Présentation du fonds Chérif Mécheri

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Fonds Chérif Mécheri Centre d'histoire de Sciences Po Présentation du 12 décembre 2014 à Sciences Po Inscription recommandée

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Fonds Chérif MÉCHERIPrésentation12 décembre 2014, 9h30 Centre d’histoire de Sciences Po, 56 rue Jacob 75006 Paris salle de conférence, rdc.

Mots clés :IVe République, Vincent Auriol, Colonialisme,René Coty, Guerre d’Algérie, Indochine, Jean Moulin, Maghreb, Occupation, Oradour-sur-Glane, Préfet musulman, Union française.

Interventions :

Anne DULPHY, professeur d’histoire contem-poraine à l’Ecole polytechnique, chercheur permanent CHSP

Pierre GROSSER, professeur agrégé à Sciences Po et chercheur permanent CHSP

Jérôme HÉLIE, professeur en classes préparatoires au lycée Henri IV, maître de conférences à Sciences Po.

Nicolas ROUSSELIER, maître de conférences à Sciences Po, chercheur permanent CHSP

Inscription recommandée :contact.centre-histoire@sciencespo.fr

Anne Dulphy :Originaire de Tébessa dans la région de Constan-

tine, avocat au barreau de Bône au début des années 1930, Chérif Mécheri (1902-1990) a com-mencé sa carrière dans l’administration comme conseiller technique aux affaires algériennes en 1934.

Les archives permettent de constater que sa connais-sance intime des réalités algériennes fut ensuite régu-lièrement mobilisée, notamment auprès d’Adrien Tixier au ministère de l’Intérieur puis a fortiori à l’Ely-sée, dans une action spécifique faite d’information, de réflexion, de médiation. Il en fut de même de sa foi mu-sulmane, le pèlerinage à la Mecque s’accompagnant ainsi d’une mission d’information au Moyen-Orient.

Le fonds devrait enfin apporter une lumière pré-cieuse sur la perception de la guerre d’Algérie qu’eut ce haut-fonctionnaire qui se présentait lui-même comme « Français musulman ».

Nicolas Rousselier : En avril 1947, Chérif Mécheri devient chargé de

mission à la présidence de la République. C’est le début d’une période de douze années au cours des-quelles celui qui a été le premier préfet musulman de France, se transforme en conseiller politique de pre-mier plan sous Vincent Auriol puis sous René Coty.

Etudier le fonds d’archives Mécheri offre, de ce point de vue, un triple intérêt et devrait pouvoir atti-rer un grand nombre de chercheurs. Tout d’abord, le fonds permet de saisir à travers l’activité d’un conseil-ler l’importance des changements intervenus dans l’organisation de la présidence de la République à partir de 1947 et comment en particulier les prési-dents ont pu renforcer leurs moyens d’information.

Le fonds permet ensuite de saisir l’importance juri-dique et politique de l’Union française (de son Haut-Conseil dont Mécheri est le secrétaire général) dans la période des années 1947-1958.

Mécheri, l’homme du Président

Pierre Grosser :Pour l’histoire de la guerre d’Indochine par exemple,

ce fonds permet de sortir d’une approche tradition-nelle centrée sur un face à face entre « la France » et « le Viêt Minh ». En effet, on peut y trouver nombre de documents sur les difficiles négociations à propos du statut des Etats associés et de leur rôle dans l’Union française, sur la vie politique vietnamienne et sur l’Em-pereur Bao Dai, et enfin sur les personnalités qui ont fait la politique indochinoise de la France.

Jérôme Hélie : Chérif Mécheri a été le premier préfet musulman

de l’histoire de France. L’étude de ses archives permet de comprendre comment cette carrière singulière s’est construite. On y trouve les éléments classiques du parcours d’un haut-fonctionnaire de la Troisième République, mais aussi tout ce qui était l’originalité de sa position. Chérif Méchéri a toujours été sensible à l’accueil qui lui était fait, et n’hésite pas à signaler les manifestations hostiles à sa personne dans les diffé-rentes fonctions qui furent les siennes, mentionnant parfois le racisme.

Le fonds permet de comprendre que son rôle ne fut jamais celui d’un fonctionnaire ordinaire, et qu’il fut lui-même toujours conscient qu’il était le représen-tant des Algériens, et plus largement des musulmans, partout où il passait. Trois épisodes peuvent tout par-ticulièrement retenir l’attention : sous-préfet à Cha-teaudun en 1940, quand le préfet du département est Jean Moulin, préfet de la Haute-Vienne en 1944, donc témoin privilégié du massacre d’Oradour, et un ordre d’internement sans suite en 1945.

Mécheri, l’homme du Président

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Légendes photographiques : Fond de la première page : verso du passeport diplomatique de Chérif Mécheri, 1951.

Chérif Mécheri lors d’une visite officielle de Vincent Auriol, Alger, 30 mai 1949.

«Un Préfet à la Mecque» par Louis Mugnier, Constellation, Le Monde vue en français, septembre 1951, pp. 41-45, (extrait).

Le Président Auriol, Moro Naba [chef suprême des Mossis], Gaston Monner-ville et Albert Sarraut dans les jardins de l’Elysée, 1953.

Documentation à l’attention de M. le Procureur général A. Crepey, 8 p., [1973] (extrait).

Chérif Mécheri avec le roi du Laos (Sisavang Vong), probablement à Ram-bouillet en septembre 1951.

Lettre de Jean Moulin à Chérif Mécheri, 1940.

Visite de Norodom Sihanouk posant avec Vincent Auriol et Chérif Mécheri, Paris, 1954.

Chérif Mécheri reçoit Habib Bourguiba dans la cour de l’Elysée, [1956].

Visite du Sultan du Maroc, Paris, 1950.

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