Post on 19-Oct-2020
Arta 2013.005
Achemenet Décembre 2013 1
Damien Agut-Labordère – CNRS UMR 7041 ArScAn-HAROC
Claire Newton – membre du Laboratoire d’archéologie et de patrimoine, Université du Québec à Rimouski, chercheure associée à l’UMR 5059, Centre de bio-archéologie et d’écologie
L’économie végétale à ‘Ayn-Manâwir à l’époque perse : archéobotanique et sources démotiques
Dans le désert Libyque, à 200 km de la Vallée du Nil, l’oasis de Kharga s’étire le long d’une
étroite dépression de 160 km (Fig. 1). Située à son extrémité méridionale, les environs de Tell
Douch sont, depuis 1994, l’objet de campagnes de fouilles conduites au nom de l’Institut français
d’archéologie orientale par une équipe dirigée par le regretté Michel Wuttmann. Ces travaux ont
permis de mettre au jour à ‘Ayn-Manâwir les vestiges d’une agglomération datant des ve et ive
siècles av. J.-C. L’habitat était regroupé au pied d’une butte de grès nubiens percée de profondes
galeries drainantes qui permirent de faire sourdre une nappe perchée (Fig. 2). C’est d’abord par
la présence de ces galeries qu’‘Ayn-Manâwir attira l’attention du monde scientifique. Toutefois,
la fouille du temple (secteur MT) et de différents secteurs d’habitats ainsi qu’une prospection
opérée sur le site voisin d’‘Ayn-Ziyâda ont livré plusieurs centaines d’ostraca inscrits en écri-
ture démotique (Fig. 2 et 3). Confié à Michel Chauveau (EPHE – IVème section) assisté de Damien
Agut-Labordère, le travail de publication a permis de translittérer et traduire 461 documents 1.
Le résultat sera disponible en ligne sur www.achemenet.com, dans le cadre d’une convention
conclue entre l’IFAO et le Collège de France (Chaire de Pierre Briant).
Les ostraca d’‘Ayn-Manâwir constituent un ensemble tout à fait exceptionnel tant par
la quantité des documents que du fait que nous disposions des contextes archéologiques de
1 Pour un aperçu de cette documentation, Chauveau 1996, 2001 et 2003.
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 2
découverte 2. Il nous est donc possible de comparer les données issues de l’analyse de la docu-
mentation démotique avec les analyses offertes par des spécialistes de l’archéologie et de
l’archéobotanique.
C’est très exactement ce que propose le présent travail en confrontant de manière aussi sys-
tématique que possible les analyses de la végétation spontanée et cultivée et de ses usages avec
les textes démotiques. Au-delà d’une appréhension plus fine du fonctionnement de l’agriculture
pratiquée dans l’oasis de Kharga durant la période perse, ce type de rapprochement permettra
de mieux comprendre la manière dont chaque documentation éclaire l’histoire du site.
Avant de nous livrer à cet exercice, il convient de préciser les caractéristiques des deux
dossiers dont nous nous apprêtons à croiser les données.
Bouto
Bubastis
Héliopolis
Memphis
Hermopolis
Assiout
AbydosDendara
Thèbes
Esna
Edfou
Eléphantine
SiwaFayoum
Bahariya
Farafra
Dakhla
Kharga
Gilf al-Kebir
Douch
0 500 km
30°
24°
© IFAO, 2010-DL
Fig. 1. Carte de localisation de l’oasis de Kharga en Égypte © Ifao
2 On trouvera une mise au point synthétique jusqu’en 2001 dans BHAch I : 33 et BHAch II : 162. Wuttmann et al. 1996 et
1998 contiennent une présentation détaillée des premiers résultats. Concernant les galeries drainantes, on lira Gonon
et al. 2005 et les remarques méthodologiques formulées dans Briant 2001 : 12-13, Boucharlat 2001 (à comparer avec
BHAch I : 88-89) et Briant 2003 : 528-529.
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 3
1Sources et problèmes
Du point de vue général de la localisation sur le site, ostraca et échantillons proviennent systé-
matiquement des mêmes secteurs de fouille. Les 74 échantillons archéobotaniques ont été pré-
levés sur le piémont nord de la colline de ‘Ayn-Manâwir et correspondent aux trois contextes où
ont été trouvés la très grande majorité des ostraca démotiques : le temple MT, l’agglomération
MMA, et un petit habitat à quelques dizaines de mètres de distance, MMP. Le quatrième secteur,
ZMA, est également un petit habitat associé à un parcellaire, localisé sur le piémont d’une autre
colline de la région, ‘Ayn-Ziyâda où sept ostraca ont, ici aussi, été découverts (Fig. 2).
parcellaires et jardins : observés
restitués
aqueducs et écoulements de puitsqanâts
vestiges agricolesd’époque romaine
habitat
dépotoirs
puits
0 5 km
N
MMP
MMA
MT
ZMA
‘Ayn-Manâwir
Tell-Douch
‘Ayn-Ziyâda
Fig. 2. Carte des collines (‘Ayn-Manâwir, Douch et ‘Ayn-Ziyâda) localisant les aménagements hydrauliques et les zones d’habitation cités dans le texte. © Ifao
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 4
Fig. 3. Photo d’une partie du secteur d’habitation MMA (premier plan) et du temple MT (second plan) restauré. © Ifao, 2007
1.1 Les caractéristiques de la documentation archéobotanique
Les résultats des analyses archéobotaniques dont il est question ici portent sur des restes végé-
taux macroscopiques issus de sédiment archéologique prélevé au cours des fouilles récentes de
plusieurs secteurs occupés à partir de l’époque perse. La majorité des unités échantillonnées (34
sur 47) appartient à trois unités d’habitation de MMA. 6 échantillons viennent de ZMA, 5 de MT,
et 2 de MMP (Tableau 1). La quasi-totalité des restes végétaux de ‘Ayn-Manâwir est conservée
sous forme carbonisée, tandis que les conditions plus favorables à ZMA ont également permis
une conservation par dessiccation du matériel ; l’état de conservation y est donc mixte selon la
nature du dépôt 3.
3 Au total, 4524 restes desséchés et 22068 restes carbonisés ont été décomptés ; ne sont pas comptés les fragments de
paille, feuilles ou brindilles dont on ne peut évaluer le nombre d’ « individus ».
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 5
Les contextes fouillés et le mode de conservation ont des conséquences sur la nature et la
signification des assemblages étudiés qu’il est important de présenter ici. Il s’agit principalement
de contextes domestiques, de couches d’occupation, de couches cendreuses, de remplissages de
fours et foyers, de dépotoirs, localisés dans des espaces d’habitation, extérieurs ou intérieurs.
Les échantillons du temple viennent eux-mêmes des pièces annexes, et n’ont pas de lien évident
avec les activités cultuelles du bâtiment. L’agglomération et les unités d’habitation isolées sont
situées à proximité de l’embouchure de galeries, c’est-à-dire près d’un point d’eau, mais aussi
en amont du territoire agricole irrigué grâce à cette eau.
Le matériel archéologique dont il est question comprend tous les restes macroscopiques
de plantes : fruits et graines, mais aussi fleurs et parties végétatives (tiges, feuilles, racines).
Le bois et le charbon de bois sont en général étudiés séparément. Dans le cas de cette étude,
deux assemblages de charbon de bois ont été analysés à titre préliminaire ; il s’agit de charbons
dispersés dans le sédiment archéologique, correspondant à une couche d’occupation en MMA
(148 fragments), et à un dépotoir en ZMA (301 fragments) 4.
Ce matériel représente donc des résidus de consommation ou d’utilisation de produits végé-
taux ; aucun contexte ne représente un dépôt primaire, comme le stockage de denrées alimen-
taires, ce qui explique par exemple que les grains de céréales sont peu abondants par rapport
aux éléments non comestibles (paille et balle). Leur interprétation est donc complexe, liée aux
processus taphonomiques. Si l’on prend le cas des restes carbonisés, soit l’ensemble du matériel
de MMA et MT, ils représentent du combustible incomplètement consumé, des éléments jetés au
feu délibérément, et des éléments carbonisés accidentellement, par exemple pendant la cuisson
des aliments. D’une manière générale, les informations dont nous disposons ne permettent
pas des déductions directes concernant les associations de plantes sur les terrains agricoles,
ni sur les modes précis d’utilisation des différentes parties des végétaux attestés. Le combus-
tible comprend ici du bois, des sous-produits de traitement des récoltes, en mélange avec des
excréments d’animaux domestiques, source précieuse de matériau et de combustible en zones
arides et semi-arides. Les plantes représentées ne sont donc pas uniquement des plantes éco-
nomiquement importantes, cultivées ou non, mais également les mauvaises herbes des champs
cultivés et plus largement la végétation spontanée, qui peut faire l’objet de cueillette et qui est
aussi consommée par le bétail.
1.2 Les caractéristiques de la documentation démotiqueD’un point de vue chronologique, le plus ancien ostracon mentionnant des végétaux est
daté du printemps 483 (O.Man. 4613, an 3 de Xerxès), le plus récent remonte à l’automne 386
(O.Man. 4323, an 2 du second règne d’Achoris). La documentation démotique couvre donc un
tout petit peu plus d’un siècle d’histoire agraire et horticole.
4 Pour des résultats plus précis, Newton et al. (sous presse).
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 6
Le nombre de végétaux ou de produits agricoles représenté est très limité. En excluant les
haies boisées mentionnées dans les actes concernant les parts d’irrigation, à peine six éléments
végétaux apparaissent dans la documentation écrite : quatre produits (les grains de blé ami-
donnier et d’orge, la graine ou « tique » du ricin 5 et la noix-goug 6, fruit du palmier doum), un
produit transformé (le vin) et un arbre (le palmier dattier).
blé
orge et belle orge
ricin
vin
palmier-dattier
noix-goug
Fig. 4. Proportions relatives des différents éléments végétaux dans les O.Man. sur un total de 125 attestations. Les sources de ce graphique sont données dans le Tableau I. Les mentions de « bois » (ḫt) qui apparaissent de manière systématique dans les transactions concernant les journées d’irrigation ont été écartées.
L’examen statistique montre, sans surprise, l’importance de la céréaliculture : plus de la
moitié des occurrences (65%) d’éléments végétaux concerne le blé ou l’orge (Fig. 4). Si l’on se
penche maintenant sur le contexte des documents mentionnant les éléments végétaux les plus
fréquemment attestés (amidonnier, orge et ricin), il apparaît que près des deux tiers d’entre
eux émanent d’une institution (le temple d’Osiris-iou pour la plupart mais aussi celui d’Hibis
ou le « village ») (Fig. 5). Pour le reste, alors que dans la vallée du Nil les scribes n’écrivaient
sur ostraca que les actes liés à des opérations très ponctuelles (comme les reçus) et réservaient
le papyrus pour des actes destinés l’archivage 7, leurs collègues de ‘Ayn-Manâwir – très proba-
blement en raison de la relative pauvreté des populations locales – ont usé des ostraca comme
support universel. Cette particularité explique le fait qu’un peu plus du tiers de nos textes éma-
nent de la sphère domestique. Il s’agit, pour l’essentiel, de titres concernant le patrimoine des
particuliers (achat ou location de parts d’irrigation, établissement d’une rente) ou de documents
matrimoniaux. L’économie informelle locale, les échanges ou arrangements passés entre voisins
ou avec des étrangers de passage n’apparaissent donc pas dans ces textes.
5 La graine tigrée du Ricinus communis ressemble à une tique gorgée de sang, elle a donné à la plante son nom français
(« ricinus » signifie « tique » en latin). Sur les usages de l’huile de ricin, Morris et al. 2011.
6 La partie fibreuse (mésocarpe) de ces fruits est riche en sucre, Boulos 2005.
7 Bagnall 2011 : 117-136.
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 7
Il n’en demeure pas moins que les données issues de la documentation écrite procèdent
pour l’essentiel d’entre elles d’activités liées à la sphère institutionnelle. Elles sont en cela com-
plémentaires de celles issues de l’étude des restes végétaux qui, comme nous venons de le voir,
concernent essentiellement les activités domestiques.
Contexte institutionnel
Contexte domestique
Contexte indéterminé
Fig. 5. Contextes de rédaction des 109 textes comportant des mentions d’orge, d’amidonnier et/ou de ricin. Les sources de ce graphique sont données aux Tableaux II, III, IV.A et B. Les données s’obtiennent en additionnant le nombre de documents situés dans les zones tramées de gris soit 60 textes rédigés en « contexte institutionnel », 33 en « contexte domestique » et 17 « indéterminé ».
1.3 Les éléments de la confrontationLa confrontation des deux dossiers en fonction des types de végétaux ou de productions végé-
tales attestés fait apparaître que les textes ne documentent qu’un nombre assez restreint de
plantes (Fig. 6).
dans
les
ostr
aca d
émotiq
uesdans les échantillons archéobotaniques
Végétation spontanée
Ligneux cultivés ou non : fruits
Cultures annuelles
Ligneux : arbres et arbustes(haies, bois, combustible)
Pl. herbacées (mauvaises herbes,alimentation humaine et animale)
Palmiers : dattier, doum, argounAutres fruits : vigne (raisin, vin), olives (fruits, huile), sébeste, figue,
figue sycomore, jujube, perséa
Oléagineuses/textiles/tinctoriales : ricin, lin, carthamePotager : légumes, fruits, aromates
Céréales : orge, blé amidonnier(grains), (paille et balle)
Production fourragère
Fig. 6. Confrontation des données philologiques et archéobotaniques en fonction des types attestés de végétaux ou de productions végétales
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 8
Dans la mesure où presque chaque élément végétal donne lieu à une situation singulière,
il nous a semblé préférable de nous en tenir à l’examen d’une série de cas qui, mis bout à bout,
montreront l’intérêt et les limites d’une telle confrontation dont les résultats ne sont, bien
évidemment, valables que pour le seul site d’‘Ayn-Manâwir (et accessoirement ‘Ayn-Ziyâda) à
l’époque perse.
2 Arbres et arbustes non cultivés (cas no 1) : améliorer la connaissance du paysage agraire
Aucune trace du parcellaire d’époque perse d’‘Ayn-Manâwir n’a pour l’instant été découverte. Il
est même à craindre que ce terroir ait été entièrement effacé au moment de la remise en culture
du site au début de l’époque romaine. Le croisement des données écrites et archéobotaniques
permet cependant de remédier quelque peu à cette absence.
Le formulaire des contrats de vente ou de location des jours d’irrigation mentionne tou-
jours en effet une série d’éléments liés à l’eau : les « champs » (Ȝḥ) recouverts d’« humus » (qḥ)
et pourvus d’« ouvertures » (wn). Cet ensemble est toujours accompagné de « bois » (ḫt). Dans
les oasis, les champs sont généralement pourvus de haies destinées à les protéger des effets
desséchants du vent et de l’ensablement.
O.Man. 3974 ro l.4-5. Vente d’un quart de jours d’irrigation datée de 407
« Tu m’as réglé ce quart de jour d’irrigation de l’adduction de Djedthot fils de Tadis qui est dans le
territoire du côté inférieur (vers) les maisons de Douch appartenant au domaine divin du grand
dieu Amenheb avec ses champs, ses bois, son humus, ses digues dans toutes les parcelles qui y
touchent. »
Les arbres et arbustes non cultivés qui constituaient ces haies sont bien attestés dans les
analyses archéobotaniques à travers leur bois présent sous la forme de charbon, reflétant leur
utilisation comme bois de feu, ainsi que par des restes associés à cet usage ; brindilles feuillées
de tamaris, épines, folioles, fragments de fruits, graines et même bourgeons floraux d’acacia
(Tableau 2). Les acacias et tamaris sont les essences les mieux représentées sous toutes ces
formes, ce qui tient en partie au fait que ces restes sont facilement identifiables à cause de la
petite taille des feuilles qui réduit leur fragmentation. Ce sont des essences dominantes dans
leurs associations végétales, qui ne produisent pas de fruits comestibles, et qui de surcroît se
régénèrent très bien après une coupe. Ce dernier facteur joue en leur faveur sur le long terme,
en permettant leur exploitation soutenue sans entraîner leur disparition.
Les autres espèces identifiées sont des arbustes des milieux arides, en partie appartenant à la
flore adventice des oasis, en partie tolérant les sols salés des marges oasiennes ; Chénopodiacées,
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 9
dont la soude, Asclépiadacées (Salvadora persica, Leptadenia pyrotechnica, Calotropis procera) et pro-
sopis. Le jujubier, un arbuste ou arbre aux fruits comestibles, appartient vraisemblablement à la
végétation spontanée ; il est déjà présent et exploité dans la région à la fin du Néolithique, mais
les restes de ses fruits ne sont ni fréquents ni abondants dans les échantillons et il est présent
également sous forme de charbon de bois. Il est en outre, comme les tamaris, adapté aux milieux
arides et pouvait se trouver à la fois au sein de l’oasis et sur ses marges.
Outre leur rôle de coupe-vent, les arbres et arbustes fournissaient du combustible, des maté-
riaux divers, et participaient largement à la constitution des sols et à l’écosystème oasien. En
permettant de savoir de quels végétaux étaient constituées les parties boisées mentionnées dans
les ostraca, l’analyse archéobotanique précise la réalité se trouvant derrière la terminologie en
usage dans les textes.
3 Le potager et le verger (cas no 2) : les produits autoconsommés ou impliqués dans des échanges informels dans l’angle mort des textes
L’existence et l’usage des productions du potager et des arbres fruitiers sont en revanche uni-
quement documentés par l’analyse des résidus végétaux. Leur examen nous permettra de cerner
les domaines de l’économie végétale échappant définitivement aux textes.
3.1 Les productions potagères : légumes, fruits et aromates
Les plantes potagères attestées sont le melon et/ou le concombre (les graines n’étaient pas assez
bien conservées pour être identifiées précisément) et la pastèque. Ces graines sont également
rares, mais cela s’explique par leur faible chance d’être carbonisées (Tableau 3). Les légumes
dont le tubercule, les feuilles, les fleurs, les bourgeons ou les fruits immatures sont consommés
laissent ordinairement peu de trace archéologique, car ces parties sont rarement en contact avec
le feu, se décomposent vite, ou ne sont pas identifiables. D’autres plantes ont pu être utilisées
comme légumes, mais il est très difficile de le prouver archéologiquement : le pourpier, la bette
et la carotte sont également des adventices (mauvaises herbes) dans les champs cultivés. Elles
n’ont donc pas nécessairement été cultivées, mais elles ont peut-être été consommées sous
forme de « salade » ou légumes-feuilles cuits, la pratique de cueillette de verdures « sauvages »
étant largement répandue dans les populations rurales.
Les légumes secs, que l’on peut conserver pendant des mois, sont particulièrement rares
dans ces contextes archéologiques ; en fait, une lentille et une seule graine, mal conservée, de
vesce ou pois, ont été trouvées.
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 10
Les aromates consommés au moins partiellement sous forme de fruit/grain appartiennent
principalement à la famille des Apiacées : l’aneth, le fenouil et la coriandre. Des graines de
plantes appartenant à la famille des Labiées, qui comprend les menthes et beaucoup de plantes
aromatiques, sont également attestées, mais elles n’ont pas été identifiées à l’espèce. Ces ves-
tiges nous donnent un aperçu des saveurs appréciées par les habitants de l’oasis à cette époque.
3.2 Les arbres fruitiersHormis le raisin et les dattes sur lesquels nous reviendrons (voir respectivement les cas no 5
et 4), les fruits produits dans la région comprennent la sébeste, la figue commune, le perséa,
l’olive et le jujube épine-du-Christ, cette dernière étant vraisemblablement non cultivée, mais
cueillie sur les individus « sauvages » (Tableau 4). Seule la figue sycomore est indirectement
attestée dans la documentation écrite par le biais d’une adduction désignée sous le nom d’« eau
des sycomores » (pȜ mw n pȜ nhy.w) 8.
Les fruits cultivés les plus fréquents sont les figues et la sébeste. Les restes sont, pour les
premières, les « graines » (akènes ou galles) et rarement des fragments de « fruits » (sycones) ;
pour la seconde, des noyaux (endocarpes). Leur ubiquité, semblable à celle du raisin ou du ricin,
est remarquable, car a priori il y a relativement peu de chance que ces restes de fruits soient
en contact avec le feu. L’olivier est peu fréquent, peu abondant, mais représenté à la fois par
des noyaux et des fragments de feuilles et brindilles, indiquant une culture sur place. C’est sans
doute à cette époque une culture encore secondaire, qui se développera plus tard, probablement
à partir des individus déjà plantés à l’époque perse 9.
D’une manière générale, et sans surprise, le degré d’autoconsommation d’un végétal ou d’un
produit végétal conditionne sa présence dans les textes : plus il est élevé, moins il y est visible.
Cette règle permet de prêter un usage domestique à un certain nombre d’autres végétaux ou
de productions végétales.
3.3 Les productions fourragèresL’alimentation du bétail est connue en partie par les restes végétaux retrouvés dans les restes
d’excréments fréquents dans les assemblages. En effet, ils étaient souvent employés comme
combustible, y compris pour des usages alimentaires (dans les fours et foyers). La paille et la
balle d’orge (voir cas no 6) et d’amidonnier y tiennent une place importante (Tableaux 8 et
9), mais d’autres plantes ont pu être cultivées spécialement pour cet usage. C’est le cas de plu-
sieurs graminées, dont une espèce en particulier (Cenchrus ciliaris) et des petits millets (panic,
sétaire), ainsi que des légumineuses à petite graine dont le feuillage est particulièrement appé-
tant, appartenant à la tribu des Trifoliées (trèfles, luzerne) (Tableau 5). Dans l’ensemble, si
8 Chauveau 2001 : 138.
9 Newton et al. 2006.
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 11
les produits céréaliers sont très bien représentés – alors qu’il ne s’agissait sans doute pas de
l’objectif premier de leur production – les restes de fourrage potentiellement cultivé sont peu
fréquents et peu abondants au regard du grand nombre de graines produit par chaque plante
de ces espèces. Pour les trifoliées, cela peut être lié au fait qu’elles aient été récoltées/pâturées
en vert (un stade précédant la fructification).
D’une manière générale, et à l’exception de dromadaires dans deux documents (O.Man. 3928
et 4304), les animaux domestiqués sont absents de la documentation ostracologique alors que
les papyrus de la vallée à cette époque présentent de nombreux exemples d’actes de vente ou
de location de bovins ou d’oies. L’organisation des activités d’élevage, essentielles dans le cadre
de l’économie oasienne, relevait donc de procédures informelles.
3.4 Les productions textiles et tinctoriales : le lin, le carthame
Les graines et capsules de lin sont plus fréquents et représentent certainement des résidus de
traitement après récolte, pour la production de fibres textiles et peut-être également pour un
usage alimentaire des graines. Le lin est une plante textile annuelle cultivée en Égypte depuis le
Prédynastique, et sa présence ici perpétue une pratique ancienne. La faible représentation des
restes de capsules et graines dans les échantillons ne va pas dans le sens d’un usage principal
du lin comme oléagineux (Tableau 6) ; il s’agit ici plutôt des sous-produits de traitement de la
récolte pour les fibres textiles.
Le carthame (ou safran des teinturiers) est très faiblement représenté, et sous forme de
fruits, à MMA et ZMA (Tableau 6). Cette situation est difficilement compatible avec une trans-
formation importante des fruits en huile, qui aurait produit beaucoup de déchets. Il était donc
peut-être cultivé pour ses fleurs utilisées pour la teinture des tissus.
Pour le lin et le carthame, la faible attestation des restes de fruits et graines indique que
leur usage n’était pas principalement destiné à la production d’huile, ou bien que celle-ci se
faisait en-dehors de la sphère domestique et que les sous-produits (tourteaux) n’étaient pas
mis à la disposition de tout un chacun. Les usages textiles et tinctoriaux eux ne laissent que peu
de traces archéobotaniques. L’invisibilité de ces usages ou de leurs matières premières dans les
textes permet d’envisager qu’il s’agissait d’activités économiques ou d’échanges non formalisés
et, en particulier, étrangers à la sphère institutionnelle, qu’il s’agisse de production d’huile(s)
comestible(s) et de fibres textiles ou de teinture.
Le cas des palmiers permet de compléter cette analyse en offrant l’exemple d’une plante
qui, à l’inverse des précédentes, est très présente sur le plan archéobotanique sans que cette
importance se traduise dans les ostraca.
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 12
4 Les palmiers (cas no 3) : comment le végétal devient visible dans les textes
En jouant le rôle de brise-vent et en protégeant les cultures de l’ardeur du soleil, les palmiers
jouent un rôle primordial dans l’existence même des oasis (Riou 1990). Seules celles situées en
montagne peuvent se passer d’une palmeraie ; d’autres arbres jouent alors ce rôle. À l’époque
perse, trois espèces de palmiers étaient exploitées, sinon cultivées, dans la région de Tell Douch :
le palmier dattier (Phoenix dactylifera), le palmier doum (Hyphaene thebaica) et le palmier argoun
(Medemia argun) 10. Ils sont identifiés principalement par leurs fruits, des fragments de feuilles
et de bases de feuilles et, pour le dattier, de périanthe (« cupule » à la base du fruit) et de fleurs.
Ces restes de palmiers sont présents dans plus de 90% des échantillons, et sur les quatre sites,
le dattier étant de loin le plus abondant (Tableau 7).
4.1 Le palmier dattierEn comparaison avec les restes de céréales, ceux du dattier indiquent que celui-ci avait un
rôle essentiel dans l’économie végétale de l’oasis, en particulier les fruits dans l’alimentation
humaine. L’abondance des noyaux de datte, souvent sous forme carbonisée, dans des couches
cendreuses associées aux fours et foyers est tout à fait remarquable. Des feuilles étaient éga-
lement utilisées en vannerie. Des nervures de palmes et des palmes servaient à la fabrication
de mobilier, de barrières, de toits pour des abris ou des habitations, et les troncs pouvaient se
substituer au bois. Tous ces éléments ont en outre servi de combustible puisqu’on les trouve sous
forme carbonisée dans les fonds de fours, foyers et dans les épandages de cendres.
Rien dans la documentation démotique ne traduit cette importance des palmiers dans la vie
oasienne. En effet, moins d’une dizaine d’actes mentionnent ces plantes (toutes espèces confon-
dues) ou leurs fruits. Un seul de ces actes concerne la vente d’un dattier à l’unité (O.Man. 4302),
ailleurs ils se vendent avec l’eau qui sert à irriguer la parcelle sur laquelle ils poussent. Ainsi,
O.Man. 3974 mentionne la vente d’un quart de jour d’irrigation auquel sont liés deux palmiers. La
même situation se retrouve dans le cas d’une prise à ferme. Ainsi, en O.Man. 3928, la location de
sept jours et demi d’irrigation a pour contrepartie le versement de la moitié de la récolte par le
locataire et de la moitié des fruits du palmier poussant sur les parcelles ainsi irriguées 11. Le rôle
secondaire joué par les palmiers dans les transactions se révèle dans le fait qu’ils ne se trouvent
jamais mentionnés dans la formule initiale du contrat, à l’endroit du texte où le vendeur précise
l’objet de la vente. La transaction porte d’abord sur l’eau ; les dattiers figurent toujours dans la
suite du contrat au moment de la description des éléments accessoires de la parcelle.
10 Newton 2001.
11 Chauveau 2005.
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 13
Le cas du palmier dattier offre un exemple méthodologiquement intéressant. Son rôle capi-
tal dans le cadre de l’économie oasienne ne suffit pas en effet à le rendre visible dans les textes.
En se fondant sur le cas précédent, on doit donc supposer que son exploitation s’effectuait uni-
quement au sein du groupe domestique 12. À l’inverse, le cas du palmier doum montre qu’un
végétal ou un produit végétal devient visible dans les textes à partir du moment où son utilisa-
tion sort du cadre familial ou des transactions informelles.
4.2 Le palmier doumNous disposons de quatre reçus concernant les noix-doum 13, preuve que les fruits du palmier
du même nom circulaient entre des entités aux relations formalisées par l’écrit. Parmi ces docu-
ments O.Man. 6016 est d’une extrême importance. Par ce reçu, l’intendant du temple d’Hibis
situé à Kharga (à plus de 100 km de là) accuse réception de 5570 noix (l’unité n’est pas précisée
mais il semble plus raisonnable de considérer qu’il ne s’agit pas d’artabe). Il semble donc que la
principale institution religieuse de la Grande Oasis prélevait une grande quantité de ces fruits
produits à ‘Ayn-Manâwir. Le sens de ce prélèvement pourrait être indiqué par le fait que le
temple d’Amon d’Hibis disposait sur place d’un ensemble de terres 14. Il est alors envisageable
qu’une part des loyers dus par les fermiers devait être payée en noix-doum. Cette exigence
expliquerait l’importance que revêtaient les palmiers doum pour certains des habitants d’‘Ayn-
Manâwir ce dont témoigne le fait que, contrairement aux dattiers, nous disposions d’un exemple
pour une vente individualisée de palmier doum.
O.Man. 5440B (394)En l’an 6, mois de Pharmouthi du pharaon v.p.s. Néphéritès v.p.s. Onnophris fils de Pétéamenheb
et de Heryes ⌈a déclaré à Hor fils de Horkheb⌉ et ⌈de Nesmout⌉ :
« Tu m’as réglé ce palmier doum qui est dans les maisons du côté supérieur de Douch dont j’ai hérité
en part de ces palmiers de Neshor fille de ⌈Pairy alors que (voici) les voisins⌉ du palmier doum que
je t’ai vendu sont : au sud, le palmier doum de ⌈Paoun⌉ ; au nord, le palmier doum ⌈des gens de la
… ; à l’est, la dune de l’angle (?) ; à l’ouest le palmier doum de … C’est à toi. C’est ton palmier doum
en toute propriété ⌈à partir d’aujourd‛hui et pour toujours⌉. ⌈Ni moi, ni personne⌉ ne pourra en
revendiquer la propriété. ⌈Celui qui⌉ viendra vers toi en mon nom ou au nom de quiconque […]
Outre le fait que ce document mentionne le fait qu’un seul individu pouvait être transmis
en héritage, il est remarquable que le palmier vendu par Onnophris soit vu défini en fonction
12 La vente de parts sur les produits sur une palmeraie de dattiers est en revanche connue (P.Adler dem. 16, Griffith 1939 :
88-89). Ce type de document évoque, au contraire, une culture de rente de cette plante.
13 O.Man. 5793 ; 6016 ; 6054 et 6816.
14 La toponymie atteste à plusieurs reprises de la présence d’un « domaine d’Amon d’Hibis » situé à ‘Ayn-Manâwir, cf.
O.Man. 5435 ; 5445 ; 5485 ; 5504 ; 5562 et 6997.
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 14
de ses « voisins » comme lorsqu’il s’agit de vendre une terre ou une maison. Nous apprenons
grâce à cela que chaque plante avait un propriétaire attitré, renforçant l’hypothèse que leur
exploitation était regardée comme importante par une partie de la population oasienne.
Cet exemple montre que les végétaux apparaissent dans les textes lorsqu’ils intéressent une
institution et/ou que leur valeur économique implique le recours à une forme d’échange forma-
lisée (les deux phénomènes pouvant bien évidemment être liés l’un à l’autre). C’est cependant
dans le cas du ricin que cette réalité trouve son illustration la plus complète.
5 Le ricin (cas no 4) : l’archéobotanique permet de lever un doute méthodologique
La présence du ricin dans la documentation écrite est surprenante. D’un point de vue stricte-
ment quantitatif, les documents mentionnant des graines de ricin se placent juste après ceux
relatifs au blé et à l’orge (Fig. 1) sans que l’usage qui est fait de cette plante justifie cette impor-
tance. Hautement toxiques si elles sont ingérées, les graines de ricin ne sauraient en effet servir
d’aliment. Légèrement torréfiées et pressées, elles donnent en revanche une huile qui a des
usages médicinaux mais constitue surtout un excellent combustible d’éclairage 15. Facilement
assimilable par la peau, l’huile de ricin peut aussi servir de base à la confection de cosmétiques
comme le henné 16. Un sous-produit de cette production d’huile est le tourteau de ricin, com-
posé des résidus de graines pressés encore riches en huile et en résine. De ce fait, le tourteau
de ricin est utilisé (et commercialisé comme tel) actuellement comme engrais dans les champs
cultivés, et peut également être utilisé comme combustible.
Nous savons par O. Man. 4316 que le temple d’Osiris-iou percevait des règlements en ricin
de la part des cultivateurs qui louaient les terres appartenant à cette institution 17. Cet ostracon
porte le texte d’un contrat d’association daté du printemps 430. Deux hommes, Hor fils de
Horkheb et Onnophris fils de Pétéamenheb, y établissent les conditions dans lesquelles ils vont
collecter le « quart du ricin » prélevé sur les « cultivateurs du village » pour le compte du temple
d’Osiris-iou. Dans la mesure où le nom de ces collecteurs se retrouve sur une série de reçus
relatifs à des versements de ricin, on peut supposer que ces derniers documents étaient remis
aux fermiers après le règlement de leur dû. Cet usage tout à fait spécifique du ricin explique
que la très grande majorité des documents le mentionnant furent produits dans un contexte
institutionnel.
15 Morris et al. 2011.
16 L’huile de ricin est associée à la confection de henné (qpr) dans une lettre commerciale rédigée dans l’oasis de Kharga
à la fin de la période ptolémaïque (O.Dabasheya 1, inédit), fouilles du CSA. Translittération et traduction de Michel
Chauveau (document décrit dans Chauveau 2008 : 3).
17 Chauveau 2012.
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 15
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
20
Contexte institutionnel Contexte domestique Contexte indéterminé
Fig. 7. Contextes d’attestation du ricin (25 textes) Les sources de ce graphique sont données aux Tableaux IV.A et B
L’analyse archéobotanique confirme l’importance du ricin dans les productions oasiennes.
Les sous-produits du traitement des fruits de ricin nécessaire à l’obtention de l’huile sont en effet
bien représentés dans les assemblages. Ces vestiges sont des fragments de paroi de la capsule (la
« bogue »), des graines entières, et des téguments de graine (la « peau » tigrée caractéristique),
sous forme desséchée et carbonisée. Ils sont présents dans la moitié des échantillons sous les
deux formes, dans tous les secteurs sauf celui du temple. Les quantités en jeu ne sont pas très
grandes, mais leur ubiquité et le fait même qu’il y ait autant de restes sous forme carbonisée,
alors que les graines ont peu de chance d’être conservées, impliquent que d’énormes quantités
de résidus de l’activité de production d’huile ont été utilisées comme combustible (Tableau 6).
C’est un cas exceptionnel en Égypte, où en général seules quelques graines sont attestées sur les
sites 18. En outre, l’ubiquité de ces produits de la presse des graines dans des contextes domes-
tiques semble indiquer que ce traitement se faisait à l’échelle domestique et non de manière
centralisée. Le produit final vendu était donc peut-être l’huile de ricin (et non les graines).
Si les locataires des terres du temple d’Amon d’Hibis se sont peut-être acquittés d’une rede-
vance en noix-doum, ceux du temple d’Osiris-iou devaient donc verser une part de leur récolte
en ricin. Toutefois le fait que le montant du prélèvement soit établi proportionnellement à la
récolte et non sur une base forfaitaire implique que la culture du ricin n’était pas contrainte
mais correspondait bien à une stratégie de production élaborée par les paysans oasiens. Cette
hypothèse trouve un élément de confirmation dans l’examen d’une série de reçus concernant
une même année (l’an 4 d’un roi indéterminé) et relatif à un même personnage : Ounamenheb
fils de Harsiésé (dont l’activité est attestée aux tournants des ve et ive siècles). En tout, ce dernier
a versé au moins 3,5 artabes 19 de graines de ricin soit environ 115 l pour cette année-là. Dans
18 Newton et al. (sous presse).
19 Pour le détail du calcul, on se reportera au Tableau IV.A.
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 16
la mesure où l’impôt porte sur le « quart » du ricin produit, cela implique qu’Ounamenheb avait
produit alors pas moins de 460 l de graines. Si l’on suit ce raisonnement, c’est environ 345 l de
graines qui restèrent donc en sa possession après avoir réglé ce qu’il devait au temple d’Osiris-iou.
Il est difficile d’imaginer qu’une telle quantité ait été destinée à l’éclairage du logement d’Ouna-
menheb. Il faut donc supposer qu’une large part de cette production était ensuite revendue 20.
Démotisant et archéobotaniste, chacun de son côté, pouvaient noter – et notèrent effective-
ment – le caractère singulier de la place occupée par le ricin dans les productions oasiennes. Le pre-
mier pouvait cependant craindre que ce phénomène résulte d’un biais documentaire (une archive
atypique qui viendrait déséquilibrer l’ensemble), le second pouvait difficilement l’interpréter à la
lumière des seules données dont il disposait. Dans ce cas précis, l’archéobotanique permet de lever un
doute méthodologique et, ce faisant, elle a affermi l’analyse économico-institutionnelle basée sur les
textes. L’examen de la culture du raisin permet de progresser encore un peu plus loin sur ce chemin.
6 La vigne et le raisin (cas no 5) : l’archéobotanique aide à remédier aux lacunes de la documentation textuelle
La question de la concordance entre les données archéobotaniques et celle des textes se pose de
manière très différente dans le cas de la vigne : contrairement au ricin, le vin est en effet très
peu présent dans les ostraca, en dépit de ce que les textes dont nous disposons à son sujet soient,
pour l’essentiel, liés au fonctionnement du temple d’Osiris-iou. Cette institution se servait en
effet du vin pour rémunérer certains de ses membres 21 et en usait dans ses activités liturgiques.
O.Man. 5495 montre ainsi que le temple se garantissait à cette fin auprès d’un fournisseur une
livraison annuelle de vin et (d’huile) de ricin.
O.Man. 5495(Recto) En l’an 6, mois de Mecheir du pharaon v.p.s. Achoris v.p.s. couronné à nouveau ⌈…⌉ et de
⌈Nesmout⌉ a déclaré aux prêtres d’Osiris-iou (et) à Hormakhérou le prophète-ouhem :
« Je vous fournirai les 3⌈6⌉ (hin) ¼ de vin purifié pour le biberonnage 22 d’Osiris-iou de l’an 6,
mois de Pakhôns, le premier (jour) jusqu’en [l’an] 7 mois de Pharmouthi, le dernier jour. Je vous
délivrerai (aussi) 10 ⌈+ 1/2 + 1/6⌉ (artabes) de ricin des ⌈lampes⌉ de … de Douch pour l’alimenta-
tion de la lampe d’Osiris-iou en l’an 6, mois de Tybi (sic), le premier (jour) jusqu’en l’an 7, mois de
Khoiak, le dernier jour et j’apporterai un reçu les concernant aux prêtres en ce mois-là.
Si je ne vous fournis pas le ⌈vin⌉ et le ricin qui sont mentionnés ci-dessus au mois en question,
(Verso) (pour) le vin qui vous fera [défa]ut ce mois-ci, je ⌈vous donnerai⌉ un dében d’argent, (pour)
20 Agut-Labordère (à paraître).
21 O.Man. 3414 témoigne du paiement de l’administrateur du temple (le lésonis) avec, notamment, du vin.
22 Nous lisons ici snq (Erichsen 1954 : 439 « saugen »).
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 17
le ricin qui (vous) fera défaut ce mois-ci, je vous donnerai un dében d’argent aussi alors que je ne
pourrai pas vous les ⌈donner⌉ à un autre moment que ce mois-ci. Sans qu’il puisse y avoir aucun
argument [à vous opposer]. »
Il est très probable que l’homme (dont seul le nom de la mère a été conservé) qui s’engage à
fournir le temple soit Hor fils de Horkheb et de Nesmout, déjà chargé de collecter la redevance
levée en ricin sur les fermiers du temple d’Osiris-iou (O.Man. 4316, cf. cas précédent). Le ricin
qu’il promet de remettre aux prêtres dans ce document provient d’ailleurs de ces prélèvements
car les reçus pour le ricin adressés aux cultivateurs et l’engagement du collecteur avancent le
même « prétexte liturgique » : « pour l’alimentation de la lampe d’Osiris-iou ». Il s’agit donc
de quantités de vin et de ricin que Hor fils de Horkheb et de Nesmout s’engageait à verser aux
prêtres à l’issue d’une opération de collecte annuelle dont il avait la responsabilité (à charge
pour lui de payer une amende s’il se révélait incapable d’atteindre l’objectif prévu). Il faut alors
supposer que les fermiers d’Osiris-iou s’acquittaient en plus du ricin d’une certaine quantité
de vin pour, cette fois-ci, « le ⌈biberonnage⌉ d’Osiris-iou » (si l’on reprend la formule d’O.Man.
5495). Mais aucun reçu émis par le temple concernant du vin n’a été retrouvé. Il se peut toute-
fois qu’il ne s’agisse là que d’un hasard de la documentation. En effet, l’archéobotanique montre
que l’activité vinicole à ‘Ayn-Manâwir était aussi importante que celle liée à l’huile d’éclairage.
Comme pour le ricin, les restes de vigne sont peu abondants mais fréquents ; sous forme
carbonisée on les trouve dans 70% des échantillons. Ils représentent donc un usage ordinaire,
répété, mais dont les résidus ont peu de chance d’être conservés. Sous forme desséchée, ils sont
d’ailleurs plus abondants à ‘Ayn-Ziyâda (ZMA). Il s’agit de graines, entières mais aussi fragmen-
tées, complètement formées ou immatures et de pédoncules (fragments de rafle) (Tableau 4).
Ces caractéristiques ne sont pas compatibles avec une consommation uniquement sous forme
de fruits, frais ou secs, puisque les graines sont en général avalées avec le fruit. Les résidus
carbonisés représentent probablement une utilisation des sous-produits de la presse des fruits
comme combustible domestique. La presse est une activité saisonnière, qui ne produit donc
pas de résidus pendant une grande partie de l’année, ce qui réduit d’autant plus les chances de
carbonisation des restes. Leur ubiquité dans le sédiment archéologique tendrait donc à montrer
qu’une grande quantité de jus était produite ; suffisamment pour que les sous-produits aient
été stockés et utilisés régulièrement comme combustible. En outre, la présence de bois de vigne
dans les charbons de bois de MMA confirme le fait qu’il s’agissait d’une culture locale.
Comme celle du ricin, la culture de la vigne était répandue, il paraît alors logique que le
temple ait aussi choisi de prélever une part du vin tiré des raisins qui poussaient sur ses terres.
Chose qui, en l’absence de reçus liés au prélèvement en vin et d’un document aussi clair que
O.Man. 4316 pour le ricin, était difficile à supposer. Dans ce cas précis, l’analyse archéobotanique
permet donc d’améliorer la compréhension d’O.Man. 5495 et, de manière plus générale, celle du
système par lequel le temple se faisait payer par ses fermiers. Dans le cas du ricin, la confron-
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 18
tation avec les données archéobotaniques permettait de lever un doute quant au caractère
représentatif des reçus, dans celui du vin, cette opération aboutit à supposer qu’il nous manque
une partie de la documentation liée aux prélèvements effectués par le temple.
7 L’orge et l’amidonnier (cas no 6) : les limites de l’exercice
En accord avec ce que l’on connaît de l’agriculture nilotique de l’Égypte pharaonique, les céréales
attestées à ‘Ayn-Manâwir sont l’amidonnier (Triticum turgidum subsp. dicoccum, dem. bdt) et l’orge
vêtue (Hordeum vulgare, dem. ἰt) sous deux formes, à 2 rangs et à 6 rangs.
7.1 Prééminence de l’orge sur l’amidonnier dans les textes démotiques
L’examen de la documentation démotique permet de mettre en évidence une nette prééminence
des mentions d’orge par rapport à celle de l’amidonnier. En effet, si la première (ici, indistincte-
ment, l’« orge » ἰt et la « belle orge » ἰt nfr) apparaît dans 58 documents démotiques, le second
(bdt) ne se retrouve que dans 28 d’entre eux. Toutefois, il semble que l’importance de ces céréales
ait été assez différente selon que les documents émanent d’une institution (principalement le
temple d’Osiris-iou) ou de particuliers (Fig. 8). D’une manière générale, les sanctuaires semblent
être davantage intéressés par l’amidonnier que les personnes privées.
0
5
10
15
20
25
30
Blé Orge
Contexte institutionnel
0
5
10
15
20
25
30
Blé Orge
Contexte domestique
a b
Fig. 8. Nombres d’attestations de blé et d’orge dans les textes : a) en contexte domestique : 32 textes, b) en contexte institutionnel : 41 textes. Les sources de ces graphiques sont données aux Tableaux II et III.
Cela ne saurait être expliqué par la nature des prélèvements opérés par l’institution sur ses
fermiers. Comme dans la vallée, des quantités d’orge et d’amidonnier étaient en effet deman-
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 19
dées par le temple à ceux qui avaient loué les terres du domaine divin du dieu 23. En atteste une
déclaration concernant l’embauche par le sanctuaire de deux collecteurs de redevance (O.Man.
6056). Le texte précise que ceux-ci auront à exiger des prélèvements en « amidonnier, [en]
orge ou [en] tout type de produit relevant du revenu divin (d)’Osiris-iou » (l. 4). Nous disposons
d’ailleurs de plusieurs listes très probablement fiscales associant le nom d’un particulier à un
versement en amidonnier ou en orge.
L’amidonnier et l’orge faisaient partie des rations versées aux agents travaillant pour cette
institution. C’est en effet au moyen de « blé et [d’]orge équivalent à deux rations quotidiennes »
que les prêtres d’Osiris-iou prévoyaient de rémunérer deux hommes de ménage (O.Man. 4017
ro 9). De même le lesonis, l’administrateur du temple, recevait-il ses émoluments en amidonnier
(O.Man. 3414) (le rôle de l’orge dans ce document n’est pas clairement déterminé).
Toutefois un reçu (O.Man. 4036) adressé à Ounamenheb fils de Harsiésé, un des personnages
les plus éminents de cette institution 24 montre que le temple privilégiait l’amidonnier pour
payer les « jours de temple » que possédaient ceux qui participaient à la liturgie d’Osiris-iou. Le
texte du reçu précise en effet qu’Ounamenheb reçut (ro 5-6) « 33 (artabes) d’amidonnier pour les
30 jours de temple » dont il disposait. La possession d’un jour de service liturgique ouvrait donc
le droit à une rente d’un peu plus d’une artabe de blé par mois, soit l’équivalent d’une ration
de pain pour un individu adulte pendant cette même période 25. Dans le cas d’Ounamenheb,
cette seule rente lui permettait de toucher près de 1000 l d’amidonnier chaque mois. Au recto
du même document, après un passage lacunaire, il est fait mention du fait que les 33 artabes
d’amidonnier concernés par le reçu faisaient partie d’un montant annuel de 332,5 artabes soit
10 000 l d’amidonnier. Malgré une différence d’une demi-artabe, ce chiffre concerne très certai-
nement la quantité de blé que lui allouait le temple annuellement (33 artabes mensuelles × 10
mois). Chaque année Ounamenheb percevait donc entre 7 et 8 tonnes d’amidonnier de la part
du temple d’Osiris-iou.
Cette institution collectait puis injectait dans l’économie locale des quantités très impor-
tantes de cette céréale 26. Comment peut-on expliquer le fait que le temple d’Osiris-iou ait
privilégié l’amidonnier pour rémunérer ses membres au détriment de l’orge ? Une fausse raison
fréquemment invoquée pour expliquer l’importance prise par la culture de l’orge en Égypte
ancienne (place qui, elle-même, mériterait d’être questionnée) est qu’elle serait moins exigeante
que celle des blés, même de l’amidonnier. Toutefois, à l’heure actuelle, les exigences de ce der-
23 Donker van Heel 1995 : 43-47.
24 Nous savons qu’il disposait de la salle N du temple à la toute fin du ve siècle av. J.-C. Sur ce point voir Chauveau 2011.
25 Agut-Labordère 2011 : 278, note 13.
26 Par ailleurs, un reçu (O.Man. 6836) atteste d’un versement de 1 + 1/6 (d’artabe) d’amidonnier de la part de la ville de
Douch en faveur du domaine d’Osiris-iou (dont le boisseau est utilisé pour compter la quantité de grains). Le blé en
question est appelé « blé de l’an 3 », preuve d’un versement annuel de la part de la ville de Douch au temple d’Osiris-
iou. Le cadre institutionnel dans lequel s’inscrit cette donation est difficile à préciser.
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 20
nier sont finalement assez mal connues. Les deux céréales ayant été cultivées en Égypte depuis
le Néolithique, et dans les oasis (Dakhla) au moins depuis l’Ancien empire, on peut cependant
supposer que des variétés adaptées aux conditions locales aient fini par être sélectionnées
depuis longtemps. Il est en revanche certain que, pour l’entreposage, l’amidonnier à usage ali-
mentaire prend davantage de place (ce sont des épillets entiers) que l’orge (grains vêtus mais
sans les rachis) (Fig. 11 et 12). Ainsi, pour un volume donné de stockage disponible (de silos par
exemple), on pourra conserver plus d’orge que d’amidonnier. Cette différence pratique pourrait
expliquer le fait que dans les équivalences employées dans les contrats, la valeur de l’amidonnier
soit inférieure à celle de l’orge (une mesure de « belle orge » équivaut à une mesure et demie
d’amidonnier 27). Une unité de mesure (une artabe par exemple), si elle concerne des grains à
stocker à long terme (épillets, grains vêtus) contiendra en effet un plus grand volume de grains
(hors enveloppes) d’orge que d’amidonnier.
Ainsi, rien du point de vue agronomique, pratique ou économique ne permet d’expliquer
que les membres du temple d’Osiris-iou et tout particulièrement les plus puissants d’entre
eux, comme le fut Ounamenheb, aient touché une partie de leur rémunération en amidonnier.
Restent les facteurs culinaire et gustatif, malheureusement très difficiles à étudier faute d’une
documentation adéquate. En effet, orge vêtue et amidonnier ont un goût très différent et ne
donnent pas la même texture aux aliments dans lesquels ils sont employés. Les deux céréales
principales de l’Égypte pharaonique sont attestées dans des proportions variables selon les sites
et les périodes, sans qu’il en ressorte une évolution particulière. Toutefois à ‘Ayn-Manâwir, le
fait que l’amidonnier constitue l’essentiel des rémunérations des prêtres du temple d’Osiris-iou
en dépit de toute considération agronomique ou pratique pourrait faire songer au fait que les
oasiens préféraient son goût à celui des préparations à base d’orge. Dans ce cas, on peut suppo-
ser que ces derniers privilégièrent la culture de l’amidonnier à celle de l’orge, hypothèse que
l’analyse archéobotanique permet d’approfondir.
7.2 Orge et amidonnier dans les données archéobotaniquesD’une manière générale, les deux céréales sont omniprésentes dans les contextes archéologiques
de la région ; la seule plante aussi bien représentée est le palmier dattier (Tableaux 8 et 9).
Comparer les fréquences relatives de l’orge et de l’amidonnier est un chemin semé d’embûches,
car plusieurs facteurs influent sur leur représentation dans les assemblages archéologiques : la
structure (morphologie) des épis (Fig. 9 et 10), ses implications taphonomiques (Fig. 11), et les
usages éventuellement différenciés, des grains mais aussi de la paille et de la balle. On ne peut
donc pas traduire de manière systématique des différences archéobotaniques quantitatives en
termes d’importance dans l’alimentation humaine ou dans le système agricole. Il semble per-
tinent ici de détailler ces aspects afin de clarifier la discussion des données archéobotaniques.
27 Ce point est discuté par Vleeming 1991 : 185 (ll).
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 21
rachis
épilletglumelles
glumesaxe : rachillet
grains
Fig. 9. Schéma d’organisation d’un épi de céréale. Les épillets sont portés par un axe central, le rachis.
Fig. 10. Schéma d’organisation d’un épillet de céréale. Ici, épillet à 4 grains. Chaque épillet comporte deux glumes. Chaque grain, ou caryopse, est entouré de deux glumelles. Glumes et glumelles sont les enveloppes des grains.
arête
Blé amidonnierTriticum turgidum subsp. dicoccum
épillet
aprè
s réc
olte
épi
épillet contenant en général 2 grains
arête
glumes
cicatrice supérieure
1 segment derachis
aprè
s dép
iqua
ge
fragments de rachisface ventrale
arête
glumelles
aprè
s déc
ortic
age
bases de glumes
grain libre
based'épillet :ballelourde
grain avec fragmentsde glumelles adhérents
Orge vêtue à deux rangsHordeum vulgare var. distichum
épi
glumelles(ici entières)
glumelles
grain vêtu
glumelles
Fig. 11. Schéma montrant les effets du traitement sur les céréales vêtues Blé amidonnier et Orge vêtue : décomposition des épis. D’après Charles 1989, fig. 4, p. 24
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 22
7.2.1 Les différents produits des cultures céréalièresLes grains sont le produit primordial de la culture céréalière car ils ont pour usage principal l’ali-
mentation humaine ainsi que celle des animaux domestiques. La paille et la balle 28 sont cepen-
dant tout aussi essentielles, en particulier dans les régions semi-arides et arides. Leurs usages
multiples revêtent une grande importance dans l’économie des matières végétales : litière,
alimentation du bétail, dégraissage de la terre crue dans les briques et enduits utilisés dans
la construction, et ajout aux excréments animaux avant leur utilisation comme combustible.
Au moment de la récolte, la plante était coupée assez bas sur la tige (chaume). Il s’agissait
ensuite de séparer les différentes parties pour pouvoir les utiliser séparément. Ce traitement
varie selon les céréales.
7.2.2 Des céréales à grains vêtusL’orge vêtue et l’amidonnier sont des céréales à grains vêtus 29 ; leur traitement avant l’obten-
tion de grains comestibles est long et comprend plusieurs étapes (Fig. 12). Si ces étapes sont
similaires, les produits obtenus à chaque étape diffèrent entre l’orge et l’amidonnier, et ces
différences ont des conséquences sur l’occurrence des différentes parties (produits à chaque
étape) dans les assemblages archéobotaniques (Fig. 11 et 12).
7.2.3 Comparer les quantités de rachis d’orge et d’amidonnierLe rachis est l’axe central de l’épi (une forme spécialisée de tige), qui porte, à ses nœuds, les
épillets (Fig. 9 et 10). Le nombre d’épillets par nœud, et le nombre de grains par épillet, varient.
Dans l’amidonnier, un seul épillet est porté à chaque nœud, et chaque épillet porte typiquement
deux grains à maturité. Dans l’orge, chaque nœud porte trois épillets. Chez l’orge à deux rangs,
un seul épillet est fertile (entouré de deux épillets stériles), et ne comporte qu’un grain. Chez
l’orge à 6 rangs, les trois épillets sont fertiles, chacun ne portant qu’un seul grain.
Si l’on souhaite comparer la production représentée par les nombres de nœuds de rachis, en
termes de grains de céréales, il faut donc convertir ces dénombrements : 1 nœud d’amidonnier
équivaut à 2 grains d’amidonnier ; 1 nœud d’orge à 2 rangs équivaut à 1 grain d’orge ; 1 nœud
d’orge à 6 rangs équivaut à 3 grains.
28 La paille est constituée des chaumes (tiges) et feuilles des plantes, tandis que la balle est l’ensemble des parties des
épis hormis les grains : l’axe central (rachis) et les axes secondaires de l’épi, et les enveloppes du grain (glumes et
glumelles), de formes différentes selon l’espèce (Fig. 9 et 10).
29 Au contraire de l’orge nue, du blé tendre ou froment et du blé dur, par exemple.
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 23
Récolte
Dépiquage (=égrenage)par battage ou foulage
Vannage & Tamisage (plusieurs fois)
grains nus presque propres
épilletsgrains vêtus
graines adventicescailloux de même taille
chaumes, feuillesrachis d'orge et de blé nu
balle, arêtesnoeuds (& bases) de chaumes
épis non dépiqués
Mouture / Concassage / Cuisson tels quels
Stockage
Tamisage / VannageTri à la main
Tri à la main Tri à la main
grains nus propresgrains nus propres grains nus propres
Décorticage au mortier & pilon
eau
Séchage à la chaleurVannage plusieurs foisTamisages moyen et fin
cailloux
grains presque propresgrains propresbases d'épillets
épillets entiers, glumelles entières sans grainballe brisée, toutes tailles
grains nus entiers, grains nus entiersfragments de grains, fragments de grains
balle : glumellesglumelles, glumes, bases d'épillets
Fourrage, Combustible, Dégraissant
Fourrage, Combustible, Dégraissant
Fig. 12. Schéma de traitement post-récolte par type de céréale, simplifié. D’après Murray 2000a et Samuel 2000 À gauche, blés vêtus (par exemple le blé amidonnier) et orges vêtues, à droite, blés nus
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 24
7.2.4 Les grainsDu fait qu’ils sont en général consommés, les grains sont moins fréquemment attestés que les
résidus de paille et de balle. Les grains d’orge carbonisés sont présents ici dans 87% des échan-
tillons, ceux d’amidonnier dans seulement 40% d’entre eux, et les grains d’orge sont plus de
dix fois plus nombreux que ceux d’amidonnier (1906 contre 164) (Fig. 13 et 14, Tableau 8).
Sous forme desséchée, aucun grain d’amidonnier n’a été identifié, contre 118 d’orge dans deux
échantillons de dépotoir.
Orge C
Orge S
Amidonnier C
Amidonnier S
Blé indét C
Blé indét S
Céréale indét C
Céréale indét S
Fig. 13. Proportions relatives des différentes céréales identifiées sous forme de grains. C : carbonisé, S : desséché. Seule l’orge est présente sous forme desséchée. Les grains de « céréale indéterminée » sont des grains trop mal conservés, en général fragmentés, pour être identifiés. Il en est de même dans une moindre mesure pour les grains de « blé indéterminé ». N total = 3061 grains.
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
Fig. 14. Occurrence des grains de céréales dans les 47 échantillons La légende des couleurs est la même que pour la figure précédente
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 25
Les grains d’orge, plus fréquents, sont à la fois attestés dans des restes d’excréments, et sous
forme nettoyée 30, aplatie (grains écrasés avant cuisson) pour l’alimentation humaine, notam-
ment dans des contextes associés à des fours cylindriques de type tannour. Pour l’amidonnier,
les attestations directes sont absentes, mais on peut supposer des usages similaires. Ainsi, en
se fiant à ces premières indications, la culture de l’orge paraît avoir été assez largement plus
importante que celle de l’amidonnier.
7.2.5 Paille et balleAmidonnier et orge vêtue sont trouvés en majorité sous forme de produits non comestibles, la
paille et la balle, correspondant aux produits de battage et de décorticage des grains (Fig. 11 et
12). Cette présence peut être liée en particulier à leur usage comme litière, comme alimentation
du bétail, et comme ajout aux excréments animaux avant leur utilisation comme combustible,
par exemple sous forme de galettes comme c’est le cas encore aujourd’hui. Ce dernier usage
en particulier explique l’abondance de la paille et de la balle dans les couches cendreuses et les
foyers du secteur MMA.
Paille et balle sont utilisées comme litière, comme fourrage pour le bétail, et comme dégrais-
sant dans la fabrication des briques et enduits de terre crue, éléments de base de toutes les
constructions domestiques, et même du temple d’époque perse dont il est question ici. Une
différence entre l’amidonnier et l’orge, est que le battage, première étape du traitement, permet
de séparer directement les grains d’orge vêtus de la paille et de la balle lourde (rachis), mais
uniquement la paille des épillets (grains vêtus attachés aux fragments de rachis) d’amidonnier
(Fig. 11 et 12). Ainsi, lorsque la paille d’orge est utilisée, des fragments de balle y sont associés,
tandis que la balle d’amidonnier est obtenue à une phase ultérieure de traitement ; la paille
d’amidonnier peut donc être utilisée séparément de sa balle. Or les fragments de paille sont dif-
ficilement identifiables à l’espèce, ce sont les éléments de balle qui sont les plus caractéristiques.
Il en résulte que l’utilisation de paille et balle d’orge est mieux identifiable que l’utilisation de
paille d’amidonnier seule. Les différences quantitatives dans les identifications des céréales
découlent en partie de cela. En effet, si les deux céréales sont ubiquistes dans les échantillons,
leurs restes sont trouvés dans des proportions différentes.
30 L’orge « nettoyée » correspond, non pas à l’orge perlé (dont le son a été retiré par abrasion) mais simplement aux
grains décortiqués (dont les glumelles ont été retirées par décorticage) (Fig. 11). Le traitement est semblable pour
le blé amidonnier. Ces grains sont ainsi prêts à être moulus, concassés, ou cuits entiers. Retirer le son des grains de
céréales permet d’obtenir de la farine « blanche », mais n’est pas nécessaire à la consommation.
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 26
7.2.6 Prééminence de l’orge dans les échantillons paléobotaniques, mais…
Sous forme carbonisée, la balle d’orge est présence dans 35 des 47 échantillons, celle d’amidon-
nier dans 38 d’entre eux, et la paille dans 37 (Fig. 15 et 16, Tableau 9). Cependant, les nœuds
de rachis d’orge sont plus de deux fois plus nombreux que ceux d’amidonnier (7089 contre
2962). La balle desséchée est présente dans 5 échantillons pour l’orge, 6 pour l’amidonnier ; là
encore, la balle d’orge est plus abondante que celle d’amidonnier (1122 nœuds contre 226). Si
l’on convertit ces nombres en équivalents en grains et si l’on postule un mélange égal d’orge
à 2 et à 6 rangs, ces proportions relatives demeurent. La balle d’amidonnier est un peu plus
ubiquiste mais beaucoup moins abondante que celle d’orge. L’orge apparaît donc prééminente
sur l’amidonnier dans l’économie végétale, tant sous forme de grains que sous forme de balle.
Il est donc possible que tout cela renvoie à une plus grande production d’orge, mais ce n’est pas
nécessairement le cas.
Orge C
Orge S
Amidonnier C
Amidonnier S
Blé indét C
Blé indét S
Fig. 15. Proportions relatives des différents types de balle dans les échantillons archéologiques C : carbonisé, S : desséché. N total = 11404 restes de balle
0
5
10
15
20
25
30
35
40
Fig. 16. Occurrence des restes de balle dans les 47 échantillons archéologiques La légende est la même que pour la figure précédente
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 27
Pour ce qui est de la balle, cette différence pourrait être due au dépôt en grandes quantités
de balle d’orge (produite tout d’un coup lors du battage après la récolte), comparée à la pro-
duction tout au long de l’année mais en plus petites quantités de la balle d’amidonnier (lors
du décorticage pour l’obtention des grains). Pour les grains, on pourrait invoquer des usages
très différents, qui feraient que l’orge aurait plus de probabilité d’être déposée et conservée.
En effet, si l’orge était donnée aux animaux domestiques (ce qui est attesté) à l’exclusion de
l’amidonnier (ce qui n’est pas certain), l’utilisation des excréments comme combustible ne pou-
vait produire que des grains carbonisés d’orge. La pratique de grillage de grains d’orge pour la
consommation humaine est aussi susceptible de les carboniser mais uniquement par accident.
En revanche, si l’amidonnier n’était utilisé que sous forme de pain, les grains n’auraient que très
peu de chance d’être carbonisés. Dans ce cas, l’hypothèse née de l’analyse des textes, les oasiens
préféraient utiliser l’amidonnier pour leur propre alimentation, trouverait confirmation. Les
données archéobotaniques issues de dépôts secondaires et tertiaires ne permettent ici donc
pas de conclure définitivement et nous touchons là à une des limites de l’exercice auquel nous
venons de nous livrer.
Conclusion et perspectives de recherchesÀ l’issue de ce travail, nous espérons avoir montré tout l’intérêt qu’il y a à confronter les données
archéobotaniques et textuelles. Une approche croisée peut en effet permettre d’améliorer consi-
dérablement la connaissance du paysage agraire en lui-même (cas no 1). Cette confrontation
permet aussi de repérer les cultures de rente et/ou institutionnelles comme le raisin et le ricin
dans l’économie oasienne en montrant, pour le premier, que sa place n’était pas aussi limitée
que sa faible attestation dans les ostraca pouvait le laisser penser (cas no 5) et, pour le second,
que sa forte présence dans les textes correspondait bien à une réalité archéologique (cas no 4).
Plus fondamentalement, cette approche montre clairement la manière dont les textes, sou-
vent perçus à tort comme primordiaux dans l’interprétation d’un site, n’éclairent qu’une par-
tie de la réalité économique ; végétaux ou productions végétales n’y font leur apparition que
lorsque leur circulation se voit médiatisée par une institution (prélèvement par un temple)
ou par une règle de droit (régissant une vente, une location, une rente…) (cas no 3). De fait,
l’économie végétale liée à la sphère familiale – celle qui est directement liée à la subsistance du
groupe domestique (cuisine, élevage, chauffage, éclairage, fabrication d’ustensiles et construc-
tion) – échappe au philologue (cas no 2). Dans le cadre général tracé par l’archéobotanique, la
documentation écrite concerne la circulation des produits entrant dans des relations interper-
sonnelles régies par le droit mais surtout dans celles liées aux différentes institutions religieuses
disposant de terre sur ce site.
Il convient toutefois de nuancer encore l’apport des textes même dans le domaine de l’éco-
nomie institutionnelle. En effet, la faiblesse des données archéobotaniques en ce domaine est
liée à la nature même d’une documentation composée uniquement de sous-produits engendrés
par les transformations des végétaux. Si nous avions, par exemple, disposé de données concer-
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 28
nant le stockage des céréales destinées à l’alimentation humaine, le problème posé par les usages
de l’orge et de l’amidonnier (cas no 6) se serait posé en des termes différents. Pour cela, seuls des
contextes d’entreposage incendiés en place seraient adéquats. Il faut ici espérer que les fouilles
futures permettront d’apporter des données nouvelles en attendant, le travail de confrontation
des données devra se poursuivre en suivant au moins trois axes :
– L’ubiquité des restes de raisin et de ricin implique que tout le monde avait accès à ces
sous-produits ; cependant, cela ne signifie pour autant que chaque famille en effectuait le
pressage. Il est possible que cette opération ait eu lieu dans un (des) espace(s) commun(s),
et que les masses de « déchets » produits aient été ensuite réparties parmi les produc-
teurs, ou redistribuées d’une manière ou d’une autre. Peut-on en effet imaginer l’usage
d’un pressoir ou d’un espace de presse commun avec redistribution du produit (jus) et
des sous-produits (résidus de presse) ? Ce type d’infrastructure aurait-elle pu également
servir à la production d’huile de ricin ? L’archéologie du bâti est à même d’apporter des
réponses à ces questions.
– Un autre domaine où l’approche proposée dans cet article trouve sa limite est la circu-
lation des productions « manâwirites » vers la vallée du Nil. Au moins deux produits
végétaux, le vin et l’huile de ricin, auraient pu faire l’objet d’une commercialisation via
les routes du désert 31 sans qu’aucun texte ne vienne documenter ce type d’opération
commerciale. Pourtant, des contenants du type siga 32 de fabrication oasienne pouvant
servir au transport de liquide ont été retrouvés notamment à Karnak c’est-à-dire au bout
d’une des pistes reliant la Grande Oasis et la vallée 33. Sur ce point, une carte de la pré-
sence des contenants de ce type serait d’une extrême utilité pour mieux comprendre la
manière dont les productions oasiennes circulaient en Égypte. De manière complémen-
taire, une analyse des résidus organiques présents sur/dans les parois de ces contenants
serait complémentaire pour aider la confirmation de leur usage, parfois pour de multiples
produits. Cela a notamment permis pour des périodes différentes l’identification de vins,
d’huiles végétales (notamment de ricin) et de graisses animales 34.
– Enfin, à deux reprises (cas no 2, plantes fourragères ; cas no 6, orge), nous avons abordé
la question de l’alimentation animale. Comprendre l’économie agricole d’‘Ayn-Manâwir
implique de se poser la question de la place qu’y tenait l’élevage. Les premières études
archéozoologiques sur le secteur d’habitation MMA (Lesur 2004, rapport inédit) indiquent
un élevage centré sur le bœuf et les caprinés, complété par une attestation de consomma-
31 Sur le commerce dans cette partie du Sahara, voir Gradel, Letellier-Willemin et Tallet 2012 (concerne la période
romaine).
32 Marchand 2004.
33 Masson 2010 : 611.
34 Pour les huiles d’éclairage dans des parois de lampes, voir par exemple Copley et al. 2005. Pour les résidus de vins dans
des jarres, voir Guash-Jané et al. 2006a, 2006b.
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 29
tion d’âne. Les produits secondaires fournis par ces animaux, comme le travail de traction
et de transport, mais aussi les déjections utilisées comme combustible et probablement
comme fertilisant des terres agricoles, étaient au moins aussi importants à la vie oasienne
que les produits alimentaires. Ces animaux, hormis le dromadaire, n’apparaissent pas non
plus dans la documentation écrite. Les liens entre élevage et activités agricoles à l’échelle
de l’oasis et pour les relations entre l’oasis et ses partenaires extérieurs, restent à éclai-
rer plus précisément en réunissant documentations archéologique, archéozoologique,
archéobotanique et textuelles.
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 30
Bibliographie
AGUT-LABORDèRE, D. 2011, « La ΠΑΡΑΘΗΚΗ au Serapeum : les (petites) affaires de Ptolémaios »
in : J. F. Quack et A. Jördens, Ägyptischen zwischen innerem Zwist und äusserem Druck. Die Zeit
Ptolemaios’ VI. Bis VIII, Heidelberg : 277-292.
AGUT-LABORDèRE, D. (à paraître), « Oil for Silver : Temples and Development of the Oase in the
Western Desert » in : J. C. Moreno García, Dynamics of production and economic interaction in the
Near East in the first half of the First Millennium BC, Oxford, Oxbow Books.
BAGNALL, R. 2011, Everyday Writing in the Graeco-Roman East (Sather Classical Lectures 69), Berkeley,
University of California Press.
BOUCHARLAT, R. 2001, « Galeries souterraines de captage dans la Péninsule d’Oman au 1er millénaire
avant J.-C. Questions sur leurs relations avec les galeries du Plateau iranien » in : P. Briant
(ed.), Irrigation et drainage dans l’Antiquité, qanâts et canalisations souterraines en Iran, en Égypte et
en Grèce (Persika 2), Paris : 157-183.
BOULOS, L. 2005, Flora of Egypt, Volume 4 : Monocotyledons (Alismataceae-Orchidaceae), El-Hadara, Le
Caire.
BRIANT, P. 2001, « Introduction » in : P. Briant (ed.), Irrigation et drainage dans l’Antiquité, qanâts et
canalisations souterraines en Iran, en Égypte et en Grèce (Persika 2), Paris : 9-14.
BRIANT, P. 2003, « L’État, la terre et l’eau entre Nil et Syr-Daria. Remarques introductives », Annales
HSS 57-3 : 517-529.
CHARLES, M. 1989, « Introductory remarks on the cereals », Bulletin on Sumerian Agriculture : 17-31.
CHAUVEAU, M. 1996, « Les archives d’un temple des Oasis au temps des Perses », BSFE 137 : 32-47.
CHAUVEAU, M. 2001, « Les qanâts dans les Ostraca de Manâwir » in : P. Briant (ed.), Irrigation et
drainage dans l’Antiquité, qanâts et canalisations souterraines en Iran, en Égypte et en Grèce (Persika
2), Paris : 137-142.
CHAUVEAU, M. 2003, « The Demotic Ostraca of Ayn Manâwir », Egyptian Archaeology. The Bulletin of
The Egypt Exploration Society 22 : 38-40.
CHAUVEAU, M. 2005, « Irrigation et exploitation de la terre dans l’Oasis de Kharga à l’époque perse »
in : J. C. Moreno García (ed.), L’agriculture institutionnelle en Égypte ancienne : État de la question et
perspectives interdisciplinaires (CRIPEL 25), Lille : 157-163.
CHAUVEAU, M. 2008, « Démotique », Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des
sciences historiques et philologiques 140 : 3-4.
CHAUVEAU, M. 2011, « Les archives démotiques du temple de Ayn Manâwir », ARTA 2011.002 (http://
www.achemenet.com/document/2011.002-Chauveau.pdf)
CHAUVEAU, M. 2012, « Démotique », Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des
sciences historiques et philologiques 143 : 1-12.
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 31
COPLEy, M.S., BLAND, H.A., ROSE, P., HORTON, M. et EVERSHED, R.P. 2005, « Gas chromatographic, mass
spectrometric and stable carbon isotopic investigations of organic residues of plant oils
and animal fats employed as illuminants in archaeological lamps from Egypt », Analyst 130 :
860-871.
DONKER VAN HEEL, K. 1995, Abnormal Hieratic and Early Demotic Textes collected by the Theban Choachytes
in the Reign of Amasis. Papyrus from the Louvre Eisenlohr Lot, Leyde.
ERICHSEN, W. 1954, Demotische Glossar, Copenhague.
GRADEL, C., LETELLIER-WILLEMIN, F. et TALLET, G. 2012, « “Une laine bien plus belle et douce que celle
des moutons” à El-Deir (oasis de Kharga, Égypte) : le coton au cœur de l’économie oasienne
à l’époque romaine » in : S. Guédon (ed.), Entre Afrique et Égypte : relations et échanges entre les
espaces au sud de la Méditerranée à l’époque romaine, Ausonius, Bordeaux : 119-141.
GONON, T., THIERS, C. et WUTTMANN, M. 2005, « Les qanâts d’Ayn Manâwir (Oasis de Kharga, Égypte) :
techniques de creusement et dynamique de l’exploitation d’une ressource épuisable, de la
Première Domination Perse au iie siècle de l’ère commune » in : Wasserversorgung aus Qanaten
– Qanate als Vorbilder im Tunnelbau (Schriftenreihe des Frontinus-Gesellschaft, Heft 26), Bonn :
39-57.
GRIFFITH, F.Ll. 1939, « Demotic Texts » in : E. Adler, J. Tait, F. Heichelheim et F. Ll. Griffith, Demotic
Papyri from Gebelên. The Adler Papyri, Londres, 1939.
GUASH-JANÉ, M., ANDRÉS-LACUEVA, C., JáUREGUI, O. et LAMUELA-RAVENTóS, R.M. 2006a, « The origin of the
ancient Egyptian drink Shedeh revealed using LC/MS/MS », Journal of Archaeological Science
33 : 98-101.
GUASH-JANÉ, M., ANDRÉS-LACUEVA, C., JáUREGUI, O. et LAMUELA-RAVENTóS, R.M. 2006b, « First evidence of
white wine in ancient Egypt from Tutankhamun’s tomb », Journal of Archaeological Science 33 :
1075-1080.
MARCHAND, S. 2007, « Les conteneurs de transports et de stockage de l’oasis de Kharga. De la Basse
Époque (XXVII-XXXe dynasties) à l’époque ptolémaïque », Cahier de la céramique égyptienne 8 :
489-502.
MASSON, A. 2007, « Le quartier des prêtres du temple de Karnak : rapport préliminaire de la fouille
de la Maison VII, 2011-2003 », Cahiers de Karnak XII/2 : 593-623, pl. I-XXXI.
MORRIS, J. B., WANG, M. L. et MORSE, S. A. 2011, « Ricinus » in : C. Kole (ed.), Wild Crop Relatives : genomic
and breeding Resources : oilseeds, Springer, Berlin-Heidelberg : 251-260.
MURRAy, M. A. 2000, « Cereal production and processing » in : P. Nicholson, I. Shaw (edd.), Ancient
Egyptian materials and technology, Cambridge University Press, Cambridge : 505-536.
NEWTON, C. 2001, « Le Palmier Argoun Medemia argun (Mart.) Württemb. ex Wendl » in : S. Aufrère
(ed.), Encyclopédie religieuse de l’Univers végétal. Croyances phytoreligieuses de l’Égypte ancienne
(ERUV) II, OrMonsp. XI : 141-153.
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 32
NEWTON, C., TERRAL, J.-F. et IVORRA S. 2006, « The Egyptian olive (Olea europaea subsp. europaea L.) in
the later first millennium BC : origins and history using the morphometric analysis of olive
stones », Antiquity 80 : 405-414.
NEWTON, C., WHITBREAD, T., AGUT-LABORDèRE, D. et WUTTMANN, M. (sous presse), « L’agriculture oasienne
à l’époque perse dans le sud de l’oasis de Kharga (Égypte, Ve-IVe s. AEC) », Revue d’Ethnoécologie 4.
RIOU, C. 1990, « Bioclimatologie des Oasis » in : V. Dollé, G. Toutain (edd.), Les systèmes agricoles
oasiens : actes du colloque de Tozeur (19-21 novembre 1988), CIHEAM, Paris : 207-220.
SAMUEL, D. 2000, « Brewing and baking » in : P. Nicholson, I. Shaw (edd.), Ancient Egyptian materials
and technology, Cambridge University Press, Cambridge : 537-576.
VLEEMING, S. P. 1991, The Gooseherds of Hou (Pap. Hou). A Dossier Relating to Various Agricultural Affairs
from Provincial Egypt of the Early Fifth Century B.C., Peeters, Leuven.
WUTTMANN, M., BOUSQUET, B., CHAUVEAU, M., DILS, P., MARCHAND, S., SCHWEITZER, A. et VOLAy, L. 1996,
« Premier rapport préliminaire des travaux sur le site de ‘Ayn Manâwir (Oasis de Kharga) »,
BIFAO, 96 : 385-451.
WUTTMANN, M., ARAKAT, H., BOUSQUET, B., CHAUVEAU, M., GONON, Th., MARCHAND, S., ROBIN, M. et
SCHWEITZER A. 1998, « ‘Ayn Manâwir (Oasis de Kharga). Deuxième rapport préliminaire », BIFAO,
98 : 367-462.
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 33
Tableaux
Tableau I Attestations d’éléments végétaux dans les O.Man.
blé (bd.t)
orge et belle orge(ἰt ou ἰt nfr)
ricin (tgm)
noix-goug (gwg) vin (ἰrp)
palmier dattier (bny.t)
Nombres d’attestations
27 58 24 4 8 4
Liste documentaire
On se reportera au Tableau II.A
Voir Tableau III.A Tableau IV 5793 6873 3974
6016A 7002 3928
6054A 3414 4302
6816 4160 5440A
4333
6873
5495
5576
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 34
Table
au I
I A
ttes
tati
ons
du b
lé (
bd.t
) dan
s le
s O
.Man
.
Décl
arat
ions
d’
emba
uche
Ordr
e de
liv
rais
onLi
stes
ave
c co
mpt
abili
téRa
ppor
t con
cern
ant
l’ins
pect
ion
du
léso
nis
Reçu
sDé
clar
atio
n de
pr
êtDé
clar
atio
ns
étab
lissa
nt u
ne
rent
e
Loca
tion
Cess
ion
TOTA
L
21
41
77
11
31
128
4017
6056
6841
B34
03A
3929
3988
4146
3414
3981
4121
4353
5498
6039
6836
6887
4030
4036
6020
6040
vo
6882
6886
5566
5491
3935
4163
5560
5564
7547
Les c
olon
nes c
once
rnan
t des
opé
rati
ons l
iées
à u
ne in
stitu
tion
(tem
ple
d’Os
iris
-iou,
d’H
ibis
, le
villa
ge…
) ont
été
tram
ées e
n gr
is. P
our
les r
eçus
, la
colo
nne
port
ant l
a tr
ame
cons
titu
ée d
e ha
chur
es g
rise
s reg
roup
e un
ens
embl
e de
doc
umen
ts p
our
lesq
uels
il n
ous e
st im
poss
ible
de
déte
rmin
er s’
ils so
nt d
e na
ture
inst
itut
ionn
elle
ou
priv
ée.
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 35
Table
au I
II A
ttes
tati
ons
de
l’org
e (ít)
ou d
e la
« b
elle
org
e » (
ít n
fr)
dan
s le
s O
.Man
.
Décl
arat
ion
d’em
bauc
heOr
dre
de
livra
ison
List
es a
vec
com
ptab
ilité
Reçu
sDé
clar
atio
n de
prê
tDé
clar
atio
n ét
ablis
sant
un
e re
nte
Loca
tion
Serm
ent
judi
ciai
reRe
nonc
iati
onCe
ssio
nPa
iem
ent
TOTA
L
210
710
41
131
13
23
158
4017
6056
3445
4346
4095
4155
5476
5529
5600
5599
6046
B68
63
3401
4009
4108
6000
6046
B68
9371
85
3936
4028
5747
4100
4121
4128
5539
6002
A68
1268
57
3415
6019
6020
6023
B
4040
3424
3976
4018
4159
4321
4981
5436
5488
5491
5524
6049
A68
0871
83
5469
4160
3932
4985
5511
6034
A55
6955
0755
8375
47
5493
Les c
olon
nes c
once
rnan
t des
opé
rati
ons l
iées
à u
ne in
stitu
tion
(tem
ple
d’Os
iris
-iou,
d’H
ibis
, le
villa
ge…
) ont
été
tram
ées e
n gr
is. P
our
les r
eçus
, la
colo
nne
port
ant l
a tr
ame
cons
titu
ée d
e ha
chur
es g
rise
s reg
roup
e un
ens
embl
e de
doc
umen
ts p
our
lesq
uels
il n
ous e
st im
poss
ible
de
déte
rmin
er s’
ils so
nt d
e na
ture
inst
itut
ionn
elle
ou
priv
ée.
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 36
Table
au I
V.A
Pro
venan
ce d
es r
eçus
conce
rnan
t le
ric
in (
tgm
) dan
s le
s O
.Man
.
Num
éro
Reç
oit
Don
neD
ate
Qua
ntit
é de
ri
cin
expr
imée
en
art
abe
Scri
beR
emar
ques
Pour
l’al
imen
tati
on d
e la
lam
pe d
’Osi
ris-
iou
4038
Hor
fils
de
Hor
kheb
Ouna
men
heb
fils d
e H
arsi
ésé
Vers
é en
l’an
4, l
e 20
ème
(jour
) de
Pham
enot
h1/
2⌈N
esin
her⌉
fils
de
Hor
4047
Hor
fils
de
Hor
kheb
Ouna
men
heb
fils d
e H
arsi
ésé
An 4
1/2
3984
[Hor
] fils
de
Hor
kheb
Ouna
men
heb
fils d
e H
arsi
ésé
Réco
lte d
e l’a
n 4
[…]
Nes
inhe
r fil
s de
Hor
(3) «
Tu
m’a
s don
né ⌈…
⌉ de
rici
n po
ur (4
) l’a
limen
tati
on d
e la
lam
pe d
’Osi
ris-
iou
com
me
(5) p
art d
e ri
cin
que
l’on
donn
e su
r la
réc
olte
(6) d
e l’a
n 4.
»39
43H
or fi
ls d
e H
orkh
ebOu
nam
enhe
b fil
s de
Har
siés
éVe
rsé
en l’
an 4
, pre
mie
r jo
ur d
e Ph
arm
outh
i[…
] + 1
/12
[ ]
4037
Hor
fils
de
Hor
kheb
Ouna
men
heb
fils d
e H
arsi
ésé
?[
]
[ ]
4048
Hor
fils
de
Hor
kheb
Ouna
men
heb
fils d
e H
arsi
ésé
An 4
1/2
Nes
inhe
r fil
s de
Hor
6389
Hor
fils
de
Hor
kheb
Ouna
men
heb
fils d
e H
arsi
ésé
Rédi
gé e
n l’a
n 5
(4) 9
ème
jour
de
Mec
heir
[ ]
Pété
isé
fils d
e N
esin
her
4062
Ouna
men
heb
Onno
phri
s fils
de
Pété
amen
Rédi
gé e
n l’a
n 3,
22è
me
jour
de
Pakh
ôns
6Ou
nam
enhe
b
4044
Onno
phri
s fils
de
Pahe
bOu
nam
enhe
b fil
s de
Har
siés
éAn
4, m
ois d
’Epe
iph
1/12
[ ]
4034
[ ]
[ ] fi
ls d
e H
arsi
ésé
An 4
, moi
s de
Més
oré
[ ]
+ 1/
12N
esin
her
fils d
e H
or40
39[
]am
enhe
bOu
nam
enhe
b fil
s de
Har
siés
éAn
4, m
ois d
e Pa
yni
2[
]
5508
Hor
fils
de
Hor
oudj
aOu
nam
enhe
b fil
s de
Har
siés
éRé
digé
en
l’an
3 8è
me
jour
de
Mec
heir
pou
r un
ve
rsem
ent e
ffec
tué
en
l’an
3, m
ois d
e Ty
bi40
46H
or fi
ls d
e H
arsi
ésé
Ouna
men
heb
fils d
e H
arsi
ésé
Vers
é en
l’an
⌈4, 1
0èm
e jo
ur d
e m
ésor
é⌉[ ]
[ ]
5467
[
][
]
[ ]
3[
]
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 37
Pour
Onn
ophr
is fi
ls d
e Pa
heb,
l’au
tre
coll
ecte
ur m
enti
onné
sur
O.M
an. 4
316
3954
Onno
phri
s fils
de
Pété
amen
heb
Ouna
men
heb
fils d
e H
arsi
ésé
[Règ
ne d
’Art
axer
xes I
er
ou d
e Da
rius
II]
Pour
l’al
imen
tati
on d
e la
lam
pe d
’Osi
ris-
iou
mai
s l’u
sage
est
lié
à de
s jo
urs
de s
ervi
ce li
turg
ique
4045
Imho
tep
fils d
e Kh
aous
Ouna
men
heb
fils d
e H
arsi
ésé
En l’
an 5
, 30è
me
jour
du
moi
s de
Khoi
ak1
+ 1/
12In
aros
fils
de
[Kha
ous]
l. 1
reçu
adr
essé
par
Imho
tep
fils d
e Kh
aous
à «
ses
supé
rieu
rs d
ans l
e te
mpl
e d’
Osir
is-io
u »
De l’
an 4
, pre
mie
r jo
ur d
u m
ois d
e Ty
bi,
jusq
u’en
l’an
5, m
ois d
e Kh
oiak
(30è
me
jour
pas
spéc
ifié)
4043
Hor
kheb
fils
de
Hor
kheb
Ouna
men
heb
fils d
e H
arsi
ésé
Rédi
gé e
n l’a
n 5,
der
nier
jo
ur d
u m
ois d
e Kh
oiak
1 +
1/12
Inar
os fi
ls d
e Kh
aous
l. 1
reçu
adr
essé
par
Hor
kheb
fils
de
Hor
kheb
à «
ses
supé
rieu
rs d
ans l
e te
mpl
e d’
Osir
is-io
u »
La q
uant
ité
corr
espo
nd à
1 a
n de
serv
ice
(l’an
4, p
rem
ier
jour
du
moi
s de
Tybi
, ju
squ’
en l’
an 5
, der
nier
jour
du
moi
s de
Khoi
ak) p
our
3 +
1/2
+ 1/
12 d
e jo
urs d
e te
mpl
e.
Ver
sem
ent
pour
le t
empl
e d’
Osi
ris-
iou
4217
Hor
kheb
fils
de
Hor
kheb
[…] fi
ls d
e N
esin
her
An 9
2N
esin
her
fils d
e H
or55
97+5
598B
Tair
ytPa
heb
fils d
‛Oun
amen
heb
?11
Tair
yt r
éfèr
e de
ce
vers
emen
t à H
or fi
ls d
e H
orkh
eby.
Au
ro , une
lett
re a
dres
sée
aux
prêt
res d
’Osi
ris-
iou.
Red
evan
ce (?
) ann
uell
e ve
rsé
à H
or fi
ls d
e D
iam
enir
y
4042
Hor
fils
de
Diam
enir
yOu
nam
enhe
b fil
s de
Har
siés
éLa
rede
vanc
e es
t due
po
ur u
n an
510
Nes
inhe
r fil
s de
Hor
La ra
ison
de
ce v
erse
men
t est
exp
rim
ée
à la
fin
de la
l. 3
mai
s dem
eure
pou
r no
us
indé
chiff
rabl
e, «
le …
de
l’an
5 »
Ver
sem
ent
pour
un
mot
if in
déte
rmin
é
4120
Hor
fils
d’O
nnop
hris
Hor
fils
d’O
nnop
hris
« ri
cin
de l’
an 9
»?
Nes
inhe
r fil
s de
Hor
5558
Onno
phri
s fils
de
Pahe
bOu
nam
enhe
b fil
s de
Har
siés
éAn
6, 2
9èm
e jo
ur d
e M
eche
ir⌈4
0⌉[…
] fils
de
Nes
inhe
r55
98A
[ ]
[ ] fi
ls d
’Onn
ophr
is fi
ls d
e Pé
téam
enhe
b [
] fi
ls d
e H
orkh
ebAn
61
+ 1/
4N
esin
her
fils d
e H
or68
52?
Imho
tep
23 m
ai 4
441
+ 1/
2 +
1/6
Nes
- ⌈...
⌉ fils
de
Nes
ho
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 38
Tableau IV.B Provenance de l’ordre de livraison concernant le ricin (tgm) en O.Man. 4035
Donneur d’ordre Exécutant Bénéficiaire Quantité Date RemarqueOrdre de livraison lié au temple d’Osiris-iou
4035 Hor fils de Horkheb Ounamenheb fils de Harsiésé Onnophris fils de Pétéamenheb
6 (artabes) Devant Osiris-iou et ⌈concernant le jour de temple⌉
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 39
no US no prélèvement Contexte archéologique Localisation Volume tamisé (en l)
MMA
MMA 248 2060.P foyer (périphérie) pièce CB coin NE 5MMA 248 2060.M foyer (centre) pièce CB coin NE 6,5MMA 248 2060.F foyer (fond, au centre) pièce CB coin NE 2,5MMA 249 2066.1 amas cendreux pièce CB contre mur S 6,7MMA 249 2066.2 amas cendreux pièce CB au N de 1 3,1MMA 249 2066.3 amas cendreux pièce CB coin SE 4,5MMA 249 2066.4 amas cendreux pièce CB 8,4MMA 252 2059 accumulation/abandon pièce CF 2MMA 274 2065.1 four (haut, centre) espace CG 4,9MMA 274 2065.2 four (bord) espace CG 3MMA 275 2067.1 foyer (cendre au sommet) espace CG 1MMA 275 2067.2 foyer espace CG 1MMA 275 2067.3 foyer espace CG 3,2MMA 275 2067.4 foyer (couche charbonneuse) espace CG 0,5MMA 275 2067.5 foyer (extérieur) espace CG 1MMA 295 2073 couche d’occupation pièce CD 3,1MMA 304 2078.C épandage cendreux (centre) pièce CE-CD, centre 6,5MMA 304 2078.P épandage cendreux (périph.) pièce CE-CD, périph. 5,2MMA 307 2101.1 four (fond) pièce CC 0,6MMA 307 2101.2 four (centre, contre paroi) pièce CC 0,3MMA 307 2101.3 four (tout au fond) pièce CC 0,1MMA 351 2100 n sable pièce CM nord 6MMA 351 2100 c sable pièce CM centre 6MMA 351 2100 s sable pièce CM sud 6MMA 356 2116 cendres pièce CM coin S 5MMA 357 2117 cendres pièce CM devant porte 2,2MMA 358 2119 s sable occupation pièce CM sud 3,6MMA 358 2119 c sable occupation pièce CM centre 4MMA 358 2119 n sable occupation pièce CM nord 4MMA 359 2120 cendres ? pièce CM fond, coin E 1,3MMA 362 2121 s couche cendreuse pièce CM fond sud 5,5MMA 362 2121 e couche cendreuse pièce CM fond est 5MMA 362 2121 n couche cendreuse pièce CM fond nord 4,1MMA 365 2124 trou rempli de cendres pièce CM fond nord 9MMA 423 2175 cendres rejet de four 421 cour CL 5,7MMA 423 2191 cendres rejet de four 421 cour CL 1,2MMA 424 2176 poche cendreuse/foyer cour CL contre escalier 7,5MMA 428 2184 poche cendreuse/foyer cour CL contre mur 5,8MMA 462 2198 dans four 421 cour CL coin SO 5MMA 463 2199 dans four 421 cour CL coin SO 7,4MMA 529 2350 abandon/destruction pièce FC sous surface 5MMA 543 2376 sable jaune induré, charbon pièce FC sous 529 4,5MMA 553 2448.1 sable cendreux pièce FC, SE 4,6MMA 553 2448.2 sable cendreux pièce FC, NE 4,6MMA 553 2448.3 sable cendreux pièce FC, NO 4MMA 553 2448.4 sable cendreux pièce FC, SO 4,6MMA 572 2479.1 sable cendreux et dokkas pièce FC sous 543 4,2MMA 572 2479.2 sable cendreux et dokkas pièce FC sous 543 5,4MMA 573 2476 poche cendreuse pièce FC sous 553 4,2MMA 627 2658 épandage de cendres pièce FE 3,7
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 40
no US no prélèvement Contexte archéologique Localisation Volume tamisé (en l)MMA 689 2650 four (moitié supérieure) pièce FE 4MMA 690 2669/1 four (moitié supérieure) pièce FE 4MMA 690 2669/2 four (moitié inférieure) pièce FE 4MMA 691 2675/2 four (fond : charbons) pièce FE 3,5MMA 706 2660 couche d’occupation pièce FE, au NE 4MMA 935 3079 charbons de bois espace GE 1MMA 941 3090 cendres espace GB 4,6MMA 945 3099 cendres espace GB 2,3MMA 1012 3248 dépotoir G 1,3MMA 1012 3249 dépotoir G 1,8MMA 1012 3250 dépotoir G 2
MMP
MMP/F 015 1890 four (remplissage sableux) espace F 0,9MMP/F 021 1892 four (fond) espace F 2,1
MT (temple)
MT 417 3281 ouest 3,8MT 477 3282 sud-ouest 2,9MT 626 3064 fond de silo 0,4MT 627 3065 fond de silo 0,4MT 693 3122 petit foyer 1,5
ZMA
ZMA 04 2548 entre murs sondage 1 3,3ZMA 07 2549 niveau de matières organiques sondage 1 8,2ZMA 08 2547 dépotoir sondage 1 7ZMA 11 2564 four (remplissage) sondage 2 9,2ZMA 19 2557 cendres noires sondage 2 5,1ZMA 27 2565 cendres noires sondage 2 1,7
47 US 74 échantillons 287, 2 l
Tableau 1. Liste des échantillons de sédiment d’époque perse étudiés, triés par secteur et par unité stratigraphique. Dans les tableaux de résultats et dans le texte, les unités d’analyses sont les 47 US (unités stratigraphiques), qui regroupent les 74 prélèvements. On appellera échantillon le contenu analysé de l’ensemble des prélèvements provenant d’une US.
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 41
Nom latin Nom communMMA MMP MT ZMA Somme Ubiquité Somme
occ nb occ nb occ nb occ nb occ % d’occ nb
Ligneux non cultivés, restes carbonisés 26 173+ 2 123+ 3 139+ 4 24+ 35 74 459
Acacia nilotica et Acacia sp.(inflorescence, foliole, gousse, graine, tégument)
Acacias 21 140 2 122 3 139 3 1 29 62 402
Asclepiadaceae (graine)
Famille du calotrope
1 1 - - - - - - 1 2 1
Salvadora persica (fruit)
1 1 - - - - - - 1 2 1
Suaeda sp. (graine) Soude 5 25 - - - - 2 14 7 15 39
Tamarix aphylla (tige feuillée)
Tamaris aphylle 14 + - - 1 + 3 + 18 38 +
Tamarix nilotica (tige feuillée)
Tamaris du Nil 17 + 1 + - - 2 + 20 43 +
Zilla spinosa (graine)
- - - - - - 1 9 1 2 9
Ziziphus spina-christi (endocarpe)
Jujubier épine-du-christ
1 6 1 1 - - - - 2 4 7
Ligneux non cultivés, restes desséchés 1 1 0 0 0 0 6 55+ 7 15 56+
Acacia nilotica (fruit, folioles, graine)
Acacia nilotique 1 1 - - - - 3 45 4 46
Calotropis procera type Calotrope - - - - - - 1 1 1 1
Suaeda sp. Soude - - - - - - 1 9 1 9
Tamarix aphylla (tige feuillée)
Tamaris aphylle - - - - - - 3 + 3 +
Tamarix nilotica type (tige feuillée)
Tamaris - - - - - - 3 + 3 +
Tableau 2. Nombre (nb) et occurrence (occ) des restes de ligneux non cultivés dans les échantillons, sous forme carbonisée ou desséchée. Ubiquité : pourcentage d’occurrences (sur un total de 47 échantillons).
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 42
Nom latin Nom communMMA MMP MT ZMA Somme Ubiquité Somme
occ nb occ nb occ nb occ nb occ % d’occ nb
Fruits et herbes du potagerRestes carbonisés 4 76 2 6 0 0 2 20 8 17 102
Citrullus lanatus (graine/fragment)
Pastèque 1 2 - - - - 1 8 2 4 10
Cucumis melo/sativus (graine)
Melon/concombre - - - - - - 1 2 1 2 2
Cucurbitaceae (fragt graine)
Famille du melon 1 4 1 1 - - - - 2 4 5
Lens culinaris Lentille 1 1 - - - - - - 1 2 1
Vicia/Pisum Vesce/Pois - - 1 1 - - - - 1 2 1
Beta vulgaris (cf.) Betterave (à feuilles) 1 1 - - - - - - 1 2 1
Daucus carota Carotte 1 40 - - - - - - 1 2 40
Portulaca oleracea Pourpier 2 28 1 4 - - 1 10 4 9 42
Fruits et herbes du potagerRestes desséchés 0 0 0 0 0 0 4 245 4 9 245
Citrullus lanatus Pastèque - - - - - - 3 11 3 11
Cucumis melo/sativus Melon/concombre - - - - - - 1 1 1 1
Daucus carota Carotte - - - - - - 2 41 2 41
Portulaca oleracea Pourpier - - - - - - 2 192 2 192
Aromates, restes carbonisés 2 5 0 0 0 0 1 54 3 6 59
Anethum graveolens Aneth 1 4 - - - - 1 18 2 4 22
Apiaceae Famille de l’aneth 1 1 - - - - 1 36 2 4 37
Aromates, restes desséchés 0 0 0 0 0 0 2 93 2 4 93
Anethum graveolens Aneth - - - - - - 1 1 1 1
Coriandrum sativum Coriandre - - - - - - 1 1 1 1
Foeniculum vulgare Fenouil - - - - - - 2 35 2 35
Apiaceae Famille de l’aneth - - - - - - 1 16 1 16
Labiatae Famille de la menthe - - - - - - 1 40 1 40
Tableau 3. Nombre (nb) et occurrence (occ) des restes de légumes et aromates dans les échantillons, sous forme carbonisée ou desséchée.
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 43
Nom latin Nom communMMA MMP MT ZMA Somme Ubiquité Somme
occ nb occ nb occ nb occ nb occ % d’occ nb
Fruitiers pérennes, restes carbonisés 33 1061 0 0 3 13 5 126 41 87 1200
Cordia sp. (fruit, endocarpe, graine)
Sébestier (fruit, noyau, graine)
19 128 - - - - 1 1 20 43 129
Ficus carica (akène)
Figuier commun 11 275 - - - - 3 91 14 30 366
Ficus sycomorus (akène immature)
Figuier sycomore 1 260 - - - - - - 1 2 260
Ficus sp. (fragt sycone)
Figuier 7 11 - - - - 1 4 8 17 15
Mimusops laurifolia (graine)
Perséa 2 3 - - - - - - 2 4 3
Vitis vinifera (graine, graine immature, tégument)
Vigne 29 356 - - 1 11 3 29 33 70 396
cf. Punica granatum (graine)
Grenadier 1 2 - - - - - - 1 2 2
Olea europaea (endocarpe, graine)
Olivier 7 21 - - - - - - 7 15 21
Olea europaea (feuille, brindille)
Olivier 3 5 - - 2 2 1 1 6 13 8
Fruitiers pérennes, restes desséchés 0 0 0 0 0 0 6 944 6 13 944
Cordia sp. Sébestier - - - - - - 1 5 1 5
Ficus carica Figuier commun - - - - - - 3 747 3 747
Ficus sycomorus Figuier sycomore - - - - - - 2 104 2 104
Vitis vinifera (graine)
Vigne (pépin) - - - - - - 5 84 5 84
Vitis vinifera (pédicelle)
Vigne (rafle) - - - - - - 1 4 1 4
Tableau 4. Nombre (nb) et occurrence (occ) des restes de fruits de ligneux dans les échantillons, sous forme carbonisée ou desséchée.
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 44
Nom latin Nom communMMA MMP MT ZMA Somme Ubiquité Somme
occ nb occ nb occ nb occ nb occ % d’occ nb
Herbacées annuelles,restes carbonisés 25 1342 2 24 1 18 4 246 32 68 1630
Bromus sterilis/Eremopyrum sp. et Stipa sp.
Brome, Stipe 12 159 - - - - 1 - 13 28 159
Hordeum spontaneum type Orge sauvage 11 39 1 18 - - 1 9 13 28 66
Lolium sp. Ivraie 8 324 1 1 - - 1 3 10 21 328
Phalaris sp. Alpiste 4 34 - - - - - - 4 9 34
Paniceae (grain) Graminée, tribu du millet
5 97 - - - - 1 2 6 13 99
Panicum sp. Petit millet 1 1 - - - - 1 1 2 4 2
Setaria spp. Sétaires 16 248 1 2 1 3 2 166 20 43 419
cf. Sorghum sp. Sorgho sauvage - - 1 1 - - - - 1 2 1
Cyperaceae type (fruit)
Famille du souchet
4 216 1 2 1 3 1 25 7 15 246
Cyperaceae type (tubercule)
Famille du souchet
2 1 - - - - 1 2 3 6 3
Trifoliae (graine/fragt)
Légumineuses, tribu du trèfle
3 4 - - - - 3 23 6 13 27
Coronilla scorpioides Coronille 2 9 - - - - - - 2 4 9
Asphodelus cf. fistulosus (capsule, graine)
Asphodèle 9 91 - - - - 1 2 10 21 93
Chenopodiaceae (bractée, graine)
Famille du chou blanc
4 53 - - - - - - 4 9 53
Asteraceae/Chenopodiaceae
Familles du pissenlit et du chou blanc
2 17 - - - - - - 2 4 17
Caryophyllaceae Famille 1 10 - - - - 1 1 2 4 11
Malvaceae Famille des mauves
1 1 - - - - - - 1 2 1
Solanum nigrum Morelle noire 6 31 - - 1 3 - - 7 15 34
Solanaceae Famille de la morelle
1 4 - - - - - - 1 2 4
Citrullus colocynthis (tégument)
Coloquinte 1 1 - - - - - - 1 2 1
Herbacées annuelles,restes desséchés 0 0 0 0 0 0 6 1561 6 13 1561
Avena, Stipa, Bromus Avoine, Stipe, Brome
- - - - - - 1 1 1 1
Chloris sp. Chlore - - - - - - 2 80 2 80
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 45
Hordeum spontaneum type Orge sauvage - - - - - - 1 9 1 9
Lolium sp. Ivraie - - - - - - 1 1 1 1
Andropogonae type Graminée, tribu su sorgho
- - - - - - 2 9 2 9
Cenchrus ciliaris - - - - - - 2 192 2 192
Setaria sp. Sétaire - - - - - - 5 733 5 733
Paniceae Graminée, tribu du millet
- - - - - - 1 211 1 211
Cyperaceae Famille du souchet
- - - - - - 1 64 1 64
Asphodelus cf. fistulosus Asphodèle - - - - - - 3 162 3 162
Chenopodiaceae Famille du chou blanc
- - - - - - 1 1 1 1
Solanaceae Famille de la morelle
- - - - - - 1 1 1 1
Leguminosae (paroi fruit)
Famille des légumineuses
- - - - - - 1 92 1 92
Trifoliae (graine)
Légumineuses, tribu du trèfle
- - - - - - 2 3 2 3
Tableau 5. Nombre (nb) et occurrence (occ) dans les échantillons, sous forme carbonisée ou desséchée, des restes d’herbacées cultivées ou adventices ayant pu contribuer à l’alimentation des animaux domestiques.
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 46
Nom latin Nom communMMA MMP MT ZMA Somme Ubiquité Somme
occ nb occ nb occ nb occ nb occ % occ nb
Restes carbonisés 21 178 2 6 0 0 4 10 27 57 198
Ricinus communis (paroi fruit, graine, tégument)
Ricin 18 59 2 6 - - 3 4 23 49 69
Carthamus tinctorius (fruit)
Carthame, Safran des teinturiers
1 1 - - - - - - 1 2 1
Linum usitatissimum(graine, graine immature, fragt capsule, capsule immature)
Lin 8 118 - - - - 3 6 11 23 124
Restes desséchés 1 1 0 0 0 0 4 26 5 11 27
Ricinus communis Ricin 1 1 - - - - 4 11 5 12
Carthamus tinctorius Carthame - - - - - - 1 1 1 1
Linum usitatissimum Lin - - - - - - 3 14 3 14
Tableau 6. Nombre (nb) et occurrence (occ) des restes de plantes cultivées pour usage non alimentaire - le ricin, le carthame et le lin – dans les échantillons, sous forme carbonisée ou desséchée.
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 47
Nom latin Nom communMMA MMP MT ZMA Somme Ubiquité Somme
occ nb occ nb occ nb occ nb occ % occ nb
Palmiers, restes carbonisés 33 2215+ 1 280 4 33 5 592+ 43 91 3120+
Hyphaene thebaica Palmier doum 6 4 - - 1 2 3 2+ 10 21 8
Medemia argun Palmier argoun 10 16 - - 1 1 1 1 12 26 18
Phoenix dactylifera (périanthe, fleur)
Palmier dattier (cupule, fleur)
20 83 - - 1 2 2 39 23 49 124
Phoenix dactylifera (fruit, graine)
Palmier dattier (datte, noyau)
33 2112 1 280 3 28 5 550+ 42 89 2970+
Arecaceae (fleur, feuille, « bois »)
Palmier - + - - 1 + 2 + 3 6 +
Palmiers, restes desséchés 2 10 0 0 0 0 5 41+ 15 32 51+
Phoenix dactylifera (périanthe)
Palmier dattier (cupule)
1 1 - - - - 3 6 4 7
Phoenix dactylifera (graine)
Palmier dattier (noyau)
1 9 - - - - 5 35+ 6 44+
Arecaceae (feuille et racine)
Palmier - - - - - - 2 + 2 +
Tableau 7. Nombre (nb) et occurrence (occ) de restes de palmiers dans les échantillons, sous forme carbonisée et desséchée. Ubiquité : pourcentage des occurrences (sur un total de 47 échantillons).
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 48
Nom latin Nom communMMA MMP MT ZMA Somme Ubiquité Somme
occ nb occ nb occ nb occ nb occ % occ nb
Céréales (grains),restes carbonisés 32 2599 2 57 3 19 5 268 42 89 2943
Hordeum vulgare (grain nu, grain vêtu, fragt)
Orge 31 1612 2 54 3 16 5 224 41 87 1906
Triticum turgidum subsp. dicoccum (grain nu, grain vêtu)
Blé amidonnier 18 160 - - - - 1 4 19 40 164
Triticum sp. (grain)
Blé 3 9 - - 1 1 2 9 6 13 19
Cerealia (fragt grain, embryon)
Céréale 25 818 1 3 1 2 3 31 30 64 854
Céréales (grains),restes desséchés 1 6 0 0 0 0 2 112 3 6 118
Hordeum vulgare Orge 1 6 - - - - 2 112 3 118
Tableau 8. Nombre (nb) et occurrence (occ) des grains de céréales dans les échantillons, sous forme carbonisée et desséchée.
ArtA 2013.005
Achemenet Décembre 2013 49
Nom latin Nom communMMA MMP MT ZMA Somme Ubiquité Somme
occ nb occ nb occ nb occ nb occ % occ nb
Balle et paille de céréales carbonisées 32 11012+ 2 241+ 5 52+ 5 1056+ 44 94 12361+
Hordeum vulgare (fragt rachis, glumelles, épillet stérile)
Orge 26 6389 2 71 3 15 4 614 35 74 7089
Triticum turgidum subsp. dicoccum (base de glume, base d’épillet, fragt rachis)
Blé amidonnier 28 2421 2 163 3 27 5 351 38 81 2962
Triticum sp. (fragt rachis)
Blé 4 2+ - - - - - - 4 9 2+
Cerealia (paille)
Céréale 26 2200+ 1 7+ 5 10+ 5 91+ 37 79 2308+
Balle et paille de céréales desséchées 0 0 0 0 0 0 6 1441+ 6 13 1441+
Hordeum vulgare (balle)
Orge - - - - - - 5 1122 5 1122
Triticum turgidum subsp. dicoccum (balle)
Blé amidonnier - - - - - - 6 226 6 226
Triticum sp. (balle)
Blé - - - - - - 2 3 2 3
Poaceae/Cerealia Céréales : paille - - - - - - 6 90+ 6 90+
Tableau 9. Nombre (nb) et occurrence (occ) des restes de paille (chaume et feuilles) et de balle de céréales dans les échantillons, sous forme carbonisée et desséchée.
ArtaDirecteur de la publication : Pierre Briant
arta.achemenet@louvre.fr
ISSN 2110-6118
© Achemenet