Post on 06-Apr-2016
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SOMMAIRE AVANT-PROPOSWesh la plèbe,
Nous voici en fin d’année, période d’examens pour certains, d’hibernation pour d’autres mais surtout de fêtes pour tous. Ah, les fêtes ! Avec leurs cortèges de souhaits, de cadeaux et de bons mets vus d’un certain angle mais aussi avec leurs défilés de stress, de soucis et de courses en tout genre vus d’un autre angle.
On a tous ressorti nos pulls, nos grosses vestes, nos écharpes et bonnets car le froid s’amuse à nous rappeler qu’il est de retour et qu’il est plus qu’en forme. Mais il n’y a pas de quoi s’étonner. Après tout, Ned Stark nous avait prévenu : « L’hiver arrive ! ».
C’est particulièrement à ce moment de l’année où vous limitez vos sorties et vos hobbies qu’il est bon de cibler vos distractions, n’est-ce pas ?! Voilà pourquoi après une petite période d’attente pour les plus fidèles, nous refaisons surface, et cette fois-ci avec la nette détermination de ne plus vous abandonner !
Apprêtez-vous à découvrir ou lire davantage de nouvelles plumes, de nouveaux artistes et talents de tout genre en provenance d’un peu partout mais surtout de Belgique.
En effet, à présent que certaines institutions font un boulot exemplaire en distribuant des galettes de qualité (Def Jam France par exemple), nous pouvons nous concentrer et représenter ce qu’il y a de meilleur dans la globalité de la culture urbaine, c’est-à-dire : nous ! « Nous », ces 80 % de profils jugés trop typés, passionnés ou simplement marginalisés. « Nous », ces 80% de profils qu’on ne voit pas, qu’on n’entend pas, alors que « nous » sommes pourtant importants à la survie de cette culture urbaine que « nous » aimons, chérissons et développons.
Ainsi, à travers cette édition, vous pourrez découvrir une brève interview conceptuelle de Krimoghaine, Mike Moore, Leboy Krisy’B et Dolfa, tous représentés en couverture de cette édition, mais aussi des artistes tels qu’Anwar ou encore Alain Mukendi, la plume de la douce Ms.Taibo, l’énergie de Sébastien Dana Kamran et tant d’autres merveilles.
Bref, pour bien terminer l’année et en même temps pour mieux commencer les festivités, #The80sMag a pensé à vous et vous offre ce qu’on appelle « une pluie de diamants ». Rien de tel qu’une bonne pluie de pierres rares, de talents bruts, de perles précieuses toutes issues des averses bruxelloises.
Et ça, même Bénabar le dit : « Bruxelles est un joyau, nous sommes en période de fête, c’est idéal comme cadeau. »Ceci étant dit, je vous souhaite d’ores et déjà de passer d’excellentes fêtes et vous envoie tous mes vœux de bonheur. Je m’appelle Kapesa Patrick, ils m’appellent Kidsy.
« Est-ce que you know ngaï ? »
ANWAR
TOP 10 DE TAÏBO
PLUIE DE DIAMANTS
JOKE - Ateyaba
MOS DEF
KAARIS
MERCI POUR CE MOMENT
POULET KFC FACON SOSSO
ALAIN MUKENDI
SEBASTIEN DANA KAMRAN
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5UN SOURIRE, UNE GUITAIRE ET UN MONSTRE
GOOD MUSIC MAKES GOOD PEOPLE
QUELQUES GOUTTES SUFFISENT
REVIEW
LIVE REPORT
L’ULTIME FANTASME
VALERIE TRIERWEILER
RECETTE
L’ALCHIMISTE DU DESIGN
DOCTEUR VIPRESPONSABLE DU MAGAZINEPatrick KapesaGRAPHISME/MAQUETTEMaxime Diana-MatoPREMIERE REDACTRICELaeticia Polczyk
PHOTOS COUVERTURE ET DOSSIER PRINCIPALAlex Muhong
ILLUSTRATIONS
Maxime Diana-Mato, Elisabeth Lebailly
ILS ONT CONTRIBUES A CE NUMERO
Taïbo, Alice Catherine, Sosso fresh, Miles Abdool, Sabrina Grisius
MUSIQUE
LIFESTYLE
ENTREPRENARIAT
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ANWARUn sourire, une guitare et un monstre
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Il y a de ça cinq ans, j’ai eu le plaisir d’assister à une scène inoubliable. Je me trouvais dans un bar pas loin du centre-ville bruxellois où une scène et son micro étaient ouverts aux artistes voulant s’exprimer. Après le défilé d’une série d’artistes, un jeune garçon plutôt introverti et calme se leva, prit une guitare, s’installa sur le tabouret et se transforma en monstre !
Du jeune réservé assis en silence dans son coin, il se transforma en une bête de scène qui avait réussi ce qu’aucun artiste n’avait réussi avant lui, c’est-à-dire : augmenter la température et faire danser chaque personne présente.
Il ne m’en fallut pas plus pour m’intéresser au parcours et à l’évolution d’Anwar, cet artiste animé d’une rare passion, d’une bonté sans limite mais aussi d’une joie indescriptible.
Nous voilà fin 2014, beaucoup de choses se sont passées pour Anwar, cet ancien inconnu qui ne va pas tarder à être sur les
lèvres de tous. Une bonne raison pour vous faire découvrir à travers un petit échange, entre deux dates de sa tournée avec la chanteuse ZAZ, qui il est et surtout ce qui est intéressant de savoir sur lui à l’aube de la sortie de son premier album.
The 80’s: Comment s’est faite ta première rencontre avec la musique ?
Ma curiosité pour les instruments de musique et tout ce qui s’en suit a été assez tardive. Jusqu’à l’âge de 18 ans, je ne m’imaginais pas du tout un jour monter sur une scène faire quoi que ce soit.
Aujourd’hui, c’est toute ma vie. Écrire, composer et faire de la scène sont devenus des besoins vitaux.
The 80’s: Comment s’est passée la création de ta première chanson ?
J’ai toujours aimé l’écriture. D’ailleurs, je m’imaginais devenir écrivain mais les choses se sont passées autrement lorsque j’ai été voir un grand concert. J’y suis allé, j’ai vu et je me suis dit : c’est ça que j’ai envie de faire. Une sorte de révélation.
The 80’s: Aujourd’hui tu te concentres sur ta carrière artistique. Peux-tu nous en dire plus?
Après plusieurs expériences, allant des plus petites scènes jusqu’aux plus grandes, j’ai suivi mon petit chemin d’artiste. J’ai travaillé avec différentes personnes aussi.
Des amateurs et des professionnels qui m’ont appris à faire les bons choix. Aujourd’hui je me concentre essentiellement sur la création. Entre temps, faire des scènes pour grandir et rencontrer des gens.
Un jour, à Paris, l’artiste « Zaz » est arrivée dans les loges pour me féliciter et depuis j’ai fait plusieurs dates avec
elle au Casino de Paris, Zénith, Forest Nationale, ... J’ai aussi, depuis que j’ai signé sous le label Columbia Records (Sony France), commencé à travailler sur un album qui sortira courant 2015.
The 80’s: Quelle est ta particularité?
Dans mes textes, mes mélodies et mon interprétation, la simplicité est le mot d’ordre. Je pense qu’avec beaucoup de subtilité et de finesse, nous sommes capables de retranscrire les émotions qu’il faut pour parler aux gens. Je n’ai pas envie de tendre vers la virtuosité pour n’être écouté que par une niche, mais plutôt simplifier mon message pour être sûr d’avoir été compris.
The 80’s: La scène belge ne connaît pas des masses de chanteurs de variété d’origine africaine. Comment ressens-tu ce manque?
Variété? Je ne suis pas un chanteur de variété, loin de là. Ma musique s’inspire de la musique Gnawa (musique des esclaves africains), du blues, de l’afrobeat et du reggae. Tout cela dans un habillage popularisé et rendu accessible aux mélomanes comme aux néophytes.
The 80’s: Quels sont tes thèmes de prédilection ?
La vie, l’amour, la joie, la force, le quotidien, la liberté, la beauté de la vie,
la tristesse aussi. Il n’y a pas vraiment de thèmes définis. C’est plutôt spontané. Selon mon humeur et la mélodie qui ressort sur le moment.
The 80’s: Quelles ont été tes influences musicales ?
J’ai beaucoup écouté la musique afro-américaine. La Motown music, Jimmy Hendrix, James Brown, Janis Joplin. Mais aussi le reggae de Bob Marley, les basses et saxos de Fela Kuti, la voix de Nina Simone en passant par Richie Havens. Ensuite je me suis mis à écouter un peu de tout (Michael Jackson,Canned heat, Beatles,...) pour ouvrir mes oreilles à de nouvelles mélodies et harmonies. Mais c’est vrai que je suis resté assez 60’s et surtout 70’s dans mes goûts musicaux.
The 80’s: Toi qui « débute », que penses-tu de la condition actuelle de la musique en Belgique et de la manière dont elle est gérée?
Je dirais qu’avec mon expérience, la Belgique est un endroit assez paradoxal. Il y a des aides de l’Etat qui essaye d’exporter ses artistes mais en même temps le système ne fonctionne pas. Je pense que c’est dû au fait que la division du nord, du sud et de la région bruxelloise rende la mission impossible. Les artistes n’arrivent pas à générer assez de force pour décoller. C’est pour cela qu’ils partent en France où ils trouvent un vrai marché et surtout beaucoup de structures compétentes et expérimentées.
Kapesa ‘Kidsy’ Patrick
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JHENE AIKO - SOULED OUT
JMSN – JMSN
Que dire sur cette écrivaine, sur ce bout de femme qui a écrit
pour tant d’artistes et qui ne se délaisse pas pourtant dans ses
morceaux personnels. Un album rempli de magie et de poésie.
Morceau préféré : « Waiding ».
Un artiste qui nous a présenté un album principalement acous-
tique avec les effets et l’atmosphère qui le qualifie si bien. Un réel
coup de cœur tant pour les textes que pour l’interprétation sin-
cère et sans fioriture.
Morceau préféré : « Need U ».
TOP 10 DETAÏBO
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ELIJIAH BLAKE – DRIFT
TEYANA TAYLOR – VII
Artiste à la voix envoutante qui a un vrai univers à nous propos-
er depuis son premier projet « Bijoux 22 ». Vraie découverte, en
espérant que ce n’est que le début pour lui et qu’il continuera à
nous rassasier.
Morceau préféré : « Strange Fruit ».
On découvre véritablement le talent de Teyana à travers ce pre-
mier album assez bien agencé. On l’a connue plus dans un style «
pop » à l’époque, elle nous revient aujourd’hui avec des sons plus
R’n’b/soul qui enchanteront vos oreilles.
Morceau préféré : « Business ».
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Mon top 10 albums qui a bercé mes oreilles de septembre à aujourd’hui.
Plaisirs, passions, émotions, il ne s’agit que de ça....
Good music makes good people !!
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AZEALIA BANKS – BROKE WITH EX-PENSIVE TASTE
JEAN JASS – GOLDMAN
CABALLERO – PONT DE LA REINE
La « folie azealienne » à l’état pur. On ne doute plus une seule sec-
onde qu’Azealia Banks est une artiste hors pair qui manie les mots
et les flows comme personne actuellement dans l’industrie musi-
cale internationale. Des prods toujours plus osées et étonnantes
allant du grime à la pop jusqu’à la house.
Morceau préféré : « BBD »
Membre du groupe belge « Exodarap », Jean Jass nous présente
son premier projet sorti il y a peu de temps. Entre mélodies som-
bres et flows parfois nonchalants, Jean Jass nous tire dans son
univers poignant et rempli de mélancolie. A écouter plusieurs fois
pour capter la profondeur de ses propos!
Morceau préféré : « Mes jambes ».
Fraîchement sorti du four, le Caballero nous enflamme toujours
autant les oreilles. Punchlines aiguisées sur prod samplées, c’est
le Hip-Hop qu’on aime. Histoires, délires et réflexions à la pelle
dans ce projet.
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NEM – LIGNES DE FUITES
OPG – MMMXIII
TINASHE – AQUARIUS
De la poésie et de la réflexion dans ce projet fraîchement livré
pour nos oreilles. Artiste présent sur la scène du Hip-Hop belge
depuis un petit temps, j’ai pris le temps de l’écouter et je n’ai ab-
solument pas été déçue. Je vous invite à faire de même si vous ne
connaissez pas.
Morceau préféré : « Mémoires perdues ».
Equipe d’artistes belges, rappeurs et beatmakers, allant du rap
au chant autotuné. Ils vacillent entre rap et mélodie r’n’b dans ce
premier projet. Self-made du début à la fin, leur univers ne cesse
de se peaufiner à travers leurs morceaux. Je vous invite à écouter
ce qu’OPG nous met sous la dent !
Morceau préféré : « Boomerang ».
C’est loin d’être le premier projet que cette talentueuse artiste
nous propose mais c’est celui qui l’a réellement propulsée dans
le monde de la musique internationale. Elle nous propose des so-
norités allant du « r’n’b 90’s » à la « pop » comme on aime. Je pense
que vous êtes loin d’en avoir fini avec Tinashe.
Morceau préféré : « All hands on deck ».
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QUELQUES GOUTTES SUFFISENT...PLUIE DE DIAMANTS
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Depuis que le Hip-Hop et sa
musique rap sont devenus
populaires et que les moyens
d’enregistrement avec un
minimum de qualité studio se
sont démocratisés.
Tout le monde et n’importe qui
pense pouvoir « facilement »
devenir chanteur, compositeur,
ingénieur du son et j’en passe.
Dans cette vague d’évolution
fleurissent plusieurs générations
d’artistes de tous genres qui sont
mélangés et placés à la même
enseigne.
Voilà pourquoi #The80sMag se
permet de piocher parmi ces
talents quelques rappeurs afin
de leur poser 5 questions qui
permettront de connaître leurs
vision du rap à Bruxelles.
Le choix de ceux-ci s’est fait
sur leurs particularités qui les
différencient les uns des autres
et qui les rendent unique dans
leur « genre ». C’est pourquoi
nous avons choisi Krimoghaine
qui représente bien le sens cru
du rap dit ‘hardcore’, Leboy
Krisy qui apporte une fraîcheur
plus alternative, Dolfa qui
traduit les codes du rap US via
ses compositions ou enfin Mike
Moore qui synthétise l’esprit
d’entreprise nécessaire dans le
milieu dit urbain.
Comme à son habitude,
#The80sMag tend à mettre en
avant la personnalité de l’artiste
bien plus que son produits, son
œuvre.
N’hésitez donc pas à découvrir
et à suivre chaque intervenant
de cette édition via leurs réseaux
sociaux ou leur site officiel.
Le rap à Bruxelles, c’est un sandwich caviar.
”
Kapesa ‘Kidsy’ Patrick
LEBOY KRISY B“
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Fier représentant du collectif « Lettre A », Krimoghaine est de ceux sur qui il faut compter.
Alliant la technique mais aussi le flow sur des paroles crues reflétant une réalité fortement
négligée, vous pourrez trouver chez ce rappeur 2 x 500 raisons qui justifieront sa position de
rare emcee dominant au sein de sa génération.
1. Que représente Bruxelles à tes yeux ?
Une ville cosmopolite de par ses nombreuses communes et ses communautés
que je vois un peu comme une case par laquelle il faut passer, le temps de se
faire de l’argent avant de se barrer !
2. Quelle est la plus grosse leçon que Bruxelles t’ait donnée ?
Bruxelles m’a appris que dans ce milieu, si t’es pas loup, tu te fais manger !
3. Le rap à Bruxelles, c’est…
Le rap à Bruxelles, c’est CHAUD !! Il y a beaucoup de talents à Bruxelles, de
très bons rappeurs avec de gros projets. D’ailleurs bientôt le rap sera encore
plus chaud quand notre projet sortira (rire). Bref, le rap se porte bien
à Bruxelles et ça ne cesse d’augmenter. Que les français fassent attention !!
4. Le plus gros défaut dans le milieu Hip-hop Bruxellois, c’est …
C’est que trop souvent les rappeurs en font de trop, ils font trop les stars !
Après quelques vues, quelques partages, ils pensent être différents.
Du coup, ça réduit la solidarité entre-nous, on ne prend plus le temps à
s’intéresser à ce que l’autre fait, à se soutenir.
5. Le mot de la fin ?
Soutenez le rap belge !
Krimoghaine
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L’avantage d’être un artiste est qu’il est primordial d’être totalement décomplexé, plein de folie et
surtout rempli d’une audace unique qui permettra à tout un chacun de se différencier.
S’il y a bien un rappeur qui l’a compris dans la nouvelle génération, c’est LeBoy Krisy’B.
Capitaine du collectif « LeJeune », LeBoy s’écarte de toute posture qui fige la dite « identité du
rappeur ». En effet, lorsque la plupart des rappeurs s’enferment et nourrissent eux-mêmes une
multitude de stéréotypes, il y a des mecs comme Krisy’B qui ne cherchent qu’à faire la différence
dans le butde passer du statut de rappeur à celui d’artiste.
1. Que représente Bruxelles à tes yeux ?
Une drôle de dame. Une femme sacrée et mystérieuse, chez qui on peut tout
trouver : de l’amour, de la violence etc.
2. Quelle est la plus grosse leçon que cette dame t’ait donnée ?
L’importance de la fidélité. J’ai appris d’elle qu’il faut être fidèle qu’à une seule
femme.
3. Le rap à Bruxelles, c’est…
Le rap à Bruxelles, c’est un sandwich caviar.
4. Le plus gros défaut dans le milieu Hip-hop Bruxellois est …
La fierté… Définitivement la fierté.
5. Le mot de la fin ?
Il n’y a pas plus fort que ma ville!
LeBoy
Krisy’B
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Au-delà des frites, de la bière, des choux ou encore des gaufres, s’il y a un quelque chose en
Belgique et surtout à Bruxelles à ne pas négliger, c’est bel et bien le nombre excessif de talentueux
compositeurs.
Depuis que Oz Touch et Amir ont placé la Belgique sur la carte des dangereux compositeurs
grâce, entre autre, à leurs écuries, rares ont été les équipes organisées et déterminées à redorer
les couleurs du talent belge.
C’est ce que Dolfa a compris en se plaçant en meneur danscette nouvelle génération de
compositeurs grâce à son association avec de valeureux coéquipiers tels que Jowell, BBLouis,
2240, 187prod et d’autres compositeurs dotés d’un talent hors pair autour du collectif «
GP808 ». Ajouté à cela, Dolfa est un rappeur membre d’ O.P.G, un groupe à surveiller de près.
1. Que représente Bruxelles à tes yeux ?
Le cœur du crime ! C’est une plaque tournante où tout se passe. Vous pouvez
trouver tout ce que vous voulez ici. Et surtout du bon son, tout vient de chez
nous !
2. Quelle est la plus grosse leçon que Bruxelles t’ait donnée ?
L’importance de marcher avec les bonnes personnes et de bien être entouré !
3. Le beatmaking Bruxellois, c’est…
L’essence même du rap, ça permet aux artistes de se démarqués.
4. Le plus gros défaut dans le milieu Hip-hop Bruxellois, c’est …
L’orgueil.
5. Le mot de la fin ?
Je vous ba*se !
DOLFA
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L’avantage de la culture Hip-Hop, c’est qu’elle forge un mental d’acier qui, quand il est bien établi,
permet de construire tout à partir de rien.
Ainsi, un rappeur peut facilement devenir un multitâche ne craignant pas de toucher à tout
afin de virer entrepreneur. C’est le cas de Mike Moore, rappeur issu du label « TabuWorld Music
Group ». Entre musique, organisation de soirées et développement d’une marque de vêtements
pour ne citer que cela, Mike Moore fait partie de ces rappeurs qui ont conscience que le rap peut
ouvrir la porte à d’autres business. Ainsi, il n’hésite pas à prendre le taureau par les cornes.
1. Que représente Bruxelles à tes yeux ?
Une zone de chasse (rires) ! Mais c’est surtout chez nous et ça peut importe
nos origines.
2. Quelle est la plus grosse leçon que Bruxelles t’ait donnée ?
De ne pas dormir ! Lève toi et va chercher ton cash !
3. Le rap business à Bruxelles, c’est…
C’est ce qui manque le plus à l’industrie du disque belge, pour faire découvrir
et exposer nos talents ici et ailleurs. Car (malheureusement) peu t’écoute pour
ton talent, beaucoup te suivront pour ton succès.
4. Le plus gros défaut dans le milieu Hip-hop Bruxellois, c’est …
Je n’aime pas juger les gens, chacun fait ce qu’il veut. Mais si je devais souligner
un gros défaut au milieu, je dirais : Qu’on est en retard !
5. Le mot de la fin ?
En 2015, c’est ici que tout se passe.
MIKE MOORE
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JOKE - ATEYABA
19h21 : Tenue de combat pour aller faire mon petit
footing. Les éléments indispensables : écouteurs et
lecteurs avec batterie remplie à bloc.
19h30 : en bas du bloc. C’est partie : « Music maestro » !
Aujourd’hui, je me décide enfin à écouter l’album de Joke
- « Ateyaba » sorti le 2 juin 2014 sous la tutelle de Def
Jam France. Oui, je suis « en retard » mais j’aime prendre
le temps d’écouter un album et l’analyser quand l’envie
m’en prend. Souvent, c’est quand la vague de groupies
hurleuses assoiffées a fini de lécher la pochette au point
de se retrouver avec un CD vierge... Soit, je m’égare.
Plus qu’une simple écoute passive de l’album de Joke, une réelle aventure...
« Pharaon » : on sent Joke en forme et en colère avec son côté « rien à foutre
de tout » et « baise l’Etat et ceux qui nous ont baisés ». Je me dis que ça va être
sanglant si le premier morceau annonce cette couleur. Très bien !
On enchaîne avec « Majeur en l’air » : Therapy à la prod. Etonnant. Cependant,
ma course prend une allure de clip tellement je m’ambiance. Bon, je vous avoue
que c’est le genre de morceau avec lequel mon cerveau se met en mode « Off »
car je n’écoute absolument pas les paroles, comme 99% des gens à la première
écoute je pense. Impatiente de l’écouter en club car ce morceau met le feu.
« Black Card » en featuring avec Pusha T : Joke beaucoup plus posé, sur une
prod assez lourde, mais les premières 30 secondes ne m’intéressent vraiment
pas. Morceau suivant.
“Y’a que moi et Louis XV qui ont su créer des grands seize”
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« Menace Interlude » :Bon j’écoute cette minute sans plus d’enthousiasme.
J’attends la piste suivante.
« Menace » : La prod m’enchante les oreilles. Une prod à la 90’s comme j’aime,
assez épurée, entre Rythm & Blues/Soul. Je me dis : « C’est bon, j’ai peut-être
trouvé mon morceau préféré de l’album ». Le son tourne et finalement je ne
suis pas fan des paroles mais Joke pose ça bien. L’ambiance est bonne, bon
point !
Maintenant : « Jen Selter » a.k.a le « plus beau boule du secteur ». Basses
et 808’s à fond, la prod m’enchante encore une fois, composée par Richie
Beats. Le flow de Joke est au top dans le premier couplet. Deuxième couplet,
il nous décrit une partie de jambes en l’air plutôt « hard ». Bon, Parisiennes,
Américaines, Africaines, vous savez ce qui vous attend avec Le Joke en
écoutant ce morceau (clin d’œil).
« New Jack City » : le titre m’interpelle. Le son commence, c’est bon ! J’ai
trouvé mon morceau préféré de l’album. La prod est posée mais lourde,
le flow de Joke glisse très bien dessus. Une ambiance « sombre » mais des
propos clairs : Joke aime la Marie-Jeanne, 9mm et les femmes. Un « pouce en
l’air » à la personne qui fait les pistes d’ambiance pendant les dédicaces, elles
m’emportent !
19h48 : presque 20 minutes de course, on ne lâche rien.
« Miley » avec Dosseh : un des morceaux promos de son album.
Pour ma part, je trouve que Dosseh est au-dessus de Joke sur ce morceau.
Même si au final, je n’ai pas grand-chose à dire sur ce son. « La chatte à Miley
Cirus », « Money comme seul objectif », tout est dit. Suivant.
« On est sur les nerfs » : encore un des sons phares du projet.
Bon son club produit par IkazBoi, dans le délire de « One » dans sa mixtape
précédente « Kyoto » sortie en 2012 ou encore « PLM » voire « Tokyo Narita
» dans « Tokyo » en 2013.
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« Venus » : morceau bonus produit par HotTrack.
Joke rend hommage aux belles femmes à sa manière tout en gardant
sa touche « macho-misogyne ». Rien d’étonnant malheureusement.
Il aime les femmes qui se respectent autant que les « tchoins » (à
traduire : « fille facile », pour rester poli), du moment qu’elles sont
belles et font bouger leur « matériel ». Bon...
Ah ! « French Riviera » (traduction : « Côte d’Azur ») : un des
morceaux que j’attendais le plus dans cet album vu la collaboration
avec cette grande artiste nommée Jhené Aiko. J’écoute ce
morceau et je ne suis pas convaincue. Le morceau est structuré
de manière étrange à mon sens. Je zappe après avoir entendu le
premier refrain de Jhené... Déception absolue.
« Casino » : j’écoute jusqu’au premier refrain mais je n’adhère pas.
Du coup, je zappe.
« 4 pattes » : rien que le titre annonce déjà la couleur. La prod de
Leknifrug est bonne. Session on « baise tout : l’Etat, les meufs,
sous drogue, etc... ». Joke vulgaire et vrai, à mon sens. Qui peut lui
reprocher ça ?
« Oye Sapapaya » : je n’adhère pas du tout ni à la prod ni au flow de
Joke sur ce son... Suivant.
20h16 : plus de 30 minutes de course dans les gambettes, bientôt
fini. Jusqu’à présent, Joke reste (presque) fidèle à lui-même niveau
paroles mais peut-être que c’est devenu trop redondant au bout
du 3e projet ? Je n’en sais rien.
« Paris » : produit par Joke lui-même, l’ambiance est plutôt «
smooth ». J’aime assez bien, le flow de Joke se marie bien au son.
On sent qu’il est dans son élément et se laisse lui-même emporter
par l’instrumentale. La petite voix féminine est la bienvenue, un
petit clin d’œil à son morceau « Journée ».
« Ateyaba » : morceau qui porte le même nom que l’album. Cela
doit être un morceau spécial alors, un son censé à souhait ! Enfin !
Il parle de ses racines africaines mais plus particulièrement de son
grand-père « Ateyaba » (dont il porte lui-même le nom) qui s’est
battu pour la France en première ligne.
Je vous invite à écouter ce morceau. Mes commentaires ne seront
pas aussi efficaces et clairs que ses paroles. J’apprécie le thème
et sa prise de position affirmée comme jamais. Je ne dis pas que
Joke ne devrait faire que ce genre de son mais c’est cette variété
de thème qui, je pense, lui manque alors qu’il est capable de parler
d’autres choses que de « pussy, money, weed ». Et plutôt bien
d’ailleurs.
“LE RAP J’LUI CREUSE SA TOMBE A MESURE QU’J’CREUSE MA TÊTE”
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« Niamtougou (Outro) » : on retourne dans le Joke cru et vulgaire à
souhait. Transition pas terrible avec le son précédent, même s’il rend
hommage à toute sa famille présente et disparue. On sent la fin de
l’album. La magnifique production de Myth Syzer m’inspire plus de
profondeur textuelle que ce que Joke nous propose ici. Dommage.
Encore une fois, ce ne sont pas les paroles que je retiendrai sur ce
morceau.
20h33 : ma course s’achève ici après une heure d’effort. Je décide
d’écouter le dernier morceau en marchant vers chez moi.
« Anubis » : avec Bip’s, la prod de Blastar est étonnante mais j’aime. On
retrouve un peu la colère de « Pharaon » mais ce son ne m’emballe pas.
Je décide quand même de l’écouter jusqu’à la fin. Quelques punchlines
à relever mais sans plus. Je n’accroche pas du tout au couplet de « Bip’s
». J’en viens même à me demander ce qu’il fait sur ce morceau... Un
peu comme dans « Aurore Boréale ». Bon, « les goûts et les couleurs
bla bla bla... ».
CONCLUSION : Du Joke à l’état pur. Avec ses « egotrips » vulgaires et crus à souhait.
Authentique depuis le début de sa carrière, ce que l’on apprécie.
Les paroles m’ont moins marquée que dans ses projets précédents.
Toujours à la recherche de la punchline, je m’attendais à un peu plus
de variétés dans les thèmes : plus d’histoires et personnages à la « fin
de journée », « Django », « Louis XIV », etc.
Un peu moins de « chnek », « money », « drogue » aurait été le bienvenu.
Depuis sa signature avec Def Jam France, j’ai l’impression que Joke ne
sort plus trop du lot.
Joke sous Golden Eyes nous ont habitués à mieux d’après moi. Il a
comme « perdu sa touche personnelle », autant dans ses sons que dans
ses clips et même, dans sa manière de s’habiller. On a l’impression qu’il
s’est un peu laissé noyer dans ce « rap game » qui se vend alors qu’il
était justement en train de créer un autre courant...
Je n’ai pas vraiment été marqué par cet album, contrairement à ses
projets précédents. Il n’est pas mauvais mais pas si bon qu’on aurait pu
l’attendre, et surtout voulu l’entendre.
Respect à lui pour le travail qu’il fournit. On l’attend authentique dans
ses prochains projets car du potentiel, il en a.
Taïbo
MU
SIQU
E
“Certaines sont des belles mères, certaines sont des belles soeurs, J’apprécie quelques
tchoins qui gravitent dans mon secteur”
-28- | #THE80sMAG #THE80sMAG | -29-
MOS DEF LIVE REPORT
L’ouverture du concert s’est
déroulée dans une ambiance de
spectacle grâce à une prestation
des champions nationaux de
break, accompagnés d’un maître
de cérémonie qui n’avait pas une
tâche simple: animer une salle à
moitié pleine avant le show d’une
pointure.
Néanmoins l’animation fût
propre, remplie de good vibes
rappelant aux spectateurs que
le Hip-Hop est avant tout une
culture prônant le « Peace, Love,
Unity and having fun » à l’image
de la sincérité des danseurs et de
tous les serrages de mains à la fin
de chaque battle.
L’attente pour le show principale
fût longue mais a permis à la salle
de se remplir sur des sons d’un
DJ qui m’a personnellement fait
voyager dans le temps.
Sa playlist surfait sur la vibe
de sons purs 90’s (WuTang,
Alkaholiks, GangStarr, DJ
Premier, A Tribe called Quest et
j’en passe).
Passons à la personne qui nous
avait tous rassemblés ce soir.
Yasiin Bey a fait son entrée dans
la beauté intrigante du silence,
sur du Jazz, en lançant des pétales
de rose en provenance de son
chapeau sur scène. Geste qui
donnera tout son sens à la fin de
ce live report.
Sa première interaction directe
avec le public a été faite via le
fameux son « Hip Hop » qui a
automatiquement fait vibrer la
foule.
Pour les 40 ans de la culture Hip-Hop, l’Ancienne Belgique et la Zulu Nation
ont gâté notre chère ville de Bruxelles en y invitant une référence du
rap mûr et méticuleux: Mos Def ou Yasiin Bey pour
d’autres.
MU
SIQU
E
Le reste du concert fût aussi
smooth que le flow d’un courant
d’eau, surtout pour ceux qui
connaissaient la plupart des
sons issus de son premier album
éponyme « Black on Both Sides
» qu’il n’a d’ailleurs pas hésité à
mettre de côté pour faire place à
des productions plus récentes.
Mos Def met en avant ses qualités
musicales en chantant sur des
reprises de Jazz notamment en se
prêtant même au chant de versets
coraniques ou en rappant encore
sur des reprises du virulent
Ol’Dirty Bastard.
Son ouverture d’esprit et ses
influences orientales ne sont
pas passées inaperçues. Les
spectateurs ont même eu la
chance de le voir pratiquer la
danse d’élévation soufi (le Samâ’ ).
Le concert qui s’est ouvert avec
des pétales de rose s’est clôturé
par le même geste. A savoir avec
un lancer de bouquets de roses
au public, au grand bonheur des
dames qui étaient présentes.
Pour conclure, je dirais que Mos
Def arrive à réunir des personnes
de tout horizon et de tout âge.
Du puriste se contentant des
90’s au jeune adolescent voulant
goûter au passé, à l’image de ce
qui est censé être le vrai Hip-Hop,
une nébuleuse d’ondes positives
réunissant les communautés.
Miles Abdool
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MU
SIQU
E
KAARISL’ULTIME FANTASME
À moins d’être parti combattre en Syrie durant ces 15 derniers mois, personne ne peut dire qu’il ignore qui est Kaaris. Fort de la sortie fracassante de son premier album, l’année passée, de la sortie beaucoup plus récente de son nouveau morceau « Comme Gucci Mane », et, of course, de la vidéo, nous dirons même de THE vidéo clash contre B2O, nous nous sommes vus obligés de nous pencher avec intérêt sur le phénomène qu’il est, lui, le petit de « personne, si ce n’est de [sa] daronne »… Sisi, c’est lui qui le dit.
Kaaris, c’est d’abord le fantasme ultime de l’image masculine.
Visuellement, Kaaris, c’est un Rick Ross français, le bide en moins, et
les abdos en plus. Bien huilés, les abdos, évidemment. Puis des tours
de biceps à faire craquer les coutures de n’importe quelle chemise.
Dans ses clips, Kaaris, il fait passer la moindre couverture de Têtu pour
un cahier d’images pour enfants, parce que, oui, Kaaris, il a des potes,
et tous ses potes, ils ont le même gabarit, et apparemment aussi le
même problème de régulation de la température de leur corps, parce
qu’on a rarement vu Kaaris et ses gars porter un t-shirt. Donc un clip
de Kaaris, c’est un minimum de six gars torse-nus, bodybuildés, huilés,
avec un regard très méchant, mais alors vraiment un méchant regard.
Kaaris, c’est ensuite le fantasme ultime du vrai rappeur.
Parce que bon, n’ayons pas peur des comparaisons, moralement,
Kaaris, c’est l’antithèse de Maître Gim’s, car si ce dernier, lorsqu’il
parle d’une fille sublime, aimerait être la chaise sur laquelle elle
s’assoit, Kaaris, lui, il raconterait dans les détails les plus crus
comment il lui ferait les choses les plus interdites dans tous les livres
saints. Autant vous dire que si certains des lyrics d’autres rappeurs
ont du mal à passer dans vos oreilles, à côté de ce que Kaaris débite,
c’est de la poésie médiévale.
Et puis, au vu du nombre de rappeurs en devenir qui l’imitent, plus
ou moins consciemment, avec plus ou moins de réussite, on est forcé
de constater que Kaaris, c’est « Ze man to be », quand on est renoi
et qu’on rappe en faisant des rimes toujours structurées de la même
manière. Parce que Kaaris, il parle- un peu- comme ça, en fait- il
parle- que comme ça, en y insérant des tonnes de punchlines, genre
« le torse est assez large pour plusieurs chaînes/ le lit est assez large
pour plusieurs chiennes », et ce n’est que le début, on vous avait dit,
les autres font de la poésie médiévale…
Kaaris, c’est aussi le fantasme ultime des agents du contrespionnage.
Quoiqu’il arrive, Kaaris a la même expression sur le visage : il est
neutre. On l’a vu se laver les mains dans des flots d’alcool, se frotter la
bouche avec des billets, on l’a vu assis, debout, seul, avec des potes, en
bas des tours, au bled, fumer dans la tête des gens, se rouler ses noix
sur le dos d’une meuf nue et même clasher le Duc, il a la même tête.
Celle qui vous fait dire que si on peut rire de beaucoup de gens, ça
serait mieux de ne pas trop rire
de lui, ou alors de très loin, et de
dos, et pendant qu’il dort.
Pas un scintillement dans un seul
de ses yeux qui pourrait faire
croire qu’il kiffe ne serait-ce
qu’un peu, d’être là où il est. Non,
rien, un bloc de glace. Même
quand une meuf twerk
devant lui, rien. Si elle doit
accoucher devant lui, toujours
rien. Akhenaton disait qu’il
connaissait des gens « qui
pouvaient saigner trois mecs,
puis bouffer des pâtes en sauce
», Kaaris, lui, il les saignerait tout
en mangeant, sans sourciller. Et à
en croire sa dernière vidéo, il se
nourrirait même du sang de ceux
qu’il tuerait…
Dans son côté mutique et froid,
si Kaaris est le seul qui connait
l’endroit où est planqué le Mollah
Omar, franchement, on n’est
pas prêt de le retrouver. Kaaris,
c’est aussi le fantasme ultime du
vendeur de voitures.
Vous pensiez qu’à part la R8,
Audi c’était un peu une marque
de vieux. Kaaris vous prouve le
contraire, parce qu’il n’y a rien
à faire, mais rares sont ceux qui
ont été si classes que lui, dans
l’ouverture du clip « Zoo ».
À vous demander pourquoi
les grandes marques de gova
claquent un budget fou dans les
publicités à la télévision, alors
qu’en fait, il faut juste qu’une
voiture roule à allure modérée
dans les rues de Sevran (2.7,
2.7) et que Kaaris soit assis
sur la portière, une kalach à la
main, avec un air très détaché,
évidemment.
Kaaris, c’est encore le fantasme
ultime du réceptionniste d’hôtel.
Parce qu’en fait, lui aussi, il
aimerait pouvoir accueillir ses
clients, comme Kaaris nous
accueille dans chacun de ses
clips : en noir et blanc et en
slowmotion, torse nu,
-32- | #THE80sMAG #THE80sMAG | -33-
avec des biatches dans des tenues pas possibles, à brasser des liasses
de billets ou à les avoir en bouche avec un grillz.
C’est un peu sa marque de fabrique à Kaaris, ce qui fait qu’on le
reconnait. D’ailleurs, la première fois qu’on a vu « Or Noir », on a été
scandalisé en pensant qu’il s’agissait d’une parodie. Le clip est en
couleur, Kaaris porte un pull, il n’est pas armé. Alors, heureusement
à 1:50, quand on a vu les deux paires de seufs derrière lui, on a été
rassuré, et puis, c’est vrai aussi que depuis le début du clip, il faisait
ses clés de bras, ça aurait du nous mettre sur la voie…
… Oui, parce que Kaaris, c’est aussi le fantasme ultime des professeurs
de langue des signes.
Il fait des tas de signes avec ses doigts tout le temps, Kaaris. Et ça
semble avoir beaucoup de sens pour lui. Il fait des ronds avec ses
pouces et ses index, il tend les autres doigts, il croise les mains, il
met ses mains vers le haut, vers le bas. Parfois, il plie aussi ses doigts.
Il bouge également les bras. Et comme il est toujours aussi sérieux
qu’un pape quand il fait ça, on peut très vite se retrouver largués
quant à la signification exacte de tous ses signes. En tout cas, on les a
essayé en ombre chinoise, et on peut l’affirmer, ce n’est toujours pas
plus clair.
Sans oublier son éternelle clé de bras, parce que bon, parler de
Kaaris sans parler de sa double clé de bras, ça serait passer à côté de
l’essence-même du personnage. Si Sefyu était encore parmi nous, il
aurait dit un truc comme « Quand t’entends Kaaris, y’a la clé de bras
qui va avec ». Et toujours dans notre recherche d’explication, toute
signification sur sa clé de bras est bonne à prendre, toute justification
aussi.
Parce qu’au final, Kaaris, c’est surtout le fantasme ultime des
personnes comme nous, à la recherche sans fin du sens, du bon sens.
De ceux qui aiment tout analyser dans les clips pour comprendre « La
» raison à tout ça.
On a entendu dire qu’il était Illuminati, ce qui, entre la plaque de la
voiture dans « Or Noir » et les plans dans « Comme Gucci Mane » qui
font étrangement pensés, le lait en moins, à ceux de «Onto The Next
One » de Jay-Z, Illuminati ultime, est une lecture facile.
MU
SIQU
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-34- | #THE80sMAG #THE80sMAG | -35-
On parle de lui comme de quelqu’un de mauvais, sans aucune limite.
Il aime les plans qui sont censés impressionner, que ça soit quand il
met une muselière style Hannibal Lecter à un de ses gars, quand il se
trouve dans une sorte de dépôt de cercueils, quand ils sont à minimum
120 en bas des tours, ou même quand les quatorze premières
secondes de « Dès le Départ » suivent les mouvements plus ou moins
gracieux d’un boule en poom poom short et de sa cellulite, on ne peut
pas faire comme si on n’avait pas entendu son propre aveu, quand il
dit qu’il « trempe ses cookies dans des larmes », et mine de rien, c’est
super flippant comme déclaration, presqu’autant que quand il dit que
dans ses veines il n’a que de la glace, et que donc, sans peine il … Non,
on ne peut pas tout citer. Bref.
Mais au-delà de savoir jusqu’à quel point Kaaris est sérieux dans sa
détermination à sodomiser toute une partie de la Terre entière, il
est surtout important de souligner que s’il réussit vraiment quelque
chose admirablement, c’est la construction marketing de son image
too-much, savamment travaillée, jusque dans les moindres détails.
Car soyons honnêtes, toute la démesure et les énormités de Kaaris
ont un avantage incomparable : celui de faire parler de lui, encore et
encore, sans jamais pouvoir être certains de savoir quelle partie peut
être imputée à la folie ou au génie.
Alice Catherine
MU
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Valou
Assieds-toi, faut que je te parle.
Tu vas sans doute passer
quelques journées dans le noir.
Mais t’es sérieuse avec ton livre
là ?
Ton mec t’a trompé, ok.
Ce sale bâtard mérite un coup de
cric sur sa Peugeot et un feu de
joie avec ses cravates moches.
Avec tes copines, les plus proches
of course.
Ensuite, vous seriez allées
manger des burgers et des frites,
et des glaces, et des éclairs au
chocolat.
Éventuellement, une cuite au
Virgin Mojito. Tu aurais stalké
Juju sa nouvelle go sur Facebook
en zoomant sur ses cuisses
pour dénicher la peau d’orange
sanguine de cette garce voleuse
de mari. Oh wait !
Ça ne te rappelle pas une autre
story ?
Celle d’une journaliste politique
qui a une histoire avec un mec
maqué depuis mille ans, père de
toute une tribu.
Comme dirait un célèbre
philosophe ch’ti : “La routourne a
tourné, bébé”.
On appelle ça l’effet boomerang.
Je sais, ça fait mal aux gencives
un peu.
Et à l’égo, beaucoup.
Etre cocue c’est dur, mais l’être
au vu et su de toute la planète,
c’est duuuuuuuuuuur deh.
Mais ça s’appelle le karma.
Tu ne voleras point le mec d’une
autre go.
Sinon on te le chopera à nouveau.
C’est pas qu’il soit sexy chocolat
ton gars, hein.
Même si le pouvoir embellit
apparemment.
Il donne une aura de sexyness au
plus thon de tous les geeks.
Ou alors il sait y faire pour
séduire la poulette.
“Viens, je te montrerai les
cuisines de l’Elysée...”
Valou, je te le dis comme à une
copine.
Une copine du lycée avec qui
je n’aurais plus de contact,
tellement elle se la raconte d’être
devenue la première dame,
qu’elle pince le nez comme si
c’était la reine Elisabeth herself !
Ton mec a fait le con, laisse-
le prendre seul toutes les
mauvaises vibes. P
Quand t’es une princesse, tu pars
dans la dignité.
Tu lui fais deux ou trois petits
sales coups pour soulager ton
immense soif de vengeance, mais
tu le fais en scred.
Ou avec humour.
Comme ça tu mets le public dans
ta poche.
Ce qui n’est pas ton cas, Valou.
Tu as voulu crier ta haine à la
face du monde, tu as voulu aussi
te faire un peu de cash sur cette
histoire sordide.
On sent que tu as la haine de ne
pas être la First Lady.
Tu n’as pas l’aura d’une Michelle
Obama, ni le charisme de Lady
Di.
C’est con, même Bernadette
avait plus de classe que toi.
Son mec elle le recadre en privé,
comme une vraie bonne femme.
Valou j’aurais pu être indulgente
si tu étais en 4ème B, mais là...
Tu ne m’étais déjà pas très
sympathique depuis ton
“Embrasse-moi sur la bouche”
qui avait pour but d’enterrer
Ségo.
La routourne a tourné, tu
n’inspires même pas la pitié.
Sosso
“il me dit qu’il me regagnera
comme une éléction... J’ai l’impression
d’être son faire valoir mais j’ai peur de ne plus rien valoir.... “
LIF
EST
YL
E
Merci pour ce moment - Oui mais NON
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poulet frit façon kfc? c’est sosso qui régale !
Le poulet du KFC mais fait-maison, c’est pas comme un rêve qui se réaliserait brusquement ? Un poulet frit, tendre à souhait et enrobé d’une panure épicée et croustillante. Et surtout un poulet dont tu sais comment il a été préparé et pour lequel tu as utilisé de bons produits.Moi, en tout cas hier j’en ai eu grave envie.
4 pilons de poulet (ou des filets de poulet coupés en gros morceaux)
1 bol de céréales non sucrées (tu trouves ça au rayon bio le plus souvent)1 bol de lait1 peu de jus de citron1 œuf
De la farine
Épices : sel, poivre, ail en poudre, paprika, piment doux en poudre, gingembre
Fait macérer ton poulet dans le lait salé et additionné d’un peu de jus de citron.
Laisse au frais pendant au moins 4 heures.
Bon c’est la partie chiante, parce qu’il faut anticiper.
Mais ça en vaut la peine, cette attente permettra au poulet d’être super tendre.
Prépare tes bols :
Un avec de la farine + sel + paprika + ail en poudre + piment doux + un peu de gingembre
Un avec oeuf battu + un peu de lait . Un avec les céréales écrasées grossièrement (utilise un sac de congélation )
Sors les morceaux de poulet de la marinade sans les égoutter.
Trempe-les dans le bol de farine épicée.
Puis dans l’œuf.
Encore une fois dans la farine, puis l’œuf encore.
Cette deuxième étape est facultative mais je trouve que ça ajoute une couche supplémentaire plutôt agréable.
Enfin, fais rouler tes morceaux de poulet dans les céréales concassées.
Voilà ! On passe à la cuisson.
Fais chauffer de l’huile dans une
grande poêle.
Place ton poulet dans l’huile
chaude, mais pas trop.Il faut
laisser le temps à la viande de
cuire sans brûler les cornflakes.
Laisse le poulet cuit bien
égoutter sur du papier essuie-
tout pour absorber le surplus
d’huile.
Avec ça, tu peux soit faire des
patates douces, soit une grosse
salade pour équilibrer un peu.
L’avantage par rapport à celui du
célèbre fast-food : tu sais ce que
tu manges, tu utilises de bons
ingrédients !!
LIF
EST
YL
E
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-42- | #THE80sMAG #THE80sMAG | -43-
A l a i n Mukendi
Talentueux designer autodidacte issu des rues
de Bruxelles. Cet ancien graffeur a évolué
créé et fabrique des vêtements, des baskets et
chaussures, sa passion.
En effet c’est lorsqu’il décide de mettre un
terme au graffiti au sein de crew comme T32,
KSA ou bien même CNN, qu’il forge son style
au niveau du design vestimentaire.
C’est après avoir fait des études aux ateliers
Lannaux, où il y apprend les bases de la
couture et du patronage qu’il décide de créé
ses propres modèle de vêtements.
Ironiquement, de part la débrouillardise
qu’il a acquit via la culture Hip-hop, il
décida d’apprendre à fabriquer ses propres
chaussures via des vidéos et tutoriaux en ligne.
« Mais attention, malgré tout si l’on veut
vraiment faire des choses de bonnes qualités,
il n’y a pas de secret, il faut s’y donner corps
et âme. C’est ça le secret! Le secret, c’est le
travaille», dit-il après nous avoir dressé les
grandes étapes de son parcours.
L’ALCHIMISTE DU DESIGN
EN
TR
EP
RE
NA
RIA
T
Alors qu’il nous explique la genèse de ses
créations des premiers t-shirt pour lui et
ses copains à sa première chaussure, nous
apprenons quelque chose d’intéressant
venant de ce solitaire de la mode.
« Je ne me définis pas vraiment comme un
styliste parce que je ne fais pas essentiellement
que des vêtements je fais un peu de tout.
Bien que ces dernier temps je me suis
fort penché sur ça, on va dire qu’à
la base, je suis juste attiré par
les belles choses, les beaux
designs.»
Curieux, il est naturel de savoir quel est, selon lui,
la différence entre un designer et un styliste ?
«Un styliste c’est plus dans le vêtement et un
designer il fait dans tout, il peut faire des meubles
comme il peut faire des tasses à café. Je n’ai
pas envie de dire de bêtises, pour faire simple,
je dirais qu’un styliste est quelqu’un qui fait
essentiellement des vêtements ».
Ainsi ce part time designer/styliste a su imposé
un code particulier à ses créations. On peut le
remarquer de par le « M » et le « A » qui représente
sa signature, mais aussi de part l’utilisation du
cuir et ses belles finitions toutes unique.
Son goût pour la qualité et la précision, il l’a
doit aussi à ses influences qui sont Jean-Paul
Gauthier, Ozwald Boateng, Christian Lacroix,
Marithé François Girbaud et Yves Saint-Laurent.
Au-delà de leurs parcours exemplaire, ce
que ces hommes inspirent le plus chez Alain
Mukendi, ce sont leurs humanités et leurs esprits
révolutionnaires.
En voyant l’intérêt que portait YSL à ses modèles
de type africain, Alain Mukendi tend à rendre
chacune de ses créations mais aussi chacune de
ses démarches, en actes symbolique basée sur
une qualité rare et réfléchit.
Découvrez sans hésiter, l’ensemble du travail de
ce jeune homme sur son tumblr :
http://alainmukendi.tumblr.com/
et très bientôt via l’émission « The Sneakers »
bientôt diffusé en TV.
Kapesa ‘Kidsy’ Patrick
-44- | #THE80sMAG #THE80sMAG | -45-
sebastiend a n ak a m r a nQuand on parle du monde de la nuit, et plus
précisément de son côté festif, de nombreuses
étiquettes sont souvent liées.
Il n’est donc pas anormal de penser
inconsciemment à « strass et paillettes », « disc-
jockey », « boule à facettes » ou encore « videur
», « alcool » et « drogue ». Dans le meilleur des
cas, certains penseront « délire », « amusement
» et « danse ».
Dans tous les cas, il est peu commun que le
monde de la nuit rime directement avec «
organisation », « détermination », « relations »
et « ambition ».
Ce sont pourtant là les étiquettes les plus
communes et réelles dans le milieu de la nuit. Il
a fallu que je rencontre Sébastien Dana Kamran
afin de pouvoir le confirmer.
Ce jeune organisateur de soirées est avant tout
un grand rêveur qui, à lui seul, prouve que rien
n’est impossible à partir du moment où l’on
détermine son ambition
D O C T E U R V I P
EN
TR
EP
RE
NA
RIA
T
et que l’on s’organise pour réaliser ses rêves.
Il ne m’en fallu pas plus pour m’intéresser à
son parcours, sa personnalité et surtout à son
originalité.
En effet, Sébastien n’est pas comme les autres.
Dentiste le jour et chef de troupes la nuit, il mène
une vie de folie (Note à moi-même: éviter ce
genre de tournure de phrase en 2014).
En quelques mots, comment peux-tu te
présenter ?
Sébastien Dana Kamran, jeune rêveur d’origine
iranienne, né et éduqué à Bruxelles, qui a cru en
ses rêves et qui fait tout pour les réaliser.
J’ai eu la chance d’avoir pu développer une série
d’événements tout en ayant fait mes études.
Dans ta vie professionnelle, tu es dentiste le jour
et le soir tu vis de ta passion: l’organisation de
soirées.
Peux-tu nous expliquer d’où est née cette
motivation ?
Ma motivation a toujours été là !
Il faut savoir que depuis petit, j’ai toujours
aimé organiser des événements tels que les
anniversaires, les fêtes d’écoles, les surprises, les
nouvel ans entre amis etc.
Du coup, de nature bosseur et rêveur, je
me suis d’abord assuré d’avoir une sécurité
professionnelle en intégrant le plus possible ma
passion. Jusqu’au jour où je suis devenu dentiste,
là j’ai pu foncer vers mes rêves.
-46- | #THE80sMAG #THE80sMAG | -47-
Depuis, tu t’es entouré de personnes avec
lesquelles tu as monté plusieurs concepts. Peux-tu
nous les citer et nous dire quelle est ta plus grosse
fierté ?
Alors, les concepts sont dans le désordre :
- I love my city
- Y.O.L.O
- Uptown
- Double Trouble
Et ma plus grosse fierté est clairement : « I Love My
City ».
Comment s’est crée «I Love My City» ?
J’organisais chaque année mon anniversaire et pour
mes 30 ans, j’ai voulu marquer le coup en organisant
une fête où je réunissais toutes ces personnes que
j’ai connues et avec qui j’ai tissé un lien de mon
enfance jusqu’à ce jour ne fut-ce que le temps d’une
soirée.
Ainsi, je suis tombé sur une de mes amies qui était
invitée et qui m’a naturellement proposé de faire
cela au Louise galerie, la boite où elle travaillait.
Eh voilà, grosse surprise: Bruxelles étant petite,
la sauce a pris et on s’est retrouvé le soir de mon
anniversaire à 900 personnes qui se sont toutes
amusées.
De cette surprise, une certaine demande s’est créée
et on m’a proposé d’y organiser mes 31 ans.
Chose faite et de nouveau un gros succès. Et là,
le manager est venu me proposer de faire ça de
manière récurrente et ainsi est né mon plus gros
bébé, les soirées : « I LOVE MY CITY ».
Pourquoi ce nom ?
C’est super insolite! J’étais à Londres dans un
magasin et je venais de flasher sur un T-shirt où il
y avait écrit « I Love My City ». Comme par hasard
mon associé me téléphone et il était dans le même
magasin à Bruxelles ! Directement,
on s’est dit pourquoi ne pas appeler nos soirées
comme ça.
Est-ce qu’il y a un gros clivage entre le monde
de Sébastien le dentiste et celui de Sébastien
l’organisateur ?
Non, il n’y en a pas ! J’ai totalement pu relier les deux.
EN
TR
EP
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I LOVE MY CITY MA PLUS GROSSE FIERTE
Être dentiste m’a même un peu permis d’élargir
mon réseau car je bosse en cabinet et à l’hôpital.
Étant à l’hôpital, je m’occupe de beaucoup de jeunes
étudiants qui savent que je suis dans l’événementiel.
De l’autre côté, sans forcément l’annoncer, ça s’est
su et donc au final je suis gagnant de toute part.
Dans l’événementiel, quelle a été ta plus grosse
déception ?
Sincèrement, je n’en ai pas encore eu. Pourquoi ? Car
je pense que j’ai encore toutes les cartes en mains,
toutes les possibilités pour me battre. Je pense que
j’aurais une déception le jour où j’arrêterais de me
battre en sachant qu’il y a encore une possibilité. Et
même à ce moment-là, ça serait plus une déception
envers moi-même.
Quelle a été ta plus grande joie ?
Ma plus grande joie, ça peut paraître cliché mais
c’est après chaque soirée, lorsque l’on reçoit un
feedback des personnes qui se sont fortement
amusées.
Au point d’avoir connu d’autres personnes. C’est
vraiment cool ça !
Je connais des couples qui se sont connus à une de
mes soirées et qui sont à présent mariés et/ou qui
ont des enfants ensemble. C’est une joie énorme de
savoir que t’as contribué à tout cela.
Ma plus grande joie, c’est aussi d’avoir réalisé
un rêve sans même le vouloir. Grâce à ILMC, j’ai
connu une chouette aventure ! On en a fait une
dans pratiquement toutes les boites bruxelloises
(Knokke, Liège et Mons).
J’ai même pu voyager énormément grâce à cela. On
en a fait une à St-Tropez, Cannes, Miami et même
pour fêter les 5 ans du concept, on a fait Dubaï au
pied de la plus haute tour du monde !
Durant tes études, est-ce que tes parents et tes
proches ont eu peur de cette double casquette ?
Non car j’ai toujours fait en sorte de les rassurer en
premier lieu. En leur montrant que j’avais la tête
sur les épaules, les pieds sur terre et donc que je
savais très bien qu’avoir un diplôme, une sécurité
professionnelle était une priorité.
Ainsi, j’ai vite été soutenu par ma famille et mes
proches.
-48- | #THE80sMAG #THE80sMAG | -49-
Aurais-tu un conseil à donner à un jeune qui n’a
pas le soutien de ses proches dans ses démarches
?
«FONCE ! Mais fonce de manière REFLECHIE.»,
c’est ce que je dirais à ce jeune car j’estime que
dans la vie, il faut se battre pour ses rêves tout en
sachant préparer l’atterrissage de notre chute au
cas où ça ne fonctionne pas.
Que regrettes-tu dans le monde de la nuit ?
Je regrette deux choses :
La première, c’est que l’on ne prenne pas le
temps d’apprendre à connaître les gens. Souvent
certaines personnes qui m’ont vu des centaines de
fois en club sont choquées après une conversation
de 5 minutes quand elles me rencontrent en
ville, dans les couloirs de l’hôpital avec ma blouse
blanche etc. Et il en va de même pour moi ! C’est
vraiment dommage que ce soit un monde aussi
superficiel, où l’on pourrait croire que tout le
monde est beau, sans problèmes, etc.
La seconde chose, je dirais que c’est le manque
d’informations et de contrôle aux entrées
de boites. Selon moi, on devrait un peu plus
sensibiliser les différentes clientèles sur le fait
qu’il faut rester sur ses gardes et réellement faire
attention à leurs consommations.
Ce n’est pas que le rôle des boites.
Chacun doit savoir se contrôler face à l’alcool,
etc. Mais je regrette tout de même un manque de
prévention de la part des boites.
En parlant des entrées en boite, que penses-tu
du système de sélection ?
Je pense qu’il faut une sélection et celle-ci pas
par rapport au physique de la personne mais par
rapport à l’état d’esprit de la personne.
Mais il y a deux problèmes en général dans le
milieu de la nuit :
Déjà, il n’y a pas beaucoup de boites qui n’ont pas
de physio beaucoup d’entre elles laissent ce rôle
au videur.
Ensuite, j’estime que c’est aussi aux membres du
personnel d’accueillir les gens de manière polie
pour éviter tout débordement.
Si tu étais….
Une valeur ? Le respect.
Un principe ? L’honnêteté.
Un défaut ? La naïveté.
Le mot de la fin ?
Croyez en vos rêves et battez-vous pour eux !
Kapesa ‘Kidsy’ Patrick
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