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Policy Paper n°21
Le pardon et la promesse Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l’Union européenne
Bertrand de Largentaye Tamara Buschek Fabien Dupuis
Bertrand de Largentaye
Après avoir reçu une formation commerciale, économique et administrative, Bertrand Rioust de
Largentaye est nommé administrateur civil au ministère de l’agriculture en 1973, où il exerce
notamment la fonction de rapporteur d’une commission de réforme de l’enseignement
vétérinaire. Il quitte ce ministère pour la direction des relations économiques extérieures en
1977. Il occupe successivement des postes à Madrid, au Caire, à Paris (chef du bureau de la
politique commerciale communautaire). Il fut conseiller économique et commercial auprès de
l’ambassade de France à Belgrade de 1985 à 1988. Il entre à la direction des affaires
monétaires de la Commission européenne en 1989, et est associé aux débuts du programme
PHARE. De 1991 à 1996 il participe aux travaux de la Conférence Internationale sur l’ex-
Yougoslavie.
Il est l’auteur d’un rapport sur le programme Tacis et la privatisation, publié en 1998. De 1998
à 2000 il fait partie du centre d’analyse et de prévision du ministère des affaires étrangères et
exerce la fonction de rapporteur d’un groupe créé par le commissariat général du plan pour
examiner l’avenir des relations extérieures de l’Union européenne.
ASSISTANTS DE RECHERCHE
Fabien Dupuis
Diplômé en économie et relations internationales de l’Institut des Relations Internationales et
Stratégiques (IRIS), Fabien Dupuis est étudiant en Master Sciences politiques à l’Université
Paris II Panthéon-Assas. Il a choisi comme thèmes de recherche : « La marchandisation de
l’eau comme mode de gestion d’une ressource rare ? » et « L’Eau, enjeu majeur pour la
Turquie, la Syrie et l’Irak »
Tamara Buschek
Tamara Buschek a obtenu le grade de « magistra juris » à l’Université de Graz (Autriche) en
2003, après des études spécialisées en droit européen et international. Après avoir obtenu en
2000 une bourse de mérite de la Chambre de Commerce pour réaliser un stage à l’Ambassade
d’Autriche à Londres, elle effectue en 2001 des recherches à la London School of Economics
pour son mémoire en droit pénal « The Prevention of Sexual Child Abuse – Austria/Great
Britain». De 2001 à 2002, elle étudie le droit européen et administratif à Paris dans le cadre
d’une année Erasmus. Tamara Buschek est quadrilingue (Allemand, Bulgare, Anglais,
Français).
Notre Europe
Notre Europe est un groupement indépendant d’études et de recherches dédié à l’unité
européenne. L’association a été créée par Jacques Delors à l’automne 1996. Elle se compose
d’une petite équipe de chercheurs originaires de divers pays. En tant que laboratoire d’idées
sur la construction européenne, le groupement souhaite apporter une contribution aux débats
d’actualité avec le recul de l’analyse et la pertinence des propositions.
Notre Europe participe au débat public de deux manières : en publiant des études sous sa
responsabilité et en sollicitant des chercheurs extérieurs pour contribuer à la réflexion sur les
questions européennes. Ces documents sont destinés à un certain nombre de décideurs,
académiques et journalistes dans les différents pays de l’Union européenne. Ils sont aussi
systématiquement mis en ligne sur le site Internet. L’association organise également des
rencontres et des séminaires, le cas échéant en collaboration avec d’autres institutions ou des
organes de presse.
Notre Europe prend aussi position sur des sujets jugés primordiaux pour l’avenir de l’Union
européenne, par la voix de son Président ou de son Conseil d’Administration, qui a en charge,
outre la gestion de l’association, la fonction d’orientation et d’impulsion de ses travaux. Un
Comité International, composé de personnalités européennes de haut niveau, se réunit une ou
deux fois par an afin de traiter d’une thématique européenne importante.
Table des matières
Cartes p.1
Introduction p.3
1 État des lieux p.6
2 Les éléments d’une politique régionale pour les Balkans occidentaux p.10
3 Recommandations pratiques p.17
Conclusion p.20
Annexes p.21
Annexe 1 : L’UE et les pays des Balkans p.21
Annexe 2 : Situation des réfugiés et personnes déplacées dans les Balkans occidentaux p.26
Annexe 3 : La lutte contre la corruption dans les Balkans occidentaux p.37
Annexe 4 : La criminalité organisée P.39
Annexe 5 : CARDS, SAPARD et IPSA p.41
Annexe 6 : Indicateurs économiques et sociaux p.43
Annexe 7 : Pacte de Stabilité pour l’Europe du Sud Est (PSESE) p.48
Annexe 8 : Bureau du Haut Représentant pour la Bosnie Herzégovine p.49
Annexe 9 : Déclaration du Groupe de Contact sur le statut futur du Kosovo p.50
Annexe 10 : Communication des ministres des affaires étrangères après la réunion informelle tenue à Salzbourg
p.51
Annexe 11 : Stratégie de la Commission pour les Balkans (27 janvier 2006) p.52
Annexe 12 : Chronologie p.54
Bibliographie p.59
Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l'Union européenne 1
Carte des Balkans1
1 The road to stability and prosperity in South Eastern Europe (A regional strategy paper), La Banque Mondiale,
Washington DC, USA, mars 2000, p 171
2 Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l’Union européenne
Répartition ethnique des populations dans les Balkans2
2 www.ladocumentationfrançaise.fr
Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l'Union européenne 3
Introduction
Dix ans après Dayton, six ans après l’intervention de l’OTAN pour mettre fin aux violences au
Kosovo, les guerres de succession yougoslaves paraissent bien terminées, mais la succession
yougoslave elle-même reste en un sens toujours ouverte. Un référendum doit se tenir le 21
mai 2006 au Monténégro sur le maintien ou non de l’union avec la Serbie. Le statut final du
Kosovo n’est pas encore arrêté, même si tout porte à croire qu’il entérinera la dissolution du
lien avec la Serbie. Les peuples identifiés par les trois grandes confessions de Bosnie-
Herzégovine ne sont pas près de se réconcilier. Les procédures engagées devant le tribunal de
La Haye contre les criminels de guerre présumés sont loin d’avoir toutes abouti. Le référendum
au Monténégro pourrait donner lieu à une nouvelle manifestation d’un phénomène reconnu et
identifié par un journaliste britannique il y a quinze ans. Edward Mortimer parlait du
magnétisme destructeur de la Communauté pour signifier que l’attraction exercée par
Bruxelles sur la Slovénie et même sur la Croatie avait conduit ces deux républiques à
considérer le reste de la fédération comme un fardeau et l’indépendance comme une occasion
de se rapprocher plus rapidement des institutions européennes. Ce même argument jouera le
21 mai en faveur de l’indépendance complète du Monténégro, compte tenu de l’état de la
relation entre l’Union et Belgrade.
Pour l’Union européenne, principal partenaire politique, économique et commercial des pays
des Balkans occidentaux, le moment est venu de faire le point3. L’Autriche préside le Conseil et
a toujours porté un intérêt marqué aux relations balkaniques. Par ailleurs le processus de
désintégration auquel nous avons assisté depuis quinze ans touche à sa fin : on imagine mal
de nouvelles sécessions après la détermination des statuts futurs du Monténégro (référendum
le 21 mai 2006) et du Kosovo encore que la possibilité d’une partition de la Bosnie Herzégovine
ne puisse être complètement écartée ni même celle de la Macédoine. La balkanisation des
Balkans occidentaux se prête déjà aisément à la caricature mais le pendule est probablement
en fin de course et l’amorce de son retour devrait correspondre à l’avènement d’une phase de
renforcement de la coopération, pouvant aller jusqu’à certaines formes d’intégration sans qu’il
soit question pour autant de revenir aux structures de l’ancienne Yougoslavie : le tout est de
savoir comment donner à ce mouvement la trajectoire qu’il convient. Après avoir donné libre
cours à des forces centrifuges, il est temps de mettre en jeu des forces centripètes.
L’Europe dispose d’un atout incomparable, la perspective de l’adhésion, ouverte par le Conseil
européen de Salonique de 2003. La voie est toute tracée et elle comporte trois étapes, les
accords de stabilisation et d’association, la reconnaissance du statut de candidat et enfin les
négociations d’adhésion proprement dites. C’est une perspective unificatrice qui donne à l’UE le
3 Cf. Annexe 1
4 Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l’Union européenne
pouvoir de peser sur le choix des grandes orientations des politiques intérieures et extérieures
de ses partenaires balkaniques. L’actualité laisse penser que l’Union européenne n’a pas
toujours usé de ce levier comme elle aurait pu le faire et qu’elle a déjà laissé passer plusieurs
occasions d’agir qui ne se représenteront peut-être plus. Le pacte de stabilité en Europe, signé
le 21 mars 1995 sur une initiative du Premier ministre français Edouard Balladur pour assurer
l’inviolabilité des frontières et le respect des minorités nationales, doit rester à l’ordre du jour :
tout candidat à l’adhésion devrait s’engager à régler ses problèmes de frontières et de
minorités nationales avant de pouvoir adhérer à l’Union européenne. En tout cas les conditions
dans lesquelles Chypre a finalement été admise, sans que soit réglé le problème de la division
de l’île, et sans du reste que la population chypriote grecque se rallie au plan de réunification
des Nations unies, ne doivent pas se reproduire : elles ne sauraient avoir valeur de précédent.
La coopération régionale renforcée en faveur de laquelle cette note prend position sera tout
sauf populaire localement. Elle n’est envisagée sur place que dans la mesure où elle viendrait
après l’adhésion ou, au mieux, si elle se présentait comme un processus parallèle à celui de
l’adhésion. L’idée d’en faire un préalable, de renverser la séquence donc, sera mal reçue si elle
n’est pas tout simplement rejetée. La souveraineté si récemment et parfois si douloureu-
sement acquise, dira-t-on, ne peut être compromise de la sorte. On ajoutera que l’Union se
comporte de manière arrogante ou condescendante ou paternaliste, en puissance coloniale ou
tutélaire. Ces critiques prévisibles sont compréhensibles compte tenu du passé de la région.
Elles ne doivent toutefois pas interdire de réfléchir à la préparation de l’adhésion. Or celle-ci ne
peut faire l’économie d’une réflexion sur des formes d’intégration sous – régionales. La
première doit accompagner la seconde et vice-versa. L’intégration est au cœur de la
dynamique communautaire. Il s’agit en dernière analyse de savoir si c’est au candidat de dicter
ses règles d’admission au club auquel il souhaite adhérer. Le Royaume-Uni a attendu dix ans
et l’Espagne vingt, dont la moitié, il est vrai, pour lever une hypothèque politique ; les pays
d’Europe centrale et orientale ont tardé quinze ans.
La région examinée correspond à ce qu’il est convenu d’appeler les Balkans occidentaux. C’est
un espace post-intervention où les conceptions et les compétences européennes en matière de
sécurité répondent mieux aux attentes et aux besoins locaux que celles des Américains. Il
s’agit de l’Albanie, de la Bosnie-Herzégovine, de la Croatie, de la Macédoine, du Monténégro et
de la Serbie, Kosovo compris. La Croatie se trouve désormais dans une situation à part, étant
donné qu’elle négocie son entrée dans l’Union européenne. Il n’en reste pas moins qu’elle fait
indiscutablement partie de la région, et que le développement de la coopération régionale, qui
sera préconisé ici, l’intéresse au premier chef, n’en déplaise à certains responsables politiques
qui affirment le contraire. A l’intérieur de la région, l’accent portera plus sur les pays à
peuplement majoritaire slave. Il ne s’agit d’aucune manière de sous-estimer le rôle joué par
les Albanais : ils doivent être membres à part entière de tous les mécanismes de coopération
régionale proposés. Il s’agit simplement, et malheureusement sans doute, d’accepter avec
réalisme que le clivage entre Serbes et Albanais est plus profond que celui qui divise les Slaves
d’origines confessionnelles différentes et qu’en dehors du Kosovo les conflits qu’il s’agit
d’apaiser ont été des conflits entre Slaves du sud.
Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l'Union européenne 5
Cette note a trois ambitions :
• Elle cherchera d’abord à expliquer comment amorcer un processus de reconstruction
qui n’a pas vraiment démarré dix ans après la cessation des hostilités formelles.
• Elle se penchera ensuite sur les moyens de mettre un terme au syndrome de
désintégration attaché à la région, en présentant les étapes d’un processus de
convergence indissociable d’une politique de préadhésion et en proposant aussi le
moyen de se servir au mieux, par une coordination appropriée, des instruments
existants, bilatéraux et multilatéraux, pour les atteindre.
• Enfin elle tirera les conséquences de cette analyse en mettant en avant les éléments
d’une refonte de la politique de l’Union à l’égard des Balkans occidentaux.
Il convient d’insister sur le fait que le point de vue retenu ici est d’abord celui de l’Union sur les
Balkans et non celui des Balkans sur l’Union. Il serait intéressant au demeurant, mais dans un
autre cadre, d’étudier aussi ce dernier, d’autant que la relation avec l’Union européenne a fait
apparaître dernièrement, en l’absence de calendrier, une certaine lassitude chez les peuples
balkaniques.
L’établissement d’un état des lieux précédera une réflexion sur l’amélioration de la coordination
des politiques d’aide bilatérale et multilatérale aux Balkans occidentaux. La troisième partie de
la note sera consacrée à quelques recommandations pratiques.
6 Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l’Union européenne
I - État des lieux
Comment se présente la situation actuelle dans les Balkans occidentaux ? Quels sont les
intérêts et valeurs défendus par les partenaires extérieurs des Balkans occidentaux dans leurs
politiques à l’égard de la région ? Comment se présentent les différents instruments de
coopération existants, des instruments à la fois bilatéraux et multilatéraux ? Ce sont trois
questions essentielles pour qui veut se faire une idée aussi précise que possible du terrain sur
lequel l’Union européenne tente depuis quinze ans de faire avancer une conception des
rapports politiques qui diffère sensiblement de celle qui prévaut habituellement dans la région.
La situation politique et juridique est marquée par des institutions insuffisamment assises,
par des équilibres instables, par une certaine réticence à reconnaître les réalités et par le
développement de la criminalité. La raison de la fragilité des édifices institutionnels a bien été
mise en lumière par le rapport de la Commission internationale sur les Balkans ou rapport
Amato, dont il sera question plus tard : il y a un fossé, pour ne pas dire une contradiction,
entre la rhétorique de la société civile, qui constitue le soubassement des efforts entrepris pour
démocratiser la région, et la lutte pour bien enraciner les droits des différents groupes
ethniques, qui a abouti à les situer au cœur des arrangements constitutionnels. A la faiblesse
des pouvoirs publics fait pendant la puissance de certains acteurs privés, y compris des partis
politiques, des oligarques et des syndicats du crime. Karadzic et Mladic, criminels de guerre
présumés, n’ont toujours pas été arrêtés et continuent à bénéficier d’un certain crédit, voire de
complicités, dans de nombreux milieux serbes, même si le négationnisme, s’agissant de
Srebrenica, est en net recul. Djindjic a sans doute payé de sa vie la reddition de Milosevic au
tribunal de La Haye. Personne ne peut croire au caractère durable du partage actuel de la
Bosnie, en dépit de l’héritage assez impressionnant laissé par Paddy Ashdown et au fait que la
majorité des Serbes de Serbie et la quasi majorité des Serbes de Bosnie considèrent que la
séparation de la Republika Srpska de la Bosnie n’est ni probable ni souhaitable. Il a en effet
réussi à mettre en place une TVA au niveau national. Il a créé un ministère de la défense, une
police criminelle de type FBI, une police des frontières et un service de renseignement
commun aux deux entités. Mais la confiance ainsi que la volonté de vivre ensemble font
toujours défaut. Le retour des réfugiés et des personnes déplacées4, chassés par l’épuration
ethnique, reste pour l’essentiel une vue de l’esprit.
Paddy Ashdown : Né en 1941 à New Delhi, proche de Tony Blair, il fut Haut Représentant de
l'ONU en Bosnie Herzégovine du 27 mai 2002 au 31 janvier 2006. Pendant la guerre, il avait
toujours été favorable à une intervention militaire en Bosnie-Herzégovine.
4 Cf. Annexe 2
Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l'Union européenne 7
La situation économique et sociale reste marquée par les années d’autogestion, elles-
mêmes caractérisées par une définition assez confuse des droits de propriété et par des
investissements qui, s’agissant de leur localisation et de leur nombre, n’obéissaient pas
toujours à des critères de rationalité économique. Les différends intéressant les droits de
propriété constituent sans doute l’obstacle le plus important au développement économique
régional. Les mesures prises ces dernières années ont permis une certaine stabilisation
macroéconomique et une reprise incontestable de l’activité, même si celle-ci demeure très
insuffisante pour absorber le chômage Un certain nombre d’éléphants blancs légués par
l’ancien régime ne pourront sans doute jamais être reconvertis. L’économie de marché
correspondait à une réalité sauf pour les facteurs de production. Le professeur Aleksandar
Bajt, qui enseignait l’économie à Ljubljana, avait mesuré de manière assez précise le coût de
l’autogestion en termes de productivité. La segmentation des marchés résultant de
l’éclatement de la Yougoslavie n’a rien arrangé. Depuis les guerres de succession yougoslaves,
on assiste à une montée de la corruption5 et de la criminalité6. L’aide extérieure, partiellement
détournée de ses fins, a nourri une culture d’assistanat. Il faut ajouter qu’avant même les
guerres qui commencèrent en 1991 l’ancienne Yougoslavie avait connu dix ans de stagnation
économique, en grande partie dus aux mesures restrictives associées aux programmes mis en
place par le Fonds Monétaire International pour venir à bout d’une crise de la dette extérieure.
Il n’est donc pas exagéré de parler d’une génération perdue. De fait des éléments parmi les
plus brillants et les plus qualifiés de cette génération, souvent parfaitement anglophones,
n’avaient pas attendu le début des hostilités pour s’expatrier, et le mouvement n’a fait que
s’amplifier depuis. Les avantages naturels et comparatifs dont dispose l’ancienne Yougoslavie –
la côte adriatique, essentiellement croate, le bois, denrée rare sur le pourtour méditerranéen,
en Bosnie-Herzégovine, le cuivre en Serbie – ne suffisent pas pour sortir l’économie de
l’ornière.
Les pays des Balkans occidentaux, y compris la Croatie, ne sont toujours pas près de satisfaire
aux critères de Copenhague, ces critères que tout candidat à l’adhésion doit remplir pour
pouvoir être admis.
5 Cf. Annexe 3 6 Cf. Annexe 4
8 Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l’Union européenne
Critères de Copenhague Le Conseil européen de Copenhague, en juin 1993, a reconnu les
droits des Pays d'Europe centrale et orientale d'adhérer à l'Union à condition de respecter
certains critères. Ces derniers sont au nombre de trois. Il existe tout d'abord des critères
politiques qui visent à instaurer des "institutions stables garantissant la démocratie", "la
primauté du droit", "les droits de l'Homme", "le respect des minorités", et « l’Etat de droit ».
Le second critère a pour objet de s'assurer que les pays candidats ont bien mis en place une
économie de marché viable. Enfin, les pays candidats sont dans l'obligation de reprendre
l'acquis communautaire, qui correspond au socle commun de droits et obligations qui lient les
Etats membres à l'Union européenne. Cependant, il ne suffit pas de satisfaire à ces critères
pour devenir un Etat membre puisque l'Union décide du moment où elle sera prête à accepter
de nouveaux Etats membres (« capacité d’absorption »).
Lorsqu’on se tourne vers les intérêts et valeurs des principaux partenaires européens des
Balkans occidentaux, on ne peut que constater, au-delà de l’aspiration commune et banale à la
stabilité, une grande divergence de vues, tenant pour l’essentiel à l’histoire. Le Congrès de
Berlin, et la mise de la Bosnie-Herzégovine sous protectorat autrichien en 1878, puis
l’annexion de ce territoire par l’Autriche-Hongrie en 1908, et l’attentat de Sarajevo du 28 juin
1914 sont des faits qui ont façonné les esprits. La partie occidentale de l’ancienne Yougoslavie
a longtemps été ouverte aux influences autrichiennes, hongroises et germaniques, tandis que
la partie orientale se sentait plus proche de la Russie et de ses alliés occidentaux, à
commencer par le Royaume-Uni et la France. On retrouve la ligne de fracture du grand
schisme d’Orient (1054). Pendant la première guerre mondiale, les futurs Yougoslaves se sont
trouvés de part et d’autre des lignes de front selon qu’ils venaient de la partie orientale ou de
la partie occidentale du territoire. Et pendant la seconde guerre, ces questions d’origine
géographique ont largement déterminé les sympathies pour l’un ou l’autre camp, sauf dans les
rangs des partisans communistes.
Mais la construction européenne, et l’engagement des membres de l’Union européenne en
faveur d’une conception post-moderne des relations entre Etats, a changé la donne. On a pu
dire que l’Union européenne, si elle n’a pas réussi à prévenir les guerres de succession
yougoslaves, a au moins empêché qu’elles ne se propagent jusque dans son sein. Le jeu des
alliances entre Etats-nations, et la propagation des hostilités par les enchaînements
automatiques qui leur sont associés, n’ont pas été de mise cette fois. Les critères de
Copenhague ont donné aux Etats-membres de l’Union une grille d’analyse pour juger de
l’évolution de la situation dans les Balkans occidentaux. Et sur un plan autre que celui des
relations interétatiques, les organisations non-gouvernementales, très présentes sur le terrain,
ont permis à de jeunes gens engagés, venus de tous les horizons géographiques de l’Union, de
se faire une idée concrète de la signification d’un nationalisme que la construction européenne
a toujours eu pour vocation de dépasser. Les guerres yougoslaves, par l’effet de repoussoir
qu’elles ont produit, ont favorisé l’éclosion d’une identité commune européenne chez de
nombreux jeunes venus en ex-Yougoslavie autant par esprit de solidarité que par simple
Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l'Union européenne 9
volonté de comprendre les raisons des affrontements. D’autres leçons ont été apprises, non
sans mal, comme celles ayant trait aux limites de l’intervention humanitaire. L’Union, dans un
premier temps, s’était imaginée venir à bout des conflits par ses interventions humanitaires. Il
n’en a rien été et certains analystes ont même estimé que pour finir ces interventions
n’avaient eu pour effet que de prolonger les hostilités. La Bosnie et le Kosovo ont fait
apparaître une carence de diplomatie préventive et l’Europe a montré qu’elle l’avait bien
compris en prenant les devants et en parrainant les accords d’Ohrid mettant un terme à une
dangereuse dérive en Macédoine.
Comment se présentent les différents instruments de coopération existants, des
instruments à la fois bilatéraux et multilatéraux ? Les pays des Balkans occidentaux ont
bénéficié de l’aide multilatérale communautaire par le canal des programmes CARDS, SAPARD
et IPSA7, des programmes mis en place dans le cadre d’accords de stabilisation et
d’association. A cette aide multilatérale s’est ajoutée une aide bilatérale de certains Etats-
membres. Il faut encore tenir compte des dépenses liées au déploiement de contingents
militaires qui représentent la moitié des effectifs que l’Europe peut rendre opérationnels sur
des théâtres extérieurs. En faisant la somme des montants effectivement dépensés au titre de
ces trois catégories d’aide, on arrive à un total d’au moins 15 milliards d’euros depuis 1991.
C’est un montant qu’il conviendrait de mesurer avec plus de précision au moyen d’un audit en
bonne et due forme. C’est une somme colossale quand on la met en rapport avec celles qui
sont dépensées dans des territoires beaucoup plus éprouvés comme la République
Démocratique du Congo ou le Darfour : de telles différences peuvent sans doute s’expliquer,
mais certainement pas se justifier, par le caractère européen des Balkans occidentaux. Et si
l’on a recours à des indicateurs économiques et sociaux8 sélectionnés pour mesurer les effets
de cette aide, on ne peut que constater l’impact très limité de ces dépenses sur la vie des
populations intéressées, indépendamment des doubles emplois, des pertes en ligne et des
gaspillages attribuables au défaut de coordination. Il convient donc de se poser la question
d’une refonte complète de la politique de coopération avec cette région.
Dépenses communautaires civiles :
PAYS ANNEES PROGRAMMES MONTANT (milliards d’euros)
Albanie 1991-2004 PHARE-CARDS 1,273
Bosnie 1991-2005 UE 2,5
Croatie 2001-2006 CARDS, PHARE, financement de pré-adhésion
0,629
Macédoine 2001-2005 CARDS 0,207
Kosovo 1999-2001 Commission 0,846
Serbie-Monténégro 1991-2005 CARDS, OBNOVA, ECHO 2,9
Total 8,355
7 Cf. Annexe 5 8 Cf. Annexe 6
10 Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l’Union européenne
II - Les éléments d’une politique régionale pour les Balkans occidentaux
Les essais de coordination de l’action des partenaires extérieurs des pays des Balkans
occidentaux, et, plus particulièrement, de leurs programmes d’aide, sont nombreux. On peut
citer la SECI (South East Europe Co-operative Initiative), le processus de Royaumont,
l’initiative de stabilité européenne (ESI), le pacte de stabilité pour l’Europe du Sud Est9
(PSESE), la Commission internationale sur le Kosovo et la Commission internationale sur les
Balkans en ajoutant que les missions précises assignées aux uns et aux autres n’étaient
naturellement pas identiques. Le rapport Amato dont il a déjà été question propose un plan en
trois temps pour stabiliser les Balkans occidentaux et faciliter leur transition vers les modèles
politique et économique européens ; il se présente comme un plaidoyer vigoureux en faveur
d’un élargissement de l’Union européenne aux pays des Balkans occidentaux dans la prochaine
décennie : l’intégration à l’Union serait la clef de la stabilisation régionale. Les résultats de ces
différentes initiatives n’ont pas été vraiment probants, peut-être en raison même de leur
multiplicité.
Processus de Royaumont : Inspiré par le Pacte de Stabilité signé en 1993 et adopté après
les accords de Dayton, le Processus de stabilité et de bon voisinage en Europe du sud-est, ou
Processus de Royaumont, est lancé en décembre 1995. L'objectif comme son nom l'indique est
de stabiliser la région et d'améliorer les relations entre les pays des Balkans. Des projets dus à
l’initiative de la société civile ont été mis en place pour atteindre ces objectifs. Le processus est
aujourd'hui intégré au Pacte de Stabilité de l'Europe du Sud-Est.
Le G-24 : Mis en place dès 1989 pour coordonner l’aide occidentale d’abord à la Pologne et à
la Hongrie puis aussi aux autres pays d’Europe centrale et orientale, est peut-être l’antécédent
le plus intéressant et le plus pertinent pour qui veut imaginer une coordination plus efficace de
l’aide extérieure aux Balkans occidentaux.
Le Groupe de Contact : Créé au moment des guerres, s’est surtout préoccupé de coordonner
les positions politiques des grands partenaires extérieurs. Il forme une sorte de directoire et
inclut non seulement des Etats membres de l’Union européenne mais aussi les Etats-Unis et la
Russie. Le PIC, ou Peace Implementation Council, qui opère en Bosnie, en est en quelque sorte
le prolongement.
9 Cf. Annexe 7
Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l'Union européenne 11
Peace Implementation Council (PIC) : A la suite des accords de Dayton signés en
novembre 1995, une conférence (Peace Implementation Conference) s’est tenue à Londres les
8 et 9 décembre pour renforcer les assises de la paix par une mobilisation de l'aide
internationale. 55 pays et agences internationales ont créé une structure pour lever des fonds,
mettre des hommes à la disposition de la SFOR et réunir des observateurs. Le PIC est dirigé
par un Comité de direction qui a pour mission d'aider le Haut représentant (OHR).
Initiative pour la stabilité en Europe (ESI) : ESI est une organisation à but non lucratif
créée en 1999 et financée par de nombreuses organisations telles que l’Open Society Institute,
la Fondation Rockefeller, l’US Peace Institute, les gouvernements d'Allemagne, du Canada, et
de nombreux ministères des affaires étrangères. L'ESI est "une institution de recherche et de
politique créée pour répondre au besoin d'analyse indépendante et approfondie des sujets
complexes qui apparaissent au fur et à mesure que la stabilité et la prospérité gagnent tous les
coins de l'Europe".
South East Europe Co-operative Initiative (SECI) : La SECI a été adoptée le 6 décembre
1996 à Genève. Elle traduit une volonté, à la fois du National Security Council et de l’Europe,
d’encourager la coopération entre Etats participants et de faciliter l’intégration à terme à
l’Union européenne. La SECI coordonne des plans régionaux, identifie les besoins, promeut les
initiatives du secteur privé, et créée un climat régional favorable aux investissements et à la
coopération. Le souhait est également de promouvoir les initiatives des Etats participants
(Albanie, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Grèce, Hongrie, Moldavie, Roumanie,
Slovénie, Serbie-Montenégro, Macédoine et Turquie). La SECI coopère étroitement avec l'OSCE
et la Commission Economique des Nations Unies pour l'Europe (CEE-ONU), ce qui lui permet
d'obtenir le concours d'experts. La préparation et la présentation des projets est assurée par le
Coordinateur. Le docteur Erhard Busek a été la premier responsable du SECI.
Il convient de mettre en place un plan d’action pluriannuel à vocation régionale.
L’adhésion à l’Union européenne suppose une adhésion préalable à ses valeurs et à ses
méthodes. Or, par bien des côtés, les guerres de succession yougoslaves s’analysent d’abord
comme le rejet brutal de ces valeurs et de ces méthodes, donc comme un éloignement. La fin
du communisme en Yougoslavie a correspondu à une poussée de fièvre nationaliste comme
nulle part ailleurs en Europe. A quoi pourrait ressembler un plan d’action pluriannuel à
vocation régionale associant les Etats des Balkans occidentaux et leurs partenaires de l’Union
européenne ? On peut s’interroger d’abord sur ce que pourraient être les finalités d’un tel plan,
et examiner ensuite quels seraient les objectifs de portée intermédiaire correspondant à ces
finalités. Certains sont déjà clairement identifiés et des moyens correspondants ont été mis en
place (accord politique, dit « triangle de Dayton », conclu entre la Bosnie-Herzégovine, la
12 Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l’Union européenne
Serbie-Monténégro et la Croatie ; création d’euro-régions comme celle de Nis-Sofia-Skopje ou
celle de Osijek - Novi Sad - Bihac). D’autres ont été proposés. La création d’un marché
régional est ainsi la seconde grande proposition du rapport de la Commission internationale sur
les Balkans d’avril 2005. Le processus d’association et de stabilisation, de son côté, met
l’accent sur la coopération régionale comme composante essentielle du contrat passé par
l’Union européenne avec chacun des pays des Balkans occidentaux pris individuellement. Les
propositions présentées ici ne prétendent donc en aucune manière à l’originalité. On ne part
pas de zéro. Mais il conviendrait maintenant de compléter ce qui a déjà été fait et surtout de
mieux le structurer dans des cadres régionaux.
Les finalités concernent aussi bien les individus que les collectivités étatiques. S’agissant des
individus il faut viser l’ « empowerment », c’est-à-dire la formation de citoyens actifs, informés
et responsables là où, aujourd’hui encore, la place de l’individu dans la société est d’abord
fonction de son appartenance à une communauté. Et, paradoxalement, il ne faudra pas
s’interdire pour parvenir à cet objectif, au moment où les moyens à mettre en œuvre seront
examinés, de recourir provisoirement à des politiques de discrimination positive en faveur de
certaines minorités (Serbes du Kosovo…) ou d’individus issus de parents d’origine nationale
différente. L’ « empowerment » devrait aller de pair avec le renforcement du capital social,
c’est-à-dire avec le développement de la confiance mutuelle et de la capacité à travailler
ensemble pour atteindre un objectif commun, deux caractéristiques que l’histoire locale n’a pas
réussi à faire ressortir. Le capital social a été défini comme l’ensemble des réseaux, formels et
informels, liant les hommes entre eux dans des relations de coopération fondées sur la
confiance réciproque. S’agissant de la collectivité étatique la finalité devrait être le passage du
souverainisme exacerbé qui a caractérisé une bonne partie de ces quinze dernières années à
l’idée d’une souveraineté partagée. Les disparitions de Tudjman, de Milosevic et, à un degré
moindre, d’Izetbegovic, faciliteront les évolutions nécessaires, tout comme le fait que Mladic et
Karadzic restent en liberté pourraient les contrarier.
A ces finalités pourraient être associés des objectifs de portée intermédiaire. Il faut, en
schématisant, imaginer un mouvement d’intégration – encore une fois au sens de création
d’une communauté et non d’unification à la yougoslave - régional qui ferait pendant à la
désintégration politique à laquelle nous assistons depuis quinze ans. Il ne faut pas que les
différentes entités politiques qui ont vu le jour depuis quinze ans perdent leurs avantages
comparatifs et les bénéfices de la spécialisation territoriale et de la division internationale du
travail parce qu’un cloisonnement économique se mettrait en place parallèlement au
cloisonnement politique. En dehors d’objectifs purement économiques (marché unique
s’appuyant sur une union douanière avec l’Union européenne ? union des paiements ? monnaie
unique ? libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux ? chambre de
commerce régionale ?), il faudra mettre en avant la sécurité des biens et des personnes. Cela
suppose la mise en commun de ressources pour une coordination étroite entre forces de l’ordre
et sans doute aussi pour la mise en place d’une police judiciaire à l’échelle régionale à l’instar
de ce qui a été fait en Bosnie-Herzégovine par Lord Ashdown. Cette police judiciaire aurait
entre autres pour mission de conduire des enquêtes visant à faire la lumière sur les
Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l'Union européenne 13
nombreuses zones d’ombre qui subsistent après la fin des guerres de succession. La
coopération avec la Cour de La Haye ne doit pas souffrir d’exception et il doit en aller de même
pour la reconnaissance du droit au retour. L’Union européenne se montrera d’autant plus
vigilante à cet égard que le succès du tribunal pénal pour l’ancienne Yougoslavie, créé par la
résolution no. 827 du Conseil de sécurité du 25 mai 1993, constitue pour elle un passage
obligé dans son combat pour conférer de la légitimité au tribunal pénal international. La
formation des forces de l’ordre et des magistrats pourrait également être conçue de manière
régionale comme il est envisagé de le faire pour les administrateurs civils. Des initiatives
intéressantes ont déjà été prises en ce sens par l’OSCE et dans le cadre du programme CARDS
et de programmes de jumelage. Un mandat d’arrêt régional viendrait compléter la panoplie. Ce
n’est qu’ainsi qu’on pourra lutter efficacement contre une corruption qui se joue des frontières.
La sécurité en matière de droits de propriété et de vie contractuelle, condition essentielle du
développement de l’activité économique, doit pouvoir s’appuyer sur une refonte complète du
cadastre, laquelle est déjà engagée. Cela permettra en particulier de développer le crédit
hypothécaire et de relancer une activité agricole qui demeure léthargique même sur des terres
qui figurent parmi les plus riches d’Europe (en Voïvodine, au Monténégro, en Macédoine). La
liberté de circulation des personnes ne doit pas seulement être assurée : elle doit être
activement encouragée, même dans des secteurs comme le tourisme (les Serbes étaient
nombreux à disposer de résidences secondaires sur la côte dalmate : il n’est peut-être pas trop
tard pour les inciter à revenir).
Les mesures prévues pour atteindre ces objectifs d’intégration économique, et de coordination
étroite d’autres aspects de la vie politique et sociale, seraient autant de mesures
d’apprentissage à la souveraineté partagée. On assisterait avec le temps et le concours actif de
l’Union européenne, à la communautarisation, à l’échelle des Balkans occidentaux, d’un certain
nombre de fonctions gouvernementales, en excluant quelques fonctions qui expriment des
sensibilités nationales comme la diplomatie traditionnelle. La défense nationale conserverait
une certaine autonomie mais serait soumise aux dispositions d’un accord régional de limitation
des armements.
Il y aurait lieu, dans le cadre d’un plan de simplification administrative, impliquant la
suppression d’échelons intermédiaires de gouvernance, qui s’étaient multipliés sous l’ancien
régime et à la faveur de l’éclatement de la fédération yougoslave, de mettre sur pied des
institutions régionales, destinées, comme il a déjà été dit, à assurer des fonctions de
formation, de justice et de police, mais aussi des fonctions de régulation économique
directement dérivées de l’acquis communautaire et intéressant, entre autres, la concurrence et
le marché régional ainsi que l’environnement : les régimes de régulation doivent être rendus
compatibles puis unifiés. Or la culture particulariste des Balkans si bien décrite par Ivo Andric a
conduit à une grande méfiance à l’égard des institutions. La tâche ne sera donc pas aisée. Mais
on peut déjà se prévaloir d’un précédent intéressant, la création d’une communauté de
l’énergie du Sud Est de l’Europe en novembre 2005. Celle-ci fait figure d’exemple en attendant
une adhésion à la Charte européenne de l’énergie. La politique des transports gagnerait elle
aussi à être régionalisée en accordant la priorité à la réalisation des réseaux transeuropéens
14 Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l’Union européenne
(corridors nos. 7, 8 et 10) et à l’aménagement du territoire : la vallée de la Save est un axe
naturel qui relie les capitales de trois des anciennes républiques yougoslaves ; la préservation
du littoral n’intéresse pas que la Croatie. L’intégration économique doit pouvoir s’appuyer sur
une intégration monétaire et financière. Pour mettre fin aux incertitudes liées aux variations de
change, il n’y aurait que des avantages à doter les pays des Balkans occidentaux d’une
monnaie unique, qu’il s’agisse de l’euro ou d’une monnaie nouvelle créée pour la circonstance,
pourvu qu’elle soit gérée avec la prudence nécessaire mais sans zèle déflationniste. Une plus
grande transparence des comptes des établissements financiers est indispensable pour faciliter
les transactions, à commencer par les remises des travailleurs expatriés et le versement des
retraites. L’idée d’une véritable union économique et monétaire, qui serait autant économique
que monétaire, contrairement à ce qui est le cas actuellement dans l’Union européenne,
mériterait d’être retenue, avec la coordination des politiques budgétaires qu’elle supposerait.
Les établissements financiers de leur côté seraient encouragés à développer leurs activités
dans l’ensemble de la région, par des fusions et acquisitions si nécessaire, dans les limites
associées à la préservation d’une concurrence véritable.
L’Union européenne doit s’efforcer de mettre en place des programmes de coopération mieux
adaptés aux besoins. Le programme de réforme visant à susciter la coopération régionale
gagnerait à s’appuyer davantage sur la demande, à l’instar de ce que l’on observe depuis
quelque temps à la Banque mondiale. Cette institution a constaté que ses programmes, axés
sur le développement de l’offre, et, depuis 1986, sur le recouvrement des coûts (« user
fees »), avaient contribué, dans une mesure non négligeable, à l’accroissement de la pauvreté.
La Banque a changé son fusil d’épaule et agit maintenant directement sur la demande, en la
subventionnant. Ce faisant elle met fin au gaspillage associé à la mise en place d’une offre
pour laquelle il n’existait pas de demande solvable, et, en permettant à des usagers potentiels
de devenir des usagers réels ou effectifs, elle favorise cet « empowerment » qui n’est autre
que la prise de conscience qu’il existe bien une capacité à agir, que les individus ne sont pas
seuls, démunis et impuissants, face au jeu des institutions et des politiques. Les programmes
de réforme mériteraient d’être infléchis dans un autre sens, un sens qui, lui aussi, trouve sa
source d’inspiration à la Banque mondiale. Ce sont les programmes dits « outreach » qui
constituent ici la référence. Il s’agit de programmes qui intègrent une composante recherche et
mobilisation de l’usager potentiel. Le programme va en quelque sorte au devant du besoin qu’il
s’agit de satisfaire, en l’aidant à se découvrir et à appeler une réponse.
L’Union européenne doit accompagner l’achèvement de la transition vers une économie
sociale de marché : les fonctions de protection sociale assurées par l’entreprise dans le cadre
de l’autogestion doivent finir d’être externalisées pour être gérées à l’échelle régionale. Cela
est vrai en particulier pour le système des retraites, dont le fonctionnement a beaucoup
souffert du fractionnement du territoire de l’ancienne Yougoslavie. C’est l’intervention de la
Norvège pour soutenir ce système qui a épargné à la Serbie une crise politique majeure. Il y
aurait lieu d’engager un audit de certaines grandes entreprises héritées de l’ancien régime
avant de procéder à leur recapitalisation ou à leur liquidation puis, dans le premier cas, à leur
nationalisation ou à leur privatisation. Pour mettre un terme à la propagation des idées et des
Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l'Union européenne 15
préjugés nationalistes de tous ordres, les programmes scolaires seraient soumis au contrôle
ou, en tout cas, au visa préalable d’une enceinte régionale où siègeraient des représentants de
l’Union européenne. L’expérience pourrait s’inspirer de ce qui a déjà été fait entre l’Allemagne
et la Pologne, d’une part, entre le Japon et la Corée du Sud de l’autre. L’OSCE ainsi que des
organisations non gouvernementales comme Minorityrights.org, sont actifs sur ce terrain et
ont déjà obtenu des résultats intéressants. Les échanges d’étudiants, à l’intérieur de la région
et avec l’Union européenne, seraient vivement encouragés : ils supposeraient une certaine
compatibilité entre programmes d’enseignement et de recherche et la mise en réseau des
établissements correspondants. L’enceinte régionale y veillerait. Elle devrait aussi se
préoccuper d’une large diffusion des technologies de l’information, à l’instar des actions
entreprises par l’Union européenne dans le cadre de sa dimension septentrionale (un plan e-
Balkans?).
D’autres institutions régionales pourraient être mises en place pour reconstruire, restaurer et
assurer la protection des lieux de culte et des monuments historiques, détruits ou profanés
pendant les guerres, et pour assurer la défense des droits de la population Rom.
Ces institutions régionales, bénéficiant d’un large soutien de l’Union européenne, pourraient
n’avoir qu’un caractère provisoire, le temps pour les Etats candidats de faire leurs preuves et
de devenir membres de l’Union. Elles pourraient ainsi être dissoutes au moment de l’adhésion.
Mais rien ne laisse présager que ce temps, qui correspondra à une période probatoire, sera
court.
Cela dit, il convient de ne pas opposer systématiquement régionalisation et développement des
capacités administratives nationales. Il est clair qu’il existe des situations où les deux peuvent,
et doivent, aller de pair. Ainsi la coopération entre Serbie, Bulgarie et Macédoine en matière de
sécurité aux frontières a souffert de l’absence de réforme au niveau des ministères de
l’intérieur des trois pays.
La grande question que pose ce plan de régionalisation est celle de son financement.
Compte tenu de son ampleur et de son ambition, l’idéal serait qu’il puisse être financé à partir
de ressources propres ; on pourrait imaginer que la recette d’une TVA harmonisée à l’échelle
de la région lui soit partiellement consacrée – proposition certes ambitieuse compte tenu de
l’importance de la TVA pour les autorités de la région - ou que les droits de douane
correspondant à un tarif extérieur commun lui soient affectés ou encore que des agences de
régulation exerçant leur pouvoir sur le territoire de plusieurs Etats soient autorisées à prélever
des redevances. Il serait assez logique de faire d’un impôt assis sur l’activité économique la
principale ressource de l’ensemble régional. Mais l’action collective ne surgit pas
spontanément, elle ne vient pas naturellement. Elle peut impliquer une certaine coercition,
même lorsqu’on peut démontrer qu’elle avantagera tous les membres d’une collectivité
déterminée. Autrement la tentation de jouer les passagers clandestins peut devenir irrésistible.
C’est ce que Mancur Olson a exposé de manière magistrale dans sa « Logique de l’action
collective ». Aussi l’Union européenne devrait-elle peser de tout le poids que lui confère la
16 Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l’Union européenne
perspective d’adhésion pour susciter le goût et le sens de l’action collective dans les pays des
Balkans et donc pour en assurer le financement : elle devrait en faire une condition de
l’adhésion future du pays candidat. Cela étant ces ressources locales devraient pouvoir être
abondées par des financements extérieurs, qu’il s’agisse de financements communautaires, de
financements de pays tiers, comme la Suisse, la Norvège ou le Japon, ou même de
financements privés (les questions balkaniques ont retenu l’attention de philanthropes comme
Bill Gates ou George Soros). Des fonds de concours seraient mis en place associant de l’argent
régional à des fonds communautaires pour assurer le financement de programmes
sélectionnés. Les financiers extérieurs seraient naturellement invités à siéger dans les organes
de direction des institutions chargées de mettre en œuvre ces politiques régionales en utilisant
les ressources de ce qui serait un fonds d’action régionale. Ce fonds servirait à financer
l’exercice des différentes fonctions qui viennent d’être recensées ainsi qu’une politique de
promotion du retour des émigrés et personnes déplacées en vue de leur réinsertion complète.
Rien qu’en Serbie, on évalue à plus de 400.000 le nombre de jeunes gens éduqués qui ont
quitté le pays à la recherche d’un meilleur avenir ailleurs. Le fonds d’action régionale
alimenterait aussi des fonds structurels, y compris un fonds de cohésion, et un fonds de
compensation destiné à faciliter la reconversion des perdants de la politique d’intégration.
Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l'Union européenne 17
III - Recommandations pratiques
Quelles recommandations pratiques tirer de ce survol de la situation des Balkans occidentaux ?
Il s’agit d’abord de faire de la régionalisation, de l’approche régionale de la coopération, la clef
de voûte des relations des pays des Balkans occidentaux avec leurs partenaires de l’Union, et
ensuite de proposer une organisation susceptible de rendre l’action de ces derniers plus
efficace. C’est par la coopération régionale que les Etats des Balkans occidentaux
feront l’apprentissage des règles européennes qui leur permettront, le moment venu,
d’accéder à l’Union. Les Etats membres de l’Union européenne doivent pouvoir de leur côté
s’assurer du bon fonctionnement de politiques régionales dans les pays des Balkans
occidentaux avant de prendre une décision sur leur accès à la communauté.
Comment organiser les partenaires extérieurs de manière à assurer le succès de cette
approche ? On pourrait imaginer la création d’un nouveau groupe des amis des Balkans
occidentaux où le rôle de pilotes, ou de co-présidents, reviendrait à l’Autriche et à la France,
deux membres de l’Union dont les vues sur les Balkans ont rarement été concordantes dans le
passé et qui, pour cette raison même, seraient particulièrement bien placés pour convaincre
les différents acteurs locaux de renoncer à des positions traditionnelles marquées par
l’immobilisme et la méfiance, et de s’engager sur la voie de la coopération. Le groupe aurait
pour première mission de veiller à la bonne exécution du plan d’action dont il a été question,
un plan qui pourrait se présenter sous forme d’un programme de convergence fixant les étapes
d’un rapprochement progressif entre les règles de l’espace économique balkanique et celles du
marché unique. Le groupe réunirait à intervalles réguliers les ministres des affaires étrangères
des pays membres, parmi lesquels on aimerait compter l’ensemble des pays voisins ainsi que
le Royaume-Uni, l’Italie et la Russie. On pourrait assister à une certaine répartition des rôles
où, par exemple, un des membres du groupe accepterait de travailler plus étroitement avec tel
ou tel pays des Balkans occidentaux. Les pays balkaniques de l’Union, actuel (Grèce) ou futurs
(Roumanie, Bulgarie, Croatie), pourraient être invités à jouer les médiateurs. On notera
incidemment que, selon des informations qui restent à confirmer, on assisterait à un début de
migration de la Macédoine vers la Bulgarie. Ce mouvement tiendrait moins aux réalités
actuelles – le niveau de vie dans l’ancienne république yougoslave de Macédoine a
traditionnellement été sensiblement plus élevé que celui de la Bulgarie – qu’a l’anticipation de
réalités futures liées à l’entrée de la Bulgarie, un pays qui pratique une langue voisine, dans
l’Union européenne. L’efficacité de l’action du groupe des amis des Balkans occidentaux
dépendra de l’identification au préalable d’interlocuteurs et de correspondants locaux fiables,
des personnes intègres, acquises à la réforme, dépourvues de réflexes nationalistes. On pense
à des personnalités comme le maire de Tuzla pendant la guerre de Bosnie ou Kiro Gligorov, le
premier président de la Macédoine. Les réformes visant à améliorer la gouvernance,
indispensables dans les Balkans, ont trop eu tendance à négliger ce facteur dans le passé. Le
groupe des amis pourrait apporter un soutien mesuré mais ouvert à de tels individus, qui
devraient venir d’horizons politiques différents.
18 Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l’Union européenne
La Russie et le Kosovo : La position russe sur la question du Kosovo serait en train
d'évoluer. Jusqu'à présent la seule mention de la province balkanique provoquait chez les
Russes un réflexe d'autodéfense, de sauvegarde de l'unité nationale : le Kosovo c'était la
Tchétchénie. La Russie se montrait solidaire de la politique serbe traditionnelle : le Kosovo est
une province serbe au même titre que la Tchétchénie fait partie intégrante de la Fédération de
Russie. On serait en train d'assister à une évolution de cette position. La Russie serait
désormais disposée à soutenir in fine un statut d'indépendance conditionnelle pour le Kosovo,
mais attendrait une contrepartie : une évolution de l'attitude occidentale, et européenne en
particulier, à l'égard de territoires comme l'Abkhazie, l'Ossétie du Sud et la Transnistrie, qui
aspirent à un renforcement de leurs liens avec la Russie.
L’action du groupe des amis aurait pour premier objet d’assurer la coordination entre pays des
Balkans occidentaux, notamment en mettant sur pied les institutions régionales déjà
évoquées. Celles-ci sont essentielles. La faiblesse actuelle des institutions dans les Balkans
occidentaux rejaillit sur l’état de droit qui, lui aussi, laisse beaucoup à désirer. Or l’état de droit
est au coeur de la construction européenne. C’est un point sur lequel il n’est pas possible pour
les pays candidats de faire l’impasse. La question se pose de savoir s’il convient de concevoir
la coordination entre pays des Balkans occidentaux de manière centralisée ou décentralisée.
L’avantage de la décentralisation, c’est celui de la subsidiarité. En situant la coordination au
niveau de la commune, ou de l’entreprise, on rapproche le pouvoir du citoyen et on favorise
ainsi cet « empowerment » qui devrait être une des finalités de l’action de l’Union dans les
Balkans occidentaux. Les relations entre individus d’origines nationales différentes sont
presque systématiquement meilleures au niveau municipal qu’au niveau de l’Etat. En
multipliant les responsabilités exercées au niveau local, la décentralisation permet aux
minorités de se gouverner davantage, ce qui devrait accroître leur loyauté à l’égard de l’Etat.
Mais la réalité est plus complexe. Les collectivités territoriales ne se montrent pas toujours les
défenseurs les plus ardents des droits de l’Homme, qu’il s’agisse des conditions de retour des
réfugiés et des personnes déplacées ou du sort réservé à la population Rom. Les pouvoirs
locaux sont moins sensibles aux pressions exercées par la communauté internationale et leurs
initiatives pourraient provoquer des tensions ou même se traduire par des formes de
déstabilisation. La centralisation correspondrait au contraire à une coordination au niveau des
Etats. Elle serait en principe le gage d’un meilleur contrôle de l’utilisation des deniers publics et
par là un moyen plus efficace pour lutter contre la corruption. Il conviendrait de s’orienter vers
des agences autonomes régionales de régulation économique et environnementale, à l’instar
des grandes agences fédérales américaines (Federal Communications Commission, Food and
Drug Administration, Securities and Exchange Commission, Federal Aviation Administration,
Environmental Protection Agency…) ou des agences mises en place à la suite de la
décentralisation administrative suédoise. L’Union veillerait au bon fonctionnement de ces
institutions régionales en apportant une aide conditionnelle et en exerçant des fonctions
d’audit.
Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l'Union européenne 19
L’action du groupe devrait s’appuyer sur une aide conditionnelle même s’il est admis qu’il est
parfois difficile de rendre la conditionnalité compatible avec une approche régionale. La
conditionnalité peut conduire en effet à avantager les bons élèves au détriment des moins
bons et aboutir par là à creuser les écarts, compromettant ainsi l’approche régionale. Mais
cette critique classique n’a pas lieu d’être dès lors que la conditionnalité porterait sur la
coopération régionale elle-même. Les fonds européens ne seraient débloqués qu’à condition
que cette coopération devienne réalité et, dans un deuxième temps, c’est l’adhésion à l’Union
européenne qui serait ainsi conditionnée.
Cette conditionnalité pourrait s’exercer en s’appuyant sur des critères de cohérence : les
réformes devraient avoir pour effet de rendre plus cohérent l’ensemble formé par les Etats
concernés, et les critères serviraient à apprécier la mesure dans laquelle cette cohérence
renforcée se traduirait dans les faits.
20 Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l’Union européenne
Conclusion
L’Union européenne reprend son souffle moins d’un an après l’échec de deux référendums sur
le projet de traité constitutionnel. Le dernier élargissement, à dix nouveaux Etats membres
d’Europe centrale et orientale et de la Méditerranée, fêtera bientôt son deuxième anniversaire
sans que son pendant, l’approfondissement contenu dans le projet de traité constitutionnel, ait
vu le jour. Les mécanismes de prise de décision risquent de se montrer de plus en plus
fragiles, faute de passage de l’application de la règle de l’unanimité à l’application de la règle
de la majorité qualifiée dans un nombre suffisant de secteurs de compétence. La question
qui se pose pour l’Europe est de savoir si elle peut envisager un nouvel
élargissement sans procéder à deux exercices d’approfondissement, un pour les dix
nouveaux Etats membres et un autre pour les membres futurs des Balkans
occidentaux.
Ce n’est donc pas seulement au regard de la situation actuelle des Balkans occidentaux, c’est
aussi au regard d’une Union européenne guettée par une paralysie partielle de ses
mécanismes de fonctionnement que l’on propose ici d’organiser une sorte d’antichambre qui
laisserait le temps aux deux parties de mieux se préparer. S’agissant des Balkans occidentaux,
la question est de savoir comment inculquer à un monde qui est resté westphalien la culture
post-nationale, post-moderne, de l’Europe, comment organiser un passage accéléré à l’âge
post-moderne, où, depuis des décennies, l’Union européenne fait œuvre de pionnière. Le
« Léviathan » de Hobbes (1651), contemporain du traité de Westphalie (1648), nous décrit
l’homme passant de l’état de nature à l’état civil en acceptant, pour accroître son autonomie
d’action, de confier une partie de sa liberté à un souverain. En accédant à une culture post-
moderne, les Etats européens se livrent à un exercice comparable, acceptant de mettre en
commun une partie de leur souveraineté pour pouvoir disposer collectivement d’une
souveraineté plus grande. Les Balkans occidentaux souffrent actuellement d’une offre de biens
publics très insuffisante et doivent s’entendre sur des formules de partage de souveraineté
pour l’améliorer.
Cinquante ans après la fin de la seconde guerre mondiale, en juillet 1995, à Srebrenica,
l’Europe a de nouveau connu la barbarie : entre 7000 et 8000 Bosniaques sans défense furent
abattus de sang froid sous les ordres du général Mladic. L’Europe s’était investie pour prévenir,
ou, tout au moins, pour limiter, la guerre, mais elle a failli à sa mission. Un monument
expiatoire devrait être érigé sur les lieux par l’Union européenne et par les Serbes, qui ont
enfin cessé de nier l’évidence. Il faut que l’Europe honore la mémoire de personnes qu’elle
s’était engagée à protéger, avec d’autant plus de conviction que son acte de naissance portait
la marque d’une volonté commune de s’opposer au retour de nationalismes ravageurs .
Srebrenica a montré une Europe incapable de faire face à ses vieux démons.
Hannah Arendt évoquait le pardon, qui n’est pas l’oubli, et la promesse, qui signifie que les
nouvelles générations ne sont pas responsables de ce qui s’est passé avant.
Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l'Union européenne 21
Annexe 1 : L'Union Européenne et les pays des Balkans
LES PAYS DES BALKANS OCCIDENTAUX SUR LE CHEMIN DE L'EUROPE
• Albanie : le Conseil s'affirme en décembre 2005 favorable, sur le principe, à la révision
du Partenariat européen.
• Bosnie-Herzégovine : négociations en cours pour un accord de stabilisation et
d'association (ASA) depuis novembre 2005.
• Croatie : ouverture officielle des négociations en vue de l'adhésion le 3 octobre 2005.
• Serbie-Monténégro : négociations en cours pour un accord de stabilisation et
d'association, dont le progrès dépendra du règlement du statut du Kosovo, aujourd'hui
sous mandat de l'ONU, et de l’arrestation de Ratko Mladic et de Radovan Karadizic qui
doivent être déférés devant le TPIY. Le 3 mai 2006, le Commissaire à l’élargissement
Olli Rehn, a annoncé la suspension des négociations en vue de la conclusion de l’accord
de stabilisation et d’association, le criminel de guerre présumé Ratko Mladic n’ayant
pas été arrêté.
• Kosovo : en droit international, le Kosovo est une province de la Serbie mais, en vertu
de la résolution 1244 du Conseil de Sécurité de l'ONU, en date du 10 juin 1999, cette
province est sous administration des Nations Unies et fait partie de la Yougoslavie (et
non de la seule Serbie).
• Ancienne République yougoslave de Macédoine : a accédé au statut officiel de pays
candidat à l'adhésion les 15 et 16 décembre 2005.
ALBANIE
• 1992 : Accord commercial et de coopération entre l'Union et l'Albanie
• 1992 : L'Albanie est éligible pour bénéficier du programme PHARE.
• 1999 : L'UE propose un nouvel accord SAP (processus de stabilisation et d’association)
à cinq pays des Balkans dont l'Albanie.
• 2000 : Le Conseil européen de Feira décide que tous les pays bénéficiant du SAP ont
le statut de "candidat potentiel".
• 2003 : Le 31 janvier, la Commission lance officiellement les négociations en vue de
l'application du SAA (accord de stabilisation et d’association).
22 Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l’Union européenne
• Entre 1991 et 2004 L'Union européenne alloue 1 273 million d'euros à l'Albanie par le
canal des programmes PHARE et CARDS.
• 2004 : En juin, le conseil se déclare favorable au principe d'un partenariat avec
l'Albanie.
• novembre 2005 : Publication du rapport annuel de la Commission sur les progrès
réalisés par l'Albanie
BOSNIE-HERZEGOVINE
• 1995 : Signature des accords de Dayton et de Paris et création de deux entités : la
Fédération de Bosnie-Herzégovine et la République Srpska.
• 2000 : La feuille de route de l'Union européenne décrit 18 étapes à mettre en œuvre
avant de réaliser l'étude de faisabilité qui elle-même doit conduire à l’ouverture des
négociations sur le SAA.
• 2001 : Les cinq premières années du programme CARDS permet au pays de bénéficier
du SAP.
• 2001 : La Commission adopte la stratégie « pays » pour la Bosnie-Herzégovine
• 2003 : Le sommet de Salonique décide de renforcer la coopération politique, mettant
l’accent sur les institutions, et de renforcer les mesures commerciales dans le but de
promouvoir la croissance économique.
• 2003 : La Commission approuve l'étude de faisabilité.
• Depuis 1991, l'Union européenne a dépensé 2,5 milliards d'euros pour la Bosnie-
Herzégovine.
• 2004 : En juin, l'Union européenne décide d’un partenariat européen.
• 2004 : En décembre, l'EUFOR remplace la SFOR (opération "Althea")
• octobre 2005 : La Commission recommande au Conseil d'ouvrir les discussions sur
l'accord de stabilisation et d'association (SAA)
• novembre 2005 : Rapport annuel de la Commission sur l'état d'avancement des
réformes
• novembre 2005 : Le Conseil donne son accord pour engager les négociations en vue
de la signature du SAA.
• janvier 2006 : ouverture des négociations pour un SAA.
Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l'Union européenne 23
CROATIE
• L'UE a établi des relations diplomatiques avec Zagreb en 1992.
• En 1997 : le Conseil européen définissait les conditions préalables à un éventuel
développement des relations bilatérales entre l'Union européenne et la Croatie.
• En 1999 : l'UE proposait la mise en oeuvre d'un nouveau "Processus de stabilisation et
d'association" impliquant cinq Etats du Sud-est européen, dont la Croatie.
• En mai 2000 : la Commission recommandait l'ouverture de négociations en vue de la
conclusion d'un "Accord de stabilisation et d'association" entre l'Union européenne et la
Croatie. Entamées en novembre 2000, ces négociations aboutirent à la signature d'un
accord en octobre 2001.
• En décembre 2001 : la Commission adoptait un document stratégique définissant le
cadre général des relations entre l'UE et la Croatie pour la période 2002-2006. Ce
document prévoyait notamment la fourniture d'une aide de l'UE à la Croatie dans le
cadre du programme CARDS ("Community Assistance to Reconstruction, Development
and Stability in the Balkans").
• Le 21 février 2003 : la Croatie présentait officiellement sa candidature à l'adhésion à
l'Union européenne.
• Le 18 juin 2004 : le Conseil européen donnait son feu vert à l'ouverture de
négociations d'adhésion entre l'UE et la Croatie.
• Le 6 octobre 2004 : la Commission publiait un document stratégique évaluant la
situation de la Croatie. Aucune date d'adhésion n'a été donnée à ce jour.
• Le 13 décembre 2004 : les ministres des affaires étrangères de l'UE donnaient leur
feu vert à une ouverture des négociations d'adhésion avec la Croatie au printemps
2005, à condition que Zagreb coopère pleinement avec le tribunal pénal international
de La Haye.
• Le 16 mars 2005 : le Conseil des ministres des affaires étrangères de l'UE décidait de
repousser l'ouverture des négociations d'adhésion avec la Croatie, estimant que les
autorités de Zagreb n'avaient pas rempli les conditions fixées. Tout en refusant de
donner une nouvelle date, le Conseil indiquait que les portes de l'Union demeuraient
"ouvertes" pour la Croatie.
24 Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l’Union européenne
ANCIENNE REPUBLIQUE YOUGOSLAVE DE MACEDOINE
• 1996 : La Macédoine devient éligible au programme PHARE.
• 2000: Le Conseil adopte les directives de négociation pour le SAA à partir de l'accord
SAP de 1999.
• 2001: La Macédoine est le premier pays à signer un SAA, celui-ci entre en application
le premier avril 2004.
• 2003 : La mission 'Concordia', est la première mission militaire de l'Union européenne
(durée six mois).
• 22 mars 2004 : La Macédoine dépose sa candidature d'adhésion à l'UE.
• Par le canal du programme CARDS et sur la période 2001-2004, l'UE a alloué 173
millions d'euros. Ce budget est géré par l'Agence Européenne de Reconstruction.
• En avril 2005 : la Commission approuve une aide d’un montant de 34,5 millions
d'euros au titre du programme CARDS.
• Le 9 novembre 2005 : la Commission recommande de reconnaître le statut de
candidat à la Macédoine.
• Le 17 décembre 2005 : Le Conseil décide d'accorder le statut de candidat sans
mentionner de date pour le début des négociations.
SERBIE-MONTENEGRO
• La Serbie-Monténégro est composée de la République de Serbie avec ses provinces
autonomes, du Kosovo, de la Voivodine et de la République du Monténégro. L'ONU a
placé la province du Kosovo sous administration internationale civile et militaire
intérimaire suite au conflit de 1999.
• Au total, en ajoutant les programmes CARDS et OBNOVA à l'aide humanitaire et
financière, l'assistance à la Serbie-Monténégro s'est élevée à plus de 2,9 milliards
d'euros depuis 1991.
• En avril 2005, la commission approuve l'aide de 184 millions d’euros par le canal du
programme CARDS.
• Le Conseil accepte de rouvrir les négociations à partir d'une négociation double
(chacune des Républiques négocie individuellement avec l'Union européenne, bien que
l'accord de stabilisation et d'association soit conclu en commun).
Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l'Union européenne 25
• avril 2005 : le Conseil appelle la Commission à ouvrir les négociations sur le SAA dés
que possible.
• avril 2005 : La Commission adopte le rapport qui conclut que les deux Républiques
sont prêtes à négocier l'accord de stabilisation et d'association.
• mai 2006 : La Commission européenne suspend les négociations en vue de la
conclusion de l’accord de stabilisation et d’association, le criminel de guerre présumé
Ratko Mladic n’ayant pas été arrêté.
LE PROCESSUS DE STABILISATION ET D’ASSOCIATION (SAP)
Le Processus de Stabilisation et d’Association a été décidé au sommet de Zagreb le 24
novembre 2000. L’objectif était d’établir un partenariat entre l’Union européenne et les pays
des Balkans occidentaux. L’apport de l’UE était double : un programme d’assistance financière,
économique et commerciale (CARDS) et une relation contractualisée (par un accord de
stabilisation et d’association). Bien que la Croatie et la Macédoine aient obtenu le statut de
candidat, elles peuvent bénéficier du SAP au même titre que les autres pays des Balkans
occidentaux. Les bases du processus ont été renforcées lors du sommet de Salonique de 2003
dans le but de parvenir à un rapprochement encore plus grand entre les pays des Balkans
occidentaux et l’UE. C’est à cette fin qu’a été créé un nouvel instrument, le partenariat
européen, inspiré du partenariat d’accession dont bénéficient les pays candidats. Le SAP met
enfin l’accent sur la coopération régionale, une coopération que l’UE juge essentielle pour
ouvrir la voie de l’adhésion.
26 Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l’Union européenne
Annexe 2 : Situation des réfugiés et personnes déplacées dans les Balkans occidentaux
Les guerres de succession yougoslaves ont mis aux prises différentes factions nationalistes ou
exploitant le nationalisme, dans le but d’assurer l’établissement sur un territoire donné de
ressortissants d’une nation déterminée. Dès lors la principale caractéristique et le
principal enjeu des guerres fut le « nettoyage ethnique », l’expulsion de ressortissants d’autres
nations. Depuis dix ans, 2,5 millions de réfugiés et de personnes déplacées des Balkans
occidentaux ont pu rentrer dans leurs foyers. 620 000 seraient encore en attente, dont une
proportion importante de Serbes et de représentants d’autres minorités du Kosovo.
Dans la seule Bosnie, pendant la guerre (1992-1995), on a pu compter jusqu’à 2,2 millions de
personnes déplacées, la moitié de la population de cette république. 500 000 logements furent
endommagés. Depuis, plus d’un million de réfugiés et de personnes déplacées sont rentrés
dans leur maisons ou appartements d’avant guerre. 93% des biens fonciers saisis ou
confisqués pendant les hostilités avaient été restitués à la fin de 2004.
Les Serbes de Croatie, à la suite des exactions commises par le régime d’Ante Pavelic et ses
alliés, étaient deux fois moins nombreux à la sortie de la deuxième guerre (12%) qu’à son
début (25%). Ils formèrent néanmoins une des deux nations constitutives de la République
Socialiste de Croatie de la Fédération yougoslave. L’opération militaire dirigée contre la région
de la Krajina déboucha sur la plus grande épuration ethnique de la guerre qui prit fin avec les
accords de Dayton. 230 000 personnes déplacées sont rentrées chez elles en Croatie.
La Serbie et le Monténégro accueillent la plus grande population réfugiée d’Europe : 400 000
personnes auxquelles sont venues s’ajouter 230 000 Serbes du Kosovo en 1999.
Le plus grand exode de toutes les guerres de succession eut lieu au moment de la crise du
Kosovo en 1999 : 860 000 Albanais quittèrent la province en traversant ses frontières. L’exil
fut de courte durée : à la suite de l’intervention de l’OTAN, ils ne tardèrent pas à retrouver
leurs foyers.
La Macédoine fut directement affectée par la crise du Kosovo de 1999 : des centaines de
milliers d’Albanais du Kosovo y trouvèrent refuge pendant quelques semaines. En 2001 eut lieu
une crise proprement macédonienne au cours de laquelle des heurts se produisirent entre
forces de l’ordre et Albanais de Macédoine : il y eut alors 140 000 réfugiés et personnes
déplacées. A la suite du rétablissement de la paix, en août de cette même année, on
enregistra plus de 100 000 retours.
Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l'Union européenne 27
Le Haut Commissariat aux Réfugies (HCR) pilota l’action des organisations humanitaires dans
les Balkans occidentaux, en Bosnie Herzégovine en particulier. Le HCR, créé le 14 décembre
1950 par l’assemblée générale des Nations unies, a reçu plus de cinq milliards de dollars pour
financer ses interventions dans la région. Au moment de sa plus grande activité elle venait en
aide à 3,5 millions de civils dans l’ensemble des Balkans occidentaux. La septième annexe des
accords de Dayton porte sur la création, sous l’autorité du HCR, d’une commission pour régler
les centaines de milliers de différends potentiels résultant des problèmes de propriété associés
aux réfugiés et personnes déplacées. Aux termes de l’accord de Sarajevo (ou l’initiative trois
fois trois) de janvier 2005, la Croatie, la Bosnie et la Serbie -Monténégro, d’une part, le HCR,
l’UE et l’OSCE, d’autre part, se sont engagés à résoudre tous les problèmes résiduels posés par
les réfugiés et les personnes déplacées avant la fin de l’année en cours.
2003 UNHCR STAISTICAL YEARBOOK
ALBANIA
28 Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l’Union européenne
BOSNIA AND HERZEGOVINA
Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l'Union européenne 29
30 Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l’Union européenne
Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l'Union européenne 31
32 Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l’Union européenne
Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l'Union européenne 33
CROATIA
34 Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l’Union européenne
FYR MACEDONIA
Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l'Union européenne 35
SERBIA AND MONTENEGRO
36 Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l’Union européenne
Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l'Union européenne 37
Annexe 3 : La lutte contre la corruption dans les
Balkans occidentaux
Une initiative régionale intéressante : la lutte contre la corruption dans les pays des
Balkans occidentaux : Pour certains observateurs la corruption revêt un caractère
endémique dans les Balkans. Les deux tableaux ci-après, établis l’un par « Freedom House »,
l’autre par « Transparency International », sont éloquents. Les notations attribuées par
« Freedom House » mesurent la perception de la corruption par le public, les intérêts d’affaires
des grands responsables politiques, les lois sur la transparence financière et les conflits
d’intérêt et l’efficacité des initiatives anti-corruption. La gradation va de un à sept, sept
correspondant au degré le moins élevé de progrès sur la voie de la démocratisation.
1999 2001 2002 2003 2004 2005
Albanie 6,00 5,50 5,25 5,00 5,25 5,25
Bosnie 6,00 5,75 5,50 5,00 4,75 4,50
Croatie 5,25 4,50 4,50 4,75 4,75 4,75
Macédoine 5,00 5,00 5,50 5,50 5,00 5,00
Yougoslavie 6,25 5,25 6,25 5,00 n/a n/a
Serbie n/a n/a n/a n/a 5,00 5,00
Monténégro n/a n/a n/a n/a 5,25 5,25
Kosovo n/a n/a n/a n/a 6,00 6,00
Moyenne 5,36 5,18 5,04 4,86 4,97 4,89
Valeur
Médiane
5,25 5,00 5,25 5,00 5,00 5,00
Les notations attribuées par « Transparency International » pour l’année 2005 correspondent à
la perception du degré de corruption par les hommes d’affaires et les analystes pays (indice de
perception de la corruption ou IPC). L’échelle s’étend ici de zéro (très corrompu) à dix (probité
élevée).
38 Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l’Union européenne
Rang du pays Pays/territoire Note de l’IPC Intervalle
confiance
Sources
utilisées
70 Croatie 3,4 3,2-3,7 7
88 Bosnie-Herzégovine 2,9 2,7-3,1 6
97 Serbie-Monténégro 2,8 2,5-3,3 7
103 Macédoine 2,7 2,4-3,2 7
126 Albanie 2,4 2,1-2,7 3
Le 16 février 2000 les pays du pacte de stabilité y compris les Etats-membres de l’Union
européenne, les pays du sud-est de l’Europe et la communauté internationale des donateurs
ont adopté une initiative anti-corruption, l’initiative anti-corruption du pacte de stabilité ou
SPAI selon le sigle anglais.
Le SPAI repose sur cinq piliers :
1. adhésion aux instruments européens et internationaux de lutte contre la corruption et
mise en œuvre de ceux-ci.
2. promotion de la bonne gouvernance et d’administrations publiques fiables.
3. renforcement de la législation et promotion de l’Etat de droit.
4. promotion de la transparence et de l’intégrité dans les relations d’affaires et lutte contre
la corruption des fonctionnaires.
5. promotion d’une société civile active, comprenant les médias.
Les sommes investies dans la lutte contre la corruption dans les pays du SPAI se chiffrent en
millions d’euros. La Commission européenne a apporté d’importants financements dans le
cadre de ses programmes OCTOPUS puis CARDS. La Finlande a investi le contre-valeur de 1,1
million de marks finlandais entre 2002 et 2005 en Bosnie-Herzégovine, en Croatie, en
Macédoine et en Serbie, tandis que la Suède a financé pour 1,5 million d’euros d’actions anti-
corruption dans les Balkans occidentaux. Les contributions des Etats-Unis s’élèvent à 9, 6 et
2,1 millions de dollars dans le cadre, respectivement, d’un programme sur la comptabilité du
secteur public en Bosnie-Herzégovine, sur la comptabilité du secteur privé et l’audit dans cette
même république et pour la promotion de la société civile en Albanie.
Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l'Union européenne 39
Annexe 4 : La criminalité organisée
SYNTHESE DES TROIS DERNIERS RAPPORTS STRATEGIQUES ANNUELS D’EUROPOL
« ORGANISED CRIME SITUATION REPORTS »
Pays membres d’Europol Origine ou nature des entités
criminelles extra-nationales
dominantes
Activités criminelles de
ces entités
Allemagne Balkans, Turquie, PECO, ex-URSS BA, narcotrafic, TEH, V&Tveh
Autriche Balkans, PECO, ex-URSS BA, narcotrafic, TEH, V&Tveh,
marché du vice
Belgique Balkans, Maghreb, Turquie BA, narcotrafic, V&Tveh
Danemark Balkans, Turquie, PECO, motards
criminels
BA, narcotrafic, contrebandes
alcool et tabac
Espagne Balkans, Colombie, PECO, ex-URSS BA, narcotrafic, TEH, V&Tveh
Finlande Balkans, Turquie, PECO, ex-URSS Narcotrafic, V&Tveh, contre-
bandes alcool et tabac
France Balkans, Maghreb, PECO, ex-URSS BA, narcotrafic, TEH, V&Tveh
Royaume-Uni OCT Inde, Colombie, Jamaïque,
Nigeria, Triades, Turquie, ex-URSS,
motards criminels
BA, narcotrafic, TEH, V&Tveh,
hooliganisme
Grèce Balkans, Turquie, PECO, ex-URSS Narcotrafic, TEH, V&Tveh,
marché du vice
Irlande Aucun identifié Criminalité indigène
Italie Balkans, Nigeria, Triades, ex-URSS BA, narcotrafic, TEH
Luxembourg Balkans, Maghreb, PECO, Nigeria BA, narcotrafic, TEH, V&Tveh
Pays-Bas Colombie, Maghreb, Turquie BA, narcotrafic, TEH, V&Tveh
Portugal Brésil, Colombie, OCT des ex-colonies
et du sous-continent indien
BA, narcotrafic, V&Tveh,
Suède Balkans, Turquie, PECO, ex-URSS,
motards criminels
BA, narcotrafic, TEH, V&Tveh,
marché du vice,
contrebandes alcool et tabac
Légende : PECO = Pays de l’Europe Centrale et Orientale ; TEH = Trafics d’êtres humains ; V&Tveh = Vols et Trafics de véhicules ; OCT = Organisations Criminelles Transnationales ; BA : blanchiment d’argent.
40 Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l’Union européenne
TRAFICS DE STUPEFIANTS EN DIRECTION DE L’UNION EUROPEENNE : LA « ROUTE DES BALKANS »
Selon le rapport 2005 d’Europol, 135 tonnes d’héroïne sont importées chaque année dans
l’Union européenne dont 80 % passent par la « Route des Balkans », soit 100 tonnes
d’héroïne/an, environ 8 tonnes par mois. Ces 100 tonnes d’héroïne, vendues au détail par des
trafiquants dans l’Union européenne, rapportent quelque 4 milliards €/an.
Le profit (le bénéfice, et non le chiffre d’affaires) d’un mois de trafic en gros d’héroïne sur la
seule Route des Balkans dépasse les 100 millions d’euros.
La plus grande partie de l’héroïne arrivant en Europe vient de Turquie en suivant un itinéraire
terrestre : Bulgarie, Serbie-Monténégro, Croatie, Slovénie, Autriche, communément appelé
Route des Balkans
TRAFICS CRIMINELS DE VEHICULES VOLES DANS L’UNION EUROPEENNE
Selon Europol, 1,3 million de véhicules sont volés chaque année dans l’Union européenne à 15,
dont 60 à 70 % seulement sont récupérés par la suite. Hors escroqueries à l’assurance, 30 %
du total, soit 390 000 véhicules haut de gamme, sont ainsi volés puis revendus hors de l’Union
(Balkans, continent africain, etc.) par des réseaux criminels.
TRAFIC INTERNATIONAL D’ETRES HUMAINS
Les acteurs importants du trafic international d’êtres humains vers l’Union européenne sont
d’abord les mafias italienne, albanaise et turque, les Triades, le « Milieu » serbe et croate, les
gangs nigérians. En direction de l’Europe, ces trafics concernent de 200 à 500 000 personnes
par an, dont 120 000 en provenance des Balkans occidentaux et 50 000 de l’ex-URSS.
Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l'Union européenne 41
Annexe 5 : CARDS, SAPARD et IPSA
CARDS (COMMUNITY ASSISTANCE FOR RECONSTRUCTION, DEVELOPMENT AND STABILISATION)
Le 5 décembre 2000 le Conseil adoptait le règlement n° 2666/2000, autrement dit le
programme de coopération CARDS. Le programme a pour objet de développer la coopération
avec l'Albanie, la Bosnie-Herzégovine, la Croatie, l'ancienne République yougoslave de
Macédoine et la Serbie-Monténégro, dans le cadre du processus d'association et de
stabilisation. Le programme se fixe quatre objectifs :
• La reconstruction, la stabilisation de la démocratie, la réconciliation et le retour des
réfugiés
• Le développement des institutions et du droit en conformité avec les règles de l'Union
européenne pour favoriser la démocratie, les droits de l'Homme, l'économie de
marché, la société civile et les médias.
• Le développement économique et social durable en s'appuyant sur des réformes
structurelles
• La coopération régionale
• 5,13 milliards d'euros ont été dépensés au titre de programme CARDS au cours de la
période 2000-2006.
Tableau 1: Répartition des crédits alloués au titre du programme CARDS au cours de la période 2000-2006 (en million d’euros)
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 TOTAL
Albanie 33,4 37,5 44,9 46,5 63,5 44,2 45,5 315,5
Bosnie-Herzégovine 90,3 105,2 71,9 63,0 72,0 49,4 51,0 502,8
Croatie (fonds de pré-adhésion à partir de
2005) 16,8 60,0 59,0 62,0 81,0 - - 278,8
L’ancienne République yougoslave de
Macédoine 13,0 56,2 41,5 43,5 59,0 45,0 40,0 298,2
Serbie et Monténégroa 650,5 385,5 351,6 324,3 307,9 282,5 257,5 2559,8
Administrations civiles provisoires 10,0 24,5 33,0 32,0 35,0 36,0 35,0 205,5
Fonds régionaux 20,2 20,0 43,5 31,5 23,0 47,9 43,5 229,6
42 Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l’Union européenne
Autres 141,5 118,0 11,0 17,0 22,5 19,7 16,1 345,8
Aide macro-financière (dons)c 70,0 120,0 100,0 15,0 16,0 33,0 50,0 404,0
TOTAL 1045,7 926,9 756,4 634,8 679,9 557,7 538,6 5130,2
Croatie, financement pré-adhésion
2005-6 105 140 245
TOTAL Croatie comprise, 2005-6 662,7 678,6 5385
Note1: ces chiffres comprennent l’aide reçue au titre des programmes PHARE et OBNOVA, là où les programmes s’appliquaient en 2000, et au titre du programme CARDS à partir de 2001.
Note2: en 2005 aux crédits inscrits au budget de l’année se sont ajoutés des fonds inscrits au budget de l’année précédente, non déboursés en 2004, et reconduits en 2005 (6 millions d’euros pour l’ancienne République yougoslave de Macédoine et 7,5 millions d’euros au titre du programme régional).
Source : Union européenne, site de la Commission
SAPARD (SPECIAL ACCESSION PROGRAMME FOR AGRICULTURE AND RURAL DEVELOPMENT)
Le programme SAPARD doit permettre aux pays d'Europe centrale et orientale de faire face
non seulement aux difficultés structurelles de leur secteur agricole et de leurs zones rurales,
mais aussi aux difficultés rencontrées pour s'adapter à la PAC. La décision de créer cet
instrument a été prise par le Conseil (règlement 1265/1999). Le budget s'est élevé à 225
millions d'euros pour la Bulgarie et la Roumanie. Les dépenses pour les 10 futurs Etats
membres se sont élevés à 560 millions d'euros de 2000 à 2003.
ISPA (INSTRUMENT STRUCTUREL DE PRE-ADHESION)
Proposé dans le cadre de l'Agenda 2000, l'Instrument Structurel de Pré-Adhésion est un
instrument financier visant à préparer l'adhésion de pays à l'Union européenne en facilitant la
reprise de l'acquis communautaire, principalement dans les domaines de l'environnement et
des transports. Seules la Bulgarie, la Croatie et la Roumanie peuvent bénéficier de cette aide.
Le budget de l'ISPA est de 1,04 milliard d'euros pour la période 2000-2006. La répartition de
l'aide entre pays se fait selon les trois critères de population, de superficie du territoire
national et du PIB par habitant. Le taux de l'aide est variable. Il peut représenter jusqu'à 75 %
voire 85% des dépenses publiques. Cela dit, la possibilité de trouver un cofinancement avec la
BERD ou la BEI permet de faire baisser le taux de l'aide.
Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l'Union européenne 43
Annexe 6 : Indicateurs économiques et sociaux
INDICATEURS ECONOMIQUES
ALBANIE
(En millions de dollars ou en %) 2001 2002 2003 2004 2005 (e) 2006 (p)
Croissance économique (%) 7,2 3,4 6,0 5,9 6,0 6,0
Inflation (%) 3,1 5,2 2,4 2,9 2,1 3,0
Solde public/PIB (%) -7,9 -6,6 -4,4 -5,0 -4,5 -4,2
Exportations 305 330 447 603 766 932
Importations 1 332 1 485 1 783 2 182 2 699 2 987
Balance commerciale -1 027 -1 155 -1 336 -1 579 -1 933 -2 055
Solde courant/PIB (%) -6,4 -9,7 -8,1 -6,0 -7,1 -7,0
Dette extérieure /PIB (%) 29,3 26,3 24,6 22,0 20,0 20,1
Service de la dette/Export (%) 2,3 3,8 2,7 2,6 3,3 4,1
Réserves en mois d'import. 4,9 4,9 4,7 5,0 4,4 4,4
(e)estimation (p)prévision
BOSNIE
(En millions de dollars ou en %) 2001 2002 2003 2004 2005 (e) 2006 (p)
Croissance économique (%) 4,3 5,3 4,0 5,7 5,4 5,7
Inflation (%) 3,2 0,3 0,6 0,4 1,0 1,9
Solde public/PIB (%) hors dons -16,0 -10,1 -6,6 -4,8 -3,0 -2,0
Exportations 870 952 1 296 1 664 2 072 2 434
Importations 2 701 3 211 3 816 4 496 5 195 5 541
Balance commerciale -1 831 -2 259 -2 520 -2 832 -3 123 -3 107
Balance courante/PIB (%) -16,1 -21,8 -17,8 -17,3 -16,8 -15,2
44 Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l’Union européenne
Dette extérieure/PIB (%) nd 56,6 57,1 55,2 52,7 49,4
Service de la dette/Exportations
(%)
3,7 5,5 5,2 4,3 4,5 4,7
Réserves en mois d'importations 5,1 4,5 5,2 6,0 5,3 5,1
(e)estimation (p)prévision
CROATIE
(En millions de dollars ou en %) 2001 2002 2003 2004 2005 (e) 2006 (p)
Croissance économique (%) 4,4 5,2 4,3 3,8 3,4 3,5
Inflation (%) 4,6 1,7 1,8 2,1 3,3 3,7
Solde public/PIB (%) -6,8 -5,0 -6,3 -4,9 -4,5 -4,3
Taux de chômage 22,0 22,3 19,2 18,5 nd nd
Exportations 4 759 5 004 6 308 8 210 9 386 10 177
Importations 8 860 10 652 14 216 16 560 18 790 20 553
Balance commerciale -4 101 -5 649 -7 908 -8 350 -9 404 -10 376
Balance courante -594 -1 473 -2 054 -1 867 -2 374 -3 046
Balance courante/PIB (%) -3,0 -6,5 -7,1 -5,4 -6,4 -7,5
Dette extérieure/PIB (%) 59,7 69,1 86,6 90,0 82,7 85,3
Service de la dette/Exportations
(%)
19,5 25,8 20,4 16,2 17,7 21,2
Réserves en mois d'importations 4,8 5,0 5,2 4,8 4,5 4,6
(e) estimation (p) prévision
MACÉDOINE
(En millions de dollars ou en %) 2001 2002 2003 2004 2005 (e) 2006 (p)
Croissance économique (%) -4,5 0,9 2,8 2,9 3,8 4,0
Inflation (%) 5,5 1,8 1,2 -0,4 0,7 1,5
Solde public/PIB (%) -7,2 -5,6 -0,7 0,3 -1,5 -1,3
Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l'Union européenne 45
Exportations 1 155 1 112 1 359 1 672 2 050 2 253
Importations 1 682 1 917 2 211 2 784 3 196 3 425
Balance commerciale -526 -804 -852 -1 112 -1 146 -1 172
Balance courante/PIB (%) -7,1 -9,4 -6,0 -7,9 -4,4 -4,1
Dette extérieure /PIB (%) 42,7 44,4 42,4 44,8 46,7 44,9
Service de la dette/Export (%) 14,4 15,7 13,8 10,1 11,6 18,2
Réserves en mois d'importations 4,4 3,8 4,1 3,3 3,8 4,1
(e)estimation (p)prévision
SERBIE-MONTENEGRO
(En millions de dollars ou en %) 2001 2002 2003 2004 2005 (e) 2006 (p)
Croissance économique (%) 5,5 4,0 2,1 8,0 5,0 5,0
Inflation (%) 91,0 21,3 11,2 9,8 15,9 13,6
Solde public/PIB (%) -1,4 -4,5 -3,3 -0,3 1,2 1,9
Taux de chômage (%) 12,2 13,3 14,6 18,5 nd nd
Exportations 2 003 2 412 3 054 4 219 5 485 6 472
Importations 4 837 6 320 7 941 11 653 11 245 12 257
Balance commerciale -2 834 -3 908 -4 887 -7 434 -5 760 -5 785
Balance courante -528 -1 383 -2 005 -3 148 -1 997 -2 066
Balance courante /PIB (%) -4,6 -8,9 -9,7 -13,1 -7,8 -7,5
Dette extérieure /PIB (%) 103,2 76,2 69,2 62,0 59,3 58,4
Service de la dette/Export (%) 2,1 3,0 6,1 9,1 13,9 12,7
Réserves en mois d'import. 2,5 3,7 4,5 3,7 4,6 4,5
(e)estimation (p)prévision
46 Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l’Union européenne
INDICATEURS SOCIAUX
ALBANIE
2001 2002 2003 2004 2005
Espérance de vie :
- Hommes
- Femmes
69
74
69
75
69
75
72
76
Taux de mortalité infantile (‰) 22,2 12 12 12
Alphabétisation (%) 84,6 84,6 84,7 85,3
Nombre de médecins (‰) 1,41 1,41 1,41 1,29
Population urbaine (%) 38 41 42,3 42,9
Taux de chômage (%) 17,6 18 18 22,7
Source : L'année stratégique, ss. la dir. de Pascal Boniface, Armand Colin, Saint-Just-La-Pendue, années 2001, 2002, 2003, 2004, 2005, 2006.
BOSNIE
2001 2002 2003 2004 2005
Espérance de vie :
- Hommes
- Femmes
71
76
71
76
65
72
65
72
65
72
Taux de mortalité infantile (‰) 6 12 11 11 11
Alphabétisation (%) 86 86 86 86 nc
Nombre de médecins (‰) 1 pr 624 nc 1,81 1,81 1,43
Population urbaine (%) 42 42 42 42 43,4
Taux de chômage (%) nc 39 39,4 40 40
Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l'Union européenne 47
CROATIE
2001 2002 2003 2004 2005
Espérance de vie :
- Hommes
- Femmes
69
77
69
76
70
77
70
77
70
77
Taux de mortalité infantile (‰) 7,7 7,7 7,4
Alphabétisation (%) 97 98 98,2 98,2 98,4
Nombre de médecins (‰) 1 pr 515 2,12 2,27 2,27 2,29
Population urbaine (%) 56 57 57 57,7 58,1
Taux de chômage (%) 17 20,6 16,1 6 15,2
MACEDOINE
2001 2002 2003 2004 2005
Espérance de vie :
- Hommes
- Femmes
70
75
70
75
70
75
70
75
71
75
Taux de mortalité infantile (‰) 7,5 16,3 14,9 18,2 10
Alphabétisation (%) 89 94 94 94 94
Nombre de médecins (‰) 1 pr 458 2,3 2,3 2,3 2,2
Population urbaine (%) 59 61 62 61,6 60
Taux de chômage (%) 39,8 47 34,5 34,5 31,9
SERBIE-MONTENEGRO
2001 2002 2003 2004 2005
Espérance de vie :
- Hommes
- Femmes
70
75
70
75
70
75
70
76
70
75
Taux de mortalité infantile (‰) nc 10,4 13 17 13
Alphabétisation (%) 89 nc nc 93 93
Nombre de médecins (‰) 1 pr 420 2,02 2 2 2,02
Population urbaine (%) 53 57 57 57 57
Taux de chômage (%) 26 27,4 28,5 28,5 22,3
48 Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l’Union européenne
Annexe 7 : Pacte de stabilité pour l'Europe du Sud-Est (PSESE)
Adopté par le Conseil européen réuni à Cologne le 10 juin 1999, le Pacte de Stabilité pour
l'Europe du Sud-Est a pour objectif d'assurer la paix, la stabilité, le bon voisinage, la
démocratie, le respect des droits de l'Homme et des minorités, le retour des réfugiés et la
prospérité économique dans la région. Les dispositions du Pacte ont été réaffirmées lors du
sommet de Sarajevo qui s'est tenu le 30 juillet 1999. Il groupe l'Union européenne et ses Etats
membres, les pays d'Europe centrale et orientale non-membres de l'Union européenne, des
organisations internationales (principalement le Conseil de l'Europe, la BEI, la BERD, le FMI,
l’ONU, l’OTAN et l’OSCE) et des pays tiers comme les Etats-Unis, le Canada, le Japon, la
Russie, la Norvège et la Suisse. Les initiatives régionales, comme l'Initiative Centre
Européenne (CEI), l'Initiative de Coopération de l'Europe du Sud-Est (SECI), et le processus de
coopération de l'Europe du Sud-Est (SEECP) sont également associées au Pacte.
Le Pacte de Stabilité comprend trois tables de travail et une table de coordination ou "table
régionale" responsable des objectifs fixés par le Pacte. Cette table doit coordonner le travail
des trois autres tables de travail, une table "démocratisation et droits de l'Homme" avec 12 %
du budget, une table "reconstruction économique" avec 84 % du budget et une table "sécurité"
avec 4 % du budget. Le coordinateur spécial, actuellement le Docteur Erhard Busek, désigné
par l'Union européenne, préside la table régionale et participe au groupe directeur de haut
niveau chargé du processus de coordination des donateurs. Les pays souhaitant bénéficier du
Pacte de Stabilité doivent coopérer au niveau bilatéral et régional et mettre en place des
réformes de l’économie, de démocratisation et de coopération régionale.
L'Union européenne joue un rôle primordial. Elle se donne pour objectif de coordonner l'aide
financière, de développer les institutions démocratiques et économiques dans le cadre de ses
programmes comme OBNOVA, programme d'aide à la Bosnie-Herzégovine. En outre, en
partenariat avec la Banque mondiale, la Commission européenne est chargée de la
coordination du développement régional et de l'organisation des conférences sur le
financement. L'Union européenne a rappelé la perspective d’adhésion qui unit ces pays. Ainsi,
en 1999 la Commission a lancé les Accords de Stabilisation et d'Association (ASA) et un nouvel
instrument, CARDS, l'Assistance Communautaire pour la Reconstruction, la Démocratisation et
la Stabilisation.
Docteur Erhard Busek :
Le docteur Erhard Busek fut vice-chancelier d’Autriche entre 1991 et 1995, occupant le poste
de ministre de l’éducation entre 1994 et mai 1995. Il fut représentant spécial du
gouvernement autrichien pour l’élargissement européen de mars 2000 à décembre 2001. Il
dirige actuellement à Bruxelles le Pacte de Stabilité de l’Europe du Sud-Est (PSESE).
Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l'Union européenne 49
Annexe 8 : Bureau du Haut Représentant pour la Bosnie-Herzégovine (OHR)
La mission du Haut Représentant a été définie par les accords de Dayton. Elle consiste à
surveiller l'exécution des dispositions de l’accord. L’annexe 10 de la conférence de Bonn de
décembre 1997 est la base de son mandat. Le bureau constitue la plus haute autorité et est
seul à avoir la prérogative d'interpréter l'accord. Il doit s'assurer de l'efficacité des institutions.
Il a pour mission de faire en sorte que la Bosnie-Herzégovine devienne un Etat en paix, stable,
et qui puisse intégrer l'Union européenne. Il s'est fixé pour tâche en 2005 de réformer
l'économie, de renforcer le droit, et de renforcer la capacité des institutions, principalement
nationales, à exercer leurs prérogatives. Son budget pour l'année 2006 s'élève à 13,8 millions
d'euros (53 % de l'UE, 22 % des US, 10 % du Japon, 4 % de la Russie, 3,03 % du Canada,
2,5 % des OIC). Christian Schwarz-Schilling a annoncé son souhait de voir disparaître le
bureau en 2007.
LES HAUTS REPRESENTANTS ONT ETE :
• Carl Bildt : 1995-1997 (Suédois)
• Carlos Westendorf : 1997-1999 (Espagnol)
• Wolfgang Petritsch : 1999-2002 (Autrichien)
• Paddy Ashdown : 2002-31/01/06 (Britannique)
• Christian Schwarz-Schilling : depuis le 31 janvier 2006 (Allemand)
CARL BILDT :
Carl Bildt fut un jeune Premier ministre conservateur suédois avant d’être nommé Haut
Représentant pour la Bosnie-Herzégovine. En 1995, il est chargé de représenter l'Union
européenne en ex-Yougoslavie et de co-présider les pourparlers des Accords de Dayton. Il a
été ensuite le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies dans les Balkans
de 1999 à 2001. Il est membre de la Commission Internationale sur les Balkans et a publié de
nombreux articles sur les problèmes régionaux.
50 Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l’Union européenne
Annexe 9 : Déclaration du Groupe de Contact sur le statut futur du Kosovo (31.01.06)10
La déclaration du Groupe de Contact survient après la réunion tenue le 31 janvier 2006 à
Londres entre les ministres du Groupe de Contact, le Haut Représentant de l'Union
européenne, le représentant de la Présidence de l'Union européenne, le Commissaire européen
à l'élargissement, le Secrétaire général de l'OTAN et le représentant de l'ONU.
Ils ont tout d'abord insistés sur l'importance de trouver une solution au Kosovo à partir de la
Résolution 1244, ainsi que sur leur attachement à une société multiethnique au Kosovo. Cela
est, selon eux, possible au cours de l'année 2006, notamment en se fondant sur le travail de
Martti Ahtisaari.
La question de la liberté de mouvement des populations doit être incluse dans l'accord. Il est
également important de trouver un accord qui permette de favoriser des liens fondés sur la
transparence et la confiance mutuelle entre les communautés serbes et kosovares, et enfin de
favoriser et de protéger les communautés religieuses et leurs monuments.
Les termes de la déclaration de novembre 2005 dans laquelle le Groupe de Contact affirmait
son opposition à un retour à la situation d'avant 1999, tout comme à une partition de la région
ou à un rattachement du Kosovo à un autre pays ont été confirmés. Les ministres se sont
félicités de l'arrestation de Jovo Djogo, et ont rappelé Pristina à son devoir de collaborer avec
le TPIY et de reconnaître le Kosovo comme un pays multiethnique.
Martti Ahtisaari :
Martti Ahtisaari, né en 1937 en Finlande, est un diplomate de carrière. Il fut dans les années
70 ambassadeur en Afrique. En 1977, il devint Commissaire des Nations Unies en Namibie et
resta à ce poste jusqu'en 1981. Entre 1984 et 1987, il occupa plusieurs hautes fonctions, et
notamment celles de sous-secrétaire d'Etat à la coopération internationale avec les pays en
voie de développement, de gouverneur de la Banque Africaine de Développement et de
gouverneur de la Banque Asiatique de Développement. Après une carrière oscillant entre les
Nations Unies et le Ministère des Affaires Etrangères de Finlande, il devint en 1992 président
du groupe de travail sur la Bosnie-Herzégovine de la Conférence Internationale. En 1993, il est
nommé représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’ancienne
Yougoslavie. Il fut Président de son pays avant de revenir dans la région en tant que
médiateur pendant la guerre du Kosovo en 1999.
10 Ambassade de France en Serbie-Monténégro, www.ambafrance-yu.org/article-imptim.php3?id_article=946
Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l'Union européenne 51
Annexe 10 : Communication des ministres des affaires étrangères après la réunion informelle tenue à Salzbourg (10-11 mars 2006)11
La déclaration conjointe a été adoptée le 11 mars par les 33 ministres de l'Union européenne,
des Balkans, de la Roumanie, de la Bulgarie et de la Turquie afin de réitérer la "perspective
européenne" de tous les pays des Balkans tout en précisant que l'objectif était une adhésion
pure et simple à l'Union. La déclaration de Salzbourg est donc plus explicite que la déclaration
faite à Salonique en 2003. Ursula Plassnik, la ministre autrichienne des affaires étrangères,
s'est félicitée de cette décision unanime en estimant que "sans les Balkans occidentaux,
l'unification européenne n'était pas achevée" et que l'Europe pouvait être une véritable "force
motrice" entraînant le développement de ces pays.
Lors de la rencontre, les ministres ont tout d'abord décidé d'adopter la communication sur la
future stratégie de l'Union européenne à l'égard des Balkans, et de promouvoir, ensuite, une
coopération régionale au moyen d’une zone de libre-échange, notamment en facilitant l'accès
des pays des Balkans à l'accord de libre-échange pour l’Europe centrale, ou CEFTA, dont la
Roumanie, la Bulgarie et surtout la Croatie font déjà partie.
Cependant, l'unanimité des ministres peut sembler de façade, puisque lors de sa conférence de
presse Philippe Douste-Blazy a souligné qu'il devenait nécessaire de préciser "ces perspectives
européennes" en raison des difficultés que rencontre l'Europe, notamment depuis le non
français au référendum sur le projet de traité constitutionnel. La prise en compte de la
"capacité d'absorption de l'Union européenne" est jugée nécessaire par la déclaration. En
outre, Bernard Bot, ministre néerlandais, a insisté sur les progrès indispensables à réaliser
pour respecter les critères européens.
L'obligation et l'engagement pris par les gouvernements de respecter les critères de
Copenhague et de collaborer avec le tribunal international sur l'ex-Yougoslavie ont été inscrits
dans la déclaration finale. Il est urgent pour la Serbie de transférer à La Haye Radovan
Karadzic et Radko Mladic si le gouvernement serbe souhaite avancer dans les négociations en
vue de l'adoption du processus de stabilisation et d'association.
11 Site de la Présidence autrichienne, www.eu2006.at/fr
52 Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l’Union européenne
Annexe 11 : Stratégie de la Commission pour les Balkans (27 janvier 2006)12
L'Union européenne cherche à favoriser les échanges, le développement économique, la
circulation des personnes, l'éducation, la recherche, la coopération régionale et le dialogue
avec la société civile dans les pays des Balkans. Le souci est donc de faire connaître et de faire
partager l'esprit européen et de les prémunir contre tout retour au nationalisme.
La Commission a annoncé, par la voix de son commissaire Olli Rehn, des mesures concrètes
dans le domaine du développement économique et social et dans celui de la société civile. Le
premier objectif est de "favoriser les échanges, l'investissement et le développement
économique et social" à partir de quatre initiatives :
• "La Commission est favorable à une conclusion rapide d’un accord régional de libre-
échange entre les pays de la région.
• Il est prévu de mettre en place une zone de cumul diagonal de l’origine entre l’UE et
les pays de la région qui ont conclu un accord de libre-échange avec elle, à savoir la
Croatie et l’ancienne République yougoslave de Macédoine, en guise de première étape
avant l’intégration de la région dans le système paneuroméditerranéen.
• Le processus établi dans le cadre de la Charte européenne des petites entreprises sera
prolongé de trois années supplémentaires au profit des Balkans occidentaux et la
Commission prévoit d’accorder en 2006 la somme approximative de 60 millions d’euros
au fonds européen en faveur de l’Europe du Sud-est, récemment créé.
• Les objectifs de l’agenda de Lisbonne figureront dans les politiques de l’UE pour la
région."
Enfin, dans le but "d'associer progressivement les sociétés des Balkans occidentaux au
dynamisme européen" la Commission propose six actions :
• "La Commission présentera, en 2006, des initiatives visant à faciliter la délivrance de
visas pour les Balkans occidentaux. Des mesures favorisant les déplacements des
étudiants et des chercheurs, ainsi que le trafic frontalier local entre l’Union européenne
et les Balkans occidentaux sont, sur le point d’être mises en œuvre.
12 Les Balkans Occidentaux sur la voie de l'Union européenne : renforcer la stabilité et la prospérité,
www.eu.int/comm/index_fr.htm
Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l'Union européenne 53
• Le nombre de bourses octroyées par des programmes et institutions financés par l’UE à
des étudiants des premiers et deuxièmes cycles universitaires et à des chercheurs de
la région connaîtra une augmentation. Les citoyens et institutions des Balkans
occidentaux devront tirer parti des nouvelles possibilités qui se présenteront en 2007
avec la reconduction de nombre de ces programmes, notamment dans le domaine de
l'éducation et de la recherche.
• Une nouvelle école supérieure régionale d’administration devrait proposer des
formations à partir de 2006.
• Les pays des Balkans occidentaux devraient s’approprier davantage la coopération
régionale. Les responsabilités du pacte de stabilité devraient progressivement être
confiées à des structures de la région.
• Le dialogue avec la société civile – déjà entamé avec les pays candidats à l’adhésion –
sera étendu à l’ensemble des Balkans occidentaux.
• L’UE veillera à ce que les priorités qu’elle a établies au niveau politique pour les
Balkans occidentaux bénéficient d’un soutien financier suffisant".
54 Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l’Union européenne
Annexe 12 : CHRONOLOGIE
1980-1990 : LA YOUGOSLAVIE EN CRISE, DE LA MORT DE TITO A L'ARRIVEE AU POUVOIR DE SLOBODAN
MILOSEVIC
4 mai 1980
Mort du maréchal Josip Broz Tito, à la tête de la Yougoslavie depuis 1945.
février-mars 1981
Premières émeutes au Kosovo, notamment à l'Université de Pristina. Les Albanais du Kosovo
réclament le statut de république fédérée pour la province du Kosovo. L'état d'urgence est
proclamé.
8 mai 1986
Slobodan Milosevic devient président de la Ligue des communistes de Serbie.
novembre 1988
A Belgrade, un meeting organisé par la Ligue des communistes de Serbie rassemble un
million de personnes autour de Slobodan Milosevic, qui annonce "de grands combats" pour
défendre la Yougoslavie.
8 mai 1989
Slobodan Milosevic est élu Président de la Serbie par le Parlement serbe.
28 juin 1989
Célébration du 600e anniversaire de la bataille du Kosovo.
1991-1995 : LA YOUGOSLAVIE EN GUERRE, L'ECLATEMENT DE LA FEDERATION
28 février 1991
Le Conseil national serbe et le Conseil exécutif de la région autonome serbe de Krajina
(Croatie) décident la séparation de cette région du reste de la République de Croatie et son
maintien dans la Fédération yougoslave.
25 juin 1991
La Slovénie et la Croatie proclament leur indépendance. Le gouvernement fédéral déclare
Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l'Union européenne 55
aussitôt qu'il considère ces décisions comme illégales.
27 juin 1991
L'offensive de l'armée fédérale et la défense territoriale slovène.
3 juillet 1991
Début de la guerre serbo-croate avec la multiplication des incidents armés en Croatie entre
les forces armées serbes appuyées par l'armée fédérale et les forces de police croates.
17 septembre 1991
La Macédoine proclame son indépendance.
12-20 septembre 1991
Les Serbes de Bosnie créent des régions autonomes en Bosnie-Herzégovine.
22 octobre 1991
L'Albanie est le premier (et le seul) pays étranger à reconnaître l'indépendance du Kosovo.
24 décembre 1991
Demande de reconnaissance d'indépendance de la province du Kosovo auprès de la CEE
décembre 1991
Conseils ministériels européens où l’Allemagne déclare son intention de reconnaître
l’indépendance de la Slovénie et de la Croatie, où Robert Badinter est chargé de rendre un
avis sur la reconnaissance des indépendances déclarées de différentes Républiques
yougoslaves, au moment où le Conseil européen d’approuver le traité de Maastricht la
politique étrangère et de sécurité commune.
4 avril 1992
La guerre éclate en Bosnie-Herzégovine après un référendum sur l’indépendance.
7 avril 1992
Proclamation de l'indépendance de la République serbe de Bosnie-Herzégovine à Banja Luka
par l'Assemblée du peuple serbe.
27 avril 1992
Proclamation à Belgrade de la République fédérale de Yougoslavie (RFY) comprenant la
Serbie et le Monténégro.
12 mai 1992
La République serbe de Bosnie-Herzégovine se dote d'une armée sous le commandement du
56 Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l’Union européenne
général Ratko Mladic.
1 octobre 1992
Les Parlements des républiques serbes autoproclamées de Bosnie-Herzégovine et de Croatie
décident de créer une monnaie et une armée communes et d'organiser un référendum sur
leur unification.
22 février 1993
Le Conseil de sécurité de l'ONU adopte à l'unanimité la proposition française de constituer un
tribunal international pour juger les crimes de guerre en ex-Yougoslavie (résolution 808).
juillet 1995
Massacre de Srebnica (7000-8000 morts)
25 juillet 1995
Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie lance un acte d'accusation contre
Radovan Karadzic et le général Ratko Mladic pour génocide et crimes contre l'humanité.
14 décembre 1995
Signature officielle des accords de Dayton à Paris par Slobodan Milosevic, Franjo Tudjman et
Alija Izetbegovic.
1996-2005
23 septembre 1998
Le Conseil de sécurité de l'ONU exige un cessez-le-feu au Kosovo, le retrait des forces
serbes et l'ouverture de négociations directes (résolution 1199).
23-24 mars 1999
A la suite de l'échec des conférences de Rambouillet et de Paris, l'OTAN déclenche
l'opération "Force alliée" contre la RFY.
24 mai 1999
Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie accuse le Président yougoslave
Slobodan Milosevic de crimes contre l'humanité et de violations des lois ou coutumes de la
guerre au Kosovo.
3 juin 1999
Après 78 jours de bombardements, le Parlement serbe approuve le plan de paix proposé par
Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l'Union européenne 57
le G8, proche de celui que Belgrade avait refusé, à Rambouillet.
10 juin 1999
L'opération "Force alliée" de l'OTAN contre la RFY prend officiellement fin.
Le Conseil de sécurité de l'ONU vote la résolution 1244.
11 décembre 1999
Décès de Franjo Tudjman
6 octobre 2000
En RFY, après la contestation des résultats des élections le Parlement fédéral est pris
d'assaut par la population. Slobodan Milosevic reconnaît sa défaite et annonce qu'il quitte le
pouvoir. Le 7, Vojislav Kostunica devient Président fédéral.
26 octobre 2000
La RFY intègre le Pacte de stabilité pour l'Europe du Sud-Est.
15 novembre 2000
La RFY pose sa candidature au Conseil de l'Europe.
20 novembre 2000
La RFY adhère aux Nations unies (elle renonce auparavant à se présenter comme le seul
successeur de l'ancienne Fédération yougoslave).
1er avril 2001
Arrestation de Slobodan Milosevic à Belgrade. Le 6, le Tribunal pénal international pour l'ex-
Yougoslavie dépose un mandat d'extradition auprès des autorités fédérales yougoslaves.
28 juin 2001
Extradition de Slobodan Milosevic au Tribunal pénal international de La Haye. Trois actes
d'accusation vont peser sur lui, concernant le Kosovo, la Croatie et la Bosnie-Herzégovine.
14 mars 2002
Signature d'un accord-cadre entre Belgrade et Podgorica selon lequel la RFY sera remplacée
par un Etat commun, dit "Serbie-Monténégro".
4 février 2003
Proclamation de la Communauté d'Etats Serbie-Monténégro.
58 Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l’Union européenne
12 mars 2003
Assassinat du Premier ministre serbe Zoran Djindjic.
7 octobre 2003
Sur la base des engagements pris lors du sommet UE-Balkans occidentaux qui s'est tenu à
Thessalonique le 21 juin 2003, l'Union européenne et la Serbie-Monténégro conviennent
d'établir un dialogue politique régulier, qui accompagnera leur rapprochement, appuiera les
changements politiques et économiques en cours en Serbie-Monténégro et contribuera à
établir de nouvelles formes de coopération, en tenant compte en particulier de la qualité de
candidat potentiel à l'adhésion à l'UE de la Serbie-Monténégro.
14 octobre 2003
Les autorités de Belgrade et celles de Pristina ouvrent des négociations à Vienne sous les
auspices de Harri Holkeri, chef de la Mission intérimaire des Nations unies au Kosovo. Les
pourparlers n'aborderont pas la question du statut final du Kosovo.
19 octobre 2003
Décès de Alija Izetbegovic
12 avril 2005
La Commission européenne se prononce pour l’ouverture de négociations en vue de la
signature d’un accord de stabilisation et d’association de la Serbie-Monténégro à l’Union
européenne.
11 mars 2006
Décès de Slobodan Milosevic
Le pardon et la promesse. Pour une approche plus régionale de la question des Balkans par l'Union européenne 59
BIBLIOGRAPHIE
BIBLIOTHEQUE DE SCIENCES PO
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Liste des Policy papers déjà parus
Disponibles sur le site Internet de Notre Europe
Les Relations UE-Russie : Moscou pose ses conditions
Laurent Vinatier – Disponible en français et anglais (mars 2006)
La politisation de l’UE : remède ou poison ?
Simon Hix et Stéfano Bartolini – Disponible en français et anglais (mars 2006)
La stratégie européenne pour l’emploi : un instrument de convergence pour les
nouveaux Etats-membres ?
Catherine Palpant –Disponible en français et anglais (janvier 2006)
Démocratiser la démocratie européenne : Quelles voies pour une démocratie
inclusive de qualité et transnationale ?
Stephen Boucher – Disponible en français et anglais (décembre 2005).
La coopération interparlementaire dans l’Union européenne : L’heure d’un nouveau
départ ?
Morgan Larhant – Disponible en français (août 2005).
L’Europe sociale à l’épreuve de l’élargissement
Marjorie Jouen et Catherine Palpant - Disponible en français et anglais (juin 2005).
Le premier référendum néerlandais : une évaluation à la veille du scrutin
Arjen Nijeboer– Disponible en anglais (mai 2005).
Garantir la victoire du « oui » : du premier au deuxième référendum irlandais
Brigid Laffan et Adrian Langan– Disponible en français et anglais (mai 2005).
La stratégie de Lisbonne et la méthode ouverte de coordination : 12 recommandations
pour une stratégie à plusieurs niveaux plus efficace
Stefan Collignon, Renaud Dehousse, Jean Gabolde, Marjorie Jouen, Philippe Pochet, Robert Salais,
Rolf-Ulrich Sprenger et Hugo Zsolt de Sousa– Disponible en français et anglais (mars 2005).
La Commission européenne « élargie »
John Peterson– Disponible en anglais (février 2005).
La Turquie aux portes de l’Europe
Jean Marcou – Disponible en français (octobre 2004).
L’avenir du Pacte de Stabilité et de Croissance comme outil de coordination des
politiques économiques
Hugo Zsolt de Sousa – Disponible en anglais (avril 2004).
Une stratégie de sécurité globale pour l’Union
Sven Biscop et Rik Coolsaet – Disponible en anglais (décembre 2003).
Saint Malo cinq ans après : une évaluation de la PESD
Jolyon Howorth – Disponible en anglais (décembre 2003).
9/11 et l’européanisation de la politique anti-terrorisme : une analyse critique
Monica den Boer –Disponible en anglais (septembre 2003).
L’élargissement de l’UE : une fuite en avant ?
Daniel Vaughan-Whitehead–Disponible en français (septembre 2003).
Responsabilités de l’Europe des 25 dans les rapports de voisinage
William Wallace – Disponible en anglais (juillet 2003).
La Banque Centrale européenne et la politique monétaire
Hugo Zsolt de Sousa - Disponible anglais (juin 2003).
Peut-on imaginer des référendums à l’échelle européenne et à quelles conditions ?
Yannis Papadopoulos-Disponible en français (novembre 2002).
Sécurité européenne : les perspectives de la PESD après le 11 septembre 2001
Jolyon Howorth - Disponible en anglais (mars 2002).
Etude disponible en français et anglais sur le site http://www.notre-europe.asso.fr
Education et culture
Avec le soutien de la Commission européenne : soutien aux entités actives au niveau européen
dans le domaine de la citoyenneté européenne active.
La Commission européenne et Notre Europe ne sont pas responsables de l’usage qui pourrait
être fait des informations contenues dans le texte.
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© Notre Europe, mai 2006