Collectif MEMOIRE COLONIALE

ET LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS

Kalvin SOIRESSE – Coordinateur

www.memoirecoloniale.be – memoirecoloniale@gmail.com – 0487 362 370 –

- Lumumba, ce héros – Les Midis de la Fucid – Université de Namur« Ce qui est fait pour nous sans nous est fait contre nous »Mahatma Gandhi Namur - 06 mars 2014

  

Parcours personnel

Intérêt pour l’associatif, pour le combat de la mémoire et la lutte contre les discriminations : Naissance d’un sentiment de révolte face à l’ignorance des camarades et au rôle joué par ce Monsieur, Patrice Lumumba.

Patrice Lumumba: un parcours politique et humain hors du commun

• L’homme aux deux vies politiques et citoyennes diamétralement opposées

• «Lumumba l’évolué » (1950 – 1957) et « Lumumba, le révolutionnaire panafricain et anticolonialiste » (1957 – 1961)

Lumumba, l’évolué (1950 – 1957)

Naissance en 1925 dans une famille pauvre de paysans. Études primaires et secondaires chez les catholiques et les protestants (influence

sur sa vie politique plus tard) Acquiert le statut d’évolué, président de l’association des évolués de Stanleyville

actuelle Kisangani (explication) Travaille comme postier à Kisangani Admirateur acharné à cette époque du système colonial et de Léopold II 1955 : adhésion au Parti Libéral belge (ancêtre du MR) par l’amicale libérale de

Stanleyville et sous l’impulsion d’Auguste Buisseret, ministre libéral des colonies. 1955 : présenté au Roi comme représentant l’avenir du Congo. Les grands

capitalistes belges fondaient leur espoir sur lui.

Lumumba, le révolutionnaire panafricain et anticolonialiste (1957 – 1961)

1957-1958 : participation aux conférences panafricaines dont la conférence d’Accra en 1958.

Rencontre avec ses collègues panafricains et singulièrement avec Kwamé Nkrumah qui l’influence beaucoup !

Lumumba devient autodidacte (les Congolais ne pouvaient pas accéder à l’Université). Il étudie par lui-même sans relâche.

En 2 ans, il comprend le fonctionnement raciste et exploiteur du système colonial : il prend des positions anticolonialistes , indépendantistes, populaires et panafricaines mal vues par la Belgique.

1958 : il crée le MNC (Mouvement National Congolais), seul parti à caractère national, les autres étant à caractère ethnique.

Il a compris la vieille technique du « diviser pour régner » d’où l’idée de rassembler tous les Congolais quelle que soit leur origine.

1959 : suite à ses prises de position, il est exclu du Parti Libéral

Lumumba, le révolutionnaire panafricain et anticolonialiste (1957 – 1961)

1960 : Lumumba et son MNC remportent les élections législatives à la surprise

générale car les Belges et les Occidentaux en général ont tout fait pour empêcher cette victoire.

1960 : Le Congo obtient l’indépendance. Grâce à sa victoire, Lumumba devient Premier ministre.

30 juin 1960 : cérémonie officielle de l’indépendance. Discours paternaliste du Roi Baudouin auquel Lumumba répond par un discours nationaliste célébrant le combat des Congolais pour la liberté et dénonçant les souffrances des Congolais. Il signe son arrêt de mort.

Lutte contre la corruption des élites, africanisation des cadres.

Juillet 1960 : La Belgique encouragée par les autres pays occidentaux provoque la sécession du Katanga et du Kasaï, riches provinces minières pour déstabiliser le gouvernement de Lumumba, leurs intérêts étant en danger.

La mise à mort de Lumumba

Juillet 1960 : Lumumba va chercher de l’aide auprès des États-Unis pour contrer la déstabilisation du pays. Il se fait rejeter par les USA et l’ONU. Il se tourne vers l’Union Soviétique.

Il reconquiert le Kasaï mais sa mort est programmée. Il sera arrêté grâce à celui qui fut son homme de confiance et secrétaire particulier, Mobutu.

Il sera assassiné au Katanga le 17 janvier 1961 avec deux de ses compagnons, Joseph Okito et Maurice Mpolo.

Découpés à la scie et jetés dans de l’acide sulfurique. Mythe : « Mort, Lumumba cesse d’être une personne pour devenir l’Afrique tout

entière (…) ; en lui tout le continent meurt pour ressusciter » ! Jean-Paul Sartre Force de Lumumba : capacité à comprendre en peu de temps le fonctionnement

du système et à refuser d’être un chef de gouvernement potiche aux ordres du gouvernement belge.

Commission d’enquête parlementaire belge sur la mort de Lumumba (1999)

Conclue à la « responsabilité morale » de la Belgique. Il subsiste plusieurs zones d’ombre : qui a demandé l’exécution de Lumumba ?

Quel rôle y a joué le palais royal ? La CIA ? Les États-Unis ? La France ? etc. Conclusions pas du tout respectées. Dépôt de plainte actuel par la famille Lumumba contre plusieurs personnalités

belges encore vivantes dont Etienne Davignon.

Conclusion : Mandela, authentique successeur de Lumumba, pourquoi ?

Comment la mémoire coloniale est-elle traitée en Belgique ?

Mémoire et histoire commune à tous les Belges très peu valorisée. Travail de mémoire très peu présent.

« Amnésie collective » construite et voulue Exemples : absence d’enseignement (étude de Nico Hirtt), patrimoine effacé Débat sur la Place Lumumba (actualité)

Pour aller plus loin

• OMASOMBO TSHONDA Jean, VERHAEGEN Benoit, Patrice Lumumba: jeunesse et apprentissage politique (1925-1956), L'Harmattan - CEDAF - Institut africain (MRAC) - Paris - Tervuren - 1998

• Jean Omasombo Tshonda, Benoît Verhaegen, Patrice Lumumba, acteur politique : De la prison aux portes du pouvoir, juillet 1956-février 1960, Paris, L’Harmattan, 2005.

• Jean Omasombo Tshonda, « Lumumba, drame sans fin et deuil inachevé de la colonisation », in Cahier d’Études Africaines, 2004, n° 173-174, pp. 221-257

• Jean Van Lierde, La pensée politique de Patrice Lumumba, textes et documents recueillis, préface de Jean-Paul Sartre, Paris, Dakar, Présence Africaine, 1963

• Ludo De Witte, L’ASSASSINAT DE LUMUMBA, Paris, Karthala, 2000

• Luc De Vos, Emmanuel Gerard, Jules Gérard-Libois, Philippe Raxhon, Les secrets de l’affaire Lumumba, Bruxelles, Racine, 2005

• Philippe Raxhon, Le débat Lumumba. Histoire d’une expertise, Bruxelles, Labor, 2002