Post on 14-Dec-2015
description
FLASH-‐INFO MAI 2015
7 SOUVENIRS QUE LA C100 SOUHAITE LÉGUER
D’ici quelques semaines, on parlera du PAGESM au passé. Après trois ans d’efforts, une douzaine de missions en régions, des dizaines de documents, des centaines de rencontres, des milliers de discussions, formelles et informelles et des millions de dirhams... que restera-‐t-‐il? Sans doute autant de souvenirs différents qu’il y a eu d’individus impliqués dans le projet.
Du point de vue de la C100, voici les sept souvenirs qu’elle espère avoir légués au terme de ce projet :
1. Le « PAGESM » n’est pas un projet avec une date de naissance (en 2012) et un acte de décès (en
2015) juste avant de céder sa place au prochain projet de coopération internationale—c’est une
conviction valable sur tous les continents, hier comme demain : l’amélioration scolaire passe par
des êtres humains, pas des structures ni des décrets—des acteurs de première ligne, à
commencer par le chef d’établissement, des hommes et des femmes soigneusement choisis,
patiemment soutenus, accompagnés avec bienveillance et encouragés même lorsque les
résultats tardent à se matérialiser.
2. « Seuls on va plus vite—ensemble on va plus
loin ». Il est relativement facile de rédiger, seul,
un projet d’établissement... mais cela risque de
n’avoir aucun impact heureux sur les élèves. C’est
vrai que c’est plus difficile de monter un projet
avec des partenaires, que c’est plus compliqué de
devoir dialoguer, que c’est délicat de devoir
concilier des divergences, mais cela augmente
considérablement la probabilité d’avoir un
impact heureux sur les élèves.
3. La mobilisation des partenaires, à commencer par celle des enseignants, est très difficile à
obtenir AVANT de démarrer un projet d’établissement. Aussi, au lieu de considérer cette
mobilisation comme un prérequis, il est préférable de la voir comme une conséquence à
rechercher en cours de route : on n’a pas besoin de la mobilisation des enseignants pour faire un
PÉ—on a besoin d’un PÉ pour augmenter la mobilisation des enseignants.
4. « Donner le temps au temps ». Que ce soit en vue du résultat immédiat—plus de collaboration et
de concertation observable entre enseignants—ou que ce soit en vue du résultat ultime—des
élèves qui apprennent plus et mieux—il faut hélas se montrer patient. Des changements de
pratiques durables et maîtrisés demandent des enseignants patiemment soutenus, accompagnés
avec bienveillance et encouragés même lorsque les résultats tardent à se matérialiser.
5. On peut « avoir un projet », un projet magnifique sur papier... sans que l’on soit nécessairement
en projet. « Être en projet », c’est se centrer sur les personnes et moins sur le papier. Se centrer
sur les personnes, c’est d’abord se centrer sur la culture qui prévaut au sein des enseignants—un
peu moins d’individualisme et de « porte fermée », et un peu plus de collégialité, de
responsabilité partagée et de travail en équipe.
6. Se centrer sur les personnes, c’est surtout, et ultimement, se centrer sur les élèves... et leurs
apprentissages. Les besoins primaires (une école propre, sécuritaire, accessible, minimalement
équipée) sont évidemment essentiels. Mais si les énergies du projet d’établissement sont
consacrées aux besoins primaires, quel sera l’outil mis au service de l’amélioration des
apprentissages? C’est vrai qu’il faut se montrer patient—mais c’est aussi vrai que plus on vise
directement ces apprentissages et plus vite on sera récompensé.
7. De toutes les étapes de l’ÉPAR, celle qui demande le plus grand effort d’imagination et d’audace,
c’est la troisième étape—le choix des Actions. On aura beau mener l’État des lieux le plus
complet, et la Priorisation la plus consensuelle, si, à l’étape du choix des actions, on finit par faire
« plus de la même chose » (c’est-‐à-‐dire un peu de soutien scolaire par-‐ci; un peu de clubs
pédagogiques par-‐là)... on pourra difficilement s’attendre à des résultats vraiment différents. Se
montrer imaginatif et audacieux, à l’étape des actions, ça ne veut pas dire réinventer l’école. Ça
veut seulement dire oser une ou deux initiatives répondant à deux critères : ces actions portent
explicitement sur des apprentissages; et ces actions invitent, explicitement, à de la collaboration
entre quelques enseignants jusque-‐là habitués à travailler seuls.