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Date : Novembre 2018
Pays : FRPériodicité : MensuelOJD : 2517
Page de l'article : p.1,34,35,36,...,39Journaliste : MATHIEU DEJEU
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CHANTIERS DE'RANCE
WWW.CHANTIERSDEFRANCE.FR
ENTREPRISES, MATÉRIELS ET TRAVAUX DE TERRASSEMENT VRD, GÉNIE CIVIL, TRAVAUX SOUTERRAINS/FLUVIAUX/MARITIMES, FONDATIONS SPÉCIALESNOVEMBRE 2018
DOSSIERTOPOGRAPHIEDans les nuages de pointsp.34
INTERVIEW
Paul Lhoteïïier,président dugroupe Lhoteïïierp.16
MATÉRIEL TENDANCE EN ACTION
Les moyens dè levagesur les chantiersdu Grand Parisp.42
Fraise hydrauliqueWiteck sur le tramwayd'Orléansp.62
mfl
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DOSSIER
TOPOGRAPHIEDANSLES NUAGESDE POINTSPAR MATHIEU DEJEU
Depuis une décennie, les progrès des scanners SD modifient l'art
de levé des plans. Alors que ces appareils affichent maintenant
d'excellentes caractéristiques, l'intérêt du secteur se porte surles outils informatiques nécessaires à l'exploitation des données
récoltées. Les conséquences de cette évolution devraientaffecter tous les métiers du génie civil.
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La topographie est en pleine conquête de sa
troisième dimension. La platitude de la carte
laisse place à la perspective des écrans. Certes,le phénomène est encore peu perceptible dans
les travaux publics. Les plans traditionnels ont
encore de beaux jours devant eux. Néanmoins, lesacteurs de filière recourent de plus en plus à des
images de synthèse et ce à tous les stades d'un
projet. Corolaire de cette dynamique, les scanners
laser deviennent des accessoires courants. « Labaisse des prix et la facilité d'usage ont entraîné une
démocratisation de ces outils. Pour le moment, dans
le génie civil, ils sont principalement employés pourcontrôler la qualité d'un ouvrage et pour modéliser
les structures existantes », indique François Metteil,directeur France de Trimble MER
Ces nouveaux équipements possèdent de nom
breux atouts pour convaincre le secteur. Outre
leur simplicité d'utilisation, ils affichent uneprécision de l'ordre du millimètre et une vitesse
proche du million de points par seconde. De tellescaractéristiques suffisent à remplir la plupart des
tâches propres à la construction. « La technolo
gie a atteint des niveaux de fiabilité et de préci
sion satisfaisants, observe Luc Coustau, directeur
métiers d'Ecartip Groupe Fondasol, une entreprise
spécialisée dans les études topographiques. Avec
des systèmes mobiles, nous pouvons maintenant
cartographier 100 km d'autoroute par jour. Pour
les grands chantiers d'infrastructure linéaire, cesappareils deviennent le meilleur moyen d'acquérir
les données relatives au terrain. »
SUPERVISER L'EXHAUSTIVITÉ
Cependant, tout perfectionné qu'il soit, le scan
ner reste un instrument de mesure, à savoir undispositif qui fournit une distance et un angle par
rapport à un point de l'espace. Et la quantité de
points enregistrés a beau être colossale, l'interprétation des nuages formés nécessite toujours
un regard humain. Néanmoins, cette capacitéà récolter une multitude d'indications modifie
profondément la tache du géomètre. «Aupara
vant, l'opérateur collectait seulement les mesures
qui lui semblaient pertinentes. Avec les nuages de
points, le lever gagne en exhaustivité. Il contient
TÉMOIN
DIRECTEUR METIERS D'ECARTIP
GROUPEFONDASOL
« Auparavant, lopérateurcollectait seulement
les mesures qui
lui semblaient pertinentes.
Avec les nuages de points, le
lever gagne en exhaustivité.Il contient bien plus
d'éléments que le donneur
d'ordre n'en demandait.Notre métier s'en trouve
change:nous ne vendons
plus seulement des plans,mais aussi le traitement
de ces données brutes et
la mise à disposition d'un
support d'information
complet. Cette évolution
nécessite de la pédagogie.Nous devons maintenant
expliquer au client que nos
productions contiennent de
nombreux renseignements
qu'il peut exploiter. >>
• CI-CONTRE
^ Les scanners SD sont devenus
f un outil de relevé courant.
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bien plus d'éléments que le donneur d'ordre n'en
demandait, détaille Luc Coustau. Notre métiers'en trouve changé: nous ne vendons plus seule
ment des plans, mais aussi le traitement de cesdonnées brutes et la mise à disposition d'un support
d'information complet. Cette évolution nécessite
de la pédagogie. Nous devons expliquer au clientque nos productions contiennent de nombreux
renseignements dont il peut tirer parti. »
La question technique étant résolue, les préoccu
pations de filière sont en train de changer. Il nes'agit plus de perfectionner une machine mais de
bâtir des systèmes auxiliaires afin d'exploiter au
mieux son potentiel. « Les scanners SD sont arrivés
à maturité, analyse Christophe Cesari, directeur
du compte Construction SIM de Para France. Au
jourd'hui, la valeur ajoutée ne se situe plus dans lafaculté de numériser mais dans la capacité à traiter
les données au moyen de logiciels. » Ce nouvel enjeua poussé les principaux fabricants à intensifier
leur activité dans le domaine de l'informatique.
Para, Leica Geosystems, Trimble ou encore Topcon Positionning réfléchissent désormais à la
structure informatique qui viendra seconder les
topographes dans leur travail.
UNE CHAÎNE NUMÉRIQUE
COMPLÈTE
En premier lieu, cette préoccupation se matéria
lise dans l'échange de l'information. Tout doit
être fluide et ce dès le relevé. Avec les premiers
scanners, il était par exemple nécessaire de placer
des cibles dans l'environnement afin de pouvoir
ensuite accoler les différentes prises de vue. Les
derniers modèles se passent de ces accessoires.« L'assemblage des différents nuages de points
s'opère en temps réel sans nécessité de l'installa
tion de points de repère sur le site », signale Chris
tophe Cesari. Dans le même esprit, les appareils
délivrent à présent des fichiers standardisés. «Nosproduits génèrent des fichiers dans les formats les
plus couramment utilisés, notamment le LAS, note
Aziz Doubou, chargé de développement pourles solutions mass data de Topcon Positioning
France. Le client peut aussi exporter directementles mesures vers un logiciel tiers de modélisation
3D, tel que Recap d'Autodesk. »Autre obstacle à cette volonté de simplification : la
taille considérable des acquisitions. «Lesfichiers
atteignent parfois plusieurs téraoctets, témoigne
le directeur métiers d'Ecartip Groupe Fondasol.Leur manipulation requiert des systèmes infor
matiques qui ne sont pas à la portée de tous. » Lesconstructeurs explorent plusieurs pistes pour
alléger leurs productions numériques. « L'unedes voies consiste à réduire la densité du nuage
en fusionnant les points proches, précise François
Metteil. Nous étudions aussi la possibilité deconserver uniquement les éléments utiles à la
compréhension du relevé. »
En parallèle de ces travaux, chaque industriel alancé sa plate-forme web pour travailler sur ces
contenus encombrants sans contraintes. « Nos
clients notaient que leurs disques durs se remplis-
TÉMOIN
AZIZ DOUBOU
CHARGÉ DÉVELOPPEMENT
SOLUTIONS MASS DATA
DETOPCONFRANCE
« Nos clients notaient
que Leurs disques dures
se remplissaient vites.Nos logiciels de partage
en Ligne résoLvent ce
probLème d'espace.
Par aiLLeurs, iLs donnentLa possibiLité à différents
intervenants de documenter
par des mesures et des
annotations Le
modèLe SD directement
sur Le cloud. »
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CI-CONTRE
Pour faciLiter
Le partage
des nuages
de points,Ecartip
Groupe
Fondasol
a mis en
place une
plate-forme
web.
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Trois questions à Pierre GusmanoDIRECTEUR GÉNÉRAL DE MIRE, LA FILIALE DU GROUPE NGE SPÉCIALISÉE DANS LA TOPOGRAPHIE
«LA QUANTITÉ DE DONNÉESNE REMET PAS EN CAUSE LES PRINCIPES DE NOTRE MÉTIER
On parle beaucoup dè la
3D dans votre domaine.
Comment abordez-vous ce
changement?
L'apparition de la maquette
numérique pousse à tout
vouloir connaître dans les
moindres détails. Nous avonsdonc investi dans des scanners
3D. La quantité de données collectées par cette technologie ne
remet pas en cause les principes
fondamentaux de notre métier.Il s'agit toujours de livrer une
représentation d'un espace.
Toutefois, nous avons dû
apprendre à gérer cette masse.Leur capacité à enregistrer un
très grand nombre de points
dans un temps limité se révèle
très utile dans les tunnels. Nousavons ainsi décroché des mar
chés importants avec la RATP
portant sur le géoréférencement
de plusieurs infrastructures
souterraines.
Au-delà de cette évolution,quelles sont les autres
nouveautés de votre métier?
Les opérations du Grand Paris
ont mis en évidence la nécessité
d'une osculation continue des
ouvrages situés à proximité
d'un chantier. Pour répondre
à ce besoin, nous avons conçu
la plate-forme web Saisame.Les acteurs d'un projet peuvent
y consulter en temps réel les
mesures de capteurs installés
sur les structures concernées.Ils peuvent ainsi surveiller
d'éventuels mouvements. Dans
la même veine, nous avonscréé le groupement d'intérêt
économique Aurigami dédié
au développement de l'interfé
rométrie radar satellitaire. Ce
procédé consiste à croiser des
images satellites afin de détecter
les déplacements des bâtiments.
Comment maintenez-vous
cette dynamique créatrice?
Nous cherchons à nouer des par
tenariats avec les universités et à
monter des projets de recherche
communs. Le groupe NGE nous
a toujours encouragés à innover.Ces démarches sont aussi
importantes pour l'image de
profession. Nous montrons ainsiaux jeunes que nous employons
des techniques de pointe.
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salent vite, résume Aziz Doubou. Nos logiciels de
partage en ligne résolvent ce problème d'espace. Par
ailleurs, ils donnent la possibilité à différents intervenants de documenter par des annotations et des
mesures le modèle SD directement sur le cloud. Unsystème de droits d'accès régit les possibilités de cha
cun. » Ce soumis de voir les résultats d'une collectedans ses moindres détails devient progressivement
commun à tous les acteurs des travaux publics. Àtel point que les entreprises commencent à s'en
inquiéter. « Tout dépend des besoins du comman
ditaire, tempère Luc Coustau. Nous fournissons
desplans topographiques, des modèles numériques
du terrain ou le fichier brut du levé SD. Depuis le
mois de septembre, nous proposons également uneplate-forme web où l'onpeut visualiser et manipuler
le nuage de points. »
BIN CONNEXION
L'essor de la maquette numérique n'est sans
doute pas étranger à ce brusque intérêt pour la
définition des images de synthèses. Si à l'originecette méthode de conception n'avait que peu
d'attaches avec la représentation d'un environ
nement existant, elle a néanmoins insufflé dansl'esprit des professionnels l'idée qu'une construc
tion devait être associée à un double numérique.
Par ailleurs, les mondes du BIM et de la mesure
se sont rapidement mis à dialoguer. Des liensentre les programmes informatiques de chacun
ont été tissés avec un certain succès. «Lespasserelles entre le BIM et les logiciels de topographie
fonctionnent bien aujourd'hui, constate Luc
Coustau. Les prochaines avancées concernerontsans doute la reconnaissance automatique de
formes dans les nuages dépeints. » Car pour l'heure,c'est encore l'homme qui associe à la main des
poignets de pixels à un objet numérique.
Cependant, l'ordinateur dégrossit toujours plus
cette tâche. Et chacun essaie d'accélérer cette
orientation. Ces derniers mois, l'actualité a été
riche sur le sujet. En février dernier, Topcon Positioning a racheté la société Clearege SD spéciali
sée dans ce domaine. « Cette acquisition a enrichinotre catalogue de deux applications: Edgewise
qui extrait automatiquement un certain nombre
d'objets du nuage de point, et Verity, qui détecteles différences entre le relevé et la maquette numé
rique. Ce dernier prend la forme d'un module pour
le logiciel Navisworks d'Autodesk », détaille Aziz
Doubou. De son côté, Para a lancé la suite As-Built :« Ces modules simplifient l'interface entre le nuage
de points et le modèle SD. ll reconnaît automati
quement un certain nombre d'éléments, expose
FRANÇOIS METTEIL
DIRECTEUR FRANCE
DETRIMBLEMEP
« Nous avons adaptés les
stations totales robotisées aux
besoins des autres métiers. A
partir de la maquette numérique,ces appareils peuvent pointer
automatiquement sur le
chantier des différences ou
l'emplacement d'un futur
élément de l'ouvrage. »
CI-CONTRE
Les derniers
modèles de
station totale
robotisée
peuvent lire
les plans
numérisés
et indiquer
des positions
sans l'inter
vention d'un
géomètre.
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Christophe Cesari. // donne aussi la possibilité àl'opérateur de cliquer directement sur les points
d'intérêt et de les associer à des objets provenant de
la bibliothèque BIM. Nous proposons aussi le logicielFam Buildit qui permet de réaliser des contrôles de
qualité. » Les autres sont plus discrets, mais nul
ne doute qu'ils affûtent aussi leurs arguments.
RETOUR SUR LE TERRAIN
Dans les années à venir, ces relations entre lesoutils de topographie et la maquette numérique
pourraient encore se renforcer. Cette dernière est
encore peu présente directement sur le chantier,
un lieu où son contenu serait précieux. Toutefois,la constitution d'un nouveau canal d'information
implique de trouver des systèmes de commu
nication adaptés aux spécificités du milieu. En
effet, les téléphones portables et les tablettes serévèlent imprécis dans un environnement où
l'exactitude est de rigueur. Dans cette recherche
du vecteur idéal, les stations totales robotisées
apparaissent comme un candidat solide. Les moutures actuelles peuvent lire des plans de toute
nature. « Ces équipements s'appuient sur notre
expérience en matière d'outils de positionnement,mais nous les avons adaptées aux usages d'autres
métiers, explique François Metteil. Le robot estconnectéavec une tablette où l'on charge le modèle
numérique. Celui-ci opère une triangulation et
repère sa position dans la maquette. Il peut alorssignaler des différences ou pointer au laser l'empla
cement de futurs éléments de la structure. Un seul
opérateur est nécessaire pour ces manœuvres. »Cette nouvelle pratique est d'autant plus favo
risée que les machines et les serveurs peuvent
dialoguer directement par le biais d'application
numérique. « Notre logiciel Magnet Entreprisecrée entre autres une passerelle entre les appareils
de terrain et les plans informatisés, relève Aziz
Doubou. Le topographe et le dessinateur peuvent
ainsi travailler de concert. » Outre la station to
tale, les fabricants anticipent également l'éventuel développement d'autres procédés: «Notre
plate-forme départage Para Webshare Cloud est
compatible avec les casques de réalité virtuelle,
ajoute Christophe Cesari. On peut ainsi visualiser
le nuage de point en trois dimensions. » Bref, les
cartes n'ont pas fini de bouger.
TÉMOIN
CHRISTOPHE CESARI
DIRECTEUR DU COMPTE
CONSTRUCTION BIN DE FARD
FRANCE
« Notre Logiciel Fare Webshare
Cloud est compatible avec les
casques de réalité virtuelle. Onpeut ainsi visualiser le nuage
de points en trois dimensions. »