Transcription de Cameron Sinclair au sujet des architectures open-source / TED Prize Wish Conference...

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Transcription de Cameron Sinclair au sujet des architectures open-source / TED Prize Wish Conference en février 2006

Je vais vous amener en voyage très rapidement. Pour expliquer mon souhait, je vais devoir vous

emmener quelque part où beaucoup de gens ne sont pas allés, et ça partout dans le monde.

Lorsque j’avais environ 24 ans, Kate Store et moi-même lancions une organisation pour impliquer

les architectes et concepteurs dans le travail humanitaire. Pas seulement pour répondre aux

catastrophes naturelles, mais pour les impliquer dans des problèmes systémiques. Nous

pensions que lorsque les ressources et l’expérience sont rares, la conception durable, innovante

peut réellement faire la différence dans la vie des gens.

Et c’est ainsi que tout commença – J’ai commencé ma vie en tant qu’architecte, ou par une

formation d’architecte, et j’ai toujours été intéressé par la conception socialement responsable, et

comment on peut réellement avoir un impact. Mais quand je suis allé à l’école d’architecture, il

m’a semblé que j’étais le mouton noir de la famille. Beaucoup d’architectes semblent penser que

lorsque vous concevez, vous concevez un bijou, et c’est un bijou que vous essayez d’obtenir

maladivement. Alors que je sentais que quand vous concevez, soit vous améliorez, soit vous

portez préjudice à la communauté pour laquelle vous concevez. Donc vous ne faites pas un

bâtiment juste pour les résidents ou pour les personnes qui vont l’utiliser, mais pour la

communauté dans sa globalité.

Et en 1999, nous avons commencé à répondre au problème de la crise du logement pour le

retour des réfugiés au Kosovo et je ne savais pas ce que j’étais en train de faire, comme je l’ai

dit, dans ma vingtaine, et je suis, je suis de la génération internet, donc j’ai lancé un site web.

Nous y avons fait un appel d’offres, et à ma grande surprise en quelques mois nous avons eu

des centaines de visites du monde entier. Cela a mené à un certain nombre de prototypes en

cours de construction permettant d’expérimenter quelques idées. Deux années plus tard, nous

avons lancé un projet pour developper des cliniques de santé mobiles en Afrique sub-saharienne,

en réponse à la pandémie VIH/SIDA. Cela – cela a mené à 550 entrées venant de 53 pays. Nous

avons aussi des concepteurs venant des quatre coins du monde qui ont participé. Et nous avons

ensuite exposé ces travaux. 2004 était le point de basculement pour nous. Nous avons

commencé à répondre aux catastrophes naturelles et nous nous sommes impliqués en Iran et à

Bam, tout en poursuivant nos travaux en Afrique.

Lorsqu’ils travaillent à l’intérieur des États-Unis, la plupart des gens voient le visage d’un étranger

lorsqu’ils pensent à la pauvreté, mais allez vivre – je vis à Bozeman, dans le Montana – allez

dans les plaines au nord des réserves indiennes, ou allez dans l’Alabama ou le Mississippi avant

Katrina, et j’aurais pu vous montrer des endroits où les conditions sont bien pires que dans

beaucoup des pays en voie de développement dans lesquels je suis allé. Donc nous nous

sommes impliqués et avons travaillé dans des villes à l’intérieur du pays et ailleurs.

Et je vais aussi entrer dans plusieurs projets supplémentaires. En 2005, Mère Nature nous a

botté les fesses. Je pense qu’on peut décemment dire que 2005 était une année atroce lorsque

l’on parle de catastrophes naturelles. Et grâce à internet, grâce aux connections aux blogs et

autres, quelques heures après le tsunami, littéralement, nous étions déjà en train de réunir des

fonds, de nous impliquer, en travaillant avec des gens sur le terrain. Nous avons commencé avec

une paire de portables durant les deux premiers jours, j’avais

4000 emails venant de personnes qui avaient besoin d’aide. Donc nous avons commencé à nous

impliquer dans des projets là-bas, et je vais vous parler de quelques autres. Ensuite, bien sûr,

cette année nous avons réagi suite à Katrina, tout en continuant nos travaux de reconstruction.

Ceci est une rapide vue d’ensemble. En 2004, je ne pouvais vraiment pas gérer le nombre de

personnes qui avaient besoin d’aide, ou le nombre de demandes que je recevais. Tout arrivait sur

mon portable ou mon téléphone. Donc nous avons décidé d’adopter un – fondamentalement un

modèle de commerce en source libre, afin que chacun, n’importe où dans le monde, puisse

lancer une section locale, et s’impliquer dans les problèmes locaux. Parce que je crois qu’il n’y a

rien comme Utopia. Tous les problèmes sont locaux. Toutes les solutions sont locales. Donc,

cela signifie, vous le savez, que quelqu’un basé dans le Mississippi, en sait plus sur le Mississippi

que moi. Donc, ce qu’il s’est passé, c’est que nous avons utilisé MeetUp et tous ces autres

genres d’outils internet, et avons fini par avoir 40 sections locales lancées, des milliers

d’architectes dans 104 pays. Donc, la puce – désolé, je ne porte jamais de veste, donc je savais

que j’allais enlever celle-là. OK, parce que je vais aller très vite.

Durant les sept dernières années, il ne s’agissait pas seulement de quelque chose à but non

lucratif. Cela m’a montré qu’il y a un mouvement de base de la part de concepteurs socialement

responsables qui pensent réellement que ce monde est devenu beaucoup plus petit, et que nous

avons l’opportunité – non pas la responsabilité, mais l’opportunité – de réellement s’impliquer

pour le changement.

J’ajoute ça à mon temps. Ce que vous ne savez donc pas est que, nous avons ces milliers de

concepteurs travaillant autour du monde, connectés simplement via un site internet, et nous

avons une équipe de trois personnes. Comme personne ne nous a dit que nous ne pouvions pas

le faire, nous l’avons fait. Et il y a donc quelque chose à dire à propos de la naïveté. Sept ans

plus tard, nous nous sommes développés au point d’avoir soutien, instigation et exécution. Nous

soutenons une bonne conception, pas seulement au travers d’ateliers étudiants, de conférences

et de forums publics des articles, nous avons un livre sur le travail humanitaire, mais nous

travaillons aussi à diminuer l’impact des catastrophes naturelles en traitant avec la politique

publique. On peut parler de FEMA, mais c’est un autre sujet. L’instigation, le développement des

idées avec les communautés et les organisations non-gouvernementales pour lancer des

compétitions de conception open-source. Se référer et chercher la correspondance aux souhaits

des communautés et ensuite exécuter – en fait aller là-bas et faire le travail, parce que lorsque

vous inventez, ce n’est pas réel tant que ce n’est pas construit. Ce qui est donc réellement

important est que si nous concevons et nous essayons de créer le changement, nous devons

construire ce changement.

Voici donc un certain nombre de projets sélectionnés. Le Kosovo. Voici le Kosovo en 1999. Nous

avons lancé une compétition ouverte de conception, comme je l’ai dit. Cela a conduit à une

grande quantité d’idées, et ce n’était pas à propos d’un abri d’urgence, mais d’un abri de

transition qui durerait entre 5 et 10 ans, et qui serait placé à côté du terrain où son habitant vivait,

Et ce afin qu’ils puissent reconstruire leur propre maison. Cela n’imposait pas une architecture

dans une communauté, cela leur donnait les outils et, l’espace leur permettant de reconstruire et

replanter comme ils le voulaient. Nous en avons qui vont du sublime au ridicule, mais ils

fonctionnaient. Ceci est une maison de chanvre gonflable. Ça a été construit ; ça fonctionne. Ceci

est un container maritime. Il a été construit et est opérationnel. Et une grande variété d’idées qui

ne touchent pas uniquement à la construction architecturale, mais aussi aux problèmes de

gouvernance et à l’idée de créer des communautés à travers des réseaux complexes.

Donc nous n’avons pas engagé que des concepteurs, mais aussi, vous savez, une grande

variété de professionnels dans divers domaines technologiques. Nous avons utilisé les gravas de

maisons détruites pour en créer de nouvelles. Nous avons utilisé des constructions à base de

bottes de paille afin de créer des murs qui conservent la chaleur. Puis quelque chose de

remarquable arriva en 1999.

Nous sommes allés en Afrique, à l’origine pour se renseigner sur la crise du logement. En trois

jours, nous avons réalisé que le problème n’était pas le logement; c’était la pandémie

grandissante de HIV/SIDA. Et ce n’étaient pas des docteurs qui nous le disaient ; c’étaient en fait

les villageois avec lesquels nous étions. Et nous avons donc eu cette brillante idée : au lieu

d’obliger les gens à marcher 10, 15 kilomètres pour voir des docteurs, nous amènerions les

docteurs auprès des gens. Nous avons donc commencé à impliquer la communauté médicale. Et

je pensais, vous savez, nous pensions que nous étions réellement brillants – nous avions eu

cette idée géniale, des cliniques de santé mobile – largement distribuées à travers l’Afrique sub-

saharienne. Et la communauté, la communauté médicale, nous a dit, « Nous avons dit ça

pendant les dix dernières années. Nous savons cela. Nous ne savons juste pas comment le

montrer. » Nous avions donc pris un besoin préexistant et montré des solutions. Et de nouveau

nous avons eu une grande variété d’idées qui nous sont parvenues.

Celle-ci que j’affectionne tout particulièrement, parce que cette idée d’architecture n’est pas juste

une solution, mais permet d’augmenter la prise de conscience. C’est une clinique kenaf. Vous

prenez une graine et vous la faites pousser dans une parcelle de terre, et il grandit de 4,2 mètres

en un mois. Et durant la quatrième semaine, les docteurs viennent et tondent une zone, mettent

une structure extensible au sommet et quand les docteurs ont fini de traiter et de voir les patients

et les villageois, vous coupez la clinique et vous la mangez. C’est Mangez Votre Propre Clinique.

Cela interagit avec le fait que si vous avez le SIDA, vous avez aussi besoin de certains taux

nutritionnels, et l’idée que le concept même de nutrition est aussi important que le fait d’avoir des

anti-rétrovirus là bas. Donc vous voyez, c’est une solution sérieuse. J’aime celle-ci. Cette idée

n’est pas juste une clinique, c’est un centre communautaire. Cela concerne l’ouverture de routes

de commerce et la création de moteurs économiques dans la communauté, ce pourrait donc être

un projet autofinancé.

Chacun de ces projets est durable. Ce n’est pas parce que je suis un amoureux des arbres. C’est

parce que lorsque vous vivez avec quatre dollars par jour, vous vivez en survivant et vous devez

être viable. Vous devez savoir d’où vient votre énergie. Vous devez savoir d’où viennent vos

ressources. Vous devez garder un entretien faible. Il s’agit donc d’obtenir un moteur économique,

et ensuite à la nuit tombée ça se tranforme en cinéma. Donc ce n’est pas une clinique pour le

SIDA, c’est un centre communautaire. Donc vous pouvez voir ces idées. Et ces idées ce sont

développées en prototypes, qui ont été finalement construites. Et actuellement, il y a des

cliniques qui roulent au Nigéria et au Kenya.

À partir de là nous avons aussi développé Siyathemba, qui était un projet – la communauté est

venue à nous et nous a dit que le problème est que les filles n’ont pas d’éducation. Et nous

travaillons dans une zone où 50 % des jeunes femmes entre 16 et 24 ans sont atteintes du

VIH/SIDA Et ce n’est pas parce qu’elles ont les moeurs légères, c’est parce qu’elles ne savent

pas. Nous avons donc décidé de nous pencher sur l’idée du sport et de créer un centre sportif de

la jeunesse doublé d’un centre d’assistance pour le VIH/SIDA, et les entraineurs des équipes

féminines étaient aussi entrainés en tant que docteurs. Afin que tout doucement se développe

une forme de confiance envers le domaine de la santé. Nous avons donc choisi neuf finalistes et

ces neufs finalistes étaient distribués à travers la région entière, afin que la communauté

choisisse leur conception. Ils disaient, c’est notre conception, parce qu’il ne s’agit pas seulement

d’engager la

communauté, il s’agit de rendre la communauté plus puissante et d’en faire une part du

processus de reconstruction.

Et voici donc la conception gagnante, et ensuite bien sûr, nous avons été là-bas et avons travaillé

avec la communauté et les clients. Voici le concepteur. Il est là-bas à travailler avec la toute

première équipe féminine de football à Kwa-Zulu Natal, Siyathemba, et ils vous le diront mieux

que moi.

Vidéo : Et bien, mon nom est Sisi parce que je travaille au centre africain. Je suis consultante et

je suis également une joueuse nationale de football pour l’équipe d’Afrique de Sud, les Bafana

Bafana, et je joue également dans le championnat Vodacom avec l’équipe baptisée Tembisa, qui

est maintenant devenue Siyathemba. C’est notre terrain à domicile.

Cameron Sinclair: Je vais vous montrer ça plus tard car je n’ai plus beaucoup de temps. Je peux

voir Chris qui me regarde du coin de l’oeil.

C’était une connexion, juste une rencontre avec quelqu’un qui voulait développer le premier

centre de télémédecine africain, en Tanzanie Et nous nous sommes rencontrés il y a deux mois,

littéralement. Nous avons déjà developpé une conception et l’équipe est là-bas, travaillant en

partenariat avec elle. Cela correspondait, grâce à deux membres de TED: Chreyl Heller et

Andrew Zolli, qui m’ont mis en relation avec cette incroyable femme africaine. Nous avons

commencé la construction en juin et ce sera ouvert par TEDGlobal. Donc si vous venez à

TEDGlobal, vous pourrez vérifier.

Mais ce pour quoi nous sommes les plus connus est probablement pour réagir après les

catastrophes naturelles et le développement, et nous nous sommes impliqués dans de nombreux

problèmes comme le tsunami et aussi des choses comme l’ouragan Katrina. Ceci est un abri à

370 dollars qui peut facilement être assemblé. Ceci est une communauté de concepteurs. Un

centre communautaire conçu par une communauté. Et ce que cela signifie est que nous vivons et

travaillons bel et bien avec la communauté, et qu’ils sont une partie du processus de conception.

Les enfants s’investissent pour décider où devrait se situer le centre communautaire, et

finalement, la communauté, au travers de l’acquisition de compétences finit en réalité par

construire le bâtiment avec nous.

Voici une autre école. Voici ce que les Nations Unies ont donné à ces gars pour six mois – douze

bâches en plastique. C’était en aout. Il s’agissait des pièces de rechange, et elles sont

supposées tenir deux ans. Lorsque la pluie tombe, vous ne pouvez rien entendre, et en été il fait

environ 60°C à l’intérieur. Donc nous avons dit, si la pluie tombe, récupérons de l’eau fraiche.

Donc tous ceux de notre école ont un système de récupération d’eau de pluie, à très bas prix.

Une classe, trois salles de cours et un système de récupération d’eau reviennent à 5000 dollars.

Ceci a été réuni grâce à des ventes de chocolat chaud à Atlanta. C’est construit par les parents

des enfants. Les enfants sont là-bas sur le terrain, construisant les bâtiments. Et ça a ouvert il y a

de ça deux semaines, et 600 enfants utilisent ces écoles aujourd’hui.

Une catastrophe naturelle frappe une maison. Nous avons vu ces histoires horribles sur CNN et

Fox et tout ça, mais on ne voit pas les histoires positives. Voici une communauté qui s’est

rassemblé et a dit : nous n’attendrons pas. Ils ont formé une association, une association de

divers joueurs pour élaborer East Biloxi, et comprendre qui était impliqué. Nous avons eu 1500

volontaires reconstruisant, rendant les maisons de nouveau habitables. Comprenant ce que sont

les consignes de la FEMA, et n’attendant pas qu’ils nous dictent comment on devrait reconstruire.

Travaillant avec les résidents, les sortant de leurs maisons, pour qu’ils n’attrapent pas de

maladies. Voici comment ils nettoient leur propre maison. La conception de logements. Cette

maison va partir, dans deux semaines. C’est une maison de nouveau habitable, nettoyée en

quatre jours. C’est une buanderie pour une femme utilisant un déambulateur. Elle a 70 ans. Voici

ce que la FEMA lui a

donné. 600 dollars, c’est arrivé il y a deux jours. Nous avons assemblé très rapidement une

buanderie. C’est construit, ça fonctionne et elle a démarré son affaire aujourd’hui même, dans

laquelle elle lave les vêtements d’autres personnes.

Voici Shandra et les Calhouns. ils sont photographes qui ont documenté le Lower Ninth durant

les 40 dernières années. C’était leur maison et voici les photographies qu’ils ont prises. Nous

avons aidé, travaillant avec eux pour créer un nouveau bâtiment. Des projets que nous avons

réalisés. Des projets auxquels nous avons participé, que nous avons supporté. Pourquoi les

agences d’aide ne font pas ça ? Voici une tente des Nations Unies. Voici la nouvelle tente des

Nations Unies, qui vient d’être présentée. Rapide à assembler. Elle a un rabat, c’est ça

l’invention. Cela a pris 20 ans pour concevoir ça et le mettre en place sur le terrain. J’avais 12

ans. Il y a un problème ici.

Heureusement, nous ne sommes pas seuls. Il y a des milliers et des milliers et des milliers et des

milliers d’architectes, de concepteurs et d’inventeurs autour du monde qui s’investissent dans le

travail humanitaire. D’autres maisons de chaume – c’est un thème au Japon apparemment. Je ne

suis pas certain de ce qu’ils fument. C’est une attache fixable conçue par quelqu’un qui a dit, tout

ce dont vous avez besoin c’est d’une certaine façon d’attacher des structures en membrane à

des poutres physiques de support. Ce gars qui concevait pour la NASA – conçoit maintenant des

logements. Je vais passer sur cette partie très vite, parce que je sais que je n’ai que quelques

minutes.

Ceci a donc été fait durant les deux dernières années. Je vous ai montré quelque chose qui a

demandé vingt ans pour être mis en place. Et voici juste une sélection de choses qui sont

arrivées – qui ont été construites durant les deux dernières années. Du Brésil à l’Inde, au

Mexique, en Alabama, en Chine, en Israël, en Palestine, au Vietnam. L’âge moyen d’un

concepteur qui s’implique dans ce projet est de 32 ans – c’est mon âge. Donc c’est jeune – Je

dois juste arrêter là, car Arup est dans la pièce et ce sont les toilettes les mieux conçues au

monde. Si vous jamais un jour vous allez en Inde, utilisez ces toilettes.

Chris Luebkeman vous dira pourquoi. je suis certain que c’est la façon dont il voulait passer la

fête, mais – mais le futur ne sera pas les cités de gratte-ciel comme New York, mais voilà.

Lorsque vous regardez ceci vous voyez une crise. Ce que je vois c’est de nombreux, nombreux

inventeurs. Un milliard de personnes vivent dans une pauvreté abjecte. Nous entendons parler

d’eux tout le temps. Quatre milliards vivent dans une économie croissante mais fragile. Une

personne sur sept vit dans des conditions précaires. Si nous ne faisons rien pour la crise des

logements qui est sur le point d’arriver, dans vingt ans, une personne sur trois vivra dans des

conditions précaires ou dans un camp de réfugiés. Regardez à votre gauche, regardez à votre

droite : un de vous y sera. Comment élever le niveau de vie de cinq milliards de personnes? Avec

dix millions de solutions.

Mon souhait est donc de développer une communauté qui adopte une conception innovante et

durable afin d’améliorer les conditions de vie de chacun.

CA : Attendez une seconde. C’est votre souhait?

C’est mon souhait.

Nous avons lancé Architecture for Humanity avec 700 dollars et un site internet. Donc Chris a en

quelque sorte décidé de me donner 100 000 dollars. Alors pourquoi autant de gens ?

L’architecture open-source est la voie à suivre. Vous avez une communauté de participants

variés – et nous ne parlons pas seulement d’inventeurs et de concepteurs, mais nous parlons du

modèle de financement. Mon rôle n’est pas celui de concepteur, c’est celui de lien entre le monde

de la conception et celui de l’humanitaire. Et ce dont nous avons besoin c’est quelque chose qui

reproduise ce lien dans son ensemble, parce que je n’ai pas dormi en sept ans.

Deuxièmement, que sera cette chose? Les concepteurs veulent répondre aux problèmes

liés à la crise humanitaire, mais ils ne veulent pas une quelconque entreprise dans l’Ouest qui

prenne leurs idées et en tire basiquement des profits. Donc Creative Commons a développé la

licence des nations en développement. Et ce que ça signifie c’est qu’un concepteur peut – le

projet Siyathemba que j’ai montré était le tout premier bâtiment à avoir la license Creative

Commons. Aussitôt que c’est construit, tout le monde en Afrique ou dans n’importe quelle nation

en voie de développement peut prendre les documents de construction et le dupliquer

gratuitement.

Alors pourquoi ne pas donner aux concepteurs l’opportunité de faire ça, tout en protégeant leurs

droits, hein ? Nous voulons avoir une communauté dans laquelle vous pouvez injecter des idées,

et ces idées peuvent être testées lors de tremblements de terre, d’inondations, ou dans toutes

sortes d’environnements austères. La raison importante c’est que je ne veux pas attendre le

prochain Katrina pour savoir si ma maison tiendra. C’est trop tard. Nous devons le savoir

maintenant. Et donc faire ça globalement. De plus je veux que tout ça fonctionne de manière

multilingue. Lorsque vous regardez le visage d’un architecte, la plupart des gens voient un

homme blanc aux cheveux grisonnants. Ce n’est pas ce que je vois. Je vois le visage du monde.

Et donc je veux que chacun sur cette planète puisse faire partie de cette conception et de ce

développement. L’idée d’une compétition basée sur les besoin – Xe prix pour les autres 98 %, si

vous voulez l’appeler comme ça.

Nous voulons aussi chercher des moyens de faire correspondre et de mettre ensemble des

partenaires. L’idée de fabricants pour l’intégration – des laboratoires fabuleux dans chaque pays.

Lorsque j’ai entendu parler des ordinateurs portables à 100 dollars qui vont éduquer tous les

enfants, et éduquer tous les concepteurs dans le monde. Mettez en un dans chaque favela, dans

chaque taudis, parce que vous savez quoi ? L’innovation viendra. De plus je dois connaitre ça.

C’est appelé le saut dans le temps. Nous parlons de technologies qui progressent par bonds.

J’écris en accord avec les changements du monde, et la chose dont nous avons parlé est, que

j’apprends plus sur le terrain que je n’ai jamais appris ici. Prenons ces idées, adaptons-les et

nous pourrons les utiliser. Ces idées sont supposées être adaptables, elles ont le droit d’être –

elles devraient avoir le potentiel d’évoluer, elles devraient être développées par chaque nation

dans le monde et elles sont utiles à chaque nation dans le monde. Qu’est-ce que ça prendra ?

Il devrait y avoir une feuille. Je n’ai pas le temps de lire ça, parce que je vais me faire sortir de

force.

CA : Continuons quelques minutes.

CS : Bien, qu’est-ce que ça prendra ? Vous êtes intelligents les gars. Donc ça va demander une

grande capacité de calcul, parce que je veux que ceci – je veux concrétiser l’idée que chaque

ordinateur partout dans le monde puisse le connecter au système et soit capable non seulement

de participer au développement de toutes ces conceptions, mais puisse aussi utiliser ces

conceptions. J’aimerais également un moyen de revoir les conceptions. Je veux que chaque

ingénieur Arup dans le monde puisse vérifier et s’assurer que nous sommes en train de faire des

choses qui tiennent la route, parce que ces gars sont les meilleurs dans le monde. Branchez.

Donc vous savez que je veux – et je devrais juste noter que j’ai deux ordinateurs portables et que

l’un d’eux est ici et contient 3000 conceptions. Si je lâche ce portable que va-t-il arriver ? Il est

donc important d’avoir ces idées testées placées ici, facilement utilisables, facilement

accessibles. Ma mère m’a dit une fois, il n’y a rien de pire que d’avoir une grande gueule et rien

dans le pantalon.

J’en ai marre de parler du fait de changer les choses. On ne le fait vraiment qu’en agissant. Nous

avons changé les lignes directrices de la FEMA. Nous avons changé la politique

publique. Nous avons changé la réponse internationale – basé sur la construction. Donc pour

moi, c’est important que nous créions une ouverture réelle pour l’innovation, et ça c’est

l’innovation libre. Penser aux cultures libres – c’est l’innovation libre. Quelqu’un l’a dit il y a deux-

trois ans. Je donnerai des points à ceux qui la connaissent, je pense que cet homme était en

avance d’environ 25 ans, donc agissons.

Merci