« LES ÉNIGMES DE L'UNIVERS » Collection dirigée par Francis Mazière

DU MÊME AUTEUR

LES DOSSIERS DE L'ÉTRANGE, 1971

LES ARCHIVES DU SAVOIR PERDU, 1972

LES CHRONIQUES DES MONDES PARALLÈLES, 1974 LES PORTES DE L'ATLANTIDE, 1976

LES DOSSIERS NOIRS DE LA POLLUTION, 1977

LES DERNIÈRES PROPHÉTIES POUR L'OCCIDENT, 1978

GUY/ TARADE

ISRAEL.. et

les douze cités d'El Elyon

ÉDITIONS ROBERT LAFFONT PARIS

Si vous désirez être tenu au courant des publications de l'éditeur de cet ouvrage, il vous suffit d'adresser votre carte de visite aux Editions Robert Laffont, Service « Bulletin », 6, place Saint-Sulpice, 75279 Paris CEDEX 06. Vous recevrez régulièrement, et sans engage- ment de votre part, leur bulletin illustré, où, chaque mois, sont présentées toutes les nou- veautés : romans français et étrangers, documents et récits d'histoire, récits de voyages, biographies, essais que vous trouverez chez votre libraire.

@ É d i t i o n s R o b e r t L a f f o n t , S . A . , P a r i s , 1 9 8 2 I S B N 2 - 2 2 1 - 0 1 0 7 1 - X

A Michel Entin qui me fit découvrir, comprendre et aimer

Juifs et Arabes d'Eretz-Israël, ces «Fils d'Abraham ».

G.T.

Yakum Purkan min shemaya « Le Salut viendra du ciel. »

Vieille prière araméenne.

INTRODUCTION

Israël : 20 600 kilomètres carrés, 2 170 kilomètres de frontières. Cette terre fabuleuse constitue une matrice spirituelle qui, à notre époque, marque encore de son sceau deux milliards d'individus prati- quant le monothéisme.

Aujourd'hui, Israël éclate de modernisme. Tel- Aviv, Haïfa et Jérusalem sont des villes à l'architec- ture futuriste. On aurait cependant tort de croire qu'elles se sont coupées de leurs sources. Leurs racines s'accrochent au passé, à la grande tradition juive.

Éretz-Israël vit hors des limites conventionnelles du temps. La Terre sainte est la Terre de Dieu. Cha- que plaine, chaque rivière, chaque montagne est sacralisée pour l'éternité.

Aux portes du XXIe siècle, Israël est un sanctuaire baigné de mysticisme et d'ésotérisme !

Il est nécessaire d'en être conscient, à moins de deux décennies de l'an 2000 et après cinquante siè- cles d'existence, les Sages de Sion contrôlent encore la destinée du peuple élu.

Au mois de décembre 1979, trois grands rabbins ont annoncé la venue des temps messianiques.

Comme aux temps bibliques, c'est un rêve simultané qui les informa de l'imminence de la guerre entre Gog et Magog.

Les milieux orthodoxes d'Israël, et les écoles de hasidim règlent la vie occulte du jeune État hébreu. C'est pour cette raison que les révélations des rab- bins Abou Khatzira, Mordekhai Shaarabi et Halder- stamm furent considérées avec la plus grande atten- tion.

L'astrologie sacrée n'a pas perdu ses droits pour les kabbalistes juifs. Le mercredi 8 avril 1981, des centaines de milliers de personnes ont envahi les hauteurs de Jérusalem et de Tel-Aviv pour assister au 5 740e anniversaire du Soleil. Selon la tradition, Dieu créa le Soleil un mercredi.

Le 8 avril 1981, le Soleil est revenu à sa position originelle par rapport à la Terre. L'événement se pro- duit tous les vingt-huit ans. En 1981, le Soleil a entamé son 208e cycle.

Les juifs orthodoxes et les hasidim posent un grave problème aux gouvernants de la Knesset. Ces ultrareligieux s'opposent souvent aux autorités légales et contestent leurs décisions, au nom de la Loi.

Le 1 er et le 2 septembre 1981, les trois chaînes de la télévision française ont montré des images des heurts violents qui eurent lieu à Jérusalem, entre l'armée et les religieux orthodoxes de Mea Shearin, qui vou- laient s'opposer aux fouilles archéologiques sous les mosquées d'Al Aqsa et du dôme du Rocher.

Ces recherches conduites au sud du mont Moriah ont commencé en 1968. Elles ont montré clairement ce qu'était la vie quotidienne quand le Temple était à l'apogée de sa gloire. Parmi les découvertes réalisées

figurent une rue pavée de 20 mètres de large entou- rant l'aire du Temple, un escalier de 100 mètres mon- tant aux portes de Hulda, et quelques palais byzan- tins et omeyades.

Dans le prolongement du Mur des Lamentations, le visiteur peut découvrir maintenant l'arche de Wil- son, un chef-d'œuvre de l'architecture hérodienne.

Les fouilles du quartier juif, dirigées par le Pr Nahman Avigad, ont permis d'avoir une connais- sance précise de la vie familiale de l'époque du second Temple.

La nouvelle campagne archéologique qui débuta au mois d'août 1981 fit se dresser une levée de bou- cliers chez les musulmans, qui craignaient que les fouilles détruisent le dôme du Rocher ( la mosquée d'Omar) et Al Aqsa la Lointaine, ou mosquée d'Argent.

Des télégrammes furent envoyés en signe de pro- testation à l 'UNESCO, au secrétaire général de l 'ONU, M. Kurt Waldheim, et au président Ronald Reagan. Les fidèles de l'islam ne s'opposèrent cepen- dant pas par la violence aux travaux en cours.

Les juifs orthodoxes et les hasidim, eux, s'abatti- rent sur le chantier et menacèrent les ouvriers et archéologues qui progressaient dans leur tâche.

Les ultra-religieux les accusèrent de vouloir accé- der à l'ancien emplacement du Saint des Saints, afin d'y retrouver les secrets du Dieu d'Israël.

Bien qu'exagérées, ces affirmations n'étaient sans doute pas dénuées de fondement. Tout le monde sait en effet que les parties souterraines du second Tem- ple préservent encore des valeurs sacrées et histori- ques susceptibles d'éclairer d'un jour nouveau la grande épopée du peuple hébreu.

Des juifs, et non des moindres, rêvent d'arracher au sol de leur patrie les énigmes du passé.

Moshé Dayan a prospecté le Sinaï et sondé les abords des murailles de la mosquée d'Abraham à Hébron.

Durant les mois d'hiver 1963 et 1964, une équipe internationale placée sous la direction de Yigal Yadin, de l'université hébraïque de Jérusalem, a tenté d'arracher aux ruines de Massada les ultimes secrets de la garnison sacrifiée.

Sans l'avouer, tous ces chercheurs poursuivent un but impossible : retrouver l'Arche d'Alliance !

L'Arche d'Alliance qui, jadis, permit à certains prophètes de communiquer avec une intelligence inconnue, et de manipuler des énergies d'une puis- sance insoupçonnée.

Dispersés, persécutés, assassinés, les juifs n'ont jamais douté de la divine protection qui veillait sur eux. Leur Dieu est un dieu vivant, qui ne s'est jamais nommé YHWH ou Jéhovah, mais El Elyon, c'est-à- dire le Dieu Très-Haut.

La Genèse (XV, 18) nous enseigne : « L'Éternel conclut une alliance avec Abram en

ces termes : A ta prospérité je donne ce pays, de la Rivière d'Égypte au Grand Fleuve. »

C'est sur cette portion de terre parfaitement déli- mitée, que se dressent les douze cités d'El Elyon, détentrices et gardiennes d'un mystère transcendan- tal, dont la Bible évoque sous des formes voilées et allégoriques la fantastique réalité.

Chapitre premier

QUAND SERA RETROUVÉE LA TROISIÈME SOURCE

DE JÉRUSALEM

Dans la vieille ville de Jérusalem, la basilique des Dames de Sion a été édifiée sur l'ancienne forteresse Antonia, la résidence de Ponce Pilate.

C'est là qu'eut lieu le jugement public du Christ devant le gouverneur de la Judée, sur un dallage que l'on appelait en grec lithostrotos.

A l'intérieur de la basilique, la chapelle de la Fla- gellation marque la seconde station du chemin de la Croix.

Cet établissement religieux est né d'un miracle. Le 20 janvier 1842, à Rome, dans l'église de Saint-

André-delle-Fratte, le regard de la Vierge transforma l'âme d'un juif alsacien nommé Alphonse de Ratis- bonne. L'enfant d'Israël devenu prêtre et religieux aida son frère aîné, l'abbé Théodore Ratisbonne, dans la fondation de l'œuvre de Notre-Dame-de- Sion ; une double famille religieuse était née : les prê- tres et les religieuses de Notre-Dame-de-Sion, dont le but premier était la conversion des juifs.

S'étant donné à l'Église, le père Marie-Alphonse se sentait pressé de se rendre à Jérusalem, persuadé que Dieu l'y appelait pour préparer les voies à l'œuvre de Sion.

Le 27 août 1855, il accompagnait dans un pèleri- nage en Terre sainte Mgr Level, supérieur de Saint- Louis-des-Français. Le patriarche latin, Mgr Val- perga, lui offrit dans sa demeure une généreuse hospitalité qui facilita la double fin que se proposait l'apôtre d'Israël : louer provisoirement une demeure où seraient appelées un petit nombre de religieuses ; puis, s'il était possible, acquérir pour s'y fixer quelqu'une des ruines sacrées qui évoquent un sou- venir de la Passion.

A Jérusalem, encore plus qu'ailleurs, la foi soulève des montagnes et accomplit des prodiges. Le destin mit sur la route du père Alphonse-Marie de Ratis- bonne Matthia Marroum, qui le guida sur les traces du grand arc de l'Ecce Homol...

L'arc de l' Ecce Homo est l'une des arches de la porte triomphale érigée sous Hadrien ; une autre se trouve dans l'église des Dames de Sion.

Les restes historiques du prétoire et du palais de Pilate émergeaient au milieu du chaos de décombres de toutes sortes qui longeaient la Voie douloureuse et que les siècles avaient accumulés dans un effrayant désordre.

Immédiatement, le père Marie sut que c'était là et non ailleurs que devait s'édifier le lieu saint dont il rêvait.

Matthia Marroum guida ses pas dans ce labyrinthe qui n'était qu'un amas informe de voûtes défoncées, de souterrains encombrés, de constructions mécon- naissables, d'antiques citernes pleines d'immondices,

u n pêle-mêle affreux couvert de toutes sortes d 'o rdures . Les chiens en avaient fait leur royaume !

Le 24 novembre 1857, les ruines du prétoire de Ponce Pilate étaient acquises à la congrégat ion de Not re -Dame-de -S ion .

Le 20 janv ie r 1858, à quat re heures du mat in , le père Ra t i sbonne disait sa messe devan t hui t reli- gieuses t remblan t de froid.

Qua t r e ans plus tard, le 20 janv ie r 1862, la prise de possess ion du nouveau couvent eut lieu. Le miracle de l 'Ecce Homo était accompli .

Dynamisé par la foi, le père Marie p rospec ta les ruines de son nouveau domaine , sur lequel p lana i t encore l 'ombre du Sauveur des hommes .

De 1857 à 1870, des fouilles bien organisées permi- rent de découvr i r deux vastes tunnels à moit ié rem-

plis de terre et d ' eau , une haute escarpe rocheuse que régular isa ient des assises ant iques, deux bases impor- tantes, don t l 'une encore en place pouva i t fourni r une indica t ion sûre, le dal lage enfin que les bâti- ments avaient que lque peu recouvert , et don t les détai ls se pe rda ien t dans le nivelage superficiel que les besoins du m o m e n t avaient fait pra t iquer .

Dès leur découver te , les tunnels avaient attiré l 'a t tent ion.

La première source

Dans un ouvrage devenu rare, le père Marie raconte lui-même comment, cherchant le rocher pour y établir les fondations du couvent, les ouvriers mirent au jour « un canal toujours plein d'eau de source pénétrant dans un vaste réservoir carré taillé

dans le roc ». Ce réservoir précédait l'entrée des tun- nels dont la porte était située dans la partie la plus élevée. On descendait de cette porte dans le tunnel par un escalier de pierre qui existe encore de nos jours.

Dans une lettre datée du 17 décembre 1868, le père Marie donne de nouveaux et importants détails sur cette œuvre d'art :

« L'immense et grandiose tunnel découvert il y a déjà plusieurs semaines et dont vous connaissez la description devait nous amener à une découverte encore plus extraordinaire :

« Vous savez qu'à une grande distance et à une grande hauteur les eaux étaient accumulées à l'extré- mité de cette voûte souterraine de manière à empê- cher d'en voir le fond. Un ingénieur anglais, M. War- ren, avait demandé et obtenu de nous l'autorisation d'établir une chaussée du côté droit, afin de parcou- rir à pied sec jusqu'à la dernière limite ce mystérieux passage.

« Dès lors, on constata que le tunnel se terminait par un rocher taillé à pic qui en fermait complète- ment l'ouverture, excepté cependant du côté droit, précisément où aboutissait la chaussée de notre ingé- nieur anglais. On crut quelque temps que cette ouverture n'était qu'une simple anfractuosité dans le rocher, et l'on n'y fit guère attention. Il y a peu de jours, nous eûmes la pensée de vérifier ce point et, armés de flambeaux, nous pénétrions dans cette ouverture dont la largeur permet à peine à une seule personne de passer de front. Quel ne fut pas notre étonnement, après avoir franchi une vingtaine de pas, de nous trouver tout à coup dans une galerie de deux mètres environ de large, taillée des deux côtés à

pic dans le rocher, et à une très grande hauteur ! Le plafond de cette galerie est formé de dalles énormes dont on ne voit que le dessous ; on suppose avec rai- son que le dessus de ces dalles est le pavé même de l'ancien Temple, aujourd'hui mosquée d'Omar.

« Ce défilé mystérieux se prolonge à une grande distance dans la direction du Temple, et encore n'avons-nous pas atteint l'extrémité, arrêtés que nous étions par de la terre et des pierres qui obstruent le passage. Nul doute que cette galerie secrète ne condui- sît de la tour Antonia au Temple.

« Cette découverte est énorme pour la science ; il en résulte aussi une nouvelle importance pour notre monastère de /Ecce Homo ; mais il faut agir avec une grande prudence "propter metum Judaeorum". »

En la circonstance, ce n'étaient point les juifs qui firent le plus de bruit, ils se contentèrent de venir par troupes avec leurs rabbins et leurs savants, nous disent les anciennes chroniques, demandant à visiter la source et à emporter de son eau. Et lorsqu'on leur eut demandé pourquoi ils manifestaient une pareille dévotion, l'un d'eux, docteur de la Loi, répondit :

« Il est écrit dans le Talmud : Il y a trois sources cachées à Jérusalem. Quand ces trois sources seront découvertes, le Messie viendra.

« Nous sommes ici pour constater la vérité tou- chant la découverte de la première source. »

Les enfants d'Israël se bornèrent à cette constata- tion.

Les musulmans allèrent plus loin : jaloux de possé- der ces immenses réservoirs dont ils n'avaient pas jusqu'alors soupçonné l'existence, ils perforèrent les belles voûtes appareillées et s'emparèrent des tun- nels, renversant les cloisons et les murs sur lesquels

s'appuyaient les nouvelles constructions. Les cawas du consul de France furent mobilisés pour sauvegar- der les intérêts des religieuses, et pendant un an les sœurs durent veiller jour et nuit pour prévenir un coup de force ou une intrusion des ouvriers, voire même des forçats que le pacha avait introduits dans les tunnels.

L'intervention du consul de France auprès de la sublime porte obtint une transaction : on séparerait par un mur la partie des tunnels qui se trouvait sous la protection des sœurs, et elles pourraient sans inquiétude y puiser une eau qui se raréfiait, il est vrai, du fait de leur division.

Comme on le constate, les travaux archéologiques souterrains déchaînent depuis longtemps déjà les passions religieuses en Terre sainte !

Les confidences du père Marie de Ratisbonne sont d'un intérêt certain, puisqu'elles nous affirment qu'un tunnel, maintenant en partie masqué, relie la basilique des Dames de Sion aux anciennes infra- structures du Temple, qui s'étendent sous la mosquée d'Omar !

La présence des savants et docteurs de la Loi, lors de la découverte de cette première source de Jérusa- lem, peut éclairer d'un jour nouveau les scènes de violence qui ont eu lieu au mois d'août 1981, non loin de l'ancien Temple.

Les orthodoxes religieux redoutaient très certaine- ment la découverte de la troisième source, celle-là même qui annoncerait la venue du Messie !

A l'instar des chrétiens les plus intégristes, les hasi- dim et juifs ultra-pieux attendent et redoutent l'arri- vée d'un Sauveur qui viendra les juger !

Les temps de la fin sont proches, car la seconde

source de la Ville sainte a été mise à jour en 1871. Son alimentation en eau est intimement liée au réseau hydrologique de l'Ecce Homo. En effet, l'his- torien Josèphe, dans La Guerre des Juifs (liv. XII, ch. XIX), nous parle des tunnels retrouvés par le père Marie, et nous permet de mieux comprendre l'espace souterrain de la vieille ville.

Josèphe écrit : « Aristobule, fils d'Hyrcan, logé dans la forteresse

qui fut depuis nommée l'Antonia, fut circonvenu par de méchants esprits qui voulaient mettre la division entre lui et son frère Antigone ; pour pourvoir à sa sûreté sans toutefois condamner son frère, il fit cacher ses gardes dans "un lieu ténébreux et souter- rain" afin de le surprendre s'il passait armé. Anti- gone, qui ne se doutait de rien et qui se confiait en l'affection du roi son frère, vint tout armé comme il était et lorsqu'il fut arrivé à la tour de Straton, dont le passage était obscur, les gardes du roi le tuèrent. »

La seconde source

Cette relation historique nous indique qu'au temps des rois asmonéens, le passage découvert en 1868 existait déjà ; la citadelle macchabéenne était alors campée sur le rocher qui domine le Temple et se trouvait limitée au nord par un fossé. Hérode, plus tard, agrandit considérablement et le Temple et la forteresse ; son premier soin fut de se procurer les pierres dont il avait besoin pour les monuments qu'il voulait édifier; l'ouverture mystérieuse servit à exploiter la carrière toute proche qu'entamait déjà le fossé primitif ; un vaste bassin fut creusé, ayant

15 mètres de largeur, plus de 50 mètres de longueur et, en suivant la pente du Bézétha, 18 mètres de pro- fondeur.

L'eau y affluait, glissant entre les couches pier- reuses comme elle le fait encore maintenant, même dans les années les plus sèches ; tout fut aménagé pour que les eaux de pluie fussent drainées dans la piscine désormais divisée en deux parties communi- quant au moyen d'arches basses. On lui donna le nom de strouthion.

La piscine n ''est qu'à quelques mètres de la porte Saint-Étienne, dans l'enceinte de la vieille ville. Au temps du Christ on pouvait la voir tout près du mur nord, à proximité de la porte des Brebis qui donnait accès au Temple. Les invalides se réunissaient près de la piscine dont les eaux avaient des propriétés curatives. C'est en ces lieux que Jésus guérit un infirme paralysé depuis trente ans.

Lors du siège de Jérusalem par Titus, la 5e légion ravagea le site de Bézétha, dit également Bethesda. La piscine qui avait disparu sous un amas de décom- bres a été récemment retrouvée par les Pères Blancs.

Elle se présentait autrefois comme un rectangle de 120 mètres de long sur 70 mètres de large et attei- gnait jusqu'à 8 mètres de profondeur. Elle était entourée de quatre portiques, mais un cinquième la partageait en son milieu, confirmant ainsi le récit de saint Jean qui nous parle d'une piscine à cinq porti- ques.

Non loin de là, on découvrit aussi les restes d'une très grande église, construite au Ve siècle par les Byzantins et détruite par les Perses en 614.

Sur les ruines de l'église byzantine les croisés construisirent une chapelle dont on peut voir encore,

au-dessus des restes de la piscine, la façade, l'abside et l'entrée principale.

C'est le seul endroit de la Ville sainte où l'on retrouve gravée dans la pierre la croix pattée des Templiers.

La troisième source

La mise à jour de la troisième source de Jérusalem correspondra à la venue du Messie. Il est curieux de constater que cette parousie est liée au signe de l'eau, c'est-à-dire du Verseau.

Ganymède, l'échanson des dieux, versera alors sur notre monde les eaux purificatrices de son urne céleste.

JÉRUSALEM AU TEMPS DU CHRIST 0

accomplir une prophétie du VIe siècle avant notre ère, celle d'Ézéchiel qui assurait (XI, 16, 20) :

« Ainsi parle le Seigneur Dieu : Oui, je les ai éloi- gnés parmi les nations et je les ai dispersés dans les pays et je leur ai été un sanctuaire quelque temps dans les pays où ils sont venus.

« C'est pourquoi tu diras : « Ainsi parle le Seigneur Dieu : Je vous rassemble-

rai d'entre les nations et je vous recueillerai des pays où vous avez été dispersés et je vous donnerai le pays d'Israël. Ils y viendront et enlèveront toutes les abo- minations et toutes les horreurs. Et je leur donnerai un seul cœur et je mettrai parmi vous un esprit nou- veau ; j'ôterai le cœur de pierre de leurs corps et je leur donnerai un cœur de chair, afin qu'ils suivent mes lois, qu'ils observent mes prescriptions et les accomplissent, et ils seront pour moi un peuple et je serai leur Dieu. »

Le plan d'El Elyon se réalisait. L'idée selon laquelle le peuple juif, peuple martyr

et glorieux à la fois, serait l'objet d'une manipulation réalisée par une intelligence transcendantale est pour certains bien réelle.

Demain ?

Les mystiques ont l'assurance que le règne de la justice précédera l'Apocalypse, c'est-à-dire la Grande Révélation. Si nous considérons les prophé- ties sur Israël, nous pouvons être assurés que des faits extraordinaires risquent de se dérouler très pro- chainement en Terre sainte.

Il serait présomptueux de vouloir envisager l'ave-

nir de la Palestine. Trop d'intérêts sont en jeu dans cette partie du monde où les passions s'attisent comme des braises sous le khamsin du printemps. Le futur est flou... N'oublions pas cependant qu'Israël est un lieu de miracles. Et puis, Ézéchiel qui paraît avoir prévu le problème des Arabes de Cisjordanie n'a-t-il pas écrit :

« Vous partagerez ce pays entre vous, les Tribus d'Israël. Vous le partagerez en héritage, pour vous et pour les étrangers qui séjournent au milieu de vous et qui ont engendré des enfants parmi vous. Car vous les traiterez comme l'habitant d'Israël. » (Ézéchiel, XLVII, 21-22.)

Cette courte citation annonce peut-être une large autonomie administrative pour les Arabes de Sama- rie et de Judée, ces « Fils d'Abraham », le père de tous les croyants. Souhaitons-le, car PAIX est un mot qui résonne tellement bien en arabe et en hébreu...