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EXHORTATION Mensuel d’informations du diocèse de Maroua-Mokolo/Directeur de la Publication : Mgr Bruno Ateba Edo,évêque de Maroua-Mokolo Journées diocésaines 2018 « Donnez-leur vous-mêmes à manger » (Mt 14,16) Le diocèse de Maroua-Mokolo encourage les responsables du CDD (Page 4) Tome 29 N°11 Novembre 2018 300 Fcfa Prière de demande de Béatification de Baba Simon P. 10 Pour plus d’informations rendez-vous sur www.diomamok.org CENC Communiqué final du Forum National des Communicateurs Catholiques (Page 12) Dossier (Pages 5-7) 1. Donnez-leur vous-mêmes à manger 2. Compte-rendu des journées diocésaines 2018 ECHOS Voeux perpétuels de la Soeur Anne Marie Adama à la paroisse Saint François d’Assise de Mémé (Page 4) ECHOS Voeux perpétuels de la Soeur Berthe Mayang à la paroisse Saint Jean de Djarengol (Page 2)

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EXHORTATION

Mensuel d’informations du diocèse de Maroua-Mokolo/Directeur de la Publication : Mgr Bruno Ateba Edo,évêque de Maroua-Mokolo

Journées diocésaines 2018

« Donnez-leur vous-mêmes à manger » (Mt 14,16)

Le diocèse de Maroua-Mokolo encourage les responsables du CDD (Page 4)

Tome 29 N°11 Novembre 2018

300 Fcfa

Prière de demande deBéatification de Baba Simon P. 10

Pour plus d’informations rendez-vous sur www.diomamok.org

CENC

Communiqué final du Forum National des

Communicateurs Catholiques (Page 12)

Dossier (Pages 5-7)

1. Donnez-leur vous-mêmes à manger

2. Compte-rendu des journées diocésaines 2018

ECHOS

Voeux perpétuels de la Soeur Anne Marie

Adama à la paroisse Saint François d’Assise

de Mémé (Page 4)

ECHOS

Voeux perpétuels de la Soeur Berthe Mayang

à la paroisse Saint Jean de Djarengol (Page 2)

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Tome 29 N° 11 - Novembre 2018

V I E D E L ’ E G L I S E 2

ECHOS

EN COMMUNION NOvEMbrE 2018

Chers frères et sœurs ou-vriers apostoliques,Au lendemain des jour-

nées diocésaines, nous avons rejoint nos communautés chré-tiennes, avec plus de zèle à an-noncer à temps et à contre temps l’Evangile du Christ. C’est le cœur de la mission que Jésus a confiée à ses disciples lorsqu’il leur dit : «Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. Allez de toutes les nations faites des dis-ciples : baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps» (Mt 28, 19-20). Nous nous sommes rap-pelés, à la suite de la lettre des évêques du Cameroun sur la caté-chèse, et en lien avec le thème de notre année pastorale, la place ir-remplaçable de la catéchèse pour une évangélisation en profondeur. A l’exemple de la communau-té chrétienne de Jérusalem dont fait mention le livre des Actes des Apôtres, l’annonce et l’explica-tion de la Parole de Dieu doit être le souffle vital de nos communau-tés. Nos frères et sœurs ont soif de la parole qui libère, transforme et assure une solidité de vie. Prêtres, religieuses et religieux, nous sommes avant tout les premiers messagers de l’annonce de l’Evan-gile. Comme les apôtres l’ont bien compris après la Pentecôte, il n’est pas normal que nous délaissions le ministère de la parole au profit d’autres services. Notre présence régulière et notre engagement constant pour le service de la caté-chèse sont vivement souhaités. Je nous encourage à une catéchèse de qualité. Nous avons vécu de belles célébrations liturgiques lors des professions perpétuelles de nos sœurs Berthe Mayang et Anne-Ma-rie Adama. Ce sont des signes qui témoignent de la vitalité de notre église diocésaine. La promotion des vocations à la vie sacerdotale et religieuse est une tâche qui nous incombe. Prions incessamment le Maître de la moisson pour qu’il en-voie des ouvriers dans sa vigne. Au cours de ce mois de novembre nous célébrerons des événements importants : la Tous-saint, la commémoration des fi-dèles défunts, la fête du Christ Roi

de l’univers qui est également le jour retenu pour la fête diocésaine des catéchistes. La célébration «dans une même fête la sainteté de tous les élus» nous rappelle que tous nous sommes appelés à la sainteté. Sou-venons-nous de ces paroles de Jésus à ses disciples : Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait» (Mt 5, 48). Mais comment faire pour devenir saints ? Mais peut être la ques-tion appropriée serait la suivante : «comment fait-on pour parvenir à être un bon chrétien ?». Le Pape François nous rappelle que la ré-ponse est simple : il faut mettre en œuvre, chacun à sa manière, ce que Jésus déclare dans le sermon des béatitudes.

Ce mois de novembre est favorable pour parler de Baba Si-mon et exhorter les chrétiens à de-mander un signe à Dieu par l’inter-cession de Baba Simon, afin qu’un jour l’Eglise toute entière chante sa gloire en notre frère qui, par amour de ses frères, a laissé sa famille et ses amis pour annoncer la Bonne nouvelle dans les montagnes du Nord-Cameroun. Le 2 novembre nous nous souviendrons des fidèles défunts. C’est une occasion favorable pour encourager les fidèles à la prière fervente pour les morts. Nous nous souviendrons particulièrement de tous les missionnaires qui ont tra-vaillé dans notre diocèse et qui ont été rappelés dans la maison du Sei-gneur. Que par la miséricorde de

Dieu, ils reposent en paix. En célébrant la solennité du Christ Roi de l’univers, nous fêterons nos catéchistes. C’est une manière de les remercier pour le grand et beau travail qu’ils as-surent dans leurs communautés. Je me permets de reprendre ici ces belles paroles du pape Benoit XVI dans l’exhortation apostolique post-synodale Africae munus : «J’invite les Evêques et les prêtres à prendre soin de la formation hu-maine, intellectuelle, doctrinale, morale, spirituelle et pastorale des catéchistes, en prêtant une grande attention à leurs conditions de vie pour sauvegarder leur dignité. Qu’ils n’oublient pas leurs légi-times besoins matériels, car l’ou-vrier fidèle de la vigne du Seigneur

a droit à une juste rétribution (cf. Mt 20, 1-16) en attendant celle que donnera le Seigneur de manière équitable, car c’est lui seul qui est juste et qui connaît les cœurs» (AM, 126). N’oublions pas la collecte pour la construction de la cathé-drale. Comme nous le savons bien, la contribution des fidèles est pré-cieuse. Merci d’avance pour votre générosité. Nous rappelons les dates des prochaines rencontres : Conseil pastoral le mercredi 14 novembre ; Conseil presbytéral le jeudi 15 no-vembre ; Conseil épiscopal leven-dredi 16 novembre.

Mgr Gilbert Damba WanaVicaire Général

Les morts ressusciteront pour la vie éternelle

« La fête avant la fête » c’est bien ce que nous avons ressenti sur le visage des

paroissiens de Djarengol ce sa-medi 06 octobre 2018. Trois jours avant les journées diocé-saines prévues du 09 au 11 oc-tobre dans leur église paroissiale, ils se sont retrouvés autour de leur fille la Sœur Berthe Mayang pour rendre grâce à Dieu. Elle s’est en effet engagé définitive-ment dans la Congrégation des sœurs de Saint Joseph de Cuneo. A 8 heures la cour de la paroisse grouillait déjà de monde. Les chrétiens sont venus de toutes les communautés ec-clésiales vivantes de la paroisse Saint Jean et des autres paroisses de la ville de Maroua à savoir

Domayo, Doualaré, Founangué mais surtout de Salak, paroisse où travaille désormais l’élue du jour. Des prêtres et des religieux, reli-gieuses sont venus aussi nombreux de toutes les paroisses du diocèse pour entourer la Sr Berthe en ce jour important de sa vie religieuse. La messe d’action de Grâce qui a débuté à 9h 15 a été présidée par Mgr Bruno Ateba Edo, évêque de notre beau diocèse de Maroua-Mokolo. Au cours de son homélie prévue pour la circons-tance, il s’est attardé sur l’hymne à la charité en exhortant l’élue du jour à faire sienne ces belles paroles qu’elle a choisies pour sa profession perpétuelle. « L’Amour ne passera jamais », reprenant à son compte cette parole de Saint Paul aux co-

rinthiens, il va demander à la Sœur Berthe de substituer son nom à l’amour qui est parsemé dans cette péricope de 1 Co 13, 1-13. Nourrie de cette Parole et encouragée par la forte présence de ses frères et sœurs en Christ, la Sœur Berthe, bougie à la main droite, prononce ses vœux devant la Sœur Augustine Ngangono, délé-guée de la supérieure générale. Dans la tradition chré-tienne, les vœux religieux désignent l’engagement public par lequel un homme ou une femme promet de suivre Jésus-Christ, tel qu’il vécut, c’est-à-dire dans une vie de pau-vreté, chasteté et obéissance. Cette manière de vivre est généralement explicitée par la règle religieuse que se donnent ordres et congréga-tions religieuses, et qui est adaptée aux temps modernes par des coutu-miers. Fondamentalement et théologiquement, cet engagement revient à adopter les conseils évan-géliques que la théologie médiévale a exprimés par la trilogie des trois vœux d’obéissance, de pauvreté et de chasteté. L’engagement de pauvre-té : ne rien posséder, ne rien garder pour soi, comme le Christ (donc tout mettre en commun) et tout re-cevoir du Père, « Ainsi donc, qui-conque d’entre vous ne renonce pas

à tout ce qu’il possède ne peut être mon disciple. », Luc 14:33. L’engagement de chasteté : non pas un mépris du mariage qui est une vocation chrétienne mais le choix de la fraternité, d’un amour qui se veut ouvert à tous, sans li-mite. « Car il y a des eunuques [...] et il y en a qui se sont rendus tels eux-mêmes, à cause du royaume des cieux. Que celui qui peut com-prendre comprenne. » Matthieu 19:12. L’engagement à l’obéis-sance : obéissance à Dieu, comme le Christ « car Je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. » Jean 6:38. Elle passe par des médiations. Les deux princi-pales sont le supérieur et la règle de l’institut religieux. La paroisse Saint Jean de Djarengol, méga paroisse habituée aux grands événements diocésains n’a pas lésiné sur les moyens pour la réussite de cette fête qui cette fois-ci concernait sa propre fille. Elle a d’ailleurs manifesté cette joie par le don d’une moto RAV4 à la sœur Berthe qui devra s’en ser-vir dans la mission pastorale à elle confiée par la supérieure à la pa-roisse de l’Ascension de Salak.

Abbé Gilbert Pali Djonsala

La belle célébration s’est déroulée le 06 octobre 2018 à la paroisse Saitn Jean de Djarengol-Maroua.

La SœUr bErthE MayaNg dIt «OUI» à dIEU pOUr tOUjOUrS

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Tome 29 N° 11 - Novembre 2018

V I E D E L ’ E G L I S E 3

EXHORTATION

Nous avons faim et soif de Dieu. La soif et la faim sont des

sensations provoquées par la privation de boisson et de nourriture. Quand un homme a faim et soif, il a des maux de tête, gastriques, il est nerveux et fatigué. Ce sont des symptômes qui accom-pagnent la faim et la soif. De même la soif spi-rituelle est une sensation pro-voquée par la privation de la boisson et de la nourriture spirituelles que sont : la Pa-role de Dieu, sa Présence, sa Puissance et son intimité. Et comme la première soif, celle-ci aussi est ac-compagnée des symptômes tels que le vide intérieur, les pleurs, ou encore le désir de crier, de prier, de jeûner, d’adorer, bref de rechercher Dieu. La soif et la faim de Dieu nous amènent à affirmer : Nous avons besoin de la ca-téchèse. «La catéchèse, toute une vie pour grandir dans la foi.» Jean Paul II dans son exhortation apostolique sur la catéchèse en 1979 affir-mait que «le but définitif de la catéchèse est de mettre quelqu’un non seulement en contact mais en commu-nion, en intimité avec Jésus Christ.» Devenir chrétien se fait au contact du Christ, c’est lui qui initie, c’est lui qui fait grandir dans la foi. Le rôle de la caté-chèse, c’est de proposer des chemins pour se rapprocher du Christ : par la Parole de Dieu, par les sacrements et par la liturgie et la prière. La catéchèse permet de s’ouvrir aux multiples expériences des chrétiens, ceux d’hier, ceux d’aujourd’hui : ce que l’Eglise appelle la Tradition Vivante. La catéchèse pour qui ? Aujourd’hui, des personnes s’éveillent à la foi à tout âge. Il convient donc que des pro-positions soient faites pour les enfants, mais aussi pour les jeunes, les adultes. La catéchèse est une

activité de parole. Elle est de l’ordre du discours. L’objet de son discours est la foi (son contenu) ainsi que la manière de la vivre personnellement et communautairement. La catéchèse est une pédagogie, elle est aussi for-cément un dispositif institué, avec ses lieux, ses moments, ses rythmes, ses formes, son organisation, ses animateurs, ses responsables, ses réfé-rences, etc. Certes, il peut exister des catéchèses occa-sionnelles, mais, ordinaire-ment, la catéchèse requiert une organisation et une pro-grammation dans le cadre d’une pastorale catéchétique d’ensemble. C’est dire que les communautés sont appe-lées à se doter d’un dispositif varié, connu de tous, qui offre aux uns et aux autres, selon leurs besoins et leurs sou-haits, la possibilité d’avancer dans leur démarche de foi. Les destinataires de la catéchèse sont non seule-ment tous les chrétiens pris individuellement mais aussi les communautés chrétiennes

comme telles. La catéchèse ne s’adresse pas seulement aux enfants et adolescents, mais aussi aux jeunes et aux adultes. C’est même la caté-chèse des adultes qui est la forme principale de la caté-chèse, parce que les adultes constituent les forces vives des communautés chrétiennes et que toute catéchèse a pour but de conduire à une foi adulte. Cette perspective ne diminue pas l’importance pri-mordiale de la catéchèse des enfants ; mais situe celle-ci dans une dynamique de caté-chèse permanente des com-munautés et de tous leurs membres.

Fonctions et but de la caté-chèse Les fonctions de la catéchèse sont diverses selon les personnes dans leur rap-port nouveau ou déjà prolon-gé à la foi. On peut distinguer trois grandes fonctions de la catéchèse : l’éveil, l’initia-tion et l’approfondissement. La catéchèse peut avoir une fonction d’éveil de la foi ;

elle est alors liée à la première annonce et à l’entrée dans la foi. Cette fonction d’éveil n’est jamais achevée au sens où l’adhésion de foi, selon les circons-tances de la vie, est toujours à reprendre. Deuxièmement, la ca-téchèse peut avoir une fonction d’initiation. Le catéchuménat est le modèle par excellence de l’initiation chré-tienne : il consiste à ac-compagner, par étapes, des nouveaux croyants vers le baptême et leur pleine insertion dans la communauté chré-tienne. Mais, plus gé-néralement, l’initiation désigne aussi la caté-chèse initiale de per-sonnes déjà baptisées (enfants, adolescents et jeunes) mais qui sont toujours dans une dé-

marche de découverte de la foi et de l’identité chrétienne. Cette initiation ne se réduit pas à un simple enseignement ; elle requiert des contacts avec une communauté, un bain dans l’expérience chré-tienne en ses divers aspects (vie fraternelle, célébration, prière, engagement) et une ré-flexion sur cette expérience. À partir de l’expérience, l’ini-tiation ouvre ainsi au sens de la foi tout en permettant aux catéchisés d’y adhérer librement, de construire leur identité de croyants et leur sentiment d’appartenance à la tradition chrétienne. En-fin, la catéchèse peut avoir une fonction d’approfon-dissement. Cette catéchèse s’adresse à des personnes déjà solidement ancrées dans la foi mais qui, au fil les cir-constances personnelles ou communautaires, ou face à des questions ou défis nou-veaux, souhaitent encore la revisiter et l’approfondir. Le but final de la ca-téchèse est d’aider les per-sonnes et les communautés à comprendre la foi chrétienne,

à la vivre et à se l’approprier de manière personnelle. Cette foi chrétienne proposée par la catéchèse est d’abord et avant tout une manière d’être et de se reconnaître en com-munion avec la personne de Jésus-Christ, avec le Dieu dont il est le témoin et, par là, avec les autres. La caté-chèse, de ce point de vue, est essentiellement l’offre d’une mise en relation. Pour ce faire, elle ouvre à une intelli-gence articulée de ce mystère de communion en mettant en relief ce qui fait l’essentiel du contenu de la foi : le Credo, à cet égard, expression conden-sée de la foi et signe de re-connaissance des chrétiens, tient une place privilégiée dans la catéchèse. Mais la catéchèse ne se limite pas au déploiement du sens de la foi ; elle indique aussi la manière organique de la mettre en pra-tique (la foi, l’espérance et la charité) au sein de la com-munauté chrétienne qui croit, vit et célèbre. Elle contribue ainsi à faire émerger, dans la cité des hommes et pour eux, des communautés chrétiennes vivantes qui témoignent de la grâce inouïe de Dieu ma-nifestée en Jésus-Christ, de l’espérance qu’elle autorise et de l’amour inconditionnel que les êtres humains sont in-vités à vivre en son nom. Enfin, l’activité ca-téchétique n’est pas simple. Elle requiert de la part des responsables de la caté-chèse et des catéchistes un ensemble intégré d’aptitu-des, de compétences. D’où, la nécessité d’une formation et l’exercice de ces compé-tences. Schématiquement, on peut considérer que toute activité catéchétique réclame de la part des animateurs de catéchèse la mise en œuvre intégrée de cinq grandes compétences : théologique, culturelle, pédagogique, orga-nisationnelle et spirituelle.

Mgr Bruno Ateba Edo, SAC

EDITORIAL« Donnez-leur vous-mêmes à manger » (Mt 14, 16)

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ECHOS

Le diocèse de Maroua-Mokolo encourage les responsables de services du Cdd

La cérémonie de remise de bénédictions papales s’est déroulée le 08 octobre 2018 à Maroua.

Une nouvelle année commence au CDD, Comité diocésain de

développement. Pour avan-cer au large sur le chemin de la performance et de l’autofi-nancement, Mgr Bruno ATE-BA EDO, Evêque du diocèse de Maroua-Mokolo a tenu à rencontrer les responsables de services du CDD, structure

diocésaine de développement. C’était le lundi 8 octobre 2018, dans la salle de réunion du CDD. Après plusieurs dé-cennies de travail, le CDD vient d’élaborer un nouveau plan stratégique axé sur des projets qui touchent les do-maines de l’éducation, de la santé, de l’agriculture et de

la promotion des petites et moyennes entreprises. A la veille de la ren-trée pastorale diocésaine et à l’approche ce la mise en œuvre du plan stratégique 2018-2022, il fallait évaluer le plan cadre qui a servi pour orienter les activités des 3 dernières années au CDD. Un nouveau chemin est à par-

courir à la lumière du thème pastoral : «Donnez-leur vous-mêmes à manger» (Mt 14, 16). En suivant la vision diocésaine avec les deux axes de la pastorale et de l’autofi-nancement, Mgr Bruno a pré-senté le mode d’accompagne-ment que le diocèse entend apporter à ses structures. Il se présente comme suit : mo-tivation, encouragement et contrôle. Pour motiver et en-courager les responsables de service au CDD, l’évêque leur remis une bénédiction apostolique sur parchemin de sa Sainteté le Pape Fran-çois. Il s’agit de M Jacques Doubla, Secrétaire général du CDD ; M Edouard Kal-dapa Tchidémé, Secrétaire permanent de la Caritas ; M Nicodème Abba, Coordina-teur diocésain de la santé et M André MAHAMA LTA-

GLOCK, Secrétaire à l’édu-cation. L’Eglise reconnait ainsi les précieux services que ces derniers ont rendu aux populations du diocèse ces dernières années. Dans une ambiance de joie, en présence du Vicaire général, de l’économe dio-césain, du Président et Tré-sorier du CDD, les récipien-daires ont tenu à exprimer leur reconnaissance à Mgr Bruno pour l’intérêt qu’il porte sur les œuvres carita-tives dans le diocèse et pour son attention paternelle en-vers le personnel. Il ne reste plus qu’à souhaiter beaucoup de cou-rage et professionnalisme à l’équipe du CDD dans la mise en œuvre des projets accordés et financés par les partenaires au cours des pro-chaines années.

Mgr Gilbert Damba WanaVicaire Général

vœux perpétuels de la sœur anne marie adama

« Ce jour que fit le Seigneur est un jour de fête et de joie ». Quelle grâce pour

les chrétiens de de la paroisse Saint François d’Assise de Mémé de voir leur fille la Sœur Anne Marie Adama prononcer ces vœux définitifs dans la congréga-tion des Filles de Saint Joseph et de Marie. Ces chrétiens heureux d’accueillir Mgr Bruno Ateba Edo, venu de Maroua pour cé-lébrer cette messe d’action de grâce, se sont préparés comme on le fait pour les grands jours. L’on pouvait le constater déjà à l’entrée de la paroisse. Le décor était bien planté, les arbres en te-nue de fête pour ne pas parler des hommes et des femmes, venus de tous les secteurs de la paroisse pour vivre en direct cet événe-ment inédit. C’était aussi l’occa-sion pour les fidèles de cette pa-roisse de s’associer aux sœurs de la congrégation et leurs frères les joséphites pour la célébration du bicentenaire de leur création. Au terme du temps de

vœux temporaires, la sœur Anne Marie Adama s’engage définiti-vement par des vœux perpétuels à vivre les conseils évangéliques d’obéissance, de chasteté et de pauvreté selon les constitutions, expression du don total à Dieu. Après la longue proces-sion d’entrée rythmés par des chants du terroir, la Sœur Anne Marie accompagnée de ses pa-rents entre dans l’Eglise et se place avec eux au milieu de la communauté qui l’a vu grandir. La messe se déroule alors norma-

lement comme pour les solenni-tés.Dans son homélie préparée pour la circonstance, l’évêque n’a pas manqué de souligner que choi-sir la vie religieuse, c’est choisir ce que l’on a reçu : une attirance particulière pour le Christ, l’élan pour aimer et servir. C’est mi-ser sa vie librement sur ce com-pagnonnage-là, avec d’autres, animés par un esprit commun. Une expérience spirituelle : la rencontre d’un Dieu qui veut notre joie, une relation person-

nelle avec le Christ, la résonance forte d’un passage d’évangile, la découverte en moi d’un dé-sir plus grand que moi… Une attirance, une attraction, un ap-pel. Le désir de faire connaître à d’autres ce qui me fait vivre, ce Dieu qui nous veut heureux : un élan apostolique. Le goût de la vie en Église. Le goût d’aimer et de servir, de s’engager dans notre monde contemporain, avec ses ombres et ses lumières. Dé-sirer être heureux (se) ! La vie religieuse n’est pas un choix par dépit, une fuite du monde ou de soi-même. Choisir la vie reli-gieuse, c’est choisir la vie (cf. Dt 30, 19). Au moment de l’appel confié à la Sœur Patricia Pear-son, Supérieur Régionale, après l’homélie, elle s’avance, ac-compagnée de ses parents à qui l’évêque demande : « Vous pa-rents, êtes-vous d’accord avec la démarche que veut faire votre fille aujourd’hui ? ». Ils ré-pondent : « Le Seigneur nous a

confié notre fille ; nous l’avons toujours éduquée dans le respect de sa volonté ; aujourd’hui, nous sommes heureux de la voir se mettre totalement à son service dans la Congrégation des Filles de Saint Joseph et de Marie. Nous lui donnons notre bénédic-tion. ». Ils bénissent leur fille en faisant un geste selon leur cou-tume et regagnent leur place. La future professe perpétuelle reste quant à elle devant l’autel où se trouvent déjà prêts pour rece-voir les vœux, la Sœur Hélène Lane, Supérieure Générale de la Congrégation des Filles de Saint Joseph et de Marie et Mgr Bru-no Ateba Edo, évêque de Ma-roua-Mokolo. C’est dans une ambiance festive que la célébration s’est achevée après les multiples ca-deaux offerts à l’élue du jour. Parmi ceux-ci, l’on pouvait re-marquer la jolie moto RAV4 dé-nommée « Mémé est capable ».

Abbé Gilbert Pali Djonsala

C’était le 13 octobre 2018 à Mémé.

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Tome 29 N° 11 - Novembre 2018

V I E D E L ’ E G L I S E 5

DOSSIER

«dONNEz-LEUr vOUS-MêME à MaNgEr » (Mt 14,16)

COMptE-rENdU dES jOUrNéES dIOCéSaINES 2018

Du mardi 09 au Jeudi 11 octobre 2018, se sont tenues les Journées

diocésaines dans le diocèse de Maroua-Mokolo, journées qui furent ouvertes par la prière pré-sidée par Mgr Bruno Ateba Edo, évêque de ce beau diocèse. Après cette prière d’ou-verture, la parole a été donnée à l’Abbé Paul Matakon, modéra-teur de ces journées qui nous a invités à comprendre que nous sommes réunis pour réfléchir ensemble sur le thème pasto-ral du diocèse qui est un thème triennal tiré de Mathieu 14, 16 : « Donnez-leur vous-mêmes à manger ». L’abbé Bamagui Matthieu, vicaire épiscopal de la zone Tsanaga-Sud, zone organi-satrice de ces journées, n’a pas hésité à nous rappeler que nous sommes réunis en famille pour réfléchir sur ce thème pastoral triennal dont la première année était consacrée à la sensibili-sation de nos communautés, la deuxième à faire nôtre ce thème et la troisième à passer de la pa-role à l’acte en centrant ainsi la réflexion la réflexion sur la caté-chèse qui nous permet de mieux connaitre le Christ pour mieux le servir. Après quoi Mgr l’évêque a ouvert ces journées en souhaitant la bienvenue à tous les participants en préci-sant que ces Journées diocé-saines marquent un moment essentiel dans la pastorale de notre diocèse. Monseigneur se laisse impressionner par cet en-fant qui se défait de son pain et de ses poissons pour le bien de l’ensemble. Partant de l’image de ce petit garçon, il nous a rap-pelé que Dieu a besoin de ceux dont nous ne comptons pas pour réaliser ce qu’il désire dans nos vies. Les journées diocésaines mettent en exergue cette action de Jésus qui nous plonge dans les besoins de notre diocèse et

le peu que nous pouvons appor-ter pour cette mission. Et pour mettre en exergue le caractère épineux de ce thème, les six zones pastorales ont pu se dé-faire de ce qu’elles ont en nature estimé à 324 000 fcfa pour ces Journées. Et allant dans le sens de l’orientation ou de la vision de notre diocèse : pastorale et autofinancement, il est ques-tion ici de donner ce qu’on a. Il nous est demandé de rendre dis-ponibles nos ressources afin de donner aux autres. Les pains et les poissons vont se multiplier au moment où ils vont quit-ter les mains de l’enfant. Don-nons à Jésus avec confiance le peu que nous disposons et at-tendons-nous à sa puissance. N’ayez pas peur, vous avez les mécanismes pour la sensibilisa-tion de tout le monde pour créer et gérer nos richesses nous di-sait-il. Ce thème est une phrase que chacun doit se faire sienne en prenant des initiatives. Faire tout notre possible pour donner le meilleur des nous-mêmes. Une salutation particulière a été adressée aux nouveaux mission-naires dans le diocèse. Ils ont été appelés devant l’assemblée pour se présenter. Nous leur avons dit Djabbama au nom de la famille diocésaine. Mgr le Vicaire géné-

ral n’a pas tardé à donner une introduction à ces journées en les circonscrivant dans un do-maine bien précis qu’est celui de l’évangélisation. Le Vicaire général a fait un peu le tour des deux années précédentes en mettant en exergue la spéci-ficité de chaque année. Partant de cette constance qui se trouve dans les quatre évangiles et qui s’énonce bien dans saint Ma-thieu, « Allez, faites de toutes les nations des disciples, bapti-sez-les au nom du Père, du fils et du saint Esprit. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps », il nous a fait comprendre que c’est chaque apôtre qui va désormais s’enga-ger après ce transfert de respon-sabilité avec ses charismes, ses qualités mais aussi avec ses dé-fauts. Et puisque nous voulons avancer en Eglise avec l’Evan-gile, une pastorale à grande vi-tesse à l’horizon 2020, un par-cours diocésain à vivre en trois ans a été emprunté. 2016-2017, nous avons épluché le Donnez-leur, « Il y a plus de joie à donner qu’à re-cevoir » Ac 20, 35. Il s’agissait de sensibiliser, d’animer, de conscientiser et de Constituer / Reconstituer : Conseil pasto-ral et Conseil de gestion (dîme, quête, dons en nature, les ser-

vices rendus aux paroisses) au-tour d’une pastorale planifiée, de proximité et d’écoute qui ap-pelle à la participation de tous et qui ose aller vers les brebis per-dues. Ceci n’est possible grâce à une Eglise avec la diversité de ses membres organisée en son sein et qui compte sur la partici-pation de tous et de chacun. En 2017-2018, le Vous-Mêmes nous a permis de ré-fléchir sur l’Eglise, peuple de Dieu, un Appel à la responsabi-lité et à l’engagement renouvelé de tous, où « Tout le monde a besoin de tout le monde » dans la Redynamisation de nos comi-tés diocésains. Cette Année 2018-2019, nous réfléchissons sur à manger. Il s’agit de mettre la parole de Dieu au cœur de la communau-té, d’administrer les sacrements après une bonne catéchèse et de mettre plus de discipline dans la pastorale tout en cherchant à connaitre nos fidèles, en les conduisant vers les verts pâtu-rages. La catéchèse devient ain-si un moyen pour donner aux croyants une foi solide enraci-née dans la Parole de Dieu dans une Eglise famille de Dieu, res-ponsable et en marche avec tous ses fils et filles à travers une éducation de qualité et profes-sionnalisante, une agriculture de

troisième génération et une cou-verture sanitaire optimale. En 2019-2020, il s’agira peut être pour nous de faire une évaluation du chemin parcouru durant ces trois années. Le premier exposé de ce jour nous a conduits à éplucher la catéchèse au cœur de la mis-sion. Thème abordé par la sœur Justine Souké qui nous a fait comprendre que la catéchèse, volet de la pastorale si cher à notre diocèse et à l’Eglise du Christ tout entière, nous invite à revoir la place de la catéchèse dans nos différentes paroisses et plus particulièrement dans la formation de nos catéchumènes et de tous les baptisés. Ce qui l’a poussé à présenter l’historique de la catéchèse dans l’histoire de l’Eglise, à rechercher l’iden-tité et le devoir de la catéchèse dans l’Eglise et à voir dans la catéchèse un lieu ou un moyen d’évangélisation dans la mis-sion. Quelques propositions ou suggestions pour une catéchèse attrayante dans la vie nos pa-roisses nous ont été esquissées par la sœur Justin Souké. La sœur Justine nous a rappelé que la catéchèse ne date pas d’aujourd’hui, elle fait son bonhomme de chemin depuis les Apôtres jusqu’à nos jours et tire son origine de l’interpellation de Jésus à ses Apôtres avant sa montée vers son Père, laissant ainsi la continuité de la mis-sion à ses Apôtres. « Allez ! De toutes les nations et faites des disciples : baptisez- les au nom du Père, du Fils et du Saint Es-prit et apprenez leur à observer tout ce que je vous ai comman-dé » (Matthieu 28,19-20). Cela a déclenché chez les Apôtres, leurs successeurs et nous au-jourd’hui, un zèle à propager la Bonne Nouvelle et à com-muniquer le désir de Dieu aux croyants.

La suite à la page 6

La moisson est abondante mais il y a peu d’ouvr

Elles ont eu lieu du 09 au 11 octobre 2018 à la paroisse Saint Jean de Djarengol-Maroua.

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Tome 29 N° 11 - Novembre 2018

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DOSSIER

COMptE-rENdU dES jOUrNéES dIOCéSaINES 2018

Le devoir de la catéchèse est alors comme le sou-lignait le Saint Jean

Paul II, la recherche et la com-préhension de la signification des paroles, des gestes et des signes du Christ afin de favo-riser le contact, la rencontre et l’intime communion avec Dieu. Moyen incontournable dans l’annonce missionnaire, la ca-téchèse provoque la conversion et la foi. C’est en fait la mission de l’Eglise tout entière puisque présentant l’évangélisation sous ces termes, le Directoire Géné-rale de la Catéchèse souligne : « L’Eglise ‟existe pour évangé-liser ˮc’est-à-dire‟ pour porter la Bonne Nouvelle à toutes les couches de l’humanité et sous son influence, transformer de l’intérieure et rendre nouvelle l’humanité elle-même ˮ.

L’après-midi de cette journée a été couronnée par l’in-tervention musclée de l’abbé Jo-hannes KALADZAVAI autour du thème Le Christ, modèle du catéchiste.

Partant de Saint Paul qui invite les chrétiens de Co-losse à imiter le Christ, le père Johannes nous a rappelé que le catéchiste doit prendre le Christ pour modèle. Colossiens 2, 6-7. Le catéchiste est ainsi appelé à vivre en se modelant sur la per-sonne du Christ, pauvre chaste et obéissant. Le catéchiste de-vrait savoir de ce fait, qu’il est appelée et envoyé par Jé-sus. Il devait dire comme Saint Paul qu’il n’est pas envoyé de lui-même ni parler pour son compte. Celui qui s’appuie sur moi et me prend pour modèle, nous dit le Christ, réussira dans sa mission d’évangélisation. La fécondité de la mission du ca-téchiste dépend de son attache-ment au Christ. Le catéchiste attaché au Christ réussit dans ses enseignements. En effet, ce n’est pas lui qui instruit, mais c’est Dieu lui-même qui instruit. Il n’est qu’un instrument par le-quel passe la parole de Dieu.

Au regard des attitudes susmentionnées, la question est de savoir, à quel modèle de catéchiste pense l’Eglise au-jourd’hui ? Deux visions nous aident à cet effet : celle du droit

canonique où c’est le Christ qui appelle le catéchiste et celle du magistère où le catéchiste doit vivre de l’esprit de Jésus qui l’encourage et façonne sa mis-sion.

La vision donnée par le droit canon :

Selon le droit canonique, c’est le Christ qui appelle le catéchiste. Ce dernier reçoit sa mission de l’Eglise et s’attèle à cet effet à être fidèle ; instruit, remarquable par sa vie chrétienne. Cepen-dant, nous trouvons dans nos pa-roisses, des catéchistes qui sont polygames et qui n’inspirent plus la confiance des fidèles. Il est, par ailleurs, important que le catéchiste soit un médiateur, un homme qui aide à établir la communion entre les commu-nautés chrétiennes et collabo-rateur dans l’exercice de la res-ponsabilité qui lui est confié par son curé et sa communauté.

Selon la vision donnée par le Magistère :

Le catéchiste doit vivre de l’es-prit de Jésus qui l’encourage et façonne sa mission. L’esprit de Jésus l’engage plus à être caté-chiste qu’à faire le catéchiste. Autrement dit, la vocation du catéchiste est plus d’être que de faire. C’est dans ce sens que le Pape François lors du congrès des catéchistes en mars dernier, insistait plus sur le témoignage de vie du catéchiste qui seul pourrait attirer les fidèles à s’en-gager à la suite du Christ. Etre catéchiste est ainsi, une vocation qui engage nécessairement tout l’être du catéchiste en question.

Le catéchiste doit être cohérent dans ce qu’il est. Celui qui éduque à la foi doit guider à la rencontre à travers son témoi-gnage de vie, sans avoir peur de sortir du schéma culturel et eth-nique qui peut renfermer. Dieu va au-delà de ce qui est prévu. Pour le pape François être ca-téchiste demande avant tout l’amour de Jésus et du peuple de Dieu qui sont ses seuls guides. Et cet amour ne s’achète pas, il se cultive dans son assiduité à la Parole de Dieu.

Cependant, l’abbé Jo-hannes n’a pas hésité à se poser

cette question : Que faire pour être un bon catéchiste

Il nous a rappelé que la première attitude est d’être avec le Christ, développer une familiarité avec Lui et se sen-tir serviteur inutile. Dans la vie du catéchiste, les fidèles de-vraient voir et lire l’Evangile, en lui. Et la seconde consiste à repartir du Christ, c’est-à-dire de ne pas avoir peur d’aller vers les périphéries. En bref, opter pour la pastorale de proximi-té et de l’écoute. Le catéchiste doit être missionnaire, capable de prendre des initiatives, fidèle et humble à l’enseignement du christ. Une personne capable de discernement, sage. Il doit être pétrie d’amour, uni au Christ, sacrifié et crucifiés.

Quelques questions de réflexion nous ont renvoyés en carrefour afin de réfléchir autour de trois questions fondamentales que nous nous posons parfois comme pasteurs, catéchistes ou animateurs de communautés chrétiennes.

A la première question qui est de savoir comment reva-loriser le catéchiste, nous avons dit qu’il faudrait donner du res-pect à notre catéchiste, l’encou-rager dans son travail, bien pré-parer la fête des catéchistes, lui apporter du soutien de toutes sortes, lui assurer une formation de qualité et continuelle. Il doit se valoriser lui-même, disposer les matériels de travail, prendre au sérieux son travail, les fidèles et les ouvriers apostoliques doivent le visiter de temps en temps. Nous devons l’aider dans sa charge, sensibiliser les fidèles à faire des dons spécifiques aux catéchistes, l’accompagner dans toute sa vie : spirituelle et ma-térielle. Il doit avoir une bonne collaboration avec les prêtres.

Pour ce qui est des bienfaits d’un suivi catéché-tique, il ressort beaucoup des intérêts tels : la foi éclairée, un engagement en famille et au village, une communauté dyna-mique, bien formée et vivante, une confiance développée, une Parole de Dieu enrichissante dans le cœur des fidèles, l’aug-mentation de la communauté,

des sacrements valorisés, une conversion et adhésion mas-sive des croyants à l’Eglise, un dynamisme au niveau de la pa-roisse, une prise de conscience du travail fait. Cela permet au catéchiste de s’auto évaluer sur tous les plans et d’être rassu-rant dans son travail. Nous au-rons des chrétiens solides dans leur foi, responsables, engagés dans l’Eglise et les enfants gran-dissent dans la foi et dans la crainte de Dieu.

Quelques critères de choix d’un catéchiste dans vos paroisses sont indispensables. Il faut noter ici : Une bonne formation de base, un homme disponible pour la catéchèse, qui aime son travail en tenant compte de son milieu, homme de prière, d’écoute, de foi, juste, honnête, obéissant, exemplaire, bien formé et qui accepte d’être formé et d’être recyclé à tout moment, homme de relation, savoir lire et écrire, homme de dialogue, de témoignage, patient et humble, propre, respectueux, non bagarreur et avoir une bonne maison au village, bon croyant, bien guidé sa famille afin de guider les autres sur le droit chemin, homme plein de conviction et qui est en commu-nion parfaite avec l’Eglise, avoir une disponibilité et volonté avec un niveau intellectuel ac-ceptable, pas buveur et accepté par la communauté, être marié à une seule femme ou à un seul homme et être de bonne morali-té.

La Journée du mercre-di 10 octobre 2018 a été une journée consacrée au Comité Diocésain de Développement. Introduisant cette journée consa-crée au CDD, monsieur Dou-bla Jacques Bitang, secrétaire du CDD nous a rappelé que le CDD ne reste pas en marge de la vision diocésaine qui est celle de développer l’homme et tout l’homme dans son intégrité.

C’est à ce titre que Ma-dame Catherine Kutchere nous a nourris en nous parlant du volet agriculture dans l’accom-pagnement des coopératives et amélioration des revenus des ménages. Ce volet travaille avec

les producteurs, les individus et les groupes. C’est ce qui a ame-né le CDD a adopté l’approche filière qui est une approche qui repose sur la structuration des producteurs agricoles où il faut identifier les cultures ou types d’élevage qu’on estime por-teuse (porteuse en terme d’op-portunité de marché, de produc-tion) pour mieux accompagner les agriculteurs et les éleveurs. C’est ce qui a permis la mise en place des coopératives (coo-pératives des producteurs de sorgho de l’extrême-nord, coo-pérative des producteurs de soja de Mayo-Tsanaga….). L’intérêt étant ici de mettre en place les coopératives agricoles qui s’ap-précient à deux niveaux : coo-pérateurs et structure d’encadre-ment.

La structuration des producteurs en coopérative permet dans un premier temps l’amélioration de production agricole des familles membres pour permettre aux membres d’améliorer leurs productions et par ricochet réduire la famine et la pauvreté.

Dans un deuxième temps, il s’agit d’organiser la commercialisation car la coopé-rative facilite la vente groupée des produits agricoles et égale-ment la mise en relation de coo-pérative avec les agro-industries et acheteurs grossistes.

Dans un troisième temps, les coopératives facilitent l’ouverture à d’autres opportuni-tés telles celles d’encadrement par d’autres programmes de l’Etat ou autres.

Dans la professionna-lisation des producteurs (pro-cessus de changement dans le temps), les coopératives changent le statut du paysan, passant du stade du paysan au stade d’agriculteur ou d’exploi-tant agricole (paysan : une per-sonne qui mène des activités agricoles juste pour cherche à se nourrir. Exploitant agricole : est une personne qui fait de produc-tion agricole de consommation et de commercialisation).

La suite à la page 7

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DOSSIER

COMptE-rENdU dES jOUrNéES dIOCéSaINES 2018

Les coopératives mis en place jouent aussi un rôle bancaire auprès

des membres. Elles collectent les actions ou parts sociales des membres et assurent la sécurisation de ce fond dans les établissements des microfinances tout en facilitant les emprunts destinés au financement du projet. Qui parle d’agriculture, parle des moyens financiers pour sa mise en œuvre. C’est à ce sujet que Mme Catherine Koteri Astadjam a pris la parole pour nous parler de l’UCEC (union des clubs d’épargne et de crédit) en mettant en exergue les financements des agro-business. Elle nous a fait comprendre que le financement agricole et rurale est un élément essentiel pour le développement économique et la réduction de la pauvreté et en même temps un élément essentiel pour le développement économique pour la réduction de la pauvreté. A cet effet, le réseau UCEC s’est assigné une mission « Fournir de manière indépendante des services financiers abordables à un nombre important de personnes à faibles revenus en vue de les aider à améliorer leurs conditions de vie d’une part, et d’autre part, fournir ces services financiers de manière à permettre au CEC/UCEC de se pérenniser et de devenir autosuffisant », l’objectif étant ici « le financement du développement de l’agriculture ». C’est sur la base de la synergie avec le volet agriculture et formation professionnelle des jeunes (formation sur l’éducation financière) que certaines activités ont été développées, activités telles la formation sur l’éducation financière, les sensibilisations au niveau des OP, le financement des AI. Dans la globalité, on note une amélioration du niveau d’activité du réseau à travers les indicateurs de performances (bonne mobilisation des DAV, crédit, sociétariat crédits aux jeunes) même si nos CEC restent fragiles parce que

confrontés à des nombreuses contraintes, notamment les infrastructures déficientes, les risques liés au prix et au rendement et les garanties limitées. Il est important de savoir qu’un point d’attention sera mis sur le développement de l’épargne locale avec le renforcement de l’efficacité des CEC, leur participation locale au financement des initiatives de développement, développer davantage le partenariat avec les coopératives et les entrepreneurs ruraux etc. L’UCEC devra créer davantage une synergie appropriée entre elle et ses bénéficiaires (membres, les groupes, les OP, les Coopératives) sur la base des conventions de collaboration réaliste et adapté à son contexte. Rechercher des solutions aux problèmes de garantie des crédits des membres (surtout les CMT), l’étroite collaboration avec les entrepreneurs ruraux (avec la phase d’expérimentation de suivi des AI) dans le cadre de la mise en œuvre de leur projet. Des efforts en termes de couverture de certaines zones restent à faire au niveau du réseau en fonction des besoins de la population. L’après-midi a été consacré à la Caritas. Le père Frans Byl et Monsieur Kaldapa Edouard nous ont retracé les différents axes d’intervention de Caritas dans le diocèse en mettant en exergue les différentes activités réalisées, celles qui sont en cours de réalisation et celles qui restent à réaliser. Ils nous ont fait comprendre que ce volet intervient au niveau de :-L’assistance alimentaire pour répondre aux besoins alimentaires et nutritionnelles aux personnes déplacées et vulnérables. A cet effet des vivres ont été distribués dans les paroisses aux personnes déplacées, vulnérables et aux indigents.-La lutte contre la malnutrition infantile par l’éducation nutritionnelle des mamans d’enfants de 0 à 05 ans des déplacés et population hôte.

-Le transfert de l’argent contre le travail. Travaux communautaires réalisées : hygiène et salubrité, …-L’appui au démarrage des activités génératrices de revenu qui vise le renforcement des capacités, … -L’appui à la production agricole pour ceux qui avaient un peu de terre. Ils ont bénéficié des semences et outils agricoles au cours d’un marché de foire organisés dans les paroisses. Toutes ces activités dans le but d’améliorer les conditions de vie-L’eau, hygiène et assainissement par la réhabilitation des points d’eau et le forage des forages, la campagne de sensibilisation à l’hygiène, -Au niveau de la santé pour faciliter l’accès aux soins de santé des personnes déplacées et indigentes avec prise en charge gratuite-L’éducation en offrant la possibilité aux enfants déplacés les plus vulnérables d’accès à l’éducation de base avec le soutien pour l’obtention des actes de naissance, appui scolaire en cours pour 4000 enfants inscrits dans les écoles primaires, les manuels scolaires, les tables bancs et les salles de classe.-Les matériels de couchages tels les nattes et les draps pour certaines familles qui sont dans les besoins.L’aide n’est jamais éternelle, c’est pourquoi nous devons aider les gens à se prendre en charge. Cette journée s’est achevée avec la remontée des carrefours et les flashs infos.

La journée du jeudi 11 octobre 2018 Journée de clôture des Journées diocésaines, elle a été meublée par l’exposé musclé de la Sr Nicole Ntedika Mungu de Bourha sur la méthodologie catéchétique, thème abordé en trois grandes parties.

• L’expérience humaine L’expérience humaine et l’essentiel du rapport du

catéchiste à la parole et qui sert du point de départ à toutes ses communications. C’est dans l’expérience humaine que se déploie la parole de Dieu. La parole en effet nous permet d’interpréter, de décoder notre vie tout en la structurant. L’expérience humaine permet d’enrichir l’enseignement dispensée au plus jeune et permet de découvrir les différents visages du Christ au sein de notre société.

• L’annonce de la parole L’annonce de la Parole consiste à la fois de lire notre vie à partir de la parole de Dieu et de l’illuminer à partir de cette Parole. Annoncer • Actualisation de la parole de Dieu Les catéchistes aident les catéchisés à découvrir la présence agissante du Christ dans l’expérience quotidienne. Les catéchumènes sont ainsi appelés à actualiser la Parole de Dieu dans leur vie de chaque jour. Dans l’actualisation de la parole de Dieu il préciser les activités à catéchiser. L’actualisation permet ainsi de se révolutionner à partir de la parole de Dieu.

Considérations générales

La catéchèse scolaire ou la catéchèse des jeunes: Elle vise la libération et l’épanouissement de la personne. Elle traite des problèmes des jeunes. Elle introduit les jeunes dans la grande famille de Dieu afin de construire un monde meilleur. L’Eglise appelle aussi les catéchistes à offrir au monde un témoignage de vie aux jeunes particulièrement et au monde. La catéchèse chez les jeunes doit les aider à réfléchir sur les aspirations profondes de leur vie, sur la conscience professionnelle et le respect de la dignité humaine ; le projet qu’ils ont de leur vie. La catéchèse aujourd’hui devra porter une attention particulière sur la place des jeunes dans notre société, dans notre famille, sur les questions

anthropologiques de notre société, telle la sorcellerie.

La catéchèse des adultes Cette catéchèse est la fois une instruction et une formation à la vie. Les catéchumènes doivent apprendre que devenir chrétien ne consiste pas simplement apprendre un certain nombre de chose, mais de se convertir totalement à l’Evangile. Elle devra traiter les questions cruciales de la vie ; comme la mort, la foi, le jugement. Cette forme de catéchèse est thématique et cible les préoccupations liées à l’évolution même de l’homme et son rapport au monde. Elle s’appuie sur la lecture des textes bibliques proposés. Le catéchiste doit s’approprier de ces textes et les adapter en fonction des types de personnes qu’il a en face de lui. Bref la catéchèse doit être adaptée à l’évolution de l’âge et au niveau de candidat au catéchumène.

Quelques astuces pour une bonne catéchèse : Avant d’enseigner la catéchèse je dois moi-même prier et méditer ce que je vais communiquer aux catéchumènes. Trouver des expériences humaines concrètes dans ma vie qui m’aident bien à actualiser l’enseignement que je vais dispenser aux catéchumènes. Toute bonne catéchèse suppose la connaissance réelle de son auditoire et doit se fixer des objectifs à atteindre, car la connaissance du Christ doit nous aider à nous connaître nous-mêmes et à changer notre vie. Il est important aussi de mettre à cœur le succès et la fécondité des catéchisés afin de se rendre compte du niveau de réceptivité de ce qui est dispensé. Le catéchiste doit pouvoir vérifier s’il a été bien suivi et compris au cours de la dernière leçon, lui-même doit pouvoir aussi s’évaluer. Cela suppose de sa part d’être humble.

Le secrétariat

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EN AVANT

aCCOMpagNEMENt dES COOpératIvES Et aMéLIOratION dES rEvENUES dES MéNagES

Depuis près d’une dé-cennie, la politique agricole au Came-

roun met l’accent sur la pro-motion des Organisations des Producteurs Agricoles (OPA). Pour s’arrimer à la politique agricole de l’Etat, le CDD a repensé son intervention au-près des producteurs agri-coles. L’approche d’inter-vention adoptée étaient l’ap-proche village et l’approche groupes, avec ces deux ap-proches, les interventions du CDD étaient menées auprès des villages ou petits groupes qui se réunissaient juste à l’occasion de l’intervention. Une fois l’intervention termi-née les gens se dispersaient pour attendre la prochaine in-tervention. Avec la nouvelle politique agricole, le CDD a adopté une nouvelle approche qui est l’approche filière, l’approche filière est une approche qui repose sur la structuration des producteurs agricoles. L’approche filière consiste à identifier les cultures ou types d’élevage qu’on estime porteuse (por-teuse en terme d’opportunité de marché, de production), une fois les cultures por-teuses identifiées, les produc-teurs ont été accompagnés à se structurer autour de ces cultures. La structuration au-tour des différentes filières/ cultures ont abouti à la mise en place des coopératives. C’est pourquoi aujourd’hui on parle des coopératives des producteurs de sorgho de l’extrême-nord, coopérative des producteurs de soja de Mayo-Tsanaga…. L’idée qui se trouve derrière l’approche filière est de pouvoir mettre en place des Organisations des Producteurs Agricoles des grandes tailles autour d’une activité principale commune (production et commerciali-sation de sorgho, soja…) et que ces OPA permettent aux producteurs de trouver des solutions collectives aux pro-blèmes que les producteurs

pris individuellement n’ar-rivent pas à trouver (exemple : si on veut améliorer nos outils agricoles en terme d’équipement de mécanisa-tion de l’agriculture : achat de tracteur, camion de trans-port, batteuse…un produc-teur seul ne peut pas acquérir mais mis en coopérative, ils peuvent s’en procurer d’où le slogan « l’union fait la force ») .

Intérêt d’accompagnement des producteurs en coopéra-tives L’intérêt de mettre en place les coopératives agri-coles s’apprécie à deux ni-veaux : coopérateurs et struc-ture d’encadrement.

Niveau des producteurs La structuration des producteurs en coopérative permet :• L’amélioration de produc-tion agricole des familles membres : la coopérative est vu comme structure d’en-cadrement des producteurs, en tant que structure d’en-cadrement, elle s’occupe de diagnostic des besoins des membres en formation tech-nique et de l’approvision-nement en intrants agricoles (engrais et semences amé-liorées). Au cours de cette campagne agricole les coo-pératives ont pu approvision-ner leurs membres d’environ 3000 sacs de fertilisants et de 29 tonnes des semences amé-liorées. Tout ceci permet aux membres d’améliorer leurs productions et par ricochet réduire la faim et la pauvreté• Organisation de la commer-cialisation : la coopérative facilite la vente groupée des produits agricoles et égale-ment la mise en relation de coopérative avec les agro-in-dustries et acheteurs gros-sistes : au cours de cette cam-pagne, environ 200 tonnes de céréales et légumineuses ont été vendus groupés à travers les coopératives• Ouverture à d’autres op-portunités : le fait que les producteurs soient structures

en coopératives les ouvrent aux opportunités d’enca-drement par d’autres pro-gramme de l’Etat ou autres. Le projet PIDMA a signé le contrat de cofinancement de plan d’affaire avec la coopé-rative PROSEN. Il y a beau-coup d’autres projets qui soutiennent les OPA/ coo-pératives à l’instar du projet PRODEL• Professionnalisation des producteurs Les coopératives se trouvent comme un instru-ment de professionnalisation des producteurs. La professionnali-sation est un processus de changement dans le temps, cette professionnalisation suppose un changement dans le statut du paysan, passage de stade du paysan au stade d’agriculteur ou d’exploitant agricole (paysan : une per-sonne qui mène des activités agricoles juste pour cherche à se nourrir. Exploitant agri-cole : est une personne qui fait de production agricole de consommation et de commer-cialisation). Pour exercer son rôle de professionnalisation des producteurs, au-delà de l’en-cadrement technique que la coopérative offre à ses membres, les coopératives mènent des transactions de vente des produits agricoles. Chaque coopérateur a le de-voir de participer aux tran-sactions de ventes de la coo-pérative. C’est dire qu’en tant que membre d’une coopéra-

tive on est appelé à acqué-rir les connaissances tech-niques de production et de les pratiquées pour améliorer la productivité et la produc-tion agricole afin de pouvoir vendre le surplus de pro-duction à la coopérative. Le membre qui n’aura pas fait des transactions avec la coo-pérative aura failli à son de-voir.

• Rôle bancaire Les coopératives mis en place jouent un rôle ban-caire auprès des membres : la coopérative collecte les actions/ parts sociales des membres et assure la sécu-risation de ce fond dans les établissements des microfi-nances. Par ailleurs, la coo-pérative facilite les emprunts destinés au financement du projet (pour financer le plan d’affaire de la coopérative PROSEN, la coopérative a négocier un prêt auprès d’une banque)• Stimulation de l’agro-bu-siness auprès des coopéra-teurs La coopérative ap-pelle les coopérateurs à in-vestir dans l’agriculture voire dans le secteur agricole en général ou chercher des op-portunités d’investissement pour aller au delà de l’au-tosuffisance alimentaire et passe à l’agriculture commer-ciale

Niveau de structure d’enca-drement des coopératives• Orienter les interventions

vers une cible bien connue et maitrisée• Facilite le suivi des bénéfi-ciaires• Mieux saisir les effets et impacts de nos actionsAutres perspectives d’amélio-ration des revenus des mé-nages Hors mis l’accom-pagnement des coopératives d’améliorer les revenus des ménages, d’autres actions sont aussi prévues dans ce sens : Accompagnement des Agriculteurs Innovants (AI) : consiste accompagner spéci-fiquement quelques produc-teurs (hommes et femmes) pour qu’ils développent des exploitations modèles (mo-dèles en terme de l’équipe-ment, gestion de l’exploita-tion, techniques pratiquées) dans leurs localités Développement de warrantage dans certains ma-gasins de stockage qui se fera spécifiquement avec les coo-pératives ou sections des coo-pératives. L’activité consis-tera pour les coopératives à chercher des crédits auprès des établissements des micro finances, mettre ces crédits à la disposition de ses membres qui à leur tour constituent de stocks pour garantir le rem-boursement de crédits. L’ac-tivité permettra de réduire le bradage de produits de ré-colte.

Christine Kuitchere, CDD

Intervention du volet agriculture du CDD pendant les journées diocésaines 2018.

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EN AVANT

FICHE TECHNIQUE

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SPIRITUALITE

la catéchèse au coeur de la mission de l’église

I-L’HISTORIQUE DE LA CA-TECHESE AU FIL DES SIE-CLES La catéchèse est une ex-périence aussi vieille que l’Eglise. Nous examinons dans cette partie consacrée à l’historique de la caté-chèse, le chemin parcouru depuis les Apôtres, en passant par les Pères jusqu’au Magistère de l’Eglise, par-court qui nous servira de point d’ap-pui pour la redynamisation de la ca-téchèse dans notre Eglise locale. Jésus Christ avant sa mon-tée vers son père laisse la mission à ses apôtres d’aller partout dans le monde entier pour annoncer la bonne Nouvelle. Il dit : « Allez ! De toutes les nations et faites des disciples : baptisez- les au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit et apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé » (Matthieu 28,19-20). C’est ainsi que nous trouvons et lisons dans le livre des actes des apôtres leurs activités pas-torales à l’exemple de Philippe qui explique puis baptise le fonction-naire l’Ethiopien cfr Actes 8 ,26-38. Les apôtres plein de zèle vont partout dans les pays limitrophes de Jérusalem pour annoncer la pa-role de Dieu. Nous les trouvons à Antioche de Pisidi ; à Philippe de Césarée, et dans bien d’autres lieu. Comme aucun être n’est éternel, les apôtres vont transmettre la mission à ceux qui ont cru au message du Christ. C’est alors que commence à s’élaborer les écrits sur la Parole de Dieu à l‘occurrence des lettres de saint Paul qui sont si riches pour un cheminement catéchétique et qui révèle sa conviction sur l’annonce de l’Evangile car souligne-t-il : mal-heur à moi si je n’annonce pas la Bonne Nouvelle du Christ

I-1 LA CATECHESE DANS L’EGLISE DU I AU V SIECLES Depuis les origines, le cœur pulsant de l’Eglise a été l’an-nonce de la Parole de Dieu, les études de catéchèse et l’histoire de la prédication. Les apôtres et les successeurs des apôtres ont y mis du paquet. En effet on retient cet ordre du Christ d’aller annoncer la Parole de Dieu partout dans le monde en-tier comme une Loi fondamentale on dirait la ‟Magna Carta. L’évan-géliste Matthieu met dans la bouche de Jésus les verbes significatifs et déterminants : « Allez, administrez, baptisez, enseignez exhortez ». Ces verbes dans lesquels la mission prophétique de l’Eglise trouve les supports essentiels de la commu-

nication de la Parole de Dieu, de l’expérience éducative et formative dans la foi chrétienne. Les apôtres fidèles à l’enseignement du Christ laissent un héritage aux pères de l’Eglise. C’est seulement au 3è et 4è siècles que vont naitre les écoles catéchétiques. Nous avons celles d’Alexandrie, d’Antioche et de Césarée qui représente les centres catéchétiques théologiques dans lesquels s’approfondissent le dia-logue entre la foi chrétienne et la culture. C’est en cette période que va se développer l’institution ecclé-siale dit catéchuménat que l’on re-trouve dans les documents tels que la Didachè, la lettre de Barbara, la démonstration apostolique de saint Irénée. Ce que nous pouvons re-tenir durant les siècles du III et IV, grâce à l’édit de Milan, le catéchu-ménat reçoit une structure plus éla-borée et permanent car il y avait plus de demande pour le baptême. L’itinéraire du catéchuménat était élaboré dans la tradition apostolique en cinq étapes :1-La présentation des candidats2-La période du catéchuménat (Ici la catéchèse du 3 ans)3- La préparation au baptême (à cet étape le catéchumène est appelé. S’il est élu il prend part à la liturgie entière)4- La veille du Samedi Saint, ils re-çoivent le baptême, la confirmation et l’Eucharistie5- La mystagogie ou catéchèse après le baptême est l’étape conclu-sive et comprend la catéchèse post initiatique et l’initiation graduelle à la vie communautaire.

I-2 LA CATECHESE DANS L’EGLISE DU V AU X SIECLES Le processus formatif du catéchuménat pour les adultes commence à décliner. On se trouve devant beaucoup de baptisés qui perdent d’ardeur dans la foi parce que les rites, les célébrations qui étaient prévus tel qu’au IV siècle commencent à être négligés et sim-plifiés. On assiste à une situation paradoxale malgré l’apparition de nombreuses œuvres authentiques qui décrivent une catéchèse appro-fondit et une pratique adéquate de l’initiation. Comme nous l’avons dit c’est un siècle ou nait des œuvres qui tracent un itinéraire de caté-chèse plus systématique en donnant une réflexion méthodologique que sur l’art d’enseigner et le proces-sus d’apprentissage. Nous avons l’œuvre de Saint Augustin intitulé

De catechizandi rudibus structurée en trois bonnes parties : le récit qui est la présentation avec une mé-thode historique – globale de toute l’histoire du salut ; l’ouverture à l’espérance c’est-à-dire l’exhorta-tion à croire à l’espérance de la ré-surrection ; la joie qui veut susciter la sainte joie nécessaire à vaincre l’ennuie soit du catéchète que du catéchiste. Le but de la communi-cation catéchétique est la connais-sance de Dieu et la contemplation dans son mystère. Pour ce motif, le catéchiste doit instaurer avec le ca-téchumène une relation de charité et d’amabilité de façon que se sentant aimé le catéchumène devient plus disponible à l’écoute de la Parole de Dieu et à l’expérience de l’amour de Dieu. La période qui va du V au X siècle, du point de vue caté-chétique voit une éclosion d’une nouvelle évangélisation dans ses principes. Cependant on assiste à la décadence du catéchuménat, la so-ciété médiévale commence à vivre un régime dans lequel l’unité de la foi catholique et l’unité politique deviennent un binôme inséparable. En effet le Roi Charles Magne et certains de ses collaborateurs donnent l’obligation de prédication aux évêques et aux prêtres le devoir d’instruire dans la foi le peuple de Dieu. Ils donnent aussi l’ordre aux parents et aux parrains d’instruire les enfants sur le contenu de la ca-téchèse. En ce nouveau contexte so-cio- religieux, la catéchèse catéchu-mènale (dogmatique et morale) qui avait en bonne part la formation ini-tiatique caractérisée des siècles pré-cédents cèdent le pas à une première évangélisation et à une catéchèse insuffisante des nouveaux peuples barbares se basant sur la prédica-tion, la catéchèse familiale et aux images sacrées qui étaient consi-dérées comme « le livre de la foi » des analphabètes et des personnes simples comme le défini Grégoire le Grand. La prédication devient la première forme principale de la catéchèse surtout à travers le com-mentaire homilétique de la Bible durant la liturgie dominicale. Le contenu de la prédication était au-tour de la Foi, des 10 commande-ments, du Crédo, la Trinité, le notre Père, le respect dominical, l’abs-tention des travaux serviles. Etant donné que la prédication était l’ins-trument principal de la formation et de l’instruction chrétienne, il reve-nait aux évêques et aux prêtres cette

lourde tâche. La catéchèse familiale était la tache de la femme mieux encore de la mère de famille. Les images avaient pour fonction instructive et éducative. Elle était dite la Bible des pauvres, des analphabètes, des per-sonnes simples.

I-2 LA CATECHESE DANS L’EGLISE DU X AU XV SIE-CLE Cet intervalle de temps est reconnu comme le siècle de la splendeur de l’entier époque médié-vale surtout sur le point de vue ec-clésiale et religieux-culturel. Dans les années 1200 naissent les prêtres mendiants comme les dominicains, les Franciscains. Ils Fleurissent aus-si les grandes universités. Les ordres mendiants donnent une grande place dans l’enseignement théolo-gique, philosophique, la prédication et la catéchèse. En 1300, le Pape est secoué par la crise d’Avignon. Son Siège est transféré en France plus précisément à Avignon. Malgré tout cela le Pape reste toujours le point de référence pour les décisions dans la société médiévale, En cette période de splen-deur nait et se diffuse une riche lit-térature pour la formation et l’ins-truction catéchétique de l’homme chrétien ceci par l’intermédiaire des moines mendiants des curés,

Prière pour obtenir la béatification

de Baba Simon

Dieu notre Père,tu as choisi Simon Mpeke

pour en faire un prêtre de ton Fils.A l’écoute de ta Parole

et par amour de ses frèresil a laissé sa famille et ses amis

pour annoncer la Bonne Nouvelledans les montagnes du Nord-Cameroun.

Avec patience et sans compteril a donné toute sa vie

pour que la Parole de Jésusretentisse au cœur des traditions locales.

A son intercession,accorde nous.....................................

pour qu’un jour l’Eglise toute entièrechante ta gloire en Baba Simon.

Nous te le demandons par Jésus-Christ,ton fils et notre frère pour les siècles des siècles

des prêcheurs itinérants. Durant cette période, les productions ca-téchétiques qui se sont répandues peuvent être subdivisées en 4 as-pects de valeurs formatives : Les septénaires (les 7 sacrements, les 7 vices capitaux, 7 dons du Saint- Esprit, les7 béatitudes, les 7 demandes dans la prière du Notre Père). Les textes agiogra-phiques, ils mettent en évidence la sainteté de la vie chrétienne ain-si que la vie des saints. Les thèmes traités sont le baptême, la nécessité de vaincre la tentation et le péché, l’exigence de la contrition et le re-pentir, l’humilité et la simplicité contre l’arrogance, et la superbe, la puissance de la communion, la mi-séricorde du Seigneur pour éviter la peine de l’enfer et jouir de l’au-delà.Les lucidaires cherchent à donner des réponses sur la vie future, le Pa-radis, l’enfer, le purgatoire, su l’An-ti- Christ, sur le jugement universel et sur la résurrection.Les opuscules catéchétiques : ce sont une série de commentaire sur le symbole, à la prière du Notre Père, de l’Ave Maria, au 10 commande-ments, aux sacrements et comman-dement de l’amour.

Suite à la page 11

Intervention lors des journées diocésaines 2018

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Tome 29 N° 11 - Novembre 2018

V I E D E L ’ E G L I S E 11

SPIRITUALITE

I-2 LA CATECHESE DANS L’EGLISE DU XVI AU XIX SIE-CLES Entre le XIV et le XVI, on assiste à une rupture entre l’unité politique et religieuse. Cette rupture engendre une dégradation au niveau de la vie spirituelle et religieuse de ce temps non seulement au niveau du peuple de Dieu mais aussi au ni-veau du clerc. Face à cette situation désastreuse Luther et Calvin sont convaincus pour une réforme de la vie chrétienne. Ceci conduira à un malaise qui aura pour conséquence la reforme : une séparation ou une division dans l’Eglise engendré par Luther (1483-1546) qui propose deux textes : le grand catéchisme était pour ceux qui ont l’obligation éducative (prédicateurs et ensei-gnants) et le petit catéchisme réservé pour le curé, les parents. Le Concile de Trente (1545-1563) donne un impulse sur l’enseignement de la vie chré-tienne. Ce Concile publie un ca-téchisme unitaire que l’on appelle le Catéchisme Romain. Il donne un rôle aux évêques et aux prêtres d’instruire le Peuple de Dieu. Ain-si sous le pontificat de PIE V 1566 sort à Rome la 1ere édition de caté-chèse Catechismus ad parochos. Au XVIII, en Allemagne, en Autriche sont introduites dans les écoles l’enseignement de l’histoire sa-crée, du catéchisme, assurant ainsi l’instruction religieuse des élèves. Au XIX siècle, on assiste à un fort changement de la société avec la révolution industrielle ou l’homme est mis au centre de la société. Ceci est prôné par l’illuminisme. On ré-cupère les valeurs anthropologiques et chrétiennes. Du point de vue ca-téchétique, ce siècle est caractérisé par deux courants des écoles théolo-giques : la catéchèse storico-théolo-gique de Monaco et Tübingen et ca-téchèse néoscolastique en Italie et en Allemagne. Dans tout le XIX siècle, l’évènement majeur est le Concile Vatican I qui s’ouvre le 8 décembre 1869 et est suspendu le 20 Octobre 1870. Face aux travaux conciliaires ils n’arrivent pas être d’accord sur un unique document de catéchèse à cause de divergences au niveau de différents pays et cultures. Toute cette présentation historique a pour but de mieux nous situer sur l’importance de cette activité caté-chétique qui a été et reste une préoc-cupation de l’Eglise.

II-IDENTITE ET DE DEVOIR DE LA CATECHESE L’identité de la catéchèse

est le fruit d’un processus historique complexe, non privé d’incertitude et de tensions terminologiques qui regardent les concepts de pastorale, mission, évangélisation, concept que forment des expressions synthé-tiques comme « catéchèse évangéli-satrice », « pastorale missionnaire » La catéchèse communique le désir de Dieu. Selon Saint Jean Paul II, le devoir de la catéchèse est de chercher et comprendre la signifi-cation des paroles, des gestes et des signes du Christ afin de favoriser le contact, la rencontre et l’intime communion avec Lui. Quant au Di-rectoire Générale de la catéchèse, il met la catéchèse comme moyen successif à l’annonce missionnaire qui provoque la conversion et la foi. En cette optique, la catéchèse doit conduire à la graduelle compré-hension de toute la vérité du projet de Dieu introduisant les disciples du Seigneur dans la connaissance de l’Ecriture ; de la tradition et du magistère. D’après le Directoire Générale de la Catéchèse (1970) le premier devoir de la catéchèse est la maturation de la foi intime avec la conversion à la parole de Dieu et à l’acquisition d’une nouvelle menta-lité chrétienne fondée sur l’évangile de Jésus Christ.

II- 1- L’IDENTITE DE LA CATECHESE APRES LE CONCILE VATICAN II La période postconciliaire est riche des proposés et des docu-ments. Le DCG (1971) colloque sur la catéchèse dans le ministère ecclésial qui donne l’importance à la Parole avait pour but de susciter une foi vive, capable de manifester le vrai sens de la vie humaine et du monde. Evangelii Nunciandi de Paul VI quant à lui clarifie le nœud entre catéchèse et évangélisation compre-nant cette ultime comme l’entière agir de l’Eglise dans sa mission de salut et de transformation de la société. Dans le même sillage Ca-techesi Tradende du Pape Saint Jean Paul II se penche sur la nécessité de maintenir intègre les contenus de la transmission de la foi telle qu’éluci-der plus haut. Aussi la catéchèse est une action ecclésiale prête à réaliser une connaissance approfondie de la personne et du message du Christ. Elle éduque à la vie, générant non seulement l’adhésion du cœur, mais aussi le fait de se mettre à la suite du Christ comme disciple et à l’imiter. Le Directoire Générale de la Caté-chèse de 1997 de son côté, ne se li-mite pas à réassumer les textes et les

indications magistérielles déjà exis-tant, mais il introduit les nouveau-tés essentielles surtout au deuxième chapitre de la première partie d’où la catéchèse vient d’être définie au niveau de la finalité comme commu-nion avec le Christ. L’accent n’est plus sur le concept de la Révélation, mais sur la transmission et l’accueil de la foi.

II-2- LES TACHES DE LA CA-TECHESE La catéchèse dans l’Eglise a une place primordiale que l’on ne saurait négliger ou soustraire car elle est le centre de l’Eglise. Jésus dans son parcours terrestre allait de village en village pour prêcher la Bonne nouvelle. Dans les synago-gues il ne pouvait se taire. Il avait toujours un enseignement à donner à son peuple soit sur la vie de prière, sur la vie morale, sur la charité, surtout ce qui concernait l’être hu-main. Les apôtres ayant reçu l’ordre du christ avaient eu à instituer les diacres afin d’être plus disponible au service de la Parole. « Il ne serait pas juste que nous cessions de prêcher la parole de Dieu pour nous occu-per des repas. C’est pourquoi, frères, choisissez parmi vous 7 hommes de bonnes réputations, rempli d’Esprit Saint et de sagesse, et nous les char-geons de ce travail » (Actes 6, 2-3). Ainsi les taches fondamentales de la catéchèse a pour finalité d’aider à connaitre, à célébrer, à vivre, et à contempler les mystères du Christ. Notons quelques taches fondamen-tales de la catéchèse : La connais-sance de la foi ; la vie liturgique ; la prière ; l’appartenance communau-taire : la formation morale ; l’esprit missionnaire. Celui ou celle qui est saisi par le Christ ne peut séparer ces dimensions. Car elles mettent la personne en marche et arrive à réa-liser en lui ce que saint Ignace dit : l’homme est créé pour aimer louer et servir Dieu, sinon notre vie avec le Christ serait vaine.

III-LA CATECHESE COMME MOYEN D’EVANGELISATION DANS LA MISSION « Allez dans le monde en-tier, proclamez l’évangile à toutes les nations » (Marc 16,15), « Allez donc de toutes les nations, faites des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du saint Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin du monde » Matthieu, 28, 19-20 » « Vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint qui descendra

sur vous, vous serez alors mes té-moins …jusqu’aux extrémités de la terre » (Actes1, 8). Ces références marquent la charte de la catéchèse que notre Seigneur Jésus Christ a laissée aux croyants. Le Directoire Générale de la Catéchèse présente l’évangélisa-tion au chapitre I paragraphe 44 de la première partie sous ces termes : « L’Eglise ‟existe pour évangéliser « c’est-à-dire » pour porter la Bonne Nouvelle à toutes les couches de l’humanité et sous son influence, transformer de l’intérieure et rendre nouvelle l’humanité elle-même ˮ. Le mandat de Jésus revêt divers as-pects intimement liés entre eux ». « Annoncer » Marc 16,15 ; « Faire des disciples et enseigner » ; « être mes témoins », « baptiser », ‟faire mémoire de lui » cfr Luc 22, 19 ; « et l’amour les uns les autres » Jean 15,12. Annonce, témoignage, en-seignement, sacrement, amour du prochain, faire des disciples autant d’aspect qui sont des chemins et des moyens pour la transmission des éléments de l’évangile. L’évangéli-sation doit être comme le processus par lequel l’Eglise animée par l’Es-prit annonce et diffuse l’Evangile dans le monde entier. Mais alors à qui est adressée cette catéchèse ?

II- 1 LA CATECHESE COMME PREMIERE ANNONCELa première annonce est destinée aux non-croyants et à ceux qui, de fait, vivent dans l’indifférence religieuse. Elle a pour objet l’an-nonce de l’Evangile par le témoi-gnage et l’appel à la conversion. La catéchèse, qui se distingue de la première annonce de l’Evangile, développe et porte à maturité la conversion initiale en éduquant le converti à la foi et en l’incorporant dans la communauté chrétienne. Ainsi, ces deux formes du minis-tère de la Parole sont distinctes et se complètent. La première annonce qui est du devoir de chaque chrétien est une réponse à l’appel de Jésus à ses disciples : « Allez ! ». Cette invi-tation est d’actualité et le pape Fran-çois parle d’une Eglise en sortie qui se rend jusqu’aux périphéries. Par conséquent, cette pre-mière annonce engage à sortir, à se hâter, à proposer. La catéchèse, au contraire, part de la condition mise par Jésus lui-même : « celui qui croi-ra », celui qui se convertira, celui qui se décidera. Les deux actions sont essentielles et s’appellent mutuelle-ment: aller et accueillir, annoncer et éduquer, appeler et incorporer.Cependant, dans la pratique pas-

torale, les frontières entre les deux actions ne sont pas facilement défi-nissables. Souvent, les personnes qui accèdent à la catéchèse ont besoin d’une conversion authentique. C’est pourquoi l’Eglise souhaite, en géné-ral, qu’une première étape du pro-cessus catéchétique soit consacrée à susciter la conversion. Dans la « Missio ad Gentes », cette tâche s’effectue dans le « pré-catéchuménat ». Dans la situa-tion qui requiert la « nouvelle évan-gélisation, on a recours à la caté-chèse kérygmatique » que certains appellent « pré catéchèse », parce que, en s’inspirant du pré-catéchu-ménat, elle est une proposition de la Bonne Nouvelle en vue d’une option de foi solide. C’est unique-ment à partir de la conversion, c’est-à-dire en comptant sur l’attitude in-térieure de « celui qui croira », que la catéchèse proprement dite jouera son rôle spécifique d’éducation à la foi. Le fait que la catéchèse accom-plisse, en un premier temps, cette tâche missionnaire, ne dispense pas l’Eglise particulière de promouvoir une intervention action institution-nelle de première annonce comme accomplissement plus direct du mandat missionnaire de Jésus. Après l’annonce au non –croyant et que ce dernier accueille le Christ à l’occur-rence du fonctionnaire éthiopien et Philippe. L’apôtre accepte de bapti-ser le fonctionnaire ce qui montre la foi du fonctionnaire catéchisé

III- 2 LA CATECHESE AU SERVICE DE L’INITIATION CHRETIENNE La foi, par laquelle l’homme répond à l’annonce de l’Evangile, exige le baptême. Le lien intime entre foi et baptême s’enracine dans la volonté même du Christ qui ordonne à ses apôtres de faire de toutes les nations ses disciples et de les baptiser. « La mission de baptiser, donc la mission sacramentelle, est impliquée dans la mission d’évangéliser ». En recevant les sacrements de l’initiation chré-tienne — le Baptême, la Confirma-tion et l’Eucharistie —, ceux qui se sont convertis à Jésus-Christ et ont été éduqués à la foi par la catéchèse, sont « délivrés de la puissance des ténèbres; morts avec le Christ, en-sevelis avec Lui et ressuscités avec lui, ils reçoivent l’Esprit d’adoption des enfants et célèbrent avec tout le Peuple de Dieu le mémorial de la mort et de la résurrection du Sei-gneur ».

Sr Justine Souké

la catéchèse au coeur de la mission de l’église(suite et fin)

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Tome 29 N° 11 - Novembre 2018

V I E D E L ’ E G L I S E 12

EGLISE UNIVERSELLE

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