Post on 03-Apr-2015
Techniques actuelles en matière
de désinfection des locaux :
état des lieux, recommandations
et réglementation
Xavier VERDEIL
Epidémiologie et Hygiène Hospitalière
CHU Toulouse Purpan
Réunion du réseau Poitou-Charentes15 mai 2007
2
La désinfection des locaux en 2007
Une réflexiondes pratiques hétérogènes à l’origine de procédures parfois inadaptées,
faussement sécurisantes : utilisations de confort, inutiles ou inefficaces ?
références bibliographiques : pas de consensus
Un constatEnquêtes auprès d’établissements de soinsprocédures utilisées et leurs indications
Des évolutions en terme de réglementation
de nouvelles techniques
de recommandations
3
L’entretien des locaux
« Nettoyage »Opération d’entretien et de maintenance des
locaux dont l’objectif est d’assurer un aspect agréable (notion de confort)un niveau de propreté (notion d’hygiène)
Action chimique, action mécanique, température et temps d’action
« Nettoyage-désinfection »produit détergent-désinfectant
« Bionettoyage »définition norme NF et d’usage…(action de
prévention contre la biocontamination des surfaces)
4
Techniques d’entretien
1. Techniques de dépoussiérageEssuyage humide des surfaces autres que le sol
Articles d’essuyage (chiffonnettes, lavettes)
Balayage humide du solBalai trapèze + gazes à usage unique
Nettoyage par aspiration
2. Techniques de lavage des solsLavage manuel (balai de lavage à plat, avec ou sans réservoir)
Lavage mécanisé (monobrosse, autolaveuse)
3. Technique d’entretien par la vapeurAppareil à production de vapeur d’eau à haute pression
Action détergente et désinfectante (activité bactéricide et lévuricide)
5
Désinfection des locaux
L’étape de désinfection des sols et des surfaces peut faire suite aux étapes de nettoyage dans certains secteurs hospitaliers
Plusieurs techniques Désinfection « par voie aérienne »Désinfection par spray alcooliqueDésinfection de contact (application)
6
Désinfection des locaux :Références bibliographiques
Routine disinfection of patients’
environmental surfaces : myth or reality ? Dharan and Pittet J Hosp Infec 1999
Surface disinfection : should we do it ? Rutala
and Weber J Hosp Infec 2001
Should we routinely disinfect floors ? Rüden
and Daschner J Hosp Infec 2002
7
Does disinfection of environmental surfaces influence nosocomial infection rates ?
Dettenkofer and Daschner Am J Infect Control 2004 (236 articles)Seules 4 références concernent des enquêtes de
cohorteAucune d’entre elles ne met en évidence la
supériorité de la désinfection systématique des locaux par rapport au nettoyage simple avec un détergent en terme de réduction du taux des infections nosocomiales
8
Techniques de désinfection des surfaces
Dispersats non dirigés
« Désinfection par voie aérienne » (DVA)
Hors présence humaine stricte
Aérosolisation/fumigation avec un appareil automatique
Couple appareil/produit
Dispersats dirigés
Sprays alcooliques
Présence humaine (opérateur)
Pulvérisateur manuel, pneumatique et/ou électrique
Appareil ≠ produit
9
Techniques de désinfection des surfaces
Dispersats non dirigés
Formaldéhyde
Glutaraldéhyde
Alcools
Couple appareil/produit indissociable si teneur en aldéhyde formique > 3%
Marquage CE Agrément ministériel
Dispersats dirigés
Alcools +++
Biguanides
Ammoniums quaternaires
Teneur en alcool ≤ 30% Marquage CE (produits
revendiquant une utilisation sur les surfaces de dispositifs médicaux )
Liste positive désinfectants (SFHH)
10
11
Liste positive des désinfectants SFHH
A. Produits détergents-désinfectants pour sols, surfaces et mobilier
B. Dispersats dirigés pour la désinfection des surfaces (sprays)Nom commercialFabricant ou distributeurPrincipes actifs de base (indications du
fournisseur)Concentration d’utilisationSpécificité (marquage CE)Présentation
12
Enquête concernant les procédures de désinfection des locaux
Questionnaire adressé en mai-juin 2004 aux équipes d ’hygiène des CHU et CLCC
66 questionnaires envoyés 54 établissements répondeurs (82%)
Type d’établissements
Nombre % réponse
AP/HP-AP/HM HCL
12/19 63
CHU autres 22/25 88
CLCC 16/20 80
13
Techniques de désinfection utilisées dans l’établissement
Désinfection par Voie Aérienne DVA
dite « terminale » par fumigation de
formaldéhyde (F) (couple appareil/produit agréé,
indissociable si F > 3 %)
Désinfection par Voie Aérienne dite
« terminale » par fumigation de désinfectants
autres que le formaldéhyde
DVA F
DVA F
14
Désinfection de Contact
Désinfection des surfaces par dispersats dirigés(sprays)
contenant des aldéhydes
ne contenant pas des aldéhydes
Désinfection par application d ’un désinfectant après nettoyage
des surfaces
Désinfection par application de détergent désinfectant seul sur
les surfaces
DC SPA
DC SPA
DC D
DC DD
DC
15
Techniques de désinfection utilisées dans l’établissement
N=50
CHU (n=34)
CLCC (n=16)
N % N % N %
DVA 24 48 14 28 10 63
DC SP 37 74 26 76 11 69
DC 48 96 33 97 15 94
16
Techniques de désinfection utilisées dans l’établissement
N=50 CHU (n=34)
CLCC (n=16)
N % N % N %
DVA F 17 34 10 29 7 44
DVA F 7 14 4 12 3* 19
DC SPA 6 12 4 12 2 13
DC SPA 31 62 22 65 9 56
DC D 22 44 16 47 6 38
DC DD 45 90 32 94 13 81
17
Désinfection par voie aérienne (DVA) : Indications
Indications systématiques
12 établissements (5 CHU, 7 CLCC)
Indications exceptionnelles
12 établissements (9 CHU, 2 + 1 CLCC)
18
DVA : Indications systématiques (12) Maladies à déclaration obligatoire (dont 7 tuberculose)
Accueil d’un patient immunodéprimé
Bloc opératoire après chirurgie septique, avant prothèse
Unité de greffe de moelle/flux laminaire
Contamination de l’environnement par Aspergillus
Après travaux ou changement de filtres HEPA
Salles propres et environnements maîtrisés (salle de préparation des nutritions
parentérales)
BMR ayant une survie prolongée dans l’environnement
Patient en isolement septique
Patient porteur de BMR, de varicelle, de gale, de rotavirus, de spores (C. difficile)
19
DVA : indications exceptionnelles (12)
Tuberculose bacillifère (4) non traitée ou traitement <72h
Salles d’irradiation (préparation à une greffe de moelle)
Salle blanche (reconstitution centralisée des chimiothérapies)
Travaux de maintenance sur CTA (filtres HEPA)
Contamination de l’environnement par Aspergillus (en hématologie)
Maladies émergentes :SRAS, Ebola, variole
Bioterrorisme
« Il reste un appareil sur le CHU »
20
Abandon de la DVA
38 établissements sur 50 : 76% 79% des CHU, 69% des CLCC
26 établissements : abandon total
12 établissements : indications exceptionnellesCauses d’abandon :
Toxicité (formaldhéhyde) pour le personnel (et pour les patients) 84%
Cadre réglementaire non cohérent 66%Absence d’indication pour la maîtrise du risque infectieux
58%Technique exigeant des contraintes pour la mise en œuvre
53%
21
Année d’abandon de la DVA connues pour 29 établissements/38 (76%)
Avant 1990 4 De 1990 à 1995 9 De 1996 à 2000 13Depuis 2001 3
Décision du CLIN dans 22 cas/38 (58%)
22
Désinfection des surfaces par dispersats dirigés (sprays) : DC SP
35 établissements sur 50 (70%)Indications N=35 %
En secteur d’hospitalisation en cas d’isolement septique et/ou de patient porteur de BMR
21 60
En bloc opératoire de façon systématique (fin de programme)
15 43
En bloc opératoire après intervention septique et /ou avant pose de prothèse
14 40
Dans des locaux spécifiques : salles propres-environnements maîtrisés et apparentés (secteurs équipés de flux laminaire, unités de brûlés, locaux de radiothérapie(TBI), unité de préparation des cytostatiques, stérilisation, biberonnerie)
13 37
Autres : MDO, MCJ, contamination aspergillaire, SRAS, véhicules sanitaires, zones difficiles d’accès à l’application manuelle de DD
6 17
23
Désinfection des surfaces par dispersats dirigés (sprays) non utilisée : DC SP
15 établissements sur 50 (30%)
10 CHU, 5 CLCC 4 établissements ne l’ont jamais utilisée (4
CHU)
11 établissements (6 CHU, 5 CLCC) l’ont abandonnée pour
1. Toxicité pour le personnel et les patients : 9
2. Absence d’indication pour la maîtrise du risque infectieux : 5
3. Contraintes de mise en œuvre : 3
24
Année d’abandon de DC SP connue pour 8 /11
Avant 1990 1Entre 1990 et 1995 0Entre 1996 et 2000 3Depuis 2001 4
Décision du CLIN dans 7 cas /9
Les 15 établissements non utilisateurs de DC SP citent, comme technique de « nettoyage-désinfection », l’application de détergent-désinfectant seul sur les surfaces
L’emploi de désinfectant de surface de type eau de Javel est cité par 4 CHU dont 2 indications précisées pour des locaux hébergeant des patients porteurs de Clostridium difficile
25
Evolution des pratiques (1)
Enquête juin-août 2006 (28 CHU)17 réponses au 05/09/06 (61 %)Q 1 : Evolution des pratiques depuis 2004 ?
Oui dans 14 cas sur 17Dans le sens :
d’un abandon de la DVA (6 fois) d’un abandon (5 fois) ou d’une diminution
des indications de la DC SP (3 fois)
26
Evolution des pratiques (2)Q 2 : Nécessité d’une étape complémentaire
après application manuelle de produit détergent-désinfectant sur les surfaces ?Oui dans 12 cas sur 17Procédures et indications :
DC SP : 7 fois pour locaux spécifiques , cas groupés d’infections (BMR) ou travaux
Eau de Javel : 11 fois pour Clostridium difficileProcédé vapeur : 6 fois dont 3 en cas de travauxPeroxyde d’hydrogène : 3 fois dont 2 pour cas
groupés d’infections à BMR (un épisode)
27
Evolution des pratiques (3)
Non dans 4 cas sur 17« faible rôle des surfaces dans la genèse des
infections nosocomiales »« rôle modéré des surfaces et de l’air dans la
transmission des infections et pour la part qui leur revient on dispose de méthodes suffisantes pour régler les problèmes courants »
28
Publication de recommandations nationales
Les 50 établissements sont favorables à une telle publication, en souhaitant prioritairement :
Les indications des différentes techniques (25)La validation scientifique des techniques de DVA
et DC SP (14)L’évolution de la réglementation, MDO
notamment (6)L’utilisation des produits : dilutions, précautions
d’emploi, toxicité (4)Les nouvelles techniques (vapeur) (3)
Recommandations
DHOS/DGSCSHPF CTIN CCLIN AP/HP
USDHHSCDC/MMWR
IFIC
30
Guide « La désinfection des surfaces des locaux »CCLIN Paris-Nord, 1997
La désinfection des locaux est souhaitable :1. Lorsqu’un malade
Relève de mesures d’isolement septique respiratoire, cutané et entérique
Est porteur de germes multirésistants2. Avant l’admission d’un malade immuno-
déprimé bénéficiant d’un isolement aseptique3. La désinfection des locaux est en outre
nécessairePour les secteurs à haut risque infectieux, tels que les
blocs opératoires, les unités de réanimationPour les secteurs protégés : hématologie, services de
greffes, centres de traitement des grands brûlés
31
Guide de bonnes pratiques de désinfection des dispositifs médicaux CSHPF-CTIN, 1998
« Les indications générales et l’intérêt de la désinfection par voie aérienne sont très discutés et semblent tout à fait inadaptés aux situations décrites, en raison de l’établissement d’un lien artificiel entre la désinfection des locaux et la déclaration obligatoire d’une maladie »
32
100 recommandations CTIN, 1999
L’hygiène générale de l’établissement est envisagée par le CLIN avec le souci de proposer les techniques qui présentent le meilleur rapport coût-efficacité
Entretien des locaux (sols et surfaces) : Elaboration d’un cahier des charges
définissant le type d’entretien (technique, fréquence) adapté à chaque secteur hospitalier
Établissement des fiches techniques d’entretien
33
Avis du Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France sur la transmission de la tuberculose
1996-1997 : « Aucune mesure de désinfection particulière des chambres n’est nécessaire si les mesures de prévention sont respectées »
2002-2003 : « Absence de mesures concernant la désinfection de l’air (intérêt limité des UVC) »
34
Guide « Nettoyage-bionettoyage à l’AP/HP » Guide de recommandations des bonnes pratiques, avril 2004
Désinfection par projection d’un dispersat sur les surfaces : à l’étude, soumis à l’avis du CLIN local
Objectif : limiter le risque de contamination aspergillaire de l’environnement avant l’accueil d’un patient neutropénique ou en aplasie
35
Guide technique d’Hygiène HospitalièreCCLIN Sud-Est, 2ème version mai 2004
Les procédés de désinfection par voie aérienne (dispersats non dirigés et sprays) n’ont pas montré de bénéfice par rapport à un nettoyage désinfectant classique
« Un nettoyage désinfectant soigneux reste parfaitement suffisant dans toutes les situations »
36
Guide « Entretien des locaux des établissements de soins »CCLIN Sud-Ouest, avril 2005 « La désinfection des locaux peut faire suite
aux techniques de nettoyage dans certains secteurs hospitaliers »Classification des locaux :
Zone 1
Risques minimes
Zone 2
Risques moyens
Zone 3
Risques sévères
Zone 4
Très hauts risques
Nettoyage quotidien
Nettoyage-désinfection quotidien
Nettoyage-désinfection quotidien voire pluriquotidien
Nettoyage-désinfection pluriquotidien et étape de désinfection
37
Guide « Recommandations pour l’entretien des blocs opératoires »CCLIN Sud-Ouest, août 2006
« Sur la base des recommandations et de la bibliographie existantes, il n’y a pas d’argument permettant de préconiser une étape de désinfection (complémentaire) par voie aérienne (aérosol ou désinfection de contact par spray)Avant intervention, quelle que soit l’intervention
réaliséeEn cas d’intervention de classe III ou IVEn cas d’intervention réalisée sur un patient porteur
d’une BMREn fin de programme opératoireÀ un rythme hebdomadaire
38
Infection Control : Basic Concepts and TrainingInternational Federation of Infection Control IFIC, 2003
« Floors and surfaces should be clean with water and detergents
Routine use of disinfectants is unnecessary »
39
Maîtrise de l’infection de pandémie grippaleHHS Pandemic Influenza PlanUS Department of Health an Human Services, november 2005
7. Nettoyage et désinfection de l’environnementb) nettoyage et désinfection de la chambre après le
sortie du patient ou son transfert
- Nettoyer et désinfecter toutes les surfaces qui ont été en contact avec le patient ou qui ont pu être contaminées durant les soins au patient
- Ne pas utiliser de spray ou de brouillard désinfectant dans une chambre occupée ou vide
Il s’agit là d’une pratique potentiellement dangereuse qui n’a pas fait la preuve de
son efficacité
40
CDC/ MMWRRecommandations and Reports, june 2003Guidelines for Environmental Infection Control in Health-Care FacilitiesE. Keep housekeeping surface visibly clean
Use a registered hospital détergent/disinfectant Categorie II
F. Do not perform disinfectant fogging in patient-care areas Categorie IB
G. Avoid large surface cleaning methods that produce mists and aerosols or disperse dust in patient-care areas Categorie IB
41
VI. Special Pathogens
A. Use appropriate hand hygiene and isolation precautions during cleaning and disinfecting procedures Categorie IB
B. Use standard cleaning and disinfection protocols to control environmental contamination Categorie IB
Réglementation
43
Code de la Santé Publique(sans lien avec les établissements de santé)
Art. L.14 : la désinfection est obligatoire pour tous les cas de maladies prévues à l’article L.11
Décret n°67-743 du 30 août 1967 et arrêté du 25 mars 1992
Relatifs aux conditions que doivent remplir les procédés, produits et appareils destinés à la désinfection obligatoire (agrément des procédés)
44
Arrêté du 25 mars 1992
La désinfection des surfaces par voie aérienne s’effectue hors présence du malade au moyen de procédés suivants
Catégorie 1 Couple indissociable appareil-produit : teneur en
aldéhyde formique > 3% (poids/volume)
Catégorie 2Couple dissociable appareil-produit : principe actif
hydrosoluble à base d’aldéhyde formique
teneur < 3% (poids/volume)
45
Circulaire DGS/DHOS 382 du 30 juillet 2004 (1)
Relative aux précautions à observer dans les services d’anatomie et cytologie pathologiques, les salles d’autopsie, les chambres mortuaires et les laboratoires de biologie « spécialisés ATNC », vis-à-vis du risque de transmission des ATC et ATNC
46
Circulaire DGS/DHOS 382 du 30 juillet 2004 (2)
Fiche 12 : entretien des locaux et des surfacesLe protocole standard comprend un nettoyage
avec un produit détergent ou détergent-désinfectant suivi d’un rinçage et d’une exposition suffisante avec l’eau de Javel suivie d’un deuxième rinçage
La pulvérisation et la fumigation (désinfection par voie aérienne hors présence humaine) sont des pratiques à proscrire.
47
Bioterrorisme et mesures environnementales en milieu de soinsGuide DGS/Département des situations d’urgences sanitaires, juin 2006
Fiche n°1 : Agents et toxines non identifiésContexte qui doit amener à prendre, sur la base
d’hypothèses défavorables et protectrices, des mesures de protection :De type variole pour les risques de contamination
inter-humaine en raison de sa forte contagiositéDe type charbon pour les risques de contamination
environnementale en raison de sa résistance très importante dans l’environnement
48
3. Mesures environnementales
3.1. Locaux (sols, murs, plan de travail fixés)La procédure comporte les étapes suivantes :
L’application d’un détergent suivie impérativement d’un rinçage
Puis une désinfection de préférence à l’eau de Javel à la concentration de 0.5% de chlore actif. Si le matériau ne le permet pas, il est possible d’utiliser un détergent-désinfectant en usage dans l’établissement selon les procédures habituelles.
Remarque : il est rappelé que la Désinfection par Voie Aérienne (DVA), à l’aide de produits à base de formaldéhyde, n’est pas préconisée dans les établissements de santé.
49
Note DHOS/DGS 335 du 1er septembre 2006
relative aux recommandations de maîtrise de la diffusion des infections à Clostridium difficile dans les établissements de santé
« Les mesures de contrôle adaptées qui doivent être rapidement instituées reposent sur :Le bionettoyage à l’eau de Javel de
l’environnement du patient (sols et surfaces) »
« The important thing is not to stop questioning »
Albert Einstein
Evolution depuis 2004
52
Perspectives : Réglementation
Tout produit désinfectant est soumis à la réglementation européenne relative aux produits biocides (directive 98/8/CE du 16 février 1998)
Biocide : « substance active destinée à détruire, repousser ou rendre inoffensifs les organismes nuisibles, à en prévenir l’action ou à les combattre par une action chimique ou biologique »
53
Groupe 1 : désinfectants et produits biocides généraux
Type de produits 2 (TP2): produits utilisés pour désinfecter l’air, les surfaces, les matériaux, les équipements et le mobilier dans les lieux privés, publics et industriels y compris les hôpitaux
54
Un produit biocide ne peut être mis sur le marché français s’il n’a été au préalable autorisé par le Ministère de l’ Ecologie et du Développement Durable (MEDD)
A terme seuls les produits biocides contenant des substances inscrites sur des listes positives au niveau communautaire pourront être mis sur le marché
L’autorisation des produits au niveau national ainsi que l’inscription des substances au niveau communautaire n’intervient qu’après évaluation de leurs dangers, de leurs risques et de leur efficacité
55
Organismes impliqués
MEDDAFSSETINERIS
Ces agences se voient répartir l’évaluation des dangers, des risques et de l’efficacité selon leur domaine de compétence
INRSAFSSAAFSSAPS
56
La France doit évaluer un certain nombre de substances dontProduits 2 : désinfectants de locaux
hospitaliers (L.513961)
Les dispositions de la directive 98/8/CE prévoient une reconnaissance mutuelle des AMM entre les états membres
57
Article L 3114-1 du code de la Santé Publique
Suppression du lien existant entre la désinfection et les maladies dites à déclaration obligatoire
« lorsqu’elle est nécessaire en raison soit du caractère transmissible des infections des personnes hébergées, soignées ou transportées, soit des facteurs de risque d ’acquisition des infections par les personnes admises dans ces locaux ou transportées dans ces véhicules, il doit être procédé à la désinfection par des produits biocides :
…/…
58
Article L 3114-1du CSP
- des locaux ayant reçu ou hébergé des malades et de ceux ou sont donnés des soins médicaux, paramédicaux ou vétérinaires
- des véhicules de transport sanitaire ou de transport de corps
- des locaux ou véhicules exposés aux micro-organismes et toxines mentionnés à l ’article L 5139-1
Cette désinfection est réalisée selon des procédés ou avec des appareils agréés par l’AFSSAPS »
59
Perspectives réglementaires
La désinfection des locaux est prévue dans le cadre de l’application des dispositions précisées dans l’article L 3114-1 du Code de la Santé Publique (Loi n° 2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de Santé Publique)
A ce titre, « la désinfection des locaux est réalisée selon des procédés ou avec des appareils agréés par l’AFSSAPS »
Les arrêtés portant agrément pour des procédés de désinfection obligatoire (dernier arrêté en date du 4 mars
1997) et délivrant des agréments pour une durée de 10 ans, seront rapidement caduques (hors prolongation)
60
Décision du 14 mai 2004 portant modification de
l’organisation générale de l’AFSSAPS 3 – Mission évaluation des produits biocides
« l’AFSSAPS est chargé d ’évaluer, en vue de leur agrément, les
procédés et appareils destinés à la désinfection des locaux ou
véhicules de transport rendue nécessaire au regard des maladies
transmissibles »
Décision du 21 juin 2004 portant création à l’AFSSAPS
d’un groupe d’experts sur l’évaluation des risques et de
l’efficacité de substances et produits biocides
61
Groupe « Biocides » de l ’AFSSAPS
Décision de réalisation d ’une enquête sur les appareils et les procédés de désinfection commercialisés : évaluation de l ’efficacité et de la sécurité des produits - Procédés automatiques de désinfection des surfaces par voie aérienne (dispersats non dirigés)
• Indications ?? - Procédés manuels de désinfection des surfaces (dispersats dirigés)
• Avantages de la dispersion versus application sur les surfaces?
62
Groupe « Biocides » de l ’AFSSAPSSurveillance du marché des désinfectants
des locaux et véhicules
Enquête de contrôle des appareils et procédés (AFSSAPS), durant une période transitoire avant la mise en place des AMM biocides Recevabilité des dossiers (DEPPCB)Contrôles en cours en 2007 pour les couples appareils/produits (pour anciens agréments DVA, les dispersats dirigés et peroxyde d’hydrogène)Direction des Laboratoires et des Contrôles Site Montpellier –
Vendargues Liste positive de substances actives autorisées (2007-2008)
63
Autorisation de Mise sur le Marché
Délivrée par le Ministère de l’environnement et du développement durable
Dossier de demande d’AMM (2009)Premières AMM délivrées en 2009-2010 ?
AMM biocide nationale (après évaluation de leurs dangers, de leurs risques et de leur efficacité)
64
Perspectives : Procédures techniques
Mise à disposition de nouvelles techniques Désinfection par voie aérienne par des
produits oxydants (peroxyde d’hydrogène, acide peracétique)Indications spécifiques ?Repositionnement de la DVA ?
Place du procédé « vapeur » : action nettoyante doublée d’une action biocide : nettoyage-désinfection
65
Désinfection par Voie Aérienne (DVA) « nouvelle génération »
Dispersats non dirigés Hors présence humaineAérosolisation/brumisation avec un
appareil automatique
désinfection de toutes les surfaces (horizontales, verticales, masquées)
66
Taille des particules Méthode
15 → 100 μ
5 → 15 μ
0.1 → 1 à 5 μ
Pulvérisation
Brumisation (brouillard)
Vaporisation de type gazeux
Influence de la taille des particules
Diamètre 30 μ 3 μ 0.3 μ
Vitesse de chute 25cm/s 5cm/min 0
Surface traitée 5 10x5 100x5
67
DVA ClassiqueAldéhydes
FormaldéhydeGlutaraldéhyde
Alcools Agents
potentialisateurs
DVA développement
Produits oxydantsPeroxyde d’hydrogèneAcide peracétiqueDioxyde de chlore
68
DVA : applications extra-hospitalières
Salles à atmosphère contrôléeIndustrie pharmaceutiqueIndustrie agro-alimentaire
Laboratoires P3 P4BiotechnologiesBiodéfense/Bioterrorisme
69
La Vapeur de Peroxyde d’Hydrogène (VHP)Principe actif
2H2O2 2H2O + O2
Utilisé pour la désinfection, l’antisepsie et la stérilisation.
Spectre largeBactéricide, virucide, fongicideSporicide : si concentration élevée (10 à 30 %), ou
augmentation de température ou contact prolongéL’activité est légèrement meilleure sur les Gram +
que sur les Gram –
AvantagesNon corrosif, non toxiqueLiquide transparent, incoloreRespectueux de l’environnement pas de rinçage,
pas d’essuyage
70
Pulvérisation humide versus brumisation sèche
Documentation de STERINIS®
71
Exemples de Couples appareil-produit commercialisés Dénomination NOCOLYSE® STERUSIL® RBDS CLARUS C® STERIS VHP®
Fabricant OXYPHARM STERI NI S BI OQUELL STERI S
Composition
H2O2
H2O
AgNO3
Surf actant
H2O2
Cations d'AgAc.orthophosphorique
(=stabilisant)
Eau bi osmosée
H2O2 H2O2
Mode
d'action
Brouillard sec d'H2O2 se
déposant lentement
(20min) sur toutes les
surf aces ->ionisation)
Particules de 5µ projetées
à 80m/ s à 37°C
Brouillard sec
d'H2O2 -> oxydation
des mb cellulaires +
inhibition de la
synthèse protéïque
Particules de 8 à 12µ
Brouillard sec d'H2O2
+ filtre HEPA
Déshumidificateur
Brouillard
sec d'H2O2
Déshumidificateur
Activité
Bactéricide EN1040
Virucide NF T 72-180
Fongicide EN1275
Sporicide (C.diffi cile? )
Bactéricide EN1040,
EN1276, NF72-281
Virucide NF T 72-
180,
Fongicide EN1275
Sporicide NF T 72-
230
Testé sur B.anthracis,
B.subtilis,
G.stearothermophilus ,
Virus, Spores
(Clostridium sp .) et
Champignons
Pas de réf érentiel
Testé sur bactéries,
Virus, Champignons
et spores
Pas de réf érentiel
Indicateurs
biologiques
Bandelettes
colorimétriquesNon renseigné I ndicateurs "BQI s"
I ndicateurs
biologiques et
chimiques
72
Exemples de Couples appareil-produit commercialisés Dénomination NOCOLYSE® STERUSIL® RBDS CLARUS C® STERIS VHP®
Fabricant OXYPHARM STERI NI S BI OQUELL STERI S
Marquage CE CE0499 CE Non renseigné CEProduction Non renseigné Non renseigné
Temps
d' immobilisat°
de la salle
50m3 -> 23min (3min de
diff usion+ 20min de temps
de contact)
50m3 -> 82min (22min
de diff usion+ 60min
de temps de contact)
de 3 à 6heures (selon
dimension salle,
typologie, T°C,
humidité…)
Non renseigné
Portable
programmable
55Kg
Programmable
Calcul automatique du
volume à diff user
128Kg
Prestation réalisée par
des ingénieurs
BI OQUELL
227kg
Pas de calf eutrage Pas de calf eutrage Confiner la zone Non renseigné
Domaines
d'application
Cabinets médicaux
Cliniques
Maisons de retraite
Stations thermales
Agro-alimentaire
Transports f rigorifiques
"Tout environnement
f réquenté par l'homme"
Secteur hospitalier
public et privé
Secteurs "sensibles"
type industrie
pharmaceutique,
centres médicalisés,
crèches….
Secteurs industriels
Hôpitaux
Laboratoires P2,P3,P4
Décontamination des
unités médicales mobiles
Centres médicaux
Cuisines
Grandes surf aces
I ndustrie de pointe
Biomédical
Santé
Recherche
I ndustrie
pharmaceutique
Bio-déf ense
environnement
Biotechnologie…
"I nfiniment
déployable"
I SO 9001 & I SO 13485
Maniabilité
73
DVA : applications hospitalières A discuter
Absence d’indication en milieu de soins ?Maîtrise de la diffusion des Bactéries
MultiRésistantes (BMR) en cas : de cas groupés à bactérie à survie environnementale et échec des procédures de nettoyage-désinfection
classique
Contamination des surfaces par spores (Aspergillus) après travaux
74
Au XVIème siècle, suite aux épidémies de peste et de choléra, des médecins, des parfumeurs et des fumigateurs interviennent Après un nettoyage des pièces « avec un mélange d’eau, de
lessive et de vinaigre »Le 1er jour, ils enfumaient les maisons à l’aide de foin arrosé
de vinaigre ou de mauvais vin, puis aéraient le soirLe 2ème jour ils parfumaient en brûlant romarin, lavande et
genièvreLe 3ème jour ils brûlaient des matières sulfureuses contenant
mercure et arsenicLe 4ème jour on parfumait de nouveau avec genièvre, myrrhe
et benzine
MIKAILOFF N. les manières de propreté Ed Maloine 1990
75
genévrier
lavande
romarin