Professionnalisme, avec narration

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Un idéal moral: le professionnalisme civique

Éthique de la communication publique

Quel idéal choisir?• Culture dominante: individualisme et

performance• Deux côtés clairs

• Droits civiques de l’individu, contre la tyrannie et l’arbitraire

• Authenticité, épanouissement, capacité d’agir de manière autonome et libre : pouvoir DE, performance =se dépasser

• Deux côtés sombres• Indifférence à autrui, repli sur soi• Compétition, lutte, quête de la domination : pouvoir

SUR, performance = dépasser autrui (la moyenne, tout le monde, les compétiteurs, etc.)

Résumé de la conférence de Vincent De Gaulejac

• Violence et gestion (conférence de Gaulejac)• Idéologie de la performance : pression à

produire, à performer• Quel prix à payer?

La performance managériale• Les exigences du capitalisme (et la cupidité)

poussent à des actions qui ne reflètent que l’individualisme le plus sombre, le plus dominateur – Affaire Madoff

• La gestion des ressources humaines au service de la performance de l’organisation : augmenter la productivité, l’efficacité, la performance - est-ce seulement cela?

• Des dégâts humains considérables, des catastrophes.

• « J’ai très mal au travail » - Début du film Extraits du film

Idéal managerial• Dans le milieu de travail ou la carrière:

comment avoir un idéal?• L’organisation qui nous emploie offre en

même temps un idéal (et pas seulement un contrat ou un salaire): une façon de traiter les personnes et de prendre en considération ou non l’interdépendance entre tous, patrons, cadres, employés, clients.

• Décoder le style de management, c’est décoder l’idéal offert.

• Énoncé de mission, vision, valeurs: y réfléchir, le prendre au sérieux.

• Exemple : La GRC, National

Une autre valeur de notre culture : la solidarité• L’individu seul ne peut rien faire; il ne peut vivre et

agir que parce qu’il est inséré dans un réseau d’interdépendances fondamentales: pour se nourrir, se vêtir, se déplacer, se loger, s’amuser, etc.

• Chacun compte sur la contribution des autres au bien de tous, au bien commun.

• L’idéal moral des « communautariens » (William Sullivan, Robert Bellah, mais aussi de nombreuses cultures non individualistes)

• Pas de l’altruisme naïf ou bien-pensant: un constat lucide de la condition humaine, qui suppose une effort de réflexion critique sur l’individualisme dominant.

Le professionnalisme comme idéal de performance• Le professionnalisme est une valeur ambiguë:

survalorise la compétence technique et scientifique au détriment de la conscience des interdépendances (sous-valorisées) dans la communauté, dans la société.

• Ça n’a pas toujours été le cas. Exemple des professions libérales, qui supposent un engagement face au « public ». Protéger le « public » est d’ailleurs la mission première des ordre professionnels.

• Mais dérive: la compétence et la performance professionnelles érigées en idéal absolu, dans tous les métiers, y compris le tourisme et la recherche scientifique, de manière déconnectée des interdépendances.

Les médecins de Sept-Îles• 4 décembre 2009: Menace de démission de 23

médecins après 18 mois d’autres moyens d’action pour obtenir un moratoire sur l’exploration et l’exploitation de l’uranium près de la ville

• Opinion publique alertée, responsables de santé publique s’impliquent, compagnie minière se retire, mais gouvernement persiste.

• Pb éthique: les patients ont-ils été menacés d ’abandons, dans le non-respect de la déontologie médicale? Ou font-ils partie du mouvement dont ils partagent l’éthique de responsabilité locale, le souci du bien-être local à long terme?

• Un nouveau professionnalisme, qui prend en compte le « mieux-être de la société » : le professionnalisme civique

Le professionnalisme civique• Être professionnel, c’est être compétent, mais

c’est aussi ne jamais oublier qu’un professionnel est aussi un citoyen, un membre d’une Cité partagée avec autrui, un « concitoyen ».

• C’est exceller dans son travail sans jamais perdre de vue le bien-être de sa communauté ni négliger de participer à la protection de son bien commun, de son réseau d’interdépendances.

• Ça peut entraîner de la désobéissance face aux directives patronales, aux normes managériales et même face aux codes de type déontologique : dangereux! Importance du jugement moral en situation, de l’échange avec des mentors, etc.

La responsabilité sociale des entreprises• Une forme de professionnalisme civique,

adapté aux entreprises du secteur privé• Début dans les années 1970 à la suite du

constat que la performance financière des entreprises ne conduisait pas nécessairement au bien-être collectif et au progrès social;

• que les activités économiques des entreprises peuvent entraîner des externalités négatives (Développement international)

• Donc, nécessité de repenser le rôle des entreprises dans nos sociétés.

Deux définitions de la RSE• « L’ensemble des obligations, légales et volontaires,

qu’une entreprise doit assumer afin de passer pour un modèle imitable de bonne citoyenneté dans un milieu donné. »

• « L’intégration des valeurs recherchées globalement par les composantes de la société, au-delà des objectifs économiques poursuivis par les actionnaires et des obligations légales qui contraignent leurs décisions. »

Trois approches utilisées par les entreprises

• Approche managériale: Analyse coûts/bénéfices de l’engagement, moyen d’accroître la rentabilité économique, approche centrée sur l’image, instrumentalisation de la RSE (Écoblanchiment)

• Approche légaliste: obéissance aux lois et règlements, mais sans plus

• Approche  «éthique »: croire vraiment au développement durable, reconnaître l’impact de ses activités économiques; Conscience du rôle social, Comportement pro-actif:• Inclusion dans la culture d’entreprise des valeurs sociales;• Conciliation des intérêts;• Créations de liens sociaux.