pouvant parler pour

navoir traicté deau de vie aux Sauvages quoy que nous luy ayons dit en

avoir donné deux bouteilles a Claude Ahuitpipon** pour une peau dorignal

ce quil a dit nestre veritable que de vray il a eu une petite peau dorignal

laquelle luy avoit servi un canot pour un louis de quatre frans quil avoit

baillé a Morneau armurier pour avoir raccommodé son fusil disant navoir

eu dudict Sauvage autre peaux (3 mots) sur le tout demeurent Inquis &

examiné est ce quil a voulu dire & a signé apres lecture a luy faicte

J. Crevier»

*Louis Robert dit Lafontaine et dit la Pommeraye. Soldat compagnie La Varenne, régiment Carignan/cordonnier. Originaire du Poitou, fils d’André Robert, cabaretier, et Catherine Bonin mariés le 20 juin 1629 à La Rochelle. Il épousa Marie Bourgery, fille de Jean-Baptiste et Marie Gendre; cette dernière avait annulé un contrat de mariage en 1664 avec Nicolas Leblanc dit Labrie. Libéré de ses obligations militaires après la construction des forts; il se maria le 25 novembre 1666 aux Trois Rivières et le couple eu pour témoins, à la cérémonie, Henri de Chastellard Sieur de Salière et le gouverneur des Trois Rivières, Pierre Boucher. Il suivra ce dernier et s’installera { Boucherville. Le couple eut 12 enfants; 9 garçons et 3 filles. Robert mourut le 1er janvier 1711 à l' âge de 72 ans. (Sources: Étude généalogique, O. Robert, Archives Nationales du Québec). ** ou A8pipon ou Aoutssepipon, (Aoutte-tse-pi-pon) Claude, Montagnais.

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Interrogatoire de Jean Crevier 11 mai 1667. Banq en ligne cote TL3 S11 P476.

-1667-05-14 : Déclaration de Michel Gamelin sieur de la Fontaine (Lafontaine), habitant du Cap-de-la-Madeleine et ayant habitation en la rivière Sainte-Anne, au sujet de la traite de boissons avec les sauvages (Autochtones), lequel a nié avoir traité des boissons au sauvage qui accompagnait Nicoret et les soldats du sieur de la Tousche (Latouche) et a détaillé une altercation entre deux sauvages, porteurs d'eau-de-vie et de diverses marchandises, et lesdits soldats. - 14 mai 1667 - Banq en ligne Cote : TL3,S11,P461 -1667-05-14 : Déclaration de Nicolas Crevier sieur de Bellerive*, habitant du Cap-de-la-Madeleine, au sujet de la traite de boissons avec les sauvages (Autochtones), lequel a dénié les informations l'accusant d'avoir traité, avec deux sauvages, deux bouteilles contre deux peaux d'orignaux (pelleteries) lors de son voyage en compagnie du sieur Gamelin. Ledit Crevier a aussi affirmé que, pendant son voyages aux Trois-Rivières avec le sieur Gamelin et son valet (Léonard Besset ou Jean Ricard), il avait amené un petit baril d'eau-de-vie qu'ils auraient bu en chemin sans en donner à quelque sauvage que ce soit, desquels

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sauvages aucun n'aurait été aperçu étant ivre ou se battant. Ledit Crevier prétend finalement de pas avoir vu la cabane rompue. - 14 mai 1667 - Banq en ligne Cote : TL3,S11,P462 * Nicolas Crevier porte désormais le surnom Bellerive que son frère aîné Jean portait en 1661-1662. Jean-Baptiste Crevier portera quant à lui le surnom de Duvernay. Jean Crevier portera comme surnom celui de sa seigneurie : Crevier de Saint-François. -1667-05-14 : Déclaration de Jean-Baptiste Crevier dit de la Meslée au sujet de la traite de boissons avec les sauvages (Autochtones), lequel a affirmé qu'il était allé aux Trois-Rivières avec son frère Bellerive en la compagnie du sieur Gamelin pour quérir des peaux (pelleteries) qui lui étaient dues et ils n'avaient amené qu'un petit baril d'eau-de-vie pour boire en chemin, lequel baril avait été laissé et caché à leur cabane, à trois lieues du campement des sauvages. Une fois au campement, où ils durent séjourner deux jours, ledit Crevier affirme n'avoir point vu de sauvages saouls ou ivres, ni avoir entendu dire qu'ils s'étaient battus ou encore que le sieur Gamelin s'était fait mordre par ces derniers. De retour à leur cabane ils trouvèrent le sieur Saint-Pierre, selon ledit Crevier, mais ni lui ni personne ne leur dit que les sauvages se furent saoulés, battus ou mordus. - 14 mai 1667 - Banq en ligne Cote : TL3,S11,P463. -1667-05-14 : Déclaration de Michel Gamelin dit la Fontaine (Lafontaine), au sujet de la traite de boissons avec les sauvages (Autochtones), lequel a affirmé qu'il n'a jamais donné de boisson à un sauvage dénommé Ambroise et ne s'être jamais battu ni avoir été mordu au bras par ce dernier. De plus, ledit Gamelin dit n'avoir amené qu'un petit baril de deux ou trois pots, où il n'y en avait qu'un dedans, et en avoir bu la moitié avant de le laisser et cacher avec Bellerive (Nicolas Crevier) et Jean-Baptiste (Crevier), qui eux n'avaient pas d'autre eau-de-vie, à trois lieues du campement des sauvages. Ils durent séjourner trois jours et retour à leur cabane ils trouvèrent le sieur Saint-Pierre et d'autres sauvages mais ni lui ni personne ne leur dit que les sauvages se furent saoulés, battus ou mordus au bras. Ledit Gamelin affirme aussi qu'il n'y a rien de vrai dans les allégations voulant qu'il fit porter de l'eau-de-vie audit Ambroise par son valet pour des peaux (pelleteries) et demande au révérend père Drouillet de faire arrêter ledit Ambroise pour faire entendre la vérité . 14 mai 1667 - Banq en ligne Cote : TL3,S11,P464.

Déclaration de Benjamin Anseau le 14 mai 1667

-1667-05-14 : Déclaration de Benjamin Anseau dit Berry, habitant du Cap-de-la-Madeleine, âgé de 40 ans environ, au sujet de la traite de boissons avec les sauvages (Amérindiens), interrogé { savoir s’il n’avait donné une bouteille d’eau-de-vie au Sauvage qui allait à la chasse et à son retour lui avoir baillé une langue (d’orignal) et l’avoir mené coucher chez lui où il lui aurait encore donné trois coups d’eau-de-vie et deux à son camarade. Anseau a affirmé n'avoir jamais donné ni baillé de l'eau-de-vie à un sauvage ni avoir reçu de langue par un d’eux. - 14 mai 1667. Banq en ligne Cote : TL3,S11,P477. Autres témoignages non datés mais de l’hiver 1667 dans Visage du vieux Trois-Rivières, pp. 20- 21 : -«François Frigon a aussi vu Madame Duplessis (femme de Nicolas Gastineau) servir du vin ou de l’eau-de-vie { un Sauvage nommé Rkoué et { sa femme «qu’lls avaient enfermés dans un cabinet qui tient à sa maison».

Déclaration de Julien Brousseau le 14 mai 1667

-1667-05-14 : Déclaration de Julien Brosseau dit la Verdure (Laverdure), tailleur d’habits, demeurant au Cap-de-la-Madeleine, affirmant avoir amené de l'eau-de-vie dans sa gourde alors qu'il se rendait chez les sauvages (Autochtones) mais que c'était pour sa consommation personnelle. Ayant rencontré le sieur Hertel il lui donna le dernier coup de sa gourde et cacha un petit baril d'eau-de-vie avant d'arriver à la cabane, dans laquelle se trouvait une sauvagesse nommée Ouanabano qui avait apporté deux pots et demi

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d'eau-de-vie. Cette dernière en donna à Victor, son gendre, et sa femme, Anasoua, en plus de voler ledit baril caché par ledit Brosseau et de le boire. Le lendemain il se fit offrir un remboursement, ce qu'il refusa, n'étant pas venu en ces lieux pour cela. Ledit Brosseau se rappelle aussi qu'au début de l'hiver, alors qu'il allait porter quelques petites marchandises aux sauvages à Champlain, en la compagnie de soldats de monsieur Saint-Ours, un desquels est serviteur de monsieur de la Naudière* (Lanaudière), il a vu ce dernier donner 4 ou 5 pots d'eau de vie aux sauvages de la part dudit de la Naudière. - 14 mai 1667 - Banq en ligne Cote : TL3,S11,P478. Julien Brosseau et Simone Chalifour font baptiser à Saint-François (registres de Sorel) un fils Charles le 12 juillet 1687. Parrain Laurent Philippes et marraine Marguerite Girard. Le même jour baptême de Charles Parenteau dont le parrain est Laurent Philippes.

«... Le 6 octobre de cette même année, il loue pour trois ans de Michel Leneuf Lavallière, les terres de la seigneurie nommées les Savannes, entre la baie aux Grues et la baie du Sud, au bout du Lac Saint-Pierre du côté du sud, et s’engage { y faire bâtir une maison à ses frais mais obtient le pouvoir de concéder des terres dans cette seigneurie et d’en retirer les cens et rentes ce qu’il fait en cédant des terres { Pierre Le Jambe, le 23 mai 1682, { son fils Joseph, le 23 septembre 1683 et à Louis Poupart dit Lafleur, le 25 septembre suivant, le 29 mars 1682, il doit 440 livres et 4 sols au marchand Pierre Le Boulanger. Il possède, dans la seigneurie de Saints-Ours, une terre avec une petite maison dont il se départit en la vendant 40 livres à Julien Dubord dit Lafontaine, le 7 août 1682. Il s’intéresse également { la traite comme en fait foi un acte du 19 mars 1683 où il verse 100 livres à François Arnaud dit Desmarches pour dédommager et annuler leur société de traite. Le 30 juin 1864, il déclare que les pelleteries qu’il a remises au sieur Adhémar de Saint-Martin, le 31 mars, par l’intermédiaire de monsieur de La Chesnaye, lui ont été passées en compte par monsieur Dubois qui doit à monsieur De La Chesnaye. Il habite toujours à Yamaska le 2 juillet 1684 quand il vend trois bêtes à cornes au boucher Nicolas Lecomte, pour la somme de 49 livres. Le 6 octobre suivant, il loue une vache d’Étienne Véron dit Grandmesnil pour dix livres de beurre par année. On le dit habitant à la rivière Saint-François quand, le 20 août 1686, il doit au marchand de Montréal, Jean-Jacques Patron, 346 livres 13 sols et 4 deniers pour des marchandises. Il quitte finalement Cap-de-la-Madeleine pour la région de Québec, en 1689 ...». Source : Extrait de A.N.Q.G.N. Latouche 29-07-1665; 23-01-1666; 12-06-1666; 02-09-1666; 04-08-1667; 10-03-1668; 10-09-1668; Cusson 01-05-1669; 20-03-1670; 18-01-1671; 27-03-1670; 29-03-1682; 25-09-1683; 25-09-1688; Audouart 25-07-1662; Ameau 20-01-1666; 06-10-1681; 23-05-1682; 02-07-1684; 06-10-1684; Maugue 07-08-1682; Basset 20-08-1686 Rageot 07-05-1689; 16-05-1690; Adhémar 09-12-1677; 29-06-1680; 19-03-1683; Chambalon 27-05-1696 Genaple 15-04-1689; 07-03-1694.

Autres comparutions en mai 1667

-1667-05-18 : 3 examens ou dépositions : René Houry (Ourry), Marin Richard et Gabriel Benoit. -1667-05-21 : Nicolas Dupuis, confronté à Martin Foisy; il a vu traiter de l’eau-de-vie par Martin Foisy pour des souliers sauvages et de la graisse. Voir aussi 1667-01-29. -1667-05-21 : Déclaration de Robert Drouet, serviteur domestique de madame de la Meslée (Mêlée), au sujet de la traite de boissons avec les sauvages (Autochtones), lequel affirme ne pas avoir connaissance de qui a donné de l'eau-de-vie aux sauvages et qu'il s'était rendu deux fois dans les bois cet hiver, une fois pour aller chercher de la viande et une autre fois pour quérir 5 peaux d'orignal que les sauvages donnaient à la dame de la Meslé, sans toutefois savoir ce qu'elle leur avait donné en retour. Ledit Drouet avoue cependant s'être rendu en la cabane de ladite sauvagesse Christine mais nie y avoir apporté de l'eau-de-vie et prétend ne pas savoir qui a battu le gendre de ladite Christine et son mari. - 21 mai 1667 - Banq en ligne Cote : TL3,S11,P466. -1667-05-21 : confrontation de Jean Cusson à Jean Ricard. Voir Douville page 27 et 1667-01-24.

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Témoignage de Jean Ouistre dit Longchamp,

serviteur du sieur Jean Crevier, en mai 1667

-1667-05-21 : Juridiction royale des Trois-Rivières, Déclaration de Jean Ouistre dit Longchamp, serviteur du sieur Jean Crevier, au sujet de la traite de boissons avec les sauvages (Autochtones), lequel s'est défendu des accusations voulant qu'il ait baillé de l'eau-de-vie à une sauvagesse nommée Christine mais ne nie pas avoir été en sa cabane, ayant été envoyé par son maître le sieur Jean Crevier pour quérir de la viande et des peaux (pelleteries) en plusieurs occasions, lequel trajet il eut accompli une fois avec un dénommé Robert (Louis Robert). - 21 mai 1667. Banq en ligne Cote : TL3,S11,P465. -1667-06-05 : contrat d’association entre Nicolas Gastineau dit Duplessis et Nicolas Jeunehomme, pour la traite aux Outaouais, Cap-de-la-Madeleine, notaire De Latouche.

Juin 1667

Empêcher l'autochtone nommé Abichouchich de parler à l'intendant et de

dénoncer des soldats de la compagnie de Naurois du régiment de Carignan-

Salières comme ayant traité des boissons aux Autochtones.

-1667-06-06 : Déclaration de «Jean Mouflet dict Champagne soldat de Monsr. de Nauroy Capitaine de la garnison du cap de la Madeleine», au sujet de la traite de boissons avec les sauvages (Autochtones), lequel dit n'avoir jamais eu connaissance de ceux qui traitaient de l'eau-de-vie, en aucun lieu, mais que son camarade la Grave (Lagrave) se serait fait voler une bouteille d'eau-de-vie par un sauvage dit Abichouchich et lui aurait volé un fusil à son tour, exigeant deux paires de souliers sauvages pour lui rendre, ce qu'il fit. De plus, ledit Mouflet nie avoir traité avec les sauvages de l'eau-de-vie pour des peaux d'orignaux (pelleteries) et affirme qu'un sauvage était venu saoul en la cabane du sieur Gamelin qui dû le rebuter par trois fois. - 6 juin 1667 - Banq en ligne Cote : TL3,S11,P467. Voir Naurois 1667-10-18. Même jour : Jean Mouflet dit Champagne interrogé au sujet de la raison pour laquelle il tenta d'empêcher Barthélemy Bertaut (Bertault) et deux soldats d'emmener Abichcouchich, sauvage (Autochtone), pour parler à monsieur l'intendant, en lien avec la traite de boissons avec les sauvages. - 6 juin 1667 - Banq en ligne Cote : TL3,S11,P469. Mouflet dit Champagne, Jean, de la compagnie de Naurois : (René Jetté nous dirait { tort qu’il était de la compagnie La Varenne.) Il était le fils de Michel Mouflet et de Sébastienne Girard de Sainte-Catherine de Mortagne-sur-Gironde (17120), évêché de Saintes en Saintonge (Charente-Maritime), localité voisine du lieu d'origine des soldats François Trottain et Pierre Gilbert dit Lachasse). Il fut confirmé le 24 septembre 1665 à Québec. À la dissolution des troupes en 1668, il reste au pays. Il contracte mariage devant le notaire Becquet le 14 août 1669 avec Marie Giton, mais ce contrat n’a pas de suite. Le 19 août suivant, soit cinq jours plus tard, il prend pour épouse une fille du roi, Anne Dodin, (Dosdain et Bodin pour Dumas), fille de feu Jacques Dodin et de Marie Gauchère, du bourg de Lois { l’île de Ré, évêché de La Rochelle en Aunis (Charente-Maritime). Elle apporta des biens estimés à 300 livres et un don du roi de 50 livres. Un contrat de mariage a été passé devant le notaire Becquet en date du 17 août 1669. Il obtient une terre dans la seigneurie de Batiscan le 5 août 1671. Il quitte la région de Trois-Rivières pour celle de Montréal et habite Lachine lors du recensement de 1681 et possède un fusil et neuf arpents de terre en valeur. C’est { Lachine qu’il sera fait prisonnier par les Iroquois en date du 5 août 1689. Nous ignorons la date exacte de son décès. Anne Dodin décède avant le 25 février 1710. Ménage établit à Lachine. (8 enfants) (Tanguay, vol.1, p.447-448; Jetté, p.841-842; Drouin, vol.2, p.986; Dumas, p.189; Landry, p.307; Sulte, Hist.5, p70(3); DBAQ, t3, p.490; Langlois, p.420). Source : www.migrations.fr/compagniescarignan.

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-1684-09-26 : cour de Montréal, plainte et dénonciation de Simon Davo dit Boutentrain et de Mathias Chadottan contre Jean Mouflet dit Champagne, pour menaces d'assassinat. Rapport du secrétaire de la province de Québec, année 1890-91, page 162.

-1667-06-06 : Déclaration de «Jean Bonneau dict la grave soldat de Monsr. de Nauroy capitaine commandant au cap de la Madeleine» (il s'agit bien de Naurois dans le manuscrit et non de La Noraye) au sujet de la traite de boissons avec les sauvages (Amérindiens), lequel affirme ne jamais avoir eu connaissance de ceux qui traitent de l'eau-de-vie aux sauvages en le bois de la rivière Sainte-Anne ou tout autre lieu et se défend d'avoir traité de l'eau-de-vie avec un sauvage nommé Abichouchich, tant pour des peaux d'orignaux (pelleteries) que pour des paires de souliers sauvages. Lorsque ledit Bonneau fut demandé la raison pour laquelle il voulut empêcher Barthélemy Bertaut (Bertault) et deux soldats d'emmener ledit Abichouchich parler à monsieur l'intendant qui était à Champlain, et pourquoi il avait voulu saisir les fusils desdits soldats en faisant évader ledit sauvage, il répondit qu'il avait demandé audit Bertaut si c'était monsieur de la Tousche (Touche - Latouche) qui lui avait donné l'ordre d'emmener ledit sauvage, dans le cas échéant il ne les laisserait pas le prendre, mais les soldats répondirent que ce fut par ordre de monsieur le lieutenant, ledit Bonneau les laissa donc emmener ledit sauvage. - 6 juin 1667 - Banq en ligne Cote : TL3,S11,P468.

*Bonneau dit Lagrave, Jean : une semaine après son arrivée, il a reçu le scapulaire du Mont Carmel à Québec le 21 septembre 1665. Le 16 juillet 1667, il obtint la permission de la part de son capitaine Naurois, d’aller travailler { Sainte-Anne, sur la concession du sieur Gamelin pour trois mois avec son compagnon Jean Moufflet dit Champagne. Par la suite, il a eu des démêlées avec le Conseil Souverain en rapport à un échange de bouteilles d’eau-de-vie contre des souliers sauvages et autres objets. On n'a plus entendu parler de lui par la suite. (Langlois, p.237) Naurois : voir 1667-10-18.

Cela provient du 1667-06-06 - Plaintes de Jean Mouflet et Jean Bonneau selon migrations.fr : «Le 16 juin 1667, il se plaint du refus de son capitaine de lui accorder son congé pour aller travailler à Ste Anne sur la concession de Michel Gamelain, un accord pour trois mois ayant été déjà conclu, avec ce dernier. Mais le capitaine à reçu ordre de ne point laisser partir les soldats qui devaient passer au tribunal le 20 juin suivant.

-1667-06-08 : requête de Michel Gamelin pour faire entendre ses deux censitaires Jean Bonneau et Jean Mouflet accusés devant le juge Leneuf sieur du Hérisson sur la traite des boissons aux Amérindiens.

«Monsieur duherisson Juge Royal

Supplie un clemant michel gamelin disant qu'il lauroit amenee le nomme Champagne et la grave pour estere ouy sur le fai des boison pour justification dudit suplient dont il est acusez par un Sauvage

Je considere monsieur il vous plaira permettre audit suplient de les faiere aprocher par devant vous pour estere ouy et faiere Justice Michel gamelain

(1 mot) fait ainsy qu'il est requis (1 mot) le suppliant fait ce huictiesme de juin 1667 Le neuf»

-1667-08-08 : dépositions de Jean Bonnet et de Jean Mouflet.

-1667-06-20 : Arrêt déclarant la confiscation d'eau-de-vie offerte en traite aux sauvages (Autochtones), par des matelots. - 20 juin 1667 - Banq en ligne Cote : TP1,S28,P489. Notes générales : Pièce provenant du Registre no 1 des arrêts, jugements et délibérations du Conseil souverain de la Nouvelle-France (18 septembre 1663 au 19 décembre 1676), f. 64-64v.

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Jugement et sentence du 20 juin 1667

par le Conseil souverain

Aucun Crevier condamné

-1667-06-20. Note : le descriptif de ce jugement qui figure sur banq.qc.ca et dont la cote est TL3, S28, P486, est ici modifié pour être conforme à la teneur du manuscrit du jugement et des sentences. Jugement du Conseil souverain condamnant à des amendes, ou à faute de payment à être emprisonnés un mois et â être exposés pendant les derniers 15 jours sur le cheval de bois une heure par jour, plusieurs habitants et Autochtones : Michel Gamelin 200 livres; Nicolas Gastineau (Gatineau), sieur Duplessis : 150 livres; Jean Lemoyne 150 livres; Barthelemy Bertrault, Jean Moufflet dit Champagne, Jean Bonneau dit la Grave, à 50 livres chacun; et les Amérindiens suivants à 50 livres d'amende chacun : Misabé*, Victor, Capimas8ek, Nikarinih, 8anaban, Henry 8nobatis, Le Canon de Milan**, le fils de Nigoret, Gabriel Gaspard, Abihk8chich, François 8a8ang8ch, et 8anagemik8an. Toutes ces personnes sont condamnées pour avoir contrevenu à l'ordonnance du 5 janvier 1667, relative à l'interdiction de la traite des boissons aux Amérindiens. - 20 juin 1667. Pièce provenant du Registre no 1 des arrêts, jugements et délibérations du Conseil souverain de la Nouvelle-France (18 septembre 1663 au 19 décembre 1676), f. 63-63v. Banq en ligne Cote : TP,S28,P486. *Misabé : mot amérindien en langue algonquine : gros homme, énorme, géant) (in Lexique algonguin, 1890) **Canon de Milan : terme de la liturgie, prière du canon dans la messe catholique de type ambrosien, suivant le rite de Milan. Messe ambrosienne : messe suivant le rite de l'Église de Milan.

Texte du jugement du Conseil souverain à Québec le 20 juin

1667. Six personnes condamnées à l’amende et, faute de payer

l'amende, ce sera la prison.

Aucune condamnation pour les Crevier. Six condamnés : 1 - Nicolas Gastineau, 2 -

Jean Lemoyne 3 - Michel Gamelin 4 - Barthélemy Bertault 5 - Jean Mouflet 6 -

Jean Bonneau.

Transcription du texte avec orthographe contemporain :

-1667-06-20. «Entre le procureur général du Conseil souverain du Roi demandeur en contravention aux règlements et ordonnances dudit Conseil touchant la défense faite à toutes sortes de personnes de traiter de l'eau-de-vie aux Sauvages en date du cinquième janvier dernier 1667. Et auxdits Sauvages d'y contrevenir aux mêmes peines d'une part; et Nicolas Gastineau sieur duPlessys, Jean Lemoyne, Michel Gamelin, Barthélemy Bertault, Jean Moufflet dit Champagne, Jean Bonneau dit LaGrave, Jean-Baptiste et Nicolas Crevier frères, Lachaise, Benjamin Anseau, François Faffard, Fouesy et Jean Riccard, Misabé, Victor, Capimasouck, Nikarinih, Ouanabano, Henri Ounobatis, Le Carron (Caron) de Milan, le fils de Nigoret, Gabriel Gaspard, Abihkouchich, François Ouaouangouch, et Ouagamakouan sauvages défendeurs et accusés d'autre part vu par le Conseil les charges et informations faites par le sieur du Herisson juge royal des Trois-Rivières en date du quatrième septembre 1666 et dix neuvième novembre audit an, des vingt vingt-quatre et vingt neuvième janvier 1667 signées Ameau greffier. Autres informations des trois douze et dix-neuvième dudit mois de janvier audit an, avec deux interrogatoires prêtées par lesdits Gastineau et

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Lemoyne du douzième mars audit an signées dudit Ameau greffier, autre information du vingt-huitième mars audit an signée dudit Ameau greffier, informations des quinze et seizième avril audit an signées dudit Ameau greffier, autre suite d'information des trois et onzième vingt et vingt-troisième mai audit an signée dudit Ameau greffier, avec le procès-verbal de récolement et confrontation de témoins faits auxdits Gastineau, Lemoyne, Gamelin, Bertault, Fouesy et Riccard en date du troisième avril audit an 1667 signé dudit Ameau greffier susdit avec une autre suite d'information, le tout fait par ledit sieur du Herisson juge royal des Trois-Rivières en date du deuxième du présent mois signées dudit Ameau greffier avec les conclusions du procureur général dudit Conseil du dixième dudit mois et an signées Bourdon, et ouï sur ce le rapport du sieur de Gorribon conseiller du Roi en ce dit Conseil, ledit Conseil souverain a déclaré et déclare lesdits Gastineau, Lemoyne, Gamelin, Bertault, Moufflet et Bonneau dûment atteints et convaincus d'avoir traité de l'eau-de-vie aux Sauvages nommés Misabé, Victor, Capimasouek, Nikarinih, Ouanabano, Henri Ounobatis, le canon de Milan, le fils de Nigoret, Gabriel Gaspard, Abihkouchich, François Ouaouangouch et Ouanagemikiouan au préjudice des défenses faites, par ledit Conseil pour raison de laquelle contravention et au mépris dudit règlement il a condamné et condamne savoir ledit Gamelin en deux cents livres d'amende lesdits Gastineau et Lemoyne chacun en cent cinquante livres, lesdits Bertault, Moufflet et Bonneau en chacun cinquante livres, au payement desquelles amendes seront lesdits Gamelin, Gastineau, Lemoyne, Bertault, Moufflet et Bonneau contraints par emprisonnement de leurs personnes, et en cas d'insolvabilité desdits Bertault, Moufflet et Bonneau ledit Conseil a ordonné et ordonne qu'ils tiendront un mois de prison, et que pendant les derniers quinze jours ils seront exposés sur un cheval de bois chaque jour une heure à la vue publique, avec un écrit qui leur sera attaché ou seront écrits ces mots, pour avoir traité de l'eau-de-vie aux Sauvages, sans préjudice de l'augmentation de ladite amende pécuniaire s'il se rencontre que lesdits Gamelin, Duplessis, Lemoyne, Bertault, Moufflet et Bonneau soient convaincus d'avoir plus amplement traité de l'eau-de-vie auxdits Sauvages que ce qui est porté par lesdites charges et informations et confrontation de témoins, pour raison de quoi, et pour faire et parfaire le procès aux coupables et accusés par lesdites informations jusqu'à arrêt définitif inclusivement, ledit Conseil a commis et commet ledit sieur de Gorribon rapporteur dudit procès lequel à ces fins se transportera sur les lieux à sa première commodité, et au regard de la contravention faite par lesdits Sauvages sus-nommés, faisant droit sur les conclusions dudit procureur général. Ledit Conseil les à tous et chacun d'eux condamnés et condamne en cinquante livres d'amende au payement de laquelle ils seront aussi contraints par emprisonnement de leurs personnes, et en cas qu'ils ne fussent solvables et n'eussent ou argent ou pelleteries équivalentes pour acquitter ladite amende ledit Conseil a ordonné et ordonne qu'ils garderont la prison un mois durant, et seront exposés pendant les derniers quinze jours sur ledit cheval de bois une heure de jour conformément à la peine infligée auxdits Bertault, Moufflet et Bonneau, les deux tiers desquelles amendes ledit Conseil a adjugées aux pauvres de l'hôpital de la ville de Québec, et l'autre tiers sera pris pour les frais des officiers de justice qui vaqueront ci-après à l'instruction dudit procès, faisant ledit Conseil très expresses inhibitions et défenses tant auxdits Français que Sauvages d'user plus à l'avenir de telles façons de faire, à peine de punition corporelle, et afin que le présent arrêt soit notoire a tous, il sera publié et affiché partout ou besoin sera à la diligence dudit procureur général condamne en outre ledit Conseil lesdits Gamelin et Gastineau aux dépens des vacations et grosses des informations et confrontations faites et employées tant par ledit Ameau greffier que pour les assignations par lui données en qualité d'huissier, suivant la taxe qui en sera faite par ledit sieur de Gorribon rapporteur du procès et commissaire député pour l'exécution du présent arrêt, donné est en mandement au premier huissier dudit Conseil de faire tous exploits requis et nécessaires en faisant relation.» .

*Misabé : mot amérindien en langue algonquine : gros homme, énorme, géant) (in Lexique algonguin, 1890) **Canon de Milan : terme de la liturgie, prière du canon dans la messe catholique de type ambrosien, suivant le rite de Milan. Messe ambrosienne : messe suivant le rite de l'Église de Milan.

Fin de l'enquête de 1666-1667

-1667-06-20 : concession d’une terre par Jean Crevier { Jean Boulard au fief l’Arbre-à-la-Croix. -1667-06-24 : convention de bail entre Jean Crevier et Nicolas Leblanc dit Labrie. Notaire Latouche.

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Jeanne Énard, la mère de Jean Crevier,

organise un voyage de traite de fourrures

chez les Outaouais (région des Grands Lacs)

-1667-06-30 : De Latouche notaire, Louis Beaudry, de Batiscan, s’engage { Jeanne Énard avec Antoine Dubuisson pour un grand voyage au pays des Outaouais (lac Supérieur), devant le notaire Delatouche à Cap-de-la-Madeleine. Aucun d’eux ne revint de ce voyage. Leurs restes reposent sans doute quelque part dans la région des Grands Lacs et de l’Outaouais. Louis Beaudry connaissait la région de Batiscan puisqu’il travaillait pour Michel Gamelain en quête de fourrures. Michel Gamelain et sa belle-mère Jeanne Énard veuve de Christophe Crevier, étaient associés dans la traite des fourrures. Malgré le monopole de la Compagnie des Indes Occidentales, il était possible de pratiquer la traite des fourrures et même d’en exporter, { condition d’être considéré comme un « habitant» et d’acquitter les droits dus à la Compagnie, de lui laisser le quart des peaux de castor recueillies et de lui verser 10% de la valeur des peaux d’orignal. Un habitant est celui qui a une habitation qu’il exploite { l’année longue. Les engagés et les «volontaires» qui ne sont que de passage n’ont pas ce loisir de faire la traite des fourrures. Source : Marcel Trudel, Histoire de la Nouvelle-France IV, La seigneurie de la Compagnie des Indes occidentales 1663-1674, Fides, page 574. Raymond Douville, La seigneurie de Batiscan : chronique des premières années, (1636-1681), Éditions Bien public, Trois-Rivières, 1980, page 26. VOIR 1670-09-12. 1667-06-30. «L'an mil six cents soixante et sept le trantiesme jour de Juin avant midi par devant Nous Nore. en la Jurisdiction Seigneurie et prevosté du Cap de la Magdeleine tesmoins soubzsignés furent presents en leurs personnes doubment soubmises a ladicte Jurisdiction Seigneurie et prevosté dame Jeanne Enart vefve de feu Xfe Crevier Sr. de la meslée habitant dudict Cap et Louys Baudri aussi habitant dudict cap a ce present et Anthoine du buisson aussi a ce present entre lesquelles partyes a esté faict les conditions conventions ensuict Est a scavoir que lesdits baudri et du buisson ce sont accordés de faire le voyage pour les 8ta8aks et partir le plus promptement que faire ce peut et poura si (1 mot) Ladicte dame de la meslée advance au Sr Baudri et dubuisson touttes les marchandises pour la traicte auxdits 8ta8aks a condition que lesdicts cy dessus nommés iront et feront la traicte par moityé a leur retour Sera ladicte dame de la meslée payée des marchandises quelle aura advancées par moityé, au surplus le reste et tout le (surplus ?)

sera partagé moityé par moityé Et pour le voyage de ce lieu jusque'au montreal ladicte dame les norira Ledict baudri pour sa subsistance s'oblige de porter avec luy un minot de blé pour sa norriture sans en pretendre aucunes choses envers ladicte dame de la meslée et pour la subsistance dudict du buisson pour sa norriture sera en deduction en la moityé quil (2 mots) ladicte dame de la meslée a la reserve de sa norriture dicy jusques au montreal dont et de tout ce que dessus lesdictes partyes en sont demeurées daccord et en ont requis laccomplissement promettant lesdictes partyes obligeant & A renonsant faict & passé en la maison de ladicte dame de la meslée lesdicts jour et an que dessus soubz le seing de ladicte dame lesdicts baudri et du buisson ne scachant escrire ni signer de ce enquis suyvant Lordonnance ont faict leur marques presents francois bibaux habitant dudict Cap et Guyon arpenteur qui ont signer avecq nous dict Nore. Interlignes par moityé approuvée & Jeanne enard marque dudict baudri marque dudict du buisson Bibaud Longchamps (?) Jacques delatousche Nore. susdit»

-1667-07-02 : contrat d’association entre Nicolas Gastineau dit Duplessis et Arnauld Darbas, pour les Outaouais, notaire Delatouche.

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Dans un autre cause

Jean Crevier mis à l'amende

le 18 juillet 1667 par le Conseil souverain pour avoir servi

d'interprète dans une transaction de fourrures contre de l'eau-

de-vie. L'enquête a été menée dans la Juridiction royale de

Montréal.

Il est condamné à une amende de 50 livres.

-1667-07-18 : Jugement du Conseil souverain contre Martin Gilbert** sieur de Rochereau

condamné pour avoir traité de l'eau-de-vie aux Autochtones et Jean Crevier condamné pour lui avoir servi d'interprète, chacun à 50 livres d'amende, 18 juillet 1667. Banq en ligne TP1, S28, P510.

Cette enquête a été menée à Montréal

:

1667-07-18. «Entre le procureur général du Roi demandeur en contravention aux ordonnances portant défenses de bailler ni traiter aux Sauvages sous quelque prétexte que ce soit des boissons enivrantes d'une part et Gilbert Martin sieur de Rochepau et Jean Crevier défendeurs et accusés d'autre. Vu le procès-verbal du sieur de Sailly juge civil et criminel en la sénéchaussée royal de l'île de Montréal contenant la déposition de trois témoins par lui ouïs en l'information qu'il a faite à la requête du substitut dudit procureur général en ladite juridiction au sujet de la traite de boissons faites aux Sauvages en date des quatre et septième juin derniers interrogatoire prêté par ledit Rochepau en date du dixième dudit mois contenant ses confessions et dénégations autre interrogatoire prêté par René Pier sieur de LaBosse en date dudit jour dixième dudit mois récolement et confrontation faite dudit Crevier avec lesdits Rochepau et de la Bosse en date dudit jour dixième juin dernier conclusions dudit procureur général signées Bourdon en date du quinzième du présent mois, ouï le rapport des sieurs Damours et de la Tesserie conseillers en ce Conseil tout considéré, le Conseil a déclaré et déclare ledit Rochepau dûment atteint et convaincu d'avoir traité de l'eau-de-vie aux Sauvages et ledit Crevié de lui avoir servi d'interprète pour ce faire et pour réparation les a condamnés et condamne en chacun la somme de cinquante livres tournois d'amende payable solidairement un seul pour le tout applicable aux pauvres de l'hôpital de Montréal et qu'à ces fins dites sommes seront mises en les mains de la Demoiselle Mance (Jeanne Mance) les frais de justice préalablement pris. TRACY COURCELLE TALON FRANÇOIS évêque de petrée ROUER DE VILLERAY.»

Deux dépositions contre le soldat De Cœur, de la Compagnie de Naurois, à

Cap-de-la-Madeleine. Jean Crevier a témoigné. La Compagnie de Naurois

du régiment de Carignan-Salières était devenue la garnison de Cap-de-la-

Madeleine.

-1667 novembre entre les 19 et 22 : Informations faites d'autorité de la Juridiction seigneurie et Prévôté du Cap-de-la-Madeleine, à la requête du procureur fiscal, demandeur; contre Jacqueline Chamboy, femme de Michel Peltier (Pelletier), seigneur de LaPrade, lesdites informations faites devant Quantin (Quentin) Moral (Morel), sieur de Saint-Quantin, juge prévost de la Sénéchaussée du Cap-de-la-Madeleine; suit le témoignage de Jacqueline Chamboy, âgée de 38 ans, elle affirme n'avoir aucune connaissance d'avoir donné aucune eau-de-vie (alcool) à un nommé de Cœur (DeCoeur), soldat de la Compagnie du sieur de Norouest, tant par elle que par aucun de ses gens, ayant été la

Page 31: - PREMIÈRE PARTIE ENQUÊTE PRÉLIMINAIRE DU CONSEIL …saint-francois-du-lac.com/wp-content/uploads/2015/...l'alcool contre des biens. L'exercice a pour but de faire cesser ce troc

plupart du temps au lit malade, et quand elle avait donné que le sieur Bodeduit, commandant au Cap-de-la-Madeleine, a dit qu'elle pouvait donner sans crainte qu'il n'avait vu aucun ordre de messires gouverneur et intendant du contraire et qu'il n'avait jamais été accusé d'en avoir traité, Signé Jacqueline Chamboi, Moral, Martin Carpentier greffier; ladite accusation touchant quelques boisson données aux soldats au préjudice de l'ordonnance

datée du 17 octobre 1666; suit le témoignage de Jean Crevier, âgé de 25 ans, habitant du Cap-de-la-Madeleine, il

déclare avoir vu un Sauvage (Autochtone), nommé Ari8i8é (Ariouiiouié), lequel lui a dit qu'un soldat nommé de Coeur (DeCoeur), de la Compagnie du sieur de Norrouest lui avait traité des bouteilles d'eau-de-vie, ledit Sauvage lui a dit que le soldat était dans la maison dudit sieur de LaPrade lorsqu'il sorti avec la boisson, il ajoute que ledit Sauvage a dit tout ce que dessus en présence dudit Bodeduit, commandant au Cap-de-la-Madeleine, Signé Crevier, Moral, Martin Carpentier greffier. - 19 novembre 1667 au 22 novembre 1667. Banq en ligne Cote : TL6,D156.