Les marchés de Selon que l’objectif de la modélisation porte...

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Automne 2015 ­ Numéro 26 La lettre de l'I­tésé 27

Brèves

Les marchés del'uranium vus parl'AIEASophie GABRIEL,Antoine MONNET,CEA­I­tésé

Début Novembre 2015, deux réunions sur lathématique de l’uranium ont eu lieu à l’AIEA àVienne.La première a permis aux délégués du « Groupe Uranium»de faire le point sur l’avancement de la prochaine éditiondu « Livre Rouge» («Uranium : Ressources, Production etDemande», édition conjointe de l’AIEA et del’OCDE/AEN).Le groupe uranium a également partagé ses réflexions surla terminologie utilisée ainsi que sur la qualité desdonnées à fournir aux secrétariats de l’AEN ou de l’AIEA,en vue d’une amélioration continue du Livre Rouge.Cette réunion a également permis de faire le point sur lemarché de l’uranium. Le marasme est évident : laproduction 2014 est en baisse par rapport aux annéesprécédentes et des projets miniers importants sontsuspendus. Seul le Kazakhstan a augmenté sa productionen 2014, mais nettement moins qu’auparavant.Pour soutenir le marché, les producteurs comptent sur lademande asiatique : les nouvelles constructions deréacteurs, les stocks stratégiques qui se constituent enChine et qui ont été annoncés en Inde ainsi que leredémarrage de réacteurs au Japon.La seconde réunion a réuni une trentaine de participantsd’une quinzaine de nationalités différentes pour uneréunion technique sur les méthodes d’estimation desressources d’uranium. Les enjeux sont importants etl’objectif de la réunion était de partager les avancéesrécentes en matière de modélisation des ressources restantà découvrir ainsi que l’application de ces méthodes dansquelques États membres.

Selon que l’objectif de la modélisation porte sur lalocalisation des ressources ou sur les quantités qu’ellesreprésentent, les méthodes présentées permettent derépondre à une ou plusieurs des questions suivantes :«Quelles quantités d’uranium ?», «combien de gisementsà découvrir ?», «où ?», «avec quelle incertitude ?», «à quelcoût ?». À l’issue des discussions, il a été souligné qu’ilserait souhaitable de confronter les résultats obtenus àpartir de différentes méthodes et selon les hypothèsesconsidérées.À l’occasion de cette réunion, Antoine Monnet, en thèse àl’I­tésé, a présenté une méthode d’estimation quantitativedes ressources mondiales d’uranium. Cette méthodes’appuie sur un découpage du monde en 6 régions et letraitement statistique des données issues des gisementsconnus. Ses premiers résultats avaient également étéprésentés à la conférence Global 2015 à Paris enSeptembre. Cette méthode se distingue des autresméthodes présentées à Vienne par l’estimation des coûtsassociés aux ressources : celle­ci joue un rôle central alorsque l’objectif de localisation précise des gisements n’est enrevanche pas considéré.La méthode historiquement développée par l’USGS (« 3­part assessment »), d’abord pour d’autres métaux, est deplus en plus utilisée pour l’estimation des ressourcesd’uranium. Elle a été appliquée au Texas (pour desgisements de type « roll­front »), dans l’Ouest australien(gisements de type « calcrete­hosted »), ou encore enArgentine (plusieurs types de gisement étudiés). Cetteméthode semble se détacher des autres pour un typed’application particulier : l’identification au niveaurégional de parcelles prometteuses et l’estimation desprobabilités d’échec si l’on y intensifie l’exploration. Sicette méthode se généralise, il sera possible de comparerde façon cohérente les ressources non découvertes dansles différentes régions du globe.