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n° 52 décembre 2010 le trait d’union périodique de la Clinique Générale-Beaulieu www.beaulieu.ch Dossier: la chirurgie plastique en plein essor Politique santé: Vaud entre en résistance Rencontre avec Sébastien Romand

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n°52 décembre 2010

le trait d’unionpériodique de la Clinique Générale-Beaulieu

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Dossier: la chirurgie plastique en plein essor � Politique santé:

Vaud entre en résistance � Rencontre avec Sébastien Romand

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2011, année de transition

Clinique privée fondée en 1899, la Clinique Générale-Beaulieu sera-t-elle en 2012 unétablissement répertorié ou un établissement conventionné? Derrière ces termes unpeu rébarbatifs, c’est un véritable changement de paradigme que la médecine libéra-le s’apprête à vivre en 2011, année de transition s’il en est.Car, par la volonté des Chambres fédérales, deux réformes majeures entreront enapplication dans deux ans. L’introduction des DRG et de la nouvelle planificationhospitalière, dont les conséquences nous sont rappelées dans ce numéro par LucSchenker. La nouvelle planification hospitalière implique des choix et des négocia-tions. Avec les autorités du canton si l’on accepte de devenir un établissement réper-torié. Avec les assureurs si l’on adopte la forme de l’établissement conventionné.L’une ou l’autre formule comporte des avantages et des désavantages. Mais, quelleque soit la solution retenue, il est une évidence que nos collègues et amis vaudoisont déjà pu mesurer: les exigences de l’Etat risquent d’être disproportionnées pourfigurer sur la liste des établissements répertoriés. Ou, dans l’autre cas de figure, cesont les assureurs qui tiendront alors le couteau par le manche pour négocier, si cen’est pas exiger, des baisses significatives de tarif.Comme le souligne la prise de position des cliniques privées vaudoises, sous laplume de Jean-Marc Bovy, secrétaire général de Vaud-Cliniques, la réforme de laLAMal est beaucoup sujette à interprétation par les cantons. Alors que le législateurfédéral visait à rendre tous les établissements hospitaliers compétitifs avec des pres-tations de qualité, le chef de la santé du canton de Vaud cherche à protéger leshôpitaux publics de la concurrence. Cette volonté de contrôle étatique n’est passeulement l’expression d’une personnalité marquée par son combat pour la caisseunique, elle reflète aussi une tendance lourde que nous ne cessons de dénoncer:le recul lent mais constant de la médecine libérale en Suisse.Les Genevois n’échapperont pas à ce débat lourd de sens pour la qualité des soinsqu’ils sont en droit d’attendre, tant du secteur public que du secteur privé. Les pres-sions qui s’exerceront inévitablement sur les cliniques privées, qu’il s’agisse de l’Etatou des assureurs, pourraient avoir des conséquences graves. En restreignant laconcurrence et en établissant des contrôles tous azimuts, les conditions d’exercicedes cliniques privées pourraient être remises en question. Nous nous battrons, enétroite collaboration avec les membres des deux associations, vaudoise et genevoise,pour éviter ce qui s’apparente à un acharnement.Des réflexions constructives seront formulées au cours des prochains mois en vuede rendre l’un ou l’autre choix acceptable. Si les cliniques privées veulent existerdans un environnement législatif, politique et économique de plus en plus contrai-gnant, elles devront certainement faire preuve d’esprit de solidarité et d’unité.Le nombre de lits n’est certes pas l’unité de mesure la plus importante face au poidsdu secteur public. En revanche, l’attachement de la population à des soins de quali-té de haut niveau constitue sans nul doute un argument qui ne peut être balayéd’un revers de la main, fut-elle de gauche. Car la constance en matière de qualitéqui nous caractérise incite aussi à l’excellence. En cela, le combat pour le maintiende cliniques privées fortes et viables est l’affaire de tous.

PHILIPPE CASSEGRAIN

le mot du directeur

sommaire

2 le mot du directeur

3 dossierchirurgie plastique

8 politique de la santéinterview de Luc Schenker etpoint de vue de Jean-Marc Bovy

10 rencontreSébastien Romand, chef TRM

12 22e Entretiens de Beaulieu

15 unité de soins

16 actualités RH

17 en bref

impressumLigne éditoriale:Philippe CassegrainNicolas Brunschwig

Rédacteur responsable:Philippe Amez-Droz

Ont également collaboréà ce numéro:Dresse Marie-Thérèse Forcada, Dr AlexandreCheretakis, Dr Raphaël Gumener,Dr Pierre Quinodoz.

Mmes Nathalie Blanc, Françoise Dimier,Annie Grange, Evelyne Pièce, BrigitteRobbe.MM. Denis Branche, Jean-Marc Bovy,Philippe Cassegrain, Laurent Mauler,Sébastien Romand, Luc Schenker.

Crédits photos:Thierrypier Graindorge, Thierry Védrenne,Didier Casagrande.

Graphisme & production:Agence PM

Tirage: 1’200 exemplairesContact: [email protected]: www.beaulieu.ch

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LA CHIRURGIE PLASTIQUEEN PLEIN ESSOR

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A la Clinique Générale-Beaulieu, tous les spécialistes en chi-rurgie plastique, reconstructive et esthétique, ont le niveaude chef de clinique dans des centres hospitalo-universitaires et le titre de spécialiste reconnu (FMH). Cettespécialité connaît de multiples évolutions, notamment enmatière d’interventions non invasives.Quatre chirurgiens, parmi les 14médecins agréés auprès dela clinique et spécialistes en chirurgie plastique, évoquentl’essor d’une discipline aux contours parfois mal cernés.

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Dr Raphaël Gumener

Privat Docent de la Faculté de médecine de Genève en1993, le Dr Raphaël Gumener bénéficie d’une longueexpérience de praticien non seulement de la chirurgieplastique, reconstructive et esthétique, mais aussi demédecin consultant auprès de l’Unité de chirurgie plas-tique des HUG, à travers des enseignements ou des col-loques.Ancien Président de la Société suisse de Chirurgie plas-tique reconstructive et esthétique, il connaît bien l’évolu-tion de la discipline au cours de ces dernières années:«Pour compléter mon expertise chirurgicale, je me suiségalement impliqué dans le domaine de la médecineesthétique non invasive. Je suis ainsi à même de proposerà mes patients le traitement chirurgical ou cosmétique leplus approprié à leur besoin.»Médecin agréé auprès des principales cliniques privéesde Genève, le Dr Gumener exerce aussi la fonction deChief Medical Officer du Groupe L-Raphaël, spécialisédans les traitements cosmétiques anti-âge.«Le nombre de chirurgiens plasticiens a beaucoup aug-menté au cours de ces dernières années car la demandeest forte et le marché porteur» observe le Dr Gumener, quireste prudent quant aux attentes de la patientèle:«Il est important de distinguer les attentes des réelsbesoins et dire ce qui peut être fait ou ce qui doit être refu-sé. La fonction de conseil et d’orientation a également for-tement progressé. Il s’agit d’avoir une vision globale.»Les traitements peuvent être chirurgicaux (comme le lif-ting ou/et blépharoplastie (opération des paupières), lenez, la chirurgie des seins ou de la silhouette), ou noninvasifs, visant essentiellement à améliorer la texture dela peau et en retarder le vieillissement.Parmi les traitements non invasifs les plus utilisés, on peutciter la photoréjuvénation, le laser, les peelings, les injec-

tions de comblement (acide hyaluronique ou Botox pourréduire l’activité musculaire, particulièrement au front etla racine du nez). La liposculpture, le rajeunissement desmains, la liposuccion au laser ou par radiofréquence sonten constante évolution ces dernières années. �

Quatre médecins témoins del’évolution de leur spécialité

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Portrait-expressNé en 1948, diplôméde médecine à l’Uni-versité de Genève en1976, le Dr Gumenerpoursuit sa formationen chirurgie plastiquereconstructive et es-thétique à Genève,Paris et Bordeaux,ponctuellement auxEtats-Unis et au Brésil.Il obtient son titreFMH en Chirurgie

plastique reconstructive et esthétique en 1983. Samise au point des techniques de reconstruction desmembres inférieurs lui vaut le titre de Privat Docentde l’Université de Genève en 1993. Il a effectué desmissions humanitaires notamment au Bénin (chi-rurgie de la lèpre: Raoul Follereau) et au Vietnam(séquelles de brûlures: Children Action). Il a présidéla Société suisse de Chirurgie plastique reconstruc-tive et esthétique et est actuellement président duConseil médical de la Clinique Générale-Beaulieu.

Site internet: www.gumener.com

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Dresse Marie-Thérèse Forcada

Spécialiste FMH en chirurgie plastique et reconstructive,la doctoresse Marie-Thérèse Forcada a été égalementchargée d’enseignement à la Faculté de médecine deGenève. Installée en cabinet privé depuis 1994 et méde-cin agréée auprès des principales cliniques privées gene-voises, la doctoresse Forcada se fixe un objectif clair enmatière de chirurgie esthétique: «Je considère que l’actechirurgical esthétique doit être justifié par un aspect quin’est pas agréable (qui s’écarte de la norme) et donc qu’ilexiste une indication opératoire. Je ne sépare pas les deuxchirurgies, reconstructive et esthétique. J’observe qu’il ya dans ce dernier cas une forme de souffrance qui relèvede la pression sociale, de l’image, du “jeunisme“. La chi-rurgie esthétique c’est de la chirurgie réparatrice aussi, etvice versa. Il y a d’ailleurs également des attentes trèsimportantes en chirurgie réparatrice et là aussi il fautsavoir expliquer les limites des techniques.»Grâce au dialogue qui précède le diagnostic, la nature exac-te de la demande (esthétique) est généralement aisée. «Lesdemandes sont d’ailleurs assez raisonnables» observe laDresse Forcada qui note que, de tout temps, l’aspect esthé-tique ainsi que l’habillement et la parure ont été très impor-tants. «Actuellement nous avons juste des moyens plusradicaux pour les modifier, et il y a plus de liberté pour enparler. Et cela concerne autant les femmes que les hommes.Mais il faut beaucoup parler avant d’opérer, le corps nedevant pas être considéré comme un bien de consomma-tion interchangeable.» La chirurgie plastique intervient àtous les niveaux du corps, des pieds à la tête, mais la Dresse

Forcada souligne que «les gestes chirurgicaux sont de plusen plus respectueux de l’anatomie et de la fonction. Oncherche à avoir de bons résultats en étant moins agressifs.»La Dresse Forcada revendique aussi ses choix: «Je n’utilisepas de laser et je ne pratique pas la médecine esthétique,mon attirance, outre la chirurgie reconstructive, allant sur-tout vers la correction chirurgicale de défauts spécifiquesplutôt que du vieillissement, car même s’il y a des gesteschirurgicaux spécifiques pour améliorer certains de sesméfaits, on ne sait pas l’arrêter et je ne trouve pas quevieillir soit laid. Si on n’accepte pas les changements dus àla vie on risque de devenir très malheureux! Mais ce quiprime à mes yeux, c’est de garder de la rigueur et de ladéontologie; toutes les demandes ne doivent pas faire l’ob-jet d’une intervention car il est possible que nous n’ayonspas la bonne technique pour répondre à la demande, ouqu’il y ait une implication psychologique sous-jacente quiaboutira à l’échec de l’intervention.» �

Portrait-expressNée en 1956, diplô-mée de la Faculté demédecine de l’Uni-versité de Genèveen 1985, la docto-resse Marie-ThérèseForcada obtient sonFMH en Chirurgieplastique et recons-tructive en 1992.Elle effectue plu-sieurs stages, principalement à Paris, axés sur lachirurgie des malformations du membre supérieur,les lambeaux et la microchirurgie, et travaille par lasuite à l’Hôpital cantonal de Bâle. Elle ouvre soncabinet privé à Genève en 1994 et a exercé commemédecin consultant à l’Hôpital de Loëx et aux HUG.En 1995, elle est diplômée de European Board ofPlastic, Reconstructive and Aesthetic Surgery puis,de 1998 à 2001, chargée d’enseignement à laFaculté de médecine de Genève. Elle est égalementmembre de l’IPRAS (International Plastic andReconstructive Aesthetic Surgery).

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Portrait-expressNé en 1962, diplômé de laFaculté de médecine deGenève en 1990, le Dr

Pierre Quinodoz obtientsont titre FMH en chirurgieplastique reconstructive etesthétique en 2000. Ancienchef de clinique en chirur-gie plastique aux HUG, il a

obtenu le prix de la Société suisse de Chirurgie plas-tique, reconstructive et esthétique en 1999. Il esttitulaire de l’European Board of Plastic andReconstructive Sugery. Membre de nombreusessociétés, dont l’IPRAS (International Plastic andReconstructive Aesthetic Surgery), le Dr Quinodozest membre depuis 2009 du comité de la Sociétésuisse de Chirurgie plastique, reconstructive etesthétique. Il représente également la Suisse depuis2009 auprès du Comité du CEN (EuropeanStandards for Aesthetic Surgery Services), comitéchargé d’établir des standards de qualité dans ledomaine de la chirurgie esthétique. Il collaboredepuis onze ans avec le gouvernement suisse (DDC,aide humanitaire suisse), en tant que responsabledu programme de chirurgie plastique et reconstruc-tive de la région des Grands Lacs Africains. Il formedes chirurgiens locaux, notamment au Rwanda, enTanzanie et en République Démocratique du Congo.

Dr Pierre Quinodoz

Membre du comité de la Société suisse de Chirurgie plas-tique, spécialiste FMH en chirurgie plastique reconstruc-tive et esthétique, le Dr Pierre Quinodoz est médecinagréé auprès des principales cliniques privées deGenève. Ancien chef de clinique de chirurgie plastique àGenève, il collabore avec les HUG en matière derecherches sur la peau et sur le vieillissement. Il a tissé unréseau international de médecins chirurgiens plasticiensspécialisés en esthétique qui s’efforcent d’en améliorer lapratique.«Les Egyptiens de l’Antiquité étaient déjà talentueux enmatière de chirurgie de l’enveloppe, comme les becs delièvre ou certaines difformités. Aujourd’hui, explique leDr Quinodoz, on essaye d’aller vers une chirurgie plussimple, voire vers la «non chirurgie.» Il existe en effet deplus en plus de traitements non chirurgicaux: par injec-tions, comme évoqué plus haut, mais aussi biologiques,et médicamenteux. «De nombreux critères interviennentavant tout acte chirurgical. Il faut prendre en considéra-tion l’âge du patient mais aussi son mode de vie, sonbien-être actuel, etc. Dans la mesure du possible, il fau-drait pouvoir intervenir sans acte chirurgical et si celui-ciest nécessaire, le rendre le moins invasif possible.»Il arrive fréquemment que le Dr Quinodoz propose à unepatiente consultant en vue d’une chirurgie de trouverune meilleure solution à son problème par un traitementnon-chirurgical. La réciproque est également vraie: par-fois, dans certains cas une intervention chirurgicale seramieux adaptée qu’un traitement non-chirurgical cosmé-tique. Le Dr Quinodoz estime qu’il ne faut pas aller contrele progrès: «La toxine botulinique et les peelings sont trèsbien» (le Botox est une marque déposée, le principe actifest la toxine botulinique). «Les résultats sont enthousias-mants. Mais il faut pouvoir dire à la patiente que l’on nepeut aller contre le vieillissement, on ne fait que le retar-der et l’accompagner.»Les modes d’intervention sont en fonction non seulementde l’âge et de l’indication mais aussi du profil psycholo-gique car il existe parfois un «mal être interne» qu’ils’agit de ne pas sous-estimer. «Je préfère renoncer à opé-rer un patient plutôt que de cautionner son problèmepsychologique. En effet, certaines personnes n’ont pasconscience de leur souffrance psychologique: elles ladéplacent en se plaignant d’une disgrâce corporelle sansfondement.»«A vingt ans, on peut intervenir pour des réductions ouaugmentations mammaires ou des rhinoplasties parexemple. Je souligne que la chirurgie, à 20 ans, est certai-

nement la plus délicate car elle transforme souvent, cequi nécessite un accompagnement psychologique. Al’âge moyen, les traitements concernent le relâchement etla perte d’élasticité de la peau (peeling, mini-lifting, lif-ting) ainsi que la chirurgie de la silhouette: poitrine tom-bante, abdomen distendu après des grossesses, les rides,mais aussi les paupières, etc. Pour les personnes plusâgées, il s’agit généralement d’interventions antivieillis-sement.»Selon le Dr Quinodoz, le chirurgien plasticien doit veillerà respecter le naturel. «Le plus beau compliment estlorsque la patientèle vous dit: c’est réussi, cela ne se voitpas. L’effet «bonne mine» explique ma devise qui est«Better safe than sorry!». La chirurgie reconstructive faitpartie des centres d’intérêt et d’activité du Dr Quinodozqui, en collaboration avec le gouvernement suisse (DDC,Direction du développement et de la coopération, àBerne), intervient plusieurs fois par année, comme for-mateur, dans des pays africains victimes de conflits.» �

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Dr Alexandre Cheretakis

Docteur en médecine en 1998 et FMH en chirurgie plas-tique et reconstructive en 2000, le Dr AlexandreCheretakis avait hésité dans sa jeunesse entre l’architec-ture, qui le passionne, et la médecine. «Il est vrai que lachirurgie plastique présente des similitudes quand l’onpense à ce qu’elle projette comme attentes entre l’imageet le réel, l’être et le paraître, le corps et l’esprit.»Double national suisse et grec, le Dr Cheretakis accordebeaucoup d’importance au relationnel avant toute inter-vention: «Qu’il s’agisse de médecine reconstructive ouesthétique, cette dimension relationnelle est cruciale carelle seule permet de déterminer les attentes, les projec-tions et le lien entre désir et image qui sont caractéris-tiques de notre société. Il faut aussi tenir compte de trau-matismes individuels, comme c’est le cas avec la recons-truction mammaire qui survient après une amputationliée à un cancer du sein.»Avec beaucoup de tact et de sensibilité, le chirurgienplasticien devra écouter et dialoguer avec sa patientepour évoquer un point crucial : la reconstruction immé-diate ou différée. «Ce point est important car il faut rap-peler qu’une amputation d’un organe nécessite un deuil.On ne remplace pas un organe vivant. Ce type de situa-tion illustre aussi l’importance de la relation triangulairegynécologue-patiente-chirurgien plasticien. Il existe descas de figure où la reconstruction immédiate a lieu car lesdeux médecins sont présents au bloc opératoire. Je suisfavorable à ce que la patiente puisse participer à uneconsultation commune, avec le binôme gynécologue-chi-rurgien plasticien, avant l’intervention. Des chirurgiensréputés plaident pour que le praticien qui enlève unetumeur ne soit pas celui qui répare ou reconstruit.»A Genève, cette concertation nourrit les réflexions d’ungroupe de travail. Ce groupe de sénologues et onco-logues genevois dénommé «Songe» réunit les disciplinesmédicales liées aux traitements des cancers mais faitaussi appel à d’autres acteurs des soins, comme les radio-logues, les radiothérapeuthes et les pathologues.Le Dr Cheretakis intervient sur tout le corps, à l’exceptionde la face, et observe une évolution croissante du nombred’hommes faisant appel à la chirurgie esthétique. «Il estintéressant de relever que, depuis une dizaine d’années,on observe que des hommes recourent aussi à la chirur-gie esthétique ou cosmétique pour se sentir plus à l’aisedans leur environnement professionnel. On ne vit certespas en Californie, mais le cosmopolitisme lié à la tailledes villes, le rôle des médias, tout comme les imagesvéhiculées par les séries, le cinéma, etc., autant de fac-

Portrait-expressNé en 1963, diplôméde médecine del’Université deGenève en 1990,le Dr Cheretakisobtient son doctoratde médecine en 198et son titre FMH enchirurgie plastiqueet reconstructive en2000. En 2002, ilouvre son cabinet médical privé. En 2003, il estnommé chargé d’enseignement et médecin associéà la Faculté de médecine de Genève. Il est membredu groupe suisse Ethicon Plastic Panel for bodycontouring surgery. Auteurs de publications et pré-sentations multiples, le Dr Alexandre Cheretakis aaussi été sollicité comme expert dans des actionshumanitaires à l’échelon international.

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teurs qui influencent de plus en plus les hommes mêmesi la majorité des demandes proviennent toujours defemmes.»Les demandes de jeunes adolescentes doivent faire l’ob-jet d’une attention toute particulière. Même si il existedes évidences liées à des circonstances telles que desmaladies, des accidents, certaines demandes d’interven-tion peuvent survenir lors d’une période de crise, celle del’adolescence. Il faut donc, souligne le Dr Cheretakis, fairepreuve de beaucoup d’attention, d’écoute et, si nécessai-re, refuser une intervention, mais sans oublier l’existence,bien réelle, d’une souffrance psychologique.«Je suis très attentif à ce que les entretiens aient lieu avantet après toute intervention. La présence d’une cicatrice,par exemple, peut provoquer un questionnement et il estnécessaire que ce soit le chirurgien praticien qui réponde.J’ai été l’élève du Prof. D. Montandon aux HUG, commeinterniste, et je me rappelle de son exigence, en toutes cir-constances: Sois inquiet et attentif que tu effectues unelongue reconstruction ou que tu enlèves un simple grainde beauté! Cette implication de tous les instants, pouréviter la banalisation, est indispensable. Un acte chirurgi-cal n’est jamais anodin.» �

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Vaud entre en résistance

politique de la santé

L’introduction du nouveau financement des établissements hospi-taliers en Suisse en 2012 suscite encore bien des interrogationsquant à l’avenir de la médecine libérale. La prise de position deVaud-Cliniques, sous la plume de son sécrétaire général, M. Jean-Marc Bovy, ainsi que les réflexions de Luc Schenker, expert recon-nu du système DRG, en témoignent.

M. Schenker, (Cf. interview dans le Trait d'Union n° 38de juin 2007), comment percevez-vous l'application,dans les cantons, de la nouvelle Loi fédérale sur lefinancement des établissements hospitaliers?Y aurait-il une «exception lémanique»?LUC SCHENKER: «Ce nouveau financement 2012 va pro-gressivement changer fortement le paysage hospitaliersuisse pour trois raisons:• La base de financement n’est plus l’hôpital mais les

prestations qu’il fournit facturées forfaitairement selonun système unique qui permet le benchmarking.

• Les barrières cantonales tombent, ce qui implique queles cantons ne peuvent plus se permettre de gérer lesystème avec des files d’attente trop longue.

• Tous les hôpitaux peuvent figurer sur la liste LAMal etrecevoir le financement cantonal s’ils répondent auxbesoins de la population et respectent les dispositionsLAMal.

Pour Genève et Vaud, ce pourrait être une véritable révo-lution car les cliniques privées sont absolument néces-saires à la couverture des besoins. Pour les cliniques, laquestion de demander ou non de figurer sur la listeLAMal est un vrai dilemme: appliquer les dispositionsLAMal et cantonales implique de profonds changementsorganisationnels et des investissements non-négli-geables. Ne pas figurer sur la liste, même en cas deconventionnement avec les assureurs, c’est risquer unechute brutale du chiffre d’affaires et donc mettre en dan-ger la survie économique de la clinique. Cela d’autantplus que les grands assureurs ont déclaré que les assu-rances complémentaires ne sont pas là pour se substituerau financement des cantons, mais pour assurer des pres-

tations supplémentaires. Les cliniques qui ne figurerontpas sur la liste LAMal, conventionnées ou non, devrontcompter sur une nouvelle forme d’assurances privéesbeaucoup plus coûteuses qu’aujourd’hui, impliquantdonc une clientèle plus restreinte.»Facturation de forfaits par cas liés au diagnostic (sys-tème DRG en application de la LAMal pour l'assuran-ce obligatoire) ou facturation à l'acte (pour les casrelevant de l'assurance complémentaire), vous décla-riez en 2007 «la question des factures médicales dansles cliniques privées demeure». Peut-on encore parlerde liberté de choix en 2011?LUC SCHENKER: «Le mode de facturation à adopter pourl’hospitalisation privée est l’une des grandes questionsde la réforme 2012 qui curieusement n’a pas encore faitl’objet de discussions approfondies entre partenaires. Endeux mots:• Les assureurs estiment qu’un patient privé induit deux

factures (émises uniquement par l’hôpital et non pluspar le médecin): l’une pour les prestations de base enDRG (financées à 100% par l’assurance de base et lecanton), l’autre pour les prestations non couvertes parl’assurance de base (le supplément de confort hôtelier,par exemple) facturées à l’acte ou au forfait; c’est cesystème qui est en vigueur au CHUV depuis 2002.

• Les cliniques souhaiteraient continuer à facturer enprivé toutes les prestations à l’acte, la part “assurancede base“ en DRG étant déduite de la facture à l’acte.

Pour tous les hôpitaux figurant sur la liste LAMal, c’est lapremière solution qui devrait s’imposer. Pour les autres,la question reste ouverte, mais les assureurs ne conven-

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Prise de position de Vaud-Cliniques

«Le canton de Vaud se met dans une situation absur-de. Il a besoin de nouveaux lits hospitaliers pour faireface à un fort accroissement de sa population. Plutôtque de permettre aux cliniques privées d’offrir leurscapacités existantes pour satisfaire ces besoins crois-sants, il envisage d’investir lourdement pour construi-re de nouveaux lits à plus d’un million l’unité.

C’est le résultat de la politique de son chef de la santé,M. P.-Y. Maillard, qui fidèle à son idéologie, pose pourpréalable à l’admission des cliniques d’accepter unmodede gestion quasi publique. Là où la LAMal visait à renfor-cer l’autonomie entrepreneuriale des hôpitaux et àencourager une plus grande efficience, par la mise enconcurrence de tous les établissements quelle que soitleur nature juridique, le projet de loi vaudoise va dans unsens contraire. Il aggrave encore la tutelle étatique sur leshôpitaux en multipliant les conditions de «reconnaissan-ce d’intérêt public», alors que la LAMal n’impose auxhôpitaux aucun autre préalable que d’être compétitif etde qualité. Il protège ainsi le secteur public et parapubliccontre le vent de la concurrence, que le législateur avoulu faire souffler sur le monde hospitalier.Les cliniques vaudoises vont tout faire pour que soit res-pecté l’esprit de la LAMal. Elles lutteront par tous lesmoyens contre ce qui serait un détournement du sensdonné à l’une des réformes les plus prometteuses quiaient été apportées à notre système de santé.»

JEAN-MARC BOVY, secrétaire général

tionneront probablement pas les cliniques qui n’entrentpas dans leur vue.S’agissant des médecins indépendants, la question estdéfinitivement réglée dans le cas de la couverture parl’assurance de base: seul l’hôpital émet une facture etrémunère le médecin. La répartition du revenu procurépar le DRG entre hôpital et médecins est là également unproblème difficile à résoudre qui n’a jusqu’à aujourd’huipas encore fait l’objet de solutions unanimement accep-tées. La liberté de choix est un tout autre enjeu:• Si un nombre significatif de cliniques figurent sur la

liste LAMal, la liberté de choix augmentera pour toutela population et avec elle la qualité des soins.

• Si les cliniques ne figurent pas sur la liste LAMal, unepartie de la population verra sa liberté de choix sensi-blement restreinte et la qualité des soins diminuerapour la population qui n’aura pas les moyens de sepayer des super assurances privées.»

La polémique ouverte dans le canton de Vaud (Cf. LeTemps du 6 octobre et 24-Heures du 15 novembre)laisse percevoir une vive inquiétude des cliniques pri-vées quant à l'interventionnisme de l'Etat dans leursaffaires. Cette crainte est-elle justifiée selon vous ouse dissipera-t-elle avec le temps?LUC SCHENKER: «Cette crainte est parfaitement justifiée.Le Conseil d’Etat vaudois ne veut ouvrir la liste LAMalqu’aux cliniques qui demandent «leur reconnaissanced’intérêt public» et se soumettent à la lourde régulationadministrative de l’Etat. L’objectif de Pierre-YvesMaillard est de sortir les cliniques de la liste LAMal pourne pas avoir à payer la part cantonale et augmenter leslits du secteur public. Son but est d’éviter de soumettre lesecteur public et parapublic à la concurrence du privé,qui pourrait remettre en cause la gouvernance par l’Etatdu secteur hospitalier. Si le canton de Genève a l’intelli-gence d’avoir une planification ouverte sur les cliniques,on pourrait progressivement observer un afflux depatients vaudois venant se faire hospitaliser à Genève encliniques et donc un fort développement du secteur santéau détriment de Lausanne. Le canton de Vaud devraitalors payer, sans discuter et sans contrôle sa part aux cli-niques genevoises, ce qu’il refuserait aux cliniques vau-doises.»La nouvelle loi de financement des établissementshospitaliers suisses porte-t-elle atteinte à la libreconcurrence avec le risque d'un repli des établisse-ments privés sur les prestations par cas strictement

couvertes par les assurances complémentaires ouautofinancées par de riches patients? Est-ce que cetterévision ne va pas aboutir à accentuer une médecineà deux vitesses?LUC SCHENKER: «Il y aura toujours une médecine à plu-sieurs vitesses, ce qui importe c’est une bonne premièrevitesse en termes qualité/coût, c'est-à-dire de bonne qua-lité à un coût supportable pour les assurés et la collecti-vité. La révision LAMal est une chance formidable defaire jouer la concurrence afin d’améliorer la performan-ce économique et la qualité du système hospitalier suisseà condition que les cantons n’étouffent pas les hôpitauxsous les règlements et permettent aux cliniques de parti-ciper au système. Dans le cas contraire, on verra unediminution progressive de la clientèle des cliniques etseule une toute petite partie de la population aura uneliberté de choix.» �

politique de la santé

Dr Willy Oggier: précisions(PAD) - De malencontreuses erreurs sont survenues dans la restranscription de l’interview du Dr Willy Oggier, consacrée à la révisionde la LAMal, parue dans le précédent numéro de Trait d’Union (octobre 2010). Nous présentons nos excuses à l’intéressé et précisonsque seule la version dûment corrigée et disponible sur le site de la clinique, fait foi: www.beaulieu.ch, rubrique Actualités.

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Sébastien Romand,nouveau cadre TRM

rencontre

«Avec mon adjoint, Yannick Clessienne, et en accord avecles médecins radiologues ainsi qu’avec la direction de laclinique, M. Philippe Cassegrain, Mme Annie Grange etM. Laurent Mauler, nous avons tout naturellement reprisune partie des responsabilités de Chantal Debaud, quiétaient multiples. Je consacre une journée par semaine auscanner et Yannick deux jours par semaine à l’IRM. C’estune manière de rester au contact des aspects techniqueset de partager le travail de l’équipe composée de douzetechniciens, d’une aide TRM, d’une dizaine de secrétaireset de deux coursiers, auxquels s’ajoutent bien entendu lessix médecins radiologues de l’Institut de radiologie» sou-ligne Sébastien Romand.

Le cahier des charges va de la mise en place du service,avec notamment la gestion du planning, de l’occupation

Chef TRM de l’Institut de radio-logie de la Clinique Générale-Beaulieu depuis mai 2010,Sébastien Romand est égale-ment responsable administratifet technique. Cette redéfinitionde la fonction s’explique par ledépart, à la fin 2010, de ChantalDebaud, véritable «figure» del’institut avec 39 années pas-sées à la clinique.

De gauche à droite: Sébastien Romand, Chantal Debaud etYannick Clessienne.

des appareils, des RH à l’interne de l’institut, en passantpar la gestion des stocks de matériel et des commandes.«J’ai bénéficié, lors de mon passage chez General Electric,d’une petite formation en management ce qui se révèleprécieux aujourd’hui. J’ai exercé le poste de référent cequi m’aide aussi, ainsi que le fait d’avoir côtoyé l’équipede l’institut depuis 2002. Nous avons pu procéder à desengagements récemment, ce qui a consolidé le service.»

Un Institut bien équipéSébastien Romand se dit satisfait du plateau techniqueactuel de l’Institut de radiologie. Celui-ci comprend aurez-de-chaussée deux salles d’échographie, bien équipéesavec des appareils Philips récents, ainsi qu’une troisièmesalle d’échographie consacrée à la mammographie. Lasalle dite «bleue» est digitalisée et dédiée à l’interven-

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Portrait-express

Diplômé en 2003 de l’Ecole TRM de Genève commeTechnicien en Radiologie Médicale, SébastienRomand a travaillé pendant quatre ans dans uncentre de diagnostic radiologique où il a acquis lestechniques les plus avancées de l’imagerie parscanner. Il a par la suite travaillé durant six mois àla Clinique Générale-Beaulieu comme TRM, princi-palement pour le scanner.

En 2008, il rejoint l’entreprise General Electric, undes premiers constructeurs mondiaux de scanners.Sa mission consistait à visiter les différents sites dugroupe qui venaient d’acquérir un scanner et à for-mer et gérer le personnel. Il formait aussi bien lesTRM que les médecins radiologues utilisant de nou-velles consoles de reconstructions et de nouvellestechniques d’imagerie.

Sébastien Romand retourne à la Clinique Générale-Beaulieu début 2009 comme TRM référent scanner.Il accède au poste de chef TRM en mai 2010.Il donne également des cours à l’Ecole de TRM deGenève ainsi que des formations post-graduées àl’extérieur.

tionnel. La salle dite «rouge» est consacrée aux examensdigestifs, urologiques et gynécologiques alors que la salledite «jaune» est réservée aux examens du thorax et desextrémités. La salle dite «verte» est semi-digitalisée etdédiée aux examens du rachis et des membres. Elle a étéréaménagée en septembre 2010. «Nous disposons au rez-de-chaussée d’un appareil totalement dédié aux ponc-tions mammaires (biopsies), le mammotome, qui permetde repérer avec efficacité d’éventuelles lésions pouvantêtre communiquées au chirurgien alors même qu’il vaprocéder à une intervention. C’est extrêmement sécuri-sant pour la patiente.»

Progrès techniques à venirAu sous-sol, l’Institut de radiologie comprend deuxsalles équipées des IRM Philips 3T et 1T ouverte, avec unposte de commande commun, ainsi que d’une salle dotéed’un scanner General Electric installé en 2008 et «upgra-dé» en juin dernier. Il est doté d’une toute nouvelleconsole qui permet de diminuer sensiblement les dosesde radiations délivrées au patient avec la même qualitéd’imagerie.

Quelles seront les prochaines étapes de l’évolution tech-nologique de l’Institut de radiologie? Sébastien Romand:«Nous sommes déjà à la pointe du progrès en matièred’imagerie tomographique et fonctionnelle au moyen duscanner, l’imagerie physiologique relevant plutôt del’IRM. Nous offrons d’ores et déjà la complémentarité desdeux techniques. L’évolution technologique de ces der-nières années a été spectaculaire en radiologie. Nousdevrions donc connaître plutôt des perfectionnementsdes techniques existantes et des améliorations en matièrede temps nécessaire pour l’acquisition des séquences,ceci afin d’améliorer le confort du patient tout en préser-vant la même qualité d’imagerie. Le mammotome est

déjà une imagerie guidée. Une prochaine étape pourraitêtre une intervention guidée par IRM, ce qui est déjà fai-sable aujourd’hui au moyen du scanner. La mammogra-phie tridimensionnelle devrait aussi se répandre ces pro-chaines années.» �

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Introduite par le Dr Christian de Pree, la problématiquedu dépistage recoupe de multiples aspects. Du dépistagedes cancers, notamment ceux du côlon, du sein et de laprostate - trois cancers évoqués lors ces 22e Entretiens deBeaulieu -, en passant par celui du mélanome, qui faitl’objet d’une journée annuelle de prévention très fré-quentée à la Clinique Générale-Beaulieu, la question dudépistage fut aussi abordée sous un angle inattendu maistrès intéressant, celui de la démence.

«Trouver tôt pour intervenir tôt»Premier intervenant, le professeur Thomas Perneger,médecin-chef au Service d’épidémiologie clinique desHUG, a d’emblée relevé que le dépistage idéal serait de«trouver tôt pour intervenir tôt», ce qui constituerait laforme la plus naturelle mais hélas pas toujours possible.Ses réflexions portèrent sur «les principes, limites etaspects éthiques» du dépistage.

La question des tests de dépistage fut abordée en raisondes effets secondaires et aussi des risques de surdiagnos-tic. «Le dépistage est le moment qui s’ajoute à la phase

22e Entretiens de Beaulieu

«Le dépistage: succès, contrainteset illusions»

compte-rendu

Les 22e Entretiens de Beaulieu étaient consacrés, samedi 20

novembre, à la problématique du dépistage: «Succès, contraintes

et illusions», en cinq parties, toutes passionnantes. La manifesta-

tion fut également marquée par un hommage rendu au Dr Bertrand

Demierre et par la remise du Prix Beaulieu 2010 au Président de

l’AMG, le Dr Pierre-Alain Schneider.

clinique, qui augmente la chance de survie mais aussi ladurée de la maladie» observa le professeur Perneger.Il existe ainsi un paradoxe du dépistage, lorsque l’on dis-tingue la tumeur indolente de la tumeur agressive.Le professeur Perneger distingua ce qu’il définit commela «survie après dépistage» d’une autre période-temps

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L’ assistance a suivi avec beaucoup d’intérêt les diversesthématiques abordées cette année autour du dépistage.(Photo Thierry Védrenne).

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qui est celle de la «survie grâce au dépistage», sachantque celui-ci ne signifie pas «soins». Ces réflexions permi-rent de souligner la nécessité d’un consentement éclairéautour du programme de dépistage proposé et celled’une qualité accrue de l’information échangée.

Le cancer du côlonTroisième cause de mortalité cancéreuse en Suisse, avec3'500 cas recensés par an, le dépistage du cancer du côlonest recommandé à partir de 50 ans, aussi bien pour lesfemmes que pour les hommes, releva ensuite leDr Michael Cunningham, gastro-entérologue à Genève.

Il décrivit, en substance, les différentes formes de testssous leur rapport coût-efficacité, comme le test de colo-scopie ou celui de sigmoïdoscopie, ainsi que celui de lacoloscopie optique. Il souligna les pratiques, tant enFrance, Allemagne ou au Canada, et releva la nécessitéd’une préparation de qualité qui ne néglige pas l’examendu côlon droite ou gauche. Si le colo-scanner semble pré-senter une solution optimale comme moyen de dépista-ge, le Dr Cunningham ne manqua pas de relever qu’iln’existe pas de «test idéal».

Le cancer du seinDeux spécialistes du cancer du sein, les doctoressesKaren Kinkel, radiologue, et Béatrice Arzel, MPH enSanté Publique, à Genève, évoquèrent des études effec-tuées notamment aux Etats-Unis pour soulever la ques-tion de l’âge du dépistage du sein, entre 40 et 50 ans, quifait l’objet d’une controverse scientifique comme le rap-pela le modérateur, le Dr François Taban.

«Individuel ou organisé», le dépistage peut être réaliséau moyen de la mammographie ou de l’échographie.

La Dresse Kinkel décrivit les quatre densités mesurableslors du dépistage. Des densités échelonnées de 2 à 4 sontconsidérées comme «à problème», la densité 4 regrou-pant la moitié des cas de cancer du sein détectés aumoyen de la seule mammographie.

Certaines formes, comme le cancer du sein lobulaire quiest en augmentation et représente 14% du total, sont eneffet invisibles avec la seule mammographie maisvisibles à l’échographie. L’un des principaux avantagesdu dépistage individuel est le fait que le médecin prendle temps de palper le sein pour certaines zones à risque.Car il existe ce que la Dresse Kinkel dénomma des «zonesnoires de la mammographie».Les «atouts et limites» du dépistage organisé furentdécrits par la Dresse Arzel qui releva sa nécessité à l’éche-lon d’un pays. Durant la période 1999-2006, 1’841 cas decancers furent ainsi détectés rien qu’à Genève.

Le cancer de la prostateLa deuxième partie de ces 22e Entretiens de Beaulieu futanimée par le Dr Charles-Henry Rochat. Avec pour titre«Pour un dépistage systématique du cancer de la prosta-te?», la problématique fut clairement établie puisdétaillée par la professeure Christine Bouchardy, méde-cin responsable du Registre genevois des tumeurs.Deuxième cause de mortalité en Suisse, le cancer de laprostate concerne un homme sur huit et il présente laparticularité qu’il est impossible de le prévenir. Le dépis-tage fait toutefois controverse car il existe une «grandebalance» des avantages et désavantages d’un dépistage,par la mesure du taux PSA: celui d’un diagnostic avancéqui contribue à faire baisser la mortalité, principal effetbénéfique, et celui d’un surdiagnostic, avec de multiplesconséquences potentielles.

compte-rendu

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Diverses études randomisées, américaines et euro-péennes, dont plus particulièrement celle de Göteborg(Suède) furent présentées pour souligner l’efficacité dudépistage à l’aide de la mesure du taux de PSA. EnSuisse, en 2007, 60% des hommes auraient effectué undépistage pour la période d’âge allant de 50 à 69 ans.

Le traitement du cancer de la prostate à Genève, selonune étude portant sur la période 1989-1999, s’est effectuéà 19% par une prostatectomie, 24% par une radiothérapieet le reste des patients ont été surveillés ou traités defaçon palliative. Mais, aujourd’hui encore observa la pro-fesseure Bouchardy, «le dépistage s’apparente à une rou-lette russe pour l’homme».

Médecin-chef au Service de médecine interne généraledes HUG, le professeur Arnaud Perrier, s’exprima ensui-te concernant le dépistage individualisé du cancer de laprostate. Il observa d’emblée l’absence d’études sur laqualité de vie des patients traités. Ces traitements sont dedeux ordres: la prostatectomie radicale et la radiothéra-pie. 40% des cas traités, releva le Dr Perrier, présententdes dysfonctions érectiles, tous types de traitementsconfondus. Dans 9% des cas, des problèmes d’inconti-nence sont observés.Le professeur Perrier nota que «le dépistage n’a de sensque s’il est suivi d’un traitement à visée curative».De plus en plus de patients, mieux informés, renoncent àun dépistage systématique car il a été observé un surdia-gnostic très important.

Le Dr Rochat a conclu qu’énormément de progrès ont étéréalisés ces dernières années dans la prise en charge ducancer de la prostate, mais comme il s’agit d’un cancer àévolution lente, y a un décalage entre les traitements

actuels et les validations scientifiques qui portent sur lelong terme.

Dépistage de la démenceLe Président de la SMB, le Dr Nicolas von der Weid intro-duisit la dernière thématique, celle du dépistage de ladémence qui fut développée par le Dr Frédéric Assal, duService de neurologie des HUG.

Les pathologies cérébrales pouvant être à l’origine deformes de démence sont à distinguer des effets dus auvieillissement. Il existe des formes variées de démence,comme la démence vasculaire qui résulte d’infarctusmultiples. Si la forme de la maladie d’Alzheimer, etnotamment ses origines génétiques, est aujourd’huimieux connue, le Dr Assal rappela les étapes multiples deson évolution: les troubles cognitifs vont de la confusionà la manifestation finale de la démence et résultent d’uneagrégation anormale de protéines.

Le dépistage s’effectue par des tests: de la mémoire, dulangage (anomie), des gestes. Des tests standardisés exis-tent, notamment en neuropsychologie. Mais aucun traite-ment fiable n’est encore disponible. D’autres formes dedémence furent encore évoquées, comme la maladie dePick, qui est une déclinaison de la maladie de Parkinson.

Prix Beaulieu 2010 au Dr SchneiderEn troisième et dernière partie, un hommage fut renduau Dr Bertrand Demierre. Le Prix 2010 de la SMB futremis au Président de l’AMG, le Dr Pierre-AlainSchneider, pour sa défense constante de la médecine libé-rale en Suisse. �

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Sécurité chirurgicale: check-listdu bloc opératoire

unité de soins

avant inductionanesthésiqueSIGN IN (pré)

avantincision/champage

TIME OUT (per)

avant le départdu patient de SOPSIGN OUT (post)

ETIQUETTE PATIENT

IDENTITE ET SITEOPÉRATOIRE CONFIR-MÉS PAR LE PATIENT

Patient a décliné son nom:oui � non �

Concordance avecle bracelet: oui �

Concordance avecle dossier: oui �

Patient confirme le site:oui � na �

Patient informéet consentant: oui � na �

SITE MARQUÉ oui � non �

non applicable na �

RISQUESAllergie: oui � non �

Inhalation: oui � non �Difficulté dʼintubation

oui � non �Difficulté de ventilation:

oui � non �Saignement anticipé

oui � non �

Contamination: oui � non �

(MRSA, TB, hépatite, HIV)Le matériel nécessairepour lʼintervention est

vérifiéPartie anesthésique:

oui � non �Partie chirurgicale:

oui � non �

Fait par lʼanesthésiste:Initiales/Signature

IDENTITÉ PATIENT ETSITE OPÉRATOIRE

Confirmationpar le trinome

Anesth./Chir./Instrum.Identité patient:

oui � non �

Site opératoire confirmé:oui � non �

Intervention prévueconfirmée: oui � non �

Installation opératoirecorrecte: oui � non �

Dossier radiologique:oui � non �

Partage des informa-tions essentielles

(points critiques/élémentsà risque)

Sur le plan chirurgical:oui � non �

Sur le plan anesthésique:oui � non �

Prophylaxie antibiotiqueeffectuée:oui � nr �

Fait par lʼanesthésiste:Initiales/Signature

DEBRIEFINGCHIRURGIEN -

ANESTHÉSISTE -INSTRUMENTISTE

Feuille dʼordretransmission postop

oui � non �

Compte compressescorrect FO SOP 007

oui � na �

Pièces de pathologieIT SOP 002

oui � non � na �

Confirmation actechirurgical réalisé/planifié

oui � non �

CHIRURGIEN -ANESTHÉSISTE

INSTRUMENTISTE - AIDEDysfonctionnements

matériels: oui � non �

Evénements indésirables:oui � non �

Si oui, lesquels:...............................

REMARQUES(En cas dʼécart avec lacheck-list, préciser la

décision choisie)

Fait par: anesthésiste, chi-rurgien et instrumentiste

Initiales/Signature

INDICATION OPERATOIRE:

DATE:

Emetteur: ICB Visa: Date de dernière modification: 15.11.2010

CHECK-LIST SECURITE DU PATIENT AU BLOC OPERATOIRE CL SOP 005Dans le Trait d’union du mois de juin 2010, avait été pré-sentée une check-list de contrôle de la sécurité chirurgi-cale dont la mise en circulation dès septembre 2010 futappliquée. Sous l’égide du Dr Jean-Philippe Dufour,médecin répondant de la clinique et du Dr Ian Schwieger,représentant les médecins anesthésistes, le modèle futalors testé, évalué et reconsidéré sur les remarquesrecueillies depuis son utilisation.

Chaque critère essentiel conférant un contrôle de sécuri-té optimale du patient a été pris en considération, ce quia permis d’opter pour un modèle définitif, modèle adap-té à la structure organisationnelle de notre institution.

Cette check-list présentée ci-contre sera étendue à l’en-semble de l’équipe chirurgicale (chirurgiens, anesthé-sistes, aides, instrumentistes) pour chacun des opérés. Samise en circulation effective étant fixée au 10 janvier 2011.

BRIGITTE ROBBEINFIRMIÈRE CHEF BLOC OPÉRATOIRE

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Nouveaux médecins agréés

Dr Laurence JELK MORALESMédecine interneDr Jean-Yves CORAJODDr Nicolas PEYRAUDPédiatrieDr Pierre CHARBONNETChirurgie

Nouveaux collaborateurs

SOINS INFIRMIERSInfirmièreAdeline CHEVRY

BLOC OPÉRATOIREInstrumentisteFrédéric AUGIERAide de bloc opératoireStefania DE SANTIS

Naissances

14.10.2010JuliaValérie PICCONE

17.10.2010AtakanAli PERCIN

actualités RH

Intervention de M. LaurentMauler, sous-directeur

Préretraite de Mme Chantal DebaudAvec près de 38 ans de service à l’Institut de radiologie dela Clinique Générale-Beaulieu, Chantal Debaud a décidéde faire valoir son droit à la préretraite au 31 décembre2010. Nous aurons naturellement l’occasion de lui témoi-gner notre reconnaissance lors d’un cocktail qui seraorganisé en début d’année prochaine mais tenions d’oreset déjà à la remercier de sa fidélité, de son engagementsans faille et de sa patience tout au long de ces années.Nous lui souhaitons nos meilleurs vœux pour une retrai-te active.

Je profite de cette dernière édition 2010 pour souhaiter àchacune et chacun d’entre vous de joyeuses fêtes de find’année.

LAURENT MAULER, SOUS-DIRECTEUR

Hommage à Mercedes Vera

Après une longue maladie supportée avec cou-rage et dignité, Mercedes Vera nous a quittés le15 octobre dernier entourée de ses proches.Durant près de 8 ans, elle a travaillé à laClinique Générale-Beaulieu comme réception-niste puis comme standardiste. Nous perdonsune amie très chère et une collègue de valeur.

Nous lui témoignons ici notre profonde reconnaissance.Nous avons une pensée émue pour Adrien et Emilie, ses deux jeunesenfants vers lesquels va toute notre sympathie. Nous espérons qu’ilspourront trouver la force nécessaire à surmonter l’immense peined’avoir perdu leur maman.Un magnifique et formidable élan de solidarité a été lancé parquelques collaboratrices soucieuses d’assurer un bel avenir à Adrienet Emilie. Nous félicitons la générosité dont ont fait preuve les nom-breux donateurs et surtout la grande humanité des voisines deMercedes qui ont décidé d’assumer la responsabilité d’élever sesenfants.Souvenons-nous de Mercedes comme d’une jeune femme pétillante,souriante, volontaire, c’est certainement ce qu’elle aurait souhaité.

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en bref

Bowling: renfort bienvenu!

Depuis janvier 2003 une équipe de bowlingreprésente la Clinique Générale-Beaulieu ausein du bowling corporatif Genève.Sont toujours fidèles depuis la création del’équipe: Paula, Esteban, Jorge, Alain etEvelyne. Par la suite, ils ont été rejoints parPedro, Nicolas et Laurent.Cette année nous avons obtenu la modesteplace de 8e sur 12. Mardi 30 novembre 2010,l’entreprise Caterpillar nous a accueillispour le repas de fin de saison et la distribu-tion des prix.Pour la continuité de ce sport convivial,nous avons besoin de renfort. Si vous sou-haitez rejoindre le pool de joueurs n’hésitezpas à me contacter au 5644.Nous jouons tous les lundis à 19h au bow-ling de la Praille, excepté les vacances sco-laires.

POUR L’ÉQUIPE: EVELYNE PIÈCE

Les amateurs de bowling sont invités à rejoindrel’équipe de la Clinique Générale-Beaulieu.

Soirée à la Fondation Bodmer

A l'occasion de l’exposition «Du corps aux étoiles, la médecineancienne», la Clinique Générale-Beaulieu a organisé une visite gui-dée suivie d’un cocktail dans la salle historique de la FondationBodmer à Cologny, le vendredi 5 novembre à 18h30. Elle est visiblejusqu’au 30 janvier 2011.

Meilleurs vœux pour 2011

A l’aube de la Nouvelle Année, je vous souhaite, ainsi qu’à vosproches, de joyeuses fêtes de Noël. Je forme mes meilleurs vœuxde succès, satisfactions et bonheur pour l’année 2011.

Je désire que nous poursuivions ensemble le développement denotre clinique et que nous œuvrions tous à son succès, dans uncontexte certes toujours plus difficile et avec des contraintes écono-miques toujours plus fortes, mais sachant quels sont nos atouts etnotre réputation.

J’aimerais vous remercier pour le travail accompli tout au long del’année 2010 qui a permis d’accroître la notoriété de la clinique.

PHILIPPE CASSEGRAINDIRECTEUR

De gauche à droite: M. Philippe Cassegrain, directeur, le Dr Charles-Henry Rochat et le Dr Gérald d’Andiran, commissaire de l’exposition.

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