Post on 08-Aug-2020
R E S P O N S A B IL I T É S O C IÉ TA L E
D ’ E N T R E P R I S E
RA
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S OMM A IR E
ACTEUR DE SANTÉ ENGAGÉ
P. 08La contrefaçon des médicaments
P. 10Servier en action : être un acteur majeur de la lutte contre la contrefaçon
ATTENTIFS À NOS COLLABORATEURS
P. 12 Réinventer le travail
P. 14Servier en action : les nouveaux modes de travail, un axe stratégique pour Servier
VIGILANTS SUR NOS PRATIQUES
P. 16 La confiance
P. 18Servier en action : s’engager pour une industrie sûre, responsable et transparente
SOUCIEUX DE NOTRE EMPREINTE POSITIVE
P. 20 Le climat
P. 22Servier en action : une stratégie bas carbone ambitieuse
Notre indépendance est un atout pour notre RSE. Éditorial par Olivier Laureau
Donner du sens à notre action. Interview de Nicolas Bouts
Une démarche RSE intégrée à la stratégie
Avoir un impact positif sur la société
Et demain ?
P. 02
P. 03
P. 04
P. 06
P. 24
RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE DU GROUPE SERVIER
DOSSIERS
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1
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- Prendre soin
- Oser pour innover
- S’engager pour réussir
- Se développer par le partage
VA L E U R S
• Inscrire l’innovation et le patient au cœur de toutes nos actions
• Cultiver notre engagement individuel et collectif, force maîtresse du Groupe
• Garantir notre indépendance et notre capacité à investir sur le long terme
• Être un groupe de dimension mondiale
Par notre action, nous contribuons à transmettre aux générations futures un monde qui pourra garantir à tous l’accès à des soins de santé de qualité.
V I S I O N
Engagés pour le progrès thérapeutique au bénéfice des patients
VO C AT I O N
L E S O C L E DE N O T R E A C T IO NNous sommes inspirés par notre Vocation, portés par nos Valeurs et guidés par notre Vision. Ce sont nos piliers et notre identité.
Chez Servier, nous sommes engagés
pour le progrès thérapeutique au bénéfice
des patients. C’est notre vocation.
Notre indépendance résulte de notre
mode de gouvernance unique par une
fondation qui nous permet d’assurer
la pérennité de notre entreprise et
d’inscrire nos actions à long terme.
Pour maintenir cette indépendance,
nous améliorons sans cesse notre
performance dans toutes ses dimensions :
thérapeutique, sociale et économique.
C’est dans cette perspective que nous
avons fait le choix fort d’inscrire notre
responsabilité sociétale et environnementale
dans la stratégie du Groupe. Elle vient
ainsi renforcer notre démarche éthique.
La crise sanitaire que nous traversons
souligne la nécessité d’une responsabilité
sociétale des entreprises et démontre
que les entreprises les plus résilientes
sont celles qui ont conscience de
l’interdépendance entre l’économique,
le social et l’environnement. Attention
portée aux autres et à l’environnement,
modes de production et de consommation
plus responsables, solidarité… sont autant
de notions qui illustrent le rôle sociétal,
économique et environnemental que
jouent les entreprises dans le monde
d’aujourd’hui et pour les générations
à venir. C’est une conviction profonde
chez Servier, qui fait écho à nos valeurs.
C’est ainsi, attentif à toutes les dimensions
de sa performance, engagé de manière
libre et durable et ouvert au dialogue
avec toutes ses parties prenantes, que
Servier conçoit sa responsabilité sociétale
d’entreprise. C’est ainsi, que nous œuvrons
chaque jour afin d’accélérer la recherche
et l’innovation pour et avec les patients.
Notre indépendance est un atout pour
notre RSEOLIVIER LAUREAU,
Président de Servier
É DI T O R I A L
Nous avons fait le choix fort d’inscrire notre responsabilité sociétale et environnementale dans la stratégie du Groupe.
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100
25 %
millions de patientstraités chaque jour dans le monde par des médicaments Servier
du chiff re d’aff aire princepsinvestis en moyenne chaque année en R&D
22 000 collaborateursdans 66 pays
« Une entreprise responsable »,
qu’est-ce que cela signifi e chez Servier ?
Nicolas Bouts : En tant qu’acteur de santé,
notre responsabilité première est tournée vers
le patient. Être responsable, c’est aussi avoir
une vision durable de nos activités, ce que permet
notre mode de gouvernance unique par une
fondation. C’est aussi, partout où nous sommes
présents, la volonté de créer de la valeur et
de travailler dans le dialogue avec nos parties
prenantes, tout en étant attentifs à l’environnement.
Nous construisons une démarche RSE ambitieuse,
conçue comme un processus d’amélioration
continue. Elle concerne chacun des 22 000
collaborateurs du Groupe et est ancrée dans
notre stratégie.
Comment la RSE s’inscrit-elle
dans la performance du Groupe ?
N.B. : La RSE est indissociable de la
performance thérapeutique, sociale et
économique de notre Groupe. De manière
concrète, cela se traduit au quotidien par
la qualité et la sécurité de nos produits
et l’innovation thérapeutique pour le patient,
par l’attention portée aux collaborateurs
et à la société civile, et par la valeur que nous
créons sur nos territoires d’implantation et
pour nos parties prenantes. À cela s’ajoute
la contribution de notre politique RSE à la
consolidation de nos liens avec les parties
prenantes. Elle est source de motivation
et d’engagement pour les collaborateurs.
Quels enseignements tirez-vous
de la crise sanitaire liée à la Covid-19 ?
N.B. : Chez Servier, notre attention a été double.
Continuer à mettre nos médicaments à la
disposition des patients qui en ont besoin et
assurer la santé de chacun des collaborateurs
du Groupe. Les collaborateurs ont fait preuve
d’un engagement exemplaire pour pouvoir
continuer à délivrer les médicaments aux patients.
Ils ont également participé à des initiatives
solidaires dans plus de 35 pays. Nous avons aussi
des enseignements positifs à tirer de cette période,
comme l’accélération de la transformation de
nos nouveaux modes de travail. Contribuer à
apporter du sens, en nous inscrivant dans une
dynamique d’ouverture et de co-construction
avec nos parties prenantes, c’est l’objet même
de notre démarche RSE.
Donner du sens à notre action
NICOLAS BOUTS, Vice-Président Exécutif Ressources Humaines,
en charge de la Responsabilité Sociétale de l’Entreprise
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UNE DÉ M A R CHE R S E E NG A GÉ E & IN T É GR É E À L A S T R AT É GIE
DU GR OUP EDepuis 2016, la stratégie Responsabilité Sociétale d’Entreprise (RSE) consolide
l’engagement du groupe Servier en faveur du développement durable. La démarche RSE permet de répondre aux fortes attentes de nos parties prenantes en matière
de transparence, de respect de l’environnement et d’impacts positifs des entreprises sur la société. Elle s’inscrit dans une dynamique proactive et d’amélioration continue.
L a RSE participe à la performance
de l’entreprise, tout en renforçant
l’impact positif du groupe
Servier sur le plan social, économique
et environnemental. Elle repose sur
l’engagement du Comité Exécutif,
sur une méthodologie solide, sur des
actions concrètes et sur l’implication
des collaborateurs.
U N D I A G N O S T I C R S E R O B U S T E E T PA R T I C IPAT IF
La norme ISO 26000 constitue la référence
internationalement reconnue d’une démarche
RSE robuste. Elle a naturellement servi
de socle à l’élaboration du diagnostic des
enjeux RSE de Servier, considérés comme
matériels pour le Groupe et ses activités.
Des entretiens menés auprès d’une
cinquantaine de parties prenantes internes
et externes ont permis de définir 4 axes
d’engagement et 17 enjeux prioritaires,
qui répondent aux attentes sociétales
à l’égard du secteur pharmaceutique et
de Servier. Ces enjeux constituent le socle
de la feuille de route RSE et de son
déploiement au sein du Groupe.
L A R S E , U N L E V IE R D E P E R F O R M A N C E Convaincu que la RSE est créatrice
de valeur, le groupe Servier a mis en
place une gouvernance dédiée dès 2016.
La Direction RSE a pour mission de
proposer une stratégie et des orientations,
et de contribuer à leur déploiement dans
les directions et les métiers. Elle fournit
également les outils pour permettre à
chaque équipe et à chaque collaborateur
de s’approprier la démarche. La Direction
RSE suit également l’avancement
des plans d’action, l’atteinte des objectifs
et les indicateurs extra-financiers associés,
préalablement définis avec les différentes
directions du Groupe. La démarche RSE
fait l’objet d’un reporting au Comité Exécutif.
Véritable levier de performance et de
pérennité pour les activités du groupe
Servier, la démarche RSE se nourrit
notamment des initiatives locales menées
par chaque équipe et de l’engagement
des collaborateurs du Groupe.
IM P L I Q U E R L’ E N S E M B L E D E S C O L L A B O R AT E U R S
La stratégie RSE du groupe Servier
est entrée, depuis 2019, dans sa phase
de déploiement actif auprès des
collaborateurs. Ce déploiement
se compose de quatre étapes :
1. Sensibiliser les Comités de direction
aux enjeux RSE et identifier
des correspondants RSE.
2. Confirmer les enjeux RSE
spécifiques au contexte de chaque
activité, pays, métier, mission
des directions ou des sites.
3. Réaliser un inventaire des bonnes
pratiques et des initiatives RSE
déjà menées, en mobilisant le plus
grand nombre de collaborateurs.
4. Mettre en place des plans d’action
à court, moyen et long terme.
Le rôle des correspondants RSE est de
porter localement la stratégie et les enjeux
RSE, avec le soutien d’une communauté
de volontaires. La réussite de la stratégie
RSE repose sur l’appropriation et
l’implication du plus grand nombre.
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Acteur de santéengagé
Soucieux de notreempreinte positive
Vigilants sur nos pratiques
Attentifs à nos collaborateurs
Dans les pays dans lesquels nous sommes présents, nous sommes engagés pour que les patients puissent accéder à des solutions thérapeutiques innovantes et de qualité.
Enjeux identifiés : Sécurité et qualité des produits / Lutte contre la falsification et la contrefaçon de médicaments / Écoconception / Approche globale de la santé
Focus :
Programme d’écoconception, EcoDesign by Servier, pour intégrer les enjeux sociaux et environnementaux dans les étapes du cycle de vie du médicament.
Dans toutes les interactions avec nos parties prenantes (patients, collaborateurs, partenaires, fournisseurs, pouvoirs publics, institutions, société civile), nous visons à instaurer une relation équilibrée et respectueuse des engagements.
Enjeux identifiés : Éthique des affaires / Achats responsables / Éthique et transparence des essais cliniques / Marketing et promotion responsables / Dialogue avec les parties prenantes
Focus :
Avec le projet Servier 1st class partner, nous définissions un modèle de partenariat qui place la collaboration et le respect réciproque des engagements économiques, éthiques et responsables au cœur des relations avec nos fournisseurs et nos partenaires.
Notre objectif est de favoriser l’accès au plus grand nombre à des soins de santé de qualité et d’accroître notre empreinte positive sur les communautés et les territoires, tout en veillant à la protection de l’environnement.
Enjeux identifiés : Accès aux soins / Territoires et communautés / Lutte contre le changement climatique et préservation des ressources / Gestion des rejets et déchets
Focus :
Servier Local Shared Value pour une contribution sociale et économique positive et durable dans les territoires.
Servier Climate Commitment pour contribuer à la lutte contre le changement climatique.
Les collaboratrices et les collaborateurs du Groupe sont la force maîtresse de notre performance et de notre capacité d’innovation au service des patients. Ils sont également au cœur de notre exigence de responsabilité.
Enjeux identifiés : Santé et sécurité des équipes / Qualité de vie au travail / Diversité et égalité des chances / Dynamique managériale
Focus :
La diversité est une richesse pour l’entreprise. #ServierDiversity témoigne de l’engagement du Groupe pour la diversité et l’inclusion.
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AV OIR UN IMPA C T P O S I T IF S UR L A S OCIÉ T É
Servier vise la création de valeur économique, sociale et thérapeutique, ainsi que la protection de l’environnement, en prenant en compte les attentes
des patients et de ses parties prenantes. C’est pourquoi le Groupe déploie une démarche de RSE volontariste.
9partenariats et 4 solutions
digitales en 2019 pour WeHealthTM Digital Medicine, la division e-santé du Groupe
31partenariats de R&D
publics-privés en cours au 1er mai 2020
sites industriels certifiés ou en cours de certification ISO 14001 et/ou ISO 500017/16
de femmes managers dans le Groupe
45 % Objectif de réduction des émissions de gaz à effet
de serre d’ici à 2030 (cf. page 22)
-25 %
100 %des résultats des essais
cliniques de Servier publiés sur le site de
l’European Union Clinical Trials Register (EUCTR)
(cf. page 19)
des collaborateurs prêts à recommander Servier comme « A great place to work »* (cf. page 14)81 % * Sur les 17 238 répondants lors de la 1re enquête PULSE menée en 2019 par l’institut Gallup
millions de boîtes Servier sérialisées à terme (soit 5 000 références du Groupe) (cf. page 10)400+ DE médicaments génériques
distribués dans 60 pays
Une large gamme de
1 500
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4,7215 731emplois (ETP)
soutenus par Servier
coeffi cient multiplicateur
de PIB de Servier
Pour 1 € de valeur ajoutée du groupe
Servier, 3,7 € de PIB additionnels sont créés
dans l’économie.
S E R V IE R L O C A L S H A R E D VA L U E
Mécénat Servier s’inscrit dans la responsabilité sociétale du
Groupe. Depuis 2016, le Fonds de dotation Mécénat Servier
soutient des initiatives d’intérêt général en France et à l’étranger
dans les domaines de la santé, de l’éducation et du vivre-
ensemble. Un engagement qui renforce l’ancrage territorial du
Groupe et ses liens avec les communautés locales, en complément
des projets et actions solidaires portés par ses fi liales et sites
à travers le monde. Mécénat Servier apporte à ses partenaires
un soutien fi nancier et humain, à travers la contribution volontaire
des femmes et des hommes qui composent le Groupe.
4 F O R M E S D ’ E N G A G E M E N T P O S S I B L E SP O U R L E S C O L L A B O R AT E U R S :
• le mécénat de compétences pour partager, pendant
leur temps de travail, leur savoir-faire professionnel
ou personnel avec des associations sur des projets
en lien avec les axes d’engagement du Fonds ;
• le Congé Solidaire® pour des missions de solidarité internationale
avec Planète Urgence, fi nancées par le Fonds pendant deux
semaines prises par les collaborateurs sur leur temps de congés ;
• les séminaires solidaires pour mener collectivement
une action solidaire avec des associations ;
• L’ARRONDI sur salaire pour les collaborateurs de Servier
en France qui souhaitent réaliser un microdon mensuel
à l’association de leur choix, déduit directement de leur salaire.
28associationspartenaires depuis la création du Fonds de
dotation Mécénat Servier
2 jours de mécénat de compétencespar an et par collaborateur en France (1 jour posé par le collaborateur et 1 jour offert par l’entreprise)
335 collaborateursengagés dans les actions du Fonds de dotation Mécénat Servier : mécénat de compétences, Congé Solidaire®
et séminaires solidaires
En 2019, Servier a lancé sa première étude
d’impacts socio-économiques à l’aide de la
méthodologie reconnue LOCAL FOOTPRINT®.
L’objectif ? Mesurer l’empreinte de son activité
afi n d’optimiser sa création de valeur à long terme
sur ses territoires d’implantation. Pour ce premier
diagnostic, Servier s’est concentré sur ses
activités de médicaments princeps et génériques
dans 18 des principaux pays où il opère :
France, Chine, Russie, Canada, Espagne, Italie,
Allemagne, Brésil, Pologne, Australie, Turquie,
Roumanie, Argentine, Hongrie, Japon, Égypte,
Maroc, Irlande.
Soucieux de notre empreinte positive : soutenir
des projets solidaires
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U n faux vaccin anti rage repéré
aux Philippines, des comprimés
factices d’un traitement contre
la leucémie saisis en Suisse, un antibiotique
contrefait distribué en Haïti, de faux masques
de protection… En 2018, les saisies de faux
médicaments par les autorités répressives
ont augmenté de 63 % par rapport à l’année
précédente, selon le Pharmaceutical Security
Institute.
T O U S L E S M É D I C A M E N T S S O N T C O N C E R N É S Premier constat, toutes les catégories de
médicaments sont touchées, des plus communs
comme les antalgiques aux plus pointus comme
les anticancéreux, en passant par les vaccins,
les antidiabétiques ou les sédatifs. Second
constat, les faux médicaments ont l’air de vrais.
Visuellement, ils en sont souvent l’exacte réplique.
Ils peuvent même contenir une petite part de
principe actif du vrai médicament pour créer
des copies parfaites largement sous-dosées.
Selon l’OCDE, l’Inde et la Chine sont les plus
grands producteurs identifiés de produits
pharmaceutiques contrefaits. Or, le patient n’a
aucun moyen de distinguer un vrai d’un faux
médicament, surtout s’il est vendu à l’unité.
L’A F R I Q U E , P R E M IÈ R E V I C T IM E D E L A C O N T R E FA Ç O N Si tous les pays sont touchés par les
médicaments contrefaits, les pays à revenus
faibles ou intermédiaires paient le plus lourd
tribut. Avec son maillage en pharmacies et en
établissements de santé souvent insuffisant,
son habitude des systèmes de distribution
informels et les faibles revenus de ses habitants,
l’Afrique est le terrain de prédilection des
trafiquants. Des centaines de milliers de
personnes y meurent chaque année à cause
d’un « produit médical d’un niveau de qualité
insuffisant ou falsifié », selon les termes de l’OMS.
Les faux traitements contre la tuberculose ou le
paludisme causent de très nombreuses victimes,
par défaut de soins. Dans certains cas, les faux
médicaments sont même directement toxiques.
En 2015, en République démocratique du Congo
(RDC), un faux sédatif a causé onze décès et plus
de 1 000 hospitalisations pour des symptômes
s’apparentant à une méningite. Les comprimés
contenaient en fait des doses d’antipsychotique
vingt fois supérieures aux normes.
1DO S S I E R
A C T E U R D E S A N T É E N G A G É
L A CON T R EFAÇON DE S MÉDIC A MEN T S La valeur du marché mondial des produits pharmaceutiques contrefaits a atteint 4,4 milliards de dollars en 20161. Les raisons de cette explosion ? La pénétration de la chaîne légale de distribution par les organisations criminelles et l’essor fulgurant de la vente en ligne, qui permettent de toucher des victimes toujours plus nombreuses. Plongée au cœur d’un des marchés noirs les plus actifs de la planète.
« Véritable fléau mondial, le trafic de faux médicaments demande des actions concertées à l’échelle internationale. »
vendu dans les pays à revenu faible ou intermédiaire
est d’un niveau de qualité insuffisant ou falsifié, selon l’OMS.
1 médicament sur 10
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C OMME N T L U T T E R
E F F IC A C E ME N T C ON T R E
L E S FA U X MÉ DIC A ME N T S ?
La coopération entre les principaux acteurs publics et privés constitue la pierre angulaire d’une riposte efficace contre le crime organisé. De tels partenariats prennent de nombreuses formes : partages d’expertises, échanges d’informations… Ainsi, en France, le 9 janvier dernier, Servier et ses partenaires du G5 Santé* se sont engagés auprès de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP), afin de mieux lutter contre les faux produits médicaux.
Q UE L A É T É L’ IMPA C T DE
L A C R I S E DU C O V ID -19
D A N S L A L U T T E C ON T R E
L A C ON T R E FA Ç ON ?
Le lien entre faux produits médicaux et réseaux criminels n’est plus à démontrer, tout comme celui entre l’émergence de crises sanitaires et l’opportunisme de ces trafiquants.
La crise du Covid-19 n’a pas échappé à la règle et s’est accompagnée d’une explosion des activités criminelles sur Internet : faux médicaments, fausses prescriptions et soins alternatifs, compléments alimentaires dits miracles, dispositifs de santé hors chaîne légale...
C OMME N T P R É V E NIR L A V E N T E
DE MÉ DIC A ME N T S IL L IC I T E S
S UR IN T E R NE T ?
La difficulté majeure réside dans le fait qu’Internet ne connaît pas de frontières et permet de toucher anonymement des millions de patients. Nous ne pourrons pas lutter sans organiser ensemble une coopération avec chacun des acteurs de la chaîne du médicament : patients, industries, professionnels et autorités de santé, autorités répressives et acteurs de l’Internet. Dans le cadre de leur partenariat, les laboratoires membres du G5 Santé ont donc mis en commun leurs capacités de veille et de coopération, afin de détecter et prioriser les offres suspectes, pour démanteler les pharmacies en ligne qui appartiennent à des réseaux illicites.
INT E R V I E W
CATHERINE BOUDOT, Directrice du Département des Marques et de la Lutte
contre la contrefaçon, Servier
MERIEM BOURAHLA LOUDIYI,
en charge de la surveillance des offres illicites sur Internet, Servier
En mars 2020, l’opération Pangea, coordonnée par Interpol, a permis de saisir 34 000 masques chirurgicaux contrefaits, 4,4 millions de produits pharmaceutiques illicites dans le monde, et de démanteler 37 groupes du crime organisé.
L E W E B C O M M E T O IL E D E D I S T R IB U T I O NLes meilleurs remparts contre les trafiquants de
faux médicaments restent le système de santé
d’un pays et sa couverture maladie. Mais face à
des réseaux criminels très organisés, aucun pays
n’est à l’abri de contrefaçons de médicaments.
Les États-Unis, par exemple, sont en proie
à un grave trafic d’opiacés, dont des comprimés
contrefaits circulent sur le marché noir, vendus
sous le manteau ou en ligne. Mortellement dosés,
ils coûtent chaque année la vie à des centaines
de personnes. C’est en ligne que se déroule
l’essentiel du trafic. Les chiffres sont éloquents :
96 % des officines en ligne sont illégales.
Les fausses pharmacies en ligne séduisent les
patients par la facilité d’achat par correspondance
ou la possibilité d’obtenir des médicaments de
prescription sans ordonnance. Il est également
constaté que les réseaux sociaux sont devenus
un vecteur clé d’achat de faux médicaments
en ligne. Des centaines de sites Internet
différents, dans différentes langues et différents
pays, peuvent être opérés par le même réseau
criminel. Véritable fléau mondial, le trafic de faux
médicaments demande des actions concertées
à l’échelle internationale. Coordonnées par
Interpol, les opérations Pangea réunissent plus
d’une centaine de pays et permettent, chaque
année, de saisir des millions de médicaments
illicites et de démanteler des réseaux criminels.
1. Rapport 2020 de l’OECD/EUIPO* Le G5 Santé, porte-voix des industries de santé françaises, est un cercle de réflexion qui rassemble
les dirigeants des principales entreprises françaises de santé et des sciences du vivant.
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Ê T R E U N A C T E U R
M A J E U R D E L A L U T T E
C O N T R E L A C O N T R E FA Ç O N
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I ER E N A C T I O N
É TA B L IR U N PA R T E N A R I AT D E C O N F I A N C E AV E C L E S A U T O R I T É S Il s’agit de l’un des piliers de l’action du Groupe.
Des informations détaillées sur la chaîne
d’approvisionnement et de distribution,
la provenance et le packaging des médicaments
Servier distribués dans un pays permettent ainsi
de mieux repérer les flux suspects. Pour fournir
ces éléments, le Département de la Lutte contre
la falsification travaille en partenariat étroit avec
l’ensemble du Groupe, et notamment les filiales et
la Direction des Affaires Réglementaires. La réussite
des futures interventions des douanes et de la police
repose sur la fiabilité des renseignements donnés.
Une des forces de Servier au sein de ce partenariat
est de répondre efficacement aux sollicitations, tant
en amont, dans le cadre des échanges ponctuels
avec les autorités, que lors du repérage d’un flux
suspect. Des guides pratiques, comme la manière
de photographier un médicament pour demander sa
vérification, permettent d’accélérer le traitement des
demandes. La qualité des informations et la réactivité
des collaborateurs de Servier alimentent en effet la
confiance des autorités publiques dans le Groupe.
R É P O N D R E A U X D E M A N D E S D E F O R M AT I O N S D E S A U T O R I T É S P U B L I Q U E S Pleinement engagé dans la lutte contre la contrefaçon,
Servier participe à un nombre croissant de formations
chaque année. Ainsi, 1 729 personnes ont été
formées en 2018-2019. Cette implication est rendue
possible par une organisation interne rigoureuse et
la transversalité entre les différents services. Plus
particulièrement, en 2019, Servier a contribué à la
formation de 452 agents répressifs (301 douaniers,
74 policiers, 77 membres d’agences de santé) dans
le monde. Menées à la demande d’organisations
internationales ou d’administrations nationales,
ces formations sont l’occasion pour Servier
d’être un soutien des autorités, en apportant
les connaissances indispensables pour que
les agents répressifs soient à l’aise dans leurs
contrôles et disposent de tous les éléments pour
identifier les contrefaçons. En charge d’un éventail
de près de 400 missions, les agents des douanes
ne sont pas des spécialistes du médicament. Les
formations organisées par Servier leur fournissent des
outils précis pour repérer les indicateurs de risque.
G A R A N T IR L A T R A Ç A B IL I T É E T L’A U T H E N T I C I T É D E S M É D I C A M E N T S Mis en œuvre depuis 2015, le programme Matrix
(Mark Aggregate Track & Report for International
Exchanges) a instauré une traçabilité unitaire des
boîtes de médicaments, en vue de préparer le Groupe
à l’entrée en application de la sérialisation sur le
territoire européen, en février 2019. Matrix attribue un
identifiant unique (code produit + numéro de série)
non plus par lot mais par boîte, et instaure un système
antieffraction pour permettre aux pharmacies de
vérifier la conformité du produit délivré au patient.
Au-delà d’équiper les lignes de conditionnement,
Matrix devait aussi permettre la mise en place des
systèmes complexes d’échanges des données.
Déployée dans toute l’Union européenne, la
sérialisation sera mise en place en Russie à l’été 2020.
Servier a également développé des outils innovants
pour la sécurisation de ses produits, comme par
exemple Securistamp, un authentifiant numérique
codé imprimé sur des produits dans les pays les plus
à risque. Par ailleurs, Servier dispose d’un laboratoire
d’analyse des médicaments falsifiés situé à Orléans.
millions de boîtes Servier seront sérialisées à terme (soit 5 000 références du Groupe)
Plus de 400
Membre du Groupe Anticontrefaçon de la Fédération européenne des industries et associations pharmaceutiques (EFPIA), le Groupe Servier a mis en place une organisation rigoureuse pour contribuer à la lutte contre les médicaments falsifiés. Premier volet de l’action : les opérations de prévention, en partenariat avec les autorités. Les formations et la traçabilité des médicaments, renforcée par le dispositif de sérialisation Matrix, sont les deux autres grands volets de l’action du Groupe.
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En 2018, après des années d’enquête, une usine de faux
médicaments a été démantelée en Chine,
en collaboration étroite avec les
autorités, Servier et les autres sociétés pharmaceutiques
partenaires concernées.
Déjà présent au Nigeria, en Côte d’Ivoire et en République du Congo, Biogaran, filiale du Groupe et pionnier des médicaments génériques en France, a lancé ses activités au Gabon en novembre 2019. Les médicaments Biogaran couvrent un large éventail de pathologies présentes sur le continent africain, telles que l’hypertension et le diabète. Biogaran a pour objectif de commercialiser dix nouveaux médicaments chaque année au Gabon.
BIOGARAN CONTRIBUE À L’ACCÈS AUX MÉDICAMENTS EN AFRIQUE DE L’OUEST ET CENTRALE
50 lignes de conditionnement du Groupe bénéficient déjà de solutions de sérialisation.
Un nouvel outil digital pour prédire les interactions
médicamenteuses
Un partenariat noué avec Elsevier, spécialiste de l’information dans les sciences et la santé, en septembre 2019, a permis de développer un outil baptisé le Drug–Drug Interaction Risk Calculator (DDIRC). Cet outil est utilisé pour prévenir les interactions du stade précoce du développement d’un médicament jusqu’aux étapes finales. Le DDIRC contribue ainsi à renforcer la sécurité des patients.
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D ans le monde, un salarié sur trois se
sentirait « désengagé » au travail, selon
une étude Ipsos réalisée en 2016.
La notion de désengagement traduit la baisse
progressive de l’implication d’un salarié pour
son travail et pour son entreprise. Pour éviter
cela, les entreprises multiplient les initiatives.
L E S E N S A U T R AVA IL , U N E Q U Ê T E U N I V E R S E L L EQuels sens donne-t-on au travail ? Si la question
n’est pas nouvelle, les réponses ont évolué
selon les époques. La recherche de sécurité
financière, le sentiment d’appartenance à un
groupe, ou le besoin de protection sociale
semblent aujourd’hui diminuer au profit d’un
objectif plus global, celui de participer à un
progrès sociétal et environnemental. Chercher
un travail « qui ait du sens », nouveau Graal des
actifs, compterait alors parfois autant que la
contrepartie financière. Inscrite dans l’ADN du
volet social de la RSE, la quête de sens au travail
peut être accomplie en permettant aux salariés
de renforcer la cohérence entre leur travail et leurs
valeurs, entre leurs talents et leurs aspirations.
L E M A N A G E M E N T H O R I Z O N TA L , L’A U T O N O M IE C O M M E P R I N C IP E L’un des antidotes au désengagement se trouve
du côté du management : des méthodes
innovantes peuvent redonner à chacun sa place
et le sens de son travail. Moins d’horaires fixes,
plus de souplesse dans les lieux de travail, et des
salariés responsables de leur propre organisation :
les nouvelles méthodes de management horizontal
valorisent l’autonomie de chacun. L’organisation
pyramidale traditionnelle, très verticale, laisse
aujourd’hui place à des structures plus horizontales,
qui permettent à chacun d’être acteur des
décisions qui le concernent. Le management
« en mode projet » permet par exemple de répartir
les tâches et les décisions en fonction du rôle
effectif de chacun dans le projet, non en fonction
de son titre ou de son ancienneté.
L E T É L É T R AVA IL , U N E (R )É V O L U T I O N P R O F O N D EAutre clé de l’engagement ? La possibilité
d’articuler plus facilement vie professionnelle
et vie privée. Selon une étude annuelle Malakoff
2DO S S I E R
A T T E N T I F S À N O S C O L L A B O R A T E U R S
R ÉIN V EN T ER L E T R AVA IL Pour redonner du sens au travail et favoriser l’engagement des collaborateurs, les nouvelles pratiques managériales se multiplient. Management horizontal, autonomie, télétravail… Tour d’horizon du nouveau monde du travail.
se sentirait « désengagé »
au travail
Selon la Commission européenne
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Médéric 1, un Français sur trois peine à concilier
les deux vies. Aux États-Unis, la part augmente :
deux Américains sur trois ne pensent pas avoir un
bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée 2.
Le télétravail est une des réponses possibles à
cette recherche d’équilibre. Loin des logiques
présentielles, il permet d’économiser les temps
de transport et d’être plus efficace et concentré.
La pratique du télétravail demande une
certaine organisation à l’échelle de l’entreprise.
Les plateformes numériques doivent permettre
aux salariés de se connecter facilement et
d’interagir avec leurs collègues. Il faut également
veiller à la formation des managers, chargés de
maintenir la cohésion de leurs équipes et la bonne
répartition de la charge de travail.
En progrès constant, le télétravail a augmenté de
173 % dans le monde entre 2005 et 20183. Mais
il ne concerne encore qu’une minorité d’employés,
avec par exemple 10 % de salariés travaillant
depuis chez eux en Europe4. Plus de souplesse
et d’autonomie peuvent renforcer l’engagement
parmi les collaborateurs. Mais c’est souvent la
qualité des rapports humains qui est la pierre
angulaire du bien-être au travail. Plus les échanges
sont agréables et fructueux, plus ils contribuent
à donner du sens à tout le reste. Pour autant, le
télétravail est également un vecteur de lien social,
lorsque les interactions et échanges sont fréquents
entre les collaborateurs et si le manager y veille.
1. Étude publiée le 20 février 2019, https://www.la-croix.com/Economie/Entreprises/ Le-teletravail-seduit-plus-2019-02-20-1201003770
2. Étude publiée en février 2018, https://familylivingtoday.com/work-life-balance-modern-era/
3. Global Workplace Analytics, Mars 2020, https://globalworkplaceanalytics.com/telecommuting-statistics
4. Statistiques de la Commission européenne, 2017, https://ec.europa.eu/eurostat/web/products-eurostat-news/-/DDN-20180620-1
des salariés en Europe télétravaillent régulièrement 3 selon la Commission européenne (2017)
10 %
Q UE L L E S S ON T L E S AT T E N T E S
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V I S -À-V I S DE L E UR E N T R E P R I S E
E T L E UR L IE U DE T R AVA IL ?
Aujourd’hui, les salariés recherchent un employeur qui leur offre un sens et un objectif en adéquation avec leurs valeurs, plus qu’un bon salaire et des avantages sociaux.Les collaborateurs souhaitent se développer et avoir des opportunités d’apprendre et de grandir. Ils s’attendent à faire partie d’une équipe avec un bon manager, qui agit comme coach plutôt que comme un supérieur hiérarchique et qui les aide à développer leurs points forts naturels plutôt que de simplement corriger leurs points faibles. Enfin, les collaborateurs considèrent aujourd’hui leur carrière comme une partie intégrante de leur vie, et attendent des employeurs qu’ils adoptent également cette vision holistique.
S E L ON V OU S , Q U ’E S T- C E Q UE
L’E NG A GE ME N T ?
L’engagement est une mesure des besoins des collaborateurs sur le lieu de travail. Lorsque
ces besoins sont constamment satisfaits, les collaborateurs s’attachent émotionnellement et psychologiquement à leur travail et à leur employeur. Les collaborateurs engagés sont très impliqués et enthousiastes dans leur travail et sur leur lieu de travail. Psychologiquement, l’entreprise est « la leur ». Ils deviennent moteurs de la performance et de l’innovation, et font avancer l’organisation.
P OU V E Z-V OU S C OMME N T E R
C E R TA IN S R É S ULTAT S
DE L’E NQ UÊ T E
D ’E NG A GE ME N T S E R V IE R ?
Bien que les collaborateurs soient fortement engagés envers la qualité et la mission de Servier, les feedbacks restent rares et les collaborateurs demandent plus d’attention individuelle. Gallup estime que les managers représentent 70 % de la variation de l’engagement des équipes. Selon Jim Clifton, Président et CEO de Gallup, « lorsque vous avez de grands managers qui peuvent maximiser le potentiel de chaque membre de l’équipe, vous avez répondu à la nouvelle demande mondiale : un excellent travail et une belle vie ».
INT E R V I E W
Laragh Marchand travaille depuis 14 ans chez Gallup, un cabinet mondial d’analyse et de conseil qui aide les dirigeants et les organisations à résoudre leurs problèmes les plus urgents.
LARAGH MARCHAND Partner, Gallup
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WAY S O F W O R K I N G , U N E T R A N S F O R M AT I O N C U LT U R E L L E A U S E R V I C E D E L A P E R F O R M A N C E La mission de ce programme ambitieux ? Créer
une culture de haute performance, accélérée
par la collaboration entre les équipes, facilitée
par des processus simplifiés et dynamisée par
l’innovation sociale. Déployé, pour la première
année, au siège du Groupe à Suresnes (France),
Ways of Working réunit un ensemble de projets
qui s’articulent autour de quatre thématiques :
la performance, la coopération, la simplification
et l’innovation sociale. Pour les collaborateurs
du Groupe, les bénéfices sont nombreux.
La simplification des processus et des prises
de décision encourage chacun à être force
de proposition et à se sentir responsable
de ses projets. Le développement de la
transversalité, dans une culture de business
partner, favorise la compréhension mutuelle
des missions et donne les outils pour mieux
coopérer. L’accent mis sur l’innovation sociale
ouvre la voie à l’expérimentation de nouvelles
idées et à l’amélioration de l’expérience
collaborateur. Enfin, une meilleure définition de
la performance permet à chaque collaborateur
de mieux appréhender sa mission, et contribue
à la reconnaissance du travail accompli.
P U L S E , L E P R O G R A M M E D ’ E N G A G E M E N T D E S E R V IE R En 2019, Servier a lancé son programme
d’engagement PULSE avec l’institut indépendant
Gallup. L’objectif ? Créer les conditions pour
favoriser l’engagement et permettre à chacun
de développer ses talents. 78,5 % des
collaborateurs ont répondu à cette première
enquête d’engagement en ligne. L’étude
a révélé un taux d’engagement de 40 %,
positionnant Servier quatre points au-dessus
de la moyenne des entreprises démarrant un
tel projet. Les résultats de l’étude ont permis
aux managers de mettre en place des groupes
d’échange à l’échelle de leur équipe. Chaque
collaborateur est ainsi encouragé à devenir acteur
de son propre engagement, et est accompagné
dans cette démarche par des dialogues et
échanges fructueux. Le partage permet à
chacun de lever les freins à son épanouissement.
Les premiers retours témoignent de la motivation
des collaborateurs.
S’inscrivant dans une démarche d’amélioration
continue, PULSE est un programme sur cinq
ans qui doit permettre de suivre les progrès
accomplis en matière d’engagement des
collaborateurs.
Face aux mutations du monde du travail et des modèles traditionnels d’entreprise, le groupe Servier développe des réponses innovantes. Deux programmes stratégiques complémentaires, Ways of Working et PULSE, ont pour objectifs de faire évoluer les méthodes de travail et de favoriser l’engagement de chacun. Présentation.
des collaborateurs sont fiers de travailler pour Servier et 81 % recommanderaient le Groupe en tant qu’entreprise où il fait bon travailler.Source : PULSE – Group results 2019
80 %
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Certification Top Employeur en Italie en 2018 et 2019, certification « Best Employer 2018 » en Russie, et pour Egis en Pologne, en Russie et en République tchèque, Label « Great Place to Work » en 2018 et 2019 au Brésil, en Amérique centrale et aux Caraïbes, en Corée du Sud et en Turquie... Servier Chine a également reçu le prix « 2019 Workplace Excellence Award » et le prix « 2019 Best Employer China Most Aspiring Employer ». Une première pour la filiale ! Ces certifications reconnues illustrent les efforts constants de Servier pour offrir un environnement de travail propice à l’épanouissement des collaborateurs. Du management à la formation, en passant par la gestion des
talents et les parcours d’intégration : tous ces critères sont évalués, permettant d’inscrire la stratégie RH dans une démarche d’amélioration continue.
UNE ENTREPRISE ATTENTIVE À L’ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL
du Groupe mettent en place des dispositifs de télétravail pour favoriser la souplesse d’organisation, l’autonomie et l’équilibre vie privée/vie professionnelle des salariés.Données 2019
36 pays
Servier, « the best place to start » !Pour la seconde année consécutive, Servier a obtenu le label HappyTrainees®
et se hisse ainsi à la quatrième place dans le palmarès des entreprises qui accueillent 200 à 499 stages ou alternances par an en France. Le classement valorise les
entreprises qui soignent l’accueil, l’accompagnement et le management de leurs stagiaires. Cette récompense reflète les actions déployées par Servier Campus
auprès des alternants, stagiaires, VIE, doctorants et internes. Sessions d’accueil, déjeuners, ateliers, sans oublier l’investissement des équipes qui accueillent et
accompagnent les trainees pendant toute la durée de leur mission dans le Groupe.
Score global de l’engagement des collaborateurs Servier.Enquête Gallup 2019.
3,9/5
au siège du Groupe pratique le télétravail.
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L es grands acteurs de l’industrie
pharmaceutique sont implantés partout
dans le monde, avec les mêmes normes
de qualité et les mêmes exigences pour leurs
produits. Les variations de l’indice de confiance
envers les médicaments et leurs fabricants
semblent alors être davantage le fruit des cultures
locales et de la perception du secteur industriel
en lui-même, plus que des produits.
R E N F O R C E R L A C O N F I A N C E PA R P L U S D E T R A N S PA R E N C E D A N S L’ I N D U S T R IEÀ l’échelle française, la dernière édition de
l’Observatoire sociétal, étude menée par Ipsos
pour Les entreprises du médicament (LEEM)
et parue en 2018, montre que, en dehors de
l’industrie aéronautique, aucun secteur industriel
ne fait exception à la méfiance de l’opinion :
seuls 37 % ont confiance dans le nucléaire,
34 % en la banque, 27 % en l’énergie…
Avec 49 % d’opinions positives, l’industrie
pharmaceutique s’impose comme l’une
des mieux notées.
Pollution liée aux usines, risques environnementaux
autour des sites sensibles…, l’industrie peut
jouir d’une image dépréciée, décorrélée de la
production en elle-même. Pour regagner la
confiance de l’opinion, les initiatives vers plus
de transparence se multiplient. Publication de
la composition des produits, communication
autour des chaînes de fabrication, respect de
l’environnement : les grands acteurs du secteur
secondaire affichent des engagements forts
en faveur de la santé et de la planète.
L’ É T H I Q U E D E L’ I N D U S T R IE P H A R M A C E U T I Q U E Parce qu’elle tient une place unique au cœur
de la santé publique, l’industrie pharmaceutique
est l’une des plus encadrées par la réglementation
des différents pays. C’est également l’une des
pionnières en matière de sécurité des produits
et de transparence sur les liens entre industriels
et professionnels de santé.
Au niveau européen, la Fédération européenne
des industries et associations pharmaceutiques
(EFPIA) publie ainsi l’ensemble des collaborations
entre les industriels et les acteurs de la santé
de tous les pays membres. Une base
d’informations en accès libre, souvent
méconnue du grand public.
Malgré les actions et les engagements des
entreprises du médicament, seulement 34 %
des Français pensent en effet qu’elles sont
éthiques et 16 % qu’elles sont transparentes.
V I G I L A N T S S U R N O S P R A T I Q U E S
L A CONF I A NCESelon le baromètre Edelman’s annual trust publié en 2019, les pays asiatiques vouent une grande confiance à l’industrie pharmaceutique – la Chine affichant 83 % d’opinions positives –, quand les pays européens et les États-Unis montrent une certaine défiance, avec moins de 50 % d’opinions positives. Décryptage de ces écarts d’opinion1.
3DO S S I E R
« Les entreprises du médicament sont légitimes. Ce qui leur manque encore, c’est de donner des preuves de transparence, d’éthique, d’attention et d’accompagnement à l’égard des patients et leur vie4 »
Observatoire sociétal du médicament 2018
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ANDREW POWRIE-SMITH, Directeur exécutif de la communication et
des partenariats, EFPIA
L’ I N N O VAT I O N E T L A C O M M U N I C AT I O N A U C Œ U R D E L A C O N F I A N C E Comment renforcer ce lien de confiance ?
En répondant toujours plus aux attentes et
aux craintes du public, notamment en matière
d’innovation autour du médicament et de prise
en compte de ses besoins.
L’industrie pharmaceutique est celle qui consacre
la plus grande partie de son chiffre d’affaires à la
R&D : autour de 9,8 %, contre 4 % en moyenne
dans l’industrie. Et les coûts pour découvrir
un nouveau médicament ne cessent d’augmenter.
Une étude de 2012 avait estimé que la mise au
point d’une nouvelle molécule représentait un
investissement d’environ 900 millions de dollars,
et même de 1,5 milliard de dollars en tenant
compte du coût du capital 2.
La capacité d’innovation est une des forces
reconnues de l’industrie pharmaceutique,
les nouvelles thérapies (immunothérapie, thérapie
génique) étant porteuses d’immenses espoirs
partout sur la planète. Tourner la communication
vers le patient, et non plus seulement vers le corps
médical, permet également aux entreprises de
mieux se faire comprendre. Selon le baromètre
Edelman, les « personnes comme vous »3 figurent
d’ailleurs parmi les ambassadeurs les plus dignes
de confiance d’une entreprise, aux côtés des
scientifiques et des universitaires.
(1) https://www.fiercepharma.com/marketing/trust-pharma-increases-u-s-but-still-resides-distrust-territory-annual-survey
(2) https://www.leem.org/recherche-et-developpement
(3) « people like yourself »
(4) https://www.leem.org/media/barometre-ipsosleem-2018-du-medicament-synthese-des-resultats-par-brice-teinturier
QUEL EST LE NIVE AU ACTUEL DE
CONFIANCE DU PUBLIC ENVERS
L’INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE ?
La relation de confiance est aujourd’hui meilleure, la pandémie de Covid-19 rappelant à tous l’importance de la recherche pharmaceutique face aux crises sanitaires. L’industrie pharmaceutique doit continuer à fournir des produits innovants et accessibles au plus grand nombre, et la clé pour y parvenir est la Recherche et Développement (R&D). Nous voyons par exemple apparaître de nouveaux traitements très intéressants en oncologie et pour l’hépatite C. Cela n’est pas le fruit du hasard, mais de l’écosystème que l’industrie pharmaceutique a mis en place au fil des ans en partenariat avec les gouvernements, les universités et d’autres parties prenantes.
Q U ’ IMP L IQ UE L E FA I T
DE P L A C E R L’É T HIQ UE A U C Œ UR
DE V O S A C T I V I T É S ?
Cela signifie qu’il faut penser au-delà des objectifs que vous essayez d’atteindre, qu’il faut toujours réfléchir à la manière dont vous le faites et à la façon
dont vous gérez les relations avec les parties prenantes. Tout doit être fondé sur la confiance. Cette confiance est basée sur des choses simples mais importantes, comme l’existence d’un cadre comme notre charte EFPIA, qui réunit tous nos codes de conduite pour garantir la transparence et respecter les engagements. Si vous placez le patient au centre de vos actions, alors c’est un très bon début.
L E R E NF OR C E ME N T DE S
R È GL E S DE C ONF OR MI T É E T DE
T R A N S PA R E NC E A-T- IL E U UN
E F F E T S UR L A DÉ C OU V E R T E
DE NOU V E A U X MÉ DIC A ME N T S ?
Des évolutions récentes ont eu lieu. La transparence accrue entre les professionnels de santé et les associations de patients ou le partage des données des essais cliniques ont renforcé la collaboration. Cela a ainsi permis à chacun d’avoir encore plus confiance dans notre travail. Les relations entre les différents acteurs sont incroyablement importantes à l’heure où nous luttons contre la Covid-19, et contribuent sans aucun doute à accélérer le développement de nouvelles solutions thérapeutiques.
La Fédération européenne des industries et associations pharmaceutiques (EFPIA) représente l’industrie pharmaceutique en Europe. Andrew Powrie-Smith est responsable de la communication et des partenariats entre la Fédération et les associations de patients.
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d’opinions positives envers l’industrie pharmaceutique en France selon la dernière édition de l’Observatoire sociétal
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L’ É T H I Q U E E T L A C O M P L I A N C E , M O T E U R S D E T O U T E S L E S A C T I O N S Les règles de compliance, notamment reprises
dans le Code de Conduite et la Charte Éthique,
sont communiquées aux collaborateurs du
Groupe au travers des diverses formations et
communications qui leur sont régulièrement
délivrées, et guident les actions de chacun
conformément aux standards d’intégrité, d’éthique
et aux valeurs du Groupe. Le programme de
compliance a notamment été renforcé par un
dispositif dédié à la lutte contre la corruption.
Il est complété par une plateforme en ligne, grâce
à laquelle chacun peut alerter en temps réel le
Bureau Éthique s’il constate des pratiques non
conformes. L’engagement éthique du groupe
Servier s’étend à l’ensemble de ses partenaires.
Le processus d’évaluation des tiers face au
risque de corruption et de réputation (Third Party
Compliance Due Diligence Process – TPCDD)
permet ainsi de s’assurer que chaque partenaire
du Groupe, pouvant présenter un risque de
corruption ou de réputation dans son engagement
avec le Groupe, partage ces mêmes exigences.
M A Î T R I S E D E L A C H A Î N E D E P R O D U C T I O NLe Groupe adopte des pratiques responsables
à chaque étape de la chaîne du médicament.
Servier a fait le choix d’un modèle industriel intégré.
La conception et la fabrication des médicaments
du Groupe sont ainsi majoritairement réalisées
en interne, ce qui permet de maîtriser tous les
maillons de la chaîne de production. La Direction
Qualité Industrie du groupe Servier veille à
l’amélioration continue des standards qualité des
sites de production et des fournisseurs de matières
premières. Elle assure également la conformité de
chacun des sites du Groupe aux normes nationales
et internationales de qualité et de traçabilité.
Le pilotage en propre des flux de distribution, du
conditionnement jusqu’à l’expédition, facilite enfin
le suivi des produits et leur éventuelle vérification.
U N E I N F O R M AT I O N T R A N S PA R E N T E E T T O U R N É E V E R S L E PAT IE N TServier veille à délivrer une information objective et
de qualité à la communauté médicale pour garantir
une utilisation sûre de ses médicaments. La Direction
des Affaires Médicales du Groupe joue un rôle
fondamental, car elle est le garant de l’objectivité et
de l’éthique des informations délivrées aux experts et
communautés médicales du monde entier. Le service
d’information médicale du groupe Servier répond
quant à lui directement aux questions formulées par
des patients, aidants, médecins, sur les produits ou
les études du Groupe. Portée par un Chief Patient
Officer, la démarche « pour et avec » les patients
progresse également au sein du Groupe. Servier
travaille de plus en plus étroitement avec les patients
et les associations de patients, afin de les impliquer
tout au long du cycle de vie du médicament.
Le groupe Servier s’engage à mener ses activités en conformité avec toutes les lois et réglementations des pays dans lesquels il exerce. Exigences fondamentales du groupe Servier, l’éthique et l’intégrité se traduisent par une démarche de transparence dans toutes ses actions. Tour d’horizon des engagements du Groupe.
des principes actifs des médicaments princeps du groupe Servier sont produits en France
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Parue en janvier 2020, la Charte Achats Responsables du Groupe Servier présente les principes communs aux acheteurs du
Groupe, à ses fournisseurs, ainsi qu’à leurs sous-traitants. Elle découle de la Charte
éthique du Groupe, de son Code de conduite et de la stratégie RSE Groupe.Conformément à la législation européenne, le groupe
Servier publie 100 % des résultats de ses essais cliniques menés en Europe sur le site de l’European Union Clinical Trials Register (EUCTR). Le Groupe partage également sur son site clinicaltrials.servier.com des résumés de ses études en langage courant et des informations sur les protocoles de recherche, à destination des investigateurs et des patients. Le site permet également aux chercheurs de demander un accès aux données des essais cliniques.
UNE TRANSPARENCE EXEMPLAIRE POUR TOUS LES ESSAIS CLINIQUES
Il est indéniable que des patients ont souffert d’effets indésirables liés à la prise du Mediator. Les Laboratoires Servier réitèrent leurs sincères regrets aux patients touchés par ce drame et à leurs familles. Ils sont notre première préoccupation et, dès 2011, Les Laboratoires Servier ont pris l’engagement d’indemniser les victimes, un processus aujourd’hui quasi abouti. Le procès, qui a débuté le 23 septembre 2019 avec le renvoi devant le Tribunal Correctionnel des Laboratoires Servier et de l’ANSM, est l’occasion pour Les Laboratoires Servier de se défendre publiquement et va permettre de faire la lumière sur la réalité des responsabilités de l’ensemble des acteurs concernés.
CHOISIR DES FOURNISSEURS ENGAGÉS EN RSE AVEC ECOVADIS Le groupe Servier s’est doté de la plateforme Ecovadis, leader du secteur industriel et pharmaceutique, pour évaluer l’engagement en RSE de ses fournisseurs. Un outil performant pour renforcer la démarche Achats Responsables du Groupe.
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D e nombreuses nations se mobilisent
en faveur de la neutralité carbone :
la France, la Grande-Bretagne et le
Japon ont pour horizon 2050, la Norvège 2030…
Les entreprises cherchent également à diminuer
leur bilan carbone, en s’engageant à réduire leurs
émissions de gaz à effet de serre.
U N E P R I S E D E C O N S C IE N C E C O L L E C T I V EL’année 2019 a été marquée par de nombreux
rassemblements citoyens autour de la protection
de la planète. Particulièrement actifs, les jeunes
se fédèrent autour de mouvements spécifiques,
comme Youth for Climate ou Fridays for Change.
Dans de nombreux pays, la question climatique
s’invite également au sein de chaque foyer,
dans les choix de consommation du quotidien,
avec par exemple la tendance « zéro déchet »
qui vise à réduire la pollution liée au traitement
des déchets, ou encore le « consommer local et
de saison », pour limiter l’impact lié aux transports
et à la culture sous serre. L’engagement pour
le climat passe aussi par l’énergie, avec le
développement des énergies renouvelables
ou la construction de bâtiments dits à énergie
positive, c’est-à-dire qu’ils produisent plus
d’énergie qu’ils n’en ont besoin pour fonctionner.
L A P R I O R I T É : R É D U IR E L E S É M I S S I O N S D E G A Z À E F F E T D E S E R R E Les derniers modèles scientifiques soulignent
le lien évident entre les gaz à effet de serre et le
réchauffement climatique. Selon le dernier rapport
du Programme environnement de l’ONU (PNUE),
publié en novembre 2019, les États devraient tripler
d’ici à 2030 le niveau global de leur engagement
pour contenir la hausse de température sous
le seuil de 2 °C.
Parmi les quatre scénarios élaborés par le Groupe
d’experts intergouvernemental sur l’évolution
du climat (Giec), le plus ambitieux, et le seul qui
puisse respecter l’objectif de l’accord de Paris,
nécessiterait de réduire immédiatement les
émissions de gaz à effet de serre d’environ 10 %
par an. Il est considéré comme très peu probable
par la communauté scientifique. Les scénarios
les plus vraisemblables s’orientent vers une
augmentation de température supérieure à 3 °C.
Le prochain rapport du Giec sur le climat sera
publié en 2021-2022.
L’ È R E D U B A S C A R B O N E D A N S L E S E N T R E P R I S E SFace aux enjeux climatiques, les acteurs
économiques se mobilisent aux côtés des
États et des citoyens. Les initiatives pour
réduire les émissions de gaz à effet de serre
se multiplient.
S O U C I E U X D E N O T R E E M P R E I N T E P O S I T I V E
L E CL IM AT Préoccupation mondiale majeure, le climat fait l’objet d’engagements forts à l’échelle des acteurs économiques et des États, comme à l’échelle individuelle.
L’initiative Science Based Targets (SBTi), menée en partenariat entre plusieurs organisations internationales*, aide les entreprises à déterminer de combien elles doivent réduire leurs émissions carbone pour éviter les pires scénarios climatiques.
* CDP, UN Global Compact, WRI et WWF
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S ’ IN S C R I T- IL D A N S
L A DÉ M A R C HE S B T I ?
Le « Science Based Targets initiative » (SBTi) propose un cadre permettant aux entreprises de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) en se fixant des objectifs alignés sur l’accord COP21. La validation du SBTi reconnaît ainsi que l’entreprise a défini des objectifs ambitieux de réduction de ses émissions de GES en lien avec la science. EcoAct accompagne les entreprises en les aidant à définir leurs objectifs ambitieux, pour chaque catégorie d’émissions de GES, à concevoir leur plan d’action de réduction robuste, à préparer et suivre le processus de validation du SBTi. EcoAct est reconnu comme fournisseur accrédité par le CDP (membre du SBTi) pour conduire ce type d’accompagnement avec plus de 40 entreprises accompagnées dans la définition de leurs objectifs SBT.
COMMENT LES ENTREPRISES
S ’ORG ANISENT-ELLES POUR
ME T TRE EN ŒUVRE LEUR
ENG AGEMENT AUPRÈS DU SBTI ?
S’inscrire dans une stratégie
basée sur des données
scientifiques est un signe clair
de la volonté de transformation
d’une entreprise, notamment en
termes de processus internes et
de chaîne d’approvisionnement.
Cette transition nécessite
l’implication de chaque
département de l’entreprise,
y compris les unités
commerciales, la production,
les ressources humaines,
les achats et le marketing.
Tout le monde a un rôle à jouer.
Q UE L S S ON T L E S P R INC IPA U X
DÉ F I S À R E L E V E R P OUR UNE
E N T R E P R I S E C OMME S E R V IE R ?
En tant que groupe international,
Servier devra poursuivre son effort
d’amélioration des processus de
production, en vue de réduire ses
émissions de CO2 et de gagner en
efficacité énergétique. Par ailleurs,
Servier devra également travailler
avec ses fournisseurs pour réduire
l’impact lié à ses achats, tout en
les engageant à développer des
objectifs SBT. Enfin, Servier devra
sensibiliser l’ensemble de ses
collaborateurs, notamment sur les
émissions liées aux déplacements
et aux voyages d’affaires.
Elles se structurent en suivant des référentiels
tels que l’ISO 50001 concernant le management
de l’énergie, ou la certification Landfill Free,
qui atteste de la réutilisation ou du recyclage
d’au moins 90 % des déchets d’un site industriel.
En France, les entreprises de plus de 500 salariés
doivent également effectuer un bilan carbone
tous les quatre ans. Ce diagnostic peut ensuite
servir de base à l’élaboration d’une stratégie
de réduction des émissions de gaz à effet
de serre. La convergence des actions et
des engagements doit permettre de limiter
l’accroissement de la concentration en gaz
à effet de serre de l’atmosphère et d’espérer
rejoindre les scénarios les plus optimistes
du Giec.
Sources :
https://www.lefigaro.fr/actualite-france/l-objectif-de-neutralite-carbone-une-ambition-ambigue-20190612
https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/climatologie-rechauffement-climatique-modeles-sont-ils-train-emballer-79588/
http://www.rfi.fr/fr/zoom/science/20191227-climat-environnement-catastrophes-naturelles-etude-2019
https://mediacentre.christianaid.org.uk/strongnew-report-2019-saw-world-counting-the-cost-of-climate-breakdown-strong/
https://www.lepoint.fr/environnement/climat-de-nouveaux-modeles-remettent-en-question-les-objectifs-de-l-accord-de-paris-17-01-2020-2358289_1927.php
https://www.novethic.fr/actualite/environnement/pollution/isr-rse/bonne-nouvelle-la-premiere-carte-de-credit-qui-plafonne-votre-empreinte-carbone-147333.html
http://www.meteofrance.fr/actualites/78318436-australie-la-chaleur-extreme-se-prolonge-apres-une-annee-2019-record
https://sciencebasedtargets.org/companies-taking-action/
INT E R V I E W
ARNAUD DORÉ Managing Director
South Europe, EcoAct
Acteur international proposant la plus large gamme de solutions, EcoAct développe des projets bas carbone partout dans le monde et accompagne les entreprises et les territoires pour les aider à relever efficacement les défis du changement climatique. Au sein d’EcoAct, Arnaud Doré est le Directeur de la business unit South Europe.
En France, les entreprises de plus de 500 salariés doivent également effectuer un bilan carbone tous les 4 ans.
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U N D I A G N O S T I C D E L’ E M P R E I N T E C A R B O N E D U G R O U P E La première étape de la démarche Servier Climate
Commitment a consisté en une évaluation des
émissions du Groupe. Cette évaluation a été réalisée
pour l’année 2015-2016. Les résultats de Servier ont
montré une émission globale annuelle de 1 014 000
tonnes d’équivalent CO2 (teq CO2). Ces émissions
sont séparées en trois catégories ou « scopes » :
• Scope 1 : les émissions directes du Groupe
(combustibles, émissions des véhicules du Groupe,
émissions fugitives, procédés industriels…)
représentent 6 % des émissions totales.
• Scope 2 : les émissions indirectes du Groupe
(consommation d’électricité, de chaleur, de vapeur…)
représentent 5 % des émissions totales.
• Scope 3 : toutes les autres émissions indirectes
(achat de matières premières, transport des
marchandises, gestion des déchets, déplacement
des collaborateurs…) représentent 89 %
des émissions totales.
–2 5 % D ’ É M I S S I O N S D ’ I C I À 2 0 3 0 En ligne avec les engagements de la COP 21
et de l’Accord de Paris, la stratégie du Groupe
consiste à réduire de 25 % les émissions globales
de CO2 d’ici à 2030, soit une diminution de
251 282 teq CO2. Dans le détail, les scopes 1 et
2 seraient amenés à réduire leurs émissions de
28 900 teq CO2, et le scope 3 de 222 382 teq CO2.
Ces objectifs de réduction seront déclinés
méthodiquement pour chaque poste d’émissions
(énergie, transport, packaging, achat de matières
premières…).
Des mesures efficaces ont déjà été prises pour
un certain nombre de secteurs. En matière de
transports aval (depuis le site de production vers
les distributeurs), le remplacement de l’avion par
le bateau, entre 2016 et 2019, s’ils sont pérennisés,
permettront de réduire l’empreinte carbone de
12 742 teq CO2 d’ici à 2030, soit 75 % de l’objectif
final atteint sur ce périmètre.
U N E M O B IL I S AT I O N À L’ É C H E L L E D U G R O U P EDepuis la mise en œuvre d’actions d’efficacité
énergétique, allant du choix de modes de
transport bas carbone à l’achat de matières
premières venant de fournisseurs eux-mêmes
mobilisés dans une stratégie bas carbone,
la palette des solutions engagées demande
l’implication de chacune des directions et
de l’ensemble des collaborateurs du Groupe.
Aligner la stratégie bas carbone sur les objectifs de l’accord de Paris : c’est le défi que s’est lancé le Groupe en s’engageant auprès du SBTi à réduire son empreinte carbone de 25 % d’ici à 2030. Réalisée en partenariat avec le cabinet EcoAct, la démarche d’engagement a commencé par un bilan complet des émissions pour mettre en place un plan d’action pertinent.
Servier fait partie des 348 entreprises à l’échelle mondiale dont la stratégie de réduction des émissions a été validée par SBTi. Source : https://sciencebasedtargets.org/companies-taking-action/ – Mars 2020
d’émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030
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Management environnemental
et de l’énergie (certifications ISO)
7 sites industriels et le siège à Suresnes (France) sont certifiés
ou en cours de certification ISO 14001/ISO 50001.
Ce guide a pour objectif d’aider à réduire la production globale
de déchets, à augmenter la part de réutilisé/valorisé, à réduire leurs émissions carbone et à éviter leur
enfouissement. Les bonnes pratiques de gestion des déchets se fondent
sur le principe d’économie circulaire, qui prend en compte le cycle de vie des produits, favorise une utilisation efficiente des ressources et réduit
leur impact environnemental.
LE GUIDE DES BONNES PRATIQUES,
POUR UNE MEILLEURE GESTION DES DÉCHETS
SERVIER PARIS-SACLAY : OBJECTIF BIODIVERCITY®
L’Institut de Recherche Servier Paris-Saclay vise la labellisation BiodiverCity®, conjuguée à une double certification WELL et Haute Qualité Environnementale (HQE). En s’appuyant sur les exigences du label BiodiverCity®, l’Institut de Recherche Servier Paris-Saclay sera ainsi doté de près de 5 000 m² de jardins au sol, de 9 000 m² de toiture végétalisée et d’un potager collaboratif de 100 m². Grâce à cette démarche biophilique, les collaborateurs pourront se détendre tout en développant leurs connaissances sur les enjeux de la biodiversité. Afin de valoriser le label sur le long terme et contribuer favorablement à la biodiversité, Servier s’engage à garantir la gestion écologique de ces espaces au minimum pendant cinq ans et à réaliser tous les trois ans un suivi écologique par un expert.
Le Groupe a redéfini sa politique Hygiène, Sécurité et Environnement (HSE). Elle présente les principes et les attentes en la matière et elle s’applique aussi bien aux comportements qu’à l’ensemble des processus et projets. Servier réaffirme ainsi l’importance de la santé et de la sécurité des collaborateurs, ainsi que de la protection de l’environnement dans l’ensemble de ses activités à travers le monde.
SERVIER S’ENGAGE POUR LA SANTÉ, LA SÉCURITÉ AU TRAVAIL ET L’ENVIRONNEMENT
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Quels sont vos objectifs pour l’année 2020 ?
Notre premier objectif est de poursuivre
le déploiement de la RSE dans l’ensemble
des directions et sites du Groupe. Communiquer
et expliquer notre stratégie, permettre à chaque
entité d’identifier – parmi nos enjeux – ceux qui
leur sont prioritaires. Aujourd’hui, nous avons
déjà déployé notre démarche dans une trentaine
de nos filiales et sur tous nos sites en France.
Notre second objectif est d’intégrer la RSE dans
les plans stratégiques des directions du Groupe.
Objectif pour 2020, l’intégration dans 14 de
nos 18 directions, soit 5 de plus qu’actuellement.
Enfin, nous allons continuer à mesurer nos
progrès et notre performance en avançant sur
la construction de nos indicateurs RSE. Sur les
120 indicateurs identifiés, 80 sont déjà suivis.
Que retenir de l’année 2019 pour
la RSE chez Servier ?
Beaucoup de choses se sont passées.
Nous avons défini et avancé sur nos cinq projets
emblématiques, qui visent à créer de la valeur
pour nos parties prenantes. Par ailleurs, lors de
nos rencontres et déplacements en filiales et sur
les sites, nous découvrons toujours une grande
richesse d’initiatives spontanées, portées par
des équipes ou des collaborateurs. Nous nous
sommes donc demandé comment valoriser
ces projets et faciliter le partage en interne de
ces bonnes pratiques. En 2019, avec l’aide de
l’équipe Digital Factory, nous avons mis en place
un outil digital ergonomique qui permet de faire
remonter ces initiatives locales. Plus de 150 d’entre
elles ont déjà été soumises en quelques mois.
Nous travaillons actuellement à la création d’une
plateforme en ligne, pour donner ensuite accès
à ces initiatives à tous nos correspondants
RSE. Autant de sources d’inspiration pour
construire de nouveaux plans d’action.
Quel grand fait d’actualité vous
a marqué en 2019 ?
Les mouvements de mobilisation des jeunes pour
le climat, partout dans le monde. Youth for Climate,
Fridays for Future ou le Manifeste pour un réveil
écologique, signé par plus de 32 000 étudiants
en France, témoignent de la prise de conscience
et de l’engagement croissant des jeunes.
Comment les entreprises peuvent-elles entendre
et répondre à leurs attentes ? Par exemple,
via notre démarche Servier Climate Commitment :
une stratégie Groupe de réduction de nos
émissions de gaz à effet de serre validée par
le SBTi et un objectif clair de – 25 % d’émissions
d’ici à 2030.
Quel enjeu les entreprises doivent-elles
relever aujourd’hui en termes de RSE ?
Les entreprises sont confrontées à des défis
majeurs. Performance, innovation, croissance,
rentabilité, développement des talents…,
mais elles doivent aussi répondre à une question
essentielle : quelle est leur valeur ajoutée pour
la société et l’impact sur leur écosystème ?
Chez Servier, cette question trouve sa réponse
dans notre histoire, notre vocation, nos valeurs,
notre stratégie et la transformation initiée
dans le Groupe. C’est sans doute la raison
de l’enthousiasme que suscite notre démarche
RSE quand nous la partageons avec nos
collègues. À nous de capitaliser sur cette
envie, de mobiliser les équipes et de traduire
cette mobilisation en actions concrètes.
Et demain ?
VINCENT MINVIELLE Directeur RSE du groupe Servier
« Les entreprises doivent répondre à une question essentielle : quelle est leur valeur ajoutée pour la société et l’impact sur leur écosystème ? »
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®Servier - Juillet 2020
Imprimé sur un papier issu de forêts gérées durablement
Siège social : 50 rue Carnot - 92284 Suresnes Cedex - France
Tél. 01 55 72 60 00
servier.com
Conception : Pixelis
Rédaction : Text in the city
Conception et réalisation : aristophane I La nouvelle
Crédit photos : Jacques Grison, Franck Juery, Daniel Vegel, Getty Images, Vincent Colin, Les Laboratoires Servier, Dan Sandoval, Wilmotte&Associés, T Sherwood, Service communication interne d’EcoAct, DR, Portrait 2.0