Post on 01-Nov-2019
PORTE-FOLIO DE FICHES DE SITUATIONS
PROFESSIONNELLES VÉCUES
Ces dernières décennies, les volontés
politiques à grande et à petite échelle ont évolué.
Elles ont engendré une meilleure attention sur
les problématiques écologiques ce qui a permis de
concrétiser des projets de préservation, de
valorisation et de gestion des espaces de nature.
Il m’a été possible de participer et d’établir de
telles actions durant ma formation.
Ainsi, le présent document reprend trois de ces
différents projets ayant tous un lien avec la
thématique des zones humides et des milieux
aquatiques.
Le premier document du dossier présente la
réalisation d’une expertise naturaliste
spécifiquement dédiée à la Loutre d’Europe (Lutra
lutra).
La seconde pièce de ce dossier décrit et
analyse une action d’éducation à l’environnement,
établie vers les problématiques des différents
usages possibles d’une même ressource et d’un
même territoire.
La dernière fiche présente la mise en place
d’un suivi sur des milieux lentiques (mares) et
l’utilisation des données résultantes afin d’évaluer
la pérennité écologique d’un projet
d’aménagement.
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SITUATION PROFESSIONNELLE VÉCUE (SPV) N°1 (GESTION)
RECHERCHE DE LA LOUTRE D’EUROPE POUR LA RÉALISATION D’UNE
ÉTUDE D’IMPACT
Réalisation d’expertises techniques, de suivis scientifiques appropriés, d’inventaires faunistiques
(comptages, relevés, mesures, indicateurs, recueil d’indices…).
Dans le cadre de la création d’une nouvelle liaison
électrique souterraine entre les postes de transformation de
Calan (au Nord de Lorient), Mûr-de-Bretagne et Plaine
Haute (au Sud de Saint-Brieuc), la société RTE (Réseau de
Transport d’Électricité) a fait appel à l’IEA pour réaliser des
expertises biologiques afin de définir le ou les tracés (sur un
fuseau global de 70 km de long) présentant le moins de
sensibilités écologiques. Grâce à une forte densité de cours
d’eau, la Bretagne et notamment les départements du
Morbihan (56) et des Côtes-d’Armor (22) abritent des
espèces d’intérêt communautaire dont la Loutre d’Europe
(Lutra lutra).
Ce mammifère semi-aquatique bénéficie de statuts
réglementaires forts tant du point de vue international
(CITES), que du point de vue européen (Annexes II et IV
de la directive Habitats, Annexe II de la convention de
Berne) mais également au niveau national (Arrêté du 23
avril 2007 modifié fixant la liste des mammifères terrestres
protégés - Art.1 et 2 -, Plan National d’Actions Loutre
actuellement en vigueur jusqu’en 2015).
L’étude de ce mustélidé, considéré comme bio-
indicateur, permettra de juger de l’état de conservation
des cours d’eau, mais aussi de choisir le tracé le moins
perturbant pour le milieu (mesures d’évitement) ou bien
de préconiser des mesures de réduction d’impacts et/ou
d’accompagnement des travaux.
Objectifs :
Généraux :
- Expertises biologiques des différents fuseaux proposés.
- Définir les contraintes environnementales liées au projet.
Spécifiques :
- Évaluer les sensibilités écologiques sur le réseau hydrographique susceptible d’être impacté
par le projet.
- Évaluer l’impact potentiel du projet sur une espèce protégée : la Loutre d’Europe (Lutra
lutra).
- Fournir des données complémentaires (convention entre le maître d’ouvrage et les associations
naturalistes) pour la connaissance scientifique et notamment pour la réalisation d’un atlas des
mammifères en Bretagne.
Figure 1 : Emprise de la zone d'expertise
Photo 1 : Cours d'eau favorable à la Loutre
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Moyens :
Humains :
Un chef de projet étant responsable de l'étude, la cogérante facturant l'étude. Deux chargés
d'études (ou assimilés) menant les recherches et les préparations aux investigations de terrains
appropriées ainsi que la phase d'inventaire en elle-même.
Financiers :
Le coût de cet inventaire, assumé par le maître d’œuvre, est de 8 000 € HT, soit 9 568 € TTC.
Ce chiffrage comprend les coûts de préparation du terrain (prise de connaissance du dossier,
recherches bibliographiques, préparation du protocole et des fiches de terrain), ainsi que les
investigations de terrain (coûts du temps de travail, des déplacements et des indemnités de repas et de
nuitées).
Matériels :
Atlas cartographique, protocole, fiches de terrain, appareils photos, GPS de terrain, GPS de
voiture, piège photographique, véhicule de terrain, crayons, bottes.
Réglementaires :
Ces inventaires sont réalisés dans le cadre d'une étude d'impact (ayant été rendue obligatoire par
la loi du 10 juillet 1976 intégrée au code de l'environnement).
Deux « arrêtés préfectoraux de pénétration pour études dans les propriétés privées » délivrés par
le préfet des Côtes-d’Armor (émis le 13/12/11) et par le préfet du Morbihan (émis le 13/12/11),
valables un an.
Protocole :
Afin de réaliser cette expertise naturaliste dans les meilleures conditions, un protocole (inspiré de
celui du Groupe Mammalogique Breton) a été défini.
Préalablement à la phase de terrain, les points de prospections ont été choisis grâce à une analyse
cartographique (Carte IGN au 1/25 000ème) et photographique (Orthophoto au 1/25 000ème).
Ainsi, les points ont été placés sur des zones de marquage potentielles par les loutres (zone de
confluence entre plusieurs cours d’eau, secteurs fortement méandrés…) mais également à proximité
d’axes routiers afin de faciliter l’accès aux prospecteurs.
Chaque point a donné lieu à une prospection sur chaque berge en amont et en aval sur quelques
dizaines de mètres, les obstacles situés dans le cours d’eau étant également prospectés.
Afin de valider la phase de terrain, des fiches de terrain (affiliées au protocole) ont été
systématiquement remplies pour chaque zone d’inventaire.
Dans ces fiches, différentes informations sont renseignées : les conditions d’observation (jour,
observateurs, type de prospection, conditions hydrologiques), la localisation (lieu-dit, cours d’eau,
coordonnées GPS), une description du site (paysage, habitats présents), les caractéristiques du cours
d’eau (largeur, hauteur et configuration des berges, substrat du lit, débit, hauteur d’eau), les
caractéristiques vis-à-vis de l’espèce (supports de marquage, catiches potentielles, ressources
alimentaires) ainsi que les influences anthropiques visibles (route, passage à petite faune, obstacles
divers, pollutions visibles…).
À cela s’ajoutent les prises photographiques des différents sites, obligatoirement référencées sur
les fiches.
Lors d’une prospection positive les éléments descriptifs des indices de présence ont été notés dans
un encart prévu à cet effet.
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Déroulement :
Préalablement à la mission de terrain, des recherches bibliographiques ont été effectuées. Celles-ci
ont permis d’acquérir des connaissances sur l’espèce ciblée, son écologie…
Dans cette phase préparatoire, un certain temps a été consacré à l’élaboration du protocole et à la
prise en main du dossier (lecture du devis, photo-interprétation…).
29 points ont été prospectés les 16, 17, 18, 19 et 20 juillet 2012 sur tous les cours d’eau concernés
par la zone d’expertise.
Pour certains sites où la présence de la Loutre a pu être avérée, un piège photographique a été
installé afin d’obtenir de plus amples informations sur le comportement des individus.
Évaluation de l’action :
Le protocole ainsi que les données de terrain ont été validés en interne par le chef de projet.
Les conditions climatiques et hydrologiques (période d’étiage des cours d’eau) étaient favorables à
ce type d’inventaire. Le temps alloué à la phase de prospection a été respecté.
Toutes les zones préalablement définies ont pu être prospectées, seules six se sont avérées
positives.
Les pièges photographiques n’ont pas permis d’avoir des images de loutre.
Les secteurs ne présentant pas d’indices de présence lors de la phase de prospection ne sont pas
obligatoirement des zones défavorables à la présence de l’espèce (on se référera aux encarts de la fiche
de prospection sur la caractéristique du cours d’eau pour juger de cela).
Une fois les données brutes exploitées pour la rédaction de l’étude d’impact, le dossier sera validé
par le maître d’œuvre (RTE). Ce dernier sera également envoyé aux services de l’État compétents
(DREAL, CSRPN..) pour validation du projet.
Dans l’état actuel d’avancement du dossier, les données ont déjà permis une modification des
fuseaux proposés lors des phases de concertation avec le client et les acteurs locaux.
Critiques :
Les zones de prospection préalablement définies ont permis d’obtenir des données sur chaque
cours d’eau traversé par les fuseaux dans un temps restreint.
Malheureusement, certains points n’ont pas été judicieusement placés au regard de la réalité du
terrain (difficulté d’accessibilité due à une forte végétation par exemple). Une concertation préalable
avec les acteurs locaux aurait permis d’avoir connaissance de cet état de fait et de déplacer certains
points.
Les systèmes lentiques, étant pourtant des habitats appréciés par les loutres, n’ont pas pu être
prospectés principalement pour des raisons pratiques (temps imparti) et parce que la mission visait
essentiellement le réseau hydrographique.
Les fiches de terrain ont été correctement renseignées et vont permettre de définir les secteurs
abritant l’espèce et ceux favorables à son expansion.
Photo 2 : Empreintes de Loutre (Lutra lutra) Photo 3 : Reliefs de repas (= carnage) sur
Écrevisse de Louisiane (Procambarus clarkii)
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SITUATION PROFESSIONNELLE VÉCUE (SPV) N°2 (ANIMATION)
RÉALISATION D’UNE ACTION D’ÉDUCATION À L’ENVIRONNEMENT
Éducation à l’environnement ; réalisation d’actions pédagogiques et éducatives; sensibiliser le
public à la gestion de l’environnement et au développement durable; gestion de groupe.
Une animation nature a été menée par quatre animateurs de Brevet de Technicien Supérieur
Agricole en Gestion et Protection de la Nature (BTSA GPN) auprès d’une classe de troisième de 21
élèves.
Cette animation avait pour buts principaux de sensibiliser et d’éduquer à l’environnement les
jeunes ainsi que de permettre la valorisation sociale d’un espace de nature.
Cette action s’inscrit dans le cadre de la convention de projet tutoré passé avec les détenteurs de
droits d’une propriété privée située au Moulin de Contres sur la commune de Saint-Rémy-des-Monts
(72).
Objectifs :
Généraux :
- Sensibiliser le public à la gestion de l’environnement et au développement durable,
- Créer ou conforter des vocations pour la gestion des espaces naturels.
Spécifiques :
- Aborder des notions d’écologie (corridors écologiques, espèces indigènes et exogènes…),
- Initier une réflexion personnelle sur les pratiques durables des activités humaines,
- Permettre aux élèves d’être acteurs de l’animation,
- Effacer certains préjugés sur les espaces naturels, les espèces et les acteurs,
- Permettre aux animateurs de développer leurs compétences en matière de sensibilisation à
l’environnement,
- Analyser l’animation et évaluer les objectifs pédagogiques.
Moyens :
Humains :
Trois formateurs étaient responsables du groupe de 21 élèves pendant l’animation menée par les
quatre étudiants.
Financiers :
- Carburant des véhicules : 28,64 € TTC
- Coût du temps de travail des formateurs : 253,44 € TTC
- Coût du temps de travail des animateurs : 88,51 € TTC
Le coût d’utilisation des véhicules et le coût du temps de travail des formateurs sont pris en charge
par l’établissement scolaire (282,08 € TTC au total).
Le coût du temps de travail des animateurs est pris en charge par leurs employeurs respectifs
(minimum de 22 € TTC par employeur).
Le montant de cette animation s’élève au minimum à 370,59 € TTC.
Matériel :
3 véhicules avec 9 places, 1 voiture 5 places, 1 carrelet, 1 seau.
Réglementaires :
Les formateurs, représentant l’établissement scolaire, étaient responsables du groupe de 21 élèves
de troisième. L’action d’animation s’inscrit dans la convention du projet tutoré des étudiants.
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Photo 4 : Epis aménagés sur le bief
Photo 5 : Ecrevisse signal
Déroulement :
La technique de communication privilégiée durant ce temps d'animation était orientée vers des
échanges verbaux en prenant comme support la sensibilité visuelle et déductive des élèves.
L’animation se déroule sur la propriété privée du moulin de
Contres, sur la commune de Saint-Rémy-des-Monts (72). Afin de
préserver le partenariat entre l’établissement scolaire et les
propriétaires, des règles de sécurité et de comportement ont été
définies.
Les 21 élèves ont été répartis en deux groupes pour pouvoir mener
simultanément les deux sujets abordés, c’est-à-dire la gestion de
l’hydraulique et les interactions entre les activités humaines et les
écosystèmes sur le site.
Concernant le premier thème, un historique du site ainsi que de la
rivière la Dive, du moulin hydraulique et de son bief a été présenté.
Par la suite, une analyse visuelle du bief a permis d’établir son
origine anthropique montrant que cet agencement est un facteur limitant au développement de la
biodiversité (pente abrupte, absence de méandres…). Les jeunes ont pu constater que l’aménagement
d’épis sur une partie de ce bief permet de le rendre plus attractif pour l’implantation d’une faune et
d’une flore diversifiée (méandrisation du cours d’eau, apparition de bancs de sable…).
L’origine, le rôle ainsi que les espèces inféodées à l’étang d’agrément ont ensuite été présentés.
À partir des 2 entités aquatiques abordées précédemment, les notions de systèmes lentique et
lotique ont été expliquées. Pour savoir si les jeunes ont compris les deux termes, un questionnement
oral a eu lieu sur les entités aquatiques, reprenant les
caractéristiques de chaque notion.
Afin d’établir une comparaison entre les spécificités de la Dive
et du bief, une discussion sur les microhabitats présents sur la
rivière a ensuite été initiée.
Pour finir, le carrelet préalablement déposé dans le cours d’eau a
été remonté. Ceci a permis aux élèves de constater la présence
d’une espèce exogène invasive : l’Écrevisse signal (Pacifastacus
leniusculus).
Pour le second thème, une lecture de paysage a été effectuée au
niveau de la peupleraie afin que les jeunes détectent les éléments anthropiques dans la nature
(populiculture, haies, champs cultivés…).
Divers microhabitats mis en place sur la propriété ont été présentés (tas de bois, pierriers, plaques
thermophiles…).
Afin de prouver l’intérêt des herbes dites « mauvaises », diverses plantes ont été présentées aux
élèves. Ils ont ainsi pu découvrir l’Herbe à Robert (Geranium robertianum), avec son odeur si
spéciale, sa tige rougeoyante, l’origine de son nom et quelques usages médicinaux. Ils ont pu
remarquer la pilosité particulière de la Consoude officinale (Symphytum officinale), ses clochettes
violacées ainsi que les usages culinaires, médicinaux et horticoles de cette plante. Dans la tige du Cirse
des marais (Cirsium palustre), ils ont aperçu la larve d’insecte cachée dans la gale qui la protège
(notion de parasitisme).
Puis, l'intérêt de la gestion différenciée et celui des zones humides ont été définis, ceci en
s’appuyant sur des exemples visuels (zone de fauche tardive, roselière).
Les élèves ont ensuite cité les espèces inféodées au milieu de la mare ainsi que les caractéristiques
de cet écosystème afin qu’il soit accueillant pour les amphibiens (berges en pente douce, absence de
poissons…).
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Photo 6 : Renouée du Japon
Par la suite, différents intérêts des haies ont été présentés : intérêts pour l’agriculteur (protection
des cultures, habitats des auxiliaires de cultures…), intérêts pour le propriétaire (bois de chauffage…),
intérêts biologiques (corridors écologiques, zone refuge…).
Le groupe s’est ensuite rendu au pied d’un arbre remarquable. Là, des élèves ont été amenés à
trouver sa particularité grâce à leur sens de l’observation. Le but était qu’ils arrivent à trouver que
c’était un Saule blanc (Salix alba) taillé en têtard devenu creux avec un Noisetier (Corylus avellana)
poussant à l’intérieur en prenant comme substrat le terreau peu
à peu accumulé dans le saule.
La station de Renouée du Japon (Reynoutria japonica) se
développant le long de la Dive a permis d’évoquer le sujet des
espèces végétales invasives.
Grâce aux notions précédemment abordées et à leur sens de
l’observation, les jeunes ont également pu démontrer que le
roncier était lui aussi un microhabitat et que la prairie gérée en
fauche tardive faisait partie intégrante de la gestion différenciée
mise en place sur le site.
Pour finir, l’intérêt du maintien des insectes dans un jardin
a été démontré grâce à leur rôle de pollinisation dans le verger.
À la fin de la journée, un questionnaire à choix multiples (QCM) a été distribué aux élèves.
Évaluation de l’animation :
Durant tout le déroulement de l’animation des temps d’échanges ont été mis en place afin
d’évaluer la réceptivité des élèves et leur degré de compréhension et d’intégration des notions.
Le QCM contenait diverses questions sur les notions abordées et un encart permettant aux jeunes
de s’exprimer librement a permis d’évaluer la satisfaction des élèves et de vérifier si les notions
essentielles ont été comprises.
Critiques :
D’après les corrections du questionnaire, les élèves ont majoritairement compris les notions
abordées lors de l’animation. Ils sont tous satisfaits de l’animation et réclament d’autres interventions
pédagogiques de même nature auprès de leur classe.
L’animation n’a pas été suffisamment préparée, ce qui a engendré certaines contradictions dans les
discours tenu entre les animateurs. De plus, du fait de ce manque de cadrage initial, les temps de
parole entre les animateurs n’ont pas pu être clairement définis, ce qui explique certainement que la
première phase d’animation fut trop courte (trop peu de sujets traités) et la seconde trop longue (trop
de sujets traités).
En outre, certains termes employés étaient trop complexes ou bien au contraire trop familiers : le
discours aurait dû être adapté au public de l’animation.
Les techniques de communication employées ont permis aux animateurs d'utiliser un modèle
d'animation constructiviste et ainsi d'acquérir un nouveau savoir-faire.
Une meilleure rigueur dans les phases de préparation de l'animation aurait certainement pu
combler les manques précités (avec une grille de construction d'une animation par exemple).
Perspectives :
Cette animation pourrait être le début d’un partenariat entre les classes de troisième de
l’établissement et les classes de BTSA GPN. Les étudiants en BTS pourraient s’exercer aux
animations nature et les troisièmes seraient initiés aux problématiques liées à l’environnement.
Cela pourrait permettre une meilleure cohésion entre les différents niveaux d’études et une
intégration des problématiques d’enseignement de chacun dans un plan pédagogique interactionnel.
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SITUATION PROFESSIONNELLE VÉCUE (SPV) N°3 (GESTION)
SUIVIS DE POPULATIONS D'AMPHIBIENS DANS LE CADRE DU BILAN
ENVIRONNEMENTAL FINAL DE L'A85 (DRUYE-SAINT-ROMAIN-SUR-CHER)
Production d’analyses, d’états des lieux, de diagnostics, d’évaluation d’études d’impacts
(écologiques, environnementaux, socio-économiques, enjeux et usages d’un territoire) ; réalisation
d’expertises techniques, de suivis scientifiques appropriés, d’inventaires faunistiques (comptages,
relevés, mesures, indicateurs) ; surveillance écologique et environnementale (évolution des espaces et
des espèces).
La section de l'autoroute A85 Druye-Saint-Romain-sur-Cher (63 km de tracé) a été mise en
service le 18 décembre 2007.
Des mesures compensatoires d'impacts visant à limiter l'effet de coupure induit par cette autoroute
ont permis la création ou la restauration de cinq mares (trois créées et deux restaurées) en les couplant
à l'aménagement d'ouvrages petite faune et d'ouvrages hydrauliques.
Les sociétés "COFIROUTE" et "VINCI autoroutes" ont confié à l'IEA les suivis (2009 et 2012) de
recolonisation par les amphibiens de celles-ci afin qu'ils soient intégrés au bilan environnemental de
l'autoroute A85 (Druye-Saint-Romain-sur-Cher) cinq ans après sa mise en service.
Les sites concernés par ce suivi sont situés sur les communes de Druye, Ballan-Miré et Joué-lès-
Tours (région Centre, département de l'Indre-et-Loire).
Cette étude a pour but de comparer les résultats des prospections amphibiens afin d'en tirer des
conclusions sur l'évolution du potentiel biologique des pièces d'eau et sur la pérennité des
aménagements préconisés pour corriger l'effet barrière de l'A85 (utilisation des amphibiens comme
bio-indicateurs).
Objectifs :
Généraux :
- Effectuer le suivi biologique des mares.
- Définir le potentiel biologique des mares.
Spécifiques :
- Suivre l’évolution physionomique des mares.
- Suivre l’évolution des populations d’amphibiens.
- Évaluer l'efficacité des mesures compensatoires d'impacts.
Moyens :
Humains :
Un chef de projet responsable de l’étude. Deux chargés d’études menant les investigations de
terrain et les phases de rédaction. Un infographe réalisant les cartes de localisation des mares, la
cogérante facturant l’étude, la secrétaire et la documentaliste assistant la réalisation du dossier
(corrections, recherches bibliographiques…).
Figure 2 : Autoroute A85 section de Druye-Saint-Romain-sur-Cher
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Financiers :
Le coût de cette étude, assumé par les clients, est de 3 800 € HT, soit 4 544,80 € TTC.
Ce chiffrage comprend les différentes étapes d’analyse des dossiers précédents, les investigations
de terrain, la cartographie du site, la rédaction de l’étude ainsi que sa correction et son encadrement.
Matériels :
Pour les inventaires de terrain : atlas cartographique, protocole, fiches de terrain, lampes torches,
appareils photos, GPS de voiture et de terrain, véhicule de service, bottes, crayons.
Pour les phases de recherches et de rédaction : matériel de bureautique et fonds documentaire.
Réglementaires :
Ce suivi s'inscrit dans le bilan environnemental préconisé par la circulaire Bianco du 15 décembre
1992 (complétant la loi sur les études d'impact de 1976 et celle dite Bouchardeau sur les enquêtes
publiques du 10 juillet 1983).
Les inventaires nocturnes se sont déroulés en respectant les obligations liées aux droits du travail
(notamment du point de vue de la sécurité du personnel).
Protocole :
Afin de réaliser les inventaires de la façon la plus objective et la plus scientifique possible, un
protocole (inspiré de celui de la société herpétologique française) a été instauré.
Dans un premier temps, les accès aux mares sont repérés de jour, des clichés photographiques sont
pris et certaines informations sont renseignées sur les fiches de terrain affiliées au protocole. Sur
chaque fiche, les prospecteurs doivent géoréférencer les points d'eau, déterminer leurs superficies,
leurs profondeurs (minimale, moyenne, maximale), le degré de dénivellation des berges, le
pourcentage de recouvrement de végétation sur les berges et dans l'eau. Les indices de présence
visibles de jour sont également notifiés (pontes, têtards…).
Lors de la prospection nocturne, les observateurs disposent chacun d'une lampe et éclairent le
milieu aquatique afin de détecter les amphibiens. Les observations sont consignées sur la fiche de
terrain en spécifiant le nombre d'individus et leur stade de développement (pontes, larves ou adultes).
Les conditions météorologiques (températures, force du vent et direction) y sont spécifiées.
Une reconnaissance auditive est également prévue dans le protocole lorsque les mâles d'anoures
lancent leurs appels sonores et qu'ils ne peuvent pas être repérés visuellement.
Par contre, l'utilisation du filet troubleau est proscrite puisque la capture d'amphibiens est soumise
à autorisation préfectorale (demande de dérogation à faire). Cette méthode de capture est également
jugée trop perturbatrice pour le milieu et les espèces.
Déroulement :
Cette étude a été menée en 4 phases distinctes.
La première est la phase préparatoire qui a permis aux chargés d'études de prendre connaissance
du dossier (localisation des mares, lecture des études antérieures…) et de faire d'éventuelles
recherches bibliographiques sur les amphibiens. La préparation du protocole de prospection et des
fiches de terrain a aussi été réalisée durant cette phase.
Les inventaires sur site ont ensuite été effectués le 7 mai 2009 et le 23 mars 2012 (en journée et
dans la nuit).
La troisième phase est celle de la mise en forme des résultats des prospections et de l'analyse
comparative des données des deux années de suivi.
Enfin, une étude complète présentant les analyses ainsi que les conclusions du suivi a été rédigée
pour ensuite être remise au client.
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Évaluation de l’action :
Les prospections de terrain du 7 mai 2009 et du 23 mars
2012 ont été réalisées en suivant les modalités d'actions prévues
dans le protocole.
Les fiches de terrain ont également été utilisées mais il
manque certaines données (superficie et profondeur des pièces
d'eau) du fait du manque de matériel.
L'analyse du suivi est biaisée à cause des périodes de
prospection différentes entre les deux années d'inventaires. En
effet, les conditions abiotiques n'étaient pas les mêmes
(asséchement de certaines mares, différence de température…) et
donc les cortèges d'espèces étaient également différents (espèces
à émergences différées) ainsi que leur stade de développement.
Malgré cela, grâce aux données renseignées sur les fiches de
terrain et aux photos prises, l'évolution du potentiel d'accueil des
pièces d'eau pour les amphibiens a pu être définie de façon
sommaire.
L'étude a donc pu être communiquée au maître d’œuvre tout
en spécifiant les biais précités. Ceux-ci ont pu l'utiliser pour
publier et présenter publiquement le bilan environnemental de la
portion de l'A85 cinq ans après sa mise en service.
Critiques :
Les missions et les moyens définis dans le devis n'étaient pas suffisants pour mener une étude
précise. Les conclusions apportées par cette dernière ne permettent pas de présenter un bilan
environnemental complet (du point de vue scientifique) en raison d'un manque de données.
Ces données fournies ne suffisent pas à mettre en corrélation l'utilité des ouvrages petite faune
couplés aux mares, normalement prévus pour limiter l'effet de barrière écologique de l'autoroute.
Il aurait fallu avoir des périodes de prospection similaires sur les deux années de suivi afin d'avoir
les mêmes cortèges d'espèces en 2009 et en 2012.
Perspectives :
La prise en compte de certains facteurs abiotiques (physicochimique, pédologique, hydrométrique,
lunaison, dates des dernières précipitations, heure du relevé) et biotiques (relevés phytosociologiques)
dans le protocole pourrait permettre de mieux mettre en corrélation les variabilités des populations et
de leurs milieux.
Pour ce genre de suivi, l'idéal serait de réaliser plusieurs sorties annuelles pour prendre en compte
les fréquences d'apparition des espèces ainsi que la variabilité des stades de développement. Il faudrait
également, pour chaque année de suivi, que les périodes et le nombre de sorties soient respectés.
Lorsque des prospections sont réalisées sur des zones humides, le protocole d'hygiène (préconisé
par la société herpétologique française) pour limiter la dissémination de la Chytriodiomycose (maladie
affectant les amphibiens) devrait être systématiquement mis en place.
Photos 7 et 8 : Changements
physionomiques visibles entre les 2
années de suivis (photo 7 : 2009 ;
photo 8 : 2012)