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Egalementdisponible:

Lui,moietlebébé

LéonieremplacesonfrèrecommechauffeurauprèsdurichissimeJesseFranklin.Alorsqu'elleattendsonnouveaupatronauvolantdelaRollsPhantom,unefemme,seprésentantcommelagouvernante,installesurlesiègearrièreZoé,unadorablebébédequelquesmois.Problème:JesseFranklin,enarrivant,ditn’avoirnigouvernante,nibébé.Àquiappartientcebébé?Parquietpourquoia-t-ilétédéposélà?

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RoméoetJules

Croiseruntypesuperbequandonestdéguiséenlapingéant…Ridicule!Bousillerletéléphone–unprototypeuniqueultra-classe–dutypecanonetlemettreencolère…Undésastre!Maisçapeutarrivernon?S’apercevoirlelendemain,lorsdesonentretiend’embauche,queletypesuperbeenquestionestsonnouveaupatron…Lacata!Etcettecatastrophe,c’estsurmoiqu’elleesttombée,commeparhasard!Jem’appelleJules,j’ai23ansetvoicicommentj’airencontrélesexyetombrageuxScottAnderson…Ceromancontientdespassagesexplicitesetérotiquesmettantenscènelesrelationsentredeuxhommes.

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Résiste-moi

LudmillaProvidenceestpsychologue.Quandunedesespatientesluiracontedeschosesétrangessurunéminentchirurgienesthétique,Ludmillaenquête,persuadéequesapatienteestmanipulée,voireabuséeparlemédecin.MaiselleestbienobligéedereconnaîtrequeledocteurCliveBoydestabsolumentcharmant!Luttantcontresonattirancepourlemédecin,Ludmilladécidedeluitendreunpiège…Maissic’étaitelle,laproie?LedocteurBoydest-ilsincèreouessaie-t-ildemanipulerLudmillacommeilenamanipuléd’autres?Impossibledelesavoirsanssemettreendanger…

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Prêteàtout?

Deuxinconnusirrépressiblementattirésl’unparl’autrepassentensembleunenuittorride,ilsn’ontpasprévudeserevoir.Ouimaisvoilà,elle,c’estTessHarper,unejeunefemmequiaungrandbesoind’argentetquiparticipeàuneémissiondetélé-réalité,quitteàpasserpourunepoufiasse.Lui,c’estColinCooper,ilestproducteur,plutôtintello,etdétestelespaillettesetlesbimbos.Etilsn’avaientpasledroitdeserencontrer.

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DarkLight-Àluipourtoujours,1

Danslesbrasd’ElliottGrant,levampireleplustorridequ’illuiaitétédonnédeconnaître,Irisestdevenueunevéritablefemme,touràtoursoumiseetdominatrice.D’abordsorcièrepuisvampirisée,elleapusurmontertouteslesépreuves,galvaniséeparleurpassion.

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LucyAllen

SECRETLOVE

Volume2

ZLEX_002

1.Çafaitmal

Dimanche,11août.LaMaisonBleue/TelegraphHill.

Cherchel’étincelleentoi.Laisse-toienvahirpardespenséesdouces,positives…Imaginedespetitslapins,toutmignons,courantdanslaprairieverdoyantesousunsoleilrieur.Laisse-toibercerparleparfumprintanierdesfleurs…

Jemartèle cesmots tel unmantra. J’ai beau inspirer, expirer lentement,mais rien n’y fait. Je suisfurieuse,triste,sonnée,hallucinée,plombée,bancale,résolumentvide…

Aprèsleseptièmeciel,mevoilàcoincéeautrente-sixièmedessous.

Ohé?Ya-t-iluntechnicienpourréparermonascenseurémotionnel?

Labonnevieille techniquedevisualisationpositivedemaman, lagrandeprêtresseduyoga,neveutpas fonctionner.Mon cerveau s’obstine à ne voir qu’une bande de lapins crétins surexcités et hilarespassanttouteslesfleursaulance-flammes.

Ouste!

Penser à autre chose. Depuis qu’Oliver, mon amant d’un soir, a claqué la porte, je n’ai de cessed’essayer.Me calmer, oublier son regard glacial, sesmots incompréhensibles, toutes ses questions ausujetdemonamiArthur.Pourquoicettecriseabsurdedejalousie?

OliverLarsen,jetedéteste!Tesyeux…d’unbleuprofond.Tonodeur…boisée.Tesfossettes…sisexy.Tesépaules…puissantes.Oliver,tumemanques…

Mapauv’fille,tuespathétique!

Jen’ycomprendsrien.J’aibeaumerefairelascènedesmilliersdefoisdanslatête,jerevoistoujourslevisagecrispéd’OliverdécouvrantceMMSenvoyéparunecertaineKate.Inconnueaubataillon.Uneex ?Unemaîtresse ?Pourquoim’a-t-elle photographiée avecArthur ?Oliver l’aurait-il engagée pourm’espionner?

Priseenflagrantdélitd’amitié,allezdirectementenenfersanspasserparlacaseDépart.

Je soupire. J’aimal. Je n’arrivemême plus à pleurer.Une après-midi et une nuit ont asséchémoncapitallarmes.Oublier.JeserrecontremoimongrosBernard.«Pourquetupensesàmoi,jet’aifaitundoudouUNIQUE.Leplusartistiquementmoche.Tuvasl’adorer»m’adéclaréMinaenm’offrantcettepeluchedéglinguéejusteavantmondépartpourSanFrancisco.

Mina,mameilleureamie,latêteau-delàdesnuages.

Depuisvendredisoir,Minaadisparudelaterre.Elleaétéenlevéepardesextraterrestres!Enfin…c’esttoutcomme.Elleestenvacancesdéconnectéessurlebassind’Arcachon.Pourelle,quiditvacancesditdétoxnumérique.

C’estnul!

–Bernard,t’esmocheetsurtouttunemesersàrien!C’estMinaquejeveux,pastoi!Ouste.

Agacée, j’envoievaldinguer lagrossepeluchequi rebondit contre lemuravantde s’échouer sur leparquet.

Grosproblème!Jeparleàunepeluche.Pire!Jelaviolente.

Ilesttempsdechassercetteagressivité.J’optepourlaméthodeducrisalvateur.Grandeinspiration.Poumonsauborddel’explosion.J’extirpeunRhaaaaaaaaaaarageur.Hurlement.Primaire.

Aïe,aïe.Malàlagorge,auxoreilles.

Non,cen’estpasencoreça.

Mauditweek-endquin’enfinitpas.Jemesenssiseule.Iln’yapasdebruit.Jefrissonne.Jedétestecesilencedemort.LaMaisonBleueestdéserte.Jeremy,moncoloc,monami(etaccessoirementfrèred’Oliver)n’estpaslà.UneescapadeauMexiqueavecsabandedecopains.MêmeOscar,lechatleplussnobdelaterre,adésertélamaison.Luiquines’absentejamaisabeletbiendisparu.

Grandkarmacosmique…Pourquoitantdehaine?

Ilnemeresteplusqu’àcéderunenouvellefoisàl’appeldumeilleuramidesfillesendétresse:lemaxipotdecrèmeglacéeauchocolatbananeetcookies.

Unecuillèrepoursoulagermonpetitcœurendolori.

Unedeuxièmepourfairefondremacolère.

Unetroisièmepouroubliercettecrisedejalousieincompréhensible.

Unequatrième,parceque…cetteglaceestàtomberparterre!

Unecinquième,monmalcommenceàs’anesthésier.

Unesixième,jesuisaccro.

Encoreune,puisuneautre…lepotentierDOITypasser.Après,oui,toutirabien.

Deux litres plus tard, j’ai réussi à dépassermon record absolu de calories englouties enmoins de48 heures. Résultat ? Nul ! J’ai l’overdose de sucre triste. La glace,meilleure amie des filles, n’estqu’uneaffreusearnaque.

Culpabilisationmaximale.Jemesensencoreplusdéprimée!

Avecunpeudechance,pleurerbrûleplusd’énergiequ’unjogging.

Stop!J’arrêteavantdeperdrelepeudeneuronesqu’ilmereste.Jedécidedeneplusmetriturerlecerveau.Jeviensàpeinedeprendrecettesainedécisionlorsquej’entendslaported’entréeclaquer.

–ALEX?T’ESLÀ?hurleJeremy.–Suisdansmachambre,braillé-je assise sur le sol jonchéde cadavres témoinsd’unweek-endde

folie. Autour de moi sont disséminés coussins, vêtements, livres… et les restes d’un plateau-repaspartagéavecmonamant.Souvenirsd’unenuittorride,unique,magique.Çafaitmal.

Toutsourire,Jeremyfaitirruptiondansmoncapharnaüm.Alarméparmonnezrouge,mesyeuxéclatés,ilbonditversmoi.

–Putain,Alex,ques’est-ilpassé?medemande-t-ilpaniqué.–Rien,j’aijustedévorétoutelaglace.Faudraenracheter,dis-jeensanglotant.– Je vois ça, grimace-t-il en pointant les pots vides. Et ta tête de zombie, c’est une allergie au

chocolat?

Son regard inquietnemequittepas. Jevoudrais lui expliquer cequi s’est passé. Jen’arrivepas àprononcerunmot.Ils’assoitàmescôtés,meprendlamainavecdouceur.

–Balance,Alex.Quelquechosedegravet’esarrivé.Tesparents?Tonpetitfrère?–Nan.–C’estunmec!C’estça?Unsaletypet’afaitdumal?–Oui.–Dis-moiquic’est.Jevaisluipéterlagueule.Jeseraitonchevaliervengeur.–Oliver…–Monfrère?

Non,OliverTwist!

–Putain!Alex,jet’avaisditdetenirtesdistancesaveclui!Cen’estpasunmecpourtoi.–Ilestpassévendredisoir.Ilvoulaitqu’onparle.Ons’estexpliqué,engueuléet…–Réconcilié.Oui,j’aibiencaptéletableau,m’interromptJeremsansagressivité.–Onalutté,tusais.

SurtoutOliver.

Unesimpleévocationetlesbattementsdemoncœurs’accélèrent.Jesuisdenouveausubmergéeparunevaguedechaleur.

–Rienn’étaitprévu.C’étaitplusfortquenous.Onapasséunenuitdefolie.Jeneregrettepas.Jen’aijamaisrienvécud’aussiintense,Jeremy.Toutallaitsuperbienentrenous,continué-je.

Unenuitdivine.

– Jusqu’à ce qu’il reçoive unMMSd’une certaineKate.C’est elle qui a tout foutu en l’air.Tiens,regarde.

Jeremy jette unœil sur la photo transférée parOliver (etmoi qui croyais qu’ilm’envoyait unmotdoux,quelleidiote!)quis’affichesurmonportable.Ilal’airsurpris.

–Quoi?Pourquoi tu faiscette tête?Nemedispasque toiaussi tu trouves lasituationdouteuse?Rassure-moi…

–Non,Non.Leproblème,cen’estpasvotreattitude.C’est legarsàcôtéde toi.Oliver leconnaît.C’étaitsonmeilleurami.

–Arthur?–Damian, tuveuxdire,mecorrigeillicoJeremy.Ilyaeuuneembrouilleentreeux.Jetepasseles

détails.Ilyaunan,ilssesontfâchés.Depuis,ilsneseparlentplus.–MonArthur,c’estDamian!Ilmesemblaitbienquesatêtemedisaitquelquechose.Jel’avaisvusur

desarticles.Quellesotte!Maispourquoiavoirchangédeprénom?–Jen’ensaisrien.Peut-êtrepourmarquerlecoupetdémarrerunenouvellevie.Quoiqu’ilensoit,

Alex,jeteleredis:OliverN’ESTPASUNMECPOURTOI!Tum’entends?–J’suispassourde!Saufquemaintenantsi,tuviensdemepéterlestympans,réponds-jeenesquissant

unsourire.–Oliverestmariéàsontravail.Ilnes’attachepas.–Tupeuxparler.Toinonplustunet’attachespasvraiment!

Piqueetrepique,jenesaisfairequeça.

Jeremyserelève.Ilfaitlescentpas.Maremarquel’aurait-elleblessé?

–Pardon,Jeremy.Cen’estpasàtoidemangeràlaplaced’Oliver.–Jenet’enveuxpas.Tun’aspasvraimenttort.J’aimeOliver,c’estmonfrère.Jelepratiquedepuis

vingtetunans.Jeconnais trèsbienseslimites.L’amourenestune.Unegrosse,même.Jeneveuxpasfairedelapsychologiedecomptoir.Maiscehandicap,illedoitànotrepère.Unhommeautoritaire,dur,intransigeant.Larsenseniorn’avait riend’un tendre. Iln’acceptaitaucunefaiblesse.Jenemesouvienspasqu’ilnousaitditunjour«jet’aime».Lessentiments,c’étaitpourlestoquards,lesfaibles.

Quelsaletype!

–Etvotremère,elleréagissaitcomment?

Jeremfronce les sourcils, il reprendsaplaceàmescôtés. Ilneparleplus.La tristesseenvahit sesyeux.J’aipeurd’avoirposélamauvaisequestion.

BravoAlex!Tuesentraindeflinguertonchevaliervengeur!

–Oublie.Jen’auraispasdûteposercettequestion.Celanemeregardepas,dis-jedoucement.– T’inquiète. Ça va… essaye-t-il de me rassurer. Je pense que c’est bien que tu sois au courant,

murmure Jeremy. Maman était l’exact opposé de notre père. Tendre, généreuse, pétillante. Elle étaitfrançaisecommetoi.Lavieestunesalope…parfois.

Nouveausilence.Leslarmesmontentauxyeuxdemonami.

–Mamanestpartie.Elleestmortedansunaccidentdevoiture,poursuit-il.Jen’avaisque9ans.Mêmesi j’ai beaucoup souffert de son absence, c’est Oliver qui a été le plusmarqué. C’était son seizièmeanniversaire.Onattendaitmamanpourdémarrerlafête…

Silencepesant.Magorgeestnouée.Lessecondess’égrènent.Jen’osepasparler.J’observeJeremy.Jeretrouvesonregardd’enfanttriste.Ilsoupire.

– Depuis cette horrible journée, Oliver refuse de fêter son anniversaire. Maman était une sourceinépuisabledetendresse,d’amouretdesoutienpourlui.Laplaienes’estjamaisrefermée.Lablessureesttoujoursàvif.

Unlongfrissonparcourtmondos.Jesuisremuée.Émue.Despenséescontradictoires tourbillonnentdansmoncerveau.Unepartiedemonêtrevoudraitenlacer,aimerOliver,cethommesolide,solairequis’est construit dans la douleur. Tandis qu’une autre rêve de le baffer, furieuse pour son attitudeinexcusableàmonégard.Cettecrisedefoliepourm’avoirvueencompagniedeDamian.Intolérable!

Àmagrandesurprise,Jeremyselèved’unbond.Ilmesouritenmetendantlamain.

–Mamann’auraitpasaiméquel’onsoittriste.Ilesttempsdechangerd’ambiance.Action,réaction,fornication!s’écrie-t-il.

–Hein?lancé-je,ébahie.–Jerigole!Tusaisbienquetuescommeunesœurpourmoi.Jevoulais juste te taquiner,dit-ilen

grimaçant.

Jehausselesépaules.

–Dommage.J’étaisprêteàaccepter.Riendetelquelesexepoursechangerlesidées,ajouté-jeavecunpetitairmutin.

Maintenant,c’estautourdeJeremdepaniquer.Jesavoure.Iln’avaitqu’àpascommencer.

Tropdrôle.

Nepouvantplusmeretenir,j’éclatederire.

–Toi,tuvasmelepayer,s’écrie-t-ilensaisissantuncoussin.–Mêmepaspeur,jecomptebiennepasmelaisserfaire…

JefonceaussitôtsurBernard,ilseraparfaitpourcettebatailledepolochons.

J’ai5ansd’âgemental.Jerevis!

***

Lundimatin.Ilestàpeine8heures.Jeviensdemeposterdanslafiled’attenteduMaxieCoffeeClub.

Commed’habitude,c’est le rush. J’aidécidédecommencercette semaineennemodifiantpas lepetitrituelquotidienquis’estmisenplaceavecArthur(enfinDamiandevrais-jedire).Nousdébutonschaquejournéede travailenpartageantunmoka,nousdiscutonset filonsversnosboulots respectifs.Pourmapart,jen’aiquequelquesmètresàfaireavantd’arriverchezGreenBe,lastartupoùj’effectuemonstagedecom.Etlà,jemerendscomptequemalgrétoutesnosdiscussions,jenesaispasoùbosseDamian.Ilnem’enajamaisparlé.Rien.Ilm’aditêtrenouveauvenuàFrisco…Mensonges.Nospointscommuns,lesbonsvins,lespolars,leyoganeseraient-ilségalementqu’illusions?

Criseaiguëdeparanoïa.Respire,Alex.Penseauxpetitslapinstoutmignons.

Je suis nerveuse. J’ignore dans quel état je serai quand jeme retrouverai face àDamian. Je veuxsavoir ce qu’il a àme dire quand je lui raconterai que je sais tout. Je regarde vers l’intérieur. L’ex-collaborateurd’Olivern’yestpas.

Aprèsréflexion,jedécidedepassersoussilencelesrévélationsdeJeremy.Quinzeminutesd’attente,uncaféavalé,unmuffinsansglutendévoréettoujourspasdeDamian.Ilneviendrapas.

Tantmieux!

Àpeinearrivéeaubureau,jetombesurJohn.Fidèleàlui-même,leréceptionnisteafficheunslimnoir,une chemise en jean vintage, un nœud papillon à motifs et des Vans old school. Sans oublier unemagnifiquebarbetailléeavecminutie.

–Quellehorreur!OndiraitunlapinalbinosmixéàFrankenstein!lancemoncollègueetsupposéami.

Àcetinstantprécis,jemecontenteraisd’uncollègueneutre.

–C’estd’unsympathique!Bonjour!–UnPicasso,situpréfères,m’ignore-t-il.Au-delàdecettequerelleartistique,tuasvraimentunemine

àfairepeur.Qu’est-cequis’estpassé?

Pitié…

–Rien…justeunmoustiquequiaprisunmalinplaisiràmepourrirlanuit.–Crois-moi,ilnedevaitpasêtretoutseul.Iladûinviterdespotes!Plussérieusement,Alex,raconte.

Tusaisquetupeuxmefaireconfiance.–Lesmoustiquescaliforniensadorents’acharnersurlesFrançaises,réponds-jeavecunsourireforcé.–Compris!Jen’insisteraipas.Commejesuisuntrèsbonami,jerespecteraitonvœudesilence…à

unecondition:accompagne-moicesoiràmoncasting.–OKpourlecasting.Jesuiscurieusedetevoirenaction,répliqué-je.

Johnmarqueunepause,ilnesembletoujourspasdécideràmelaisser.

S’ilmeparleencoredematête,jedézinguesonnœudpap.

–J’oubliaisl’essentiel.J’aiunebonnenouvelleetunemauvaise.

Impassible,jehochelatête.Johnhésiteunpeu,mesourit.

–Jevaiscommencerparlabonne.NotresublimemonsieurLarsenestarrivéàl’aube.Ilestdanslebureau de Pavel. La mauvaise : une belle blonde l’accompagne. Elle s’appelle Kate Fox. C’est laresponsable développement d’AlphaMed.Une classe d’enfer. Froide. Elle a des faux airs à laGraceKelly.IlsformentuncoupleMAGNIFIQUE.Vafalloirtebattre,mabelle!

Jeneréagispas.Jesuissonnée.

–GraceKelly,tusais?Hitchcock,principautédeMonaco,chignonbanane…insisteJohn.–Etalors?marmonné-je.–Toi,vilaine.Yeuxgonflés,rouges.Airdechienbattu.Toipassexy.Toifairequelquechosesi toi

vouloirêtreavecbeaumilliardaire.Toicomprendrequandmoiparler?–TOIarrêterdeparleràmoicommeàunedébile!Jenevoispasenquoicelameconcerne.Jesuis

raviepourcemonsieur.Tupeuxmelaisser?J’aidutravail,MOI!

C’estoùlasortiedesecours?

Deuxheuresplustard,jereconnaislavoixchaudeetveloutéed’Oliver.Vêtud’unélégantcostumegrisparfaitementajustéàsacarrure,ilestsublime.Moncœurvaexploser.J’aidumalàdéglutir.

Jevoudraisdétournermonattentiondesasilhouette,maisjen’yarrivepas.Jesuisaimantée.LejeunePDG d’AlphaMed discute devant le bureau de Pavel Baxter, le gérant de GreenBe. À ses côtés, uneworkinggirltrèshype.Blonde,élancée,elleatoutdumannequin.Jenesuispasdetaille.Olivermetuncertaintempsavantderemarquermaprésence.Heureusement,parcequequandilfinitparposersesyeuxbleussurmoic’estlapaniqueàbord.Lesols’ouvresousmespieds.

ÔTemps,suspendstonvol…

Levisagefermé,ilmesaluefroidementd’unlégersignedelatête.Rienàvoiraveclachaleuretlacomplicitéqu’ilmanifesteàl’Autre,lablonde,là.Neserait-ilpasentraindemenarguer?

Cauchemaréveillé.

Jeconstatequ’ils’entendàmerveilleavecsacollaboratrice.Sonregardpétillequandilluiparle.

Toutdoux,Alex,t’espasunefillejalouse…

Ehbienondiraitquesi!

Jesuiscertainequ’ilspartagentbienplusquedesdossiersd’acquisition.C’estlegenredefilleprêteàtoutpourgardersonmec…

CommeenvoyerunMMSaveclaphotodesarivaleaucaféavecunautrehomme!

Unedizainedeminutesplustard,ilssedirigentverslaporte.Pasunregard,pasunmotpourmoi.SeulJohnestgratifiéd’un«aurevoir»etd’un«àbientôt».

– Bonne journée,mademoiselle Larcier, me lance contre toute attente cette voix suave quime faitdécidémenttropd’effet.

–Àvousaussi,monsieurLarsen,ironisé-jed’untonglacialenlefixantdanslesyeux.

Mâchoirecrispée,Olivernerelèvepas.Ilimposeunsilencepesant.Jen’entendsquemoncœurbattreà tout rompre dans ma poitrine. Quelques secondes plus tard, il poursuit son chemin et rejoint Katedehors.

Sanssurprise,Johnvientmettresongraindesel.Ilmetourneautour.Jesuismal,jen’aipasenviedediscuter.J’aitroppeurd’éclaterensanglotsetdetoutbalancer.Avantmêmequ’iln’ouvresabouche,jeledevance.

–Situveuxquejet’accompagnecesoir,pasdecommentaire!

Monamihochelatête.

–OK.Nocomment.Uncafé?

***

J’aipassé le restede la journéeà ruminer.Résultat ? Je suisépuisée.Pourquoimemettredanscetétat?Jesuisdansunevillemerveilleuse.Sescollines,soncharme,sonventdeliberté…SanFranciscofait partie demoi. Le tempsm’y est compté.Dans quelquesmois, je devrai partir, rentrer en France.Surtout ne pas anticiper.Vivre chaque jour pleinement pour ne rien regretter.Quant àmon stage chezGreenBe,ilestgénial.Jevisdansl’unedecessuperbes«paintedladies»,cesmaisonsvictoriennesauxcouleurspastel.Lavieestbelle!Pourtant,aujourd’hui,j’ailatêteàl’envers.Jesuistristeetfurieuse,contremoi-mêmeetcontreOliver.Jenemereconnaisplus.Oùestpasséelafillezen?

Ilfautquej’acceptel’évidence.Olivern’estpasunhommepourmoi.Cetapollonesttropcompliqué.Uncoup,ilestcharmant,passionné,attentionné.Unautre,froid,dominateur,injuste,menteur…etintimeavecuneautrefemme!J’arrêtedepleurnicher.Cen’estpasunmecquivamegouverner.C’estdécidé.Jevaisprendrelemalàsaracine…Cen’estpasOliverquimelargue,c’estmoietàmafaçon!

Go,Alex!

Pourmonopérationrupture«Girlpower»,j’aibesoindeconnaîtrel’adressed’Oliver.UncoupdefilàJeremys’impose.

–Allo?Jerem.DevinequiestpasséchezGreenBeaujourd’hui?–Oliver,jesuppose,soupiremoncoloc.–Oui,ilestvenuencompagniedesaResponsableDéveloppement,KateFox.Tulaconnais?

Silenceembarrassé.

–Alors?grondé-je.–Oui,jelaconnais,c’estuneamied’Oliver.–Uneamietrèsproche,jesuppose,ironisé-je.

–Uneamieproche,maispascommetul’entends,Alex.–Situledis.Tupeuxmedonnerl’adressed’Oliver?–Pourquoi?–Ilfautqu’oncrèvel’abcès.Cettesituationmerenddingue.Etmanifestementtonfrèren’estpasdu

genreàfairelepremierpas.–OK.Jet’envoielescoordonnées.Alex,zen.Promis?–Tumeconnais, jesuisunefille«yogilates».LesforcescombinéesduyogaetduPilatessonten

moi.Jenesuisqu’harmonie.

Àpeineai-jeraccrochéquemontéléphoneportablevibre.

[Oliverloueunesuiteàl’annéeauLoewsRegencysurSansomeStreet.Jevousaimetouslesdeux.J]

2.RéconfortetLuxe

17 heures. C’est parti pour une explication avecOliver.Direction l’hôtel LoewsRegency, dans lequartier financier. JequitteGreenBe sousun soleil radieux.Tantmieux. Ilmenourrirade sonénergievitale durant mon trajet. Un petit vent chaud m’accompagne. Ça sent bon l’air marin. La nature estrésolumentdemoncôté.C’estunsigne.

Cinqminutesdemarcheetjesuisdéjàennage.OK,jesuisparfoistropperchée…

J’aitrèschaud.Latempératureestivalen’estpaslaseulecausedemonétatdeliquéfaction.C’estmoncorps,monâmequibout.Matensionesttoujoursaussiprésente.

[T’esoù?Jet’attendspourlecasting!John]

Mince!

[Oh!Millepardons.Suisvraimentdésolée.J’aitotalementoublié.J’ailatêteailleurs…]

Concentréesurmontéléphone,jemelaisseemporterparunmouvementdefoule.Lampionsvermillon,toits en pagode, publicités en mandarin, odeurs d’épices et de fruits exotiques trop mûres… Je suisvictimed’unchangementdetrajectoire.BienvenueàChinatown.

Montéléphonevibreànouveau.

[J’aimapetiteidéesurtonAilleurs;-)Jetepardonne.Jeviensd’avoirletopoducasting.Tiens-toibien,c’estpourunmédoccontrelaconstipation.Jesensqueçavaêtredétenduici;-).Tetiensaujus.]

[Tuvastoutdéchirer!T’eslemeilleur.]

Maréponsemeprendàpeinequelquessecondes,quandj’entendsunevoixquim’interpelle…

–Mademoiselle?Unbiscuitdelachance.Dégustationgratuite.Toutfrais.Prenez,prenez.

Devantmoi,unhommetoutsourireagiteungrandplateaudesfameuxfortunecookies.Lehasarddesrencontresheureusesestavecmoi.Jecèdeàlatraditiondu«biscuitdelachance».

Uneprédiction,çanepeutpasfairedemal…

Jecraqueleprécieuxcookieetdécouvrelaphrasemagique:«Necrainspasd’êtrelent,seulementdet’arrêter.»Confucius.

Heu?Comment?Benoui,jemesuisjustearrêtéepourtapermonSMS!

Flippant.

Jem’éloigned’unpas rapide. Ilmefaut rejoindre le financialdistrict, ilnedoitpasêtre très loin.

Perçantlecielbleu,laTransamericaPyramid,leplushautbuildingdelaville,mesertdeguide.

Avec une flèche à 324 mètres de haut, il faudrait vraiment être aveugle pour le louper. Oudégonflée.Aurais-jechangéd’avis?RompreavecOliverneseraitplusmonobjectifnuméroun?

Saisplus.

UnnouveauSMSmeparvient,quejelisaussitôt.

[Jesuisdétendu.Pasbesoind’avoirfaitl’ActorsStudiopourincarnerunconstipé!Suffitquejepenseàcertains.TucroisquePavelseraitunebonnesourced’inspiration?]

Cesmessagesmefontunbienfou.DécidémentJohnsaityfairepourmerendrelesourire.

Quinzeminutesdemarcheplus tard, j’arrivedanslebonquartier.Pasdedoute.Autourdemoi,desgratte-cield’acieretdeverreenguisededécor.Jesuisballottéeparunflotdecostumestrois-piècesquifilent à toute allure, le portable greffé à leur oreille. Certains de ces jeunes cadres dynamiques sedétachentdelamassepourunepausedevantl’undesnombreuxfood-trucksbranchés.D’autrespréfèrentlesboutiques chics et les terrassesde café.Aucoind’unebanque, un jeune saxophoniste remporteuncertainsuccès.Lesdollarss’accumulentdanssonchapeauposésurletrottoir.

Àcerythme-là,ilnevapastarderàattirerunconseillerfinancier.

Cemorceaumeditquelquechose…BrunoMars.J’hallucine.Jenepeuxréprimerunsourire.Toutmeramèneàcevendredisoir.JefaisaisquelquespasdedansesurUptownFunk,histoiredemedétendre.Alorsquej’étaisenpetitetenue,Oliveradébarquédevantmaporteaprèsplusieursjoursd’absence.Ilétait si sexy avec son jean usé, son tee-shirt froissé, sa barbe naissante…La tension était explosive.Aprèslesmots,lesexplicationsetlescris,notredésirapristoutelaplace.Quellenuittorride!

Ilfautquejeluiparle.

Oui!oui!Ons’expliqued’abord…Puisjemetsfinànotrerelation.Cen’estpasàluiderompre.C’est lui qui nememérite pas ! Ilme fait une crise de jalousie absurdealors que ceCasanova sepavaneaubrasd’uneblondemagnifique!

Jesensmontéléphonevibrerànouveau.

[Casting fait. Me sens plus léger. Ils nous ont refilé à chacun une boîte de laxatifs pour nousremercier!Sontgraves!TucroisquejepeuxlesoffriràPavel?Suiscertainqu’ilseraitplusdétendu…]

[Très bonne idée ! Sinon, je compte bien être invitée aux Oscars quand tu recevras ta premièrestatuette;-)Àdemain.]

Cettefois, j’éteinsmontéléphone.JelaisseJohnàsestribulations.Jesuiscertainequ’ilvafêtercecasting avec une nouvelle chasse à l’homme dans l’un de ses bars favoris.Combien de conquêtes luifaudra-t-ilavantdefairelapaixaveclui-même?

Chacunsoignesonpetitcœurblessécommeilpeut.

HôtelLoewsRegency.J’ysuis.Enfin!

–Bonjourmademoiselle.VoussouhaitezvoirM.Larsen?Uninstant,jel’informe.

J’essayedemasquermagêneensourianttimidementauréceptionnistetiréàquatreépingles.

Courtois,poli etunbrincondescendant.Etalors?L’essentiel, c’estquecemonsieurguindéaitavalétoutcrumonmensonge.Alex,nouvelleassistantepersonnelledeM.Larsen.

Jelaissemesyeuxseperdredanslehalld’entrée.Luxe,tranquillité,volupté…Etmoi?Débraillée.Jeanslim,ballerinesetpetitechemisevichy,matenuefaittachedanscedécorhautdegamme.Jem’enveuxd’avoirfilédirectementdepuisletravailsansprendrelapeinedemechanger.

Zut!Detoutefaçon,aucunedemestenuesn’auraittrouvégrâcedanscedécor.Pourtantellesontséduit Oliver. Je ne comprends pas comment. À moins que je ne sois qu’une petite parenthèsedébrailléedanssavieluxueuseetparfaitedemilliardaire.Unpetitextra…

Aprèscinqbonnesminutesd’attente,jesuisconfiéeauxbonssoinsd’ungroom.IlapourmissiondememenersansencombreàlaGoldenGateTerrasseSuite.

Est-cequejedoisluidonnerunpourboire?Combien?Pasdedoute,jenesuispasàmaplace.Çacraint!

Silencieux, le jeunehommemeguideà traversde longscouloirs feutrés.Onentendraitunemouchevoler…

Sauf qu’ici, il n’y a pas demouche. Je suis certaine qu’il y a unmembre du personnel dont lamissionexclusiveestd’interdirel’entréeauxinsectesdetoutgenre.

Je ne peux m’empêcher de sourire bêtement. N’empêche, tout ici est splendide. Un décor chic etélégant. Je reconnais auxmursquelques tableauxd’artistes américainscontemporains. Jedoutequecesoientdescopies.C’est lapremière foisque jeprendsconsciencede la richessedans laquellebaigneOliver.Unobstacle?Pourlui?Pourmoi?

Qu’importe!Onnesereverraplus…

Ons’engouffreenfindansunascenseurprivé,dernierétage.Laportes’ouvre.Toutlemondedescend.

Toctoc…

Moncœurbatàtoutromprecontremapoitrinetandisquejepénètredanslasuite.Jediraismêmedanslasuper-suite,tantellerespirel’opulence.Aprèsunvestibuleargentéausoldemarbrenoir,jedécouvreunevastepièceprincipaleauxmursclairs,uncoinsalon,unesalleàmanger,unbureau…J’écarquillelesyeux, une baie vitrée immense offre une vue sublime sur le Golden Gate et la ville. Côté ambiancesonore, les murs des cent cinquante mètres carrés sont prêts à se fissurer sousCome as You Are de

Nirvana.Chocdescultures.

–Vousêteslà?Prenezcinquantedollarsdansmonportefeuille.C’estpourJerry,entends-jesoudaincrierOliverderrièreuneportesituéeàdroite.

–Jerry?

Enréponseàmaquestion,legroommesourit.

–Merci,mademoiselle.

Derien.C’estmonsieurquiestgénéreux.

Sansunmotdeplus,legroomreprendladirectiondel’ascenseur.Jeresteseule,plantéeaumilieudecettepièceimmenseagrémentéedemeublesintemporels.Àdroite,unbureauauxlignesépuréesenfrêneblanc.J’yremarqueunportable,denombreuxdossiersetunestationd’accueilaveciPod.Jecomprendsd’oùvientlavoixdeNirvana.

Etsijebaissaisleson?Non,çanesefaitpas…

Sur lagauche,un imposantcanapéencuir fait faceàunécranplatgéant.Plus loin,uncoin salleàmangerenmétaletverre.Surlatablerectangulaire,uncompositionfloraleikebana.Surlesmursblanccassé,desphotographiesoriginalesennoiretblanc.Jereconnais leparcduYosemite immortaliséparAnselAdams.

Jesuisdanslaplace.Moncœurs’emballe.Pasquestiondemedégonfler.Ilvam’entendre.Etcen’estpasKurtCobainquivam’enempêcher.Jem’approched’uneporteentrouverte.

– OLIVER… JE SAIS TOUT POURDAMIAN. TU AURAIS DÛM’EXPLIQUER.MAIS TU ASPRÉFÉRÉT’ÉNERVER,TECOMPORTERCOMMEUNIMBÉCILE.JAMAISONNEM’ATRAITÉECOMMETUL’ASFAIT.J’ATTENDSDESEXCUSES,hurlé-je.

Derrièrelaporte,Oliverneréagitpas.Jefaisunepetitepausepourreprendremonsouffle.

PasfaciledecrieraussifortquelechanteurdeNirvana.

–ILNES’ESTRIENPASSÉAVECDAMIAN.PARTIRCOMMEUNDIABLE,DISPARAÎTREDEMAVIECOMMEÇA…C’ESTNULSURTOUTAPRÈSCETTENUIT…TOI…TUM’ASMANQUÉ.

Qu’est-cequejeviensdedire?Foutucerveauquienvoiedirectdansmaboucheunlapsus.

Pitiéfaitesqu’iln’aitpasentendu.

– DÉÇUE. J’AI DIT : TUM’AS DÉÇUE, corrigé-je le plus vite possible tandis que la musiquetonitruantevientdes’arrêternet.

Momentdesolitudeintense.

Oliverapparaît,uneserviettedebainautourdeshanches.Lescheveuxmouillésenbataille, raséde

près.Ilestsublime.Mesidéessebrouillent.

Papillonsdansleventre,leretour.

Olivermefixe,ilsembles’amuserdemonmalaise.Mondésirpourluiestintact.Jefaisdeseffortssurhumainspourledissimuler.Jesuisicipourdesexplications,paspourjouerlesmidinettes.Toutcelaestinjuste.Jen’airienàmereprocher.

Ilplantesesyeuxbleusbienprofonddanslesmiens.Défi.Jenedétourneraipasleregard.

Jetetiens,tumetiens…lepremierquicraqueaperdu!

–C’estunecoutumecalifornienned’accueillirsonassistanteenserviettedebain?demandé-jeavecprovocation.

–Robert,leréceptionniste,m’afaitunedescriptiontrèsprécisedemanouvelleassistante!Jesavaisquec’étaittoi,medit-ilsuruntonmoqueur.

Sonvisageestfermé.Samâchoirecarréeestcrispée,effaçanttoutedouceurdesestraits.Ilprendsesdistances.J’aipeur.

–Duchampagne,Alex?

Surprenantcommeentréeenmatière.

–C’esttamanièredet’excuser?bredouillé-je.

Toujoursàmoitiénu,Olivern’est résolumentpaspressédechangerde tenue. Jenecomprendspascetteattitude.Chercherait-ilàmedéstabiliser?

Je ne peux détacher mon regard de ce corps superbement sculpté. Épaules larges, torse imberbe,abdominauxdessinésàlaperfection,pectorauxsaillant…lanatureluiatoutdonné.

–Alex,tunem’aspasrépondu.Champagne?–Non,jen’airienàfêter.Jesuisvenuepouruneexplication,insisté-je.

Jereprendslamain.Montonseveutassuré.

–Damians’estprésentéàmoiendisant s’appelerArthur. Ilne s’est rienpasséentrenous.NADA.RIEN!

Levisaged’Olivertressaille.Ilfautquejecontinue.Jesuisvictimed’uneinjustice.Jen’airienàmereprocher,pourautantjesuislààm’expliquer,mejustifier.Jereparsdansmesexplications.

Jet’enprie,Oliver.Crois-moi.Tumerendsdingue.Jeteveux!

–JeneconnaispasceDamian.Pourmoi,c’estArthur.Ilm’amenti.Ilaprétenduaimerlalittératurerusse,adorerlesaventuresdeDexter,neconnaîtrepersonneàSanFrancisco.Nosconversationsétaientagréables,intelligentes.Jen’airienfaitdemal!Enrevanche,TOI,tunepeuxpasendireautant,m’écrié-

je.

J’ailevisageenfeu.Lapressionmonte.J’explose.

–Pourquoim’as-tufaitsuivre?C’estdébile!Quandjepensequemoi,demoncôté,jecherchaisàtejoindre sans passer par Jeremy. Je te rappelle que tu avais littéralement disparu sans donner denouvelles!

–Mejoindre,murmureOliver.–Oui,parceque…

J’hésite.Audiablelafierté!Jemedévoile.

–Tuhantesmesjourset…mesnuits.

Tout en disant cela, je ne peux empêcher mes poings de frapper son torse dur comme de l’acier.Impassible,Oliverfinitparprendreavecdouceurmesmainsfébriles.Ilmeserrecontrelui.Laproximitédesoncorpspuissantmefaitl’effetd’unebombe.Mesjambesflagellent.

Soudain,ils’éloignedemoi,mefaitface.Sesyeuxbleusmedétaillent.

Vertige,jetombedanscetocéan.

–Jesuisdésolé,Alex.Tuneméritaispasça.

Ces quelques petitsmots fontmouche. Sa voix chaudeme fait une nouvelle fois frissonner. Je suisrésolumentaccro.

–Tuas raison. Je tedoisdesexplications.Sachesque jene te surveillaispas.Crois-moi.C’est lehasardquil’avoulu.Kate,macollaboratrice,tul’asd’ailleursaperçuechezGreenBe,passaitdevantleMaxieCoffeeClub.ElleareconnuDamian.C’estpourcelaqu’elleaprislaphoto.Ellevoulaitm’alerterdesonretour.Ilsetrouvequetuétaisaussisurlaphoto…

–PourquoicetacharnementcontreDamian?Vousétiezamis,non?–JesuisconvaincuquesiDamianacherchéàentrerencontactavec toi,c’estparceque tubosses

chezGreenBe. Ilveutglanerdes infospoursonbusiness.Etpeu importe lesmoyensàemployer.Seulcomptel’objectifàatteindre.Tucomprends?Iln’hésitepasàutiliserdesméthodesborderline…c’estpourcelaquenousavonsdécidédeneplusnousvoir.

Oliver s’approche demoi. Toujours cette démarche féline si sensuelle. Il en profite pour remettrel’une de mes mèches rebelles en place. Un contact intime tout en douceur qui me fait vibrer. Marespirations’accélère.Sonparfumboiséetépicém’ensorcelle.Jememordillelalèvre.Jeluttecontremesdésirs,jeveuxcomprendre.Jem’éloignedoucement,lesjambesencoton…

–PourquoiDamianespionneraitunesimplestagiaire?– Là, je ne peux pas te répondre. C’est en lien avec certaines recherches faites par ton patron

Sébastien.–Toujourscestravauxsecrets!OK,çajepeuxcomprendre.MaispourKate…jeveuxensavoirplus.

Voussemblezsiproches.Vousêtesensemble,c’estça?

–Jetetrouvebiencurieuse…Serais-tujalouse?Jesuisflattéetsurprisaussi.Jepensaisquetuétaisunejeunefemmezen,medit-ilensouriant.Regarde-moi,Alex.Etsurtoutécoutebiencequejetedis:Kateestuneamie trèsprécieuseetunecollaboratrice toutaussi indispensable. Iln’yaaucunerelationamoureuseentrenous.

J’ouvrelabouchepourluirépondrequelquechose,maisrienn’ensort.Jemesuisfaitunfilm?Ilfautdirequ’ilsvontsibienensemble.Tandisquemoi…Cesexplicationsmefontdubien.Cequejeressensencetinstantestunmélangedesoulagement,dedésiretdepeur.Oliverm’amontrésesbonscôtés,maispasque.M’infligera-t-ild’autresépreuves?Jen’aiplusenviedelequitter,c’estuneévidence.

Oliverprofitedemonsilencepourvenirprèsdemoiunenouvellefois.

Danger.Danger.

–Unpandechemisequisortnégligemmentdujean,c’estlenouveaudresscodechezGreenBe?

Toutenmedisantcela,ilsaisitmahanche.Sesmainssontdouces,puissantes.Jesuisperdue.

Rompre?Quelleidée!Enrevanche,menoyerdanssesbras:oh,oui!

–Cettechemise,ilfaudraitlaglisserdanstonjean…

Olivermarqueunepause.

–Aprèsréflexion,jepréfèrel’enlever,conclut-ilavecunsouriremalicieux.–Jeveuxgoûterchaqueparcelledetoncorps.Tesmains,tesépaules,tesfesses,tonsexe…murmure-

t-il.

Sa main joue avec ma chemise. Doucement, il remonte vers mes épaules, mon cou. Le regardenflammé,Oliversepencheversmoi.Ilapprochesabouchecharnuedelamienne.Jereconnaissongoûtunique,ilmereplongedanslesdélicesdenotrepremièrenuit.

–Alex,souffle-t-ilàmonoreilleendessinantlecontourdemonvisage.Ilcaressesansprécipitationmeslèvres,mescheveux.Ileffleurelanaissancedemesseinsetjesuisparcourueparuneondeviolentedechaleur.

–J’aienviedetoi,dit-ild’unevoixgrave.

Jelefixeintensément,espérantqu’ilcomprenneàquelpointjeledésire.Avecsesépauleslarges,sesyeuxd’unbleuprofondetsescheveuxblondsébouriffés,ilestirrésistible.

Malèvreinférieuretremblelégèrement,j’entrouvremabouche.J’aidumalàrespirer.

Ildéboutonneavecdextéritémonchemisierquis’échouesurlesol.Jemeretrouvelapoitrinenue.Cematin, jen’avaispasenviede lesemprisonnerdansunsoutien-gorge. Jene le regrettepas.Olivermepressecontresontorsenu.

–Tuessibelle…

Je ferme lesyeux, jesavourecet instantuniquedanssesbras.Sonodeurépicéem’enveloppe.Moncorps tout entier brûle. Nous restons immobiles, peau contre peau aumilieu de cette pièce immense,indifférentsauspectacledusoleilcouchantsurlabaie.

Duboutdesdoigts,ileffleuremoncou,avantd’enserreravecdouceurmonvisage.

–Tun’arrêtespasdemesurprendre…Alex,tueslafemmelaplusmystérieuse,laplusattirantequejeconnaisse.Tumerendsfou,mechuchoteOliver.

Aprèsl’enfer,jeretrouveleparadis.

Il s’empare fougueusement demes lèvres. Tout se précipite.Nos langues affamées se réconcilient,elles s’emportent, se chamaillent, elles jouent leur proprepartition tandis quenosmains se cherchent,dessinent les contoursdenosdésirs. J’ai le souffle coupé.Noscorps fiévreux seplaquent l’uncontrel’autre.Noussommesun,unispar lemêmedésir.Colléeà lui, jesenssavirilitépuissante.Olivermedésireavecforce.Çam’affoleterriblement.Sansréfléchir, jelelibèredesaserviettedebain.Surprisparmongeste,ilsemordlalèvre.Exposéàmonregard,monamantestàtomberparterre.Jefrémis.

–C’esttoiquimerendsdingue…soupiré-je.

Ensorcelés, nos yeux s’électrisent. Sans me quitter du regard, Oliver me soulève du sol pour meplaquercontrelui.Jenouemesbrasautourdesoncoutandisquemesjambess’accrochentàseshanches.Jel’embrassesauvagement,mesmainsseperdentdanssescheveux.

Jemaudismonslim.Ilemprisonnemonsexeenfusion.Jesuisobsédéeparunepenséeunique,sentirsaforceanimaleenmoi.Désirbrut.Oliverpassesamainsurmeslèvres.Jegémis.

–Alex,ilyauntrucentrenous…dit-ild’unevoixrauque.

Sesyeuxbleusmefixentsiintensément.

–Oh,oui,répondis-je.

Etqueltruc!Lamagie…Noschakrass’accordentàmerveille.

Ilsecouelatête,unelueursauvagedanslesyeux.

–Onl’enlève?insiste-t-il.–Commentça?

Attentif, Oliver m’observe en silence. Il me tient toujours dans ses bras, je sens ses muscles secontracterpourautantilnebougepas.Troublée,jenesaispascequ’ilattenddemoi.

–Tonjean, il faut l’enlever!Tuneveuxplus?medemande-t-ilunpeudéconcerté.Jepeuxencorearrêter.Après,jenepourraiplus…

Mongentlemanàlabellevoixchaude…Situsavaiscommej’aienviedetoi.

–Non!Enfinoui,oui!Leslim,ilpart,m’écrié-je

Oliverme reposesans lemoindreeffort sur lamoquette,puisenquelquesgestesme libèredemonslimetdemaculotte.Jelelaissefaire.Cen’estqueladeuxièmefoisquenouspartageonscetteintimité,maisjesuisconfiante.Sarespirationachangé,elles’estfaiteplusrapide,plussaccadée.J’adorecettesensationden’êtrequ’unepoupéedechiffonentresesmainspuissantes.

Je frémis. Jeveux son sexe tendu, rigide,doux,dur.Alorsque je croisquemoncompteestbon, ildisparaîtquelquessecondesdanslasalledebains.Sourireencoin,ilréapparaîtdansl’encadrementdelaporte.Sesyeuxbrillantsmemontrentquelquespetitscarrésargentés.

J’esquisseunsourirepleindepromesse.

–Parici,pourlepremierround,chuchoté-jeàsonoreilletoutenpromenantmesdoigtslelongdesontorse.

Lediableaucorps!Jenemereconnaisplus…

Desfrissonscourentsurtoutmonêtre.Jedéchirel’emballageavecmesdentsetenfilelepréservatifautourdesonsexefièrementdressé.Sesmainsreprennentpossessiondemeshanches.Unenouvellefois,ilmesoulèvedusol. Jemepressecontre lui. Je le tienspar lesépaules.Mes jambes l’emprisonnent.Trempée, jeme laisse empaler sur sa vergemagnifique. Je criemon plaisir tandis qu’Oliver émet ungémissement.Jesenslesoufflechauddansmoncou,sonodeurquimedonnele tournis.Seslèvresmedévorentlanuque,lesépaules.Ilmelèche,memordilleavecfougue.Sesmainsseplaquentfermementsousmesfesses.Pourmarquerlecôtébestial,primaireilmepénètreplusfort,plusprofondément.Unevague de volupté parcourt mon ventre. Je glisse sur son sexe, qui entre et qui sort. J’insuffle lemouvementenbougeantmonbassin.Oliverl’accompagneàlaperfection.Ilgémit.

–Quec’estbon…

Entendre sa voix brûlante me rend démente. L’orgasme n’est pas loin. Je ralentis, Oliver me fixeintensément,ilproteste.J’accélère,sesonglesmegriffentlesfesses.Seslèvresdessinentunsourireencoin.

Ilaimecequejefais.

Nous bougeons à l’unisson. La même faim nous tenaille. Nos râles se font plus profonds. Nosmouvementsse font frénétiques,déchaînementd’unva-et-vient infernal.Nousscellonsnotre jouissanced’unemême voix. Jem’abandonne à cette déferlante de plaisir qui secouemes entrailles. Je reste là,collée à mon amant magnifique. Son cœur tambourine contre ma poitrine. Le mien bat la chamade.Merveilleusemusique.Imbriqués,nousprofitonsdecemomentdefusiontotale.Mesmainscaressentsescheveux soyeux tandis que ses lèvres chaudes se posent délicatement sur lesmiennes. Ivre de plaisir,Oliverseretiredemoiavecdouceur.Jesuisdésormaisdanslesbrasd’unange.Letempsn’existeplus.Jetrembleencore,tandisquemonamantmedéposesurlecanapéetvients’allongeràmescôtés.D’ungeste enveloppant, il me serre contre lui. Comblée, je savoure ses petits baisers sur ma nuque, monépaule.Latêteposéecontresontorse,jerespiresonparfumavecdélice.

–Jemesenssibienàtescôtés,medit-ilenmeserrantencoreunpeupluscontrelui.

Ohlala!

Nousnoussommesretrouvés.Commentnepassuccomber?JemeretournepourregarderOliver,lesyeuxremplisd’étoiles.Jesuishallucinéeparmonaudace.Toutestsinaturel.Noussommesrésolumentsurlamêmelongueurd’ondes.

Serais-jeentraindetomberamoureuse?

Toutendisantcela,jeleregardenousservirunecoupedechampagne.Chacundesesgestestendavecdélicesesmusclessaillants.Jenemelassepasd’admirerlaperfectiondeslignesdemonamant.

–Tun’enaspasvouluenarrivant.Etmaintenant?insiste-t-il.

Je hoche la tête, trop perchée dansma bulle de bonheur absolu, pour répondre. Quelquesminutesaprès,j’atterrisendouceur.

Nousbuvons,rions,discutons,mangeonsquelquesfruits.Lechampagneestabsolumentdivin.Jedouted’êtretotalementobjective.Jeplane.Monamantmefaitunteleffet!

Déjeuner sur l’herbe nouvelle version : Lui. Moi. Nus dans la suite somptueuse d’un palace.J’adore.

Jenepeuxdétacherleregarddemonamant.Sonodeurensorcelantedeparfumboiséetdesueur,sesmainsbrûlantes,sontorsepuissant…Mesyeuxsenoientdanslessiens.Sonsourires’agrandit,ilsefaitinsolent. Ilm’embrasse à nouveau.Nouveau contact, nouvelle déflagration.Cette fois, nos gestes sontplusdoux,pluslents.Lesdoigtsd’Oliverglissentlelongdemanuque,effleurentmondos,frôlentmesseins. Ma respiration se fait courte. Notre baiser plus profond. Moi qui me croyais apaisée, je medécouvreànouveauaffamée.J’aifaimdesoncorps.Manifestement,luiaussi.

Petite pensée pour toutes mes séances de yoga. Nouvelle résolution : essayer les posturestantriques.

Oliverseredresse.Illèvelesyeuxversmoi.Sonregardestsauvage,pleindedéfi…etsibeau.

Seslèvresgourmandes…

Enguisederéponse,jememordsleslèvres.C’estalorsqu’ildéposedepetitsbaiserssurmoncou,mondos,messeins…Salangues’attardesurmestétonsquidurcissent,m’arrachantungémissementdeplaisir.D’abord,illestitille,lesenveloppe,puisplusvorace,ilsemetàlesmordiller,lessucer.

Aprèsquelquesminutesdecejeuquidécuplemonexcitation,Oliverdescendlelongdemonventre.Ilapproche de mon intimité humide. J’aime cette lenteur même si elle me met au supplice. Sa bouchecontinue son exploration sensuelle :mes jambes, puis l’intérieur demes cuisses qu’il écarte avec sesdeuxmains.J’accompagnemonamantenluicaressantlescheveux.

C’estsibon.

Jeconnaisladestinationdecettebouchegourmande.C’estjubilatoire.Arrivéàmonsexe,Oliverposeleplatdesalanguesurl’originedemondésir.Ilgoûteàmarivièredesdélices.Monclitorisestgonflé.J’exulte.Aveclapointedesalangue,illecâline,lesuce,lemordille,l’aspire…Cepetitjeumemetaubordde l’extase. Jeme cambre. Je gémis.Mon souffle s’approfondit. Je suis hors demoi,moncorpsn’estqu’uneimmensevaguedevolupté.Jesuisivreduplaisirqu’ilmedonne.Emportéeparlafièvre,jene peuxm’empêcher de bouger. Jem’accroche à ses cheveux.Maîtrisant parfaitement son art,Olivergarde lamêmecadence. Ilveutmener ladanse.Prochede l’extase, je le repoussecontre touteattente.Olivermeregardeincrédule.

–Laisse-moicontinuer,mefixe-t-ildéconcerté,presqueapeuré.–Jeveuxjouiravectoi.Passanstoi,murmuré-je.

Sansajouterunmot,jemeredresse.Lasecondesuivante,jememetsàgenouxfaceàmonamant.Sousl’effetdelasurprise,Oliverscrutemonvisage.Jeluisourisavecdéfi.Jeveuxsonsexeaussi.J’aienviedelemenerdevantlemêmeprécipice.Jefrissonne.Jecontemplesapuissantevirilitéquisetendversmoi.Jen’yrésistepas.Mesdoigtsl’effleurent.Sonsexeestsidur,sidoux.Résolumentconquérante,jel’emprisonnedansmamain.Monamantgrogne,amuséetexcitéparcegesteinattendu.

Avectoi,mesdésirsn’ontpasdelimite…Jamaisjen’aieucesentiment.

J’aimesavoirquejedétienssonplaisir.Ilestàmoicommejesuisàlui.Jefrémis.C’estàmontourdeprendremontemps.Jelefaiscoulisserlentement,langoureusementavantdel’embrasser.Quandj’ouvremabouchepouraccueillirsonsexetoutentier,jeprovoqueunrugissement.Jeretiresavergedélicieusedemabouchepourjouerdeplusbelleavecmalangueetmesdoigts.Olivermecaresselescheveux,ils’abandonneàmescaresses.Jesensmonamantperdrepied,ilsecrispe,bloquesarespiration…Jesuisauxanges.J’aienviedelerendrefou.Devenuesplusavidesencoreparsesrâlesd’extase,meslèvresledévorent, jouent effrontémentavec sonmembrebandé. Jevarie les rythmes, lespressions.Oliverveutreprendrelecontrôle.Ildonnedescoupsderein,s’agrippeàmatête.Jegémistandisqu’Olivergrogne.

–Arrête,Alex.Jevaisjouir,dit-ilàboutdesouffle.

Rapidement, il saisit un préservatif qu’il fait glisser sur son membre gorgé de désir. Dominateur,Olivermerelève,puismeretourneavantdem’agenouillersurlecanapé.Ilsaisitmeshanchesdesesdeuxmainsbrûlantes.

–Ànous,maintenant,soupire-t-il.

Auplusprofonddemonventre,desfourmillementsmemettentausupplice.Unesensationexquisequimefaittrembler.Monapollonsecollecontremondos,jesenssonsexevibrer.Jecriemonenviedeluienmoi.Incapabled’attendrepluslongtemps,ilsefrayeuncheminentremesfesses.Puisd’unmouvementdehanchepuissant,ilglisseenmoienrugissanttelunfauveconquérant.Jeressensuneintensechaleurquime faitcambrer.Alorsque j’ondule, incapabledemaîtriserquoiquecesoit,Oliverme tientavecfermeté.Possessifetautoritaire,cegesteprovoqueunélectrochocdanstoutmonêtre.

Commentfait-ilpourmerendretotalementdingue?

Sescoupsdereinsordonnentnotrerythme.D’aborddoucement,puisplusprofondément.Incendiedansmon bas ventre. Son va-et-vient s’accélère. Je gémis de plus en plus. Je me cambre au maximum.J’enserre sonsexede toutesmes forces.La fièvredevientdélirante.Sescoupsdeboutoirne sontqueplaisir.J’implose.Jenemeretienspas.Desdéchargesélectriquesprovoquentdesvaguessuccessivesdetremblementsdansmoncorps.Tsunamisensoriel.Jenesaisplusquijesuisnioùjesuis.Jenesuisqueplaisirsauvage.Jepousseungrandcriaussiprimairequelaviolencedemonorgasme.Moncorpsestenfeu. Je suis écarlate.Quelques secondesplus tard, c’est àOliver d’exploser.Pesant surmoi,monbelapollon en sueur est terrassé par la jouissance et relâche son étreinte. Je suis en train de perdreconscience…Jevacille,Olivermeretient.Mesjambessontencoton.

–C’était…c’étaitjusteincroyable.Jen’aipasdemot,soufflé-je.

Ilmescruteavec inquiétude.Sesyeuxsontpleinsde tendresse. J’aimemenoyerdanscetocéandebleuquandilmeregardecommeça.Àboutdeforces,jemeblottiscontreOliver.Noussommesivresdeplaisir.Devantnous,lavuesurlabaieestmagnifique.Lesoleils’estcouché.Drapédanssonbrouillardnocturne,leGoldenGatesefaitfantomatique.Monamantposeunbaiserdélicatsurmonépaule.

3.TheShowMustGoOn

–Bonjour,masauvageonne.

Émergeant d’un sommeil profond, je ronronne au son de cette voix douce et chaude après une nuitd’amourincroyable.Quelbonheurd’êtreréveilléeainsi.J’étendslebraspourretrouverlecontactdesapeau. J’entrouvre les yeux.Oliver est là, àmes côtés, ilme sourit.Une lueur demalice illumine sonregard.Jem’étirecommeunchat.Jeluirendssonsourirelumineux.

Depuiscombiendetempsm’observe-t-ildansmonsommeil?J’espèrequejen’aipasbavé…

– Installe-toibiendans le lit. Jenousai faitmonterunvraipetitdéjeuner. Je suiscertainque tuesaussiaffaméequemoi,mesouffle-t-ildansl’oreille.

Unbaisergourmandsurleslèvres.Ilselève,enfileunjeansursapeaunue.Ilestàtomber.

Commentfait-ilpourêtreaussisexy?

Jenepeuxdétachermonregarddemonamant tandisqu’ils’éloigne.Jerepenseàcettenuit torride,tellementinattendue.Quandjesongeàhiersoir…madécisionfermederompre!

Qu’ilestbondechangerd’avis!

Danslesalonjouxtantlachambre,leserviced’étagevientdes’annoncer.Cinqminutesaprès,Oliverrevientavecunénormeplateau:croissants,muffins,bagels,saumonsauvage,œufsbrouillésàlatruffe,yaourtmaison,café,thé,chocolat,fruitsfrais…

– Tu me prends vraiment pour un estomac sur pattes, lancé-je surprise par ce foisonnementgargantuesque.

–Etquelestomac,leplusbeauqu’ilm’aitétédonnédevoir,éclate-t-ilderire.

Je prends une fraise sur le plateau.Gorgé de soleil, le fruit fond aisément sousma langue.Du juss’échappedemeslèvres.Monamantenprofitepourlaissersonindexbaladeurrécolterlenectaretsucersondoigt.

Ohlala.Çavadéraper.

Jel’interromps.Illaisseéchapperungémissement.

–J’aibesoinderechargermesbatteriesaprèscettenuit.Unegrossejournéem’attendchezGreenBe,dis-jesoudain.

Jesais,jesuisparfoistropsérieuse.

Aprèsunequinzainedeminutes,nousavonsgoûtéàpresquetoutcequisetrouvaitsurleplateau.

–Tueslafillelaplusincroyablequej’airencontré,s’amuse-t-il.

C’estpositif,ça?

–Ah,oui?dis-jeétonnée.–J’adoreteregardermanger.Tuessispontanée.Tumangesavectantdeplaisir.Tuessivivante!Tu

croqueslavieàpleinesdents,ajoute-t-il.– Dame nature a été gentille avec moi. Elle m’a offert un corps facile à vivre. Certaines filles

grossissentenregardantungâteau,pasmoi.Etpuis,jemedépensebeaucoup,dis-jemalicieusement.

Toutensirotantmadeuxièmetassedecafé,j’hésiteàluiparlerdeDamian.Cen’estpasvraimentlemoment,maisj’aienvied’ensavoirplus.

Lance-toi.Un.Deux…

–Oliver ?Est-ceque tuveuxbienexpliquer à cette fille incroyablepourquoi cettephoto t’a rendufou?

–Oui,Alex.C’est…commenttedire?J’aicruquevousétiezcomplices,quetum’espionnaispoursoncompte.Jemesuissentitrahi.Paspourlesinformationsquetuauraispuluidonner,mais…

Ils’interrompt.

–J’aicruquelapassiondenotrebaiser,lanuitqu’onapartagéedanslaMaisonBleuen’étaientquecomédiepourtoi,quejen’étaisqu’unjouetentretesmains.Cetteidéem’étaitinsupportable,conclut-illagorgeserrée.

Cesmotset surtout son regardmebouleversent. J’y lisde la sincérité,de ladouceurmaisaussidutourment.

Oh!?

Latêtemetourne.Jesuisbouchebée.Olivernem’enveutplus:ilacomprisquejen’avaisaucunlienavecDamian.S’ilyabienunepersonnequiaétédupée,c’estmoi!Ilmesouritavecpleindetendresse.Lesangbatdansmestempes.Jeflottesurleplusjolinuagejamaisimaginé.

Iltientàmoi…

LasincéritédontilfaitpreuveàmonégardfaittairemescraintesausujetdeKate.Peuimportes’ilsonteuunerelation.C’estlepassé.Aujourd’hui,Oliverestàmoi.Jesuisàlui.

Denouveau,j’aiunepenséepourDamian.Jen’airienfaitpourl’éviter,hier,aucontraire.

–Àquoipenses-tu?s’inquièteOliver.–Jesuistouchéeparlaconfiancequetumetémoignes,dis-jeémue.

J’ai peur de remettre sur le tapis le sujet Damian, je ne veux pas provoquer la colère d’Oliver.

Pourtant,illefaut.Jeneveuxrienluicacher.Aprèsunecourtehésitation,jepoursuis.

–JesuispasséehiermatinauMaxieCoffeeClub,jevoulaisvoirDamian.Maisiln’estpasvenu…–Oh ! intervient aussitôtOliver. Tu n’aurais pas dû.Cela aurait pu être dangereux. Je ne sais pas

jusqu’oùpeutallerDamian.–JenecroispasqueDamiansoitdangereux.Monintuitionnepeutpasm’avoirtrompéeàcepointsur

lui.–Jesuiscontentqu’ilnesoitpasvenu…Maisjenecomprendspaspourquoiilnegardepaslecontact

avectoi?Sonattituden’estpascohérente,conclut-ilperplexe.

Ils’inquiètepourmoi!

–Chut,arrête,fais-jeavecdouceur.OublionsDamian.Iladéjàfaitassezdégâts.

Oliverm’attirecontrelui,songesteesttendre.Jesavourecetinstantdeplénitude.Sesbrasprotecteursm’entourent.Riennepeutm’arriver.

EtKate,tuenfaisquoi?

Alex,laferme!

JereprocheàOliverunecrisede jalousie,cen’estpasàmontourd’enfaireune.Jerange toute lapartieKatedansuncoindemoncerveau.Uneautrefoisjeglisseraisurceterrain.Maislà,maintenant…lemomentestbientropprécieux,jeveuxenprofiteraumaximum.Oliverparaîtsiheureux,siserein.Pasquestiondechamboulertoutça!

Je regarde le soleil se lever sur la ville.Lesgratte-ciel arrivent péniblement à émerger d’un épaisbrouillard.Dansquelquesheures,unelumièrevivebalaieracettebrume…MagiedeSanFrancisco.

Olivermesortdemarêverie.Ilmecaresselescheveux.

–Alex,tuestroplégèreausujetdeDamian.Tudoiscomprendreàquelgenred’hommetuasàfaire.–Situinsistes,dis-jeenposantmatêtesursonépaule.– J’ai rencontréDamian àHarvard.Moi, j’étais ungossede richedeNewYork et lui d’unmilieu

ouvrier d’une petite ville du New Jersey. C’est grâce à une bourse qu’il a pu étudier. Malgré nosdifférences,noussommesdevenustrèsviteamis.

DannyWildeetLordBrettSinclair,leretour…Papaadoreraitceremakedesasérieculte.

–Damiann’étaitpasjaloux?–Non.Ilétaitconvaincudedevenirricheunjourgrâceàsontravail.Ilvoyaitmafortunecommeun

défi,unobjectifàatteindre.Quoiqu’ilensoit,lejouroùjemesuisretrouvéàlatêted’AlphaMed,jeluiaidemandédevenirtravailleravecmoi.Jelesavaisambitieux,compétentetsurtoutj’avaisconfianceenlui,ennotreamitié.Notreduod’enferafonctionnéàmerveille.L’entreprises’estdéveloppéeau-delàdenosobjectifs.Auboutdequelquetemps,certainsbruitsdecouloirsontcommencéàcourir.OnprétendaitqueDamiann’étaitpastrèsregardantsurlalégalité.Jen’aipasvouluycroire.J’auraisdû!Bref,ilyaun an, lors d’essais cliniques pour un nouveaumédicament, j’ai réalisé qu’il avait soudoyé certaines

personnespourfausserdesrésultats.Je luiaidemandédesexplications.Jepensaisqu’ilallaitnier,sedéfendre…Quel naïf j’ai été.Damian ne comprenait pasmon attitude de vierge effarouchée.Oui lesrésultatsobtenussurlemédicamentétaientunbrindouteux.Oui, ilavaitenjolivélaréalité,maisiln’yavaitpasmortd’homme.Pourlui,j’étaistropfrileuxenaffaires…ToutçaparcequechezAlphaMedlerespectdesrèglesetdel’éthiqueestuneobligationabsolue.

C’estsûr…entrecesdeux-là,çanepouvaitpasmarcher.

En disant cela, la voix d’Oliver devient plus profonde. La colère est là. J’hésite un instant à direquelquechose.

–Jecomprendsmieuxpourquoitul’aséjectécommeunmalpropre…–C’estn’importequoi!EncoreunenouvellevisiondelaréalitésignéeDamian,lâche-t-ilsèchement.–Commentça?–Nousnoussommesséparésàl’amiable.C’estaussisimplequecela.–Pourquoia-t-ilracontélecontraireàlapresse?–Monsieurapétéuncâble.Ilpenseêtremarquéauferrougesocial!Ilm’aditmotpourmotque«Si

jene l’avaispas suivi, c’estparcequeMOI jepouvaismepermettrede la joueréthique.»Damianahontedesesoriginesmodestes.Depuisnotrerencontre,sesétudesréussies,notrebusinessflorissant…jecroyais qu’il avait tourné la page.Mais avec la dispute et surtout la séparation, je vois qu’il n’a pasévolué.Ilsevoittoujoursenvictime,continue-t-ildépité.

–J’ailuqueDamianétaittontraceur.Vousfaisiezdu«park-tour»ensemble.Jen’aipastropcompriscequec’est?C’estunartmartialderue,non?demandé-je,intriguée.

Ilsoupire.

–Tuveuxdirele«parkour».Çaaussi,ill’afoutuenl’air.Commentt’expliquer?C’estunsport,unephilosophie,unart.Pourfairesimple,lebutestdesedéplacerd’unpointàl’autredelamanièrelaplusefficace et la plus rapide possible en milieu urbain. Il faut franchir les obstacles par des sauts, del’acrobatie, de l’escaladeou encorede la course.Dequoi te forger unphysique et unmental d’enfer.Damian était mon binôme. Notre terrain de jeu favori était Prospekt park, à Brooklyn. Depuis notredispute,j’aitoutarrêté.Peut-êtreunjour…maisseul.

C’est complètement dingue d’imaginer ce PDG d’une importante multinationale adepte d’un sportextrême.Unenouvellefois,ilmesurprend.

Monbadboyquimefaitperdrelatête.

–Lepassé,c’estlepassé,etlepasséc’estderrière.Sinon,pourquoinosyeuxseraient-ilsdevantetnonàl’arrièredenotrecrâne?ajoute-t-ilaussitôtsuruntonmoqueur.

Monamant,leroidelapirouette.

– Et mes yeux se régalent du spectacle d’une merveilleuse beauté nue, lance-t-il d’une voixmalicieuse.

Il approche son visage dumien. Jem’empare de ses lèvres pour une nouvelle danse langoureuse.

Souffle chaud aux arômes de café. Nos mains s’affolent et parcourent avec frénésie nos territoires.Obsessioncommuned’unenouvellechevauchéefantastique…

Impossibledeluirésister.

***

–9heures!C’estlacata!Jevaisêtremégaenretard…– Tu veux que j’appelle GreenBe pour leur dire que tout est de ma faute ? Il fallait que l’on

approfondisseundossier…Toiseulepouvaism’éclairer,semoque-t-il.– Je ne suis qu’une pauvre petite stagiaire,moi.Monsieur le PDG. Je vaisme faire incendier par

Pavel. Oh, là là… Pas le temps de prendre une douche. Vite, vite, mes affaires. Oliver où est machemise?demandé-jetoutensautantdansmonslim.C’esttoiquimel’asenlevée,tudoissavoir!

–Là,àtagauche…Tueslafillelaplusdélicieusementgivréequejeconnaisse,ajoute-t-ilensouriant.

J’attrapemonsac,jefonceverslaportedelasuite.Sansmeretourner.Jefileencatastrophe.

–Untaxit’attendenbas,majolietornade,melanceenriantdeplusbellemonamant.

Manifestementmondépartdefolledinguedébrailléesemblebeaucoupl’amuser.

Autrerésolutionpourlenouvelan:dépasserlescinqminuteschronopourm’habiller.

Jesuisunefemme,pasunenanadébraillée,jesuisunefemme…Àrépéterplusieursfoisparjourpendant vingt et un jours. Scientifiquement, c’est le temps que prend une nouvelle habitude pours’installer!

Je ne sais pas si cette méthode est efficace. En revanche, c’est un excellent dérivatif. Toute monattention a été focalisée sur cette phrase. Ce qui m’a permis de ne pas stresser durant les quelquesminutesentaxi.

Suiszen.Suiszen…

Fautvraimentquej’arrêtecetteméthodeCoué,non?

JeretrouvemoncalmepouraffronterPavel,m’excuserdemanièreprofessionnelle.Ça,jegère.ResteJohn.L’hommescannerquiremarquetoutplusvitequesonombre.Avecunpeudechance,j’échapperaiàsonregardaffûté.Mieux,ilserapeut-êtreabsent!

Jepeuxtoujoursrêver.

J’adoreJohn,sonhumour, ses imitationspaveliennes, sagentillesse, sasensibilité…Maisquandsacuriositétourneautourdemavieprivée,jepourraislebaffer.Ilpeutêtrelourd.Unéléphant!Lepire,c’estqu’ilaeudunez.Dèsledépart,ilasentiquequelquechosesetramaitentreOliveretmoi.

ÀpeinearrivéechezGreenBe,jesaisquejesuiscuite!Johnestlà,àl’entrée.Ilm’inspectedespiedsàlatête.Quelquessecondessuffisent.UnsourireÉNORMEenvahitsonvisagebarbu.Ils’approchede

moiàgrandspas.Jedéglutis.

–Toi,tuaslatêtedequelqu’unquiafaitdesfoliesdesoncorpstoutelanuit,dit-ilenmefaisantunclind’œilbienappuyé.

–Commentça?dis-jebenoîtement.

Tentatived’évitement.

–Hello!JesuisJohn,l’hommequivoittout!Nemeprendspaspourunnaïf!–John,jen’aipasletemps…Laisse-moipasser.

Monamisoupireexagérément.Ilmesuit.

–Puisquetuinsistes…Toutd’abord,jenotequetuaslamêmetenuequ’hier.Donc,tuasdécouché.Ensuite,tapetitecoupepixietrahitunenuitmouvementéequetun’asmêmepascherchéàdissimuler.Ona l’impression que tes cheveux sont encore tout excités. Autre indice, tu as unemine resplendissantemalgré cespetits cernes, témoinsd’unenuitblanche.Deplus, jevoispleindepetites étoilesdans tesyeux.Etlastbutnotleast:tusourisbéatement.TuasLEsouriredelafemmequis’estenvoyéeenl’air.CQFD,machère.

Vainetentative.Johnestbienleplusfort.

–Resteàdéterminerleresponsabledecettefollenuit.Etlà,j’aimapetiteidée…–Pasmaintenant,John.Onenreparleraplustard,maislàj’insiste,jedoisvraimentbosser.–Bon,jenetedérangeplus,melance-t-ilavecuneminedésolée.Maistumedirastoutcelacesoir…

onaqu’àdirequec’esttoncadeaupourmonanniversaire.N’oubliepaslapetitesauteriequej’organisedanslesbureauxenfind’après-midi.

J’abandonnemonami,vaguementsoulagée.L’heuredesrévélationsarrivera,c’estcertain.

Leplustardpossible!

Ilnemelâcherapastantqu’iln’aurapasobtenulaconfirmationdesesprésomptions.Pourl’instant,ilfautquejerédigeuncommuniquédepressepourlanouvellecampagne.QuellechancequePavelnesoitpasencorearrivé.Unproblèmeenmoins.Jem’installederrièremonordinateur.JemedemandecequefaitOliver. Je sens encore son parfum entêtant, ilme ramène à cette nuit. Je ne peuxm’empêcher desourirebéatement.Johnaraison!

Lefeumemonteauxjoues.

UnSMS.

[As-tugardémonderniercadeau?]

Tiens,quandonparleduloup.

Onvientdesesépareretc’esttoutcequemonamanttrouveàmedire.Soit!Jevaisresterdansle

factuel.Jepianoteaussitôtmaréponse.

Horsdequestiondepasserpourunemidinette.

[Lecasque?Oui.Pourquoi?]

J’attendssaréaction,lesourireauxlèvres…Lesmotsdouxvontarriver.J’ensuiscertaine.

Rienàl’horizon.

Pasd’autreSMS.Sijel’appelaispourentendresavoixchaude?Lecasqueseraitunprétexteparfait.

Alex,soisforte.Rangecetéléphone.

Frustrationmaximale.Déçue, jedécidedemenoyerdans le travail. Jedois admettrequec’estunesainedécision.Jesuiscarrémentenretardsurmonplanning.La journéed’hiern’apasétéproductive.Oliverpense-t-ilàmoi?

BonOK.Jesuiscomplètementinlove.Etalors?

Larcier!Autravail,etqueçasaute!

***

18 heures. La fête d’anniversaire de John bat son plein depuis une bonne dizaine deminutes.Mondossierdepresseestquasimentbouclé.J’aibossécommeunestakhanoviste.Jerejoinsmescollèguesquisont tous réunis dans le hall d’entrée à la déco ultra-geek.Nous sommes tous là,mêmePavel qui esttoujoursaussidistant.Ilal’airpréoccupé.Jenotelaprésenceàsescôtésdel’undesesaffreuxclients.

John et sonbesoind’êtreaimé…quitte à inviter cepersonnagepeu sympathique.Trèspeupourmoi.

Comment fait Pavel pour ne s’entourer que d’investisseurs grossiers, tous imbus de leur compte enbanqueetde leurréussite?Depuisquejesuis ici j’ai l’impressiondevoirundéfiléexclusifdesalestronches.Àchaquefoisilsmefontfroiddansledos.Délitdesalegueule…C’estnul.Maisvraiment,ilsn’ontrienpourattirerlasympathie.

Unbonjourleurécorcheraitlabouche?

L’undecesgrossiersmerlesdiscuteavecPavelautourd’unverredechampagne.Commed’habitude,pasunmerci,pasunsourire.Iln’asaluépersonne.C’estfoucequeGreenBeattirecommeinvestisseurs.EtPavelquileurfaittoujoursdescourbettessaufauPDGd’AlphaMed.Aveclui,ilmultiplielescoupsbas. C’est sûr que mon Oliver est si différent de ces nouveaux riches vulgaires. Pavel ne doit pasl’apprécier.Monhommeestungentleman,iladelaclasse,unevoixchaude.Ilestbeau,généreux,sexy,intelligent…

Jefrissonne.Respire.Retourcasepro.

JechercheduregardSébastien,lepatrondeGreenBe.Iltraîneencoredanssonlaboratoire.

Dommage.

–Unecoupedechampagne,mademoisellelacachottière?medemandeJohn.–Avecplaisir.Untrèsjoyeuxanniversaire,lancé-jeenlevantmonverre.–Àlatienne,machérie,enchaîne-t-ilenseservantunnouveauverre.–JenetesavaispassiprochedesgensdeGreenBe.–Commentça?–Tuorganisestonanniversaireici,avectescollègues.Etpascheztoiavectespotes.–Stratégiedudoublecadeau,machère.Jeseraigâtéparvouspuisparmespotesenboîtecettenuit,

dit-ilenlevantsacoupe.–Etlavraieraison?–Onne peut vraiment pas te filouter, toi. J’avoue tout !Mon appart est nul, je vis dans une coloc

immonde,untrouàratsinsalubre…J’étaisbiencontentquandjesuistombédessusjusteaprèsmaruptureavecPaul.Jenesavaispasoùaller.Ilfaudraitquejemecassedelà,m’expliqueJohn,l’espritunpeuembrumé.

–Jecroyaisquetonexétaitmarié.Etvousviviezquandmêmeensemble?Jenesaisispas…

Unangepasse. Johnachangédevisage.Le joyeux luronadisparuquelquepartdans les souvenirsglauquesd’unerupture.Jem’enveuxd’avoirlancélesujet.

–Jem’excuse,jen’auraispasdû.C’esttonanniversaire.Jesuisnulle,commeamie…–Eh,Alex,tun’yespourrien.C’estPaul,leresponsable,pastoi.

Moninquiétudedoitseliredansmonregard.Monamiesquisseunsourire.

–Oui,Paulesteffectivementmarié.Ilamêmedeuxenfants.L’imagedelafamilleparfaite.Papaestprofdedroit, ilaimemamanquiest instit.Maisunjour, legentilpapatombeamoureuxdel’undesesélèves.Unamoursincère.L’élèvepenseavoirtrouvél’hommedesavie.Illuioffresoncœur.Ilsevoitunjouravocat,avecunefamille,etmêmedesannéesplustardfêtersesnocesd’argent…Mais,legentilPaul est un lâche. Il a très peur du regard des autres. Il n’est pas pédé, lui, pas comme John ! Cetterelationestuneerreurqu’ilfautcacher.J’étaissonDirtyLittleSecret.

JesuisrévoltéeparlecomportementdecePaul.Jesouffrepourmonami.C’estlapremièrefoisquejelevoisdanscetétat.

Etjeneparlepasquedesontauxd’alcoolémie.

–Pendantnotrerelation,jemesuisinstallédanssagarçonnière.Quandtoutafoiréentrenous,ilétaitimpensablequejereste.Jenesupportaispluslestudiooùtoutmeramenaitàlui.Nosnuitsd’amour,salâcheté…J’aiabandonnéaussimesétudesdedroit.J’avaistroppeurdetombersurluidanslescouloirsdelafac.Puisj’aidégotéceboulotderéceptionniste.Rienàvoiravecmonplandecarrièreinitial.Moiquirêvaisd’êtreavocatdepuistoujours.C’estcommeça.Leschoseschangentconstamment.Çanesertàriendes’accrocher.Aujourd’hui,jeprofitedelavieàfondlacaisse.Lesmecsdéfilent,toutcommelescastings…Jesuisbien.

Jen’ensuispassisûre…

–Eh!Nefaispascettetêted’enterrement.J’aijustesouffléunebougiedeplus!Jesuisencorejeuneetbeau.TheShowMustGoOn.Finileslarmes,Johnisbacketilvatoutdéchirer,dit-ilenm’attrapantparl’épaule.

Ilsecolleàmoncoupourunselfiedenousdeux.Johndanssonmeilleurrôle,celuid’amuseurquis’emploieàfaireunegrimaceimprobable.Jenefaispasmieux.

Vapourlananarigolote.Lafemmefatalec’estpourdemain.

Je ne m’étais pas rendu compte que John partageait autant de points communs avec Jeremy. Deuxécorchésvifs,pleinsdequalités,quiméritentdetrouverleurbonheur.Ilfautquejelesmetteencontact.

Alex,l’amiedescœurssensibles.

Incroyablemaisvrai,Sébastienaréussiàquittersonlabopourparticiperàcettepetitefête.Pasdechampagnepourlui,sonéternelverreXXLdeDoctorPeppernelequittepas.Quantauxcanapésetpetitsfours,illeurapréférésesTwizzlersetCrispyM&MS.

Unscientifiquegénialauxhabitudesd’adoattardé.TheBigBangTheoryn’estpasloin.

Peuloquace,jamaisméchant,Sébastienestfidèleàlui-même.Iln’apasoubliél’anniversairedeJohn.Il lui amêmeoffert un joli cadeau,deuxplacesde théâtrepour la comédiemusicalepréféréedemonami:Annie.

Entre Sébastien qui fait l’apologie discrète du veganisme et John qui ne jure que par les derniersexploitsdeMadonna,l’ambiancedecettefindesoiréeestbonenfant.IlestvraiquePaveletsonclientnousignorent.Ilestpresque22heuresquandnousnousquittons.Aprèsunultimejoyeuxanniversaire,jerentreenfinàlamaison.

4.DélicesaucœurdelaNapaValley

De:AlexLarcierÀ:MinaBouquetObjet:mavieencinémascopeMaMina,Ton retour dans le monde moderne ne devrait pas tarder. En guise de bienvenue, je te donne lesdernièresnews.Unseulmotpourtouttedire:RÉVOLUTION!Tutedoutesdelacause:Oliver,l’hommelepluscompliqué,leplushermétique,leplussexy,leplusbeau,lepluscraquant,leplussurprenant…Bref,Monsieur++achamboulémesjoursetsurtoutmesnuits.Duranttesquelquesjoursdenetdetox,ilm’afaitvivreLaConfusiondessentiments,LaChevauchéefantastique,maisaussiunhorribleJe t’aimemoinonplus et enfinLaChevauchée fantastique, leretour!Jenet’endiraipasplus.Tuneleméritespas!!!Tum’asabandonnée.Vilaine!;-)Uneseulebizettedetonamiequidétesterésolumenttesvacancesdéconnectées!

De:MinaBouquetÀ:AlexLarcierObjet:j’hallucine!!!!!Hellomonexpatfavorite,Ayant un très bon fond, je pardonne ta petite crise deCaliméro. Pas besoin de détails… J’ai biencompriscequis’estpassé:unYoupelaboummegaboumboum:-)))))Àmon tour d’être vilaine. Je suis jalouse ! Hum, quoique…Question pernicieuse de la peste quisommeille en moi J : ton sexyboy est-il aussi doué dans l’art de l’amour qu’il est beau ? LaChevauchée fantastique épisode1puis le retour…Quedois-je en conclure ?Un++?Peutmieuxfairemaisdébuttrèsprometteur?Allez,distoutàtameilleureamie.Please.1000bizettes(tuvois…jet’aime,moi☺)

De:AlexLarcierÀ:MinaBouquetObjet:RE:j’hallucine!!!!!Jenetedirairien…parmail.RéunionSkype.Jetetiendraicompagniependanttonpetitdéj☺

Cinqminutesplustard,degrandsyeuxnoisettepétillantsenvahissentl’écrandematablette.7heures

dumatin(et22heuresici),Minan’estpasencorepasséeparsaséancedetorturecapillaire.Lebrushingparfaitdesannéestrenteattendra.Nousavonsdeschosesbienplusimportantesàpartager.

–Comment?Quand?Où?Jeveuxtoutsavoir,mebombardeMina.

Jemetsplusd’uneheureàtoutraconter,sauflesdétailsintimes.Contrairementàmonamie,jen’aimepasdévoilercegenred’infos.

–Jesuistrèsfièredetoi.Pourunefois,tut’esfaitdubienavecunmecsupersexysansteprendrelatête.

Sansmeprendrelatête…vitedit.

Changement de sujet.Miname raconte son escapade sur le bassin d’Arcachon. Un enfer. Trop demonde,tropdebruit.Ellesavaitcequil’attendait,maisilfallaitqu’elleprennel’air.Elleadeplusenplusdemalàdigérerlesrefuspoursonprojetd’albumjeunesse.

– Vous avez votre style, votre travail est superbe. Continuez, vous avez beaucoup de talent.Malheureusementjenevoispascommentvousintégrerdansnotreligneéditorialetrèsclassique.Jenepeuxpasprendrederisque.Lemarchédulivred’enfantsestencrise…blabla.Revenezdansunan…meraconteMinaagacée.

–Tiensbon,jesuisconvaincuequetonheureviendra.Moi,jecroisentoi.– T’es gentille, Alex. Point positif, ma carrière d’effeuilleuse burlesque est en plein d’essor. J’ai

obtenuunjolicontratdesixmoispourmonnouveauspectacle.–C’estgénial!

***

Encoreunefois,maconversationavecMinas’estprolongéejusqu’àtrès, trèstard.Manuitfutdonccourte.J’aidûdormirdeuxheures.Pourautant,jenesuispasfatiguée.Ilest10heures.Voilàplusd’uneheurequejerépondsàtousmesmails,lecœurléger.

J’essayedemeconcentrer,maisc’estimpossible.J’entendsunevoixtonitruantevenantdel’entrée.

–Davaï,davaï…

Jelèvelenezdemonordinateurpourregarderl’entréemuscléed’unnouveauclientdePavel.C’estquoi,cedéploiementdeforce?CinqarmoiresàglaceontinvestiGreenBe.Ilsprotègentunpetithommequivocifèreen russe. Ila lacinquantainebedonnante, lescheveux raresetgominés, levisagegrêléethyperbronzé,desgrosseslunettesdorées.UneodeurdenouveauricheauxmanièresdouteusesenvahitlehalldeGreenBe.EtPavelBaxter,impeccabledanssoncostumegristoutsouriremultiplielescourbettes.

Pasdedouteildoits’agird’ungrosclient…danstouslessensduterme!

Après quelquesminutes de palabre, le client semble vouloir faire le tour du personnel. J’observehallucinéecepetitmanège.

–CeBretkovveutvoirnostronches.Faisprofilbas.Ilal’airsérieusementallumé,meprévientJohnenpassantvitefaitdevantmonbureau.

J’ignoresonavertissement.Quandlenouvelarrivantarrivedevantmoi,jesouris.JememéfiedeJohnetdesonsensdelamesure.

Quoique,là…

–Dobridien!dis-jeenrusseenm’avançantversleclient.

LeRussemefixeavecétonnement.Ilm’examinedespiedsàlatête.Ilneditrien.Toutd’uncoup,jevoissonvisages’animer.Ilretiresesgrosseslunettesetmetendunemainétonnementdélicate.Jesuissouffléeparlaprésenced’undiamantrougeXXLàsonauriculaire.

–Quellesurprise!Uneravissantejeunefemmequiparlerusse,ici.Commentest-cepossible?–Mamère,Olga,estd’originerusse.– Votre mère doit être un célèbre mannequin pour avoir engendré une aussi ravissante fille…me

souffle-t-il.

Pardon?!

–Dutout,elleestprofesseurdeyoga,enFrance.–Etvotrepère,ilestaussiRusseetprofdeyoga?–Absolumentpas.Ilestfrançaisetflicdanslahautefinanceinternationale.–Intéressant…grommelle-t-ilenfusillantPavelduregard.

Jeperçoisderrièremoiunebousculade,deséclatsdevoix.

–Maislâchez-moi,espècedegrossesbrutesépaisses!hurleunefemme.

Ilmesemblereconnaîtrelavoix…Masha?!Masœur,ici,paspossible.Mesyeuxs’écarquillent.Jesuiseffarée.Àquelquesmètresdemoi,elleestmalmenéepardeuxdesgardesducorpsdeBretkovquisurveillentlaported’entrée.

–Laissez-la,c’estmasœur,lancé-jeenmeprécipitantverslesgardesducorps.

Rienn’yfait.J’essayedefairebougerlamasseimpressionnantedemusclesenattrapantleursgrossesmains.

–Atpoustitié,lanceimpérieuxBretkovquinousarejointes.C’estquicettenouvellefille?–C’estMasha,masœur,dis-jefurieuse.–Jevoisquevotremèrealàaussifaitdutrèsjolitravail.C’estquoisonboulotici?–Ellenetravaillepasici,elleestvenuemevoir…–Alorselledoitpartir,conclut-ilavantderejoindrePavel.

Quelmufle!Pourquiseprend-il?

–MonDieu,Alex,c’estquoicetteboîte?–Masha?Jesuisdésolée.Jenepeuxrienfaire.Cen’estpasmoiquidécide…Jepréviensmoncoloc,

ilvas’occuperdetoi.EnattendantvaprendreuncaféetundonutchezMaxieCoffeeClub.C’estjusteàcôté,dis-jecomplètementpaniquée.

– OK,mais ce sera une double ration de carrot cake avec frappuccino soja… Et ce sera sur toncompte,melance-t-elletoutentournantlestalons.

***

Mercredi14août,débutdesoirée.LaMaisonBleue.

– Moi qui pensais te faire une surprise. Quelle idée absurde ! Ta boîte est pire que Fort Knox.Heureusement que le carrot cake était bon et qu’un garçon sympam’a gentiment fait la conversation.J’aurais dû rester avec lui plutôt que de suivre ton coloc débile, peste Masha. Ce blanc-bec estinsupportable!Ilm’afaitvivreunejournéed’enfer!

–Tupeuxparler.Jen’aijamaisvuunefilleaussiantipathique,égocentrique.Jamaiscontente!Jenecomprendspascommentvouspouvezêtresœurs,s’emporteJeremy.

Vivelafamille!

Une sonnerie interrompt ce face-à-face des plus agaçants. Devant la caméra de la porte d’entrée,Olivermefaitungrandsourire.

L’Hommequitombeàpic!

Après quelques secondes d’une étreinte tant attendue sur le pas de la porte, je savoure ses lèvreschaudes.

–Toutvabien?

Jeluifaisunsourirecrispéenguisederéponse.

–Àcepoint?Qu’est-cequinevapas?C’estquoiceshurlements?medemande-t-ilsurpris.–Masha,ma sœur, adébarquéà l’improviste.Lecourantnepassepasdu tout avec Jeremy.Elle a

décidé de ne pas se montrer sous son meilleur jour. Je déteste quand elle est comme ça. Se rendreinsupportablepourtesterlesautresrestesonjeufavori.

Dèsqu’Oliverfaitsonentréedanslesalon,Mashatombesoussoncharme.Ellechangeradicalementd’attitude.Mielleuse,elleminaudemêmecarrémentdevantmonamant.

Oliverestàmoi.Pastouche!

–Jamaisjen’auraiscrumapetitesœurcapabledecompterunhommedevotrevaleurparmisesamis!glousse-t-elle

–Demavaleur…N’exagéronspas.Enrevanche,jereconnaisvolontiersquecelaauraitdommageablepourmoidenepaslacompterparmimesproches,répondOliverensouriant.

Mon amant résiste avec courtoisie à l’opération de séduction menée par ma sœur. Obstinée, elles’acharne.Jesature.

–Commentcela,dommageable?– Tout simplement parce que c’est une jeune femme pleine de qualités. Elle est magnifique, vive,

intelligente,pétillante.Jetiensbeaucoupàelleetjevousseraisreconnaissantsivousluimontriezunpeuplusderespect,lanceOliversuruntonsec.

Jeflottesurmonpetitnuage.

Puisilmeprendparlesépaulesetm’embrasselangoureusement.

Waouh!

JefixeOliver,jesuisabasourdie.Jenem’attendaisvraimentpasàçad’unhommequinevoulaitpasd’unerelationavecmoipournepasnuireàl’équilibredeJeremy.Ilamanifestementchangéd’avis.

CegesteimpétueuxlaisseMashamuette.LespectacledesadébâcleestjouissifpourJeremetsurtoutpourmoi.Pourcloreleshostilités,jeprendsmasœurdansmesbras.Jen’aimepaslesdisputes.Mashaéclatederireetmefaitungrossmacksurlajoue.

Samanièreàelledes’excuser.Pestouille,va!

–Oliver,quellespontanéité!Jesuisfierdetoi,lanceJeremytoutentapotantl’épauledesonfrère.

Aprèscettemerveilleusemiseaupoint,notresoiréesedéroulesansencombre.JeremyetMashaontfait lapaix. Ilsont finipar trouverunpointcommun: lesvins.Uneréussite.JesuisbienavecOliver,même si je n’arrive toujours pas à y croire. Nos univers sont si différents. Dans l’intimité, nousfusionnons.Toutestsilimpide,siinstinctif.Oliverestunhommebien,jelesens.C’estàmoidevivrepleinementl’instantprésent.Quantàl’avenir,jeluifaisconfiance.

***

Lerestedelasemaineestpassétrèsvite.Unenouvellefois,Oliveradisparu.Vais-jefinirparm’yhabituer?

Toujourspas.

6 heures. Mon téléphone sonne. Je sursaute. Le numéro d’Oliver s’affiche. Mon cœur bat à toutrompre.

–Bonjour,Alex.Jesuistonnouveauréveil,rigole-t-il.–Oliver!–Oui.Habille-toi,prendslecasque.Jet’attendsenbas.

Cethommeestundictateur.Meréveillersitôtlepremierjourduweek-end!Ilestfou!Etmoiaussi.Jesautehorsdemonlit,m’habilleàlahâte,meprécipitehorsdelaMaisonBleue,sansréfléchir.

Àcroirequejen’aiaucunevolonté.

Devantmoi,adosséàunemoto,Oliveréblouissant.Blousondecuiretjeanbrut,unealluredebadboyquilerendencoreplussexy.Uncasquedemotovintageàlamain,ilmeregardepleindemalice.

–Qu’est-ceque…?bredouillé-jeenmemordantlalèvre.–C’estunenlèvement,déclaremonamantens’amusantdemasurprise.–EtMasha?Jerem?–Ilsn’ontqu’àsedébrouiller.Viens.

Ilveutquejemontesurcetruc-là!Trèsbelobjet,jel’auraisbienvuendécodansuneentrée…maispasmesfessesdessus.Jeluisouris,crispée.Oliveraurait-ilperçumoninquiétude?

–N’aiecrainte,cetteTriumphde1967rouleparfaitement.Elleapassélecontrôle.Passecettevesteencuir,elleteprotégeradurantletrajet.

Effectivementçachangetout…

–Accroche-toiàmataille.

Labaie,Alcatraz, leGoldenbridge,Sausalito et sesmaisons flottantes, les falaisesplongeantdansl’océan,labaiedeSanPablo,lacampagneriantedeSonomaValley…Leskilomètresdéfilent.L’airestunpeufrais,lecielencorebrumeux.Jemelaisseporteravecunsentimentabsoludeliberté.Deuxheuresplus tard,nousarrivonsàdestination.Devantmoi, laNapaValley tapisséedevigneset…uneénormemontgolfièremulticolore.

Àpeineai-jeletempsderetirermoncasquequemontéléphonevibre.C’estunSMSdeJeremy.

[T’esoù?Jesuisseul.Tonemmerdeusedesœurestpartie.Ettoituasdisparu.J’angoisse.Alex,nem’abandonnepas!]

Merde!

[John.J’aibesoindel’aidedumeclepluscooldeFrisco.MoncolocJeremangoissequandilestseulet jenepeuxpasêtreavec lui.Tupeuxmerendreunserviceetallervoirs’ilvabien?C’estungarsgénial.Vousavezbeaucoupdepointscommuns.Parcontre il esthétéro, il abesoindecompagniepasqu’onlefassevirerdebord;)Merci,merci!]

[Noprob.Pourtoninfo,jesuislemeclepluscooldelaterre:-))]–Toutvabien?–C’estJeremy.Tuconnaissescrisesd’angoisse…Jel’aimisencontactavecunami.–Tuesvraimentadorabledeprendresoindemonfrère.Àmontourdeveillersurtoi…J’espèreque

leprogrammequejenousaiconcoctéteplaira.Tapremièresurprise.Viens,meditOliverenmetendantlamain.

Jesensl’adrénalinem’envahir.Jenesuisjamaismontéedanscetyped’engin.Lamontgolfièreestsiimposante.Dans la nacelle, nous sommes accueillis par un pilote.Oliver est excité comme un enfant.C’estunplaisirdeleregarderaussiléger.Nousnousélevonsdansleciel.

Mêmepaspeur.

Jeregardelesols’éloigner,lespectacleestmagistral.Oliverseréjouitdemamineébahie.

–C’esthallucinant!m’exclamé-jesansretenue.

Commentresterdemarbredevantcetteterred’abondancestriéederangsdevigne?Commesicelanesuffisaitpas,Oliversortd’unepetitemalleunpique-niqueauchampagne.Ilatoutprévu.Jevisunrêveéveillé.Attentionnéetchaleureux,Oliverestparfait.

MonMonsieur++++

Aprèsunvoldedeuxheures,Oliveraorganisélavisitedeplusieursdomainesviticoles.J’aiadorécesbâtimentsenboisrougesetenpierretoujoursannoncéspardelonguesalléesd’arbrescentenaires.Enfindejournée,laNapaValleyn’aplusdesecretpournous.Ilestunpeuplusde19heuresquandnousnousenfonçonsdanslacampagne,lavégétationestdense…

Allons-nousdormiràlabelleétoile?

Tout d’un coup, unegrandepancarte :Meadowood.Nous sommes arrivés à destination ?Cottages,piscinesextérieures,terrainsdetennis,golf…Quellieusurprenant.Olivers’ysentparfaitementàl’aise.Il laisse sa moto au voiturier puis m’emmène vers une petite merveille cachée dans une collineverdoyante,uncottageavecjardinprivé.

Je souris bêtement.Mon cerveau est submergé par toute cette beauté.Oliver neme laisse pas unesecondederépit.J’aiàpeineletempsdeposermonsacetd’enfilerunepetiterobed’été.Monamantabieninsisté:noussommesattenduspourundînerprivédansmoinsdequinzeminutes.

20heures.Nousavonsprisplacedansunsalonprivatifluxueusementsobre.Lambrissédeboiseriesblanches,cettesallerestedanslethèmedujour,lanature.Unegrandetableenboissombreestdresséeuniquementpournousdeux:verresencristal,couvertsenargentetporcelainesblanches.Lasobriétéestdemise.Le luxe vient de la qualité desmatières et de la vuemagnifique qui se déploie derrière unefenêtreimmense.

–JeteprésentelechefKostow,unami.Ons’estconnuàNewYorkilyabienlongtemps.–Onenafaitduchemindepuis,ditd’unevoixdoucelechef.–C’estcertain.TusavaisquecemonsieurcomptequatreétoilesauSanFranciscochronicle?C’est

leplusdouédesagénération,tupeuxmecroire,seréjouitOliver.–J’aiimaginéunrepasexclusivementpourvousdeux.Enguisedepréliminaire,voiciuncocktailde

ginverveineinfusée.Jevouslaissedécouvrirlasuite…Ledevoirm’attend.Bonnedégustation.

Alex,fermelabouche.Ondiraitunpoissonrouge!

Parfaitement calée dansmon siège en cuir, je suis au paradis. Les plats se succèdent sur un tempoparfait.Risottoàlagrainedeconcombre,tartaredehomard,caviarsurtuiledelin,moussedepintade,crucifèresséchées…Chaqueplatestuntableaudemaître.Delahautecouturegastronomique,pimpante,créative,vibrante.Lechoixdesvinsn’estpasenreste.

Mais surtout je ne peux détacher mon regard émerveillé de cet homme magnifique, heureux desavourercerepasdivinavecmoi.Notrediscussionestlégèreetdouce.Nousbavardonsdetout,derien.Oliverm’écoutetendrement luiracontermarencontreavecMina,notrepassionpourHarryPotter, lessortslancésàMashaquandonétaitenfants.

Les informationsdévoiléespar Jeremyme reviennent enmémoire.Lamort de leurmère le jourdel’anniversaire d’Oliver.Leur père, véritable tyran, disparudansun accident d’avion…J’aimerais tantquecesoitluiquimeconfietoutcela.J’inspireungrandcoup,jemelance.

–Tunemeracontesjamaistonenfance.–Jet’aidéjàditquec’estsansintérêt,medit-ilsansétatd’âme.

Moi,çam’intéresse!

–Sansintérêt?Jenesaisriendetoi,Oliver,soupiré-je.Tesparents?Tonenfance?Tufuislesujet.

Oliver se ferme d’un coup comme une huître. Je perçois une tristesse fugace dans son regard. Lesdessertsarrivent.Mille-feuilled’érable,cheesecakeauxfruitsséchés…Jen’enaiplusenvie.Latensionesttroppalpable.

–Mamèreestmortedansunaccidentdevoiturequandj’avais16ans.Septansaprès,c’estmonpèrequi disparaît dans un accident d’avion. Un moment difficile pour l’entreprise. Mais grâce à monéducation,mesvaleurs, j’étais trèsbienarmé.J’aiparfaitementsurmonté lacrise.Lamultinationaleenestressortieencoreplusforteéconomiquement,résume-t-ilfroidement.

Olivernemeregardeplus.Zéroémotion.J’aidisparudesonmondeetl’ambianceestlourde.

Merde!

–Oliver!m’exclamé-je,perturbéeparcerejetsoudain.–Excuse-moi,dit-ild’untonsec.Jeviensjustedemesouvenirquej’avaisundossierurgentàrégler.

Jenepeuxpasrester.IlfautrentreràSanFrancisco.

Jerêve!Undossiercommeça toutd’uncoup?Certaineschosesseraient-elles tropdouloureusesàpartager. Quel homme étrange ! Et moi, je ne suis qu’une idiote trop curieuse. Peut-être qu’avec letemps…

5.Explosion

Jeme réveille dansmon superbe lit format king size. Seule.Une nouvelle fois. Le ciel est encorebrumeux.Lamaison est vide.Masha est partie commeprévu pourLosAngeles. SanFrancisco n’étaitqu’unpetitdétourpourvenirmevoir.QuantàJeremy, ilestégalementauxabonnésabsents.Monplanamitié avec Johna fonctionnéàmerveille.Lesdeuxgarçons sontpartis fairedubuggydans lesdunesd’Oceano.

Je vais finir parmeméfier desweek-ends. Si le samedi est fougueux, le dimanche est calamiteux.C’estcommes’ilyavaitunprixàpayer.

MerciOliver!

Aujourd’hui, j’opte pour un nouvel adage : samedi amoureux, dimanche joyeux ! Pour mettre enpratiquema nouvelle formule, il est essentiel de ne pas céder au psychotage. Certes,Oliverm’a unenouvellefoisplantéeundimanche,pourautant jenevaispasmeretourner lecerveau. Ilestégalementhorsdequestionquejedemandedel’aideàMina.

JesuisFORTE!

Sij’étaisàlamaison,mamannemanqueraitpasdemecitersaphrasepréféréedeLaoTseu:«Mieuxvautallumerunebougiequemaudirelesténèbres».Pourêtrecertainedurésultat,j’allumeraipleindepetitesbougies.Unbonpetitdéjeunerensolo,quelquesexercicesdeyogaetdePilates,ledernierDexteretpleindecâlinsàOscar,cesnobauxpattesdevelours.Cettejournéeensoleilléevaêtreuneréussite.Nonàlamasturbationcérébrale!

Mon téléphone vibre. C’est un MMS de Mina Je découvre la photo d’un livre : Augmentez lapuissancedevoschakrassexuels,parlayoginidesstars,SandraLi.

Puisunmessage.

[Lepornyoga,çaexiste!]

Jem’étrangleàmoitiéenlisantlemessage,puiséclatederire.Jevaisfinirparcroireàlathéoriedelaconnexionuniverselleentrecertainespersonnes.

AlexetMina,uniesdanslegrandtoutcosmique.

Alorsquejepianotesurmonclavieruneréponse,montéléphonevibre.UnnouveauSMS.

[Mercipourcettejournéedefolie.J’aiaimét’enlever.]

Cettefois,c’estOliver.

Jesautilledejoie.Premierréflexe.

Deuxièmeréflexe,jecogite.

Je ne comprends pas commentmon amant peut changer d’humeur aussi radicalement. Passer d’unechaleurabsolueàunfroidglacialenuninstant…

Aufinal,jemeretournelecerveau…

Jefaisquoi?Jeréponds?Tropfacile.Jenesuispasàsadisposition.Jemériteplusdeconsidération.C’estdécidé:jenerépondspas!Oui,mais…ilvamemanquer.Peut-êtrepourra-t-ilselibérer?Sijefaislamorte,ilrisquedepenserquejenesuispasdisponible.Ducoup,ilneviendrapas,il…

Grrrrr…

Retoursurterre.Montéléphonemerappelleàl’ordre.Unnouveaumessages’affiche.

[Undesexercicesfavorisdelafameuseyogini!]

Suivid’unMMSoùjedécouvrelaphotod’unefemmefiliformeenappuisursesavant-brasramenantsespiedsderrièresatête.Etsonpartenaire…

C’estpossible?

Minaamanifestementtrouvéunfilond’idéesfarfeluesdanslepornyoga.Maréponseestimmédiate.

[Comptepassurmoi.JenesuispasMadonna!][Soispasnégative.Tuasencoretrenteansdevanttoipouratteindreleniveaudelareinedelapop.]

Toujourslaréponseàtout.

Presqueinstantanément,montéléphones’agiteencore.

[Jedoism’absentertroisjours.Àmonretour,jenemecontenteraipasdetedévorerdesyeux;-)]

UnnouvelSMSd’Oliverquimefaitsourirebéatement.Jeneréfléchispas.Jeluirépondsaussitôt.

[J’ycomptebien.Malgrécerepassublime,jesuisrestéeaffamée!]

Samediamoureux,dimanchejoyeux!Monnouveladagefonctionneàmerveille.

Endébutdesoirée, l’arrivéedeJeremy interromptà la foismaséancede ronronthérapieavecmonfélinadoréetledénouementdudernierDexterquimetientenhaleinedepuisuneheure.

Onpeutjamaisêtretranquille.

Arrêtedefairetamémèreàchat.Debout!

Jemeprécipitehorsdemachambrepoursaluermoncolocetluiracontermonweek-endécourté,madéception.Ilnemanquepasdemetaquineraveclecôtéobscurd’Oliver.

– Passons à autre chose. Toi, raconte-moi. La rencontre avec John… Positif, si j’en crois votreescapadebuggy.

–Génial!Cemecestcool.Ilafaitdeuxansdedroit.Ilm’enaracontédesbonnessurl’undemesprofsquiestsonex.Tonidéeétaitbrillante.Jeteremerciedenousavoirmisencontact.J’avouequesaprésenceétaitsalutaire.J’aiflippégravequandjemesuisretrouvétoutseulsamedimatin.

Jeremymarqueunepause.Ilcherchesesmots.

–JesuiscontentpourtoietOliver,balbutie-t-il.Maislaprochainefoisquetupars,préviens-moipourquejepuissem’organiser.Ilnefautpasquejeresteseul.J’angoissetrop,jegèrepasdutoutcetrounoir.

–Jesuissincèrementdésolée,Jeremy.Jemesuislaisséesurprendre.J’étaistellementcontente…Jesaiscombienlasolitudet’angoisse.Promis,laprochainefois,jeteprévienssuffisammentàl’avance.

***

–JeleSAVAIS!Jelesavais.Onnemelafaitpas.Johnvoittout,surtoutleshistoiresd’amour!

Oh,non!lahonte!Moinsfort,pitiémoinsfort.

Çayest!J’ai toutditàJohn.Ilétaitplusquetemps.Nierlarelationquej’aiavecOliverdevenaitridicule. Je profite de notre pause déjeuner au Maxie Coffee Club. Je ne voulais pas le faire chezGreenBe.Inutilequelesautressoientaucourantdemarelation.

Saufquelà,c’esttoutlequartierquisait!

–Soisplusdiscret,John,articulé-je.–Oui,ouituasraison.Ilnefaudraitpasquetudevienneslacibledespaparazzi,chuchotemonami.

Quellehorreur!

Voyant John calmé, je reprends mon récit. Je lui raconte mon week-end romantique. Le repasgastronomique,lesurvolenmontgolfière…Mesyeuxsontpleinsd’étoiles.J’aibeaucoupdemalànepassourireauxanges.

–Lepied!Lesavantagesnemanquentpasavecunamantmilliardaire.LeMeadowood,laclasse!Unrepasprivésignédugrandmaîtrede lagastronomiecontemporaineKostow,cemonsieurLarsennesemoquepasdetoi,tupeuxmecroire,dit-ilensifflantd’admiration.

Jesais.

– Plus sérieusement, je tiens à te remercier pour être venu àma rescousse ce week-end. Tum’assauvée.Jeremyétaitvraimentmal.

–C’estàmoidetediremerci.Tuaseulepif!Cemecestclasse.Onapasmaldepointscommuns.Ons’estéclatéscommedesgaminssurlesbuggys.Leseultrucnul,c’estqu’ilesthétéro.Quelgâchis!

Enfin,c’estlavie.Onnepeutpastoutavoir,conclut-ilensouriant.

Jem’attaqueàmonbagelvégétarien,quandmonportablevibre.Jejetteunœil.

[LetempsmesembletroplongàNewYork.]

Jeluimanque?

Jegloussedeplaisir.

–Jepariequec’estunmessagedenotrewonderboy…–Heu,oui…–Vas-yréponds,soupire-t-il.

Jememetsàpianoterquelquesmotssansréfléchir.

[PasmieuxàFrisco…Unseulêtrevousmanqueettoutestdépeuplé!]

Mince!Qu’est-cequej’aifait?

Ilvacroirequejesuisamoureuse.Etalors?C’estvrai.

–Je te laissefairemumuseavec ton téléphone.Jevaisnouschercheruncaféetundessert.Ondoitfêtertoutceladignement.Lerégimesanssucre,c’estpourdemain,plaisanteJohn.

IlfautquejecorrigeletiravecOliver.

[Jen’arrêtepasdepenseràtoi…]

C’estnul.Jenefaisquem’enfoncer!

Ilréagitaussitôt.

[Comment?]

Ouf,jenesuispasgrillée.

[Jen’arrêtepasdepenseràtesmains,teslèvres,tesyeux…maispasque.]

Presqueaussitôt,jereçoisunautreSMS.

[J’aime beaucoup le « pas que »… Dans 3 jours, je mettrai toute mon énergie pour combler cemanque.]

Jeflottesurmonpetitnuage.Jepoursuisnotrepetitjeu.

[J’ycomptebien!]

Quelquessecondesplustard,jereçoisuneréponse.

[D’icilà,iltefaudrachoisir:lireenmarchantoupenseràmoi.Lesdeux,c’estl’accidentassuré.][Nemedemandepasl’impossible.][Oh,quesi!Jetiensàsavourerchaqueparcelledetoncorps.Pourcela,ildoitêtreintact!]

Waouh!

***

Enfin jeudi !Quatre joursd’attente, jen’aspirequ’àunechose : retrouverOliver.Tropoccupéparl’ouverturedesanouvellefilialeàSanFrancisco,ilnem’apasencoreappeléepourquel’onsevoie.J’aieudroitcematinàunmalheureuxSMSmedisantqu’ilétaitenville.

Il me manque. J’ai envie de le toucher, je veux sentir ses lèvres gourmandes sur moi, son odeurenivrante…Lesappels,lesSMS,lesemailsdecesjoursderniersn’ontfaitquerendresonabsenceplusdifficile.

C’estgrave,docteur?

Pourarrêterdetournerenrond,jedécidedeluifaireunesurprise:jevaisl’enleverpourledéjeuner.J’enprofiterai pourdécouvrir ses nouveauxbureaux.Toute la presse enparle.Dessinépar le célèbrearchitecteBruceFlint,lebâtimentestunevieilleusinedefeuxd’artifice.Labâtisseuniqueensongenremélangebriquettes,structuresmétalliquesapparentesetgrandesbaiesvitrées.Lesespacesvertsysontomniprésents.

MevoicidevantTerra,lanouvellefilialed’AlphaMed.Impressionnant!J’ailesentimentdepénétrerdans un décor de bande dessinée fantastique. Tout le rez-de-chaussée est un vaste hall lumineux. Aucentre, un jardin japonais avec des arbres centenaires taillés en nuages. Je me sens toute petite etintimidée.OliverestlePDGdecettefiliale,etdetantd’autresentreprises…

Jeme dirige vers l’accueil pour demandermon chemin. Ilme faut patienter derrière un groupe devisiteurs.J’enprofitepouradmirercelieumagnifique.Jelaissemesyeuxpapillonnerjusqu’àcequ’ilssefixentsurdeuxpersonnesàcontrejour.L’unedessilhouettesm’estfamilière.Cettecarrure…Jeplisselesyeux.C’estOliver,pasdedoute.

Moncœurbatlachamade.Jefaissigne.Envain.Jemedirigeverslui,lesourireauxlèvres.

Ilmetardedevoirlatêtequ’ilvafaire…

Soudain, Oliver caresse doucement la joue de l’autre personne. Puis il l’enlace tendrement. Etl’inconnuequirépondàsonétreinteenleprenantparlataille.Tallonsaiguilles.Jupecintrée.Chignonbananeblond.C’estKateFox!

Inspire,expire…Ducalme!

Jebouillonne.Lacolèrem’envahit.La fillezensenoiedansuncataclysmed’émotions. Jeperds lecontrôle.

Labombehumaineexplose.

Jedéboulecommeunefurie.

–Tumeprendsvraimentpourunedébile!

Surpris par mon éclat de voix, Oliver se détache d’un coup de Kate. Il me fixe, ses traits sontdétendus.Unsourires’esquissesurseslèvres.Jecoupecourt.

–C’estquoicettecomédie?C’est ta régulièreetmoi lepetit extra?m’écrié-je. Jene suisqu’unehistoiredeculpourtoi?

–Alex,c’estKate…répondOliverstupéfait.–Mademoiselle,vousêtesridicule.Cen’estpaslelieuxpourvousdonnerenspectacle,melance-t-

elled’untonfroidetironique.

Dequoijememêle?!

J’entendsdesmurmuresderrièremoi.Qu’importe.Cen’estpasàmoid’êtregênée.

–VOUS,jenevousparlepas.C’estàmonsieurquejem’adresse,rétorqué-je.Compris?!EntrelessecretsGreenBeetlesmensongessurKate,çasuffit!

–Laissemoit’ex…–TumejettespourdescafésprisavecDamian.Tumefaiscroirequ’ilyaquelquechoseentrenous…

C’estdingue.Mais là,c’est lesummumdeladuperie.C’estdécidé, jepars.JETEQUITTE,OLIVERLARSEN!L’argentn’achètepastoutetcertainementpaslesbonnesmanières.Unhommed’affairesjuste,respectueuxdesrègles…Tuparles,Sébastienseraitsurleculs’ilsavaitquiestlevraiOliver.Onnem’yreprendraplus!

Aprèsavoirexécutématiradeenlefixantdroitdanslesyeux, jesorsdel’entrepriseaussivitequepossibleetsansmeretourner.Deslarmesmemontentauxyeux.

–Alex,attends…

Malgré ses cris, je prends la fuite. Il est hors de question qu’ilme voit pleurer. J’aima fierté. Jem’engouffredansuntaxi.

Quellesotte!Commentai-jepucroirequ’unhommecommeluipouvaits’intéresseràmoi.Jusqu’àquandseserait-ilmoquédemoi?EtcetteKate,certainementsacompagne.Elleaussi,ill’atrompée.Sait-ellequ’Oliverestunbaratineur?J’ail’impressiondevivrelemêmedramequeJohn:luiaussiafaitlesfraisd’unmenteur.Quellehorreur!Jesuisanéantie.

Monportablevibre.Oliver.Jeluiraccrocheaunez.Ilinsiste.Jegrimace.Tantpis,jelaissesonner.Jefaisappelàtoutel’énergiequ’ilmerestepourtaperunSMS:

[Paslapeinederappeler.Suisauxabonnésabsents.Bonvent!]

J’éteinsmonportable.Jesuisàboutdeforce.Jen’ytiensplus,leslarmescoulentàflot.

Toutestfini.

Àsuivre,nemanquezpasleprochainépisode.

Egalementdisponible:

SecretLove,vol.3

AlexvaenfindécouvrirquiestOliver,lefrèredesoncolocataire…Maisquandvientlemomentdesprésentations,lajeunefemmeeststupéfaitederessentirunetelleattirancepourcethommeaussiagaçantquesexy.Enplus,Oliverestunrichissimebusinessman,l’undescélibataireslesplusenvuedelacôteOuest,etsurtoutleconcurrentdel’entrepriseoùelletravaille.EntreOliveretAlex,malgréuneattirancemagnétique,touterelationparaîtimpossible:Olivernepeutserésoudreàsortiraveclacollocdesonfrèreetencoremoinsavecuneconcurrente!Nepouvantrésisteràleurdésirdévorant,lesdeuxamantsseretrouventdevantundilemme:renoncerousecacher.Commencealorsunjeude«suis-moi,jetefuis»oùsentimentsetraisonsedisputentlavictoire.

Retrouveztouteslesséries

desÉditionsAddictives

surlecatalogueenligne:

http://editions-addictives.com