'U - Issoire · 2013. 7. 31. · VArlêsienne Intermezzo n°2 (Bizet). ... Comme si le château du...

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Moniteur d'Issoire

Germain-Lembron, diplôme de mé-daille de bronze.

Vins blancs de 1909. — MM.Verdier-Golfier à Neschers, mé-daille de bronze ; Vernière à Longatmention honorable.

Vins blancs vieux. — MM, Talionà Bouladé (Issoire), diplôme demédaille de vermeil ; Dubois-Abra-ham à Neschers, diplôme de mé-daille d'argent.

Récompenses décernées aux grou-pements. — Le Syndicat de Saiht-Germain-Lembron, diplôme de mé-daille d'argent ; l'appel de médailled'or. ,

Nomination de NotaireM, Cambon a été nommé notaire

à Tauves.

Société LyriqueLa Société Lyrique se rendra

dimanche prochain à Clermont pourprendre part au festival de musiquequi se tiendra à l'Exposition.

Les membres honoraires, quidésireraient se joindre à la Sociétéet profiter des réductions accor-dées, sont priés de se faire inscrirejusque vendredi, dernier délai, chezle Président ou le Trésorier de laSociété.

A cette occasion, la Société Lyri-que fera entendre dans un concertpublic qui aura-lieu, samedi soir,à 8 heures 1/2, sur la Place de laMontagne, les morceaux qu'ellejouera à Clermont :Les Gardiens du Drapeau (Desailly).VArlêsienne Intermezzo n°2 (Bizet).Ouverture du Lac des Fées (Auber).

Par suite d'une erreur il a étédit que le Conseil Municipal avaitalloué 200 francs à la Société Lyri-que pour se rendre aux fêtes deClermont.

En réalité la Société touche :1° Une somme de iOO francs qui

par oubli n'avait pas été retiréeen 1909.

2° La subvention annuelle de100 francs pour l'année 1910.

Cinéma Gaumont, Café du GlobeToutes les personnes — et elles

sont nombreuses — qui ont assistéaux représentations du CinémaGaumont, ne tarissent pas d'élogessur le spectacle qu'il leur a étédonné d'applaudir.

Aussi ne pouvons-nous qu'enga-ger les amateurs de belles repré-sentations de ce genre, car leCinéma Gaumont est réellement ledernier cri, d'aller voir le spectaclede samedi et de dimanche prochaindont voici le programme, et quiaura lieu dans le jardin, si le tempsle permet.

Bifteak coriace, comique ; Lac de-garde, voyage ; Belle maman aimetrop sa fille, comique ; Mauvaishôte, drame; Calino veut se suici-der, comique; Londres d'aujour-d'hui, voyage; Les jambes, comi-

;que; Cadres fleuris, féerie couleur;Bous bous mee, comique.

Comme on peut s'en rendrecompte, c'est un programme allé-chant et bien fait pour instruire etaussi pour faire rire.

Société de PêcheLa Société amicale des pêcheurs

à la ligne s'est réunie, ces joursderniers, en assemblée générale.

Après avoir discuté les questionsà l'ordre du jour, elle a décidé quele banquet annuel aurait lieu ledimanche 26 juin.

Les membres de la Société quidésireraient y assister, sont priés :de se faire inscrire, sans retard,soit chez le secrétaire de la Société,soit chez M. Félidas-Paulet,•maître-d'hôtel, membre de la Société.: Les adhésions seront reçues jus-qu'au mercredi 22, dernier délai.

La Fête du Quartierde la Sous-Préfecture

Les membres du Comité d'orga-nisation de la Fête du quartier dela Sous-Préfecture nous préparentun superbe programme que nouspublierons dans quelques jours.

Disons aujourd'hui qu'il nousoffrira quelque chose de nouveauet de charmant, sortant de la bana-lité ordinaire.

La fôte, comme on le sait, estfixée au dimanche 10 juillet.

Avis aux Militairesayant servi aux Colonies

« La Caisse de Retraites desMilitaires Coloniaux » Société Na-tionale de Prévoyance et de SecoursMutuels, approuvée par arrêté mi-nistériel du 2 février 1909, placéesous la présidence d'honneur deMM. les Ministres de la Guerre, dela Marine et des Colonies, invitetous les Militaires ayant servi oufait un stage aux colonies dansn'importe quel régiment, à adhérerdès maintenant à la Société en vuedes avantages réels qu'elle offre àses membres participants avant lamise en vigueur de la loi sur lesRetraites Ouvrières.

Adresser les adhésions ou de-mandes de renseignements au Siègesocial à Paris, 356, rue St-Honorô.

ArrestationLa police de sûreté vient d'arrê-

ter à Paris, Lagarde Joseph-Emile,âgé de 2a ans, né à Lamontgie,condamné par le tribunal d'Issoire,le 18 lévrier dernier, à six mois deprison, pour vol do deux peaux debique appartenant, l'u ne à M. Vignalà Jumeaux, et l'autre à M. Bérard,à- Lamontgie.

Lagarde, qui avait fait défaut,s'était réfugié à Paris, où il secroyait bien à l'abri des recherchesde la justice. ,

VolLe dimanche 5 juin, vers 5 heures

du soir, Crouzillat Pierre, 52 ans,dit « Bezeau », originaire d'Issoireouvrier maçon, se rendit à Laguelle,commune de Saint-Babel, chez M.Coudert Jean, 67ans, maître maçon,sous le prétexte de lui demanderdu travail.

M. Coudert lui dit qu'il ne pou-vait pas l'embaucher et, tout encausant avec Crouzillat, il vit quece dernier prenait, sur une étagère,une tasse en argent, marquée à sonnom.

Comme il savait que Crouzillataimait à faire des farces, il crutqu'il agissait ainsi pour plaisanteret qu'il lui rapporterait la tasse.Aussi ne porta-t-il pas plainte.

Mais jeudi, n'ayant pas revu niCrouzillat, ni la tasse, il avertit M.le maire de St-Babel. Celuirci mitla gendarmerie au courant du vol,et, dans la journée, les agents depolice d'Issoire arrêtèrent Crouzil-lat, qu'ils trouvèrent en possessionde la tasse dérobée.

Crouzillat a été conduit devantM. le procureur de la République,qui l'a fait maintenir sous mandatde dépôt.

D'après Imberdis

'U T O I DE MOHTPEÏROIIXDe Corent, de Buron, du Four, ou de Kéronde,De vingt sommets encor se dressant à la ronde,Les touristes ont dit, scrutant les alentours :« La Tour de Montpeyroux est la reine des tours. »— Elle est majestueuse, et c'est là son mérite.Sur le plateau très large au pied duquel s'abriteCoudes, le gai village arrosé par l'Allier,Elle s'érige et rêve ; elle semble veiller,Comme si le château du roi Philippe-rAugusteN'eût point encor fait place à la bourgade frusteDont les toits étages régnent de toutes partsSur ce qui fut fossés, ponts-lcvis, et remparts.Féodale, elle a vu coups d'estoc et de taille,Repoussé maint assaut, suivi mainte bataille,Où, sur leurs destriers, dans un galop d'enfer,Se ruaient, lance au poing, des preux bardés de 1er.A l'ombre de ses murs grandit un monastèreOù des Cisterciens, suivant leur règle austère,Tout en enluminant de nombreux manuscrits,Vivaient dévotement, sans peur d'être surpris.Des paladins fameux, venant de Terre Sainte,Vinrent chercher parfois un gîte en cette enceinte,Qui, plus tard, aux Anglais s'ouvritmoins volontiers,Et qui tint en échec « compagnons » et « routiers».Le temps passa ; ces murs perdirentleurpuissance.Mais il est bien certain qu'ils eurent connaissanceDes hardis coups de main dont l'Auvergne a frémi,Quand le « papisme » avait Merle pour ennemi.Puis la tour vit partir ceux qui, pour Henri quatre,Contre lesliers ligueurs d'Issoire allaient se battre :Ils comptaient environ quatre cents cuirassiers,Deux mille arquebusiers, argoulets, ou lanciers,Avec quatre canons pour leur artillerie ;Tout près, ils avaient fait halte, avant la tuerie :Et, partant avant l'aube, ils boutèrent le feuA Coudes, à l'effet de s'éclairer un peu....Cet affreux incendie ainsi fut le prélude.Du jour de Cros-Rolland où l'action fut rude.

— Depuis, on ne vit plus semblable événement.Des jours plus doux sont nés pour ce pays charmant.•Sur les sommets voisins, les ronces et les herbesCouvrent des châteaux-forts les ruines superbes.Mais la tour veille encore, attendant les combats ;Elle regarde en haut, elle regarde en bas ;Et lorsque le vent souffle entre ses meurtrières,Elle écoute, croyant à des clameurs guerrières.

Emmanuel FOUltY.

Publications de Mariagesdes 10 et 17 Juin 19 W

M. Auguste-Ernest Lacroix, tail-leur à Issoire et Mlle Francine-Clotilde-Antoinette Viannet, sansprofession à Issoire.

M. Jean-Antoine Pouzadoux, né-gociant à Issoire et Mlle Julienne-Marguerite Touzet, sans professionà Boudes.

ÇJ&lffflNVMWUll

VICTOR VAISS1ER

PREMIER CONGRÈS fflTERNATIOIALdu BUREAU MODERNE

Le premier Congrès International duBureau Moderne, aura lieu à Paris, du23 au 30 Juin prochain, dans les sallesdu Tivoli-Vauxhall, 12, 14, 16, rue dela Douane, Paris.

Nous pensons intéressant de faire con-naître à nos lecteurs cette intéressanteinitiative.

Tous savent, en effet, que les procédésmodernes dé travail commercial différentconsidérablement aujourd'hui de ce qu'ilsétaient autrefois. 11 existe aujourd'hui,des meubles de bureau, des machines,des méthodes, tout un outillage destinéà rendre le travail plus parfait, plus éco-nomique. Jusqu'ici tout cola avait éténégligé chez nous. Nos concurrentsétrangers, au contraire, avaient adoptésles systèmes modernes. C'est pour lesfaire connaître en France qu'à été orga-nisé le Congrès dont nous parlons.

Pendant toute la durée du Congrès, ily aura exposition de tous les meubles,machines, systèmes de comptabilité, enun mot de tout l'outillage moderne.

Que tous ceux de nos lecteurs, indus-triels et commerçants qui peuvent serendre à Pans du 23 au 30 Juin aillentassister à ce Congrès, visiter cette expo-sition ; ils ne perdront ni leur temps, nileur argent.

Pour tous renseignements, s'adresseraux Organisateurs du Congrès, 52, ruedes Saints-Pères, Paris.

SUITES FACHEŒJES M I E SUN DERNIER MOT

La hernie qui échappe sous le handageprovoque souvent des coliques, maux dereins et digestions pénibles qui engendrentà leur tour d'autres maladies. Si le mala-de ne meurt pas de l'étranglement, il a peude chance d'échapper avant son heure àune autre maladie causée par la hernie.

REMÈDE. — M. GLASER, le grandspécialiste de Paris est l'inventeur d'unappareil sans ressort qui guérit les hernies,assure la santé du patient et supprime toutdanger d'étranglement.

Vous tous qui souffrez de hernies, n'ac-cordez votre confiance qu'à l'appareil GLA-SER lisez ci-contre l'arrivée de M. GLASERdans notre région, allez le consulter etvous aurez rempli un devoir envers vous.

Chemins de Fer de Paris-Lyon-Méditerranée

Stations Thermalesdesservies par le réseau P.L.M. : Aix-les-• Bains, Chatelguyon (Riom), Evian-les-

Bains, Genève-Menthon (Lac d'Annecy),Uriage (Grenoble), Royat, SainUGervais,Thonon-les-Bains, Vais, Vichy, etc.

Billets d'aller et retour collectifs (defamille), 1™, 2° et 3e classes, valables 33jours avec faculté de prolongation, déli-vrés du 1er mai au 15 octobre, dans toutesles gares du réseau P.L.M., aux famillesd'au moins trois personnes voyageant en-semble.

Minimum de parcours simple : 150 kilo-mètres.

Prix : les deux premières personnespaient le Tarif général, la 3e personne béné-ficie d'une réduction de 50 %, la 4° et lessuivantes d'une réduction de 75 %.

Arrêts facultatifs aux gares de l'itiné-raire.

Demander les billets (individuels oucollectifs) quatre jours à l'avance à la garede départ.

NOTA. — II peut être délivré à un ouplusieurs des voyageurs inscrits sur unbillet collectif de stations thermales et enmôme temps que ce billet, une carte d'iden-tité sur la présentation de laquelle le titu-laire sera admis à voyager isolément (sansarrêt) à moitié prix du tarif général, pen-dant la durée de la villégiature de la fa-mille, entre le point de départ et le lieu dedestination mentionné sur le billet collectif.

paient le Tarif général, 'la troisième per-sonne bénéficie d'une réduction de 50 %,la quatrième et chacune des suivantes d'uneréduction de 75 °/o.

Arrêts facultatifs aux gares de l'itiné-raire.

Demander les billets quatre jours à l'a-vance à la gare de départ.

VARIÉTÉ

Billets d'aller et. retourde Vacances

A prix réduits, lrs, 2° et 3° classes pourfamilles d'au moins trois personnes.

Emission du 15 Juin au 15 Sepenibre.Validité jusqu'au 5 novembre 1910.Prix : les deux premières personnes

Au TéléphoneM. et Mme Fouard, qui tiennent

depuis trente ans un commerceprospère de fleurs et plumes, enappartement, se sont constitué àforce d'économie, et au prix d'unlabeur tenace, un joli petit pécule.

Ils espèrent marier prochaine-ment, et dans de bonnes condi-tions, leur fils Edouard et vont lui .laisser la maison qu'il dirige déjàtout seul d'ailleurs. Alors, le bonvieux petit ménage Fouar vivra de.ses rentes.

Jamais ces gens-là ne se sontdonné huit jours de bon temps.Deux ou trois fois, au cours de 'leur existence lugubre, ils ont prisle trop matinal train de plaisir dudimanche et sont allés, pendantune journée respirer un peu le ventdu large, puis ils sont revenus engémissant : « Mon Dieu, que nousavons eu chaud dans ce train, etcomme ça sentait mauvais ».

Mais aujourd'hui que les voilàhuppés, M. Fouard a dit : « Nousallons aller passer quinze jours àTroubadin-les-Esgourdes-sur-Mer,on m'a dit grand bien de ce pays ».

Après maintes tergiversations,ils ont laissé l'appartement à lagarde de la bonne.

En arrivant au prix d'un sérieuxbain de vapeur et d'un billet à tarifréduit, à Troubadin, avec MlleFouard, une gamine de quatorzeans qui n'a pas les yeux dans sonporte-monnaie, ils se sont mis enquête d'un hôtel à six francs parjour.

Un abonnement au casino étaitde rigueur.

Il ne faut plus rien se refuser. EtM. Fouard a pris un abonnementréduit de famille.

Le premier soir après dîner, ona voulu profiter de cet abonne-ment.

Paf, au moment où M. Fouard sedirigeait vers le salon des petitschevaux, un petit groom chargéd'ouvrir la porte lui saute au cou.

— Ah! mon oncle, que je suiscontent de vous voir... Et vous, matante, et toi, Amélie, petite coquine,qui cachais tes joujous chaque foisque j'allais vous voir...

Quelle tuile ! Ça en a fait uneffet sur les habitués du casino. Ceque les gens riaient de voir l'em-barras du ménage Fouard, devantce pauvre petit diable de gosse quin'en est pas encore arrivé au chapi-tre de la vie où l'on fait connais-'sance avec dame vanité.

Et toutes les personnes présen-tent gloussaient en voyant l'en-thousiasme tapageur du petit groomse changer en consternation muette.Ce petit, il ne savait à quoi attri*buer la froideur compassée aveclaquelle on accueillait ses" protes-tations d'amitié.

Aussi, vous pensez si les Fouard

(6) Feuilleton du MONITEUR D'ISSOIRE

Fil i l 1 Araignée, par Maxime AUDOUIN

': '; : CHAPITRE IV , ,• . , : LA LOCATAIRE DU TROISIÈME

— Voilà donc mon hypothèse démontrée.Vous avez vu le travail, niais qu'avez-vousappris sur son auteur ?

— Ceci.« D'abord, son signalement : taille 1 m. 70

environ, corpulent, large d'épaules, trapu,taillé en force, légèrement voûté : vieux, dumoins tout blanc, je dis du moins, car lescheveux, la barbe et les sourcils, très four-nis, sentent le postiche à plein nez, demême que les lunettes à verres fumés cons-tituent l'accessoire classique d'un traves-tissement; ample redingote noire, lingequelconque, chapeau haut de forme dé-modé, gros souliers ferrés, pieds et mainsénormes, en somme, un monsieur très peusoigné, de mine et d'allures vulgaires,avec qui le concierge ne consen tit à traiterque parce qu'il versa un terme d'avance.

« Ah ! j'oubliais une particularité : voix

éraillée d'un homme qui boît ; du reste pascauseur, bourru, ours.

« La singularité de ses allures n'étaitpas sans étonner et même inquiéter un peule concierge,

« Sous prétexte que son appartement nedevait lui servir que de pied à terre, ilcommença par no le garnir que d'un mobi-lier plus que sommaire, dépareillé, misé-rable, acheté ou plus probablement loué, àun marchand de bric à brac.

« Puis il y est venu en tout deux fois.« La première fois c'était pour effectuer

la location, qui a été conclu le 20 juillet, etn'y a passé que trois semaines...

— Attendez donc ! interrompit vivementle docteur qui suivait, sans en perdre undétail, le récit du policier. Ces dames sontparties aux bains de mer à. Beauville letrente juillet. Du 20 au 30, notre individua donc eu devant lui une dizaine de jourspour étudier leurs faits et gestes, puis,après leur départ, encore une dizaine dejours pour manœuvrera son aise dans leurappartement qu'il avait abandonné, où ilaura pu s'introduire au moyen de faussesclefs.

— Parbleu ! Ainsi s'expliquerait le tru-quage et parfaitement soigné du plafond !Il n'aura pas perdu son temps, cette pre-mière fois, et pas plus la seconde, hélas !puisqu'elle coïncide avec la catastrophefinale.

— Je m'en doutais.— Oui, il est revenu le 26 octobre, soit

l'avant-veille du crime et reparti hier ma-tin 28, en donnant congé. Il a payé, non

sans se faire prier, trois mois d'indemnité quelui réclamait le concierge et annoncé qu'untapissier viendrait, dans la journée, re-prendre ses meubles. Vous voyez qu'il atout prévu et que même en interrogeantledit tapissier ou plutôt le brocanteur, àqui, j'imagine il avait simplement louéson mobilier, nous n'apprendrions sur soncompte, rien de plus, car il aura négligéde lui laisser son nom et son adresse. Quiest-il V d'où vient-il ? — Cherche! Oh ! c'estun gaillard très fort, et nous aurons de lapeine , si jamais nous y réussissons, à luimettre la main dessus ! • . • • : • ,

—. Oui, ce sera difficile. ;— D'autant que le but poursuivi nous

échappe.— Ce but, nous finirons bien par le pé-

nétrer. Le misérable n'a pas tué pour leplaisir de tuer. U a tué en vue d'un béné-fice quelconque, et, ce, son bénéfice, ilvoudra tôt ou tard le recueillir. Ce jour-là,nous le tenons, .

— Ces dames sont riches ? '— Une trentaine de mille francs de

rentes.— Reste-t-il des parents à Mademoiselle

de la Roche-Avon ?— Non, ou c'est tout comme : une tante

qui habite la province et qu'elle n'a jamaisvue.

— Alors, il nous faut écarter l'hypothèsed'un parent cherchant à s'assurer un héri-tage. D'autre part rien n'a été touché dansl'appartement, donc, pas de vol. Une ven-geance, peut-être ?

— Je ne connais pas d'ennemis à ces da-

mes, qui n'entretenaient de relationsqu'avec un petit nombre de familles, triéessur le volet.

— Pas d'intrigues dans le passé de lavictime ?

— Passé uni, limpide comme un miroir.— Je m'avoue dérouté : cet assassin fan-

tôme, disparu sans laisser de trace, sansqu'on puisse soupçonner, 'de près ou deloin, le mobile qui l'a fait agir ! partout lesténèbres ! c'est simplement désespérant !

— Non, mon ami, ne désespérons pas, etracrochons-nous au vieil axiome judiciaire :a cherche à qui le crime profite, i Profit delucre ou profit de haine, il y a un profit, àmoins d'admettre que nous ne soyons enprésence d'un fou. Or, ce n'est pas un fou,celui qui prépare son coup de si longuemain et l'exécute avec une aussi subtilehabileté. Et son mobile que nous ignorons,justement parce que nous l'ignorons, nepouvons-nous redouter qu'il ne le conduiseà frapper la fille après la mère, et que lavie de ma fiancée ne soit menacée à sontour? . . , „ • • ' .

— Oh ! croyez-vous ?— Tout est à craindre, et j'entends régler

ma conduite en conséquence. Faire bonnegarde autour de Denise, et surveiller étroi-tement quiconque sera surpris par vousrôdant dans son orbite, c'est peut-êtreencore le meilleur moyen de retrouverl'assassin.

Peut-être ?...— Accepteriez-vous cette mission, mon

ami? •— Certes, de grand cœur !

— Discrètement, sous tous déguisementsque la situation commandera, vous tenantdans son ombre, invisible et partout pré-sent, vous épierez choses et êtres, « filant »tout ce qui vous paraîtra suspect ?

— Oui, et je vous remercie de m'investirde cette mission délicate, pour laquelle mes;habitudes me désignent d'ailleurs particu-lièrement.

— Ainsi, c'est entendu, je vous attache à;la personne de Mademoiselle de la Roche-Avon, et vous ne la quittez pas... , . , ;

— Elle sera bien gardée. » , .

;...ii: CHAPITRE V . ., >

; T A N T E H É L È N E .

Le lendemain, lorsqu'il se présenta chezelle, Denise dit à son fiancé :

« J'ai, mon ami, un conseil à vous de-mander au sujet d'une invitation que j'aireçue hier soir.

— Une invitation, fit-il étonné, à quelpropos ? et de la part de qui ?

— De la part de celte tante dont je vousai parlé, tante Hélène. Du reste, lisez. »

Elle lui tendait une lettre, d'un format etd'un papier aussi peu élégants que l'écri-ture, d'une grosse écriture d'homme appli-quée, laborieuse.

(à suivre)