Quelle place pour l'optimisme ? Charles Martin-Krumm

Post on 05-Jan-2017

229 views 4 download

Transcript of Quelle place pour l'optimisme ? Charles Martin-Krumm

Quelle place pour l’optimisme ? Charles Martin-Krumm – ESPE de Bretagne

Metz, le 22 novembre 2013 2nd Congrès Francophone de Psychologie Positive

Une variable complexe ?

 Dans ses conceptualisations,

 Dans ses effets.

Qu’est-ce que l’optimisme ?

 L’absence de pessimisme ?

 S’attendre au meilleur ?

 Avoir une perception particulière du monde ?

Plan

1.  Approches directes   Définitions   Conséquences

2.  Focalisation sur les approches indirectes

1.  Styles explicatifs 1.  Définitions 2.  Conséquences 3.  Du pessimisme à l’optimisme

2.  Espoir 1.  Définitions 2.  Conséquences 3.  Augmenter l’espoir

3.  Perspectives

1. L’optimisme selon une approche directe

  Approche selon Norem & Cantor (1986)

  Approche selon Dember & Brooks (1989)

  Approche selon Carver & Scheier (1982)

1.2. Conséquences sur la santé

  La force   Sur la santé physique et psychologique,

  Sur le bien-être subjectif,

  Sur la vision de la vie après une opération ou un diagnostique de cancer,

  Sur les processus adaptatifs face à la maladie,

  Sur le risque de suicide.

  Le côté obscure de la force   Irréaliste, conduites à risque (alcool).

Autres conséquences

  Sur la réussite académique,

  Sur la performance sportive.

  Et il y a un coût à l’optimisme.

Perspectives

  Etudier les processus,

  Optimiste et pessimiste en même temps,

  Discussion théorique,

  Passer de pessimiste à optimiste,

  Relations avec les autres mesures de l’optimisme.

2. Les conceptions indirectes de l’optimisme

  Deux conceptions principales : 2.1. La manière de voir le monde ou le modèle des

styles explicatifs d’Abramson, Seligman, et Teasdale (1978),

2.2. The will and the way, le modèle de Snyder (1995).

2.1. La théorie des styles attributionnels

Caractéristique personnelle ou variable de personnalité

Reformulation attributionnelle de la théorie de l’Impuissance Acquise

Théorie de l’attribution causale (Weiner, 74) (état)

Théorie de l’Impuissance Acquise (e.g., Seligman, 1975)

Critiques de la théorie

Style optimiste versus Style pessimiste

1. On parle de style optimiste, pas de personnalité...

2. Le style va dépendre du type de schéma causal de l’individu

Echec Succès Succès Echec

Locus de causalité Stabilité

Globalité

Interne (Personnalisation)

Interne (Personnalisation)

Externe (Extériorisation)

Externe (Extériorisation)

Stable (Permanence)

Stable (Permanence)

Instable (Transitoire)

Instable (Transitoire)

Global (Général)

Global (Général)

Spécifique (Particulier)

Spécifique (Particulier)

Styles attributions Pessimiste Optimiste

3. Selon Peterson et Seligman (1984)

2.1. 2 Quelles conséquences ?

2 études :

 Styles explicatifs et capacités à rebondir après un échec

 Style explicatif et burnout

Méthodologie

Tester les interactions : Médiations

Hypothèses :

1- Les élèves au style le plus optimiste vont avoir des facultés de rebond (en termes de pourcentage de progrès entre les deux passations sur la tâche) supérieures à celles des élèves au style le plus pessimiste.

2- L’influence du style sur les facultés de rebond se fera par l’intermédiaire de variables médiatrices.

Le style permet il de prédire les capacités à rebondir après un feedback d’échec ?

Mesures

Style Attributionnel : CPMCN de l’ESMSA

Attentes de réussite : Échelle à analogie visuelle « Quel pourcentage de chance penses-tu avoir de réaliser un bon temps sur le parcours de dribble ? (0 - 100%)

Habileté perçue en Basket-ball : QHPS (Famose, Cury, & Sarrazin, 1994).

Anxiété d’état : Augmentation de la fréquence cardiaque enregistrée au moyen d’un cardio-fréquencemètre, considérant que les individus les plus anxieux ont les réponses cardio-vasculaires de plus grande amplitude (e.g., Smith et al., 1996).

Rebond : Pourcentage de progrès entre T2 et T1.

Fréquence cardiaque de repos : Cardio-fréquencemètre

Perception du feed-back d’échec : globalement, comment évalues-tu ta performance ? « Plutôt comme un succès » ou « Plutôt comme un échec ».

Méthode

  62 sujets sélectionnés en fonction de CPMCN, 33 G et 29 F (n = 278)

  3 groupes en fonction de la distribution des scores

  Groupe au style optimiste (13G et 9 F)

  Groupe au style neutre (10G et 10 F)

  Groupe au style pessimiste (10G et 10 F)

Résultats 1

Résultats 2

Résultats 3

Résultats 4 : Processus

Style Explicatif Pess = 1; Opt = 2

HP Basket-ball

Sexe

Expectations T1

FC Repos

Expectations T2

Axiété d’état avant T2

Capacité à rebondir

.38*

.55**

-.45*

.38*

-.41*

.44* R2=.24 R2=.55

R2=.48

R2=.25

Martin-Krumm, Sarrazin, Peterson, & Famose (2003)

Conclusions de cette étude

1. Même type de résultats que Seligman et al. (1990),

3. Rôle médiateur des attentes de réussite et de l’anxiété d’état.

2. Le style affecte également une variable cognitive et une variable affective.

4. Éléments qui confortent la théorie des styles.

Pourquoi présenter cette étude alors qu’elle a été publiée il y a 10 ans ?

Style Optimiste

Style Pessimiste

Style indifférencié

« Style Realiste  »

Deux profils en termes de styles ? Martin-Krumm, Sarrazin, Peterson, & Salama-Younès, 2006 ; Salama-Younès, Martin-Krumm, Le Foll, & Roncin, 2008

CP

CN 0

7

0 7

Variable générale ou contextualisée ? Martin-Krumm & Salama-Younès (2008)

n = 143

Variable générale ? Martin-Krumm, Sarrazin, Peterson, & Salama (2006)

Etude 2 : Style et burnout au travail ?

Méthodologie

Analyse en Clusters

Style et burnout au travail Paquet, Martin-Krumm, & Dilibert (soumis)

Cluster 1 (n = 150) SE Optimiste

Cluster 2 (n = 209)

SE Intermédiaire

Cluster 3 (n = 94)

SE Pessimiste F p η2

Burnout 36,00a 47,61b 54,41c 39,86 .001 .15

Epuisement émotionnel

12,23a 21,82b 26,01c 60,63 .001 .21

Dévalorisation de soi

6,69a 7,66a 9,25b 6,68 .001 .03

Accomplissement Personnel

30,92a 29,90a 28,86a 2,24 .10 .01

n = 453; Moyenne = 42 ± 9. 139

Cluster 1 (n = 150) SE Optimiste

Cluster 2 (n = 209)

SE Intermédiaire

Cluster 3 (n = 94)

SE Pessimiste F p η2

Internalité 4,17a 5,59b 6,13c 71.93 .001 .24

Stabilité 3,77a 3,57a 5,95b 81.33 .001 .27

Globalité 2,30a 5,61b 5,62b 499.7 .001 .69

2.1. 3. Du pessimisme à l’optimisme

  Penn Resiliency Program (Gillham et al., 1995),

  Bounce back (Mc Grath & Noble, 2001),

  Zippy’s Friends (Durlak & Wells, 1997),

  SPARK Resilience Program (Boniwell & Ryan, 2012),

  Programme de réattribution (Le Foll et al., 2005),

  Protocole d’optimisme (Laizeau, Martin-Krumm, & Tarquinio, 2012).

Perspectives

Psychologie Positive et Neurosciences, comment les zones de l’optimisme sont-elles activées ?

Reprise du protocole d’optimisme Laizeau, Martin-Krumm, & Tarquinio

  Preuves par imagerie,

  Devis expérimentaux,

  Analyses des processus.

La théorie de l’espoir Snyder (1995)

  Définition :   Les individus sont orientés vers leurs buts,

  Pour les atteindre, 2 éléments :   La volonté ou l’énergie pour les atteindre (agency),

  Capacité et imagination pour les atteindre (pathways).

 Ensemble cognitif qui provient réciproquement de la volonté de l’individu à réussir à atteindre ses buts et à être efficace dans la mise en œuvre des moyens requis pour les atteindre Snyder et al. 1991

2. 2.1. Conséquences de l’espoir

  Ajustement psychologique,

  Accomplissement et résolution de problème,

  Santé.

Consequences de l’Espoir d’Etat Martin-Krumm, Delas, Fenouillet, & Lopez (under review)

Hope 1 Hope 2 Hope 3 Hope 4 Hope 5 Hope 6

State Hope R2=.29

Perceived Ability

PA 1 PA 2 PA 3 PA 4 PA 5

GPEC R2=.41

.78 .72 .42 .32 .69 .71

.84 .69 .79

.43

.29

.54

.78 .77

.39 .48 .82 .90 .52 .50

.38 .41 .40 .55 .29

.59

.71

χ2 = 78.95

Df= 52

p<.01

CFI= .97

TLI= .97

RMSEA= .05

n = 226

State Hope model Martin-Krumm, Delas, Fenouillet & Lopez (under review)

n = 427

2. 2. 3. Développer l’espoir

  3 stratégies : 1.  La fixation de buts (questionnaires, entretiens /

rappel plaisir, hiérarchisation, évaluation, buts concrets)

2.  Agency (ré examiner la liste / importance des buts, niveau de défi personnel adapté)

3.  Pathways et planifications de la manière d’atteindre les sous-buts

Recherches en cours

  Tester les effets de l’espoir sur la capacité à rebondir après un feedback d’échec, et après un feedback de réussite,

  Tester les processus dans lesquels l’espoir est potentiellement impliqué (performance, santé, bien-être), et son développement,

  Etude internationale qui montre une rupture à 69 ans, pourquoi ? Comparaisons.

Categorical Regression Analysis by Age

Beta: .133 p = .000

Satisfaction with Life Positive Relations

Positive Feelings

Beta: .101 p = .000

Beta: .150 p = .000

Hope

Beta: .151 p = .000

3. Perspectives : Que sait-on ?

  L’optimisme peut être défini selon différentes conceptions,

  Il est possible de passer du pessimisme à l’optimisme,

  C’est une variable complexe qui est susceptible d’avoir une place importante dans nos vies, influençant notre résilience, notre motivation, et nous protégeant peut-être du burnout.

Ce que l’on ne sait pas !

 Les effets de l’optimisme ou de l’espoir après un feedback de réussite ?

 Les effets de plus de 2 profils, peut-être 3 ou 4 ?

 Quelle variable parmi l’optimisme dispositionnel, le style, ou l’espoir prédit le mieux le bien-être, la santé, la passion, ou la capacité à rebondir après échec ?

Merci !

charles.martin-krumm@wanadoo.fr

http://charles-martin-krumm-psypos.blogspot.com/ TEDx de Rennes, avril 2013 :

https://www.youtube.com/watch?v=6oxTm9emURE

Cadrages théoriques Martin-Krumm & Tarquinio, 2011

Différentes approches de l’Optimisme :

1.  Des approches directes : •  Norem & Cantor •  Dember •  Carver & Scheier

2.  Des approches indirectes : •  Peterson & Seligman ou le modèle des styles

explicatifs •  Snyder ou le modèle de l’espoir