livret &CO

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livret de &CO - 1er prix des espoirs de l'architecture

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&COréflextion sur un îlot parisien

BNP PARISBAS REAL ESTATE DES ESPOIRS DE L’ARCHITECTUREnovembre 2009 clélie protière & noa peer

La question posée par le concours BNP Paribas sous-entend tout d’abord une réflexion ap-profondie des usages contemporains. Quels sont-ils ? Vers quoi et vers où tendent-ils ? C’est un sujet délicat en ce qu’il touche à la fois à la sphère très privée de l’usage domestique et à celle de la profession, plus publique.

Voyageons sur le net, dans les revues, allons voir ce qui se passe ailleurs et arrêtons-nous sur des situations métropolitaines existantes. Car il s’agit bien de la ville d’aujourd’hui, de ses situations urbaines, des collisions et des frottements d’usages qui la constituent. Tout ceci est bien palpable aujourd’hui, à l’état d’embryon bien souvent mais réellement là. Reste à les révéler en les associant et les confrontant. En ceci, notre démarche se veut large dans la localisation et le choix de ces différents « instants volés» mais également localisée en ce qu’elle touche au domaine du domestique.

C’est en partant de ce constat que le projet s’est dessiné. Révéler une culture métropolitaine embryonnaire plutôt que d’en inventer de nouvelles bases. Sa représentation doit, certes, évoluée mais la culture partagée de la ville est belle et bien existante.

Dans un contexte urbain comme celui de Paris, les questions de la fusion, de l’évolution mais également celles de la mixité ont largement été évoqué dans les récentes études entreprises pour le Grand Paris. C’est de la ville dans laquelle nous vivons, nous travaillons et que nous foulons tous les jours que nous avons eu envie de parler. Et plus particulièrement

introduction

de l’îlot haussmannien, une forme urbaine puissante et récurrente de la ville. De ce dernier nous avons extrait ses qualités intrinsèques et ses faiblesses : -La mixité et la richesse sociale, largement évoquées en littérature, -La densité et son rapport plein/vide remarquables-La cour intérieure appauvrit très souvent de tout lieu de production et de richesse d’articula-tion. Elle est bien souvent divisée par des murs hauts qui séparent les bâtiments. Plus aucun rapport social ne peut se développer et sa seule fonction revient à accueillir les locaux poubelles et vélo.- La monofonctionnalité de la plupart des îlots qui tendent à devenir des îlot-équipements, des îlots-Monument ou des îlots résidentiels.

les bureaux et les logements de demain : quels seront ces programmes mixtes?

sometimes, it is important to find out what the city is - instead of what the city was, or what it should be.

Rem Koolhaas, SMLXL

échelles

îlot haussmannien monofonctionnel

îlot polyfonctionnel revisté

répartition des programmes

la cours à tous les étages

profiles de couches programmatiques

transformation

axonométrie

éCOnomie . COmpacité . COur . éCOlogie . COhabitation . éCOnomie . COmpacité . COur . éCOlogie . COhabitation .éCOnomie . COmpacité . COur . éCOlogie . COhabitation .éCOnomie . COmpacité . COur . éCOlogie . COhabitation .

éCOnomie . COmpacité . COur . éCOlogie . COhabitation . éCOnomie . COmpacité . COur . éCOlogie . COhabitation .éCOnomie . COmpacité . COur . éCOlogie . COhabitation .éCOnomie . COmpacité . COur . éCOlogie . COhabitation .

&CO est l’îlot envisagé pour répondre aux différentes questions posées par le concours. Il reprend des dimensions « standard » du tissu parisien, une orientation précise et s’impose comme contrainte le respect du PLU en ce qui concerne sa hauteur, c’est-à-dire 37m.

Les principes exposés, constitutifs de &CO, ne sont en aucun exhaustifs mais interrogent, chacun à leur manière, l’évolution des usages et des modes de vie de la société.

coupe BB

axonométrie éclatée

détail cellules photovoltaïques nanoparticules semi-conductrices

détail façade nord - est

La mutualisation choisie des espaces

Il s’agit aujourd’hui de se demander ce qui peut se partager et ce qui ne peut pas, en terme d’espace, de fonction et d’usage. Cette question implique une dimension économique et écologique avantageuse (la mutualisation de certains espaces permettrait une réduction des charges des locataires ou propriétaires et une diminution de la consommation d’énergie). Elle sous-entend une dimension sociale également dans le rapprochement, par mutualisa-tion, et dans la rencontre des personnes au sein de l’îlot.

Les logements et bureaux de &CO sont desservis par 4 ascenseurs. Chacun s’arrête tout les 12 mètres et dessert 6 niveaux de bureaux et 9 de logements. Cette configuration oblige les usagers à s’arrêter sur un même palier et emprunter un escalier annexe pour descendre ou monter jusqu’à leur logement ou bureau, dans le cas où ils ne se trouvent pas sur l’étage desservi directement. Les paliers sont donc beaucoup moins nombreux mais d’une dimen-sion généreuse où la sociabilité ne peut être qu’intensifier. La lumière au sein de l’îlot ne s’en trouve que plus abondante étant donné « l’aération » des circulations centrales.

Les jardins suspendus, présents à chaque niveau et sur chaque cage d’escalier appartien-nent aux locataires et propriétaires. Ils se glissent entre les différentes couches de pro-grammes et font partie intégrante du cœur d’îlot. Ils introduisent non seulement la nature dans &CO mais évoquent une notion primordiale : la notion d’investissement des habitants.

Les bureaux, situés au Nord-Ouest, partagent des espaces tels que certaines salles de réunion, toilettes, cuisine, salle de détente et pièce de photocopieuses. Ce partage permet alors de mélanger en ces lieux, des grosses entreprises avec des plus petits bureaux, des

start-up…des rencontres professionnelles sont donc possible dans un souci d’économie et de compacité d’espaces.

Les petits appartements de type T1, regroupés par 8, proposent un espace partagé du côté de la cour.Ce dernier regroupe une grande cuisine, une machine à laver, des tables, quelques fauteuils, un loisir tel que baby foot ou une table de ping pong. L’espace privé du studio est alors pour la chambre, le bureau de travail et une petite salle de bain. L’individua-lisation de tous les autres éléments nous semble superflu.

Un grand lobby au rez-de chaussée, commun aux équipements, bureaux et logements fonctionne 24h24 et vient en amont du principe de la desserte commune des étages. Cet espace est le point névralgique de la communication.

Un local de livraison situé au rez-de-chaussée commun à tout l’immeuble viendrait abriter les diverses commandes, colis…

Un service de Vélib et d’Electro car mis à disposition du public souligne non seulement cette volonté de mutualisation mais suggère un phénomène grandissant de notre société de consommation : la désappropriation.

Toutefois, la mutualisation choisie des espaces implique une séparation raisonnée de certains lieux. Tout ne peut pas se mélanger, se mixer. La mixité vient de lieux très précis, évoqués au-dessus, où elle n’est pas synonyme de nuisance. En effet, le logement, bien qu’en évolution constante, appartient à la sphère très privée, au domaine du domestique avec ses propres règles.

La metaCOur ou la cour revisitée

&CO redonne à la cour intérieure sa richesse d’articulation, ses lieux de production. Il réinjecte des rapports sociaux au sein de cette cour grâce à la présence de commerces, terrasses, espaces publics, ascenseurs…

La cour haussmannienne a perdu tout rapport social en se retrouvant réduite à un espace où entreposer les poubelles et les vélos. La chance de croiser un voisin reste faible et dans des conditions bien souvent peu attractives. Scindée généralement par des murs séparatifs d’im-meubles l’applatissement de l’éventail social est inévitable. Le haut de la cour est commun mais non accessible. La cour n’apparaît alors qu’en deux dimensions.

&CO propose de rendre à la cour intérieure sa 3° dimension en proposant plusieurs petites cours verticales qui viennent évidées les façades, apporter de la lumière en cœur d’îlot et des espaces partagés à différents niveaux.Les ouvertures crées par ces metaCOur sont tapissées par des cellules solaires Nanosolar. Ces cellules sont fines souples et faciles à assembler. Pour un prix correspondant à 1/10 du prix d’un panneau photovoltaïque ; elle sont à 60% aussi efficace. Leur production est réalisée par des outils de l’industrie graphique avec une production à très grande vitesse de films photovoltaïques, conciliant ainsi l’aspect économique de l’imprimerie à la fabrication de semi-conducteurs.Les cellules sont assemblées en circuits et laminées en panneaux. L’utilisation de cellules appariées permet de réduire à moins de 0,1 % les pertes par disparité dans un panneau, améliorant ainsi son fonctionnement et sa fiabilité.

coupe AA

La mutation des espaces ou les services à la carte

Dans une société où l’individu veut tout, tout de suite, où la demande dépasse bien souvent l’offre, certains espaces se doivent d’être mutables. Si la fonction change, l’usage reste….

- Les bureaux éphémères sur des très grandes surfaces, en perpétuel changement dû au turn-over important d’une part, et à l’utilisation de cloisons légères et mobiles selon les besoins, d’autre part. Nous pouvons très bien imaginer organiser des grands évènements dans ces lieux également.

-Le gymnase du rez de chaussée accueille la journée des scolaires et se transforme la nuit en dortoir pour les travailleurs de la Plateforme : des « tipis », entendus comme des petites tentes individuelles, sont soigneusement rangées sur le côté et viennent investir le terrain de jeu dès la nuit tombée. A 8h le lendemain, tout devra être rangé….

-La réflexion sur un « hôtel 6 Intensités » où plus l’on monte dans les étages, plus l’inten-sité du travail est forte : d’une chambre avec vue sur piscine à l’hôtel Intensité 1 l’on finit au workspace avec capsuleHotel, au niveau 6 : La fonction dormir en est réduit à son mini-mum.

Ici, la flexibilité est plus dans le choix que dans les espaces.

Non stop îlot

Cette mixité programmatique ainsi que la mutation des espaces impliquent une activité 24h24. L’îlot ne se « vide » jamais contrairement à certains îlots Bâtiments, ou îlots résiden-tiels parisiens.

L’espace de la plateforme propose le paroxysme de cette notion. Espace neutre, en rez de chaussée, elle permet à tout le monde de venir travailler, de consulter ses emails et de réserver une nuit dans un tipi si le travail se prolonge.

Cependant il faut souligner qu’avec une mutualisation choisie des espaces, cette activité Non-Stop ne doit pas nuire à la sphère privée du logement.

&CO est un îlot fictionnel pour une approche la plus expérimentale possible. Cependant nous savons que 80% des bureaux de demain seront dans des bâtiments existants. Travailler par thèmes/principes sur l’îlot &CO permet de pouvoir les intégrer également dans de mul-tiples situations existantes. L’échelle de l’îlot en tant qu’unité spatiale et articulation d’espace est une notion importante sur laquelle réfléchir pour tous ces futurs bureaux et logements.

plan de rez-de-chaussée

plan de rez-de-chaussée

DET 1.01 : PLATEFORME

Garçon 33h « Mon tipi est réservé, ma table trouvée, mon portable éteint. 3 jours intensifs de travail s’annoncent. Ma thèse se finira ici, sur la table 234. »

DET 1.01 : PLATEFORMEhistoire géo · ipod·coca & boule quies

Fille 18h « J’aperçois la table à 15 m de moi. Face aux étagères, dos à la rue, elle me semble parfaite. Mes écouteurs sur les oreilles , mon iphone en vibreur, Internet en wifi, je rentre dans une phase de production non stop. Demain soir je pourrai aller prendre une bière avec Ben»

DET 1.01 : PLATEFORMEhistoire géo · ipod·coca & boule quies

DET 1.01 : PLATEFORMEhistoire géo · ipod·coca & boule quies

Garçon 26h « Pas le temps de dormir, tout juste assez pour m’hydrater. Je dois boucler ce dossier. La pause clope sera ma seule distraction et mon seul lien avec l’extérieur. Boule quies sur les oreilles, je n’entends plus que ma respiration. Je peux alors me mettre au travail. »

DET 1.02 : DEPUIS LA RUE

DET 1.02 : DEPUIS LA RUEliste des courses · lèche vitre & vélib

«C’est un lieu tout le temps éclairer. Qu’il soit 8h, 23h, ou 3h du matin des gens y tra-vaillent. Une vraie fourmilière. L’extérieur leur importe peu, ils ont leur propre fuseau horaire là dedans. Un peu plus loin, il y a la sortie de la crèche. Je dois y récupérer ma fille Elsa. Tout est calculé pour elle, de la sieste au biberon en passant par les couches. Je me demande par quels moyens cette petite deviendra dans quelques décennies, un être de la plateforme…»

DET 1.03 : TIPI

DET 1.03 : TIPIfuton · alarm clock & guronsan

Garçons 54h « julien continue de travailler, un red bull et un deuxième guronzan à portée de main. Je m’éloigne pour rejoindre notre tipi, situé dans le gymnase. Le silence y est total, seul de léger ronflements émanent des tipis. Cela pourrait me faire rire si je n’étais pas si fatigué. Mon corps s’affaisse sur le futon. Il faut que je m’endorme vite. Dans moins de 4h, le gar-dien viendra nous réveiller pour ranger les tipis. D’ici 5h des enfants joueront au basket sur ce terrain. »

DET 1.04 : ELECTRO CAR

DET 1.04 : ELECTRO CAR

plan R+1

plan R+1

DET 1.11 : HÔTEL INTENSITÉ I

« Les volets entre-ouverts, j’aperçois depuis ma chambre Sonia qui fait des longueurs dans la piscine. Hier, après le meeting elle m’a envoyé une « friend request » sur facebook ». C’est une fille plutôt sympa et sa proposition de business plan pour la boîte était vraiment intéressante. je dois checker mes mails et après j’irai la rejoindre. Le dossier sur lequel je dois bosser peut attendre. J’ai trop envie de piquer une tête… »

DET 1.11 : HÔTEL INTENSITÉ Ifacebook · chaise longue & business plan

DET 1.12 : LE GRAND ESCALIER

DET 1.12 : LE GRAND ESCALIER pressing · ZARA · boulanger

plan R+L3B3

plan R+L3B3

DET 1.31 : BUREAUX EPHEMERES / PISTE D’ATHLÉTISME

DET 1.31 : BUREAUX EPHEMERES / PISTE D’ATHLÉTISMEmeeting room & top chrono

« 1 mois, une table et 6 claustras. L’idée est d’avoir une adresse en plein paris, pas chère. Les clients, ça se soigne. on ne peut pas les accueillir dans notre chambre ou dans notre salon. Non, on ne peut définitivement pas. Andrew et moi avons loué cet emplacement pour un mois et avons regroupé tous nos rendez-vous pour cette période. Si les finance-ments ne viennent pas après cela, nous retrouverons notre salon de 10 m².»

DET 1.32 : BUREAUX EPHEMERES

DET 1.32 : BUREAUX EPHEMERES agrafeuse · coupe papier & brainstorming

« 6 mois que l’on attend que l’emplacement 27, se libère. On commençait à être sérieuse-ment à l’étroit depuis que John nous a rejoint. Les affaires marchent bien. Si l’on embauche une 5° personne, il faudra penser à partir des bureaux éphèmères. Laisser la place « aux jeunes pousses ». J’aimerai bien monter dans les petits bureaux du 8°. Il partagent leur cuisine et photocopieuses avec la boîte AMARIS….On peut vite s’y faire des contacts dans le web design. Et puis, il y a une vue assez imprenable sur l’espace escalade. »

DET 1.33 : LE JARDIN SUSPENDU

DET 1.33 : LE JARDIN SUSPENDU pioche · rosée & coup de soleil

« 3 tomates, 2 petites laitues, mon potager fait pâle figure à côté de celui de Monsieur Gilles. Qu’importe, mes tulipes sont belles cette année. Assis sous mon parasol, j’observe avec Paul le match de volley ball du 4°. La partie n’est pas glorieuse. Des étudiants du LB2 se moquent et ricanent depuis leur cuisine du 5°. J’aimerai les y voir les sales gosses! »

plan R+L5B4

plan R+L5B4

DET 1.51 : T1 +

« Mon lait vient de déborder et une partie se répand par terre. J’essuie rapidement et vais rejoindre Marco et Alex qui se disputent une partie de ping pong. Les regarder m’ennuie, je me tourne vers la cour, ouvre la baie et plonge mon regard au 3° où un enfant joue du piano. Je ne l’entends pas mais il m’a l’air très concentré sur sa partition. Un peu plus haut à gauche, 4 hommes font un foot de salle. Ils crient plus qu’ils ne jouent à vrai dire mais ça m’amuse de les observer gesticuler. La salle de billard du 5° est fermée ce soir. Etrange. Je me dépêche d’engloutir mon plat de pâte, de récupérer mon linge dans la machine et de l’étendre sur le palier. Dans 10 min je dois être chez les Portoff, au 8° pour une soirée baby sitting. »

DET 1.51 : T1 + pâte au gruyère · pink floyd & chamallows

DET 1.52 : ESCALIER ACCÈS ÉQUIPEMENT

« Le lundi j’aime bien m’arrêter au LB2 et monter de 2 niveaux, je passe devant le cours d’aérobic de 9h30. Mon petit plaisir hebdomadaire comme le dit Thomas mon collègue. Sinon je préfère arriver au LB3 et descendre de deux étages. La boîte AMARIS y a fait installer une machine à café qui fait des capuccino à se damner. »

DET 1.52 : ESCALIER ACCÈS ÉQUIPEMENT 17 marches · 30 secondes & cours de danse

plan R+LB2

plan R+LB2

DET 1.61 SALLE DE DETENTE COMMUNE

« 13h33, je mets mon plat au micro-onde, m’ouvre une bière et réserve vite les trois dernières places assises de l’espace détente. Aujourd’hui est un grand jour pour l’étage : c’est la finale de boxe. Marcus contre Tiger ! on attend ça depuis trois semaines. J’aperçois Charles de la compta et Maria. Je leur fait signe de venir prendre place. Il ne nous reste que 40 min avant de retourner bosser.

DET 1.61 SALLE DE DETENTE COMMUNE plat picard · café & match de boxe