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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
MINISTERE DE L’ ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE LARBI BEN M’HIDI, OUM ELBOUAGHI
Faculté Des Sciences et Sciences Appliquées
Département De Génie Civil
Mémoire pour l'Obtention du Diplôme de master en génie civil
Spécialité : STRUCTURES
Thème
Présenté par :
Mohammed FERHOUNE et Samir BENABOUD
Devant le Jury composé de :
Dr : Ali LAHMAR Président/ Examinateur
Dr : Amar Maamache Examinateur
Pr : Noureddine FERHOUNE Encadreur
Dr : Fouzia BOUABDALLAH Encadreur
2020-2021
ETUDE ET DIAGNOSTIC D’UNE STRUCTURE
DEGRADEE ET METHODE DE REHABILITATION
Remerciements
Nous tenons tout d’abord de remercier Dieu le tout-puissant qui nous a
donné la volonté, la force, la patience, le courage et la santé pour réaliser ce
modeste travail. Ainsi nous tenons à exprimer un remerciement tout spécial à nos
parents, pour leur encouragement tout le long de nos études.
Aussi nous signifions notre profonde reconnaissance à nos encadreurs,
professeur Noureddine FERHOUNE et docteur Fouzia BOUABDALLAH, pour
l’excellent suivi et les conseils pertinents apportés durant la réalisation de ce
mémoire ainsi que pour la grande confiance qu’ils nous ont accordés.
Des remerciements sont également offerts aux Messieurs, président et
membres de jury docteurs Ali LAHMAR et Amar Maamache.
Un grand merci à tous ceux qui nous ont aidés d’une manière ou d’une autre durant
l’élaboration de ce modeste travail. À ceux qui nous ont enseigné le long de notre
formation de Master. Et finalement nos remerciements s’adressent également à tous
nos frères, sœurs et familles.
Résumé
Le patrimoine de la ville d’Ain-Temouchent, particulièrement les vieux bâtis coloniaux,
connaît une situation alarmante, par le fait de leur vétusté très avancée. Leur nombre ne fait
qu’augmenter, par conséquent la sécurité des biens et des personnes risque de ne plus être
assurée. Ce mémoire de fin d'études porte sur un projet qui traite sommairement de l’étude
de l’urbanisme de la ville d’Ain-Temouchent, typologie des systèmes constructifs et les
risques menaçant ces constructions. Ensuite, une étude de réhabilitation est élaborée d’un
vieil immeuble industriel au centre de la ville d’Ain-Temouchent située au Nord-Ouest
Algérien. Pour cela, il est recommandé de se référer à un certain nombre de principes et de
règles méthodologiques pour guider la conception des intentions et la conduite des
opérations de réhabilitation. L’étude des désordres constatés dans ce bâtiment a été traitée,
ainsi que la recherche de leur origine. Et enfin, la proposition des solutions d’intervention
proportionnellement aux matériaux de construction composant les éléments structurels.
Mots clés : Bâtiment, Désordre, Constat, Réhabilitation, Pathologie.
Abstract
The heritage of the Ain-Temouchent city, particularly the old colonial buildings, is in an
alarming situation, due to their very advanced dilapidation. Their number keeps increasing;
therefore the property and people safety may no longer be assured. This final thesis concerns
a project which deals briefly with the town planning study in the Ain-Temouchent city, the
construction systems typology and the risks threatening these constructions. Then, a
rehabilitation study is drawn up of an old industrial building in the Ain-Temouchent city
center; located in the Algerian North-West. For this, it is recommended to refer to a certain
number of principles and methodological rules to guide the intentions design and the
rehabilitation operations conduct. The disorders study observed in this building was dealt
with, as well as the search for their origin. And finally; an intervention solution proposal; in
proportion to the construction materials composing the structural elements.
Keywords: Building, Disorder, Observation, Rehabilitation, Pathology.
ملخص
إن معظم تراث مدينة عين تموشنت وبالأخص المباني التي بنيت إبان الحقبة
،بسبب قدمها وتدهور هيكلها المتقدم للغاية وى،صاستنفار قتعلن حالة الاستعمارية،
في ازدياد مستمر، وبالتالي فإن سلامة الممتلكات والناس قد لا تكون مضمونة اأعداده
ه تتعلق بمشروع يعرض بإيجاز دراسة تخطيط المدن في ذبعد الآن. مذكرة التخرج ه
ه المباني. بعد ذلك ، ذتي تهدد همدينة عين تموشنت ، تصنيف أنظمة البناء والمخاطر ال
يتم إعداد دراسة إعادة تأهيل مبنى صناعي قديم في وسط مدينة عين تموشنت الواقعة
أقصى شمال غرب الجزائر. لهذا يوصى بالرجوع إلى عدد معين من المبادئ والقواعد
راسة المنهجية لتوجيه تصميم النوايا وإجراء عمليات إعادة التأهيل. تم التعامل مع د
الاضطرابات التي لوحظت في هذا المبنى ، وكذلك البحث عن أصلها. وأخيرًا اقتراح
حلول التدخل بما يتناسب مع مواد البناء المكونة للعناصر الهيكلية.
: بناء ، اضطراب ، ملاحظة ، إعادة تأهيل ، علم الأمراض.الكلمات المفتاحية
Liste des figures
Figure 1.1 : Chapiteau du temple de la déesse Maura……………………………… 13
Figure 1.2 : Armoiriers d’Ain-Témouchent pendant la colonisation française……… 14
Figure 1.3 : Boulevard national ..................................................................................... 15
Figure 1.4 : Eglise Saint Laurent ................................................................................... 15
Figure 1.5 : La place Gambetta ..................................................................................... 16
Figure 1.6 : La place de verdun ..................................................................................... 16
Figure 1.7 : Une maison du Faubour ............................................................................. 16
Figure 1.8 : Une école détruite par le séisme ................................................................. 18
Figure 1.9 : Bâtiment d’habitation construit en 1850 ..................................................... 18
Figure 1.10 : Bâtiment: balcons filants (la Kasbah d’Alger) ......................................... 19
Figure 1.11 : Un mascaron ............................................................................................ 20
Figure 1.12 : Style haussmannien, ancien hôtel (Constantine) ....................................... 21
Figure 1.13 : Ancien portes en bois ............................................................................... 22
Figure 1.14 : Le sculpteur dans les façades .................................................................... 22
Figure 1.15 : Bâtiment (type classique) ......................................................................... 22
Figure 1.16 : Une corniche ............................................................................................ 23
Figure 1.17 : Un fronton................................................................................................ 23 Figure 1.18 : Le Bow- Windows ................................................................................... 24
Figure 1.19 : Eléments décorative en plâtre ................................................................... 24
Figure 1.20 : Balcon (style néo haussmannien) .............................................................. 25
Figure 1.21 : Ancien bâtiment (forme circulaire) ........................................................... 25
Figure 1.22 : Structure d’un bâtiment ancien ................................................................. 27
Figure 1.23 : Plancher à ossature en bois ....................................................................... 28
Figure 1.24 : Plancher en voutain avec faux plafond ..................................................... 28
Figure 1.25 : Planchers à dalle pleine ............................................................................ 29
Figure 1.26 : Désordre lie au sol .................................................................................... 31
Figure 1.27 : L’avancement de l’attaque des pourritures ................................................ 32
Figure1.28 : Désordres dans les planchers à ossature métallique .................................... 32
Figure 1.29 : Désordres dans les planchers en béton armé ............................................. 33
Figure 1.30 : Désordres dans les murs en maçonnerie.................................................... 33
Figure 2.1 : Ancienne carte du bâtiment ........................................................................ 36
Figure 2.2 : Le centre ville dans la période coloniale ..................................................... 36
Figure 2.3 : Plan de situation de l’unité de production « Ain-Témouchent » .................. 37
Figure 2.4 : Vue générale a l’intérieur de l’unité............................................................ 37
Figure 2.4 : Vue en plan de l’unité ................................................................................ 37
Figure 2.5 : Représentation des équipements du bâtiment R+3 ...................................... 38
Figure 2.6 : Bloc des silos ............................................................................................. 39
Figure 2.7 : Bâtiment R+2 ............................................................................................ 39
Figure 2.8: Bâtiment de sous produits ........................................................................... 40
Figure 2.9: Parc des camions ......................................................................................... 40
Figure 2.10 : Les annexes de l’unité de production ........................................................ 40
Figure 2.11: Vue de façade du bâtiment R+3 ................................................................. 41
Figure 2.12 : Les éléments architecturaux dans la façade ............................................... 42
Figure 2.13 : Mur en moellon ........................................................................................ 43
Figure 2.14 : Mur en moellon avec parement de brique dans la face extérieure .............. 44
Figure 2.15 : Coupe A-A ............................................................................................... 45
Figure 2.16 : Vue du plancher nervuré .......................................................................... 46
Figure 2.17 : vue de la terrasse ...................................................................................... 46
Figure 2.18 : Fond plafond en bois et plâtre .................................................................. 47
Figure 2.19 : Les escaliers métallique ........................................................................... 48
Figure 3.1 : Fissures diagonales profondes tracées aux derniers étages. ........................ 52
Figure 3.2 : Fissurations thermomécaniques typiques d’éléments porteurs ................... 53
Figure 3.3 : Fissures diagonales dues au retrait dans les murs porteurs .......................... 54
Figure 3.4 : Fissures diagonales dues aux réactions d’appui dans les murs porteurs ....... 54
Figure 3.5 : Les pathologies constatées dans les planchers ……………………………..55
Figure 3.6 : Fissurations thermomécaniques typiques d’éléments en béton armé ........... 55
Figure 3.7 : Dégradation des éléments de plâtre. ................................................................ 56
Figure 3.8 : Décollement des enduits par plaques décoratives .............................................. 56
Figure 3.9 : Démolition des murs pour l’évacuation des équipements du moulin.................... 56
Figure 3.10 : L’état dégradé de la terrasse ..................................................................... 57
Figure 3.11 : Relevé graphique des pathologies dans toutes les façades ......................... 58
Figure 3.12 : Relevé graphique des pathologies dans les planchers……………………..58
Figure 3.13 : Les plaques témoins……………………………………………………….62
Figure 3.14 : Essais sur le béton armé…………………………………………………...62
Figure 3.15 : Emplacement et taille des ouvertures dans les murs………………………63
Figure 4.1 : Fondation en pierre ordinaire d’un Bâtiment sans cave ............................... 67
Figure 4.1 : Fondation en pierre ordinaire d’un Bâtiment sur cave ................................. 67
Figure 4.2 : Fondation exceptionnelle en pierre sur un bon sol ...................................... 67
Figure 4.2 : Fondation exceptionnelle en gradin sur un bon sol en Pente ....................... 67
Figure 4.3 : Fondation en voûte renversée sur un mauvais sol ....................................... 68
Figure 4.4 : Fondation sur pieux en bois ........................................................................ 68
Figure 4.5: Consolidation de la fondation en sous-œuvre par maçonnerie ...................... 69
Figure 4.6 : Reprise en sous œuvre d’une semelle en béton armé................................... 69
Figure 4.7 : Cimentation d’un mur en pierre par coulée…………………………………70
Figure 4.8 : Consolidation d’un mur en pierre par parois armées ................................... 71
Figure 4.8 : Disposition d’un treillis métallique sur une face d’un mur…………..……..71
Figure 4.9 : Fixation d’une armature sur la zone fissurée d’un mur en pierre….…..……73
Figure 4.10 : Réparation des murs démolis ……………………………………………...74
Figure 4.11 : Traitement d’une fissure superficielle …………………………………….75
Figure 4.12 : Technique des agrafes………………………………………………….….76
Figure 4.13 : Réparation des éléments décoratifs………………………………………..76
Figure 4.14: Etapes de réparations des ouvertures…………………………….…………77
Figure 4.15 : Etapes de réparations des nervures cassées…………………………….….77
Figure 4.16 : Etapes de réparations au niveau des appuis des planchers…………….…..78
Figure 4.17 : Planché fléché (3ème étage)………………………………………………...78
Figure 4.18 : Les étapes de réparation des planchers…………………………………….79
Figure 4.19 : Plancher ancien en bois à travure simple ….………………………………80
Figure 4.20 : Plancher ancien en bois à travure composée ……………………....………80
Figure 4.21 : Composition type d’un plancher en bois ………………………….….……80
Figure 4.22: Renforcement d’une solive sur toute sa longueur …………………….……81
Figure 4.23 : Réparation d’un appui de solives ….………………………………………81
Figure 4.24 : Mise en place d’un plancher en bois neuf ………….……………...………81
Figure 4.25 : Composition type d’un plancher métallique ………………………….…...82
Figure 4.26: Plancher métallique avec hourdis en auget ………………………………...83
Figure 4.27 : Plancher métallique avec hourdis plein ….…………………………..……83
Figure 4.28 : Plancher métallique avec voûtains en briques pleines……................................83
Figure 4.29 : Plancher métallique avec hourdis en terre cuite ………………………..…84
Figure 4.30 : Renforcement d’un plancher métallique par recoupement……….…………84
Figure 4.31 : Renforcement par la technique du plancher collaborant……………………85
Figure 4.32 : Mise en place d’un plancher neuf à poutrelles métalliques…………………86
Liste des tableaux
Tableau 1.1 : Classification générale des pathologies .................................................... 34
Tableau 2.1 : Distribution des étage et leurs usages……………………………………………..38
Tableau 2.2 : Les caractéristiques de l’acier rond lisse (RL) .......................................... 45
Tableau 3.1 : Relevé des fissures dans les murs porteur………………………………...51
Tableau 3.2 : Pathologies des planchers ........................................................................ 59
Tableau 3.3 : Exemple : suivi d’une fissure ................................................................... 61
Tableau 3.4 : Tableau des essais sur le béton ................................................................. 63
Tableau 4.1 : Tableau récapitulatif des opérations de réhabilitation ............................... 87
Table des matières
Remerciements .......................................................................................................................... 2
Résumé, Abstract………………………………………………………………………..…..…….3
4………………………………………….…………………………………………………………ملخصListe des figures ........................................................................................................................ 5
Liste des tableaux ..................................................................................................................... 7
Table des matières.................................................................................................................... 8
Introduction générale .............................................................................................................. 10
Problématique……………………………………………………………………………………….11
Chapitre 01 : Bâtiments de la période coloniale ................................................. 12
La ville d’Ain-Témouchent .................................................................................. 12
L’historique de la ville ......................................................................................... 12
Développement urbain ................................................................................. 14
Les caractéristiques géographiques ....................................................................... 16
La zone climatique ............................................................................................... 17
Le séisme de 22-12-99 ......................................................................................... 17
Typologie du bâtiment de la période coloniale ....................................................... 18
Les premières constructions (les années 1850) ..................................................... 18
Les immeubles aux balcons filants ....................................................................... 19
Les immeubles Haussmannien ............................................................................. 20
Les immeubles classiques (LOUIS XVI) .............................................................. 22
Les immeubles néo Haussmannien ....................................................................... 24
Technologie du multi étage dans les bâtiments ...................................................... 25
Les caractéristiques des constructions de la période coloniale ............................... 25
Généralités sur les planchers ........................................................................ 26
La structure du bâtiment (ouvrages de structure)................................................. 26
Technique de construction ........................................................................... 29
Pathologie spécifique aux bâtiments de la période coloniale .................................. 30
Etude de diagnostic ..................................................................................... 30
Les désordres des bâtiments coloniaux ................................................................. 31
Conclusion……………………………………………………………..……….……….34
Chapitre 02 : Description du bâtiment…………..…………………………………… 35
Historique ............................................................................................................. 35
Le cycle historique de l’unité de production d’Aïn-Témouchent ........................... 35
Définition urbaine ................................................................................................. 36
Site et situation……………………………………………………………………. 36
Le découpage de l’unité de production ................................................................. 37
Description générale de l’ouvrage étudié ..................................................... 41
Architecture du bâtiment ....................................................................................... 41
Les caractéristiques de style classique .................................................................. 42
La façade ............................................................................................................. 42
Les fenêtres .......................................................................................................... 43
Matériaux de construction ..................................................................................... 43
La structure du bâtiment ........................................................................................ 45
La structure horizontale ............................................................................... 45
La structure verticale ................................................................................... 47
Les éléments secondaires ............................................................................. 47
Conclusion……………………………………………………………………....…48
Chapitre 03 : Diagnostic et analyse ................................................................. 50
Intrdouction……………………………………………………………………………50
Relevé Pathologique ……………………………………………...…..…..……50
Diagnostic Des Éléments Dans La Bâtis Étudiée ..……………………..………50
Murs Porteurs ………………………..…………………………………..……...50
Planchers ………… ……………………………………………...……..………54
Façade Du Bâtiment …………………..…………...………………...….………56
Terrasse …………………………………………………………...………….…56
Relevé Graphique Des Pathologies …………………….………..…….………..58
Causes Des Désordres …………………... ……………………...…….………..59
Les Plaques Témoins ...………………………………………………….……..….61
Essais Sur Le Béton …………………..……………….…………………….….62
Vérification De L’emplacement Et La Taille Des Ouvertures ………….………….63
Conclusion……………………………………………………………………..……64
Chapitre 04 : Travaux et techniques de réhabilitation…………...…..…65
Principes généraux……………………………………………...…...…..65
Consolidation des fondations …………………………………………………….….66
Consolidation des murs…………………………………………………..………..…70
Traitement de fissures…………………………………………………..………..…..71
La réhabilitation des planchers………………………….……………..……………..76
Réparation Des Escaliers Et La Menuiserie…………………………………...……..87
Conclusion…………………………………………………..………...…88
Conclusion générale…………………………………..…………………..…89
Références bibliographiques…………………………………..……….…………………91
Introduction générale
Les structures de génie civil constituent un patrimoine important des infrastructures, par ailleurs
ils exigent ainsi un entretien et une surveillance régulière. Dont les difficultés inhérentes sont
liées, paradoxalement, à leur grande durabilité et à actions accidentelles pour attirer l’attention
des propriétaires. Cela est spécifiquement en cas de petits patrimoines composés de vieilles
conceptions comme il se passe en Algérie à titre d’exemple. Où les données et l’historique de
la réalisation lors de la conception sont souvent perdus. En outre, de la perte des informations
cruciales concernant le suivi, ainsi que le personnel technique qui en résulte lors de la complexe
coordination entre les divers intervenants de l’action de bâtir. D’un autre côté, la réhabilitation n’est qu’une remise en état fonctionnel d’une structure
quelconque. Subissant certains symptômes pathologiques et des dégradations simples ou
complexes. Cette opération de réhabilitation peut être manifestée dans les anciens ouvrages et
aussi pour les corrections des erreurs dans les nouveaux chantiers. Habituellement, les
constructions de l’époque coloniale sont considérées durables, pourtant des désordres peuvent
survenir durant leur durée de vie. Dans notre pays, les études menées dans le domaine de la
réhabilitation concernent les cas simples de l’étanchéité ou de la peinture des façades, or dans
le monde développé, il existe plusieurs organismes et revues spécialisées sur les cas liés aux
séismes et aux gonflements d’argile, ainsi que les attaques des environnements chimiquement
agressifs …etc.
L’actuel projet présente une réhabilitation d’une ancienne structure industrielle composée de
quatre (04) étages, construit depuis 1912. Il fait partie d’une unité de production de blé dans le
centre-ville d’Ain- Témouchent. Dans le cadre de l’obtention du diplôme de Master en génie
civil, option (Structures). Ce travail se compose de quatre parties dans lesquelles on trouve
dans:
Le premier chapitre une revue bibliographique sur les bâtiments de la période coloniale, nous
avons présenté l’historique de la ville d’Ain-Témouchent. En donnant de simples exemples qui
mettent bien en lumière les différentes typologies et techniques de construction dans cette
période.
Dans le deuxième chapitre on a fait une recherche approfondie sur l’historique et l’identification
de l’unité de production. Plus une étude descriptive de l’ouvrage contenant l'aspect architectural
et structural du bâtiment ciblé, à l’aide des relevées des photos. Et des mesures métriques,
clarifiées par des plans architecturaux.
Dans le troisième chapitre nous avons cité les objectifs en ce qui concerne la maitrise de l’état
actuel du bâtiment. Pour cela on a pensé à effectuer une grande partie de notre travail sur le
diagnostic qui représente la colonne vertébrale du projet. Car il englobe tous les relevés
pathologiques sans oublier son importance dans l'étape d’exécution du plan d’action et le choix
des opérations de réhabilitation.
On a terminé le présent travail par un plan rassemblant tous les démarches pratiques, et les
solutions proposées pour mettre le bâtiment en état fonctionnel. Nous savons maintenant que
pour déterminer les méthodologies de la réhabilitation. Il faut d’abord définir un programme
bien détaillé des différents travaux et en retournant sans doute à l’étude du diagnostic en lui-
même. Et définissant bien évidemment les zones les plus sollicitées, et connaître la solution
efficace réalisable en moindres coûts.
Problématique
L’Algérie dispose un patrimoine bâti d’une richesse exceptionnelle, mais sa préservation pose
une problématique. Il présente aujourd’hui un état de dégradation avancé dont la cause est
multiple à savoir l’indifférence, la négligence, le manque d’entretien, les transformations
illicites. Ce patrimoine algérien présente des signes inquiétants de vieillissement qui nécessite
une intervention très urgente.
Les différentes opérations de réhabilitation menées jusqu'à présent reste très limitées voire
même timide, vu l’absence de spécialistes dans le domaine d’une part. Et d’autre part, il
présente un outil permettant de bien mener ces opérations comme le plan d’action efficace. La
connaissance du système constructif de la construction, des matériaux utilisés, la typologie,
l’environnement avoisinant sont des éléments indispensables lors d’une opération de diagnostic
d’un édifice. Éventuellement, les méthodes de réparation, ainsi les techniques et les
méthodologies d’utilisation des divers matériaux courants ou innovants lors de ces
interventions.
Le travail actuel est un projet de fin d’études, il consiste à remettre un des projets nationaux en
état fonctionnel. Effectivement, il s’agit d’un ancien bâtiment situé au centre-ville d’Ain-
Témouchent. Cette willaya se trouve au Nord-Ouest Algérien à la frontière de l’Algérie et le
Maroc. On veut conserver et sauver l’un des patrimoines bâtis faisant partie de notre culture et
histoire durant ces derniers siècles. Pour cela, plusieurs questions se posent:
- Quel est le plan d’action à adapter contenant précisément les démarches pratiques et les
solutions adéquates à la fois?
- Comment peut-on faire pour aboutir à un bon diagnostic, dont il nous oriente vers une
meilleure réparation durable?
- Que peut-on faire pour prendre ce travail autant que projet de fin d’études. En accédant bien évidemment à l’un des axes de recherche d’une complexité major vis-à-vis du domaine la réhabilitation des structures de génie civil ?
CH I: Bâtiments de la période coloniale
12
Chapitre 01: Bâtiments De La Période Coloniale
Introduction L’ensemble des immeubles de la période coloniale présente un impact très profond sur notre
vécu, perception de la ville, et sur notre façon de concevoir l’architecture. Pour cela il faut
bien protéger et sauvegarder ce patrimoine, ce qui peut être atteint à travers le suivi continu
d’abord. Ensuite le processus de la réhabilitation qui ne doit pas être de simple remise en
état d’un bâti. Mais de la prise en charge de ses occupants afin de leur procuré un confort et
un bien-être. La réussite d’une opération de réhabilitation nécessite la cohésion entre les
aspects sociaux et techniques simultanément.
Dans ce chapitre qui n’est qu’une sorte de revue bibliographique, dans lequel on commence
par l’historique colonial de la ville d’Ain-Témouchent durant l’occupation française de
l’Algérie depuis 1830. Puis on passe à donner un aperçu général sur les typologies et les
techniques de construction des anciens bâtiments la dans cette période coloniale. Et on
termine par l’exposition des pathologies les plus remarquables sur ses anciens bâtiments.
I. La ville d’Ain-Témouchent
I.1 Historique De La Ville d’Ain-Témouchent
L’histoire de la wilaya d’Ain-Témouchent est riche en événements de portée nationale. En
effet, beaucoup de périodes figurent dans le passé pour notre zone d’étude, ce que les
historiens ont appelé « Les Temps Obscurs » [9] ou (Kali. M, 2008). Effectivement, on note
une présence humaine millénaire depuis 15.000 ans dans la wilaya d’Ain-Témouchent. Ce
qui est confirmée par les stations préhistoriques retrouvées autour du hammam Bouhdjar
située sur les rives de l’oued El Malah. Plusieurs autres vestiges sont certainement enfouis
sous les sables du littoral, en plus de nombreuses ruines berbères furent localisées (des huitas,
des tumulus Djhel, ou Rajam). Ces derniers ont attiré l’attention des archéologues par leur
architecture toute particulière à celle qui a construit les tumulus ordinaires. De cette forte
présence berbère, il reste que les noms des lieux : Ain-Témouchent, Aoubellil, Tofraouine
…
Plusieurs siècles avant notre ère, à l’emplacement de l’actuelle Ain-Témouchent, il existait
des groupes de familles descendants des caspiens et des Mechtas. Quelques tentes et
quelques cabanes construites en végétaux et en terre formaient la première cité après les
grottes de la région et les anciens campements à ciel ouvert qui avaient été le plus ancien
mode d’habitat. Cette population pratiquant l’agriculture et l’élevage. Néanmoins seul
l’élevage des moutons constituait l’essentiel de leurs ressources.
Ce village existait à la place des jardins actuels d’Ain-Témouchent le long de l’oued Senane
qui a pris le nom du Sufat. Ce nom a été contesté par les archéologues, attribuant le nom de
Sufar représente l’actuelle région Témouchentoise. Cette population de descendants de
caspiens et de Mechtas était entièrement composée de Berbères Zénata ou Zénétes, ce qui
est indiqué par l’historien Ibn Khaldoun. Puis vint le règne des Phéniciens, s'étendant de 880
à 146 avant JC, de manière différente et intelligente. Ensuite, en prenant le contrôle de la
politique du pays à travers le commerce et diverses industries. [7]
CH I: Bâtiments de la période coloniale
13
Vers la fin du premier siècle entre 146 avnt J.C et 431 après JC, les Romains arrivaiet à Sufat. Ils
s'installaient durablement et bâtiraient des fortifications militaires pour se prémunir contre tout
assaillant extérieur. En fait, ce village est renommé " Proesidim Surfative", et ne cessera de se
développer pour devenir la grande cité romaine d'Albulae qui veut dire (ville blanche) à partir du
troisième siècle. Albulae est le nom d'une cité romaine antique de la Maurétanie césarienne, dont les
ruines sont situées sous la ville actuelle d'Ain-Témouchent. Albulae a pu être identifiée vers 1890
comme étant située à l’emplacement d’Aïn- Témouchent grâce à une inscription épigraphique,
datable de l’an 300. Cela est trouvé dans les ruines romaines qui furent depuis recouvertes par les
constructions de la ville d’Aïn- Témouchent. Un plan de ces ruines levé en 1858, témoigne que la
ville romaine était de la taille d’un village, comportant deux cimetières. L’une est au nord qui est
traversé actuellement par l’avenue qui conduit à la gare et l’autre cimetière païen au sud. Les
observations sur le terrain ont conduit à l’hypothèse que la ville fut détruite par un tremblement de
terre. Suivi d’un incendie, probablement était en septième siècle. C’était la fin d'Albulae, la cité sera
complètement rasée de la surface de la terre, ce qui explique le peu de vestiges apparents. Toutes
ces ruines ont disparu sous les constructions réalisées durant la colonisation. De nombreuses pierres
de taille servirent à tous les travaux militaires ainsi qu’aux constructions particulières des colons
français (Figure 1.1). [Gilbert Meynier, L'Algérie des origines..., La Découverte 2010, p.211]
Figure 1.1 : Chapiteau du temple de la déesse Maura [Bulletin de la Société de géographie et
d'archéologie de la province d'Oran, 1893, p. 244]
Les musulmans arrivent dans l’Oranie en l’an 699, les Maghraouia qui se déplaçaient dans
les plaines du chelif à la Tafna embrassèrent l’islam très tôt grâce à leur chef Soûlât Ben
Ouezmar. En 711, les populations locales islamisées participèrent très nombreux pour
composer l’armée de 12.000 hommes qui permîrent à Tarik Ibn Ziad de conquérir l’Espagne.
En huitième siècle, les musulmans furent les maîtres absolus des routes menant à l’Afrique
occidentale. Le principal producteur de l’or de l’époque, lorsque Idriss prend possession de
Tlemcen, Archgoul, l’Antique Siga reprend naissance en tant que port de Tlemcen. C’est à
cette époque que la région connut un mouvement de population intense. En effet, les
Medioonnas qui habitaient les monts des Traras se réfugièrent dans la Dahra. Ain-
Témouchent réapparaît pour devenir Ksar Ibn Sinan point fort, silo et magasin de la famille
Sinan des béni Masghen. [7]
À partir de 1848, les colons européens commencent à arriver à Ain-Témouchent, deux
années après, elle devient un des centres de colonisation. Par la suite et en 1869, Ain-
Témouchent est érigée en commune et le nombre d’Européens attirés par les concessions
prélevées sur les meilleures terres confisquées aux Algériens. Ils ne cessaient d’affluer au
point de dépasser le nombre des natifs. Ils y pratiquaient l’agriculture surtout la culture de la
vigne. Preuve en est des nombreux caves éparpillés jusqu'à nos jouirs dans la plupart des
CH I: Bâtiments de la période coloniale
14
villages, en particulier à El Malah et Hammam Bouhadjar. La ville, créée en 1851 comme
un simple centre de population de 228 feux près du poste militaire, a pu se développer
rapidement, devenant le centre économique de la petite région nommée Bled-Kerkour, ou
Témouchentois, puis en 1955, Ain-Témouchent est élevée officiellement au rang de sous-
préfecture du département d'Oran.
En 1941, Ain-Témouchent deveint l'une des cités les plus coquettes d'Algérie. On ne sait pas
à quelle époque Ain-Témouchent a cessé de s’appeler Qsar Ibn Sinan pour prendre son nom
actuel. Qui est composé de deux mots en langues différentes, l'un est en arabe Aïn signifiant
(fontaine) et le second en berbère Témouchent qui veut dire (femelle du chacal).
Figure 1.2 : Armoiriers d’Ain-Témouchent pendant la colonisation française. [Aïn-
Témouchent à travers l'histoire" - Antoine CARILLO]
I.2 Développement Urbain
Chacun des quartiers, immeubles et places, possède son histoire et à travers chacune d'elles,
c'est le passé de la ville qui se déroule en partie. À l’origine, la ville était circonscrite dans
l’enceinte fortifiée formant un quadrilatère par le boulevard Safrané, les boulevards Négrier et
Denfert-Rochereau et la rue Baudin. Insensiblement l’étendue de la ville s’étend aux quatre
points cardinaux, avec la création du quartier Saint Jules, de l’hôpital, du cimetière, du jardin
public. L’ancien village négre est devenu le douar Gueraba.
On voit s’installer, avant la Seconde Guerre mondiale, une distillerie des immeubles à étages,
les docks-silos de la coopérative des blés, le quartier Orsero. Et à tout seigneur, tout honneur,
commençons par l'hôtel de ville. Un premier projet est établi par le service départemental, est
adopté le 23 février 1881. Il porte sur une mairie, une justice de paix et un commissariat de
police réunis en un même bâtiment.
Le 2 avril 1887, une commission municipale est nommée pour la réception des travaux et pour
procéder à une évaluation contradictoire de leur coût. Or, le 4 décembre 1888 le devis fut
remanié et on s'accorda à terminer les pavillons de la justice et du commissariat ainsi que tout
le rez-de-chaussée du bâtiment principal. En 1899, le 20 mai, le conseil apprit non sans
satisfaction que le préfet a finalement accepté que le monumental escalier menant au 1er étage
soit réalisé en marbre. Cette nouvelle disposition d'esprit chez le préfet de Malherbes ne fut pas
fortuite [M. Kali. 2008].
Après ce développement qui avait nécessité de mobiliser les enveloppes financières affectées
primitivement à la construction d'une église et à la construction d'un marché (Figure 1.4).
CH I: Bâtiments de la période coloniale
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(a) (b)
(a) Boulevard national en 1898. (b) Boulevard national en 1900
Figure 1.3 : Boulevard national (Encyclopédie de l’AFN)
(a) (b) (a) Construction de l’église en 1936. (b) Achèvement de l’église en 1937
Figure 1.4 : Eglise Saint Laurent (Encyclopédie de l’AFN)
Quant à l'agrandissement de la place Gambetta, discuté le 24 novembre 1891. Il est acquis
après que les opposants aient compris qu'il ne s'agissait pas de déplacer le marché qui s'y
tient. Cet agrandissement est même conçu pour que la rue Pasteur ait un prolongement
jusqu'au boulevard Marceau. Par ailleurs, sur l'espace gagné en plus, il fut convenu d'y
injecter ultérieurement soit une église, un théâtre, une troisième école ou un marché couvert.
Le 24 mai 1905, il est procédé au lancement des travaux de terrassement pour niveler la place
Gambetta et le terrain devant recevoir le marché. Ce chantier achevé, le conseil discuta des
travaux accessoires consistant en l'établissement de boutiques en bois à l'intérieur. En
éclairage à l'acétylène ainsi que du carrelage à l'extérieur avec des trottoirs et des caniveaux.
De même, il fut question de tables en marbre à installer pour la vente du poisson.
L'inauguration de l'édifice est arrêtée au 24 juin 1906. Enfin, 25 ans après, décision est prise
de construire un bâtiment annexe affecté à la poissonnerie. (Figures 1.5 &1.6)
CH I: Bâtiments de la période coloniale
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Figure 1.5 : La place Gambetta Figure 1.6 : La place de verdun (Encyclopédie de
l’AFN)
En septembre 1926, la ville s'est étendue, sa gestion au plan sécuritaire s'en ressent selon une
évaluation du conseil. Le faubourg Saint-André a compté plus de 500 habitants alors qu'un
autre faubourg, en création dans la partie est de la ville comptant déjà 200 habitants.
Enfin, l’urbanisme de la période coloniale est fondé principalement sur les qualités visuelles
du paysage. Où que l’on soit sur les artères principales, une perspective est offerte permettant
une meilleure perception du paysage urbain. Et une mise en valeur du détail architectonique
et des qualités esthétiques des constructions et des monuments. (Figure 1.7)
Figure 1.7: Plan de la ville d’Ain-Témouchent en 1926 (L’APC d’Ain-Témouchent)
[Encyclopédie de l’AFN]
I.3 Caractéristiques Géographique
Ain-Témouchent, située à l’extrémité occidentale de la haute plaine du sahel oranais, dont
le fond en cuvette est occupé par la grande sebkha d’Oran. Il se trouve à 504 km à l’ouest
d’Alger, avec une proximité de trois grandes villes de l’ouest Algérien : Oran à 72 km au
sud-ouest, Sidi Bel Abbes à 63 km à l’ouest et Tlemcen à 69 km au nord. Cette willaya a une
superficie de 2630 (km²), constitué de 04 daïras : Béni Saf, El Malem, Hammam Bou Hadjar,
Ain Kihal. Eenglobant ainsi 28 communes dite aussi principales localités, et on cite: Aghlal,
Ain El Arbaa, Ain Kihal, Ain Tolba, Aoubellil, Beni Saf, Bou Zedjar, Chaabet El Ham,
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Chentouf, El Amria, El Emir Abdelkader, El Malah, El Messaid, Hammam Bouhadjar,
Hassasna, Hassi El Ghella, Oued Berkeche, Oued Sabah, Ouled Boudjemaa, Ouled Kihal,
Oulhaca El Gheraba, Sidi Ben Adda, Sidi Boumedienne, Sidi Safi, Tadmaya, Tamzoura,
Terga. Cette ville est une plaine le long du littoral et piémonts plus au sud, ces coordonnées
géographiques sont 35° 18′ 45 N Latitude, Longitude de 1° 8′ 43 W, puis 248 m d’altitude.
Selon le dernier recensement sa population est d’environ 121109 habitants. [Ain Temouchent
à travers l'histoire, Antoine Carillo]
I.4 Zone Climatique
La wilaya d’Ain-Témouchent possède un climat méditerranéen humide et subhumide,
caractérisé par un été chaud et un hiver tempéré. Le régime climatique se caractérise par des
vents qui n’apportent généralement que peu d’humidité (vents de direction Nord - Ouest,
Sud - Est). Lors de leur passage sur les reliefs Marocains et Espagnols, ces vents perdent une
grande partie de leur humidité. Par ailleurs, les reliefs méridionaux (Sebaa - Chioukh,
Tessala, Monts de Tlemcen) ont une influence favorable en entravant l’arrivée des vents
continentaux secs et chauds du Sud (Sirocco). La répartition moyenne des précipitations se
présente comme suit: le long du littoral une moyenne de 300 Mm/AN. Les plaines
sublittorales avec 400 à 500 Mm/AN, or les hauteurs de Tessala marquent plus de 500
Mm/AN. D’où, la faiblesse et l’irrégularité des précipitations influent directement sur le
milieu physique et l‘activité économique basée essentiellement sur l’agriculture.
I.5 Le Séisme Du Mois De Décembre 1999
La wilaya d’Ain-Témouchent est classée zone sismique (IIa) selon le règlement
parasismique algérien RPA. Elle est soumise aux aléas du plus grand risque naturel majeur
qu’est le tremblement de terre, phénomène qui cause le plus de dégâts en vies humaines et
en matériels. Le mercredi 22 décembre 1999, à 17H37 GMT un séisme de magnitude 5,5 sur
l'échelle de Richter a frappé la région d’Ain-Témouchent. Ainsi que les villages environnants
de Sidi Ben Adda, Ain Tolba et Ain Lâalem faisant 28 morts et 150 blessés, dont 50 dans un
grave état. Ce séisme a été ressenti dans tout l'ouest algérien (Oran, Tlemcen, Mascara
...etc.), jusqu'au Maroc (Oujda).
D'après la répartition et l'intensité des dommages, l'épicentre du séisme a été localisé au
niveau des monts de Tessala situé à 5 Km environ. Au sud-ouest d’Ain-Témouchent proche
d’Ain Tolba (Larabi. H. et Ouassini. T. 2012). Les jours suivant le séisme, une mission
d'expertise et d'évaluation technique des constructions a été expressément requise par le
ministère de l'habitat. Mobilisant les experts du CGS, des organismes de contrôle CTC ouest
et centre, les services techniques de l'administration locale DUC, OPGJ, les bureaux
d'Etudes. Des équipes restreintes devraient par la suite compléter le travail par une mission
d'expertise approfondie des ouvrages classés orange niveaux 3 et 4, rouge niveau 5 et vert
niveau 1 et 2.
Au niveau de la ville d’Ain-Témouchent, c'est dans la partie sud « le vieux Témouchent »,
ou se concentre les vieux bâtis que les dégâts étaient plus importants. En ce qui concerne le
secteur public, on a recensé 17 administrations publiques plus ou moins touchées dont le
tribunal, l'O.P.G.I, le siège de la wilaya, la B.E.A …etc. Un commencement de glissement
sur la route nationale reliant Ain-Témouchent et Tlemcen, plus des vieux bâtis qui sont
démolis (Figure 1.8). Tandis que, les petits villages d’Ain Lâalem, Ain Tolba et Sidi Ben
Adda les dégâts dans les vieux bâtis sont plus au moins important, déplorés aucun décès
heureusement.
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Figure 1.8: Une maison du Faubour et une école détruite par le séisme (Larabi. H. et Ouassini.
T. 2012)
II Typologique Du Bâtiment De La Période Coloniale
Selon Philippe Panerai, « la typologie est un outil d’analyse urbaine qui se définit non pas
comme une catégorie, mais comme un instrument, le type est l’ensemble des caractères
organisés en un tout constituant un instrument de connaissance par abstraction rationnelle et
permettant de distinguer des catégories d’objets ou des faits » (Soukanea. S. et Dahlia M,
2010). Cependant l’auteur signale que mettre en évidence un des types ne peut constituer un
but en soi. Mais un moyen pour les articuler dans un système global, où l’on définit
l’ensemble des types et leurs relations.
II.1 Premières Constructions A Partir Des Années 1850
Ces premiers immeubles coloniaux étaient sans aucune décoration, avec de simples façades
où les fenêtres sans encadrement. Il s’agit des rectangles vides dans la principale façade;
elles sont réservées aux habitations les plus modestes et donnaient l’impression d’une nudité
pénible. (Figure 1.9)
Figure 1.9: Bâtiment d’habitation construit en 1850.
Le bandeau d'étage et la corniche apparaissent dans le paysage des villes, pour la première
fois dans ce type d'immeubles dépouillés. Ce sont des éléments tellement récurrents que l'on
peut les voir sur l'ensemble des immeubles coloniaux du 19ème siècle. Ils contribuent à la
cohérence de l'ensemble et accentuent l'effet de l'alignement. Les bandeaux marquent sur la
CH I: Bâtiments de la période coloniale
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façade les limites des étages et se joignent avec les bandeaux de l'immeuble voisin pour
former des lignes de fuite infinies. Ils donnent l'impression d'appuyer les fenêtres et atténuent
l'expression de verticalité. La corniche limite du haut la façade, et la sépare du comble. À
côté de son rôle esthétique, elle sert de repère pour déterminer la hauteur de la façade.
II.2 Immeubles Aux Balcons Filants
Les balcons filants sont apparus dans les immeubles en France à la fin du 18e siècle. À l’époque
coloniale, et à la veille des premières transformations urbaines les immeubles aux balcons filants
feront leur apparition avec force. Sur l’espace du rocher, les balcons filants sont en fer moulé
longent en général le premier étage. Quoique plusieurs immeubles disposent de deux à quatre
balcons filants, supportés par des poutrelles métalliques ou en bois (Figure 1.10).
Figure 1.10 : Bâtiment: balcons filants (la Kasbah d’Alger).
II.2.1 Consoles
En réalité les consoles sont des éléments décoratifs moulés, toujours présents dans les
immeubles aux balcons filants. La forme la plus répandue est celle de la console convexe au
sommet presque circulaire et décorée de feuilles et lignes de feuillage. Les consoles donnent
l’impression de supporter les balcons en saillie. Chaque balcon filant est muni de deux
jusqu’à une dizaine de consoles.
II.2.2 Mascaron
C’est un ornement qui se place généralement au milieu de la clef d’arc des porches sous
forme d’une figure humaine, dans la figure 1.11 on trouve tantôt effrayante, tantôt souriante.
Ils sont là pour éloigner les mauvais esprits selon leur croyance, bien qu’il soit assez
nombreux, ils font partie des immeubles coloniaux construits avant 1940.
CH I: Bâtiments de la période coloniale
20
Figure 1.11 : Un mascaron
II.2.3 Porches Simples
Les porches des immeubles aux balcons filants sont de forme simple. Ils peuvent être en
pierre en brique et même en bois; les linteaux horizontaux; cintrés ou en pleins cintres, la
clef d’arc est parfois décorée d’un mascaron ou motif décoratif quelconque.
II.2.4 Chaine De Refends
Il s’agit d’un élément décoratif que l’on trouve le plus souvent sur les côtés de la façade
offrant un encadrement vertical à celle-ci. Des pierres de taille et de forme rectangulaire, ou
carrée, de dimensions variables superposées avec un léger relief. Et des séparations
horizontales de 3 à 5 cm en moyenne sont fortement marquées. Les arcs cintrés au niveau
des porches sont décorés pour la plupart avec ces chaînes de refends qui prennent des lignes
excentriques depuis l’arc puis se redressent avec des lignes horizontales. Les chaînes de
refends ont fait leur apparition dans l’architecture française à la fin des 16e siècle et plus
exactement durant l’époque Louis XIV de 1660 à 1700.
II.3 Immeubles Haussmannien
À partir de 1850 alors que le baron Haussmann entamait ses grands travaux de
transformation de la capitale Française. Les échos de son entreprise atteignaient notre ville
pour y laisser en plein cœur des traces qui témoignent jusqu’à nos jours. Les immeubles
Haussmanniens comprennent le plus souvent quatre travées ou plus sur rue, et gagnent en
hauteur par rapport aux premières immeubles et balcons filants, portes et fenêtres se
cambrent alors que les appuis des balcons prennent des motifs en courbes.
Les espaces entre fenêtres font place à des décors variés qui s’inspirent de l’architecture
royale en France (style Louis-Philippe) ou de l’architecture Grecque. Au rez- de- chaussée,
les arcs sont de plus en plus présents et les motifs des portes sont de plus en plus travaillés.
Au niveau supérieur, les bandeaux de séparation des étages sont très bien marqués et une
corniche moulurée surplombe la façade.
J.M. Larbodiere définit la façade haussmannienne par construction en pierre de taille avec de
CH I: Bâtiments de la période coloniale
21
gros blocs en pierre pour la façade principale. Le rez- de- chaussée et l’entresol sont striés avec
des refends horizontaux. Où, la transition entre le rez- de- chaussée et les étages sont assurés
par un balcon généralement filant, posé sur des consoles. Un ou deux balcons filants sont
disposés de manière diverse sur le reste de la façade qui comprend en général quatre ou cinq
étages. Ces immeubles ont marqué une rupture de style avec les deux modèles cités (les premiers
immeubles et les immeubles aux balcons filants) (Merdji. S, 2010). (Figure 1.12)
Figure 1.12 : Style haussmannien, ancien hôtel (Constantine) (Merdji. S, 2010).
II.3.1 Porches
Il s’agit de porches en pierre taillée avec des lignes en relief, et des linteaux cintrés et en
plein-cintre couronnés par un motif simple à la clef de l’arc. Les porches constituent pour ce
style un élément très important de la construction, traité avec une manière particulière, ils
sont généralement placés au centre de la construction pour accueillir les magasins de part et
d’autre.
Le linteau horizontal est remplacé par un arc surbaissé ou en plein-cintre. Et la clef d’arc est
fréquemment décorée d’un mascaron ou d’un motif décoratif quelconque qui peut être un
médaillon ou une console…..etc.
II.3.2 Portes
La porte est considérée comme étant le premier signe extérieur qui reflète la classe de
l’occupant. Elle est travaillée avec beaucoup de soins dans l’immeuble Haussmannien. En
bois noble, les vantaux sculptés présentent des motifs géométriques et végétaux qui donnent
une distinction assez rare à l’immeuble (Figure 1.13).
II.3.3 La Décoration
L'espace entre les portes balcons ainsi que les fenêtres, fait place, dans les immeubles
haussmanniens. À des panneaux dessinés ou sculptés sous forme de motifs répétitifs inspirés
soient des hôtels particuliers Parisiens ou bien de l'art Grec (Figure 1.14). Des frontons au-
dessus des ouvertures, des colonnes empruntées aux ordres Grecs. Et les encadrements
décoratifs en plâtre sont repris parfois à l'intérieur du logement, sur les parois de la salle de
réception.
CH I: Bâtiments de la période coloniale
22
Figure 1.13 : Ancien portes en bois Figure 1.14 : Décoration dans les façades
II.4 Immeubles Classiques (LOUIS XVI)
La fin du 18e siècle a été marquée en France par le développement de l’esprit critique avec
Voltaire et Diderot et l’évolution des esprits vers un rationalisme qui favorise une
architecture simple et privilégie la ligne droite aux courbes opulentes. Le néoclassicisme
devint ainsi un phénomène en vogue et les architectes se mirent à imiter ses formes simples
et immuables. Mais plus qu’un regain d’intérêt pour l’antiquité classique, ce style était lié
aux événements politiques de l’époque. Il fut adopté comme art officiel des nouvelles
républiques issues des révolutions Françaises et Américaines parce qu’il était associé à la
démocratie de la Grèce antique et de la république Romaine.
Figure 1.15 : Type classique de bâtiment
Le fait que ce style habille la majorité de bâtiments officiels de l’époque coloniale. Ainsi que
les bâtiments donnant sur la place publique ; véhicule un symbole glorifiant la puissance de
l’autorité Française. La réutilisation des trois ordres classiques, frontons, et dais, dans un
immeuble simple et jamais lourd, il n’est une caractéristique propre à ce style. La façade
peut être en pierre de taille ou couverte en plâtre. Dans ce dernier cas, elle est munie de légers
refends horizontaux qui se superposent parallèlement sur toute la largeur de la façade. Les
balcons filants tendent à disparaître même au niveau de l’étage noble. Les consoles, donnant
CH I: Bâtiments de la période coloniale
23
l’impression du déjà beaucoup trop vu sont moins présentes. Mais les dais et frontons
persistent et sont souvent les seuls éléments de décor de l’immeuble type classique (Figure
1.15).
II.2.4.1 Dais
C’est une dalle saillante qui couronne le haut d’une fenêtre, d’une porte ou de tout autre
élément architectonique. Les dais ont été utilisés au moyen Âge, à l’intérieur des édifices
religieux et civils. Pour couvrir des statues que l’on ne trouvait pas convenable d’exposer à
la pluie ou à la poussière. Ils font souvent partie de la décoration des édifices Haussmanniens
à la période coloniale, mais beaucoup plus présents dans les immeubles classiques ainsi que
dans les édifices officiels (Figure 1.16).
II.2.4.2 Frontons
C’est un couronnement d’édifice ou corps d’édifice composé d’une corniche rectiligne et
deux corniches obliques se raccordant en formant un triangle. Ou une partie de corniche
circulaire dont l’espace intérieur appelé tympan fait place à une décoration sculptée.
L’origine du fronton remonte aux anciens temples Grecs qui furent couverts par des combles
en bois, et dont la face postérieure et antérieure affichaient des sculptures variées (Figure
1.17).
Figure 1.16 : Une corniche Figure 1.17 : Un fronton
II.4.3 Porches
Deviennent souvent simples et rectangulaires même si les linteaux cintrés n’ont pas tous
disparu. La ligne droite s’impose de plus en plus, et les vantaux des portails sont
modestement ornés.
II.4.4 Fenêtres
Les fenêtres gagnent en hauteur privilégiant ainsi la verticale et donnant au bâtiment un
aspect plus élancé. Elles s’appuient sur des bandeaux d’étages qui se démarquent par des
saillies de 15 cm au niveau des bas des fenêtres. Elles ont la même dimension d’un étage à
un autre. Les appuis des balcons sont généralement d’un dessin plus simple que celui des
immeubles Haussmanniens. Et ils sont souvent couronnés d'un dais, d'une saillie égale à
celle du balcon, supporté par des petites consoles ouvragées.
CH I: Bâtiments de la période coloniale
24
II.4.5 Balcons
Les balcons sont toujours en fer forgé ou moulu, tendent à utiliser des lignes simples et
rectilignes pour la décoration. De dimension ne dépassant pas celle de la fenêtre, ce sont des
petits balcons indépendants traités généralement selon un motif unique. Bien qu’il arrive que
l’on aperçoive des motifs différents d’un étage à un autre.
II.5 Immeuble Néo Haussmannien
La phase qui s’étend de 1880 jusqu’au 1900, a connu une série de modifications dans les
règlements qui régissent la construction des immeubles Parisiens. Et qui ont entraîné des
transformations dans la manière de concevoir les immeubles coloniaux. Détail après détail,
par modifications successives, les modèles déjà cités vont se trouver profondément
transformés. Deux éléments essentiels vont marquer les nouveaux immeubles post
haussmannien, le Bow- Window en dur et la rotonde. (Figure 1.18)
II.5.1 Consoles
On passe aux années quatre vingt d’une console modeste à une console plus volumineuse et
travaillée (Figure 1.19), son volume va dépasser largement celui des balcons. Elle n'est plus
considérée comme un appui, mais plutôt comme un élément architectural indépendant.
L'espace entre les consoles fait place, le plus souvent, à une fenêtre de l'entresol située au-
dessus du porche. Elles peuvent aussi prêter l'épaule pour supporter le balcon de la salle de
réception et encadrer par leur saillie les fenêtres de l'entresol.
Figure 1.18 : Le Bow- Windows Figure 1.19 : Eléments décorative en plâtre
II.5.2 Bow Window
C’est une manière de couvrir la fenêtre avec une espèce de serre en encorbellement (Figure
1.18). Alors qu’il existait dans les immeubles de Moyen Âge en Europe, il a été interdit en
France durant plus de trois siècles. Car ils sont construits en bois, présentaient des risques
majeurs d’incendie.
CH I: Bâtiments de la période coloniale
25
En 1882 en France, un nouveau règlement autorise dorénavant de construire cet
encorbellement. À condition qu’il soit démontable et que la saillie n’excède pas les 40
centimètres. Après cette date, il commence à faire part du paysage sous forme d’une armature
en fer et plus souvent en bois.
II.5.3 Balcons
Le balcon en dur jusque-là exclusivement réservé aux bâtiments officiels, est introduit dans
la décoration des façades de type néo haussmannien. Il y a plusieurs exemples dans la période
coloniale affichent des devantures réalisées avec beaucoup de soins et une importance
inégale dans le traitement du détail architectural. La richesse des façades rivalisent
certainement avec ceux des bâtiments de prestige (Figure 1.20).
II.5.4 Rotonde
Alors que dans les immeubles haussmanniens et ceux qui ont précédé, on coupait les angles
avec une largeur permettant d’inclure une ou deux fenêtres. Désormais la rotonde prend
place à l’angle de l’immeuble qui devient d’une importance particulière. Une fois de plus cet
élément nouveau donne plus de volupté aux immeubles coloniaux généralement de nature
droite et rectiligne (Figure 1.21).
Figure 1.20 : Balcon (style néo haussmannien) Figure 1.21: Ancien bâtiment (forme circulaire)
III. Technologie Du Multi-Etage Dans Les Bâtiments
III.1 Caractéristiques Des Constructions De La Période Coloniale
Les techniques de construction de l’époque coloniale possèdent des caractéristiques un peu
spéciales, on se soumettait implicitement à certaines règles générales. Le plan doit être
régulier le plus possible avec des angles droits, façades rectilignes, tracés rigoureux. Il faut
que l’alignement des baies soit à un même niveau. Ainsi que la symétrie par rapport à un axe
médian.Pour être harmonieuses, la proportion est exigée, c’est-à-dire toutes les dimensions
d’un bâtiment doivent être multiples d’un module de base. Les façades s’élargissent et les
étages nobles, les moins élevés, se distinguent par une plus grande hauteur et des fenêtres de
plus grandes tailles. Le nombre de carreaux (partition) doit être proportionnel à la surface
CH I: Bâtiments de la période coloniale
26
des fenêtres. Avec une discrète ornementation (bossages, cordons, encadrements de fenêtre,
ferronnerie…) et en se réduisant également avec la hauteur.
En effet, les architectes de ce style voulaient cadrer l’appréciation de la beauté, par une
relation directe entre les qualités formelles. Et les règles absolues imposées par l’ordre
classique et le goût personnel de l’observateur n’est plus important. La créativité de l’art
s’est trouvée alors de ce fait longtemps enchainée.
III.2 Planchers
Les planchers sont des ouvrages de structure du bâtiment. En plus de leur fonction de
division du bâtiment en étage, ils permettent le transfert des charges d’utilisation sur les murs
porteurs et jouent également un rôle important de stabilité de la structure essentiellement en
contribuant au contreventement de l’ensemble du bâtiment et plus spécifiquement des murs.
III.2.1 Rôle Des Planchers
Les planchers doivent répondre aux mêmes critères que les murs porteurs, vis-à-vis de la
résistance et la stabilité de la structure. Le support des charges d’exploitation (limiter la
flèche au moment du coffrage puis en cours d’utilisation). La durabilité avec une bonne
étanchéité ; isolation thermique et acoustique et protection à l’air, au feu, aux effractions,
aux bruits. La facilité la mise en œuvre en assurant un bon fonctionnement architectural et
technique.
III.2.2 Matériaux Employés
Alors qu’un porteur vertical travaille presque exclusivement en compression, un porteur
horizontal travaille en flexion. Il est donc soumis à la fois à la compression et à la traction.
Il doit donc être construit avec des matériaux résistants à cette traction ou bien à l’aide de
technique éliminant la traction. En la remplaçant par de la compression pure (voûtes, arcs,
poutrelles ...). Ceci étant pris en compte, en employant pour les planchers les mêmes
matériaux que pour les murs. Les planchers sont principalement composés de trois parties:
- Une ossature constituée de poutres, poutrelles ou solives en bois, métal ou béton reposant sur les structures porteuses verticales (murs ou poteaux). Cette ossature est complétée par un remplissage (hourdis, voûtains, augets de plâtre…).
- Une aire constituée par le sol des étages : parquet, dalle de compression ou de répartition, chape au mortier de ciment. Ces derniers sont recouverts d’un revêtement de sol.
- Le faux plafond qui cache la partie inférieure de la structure porteuse.
III.3 La Structure Du Bâtiment (Ouvrages De Structure)
La structure, ou ossature est le squelette d’un bâtiment. Elle supporte les efforts dus au poids
de la construction elle-même. Aux charges d’exploitation (poids des personnes, du mobilier
et des équipements), aux charges climatiques (Neige, par exemple) et éventuellement
sismiques. Ces efforts sont reportés jusqu’au sol par les fondations.
Les bâtiments de la période coloniale du 20ème siècle, autant des structures en mur porteur
avec des planchers en voutain ou en béton armé. Il existe des caractéristiques bien
spécifiques pour chaque typologie du bâtiment.
CH I: Bâtiments de la période coloniale
27
Figure 1.22: Structure d’un bâtiment ancien
III.31 Fondations
Le système de fondation est du type traditionnel en pierre sous forme de semelle filante sous
murs. Les murs en pierres élargis à la base (d’épaisseurs variables) forment un système rigide
et sont considérés comme fondation. Généralement constituées en pierre relativement dure
de grande ou de petite dimension avec ou sans liants de chaux, de terre, de ciment ou même
d’un mélange.
III.3.2 Murs Porteurs
Les murs ont pour fonction de porter les planchers, de transmettre au sol par l'intermédiaire
des fondations, leur poids et les charges qu'ils supportent, de les protéger des intempéries.
Les murs porteurs les plus sollicités sont constitués de murs en moellons d’une épaisseur de
50 cm. Anciennes constructions (brique, bois, pierre, verre…), ils comportent également des
percements pour les portes et les fenêtres.
- Linteau, place au-dessus de ces ouvertures, permet de reporter vers les parties pleines
du mur le poids des ouvrages situés au-dessus. Cet élément de construction est en bois, en pierre, en acier ou en béton, de forme allongée et très résistant. Cependant, leur
épaisseur est en général identique à celle des murs du bâtiment.
- Murs de refend (de séparation) recoupent un bâtiment dans sa largeur ou sa longueur. Ils sont très importants pour sa stabilité en participant au contreventement.
- Les contreventements contribuent à la stabilité du bâtiment en reportant vers les murs
des forces horizontales ou obliques. Qui peuvent s'exercer sur le bâtiment, celles du vent notamment. Deux murs perpendiculaires assurent mutuellement leur
contreventement.
- Les chaînages sont des dispositifs permettant d'empêcher l'écartement des murs d'une construction sous l'effet des efforts horizontaux. Les chaînages les plus visibles dans les bâtiments de la période coloniale, sont les « tirants » de fer allant d'un mur à l'autre.
CH I: Bâtiments de la période coloniale
28
III.3.3 Type de Plancher
Dans les bâtiments de la période coloniale on distingue trois types des planchers : les
planchers en bois, les planchers en voutain et les planchers en béton armé.
- Planchers en bois, jusqu'au milieu du XIX siècle l’ossature des planchers d'étage était
en bois. Pour des pièces de moins de 5 m de large, elle était souvent simplement
constituée de solives en bois prenant appui sur les deux murs porteurs. Ces pièces de
bois reposent sur le mur ou sur une lambourde, encastrée dans le mur ou posée sur des
appuis en pierre appelés corbeaux. Des poutres de dimensions plus importantes sont
placées dans la largeur de la pièce. Des solives, plus petites, sont fixées
perpendiculairement à ces poutres.
Figure 1.23 : Plancher à ossature en bois.
- Planchers en voutain, la voûte est un élément maçonné stable. Elle était couramment
employée dans les bâtiments jusqu'à la fin du XIX siècle. Et cela pour les sous-sols, les
caves et les rez-de-chaussée, puis généralisés pour l’ensemble des planchers. Ils sont
venu substituer les planchers à ossature en bois afin d’augmenter les portées franchies
et les espacements entre solives. (Soukanea. S. et Dahlia. M, (2010).
Figure 1.24: Plancher en voutain avec faux plafond.
Ils sont constitués d’une couche structurelle, assurée par des profilés métalliques
(solives) et des voutains en briques pleines. En plus du remplissage, qui est une couche
CH I: Bâtiments de la période coloniale
29
en terre battue pour poser le revêtement. La partie inférieure du plancher soit elle est
laissée brute ou bien revêtue d’une couche de plâtre. (Figure 1.24)
- Planchers en béton armé, sont des planchers à poutrelles en béton armé qui servent
d’appuis à des entrevous en béton, en terre cuite, en hourdé. Une dalle de compression
est généralement en béton armé coulée sur l’ensemble du plancher. On distingue aussi
les planchers en dalle pleine d’épaisseur constante ou en dalle pleine nervurée, coulées
sur le coffrage amovible ou perdu (Figure 1.25).
Figure 1.25: Planchers en dalle pleine.
III.3.4 Cage D’escaliers
La cage d’escalier est constituée par des murs porteurs sur les trois côtés. Les volées sont en
béton réalisé sur un coffrage en briques creuses avec jointage en mortier mixte ciment chaux.
III.4 Technique De Construction
- La hauteur des niveaux et les bandeaux d’étages
La hauteur des étages dans les immeubles de la période coloniale est presque identique. Elle
varie entre 3 et 3,40 mètres pour les étages courants et 5,30 maux rez- de- chaussée. La
hauteur des étages varie et fait partie des propriétés propres à chaque immeuble. Elle
participe dans ce sens à l’esthétique et la structure de la rue ainsi qu’à la lisibilité de
l’ensemble.
Cependant, bien souvent l’immeuble colonial est doté d’une bande filante horizontale de 15-
20 cm, qui marque la limite de chaque étage appelée « bandeau d’étage ». Ces lignes forment
ensemble une trame horizontale que l’on peut appeler « trame de niveau », des lignes
parallèles qui marquent une tendance à l’horizontale de l’immeuble qui contraste avec la
trame parcellaire et la forme verticale des fenêtres.
CH I: Bâtiments de la période coloniale
30
- Les murs
Le mode de réalisation le plus courant est la maçonnerie, assemblage de pierres, de
briques ou de blocs de béton. Les éléments maçonnés sont liés entre eux à l’aide du
mortier de la terre, puis de la chaux et du sable ou du ciment suivant les matériaux
utilisés. Comme les efforts mécaniques sont moindres dans les étages supérieurs. Les
murs porteurs en pierres ou en briques des anciens bâtiments sont généralement
construits plus épais à la base qu'au sommet.
Les murs d'un bâtiment sont liés entre eux pour former des géométries stables en (L, U,
T, des rectangles). Par des chaînages horizontaux au niveau des planchers et des
chaînages verticaux, en angle assurant la stabilité de la structure.
IV. Pathologies Spécifiques Aux Bâtiments De La Période Coloniale
La nécessité de protéger et transmettre le patrimoine l’héritage culturel qui peut être
défini comme « bien commun » est aujourd’hui une idée largement répandue. Constitue
une nécessité qui exprime la même volonté de mieux intégrer la dimension temporelle,
de mieux articuler le passé. Le présent et le futur de notre société, dans une logique de
transmission et de solidarité intergénérationnelle. Ce patrimoine peut être considéré
comme une ressource non renouvelable, qu’il s’agirait de sauvegarder, d’économiser et
de valoriser. La référence à ce type de patrimoine et sa nécessaire préservation et
transmission sont devenues l’une des modes privilégiés de la durabilité.
Cette préservation peut être atteinte à travers des opérations de réhabilitation dont les
recherches, ont bien mis en évidence l’interdépendance des aspects sociaux et
techniques. Le plus souvent, le mauvais état des immeubles ne constitue qu'un
symptôme de problèmes beaucoup plus complexes.
Sa dégradation est en effet le résultat d’un long processus, c'est la combinaison en un
même lieu de différentes erreurs de conception. Et de l’évolution sociale de la
population, qui explique la dévalorisation de ce patrimoine. Lutter contre une telle
dégradation implique de s'attaquer aux causes du phénomène, c'est-à-dire aux problèmes
sociaux, techniques qui génèrent ces dysfonctionnements.
IV.1 Etude De Diagnostic
Cette étape comprend la reconnaissance des éléments structurels et constructifs du
bâtiment ainsi que l’observation de ses lésions, ces principales étapes sont les suivantes
:
IV.1.1 Relevé Des Désordres
Elle consiste à réaliser une cartographie complète et précise des désordres visibles
(fissure, humidité), qui affectent le bâtiment principalement les murs porteurs et les
planchers. Elle permet de mieux comprendre les origines des déformations et les causes
de dégradation et déterminer avec précision les lésions, les fissures, l’aplomb ou le
gonflement des murs. Les traces d’humidité et le degré des salissures indiquant leur
emplacement, leur sens, leur dimension. L’ensemble de ces données permet d’avoir une
idée précise sur l’état de conservation de l’immeuble et son degré d’altération, et de
stabilité au moment du relevé.
IV.1.2 Relevé Des Matériaux Utilisés Et Les Techniques De Leur Mise En Œuvre
Il consiste à déterminer les caractéristiques des matériaux constitutifs du bâtiment, leur
nature, leur dimension. Ainsi que, leur propriété physique, chimique et mécanique, leur
état de conservation et leur degré d’altération. Ce relevé permet de détecter les
CH I: Bâtiments de la période coloniale
31
pathologies qui affectent les matériaux et les facteurs responsables des altérations
d’ordre général (pollution, climat, mouvement sismique, gel-dégel, mouvement du sol,
action de l’eau…). Éventuelement, le révélé des interventions connues au domaine du
bâtiment (entretient ou réhabilitation antérieure par exemple). Au cours desquelles
d’autres matériaux ont été utilisés sans une connaissance préalable de leur compatibilité
physique ou chimique avec les matériaux d’origine et le milieu d’exposition.
IV.1.3 Relevé Des Différentes Installations
Il s’agit du prélèvement de l’ensemble des installations des divers équipements (eau,
gaz, électricité…). Et détecter les éléments rajoutés au cours de la vie du bâtiment, afin
de s’adapter aux besoins de confort. Ce qui permet de déterminer les carences que
présente cet immeuble en matière d’équipement (installation électrique défectueuse,
l’inexistence et ou défaillance du réseau d’assainissement). Et notamment l’incidence
des installations rajoutées sur le comportement physique, stabilité et esthétique de
l’ouvrage.
IV.2 Désordres Des Bâtiments Coloniaux
IV.2.1 Désordres Aux Fondations
La semelle de fondation est l’élément d’appui d’une construction qui transmet au sol les
charges de la structure. Elle est dimensionnée et réalisée, d’une part en tenant compte
de la nature du sol et de la configuration du terrain (horizontale ou en pente). D’autre
part de l’importance du bâtiment, concernant sa hauteur, activité, type de construction
qui détermine son poids. Généralement constituées en pierre relativement dure de
grande ou de petite dimension avec ou sans liants de chaux, de terre, de ciment ou même
d’un mélange.
Les désordres causés par l'affaissement de sol, conduisent forcément à des fissures dans
les fondations. Ou dans le revêtement extérieur (briques, pierres.) et aussi dans le plâtre
du mur intérieur. En plus, de la création de déformation au niveau des poutres aux
étages, ou de la toiture causant l’infiltration des eaux. En outre des affaissements de la
dalle sur sol (dalle flottante), et les portes et fenêtres coincées ou pas d'équerre. (Figure
1.26)
(a) (b) (c) (a) Affaissement au coin du bâtiment. (b) Affaissement au centre du bâtiment.
(c)Affaissement de deux cotés opposés du bâtiment
Figure 1.26: Désordre lié au sol.
IV.2.2 Désordres Dans Les Planchers
- Planchers De L’Ossature En Bois
CH I: Bâtiments de la période coloniale
32
Les principaux dégâts constatés sur certaines parties de la structure en bois sont la
pourriture, les fissures et la perte de solidité. Ils sont dus aux variations de température
et d’humidité, à des causes biologiques et à des problèmes structurels. En outre, les
insectes, les champignons ainsi que d’autres processus biologiques peuvent causer des
dégâts et provoquer la dégradation des parties en bois dans les parties affectées par l’eau.
(Figure 1.27)
Figure 1.27: L’avancement de l’attaque des pourritures.
- Planchers De L’Ossature Métallique
Les pathologies les plus couramment rencontrées dans ce type d’ouvrage sont la
corrosion de l’ossature métallique. Cette pathologie se traduit par une fissuration puis
décollement de l’enduit en sous-face du plancher (plafond). (Figure 1.28.b)
(a) (b) (a) Corrosion de l’ossature métallique. (b) Décollement de faux plafond
Figure1.28: Désordres dans les planchers à ossature métallique.
- Planchers En Béton Armé
Les premières structures en béton armé datent du début du XXème siècle, on retrouve les
planchers-dalles en béton armé monolithe et les planchers à poutrelles préfabriquées en
béton armé. Dans ce type de plancher les dégradations sont limitées et dues le plus
souvent à des défauts de conception ou de mise en œuvre (la corrosion des armatures,
les éclatements de béton). (Figure 1.29)
CH I: Bâtiments de la période coloniale
33
(b) (b) (a) Corrosion des armatures (Dalle nervurée). (b) Corrosion très avancé (Dalle pleine)
Figure 1.29: Désordres dans les planchers en béton armé.
IV.2.3 Désordres Dans Les Murs En Maçonnerie
En général les désordres observés sur les maçonneries se présentent sous forme de
lézardes. Lézardes passantes traversent le mur dans toute son épaisseur ; Lézardes non
passantes où la fissuration n’est pas profonde. Mais pour les lézardes capillaires, la
fissure est à peine visible, l’intervention se limite aux enduits. On peut trouver aussi la
disjointe dans ces murs, qui est l'écartement des pierres les unes des autres. Aussi la
brèche qui s’exprime en une ouverture créée accidentellement dans le sens vertical par
l'écroulement ou l'effondrement d'une section de mur. Or, le bouclement, dans ce cas si
un mur peut subir des déformations dans le sens vertical. Il peut être soumis à des
déformations latérales, en particulier s'il s'agit d'un mur de soutènement de terrasse ou
de route. Il y a tout d'abord le bouclement du mur sous l'effet d'une poussée latérale,
dite mur "fait ventre".
Lorsque le parement se détache de la masse du mur, on parle de bouffement. C'est le
signe qu'il n'y avait pas assez de boutisses dans le parement pour solidariser celui-ci
avec l'intérieur du mur. Et enfin, le déversement qui désigne l'éloignement du haut du
mur par rapport à l'aplomb, sous l'effet d'une poussée latérale ou un problème dans les
fondations.
(b) (b) (a) Lézardes passantes. (b) Bouclement d’un mur
Figure 1.30 : Désordres dans les murs en maçonnerie.
CH I: Bâtiments de la période coloniale
34
IV.2.4 Classification Générale Des Pathologies
Le tableau 1.1 regroupe les différentes pathologies qui peuvent atteindre un bâtiment.
Elles sont classées en trois grandes catégories en fonction de leurs aspect; physique,
mécanique et chimique, en complément de leur détail, typologie et de leur origine.
Tableau 1.1 : Classification générale des pathologies liées au bâtiment.
Famille Lésions Types
Physique Humidité Capillaire/De filtrage/De condensation/Accidentelle/De
Travaux
Saleté Par dépôt / Par nettoyage différentiel
Erosion Météorologique
Mécanique Déformations Tassement/Effondrement/Flambement/Gauchissement/
Flèche
Fissures Par charge / Par dilatation – contraction Fissures superficielles
Par support / Par finition
Détachements Finitions continues / Finitions par éléments
Erosion Coups / Frottements
Chimique Efflorescence Sels solubles cristallisés/Réaction chimique avec les sels
Oxydation Oxydation superficielle
Corrosion Oxydation préalable/Immersion/Aération différentielle/Paire Galvanique
Organismes Présence et attaque d'animaux/insectes/Présence de plante
Erosion Pollution/Déblais
V. Conclusions
Il est impossible d’aboutir à toutes les solutions des problèmes posés sur les bâtiments
de la période coloniale. Mais nous pouvons proposer quelques alternatives qui
permettent de préserver et protéger le maximum de notre patrimoine, pour rester
toujours sensible. Et en relation avec ses bâties qui représentent notre histoire et notre
culture.
La connaissance, de l’historique d’une conception fait partie de son prédiagnostic. Car
la période de la réalisation de telles structures permet d’avoir une idée sur le type de
matériau de construction particulièrement les liants utilisés dans cette époque. La
technique de conception, ainsi l’aspect architectural et esthétique. Les conditions
climatiques et environnementales, nous donnent une image réelle sur l’agressivité que
peut subir une ancienne construction au cours du temps. En ce qui concerne, le taux
d’humidité, la température, la salinité, la pollution de l’air ou des eaux superficielles,
….. etc.
Tout cela permet de nous mettre sur le bon chemin vers une bonne réparation, pour plus
d’exploitation de notre patrimoine et bien évidemment en toute sécurité.
Toutes ces techniques ont besoin d’une application dans un exemple réel de
réhabilitation d’une structure, ce qui fait l’objet des prochains chapitres.
CH II: Description du bâtiment
35
Chapitre 02 : Description Du Bâtiment.
Introduction
Pour maintenir en bon état les conceptions au domaine de génie civil cela nécessitent la
surveillance continue. Mais lorsqu’on est devant un patrimoine dégradé, des travaux
d’entretien sont impératifs pour assurer la sécurité à l’égard de tous ces paramètres. D’où,
la nécessité d’envisager des mesures sur ces structures ou ouvrages d’art. Comprenant
également des mesures d’urgence et une mise en sécurité à l’occasion de la présence des
charges accidentelles, ça d’une part. D’autre part, les mesures de surveillance et
d’entretien sont assez importantes pour vérifier la fiabilité de l’intervention élaborée. De
ce fait, chaque détail a son importance dans tous les cas. Autrement dit, le
prélèvement des dimensions de chaque élément structurel, ainsi l’identification du
matériau qui le compose, la connaissance des conditions d’exposition en cours du temps
(historique au cours de la mise en service), les sollicitations appliquées …etc. [Cerema,
2018]
Ce chapitre présente une étude identificatrice d’un bâtiment industriel de R+3 construit
dans la période coloniale. Il a subi des désordres importants à cause des derniers séismes
d’Ain-Témouchent en 1999. Pour cela, on envisage d’approfondir la recherche sur
l’historique et la description de l’ouvrage choisi pour cette étude en tenant compte de
l’aspect structural et architectural.
I. Historique De L’unité De Production D’aïn-Témouchent
Dans la période coloniale, les ressources industrielles étaient exploitées par des firmes
étrangères. Qui se trouve dans toutes les villes algériennes comme les usines, moulins de
blé et les petites fabriques appartenant au secteur privé. L’unité de fabrication d’Aïn-
Témouchent est parmi les plus importantes fabrications de la filière de Sidi-Bel-Abbès.
(Figure 2.1)
La réalisation du moulin a débuté en 1912 par Joseph MIQUEL, dit « Pépico» natif
d’Aïn-Témouchent né en 1873, dont le père est né à Alger et la mère née à Oran.
MIQUEL était un entrepreneur de maçonnerie de l’état français, le moulin est devenu le
bien d’un autre français BARRET, puis a une famille s’appelant COHEN qui l’a
développé, activé pendant la période coloniale et elle l’a même fait l’extension de l’unité.
Après l’indépendance et en 1963 le moulin est devenue une propriété de la société
nationale Société Nationale Des Semoules des Pâtes Alimentaires et des Couscous
SN.SEMPAC. En 1984 cette société s’est divisée en plusieurs filières, le moulin est
devenu sous l’utilisation de l’entreprise filière de Sidi Belabes unité d’Ain-Témouchent
ERIAD. L’unité de production a subi deux importantes restaurations dans l’équipement
en 1954 et en 1972. Puis une reconversion en 1997 d’une semoulerie de blé dur à une
minoterie de blé tendre (farine).
En 1999 un séisme a touché la ville, l’unité de production a était endommagée.
L’apparition des fissures surtout dans le dernier étage et des dégâts remarquables dans le
bloc des silos de repos. Malgré ses dégâts l’unité reste fonctionnelle jusqu'à 2002 ou on
l’arrêter a cause de l’évolution des fissures par la vibration des machines. Dans cette
année, la direction d’Ouled Mimoun de Tlemcen a récupéré tous les équipements de
l’unité. Pendant 2002 jusqu’à 2005, l’unité est utilisée comme un équipement commercial
CH II: Description du bâtiment
36
pour stocker et vendre le blé dur et tendre. En 2005 l’unité a été décharger et rester non
fonctionnelle jusqu'à présent. Malgré cela, cette unité est devenue une propriété de l’état
du Domaine par le décret d’exécution N°09-153 en 9/05/2009, elle devient sous
l’utilisation de DOC depuis 2012.
Figure 2.1 : Ancienne carte du bâtiment.
II.Définition Urbaine
II.1 Site Et Situation
Le centre-ville a témoigner une activité et un développement très important dans la
période coloniale, les Français ont soumis le public algérien a la culture française, se qui
explique l’existence de plusieurs structures tell que le cinéma SPLENDID, le marché
couvert, le moulin COHEN, le monument des morts, la banque et la place GAMBETTA
(Figure 2.2).
Figure 2.2 : Centre ville dans la période colonial. [Direction de L’urbanisme]
L’unité de production du moulin COHEN d’une superficie de 3004 m² est située au
centre-ville d’Ain-Témouchent, au niveau de la cité Amour Ahmed N˚7. Elle est limité
par trois rues, Amour Ahmed au sud et une maison du côté nord, Amir Abdelkadir du
CH II: Description du bâtiment
37
côté Ouest, et Ali Benmohamed du coté Est. Le sol sur lequel a été fondé était en terre
battue, des baraques foraines étaient dressées à l'occasion des fêtes dans la place
GAMBITTA. (Figure 2.3)
Figure 2.3 : Plan de situation de l’unité de production d’Ain-Témouchent. [google earth]
II.2 Découpage De L’unité De Production
L’unité est composée d’un bâtiment de R+3 pour le nettoyage, un bloc administratif, plus
un bloc des étapes finales d’emballage (sous-produit), des silos de stockage, et un
bâtiment de R+2 avec un grand parc en charpente métallique. (Figure 2.4)
Figure 2.4 : Vue en plan de l’unité et vue générale à l’intérieur de l’unité.
II.2.1 Bâtiment Etudié
La bâti que nous étudions est composée de quatre niveaux R+3 avec deux parties l’un
pour l’équipement de prénettoyage, qui est la plus grande partie et l’autre pour le
nettoyage sous forme de chambres pour les silos de repos (Figure 2.5). L’usage de
chaque niveau est mis dans le tableau 2.1.
CH II: Description du bâtiment
38
Tableau2.1 Distribution des étage et leurs usages
Parties Niveau Rôle
1ère partie Rez-de-chaussée (+0,00)
installation des pieds d’élévateurs
1er étage (+3,98) installation des séparateurs et mouilleurs
2eme étage (+7,33) brosse à blé et trieurs
3eme étage (+10,68) épierreur.
4eme étage
(+15,66)
Terrasse pour cyclone et ventilateur pour
récupérer des poussières
2ème partie Chambres Silos de repos et l’équipement de nettoyage
La 2ème partie, et dans les 4 niveaux au côté gauche de façade principale, il y a des
chambres ou se trouvent les silos de repos et l’équipement de nettoyage (tête d’élévateur
et vis alimentatrice des silos de repos). Il est à signaler que la terrasse est aménagée pour
la récupération des poussières montées par les ventilations. (Figure 2.5)
Figure 2.5 : Coupe transversale du bâtiment R+3 et la présentation des équipements
II.2.2 Bloc Des Silos
Il est composé de trois parties l’un avec quatre étages pour des équipements de nettoyage,
et l’autre pour les silos de stockage, et le dernier pour les bureaux administratifs (Figure
2.6). On a :
- 1er partie de 4 étages : est de quatre étages plus une cave pour des équipements de
nettoyage tel que le séparateur grand débit élévateurs, trieurs.
- 2ème partie des bureaux administratifs : composée de plusieurs bureaux pour les
différentes fonctions de l’unité.
- 3ème partie des silos de stockage : leur nombre est de 24 silos, chacun d’eux a une
capacité de 100 t.
CH II: Description du bâtiment
39
(a) (b) (a) Bloc des silos. (b) Schéma du bloc des silos
Figure 2.6 : Bloc des silos.
II.2.3 Bâtiment De R+2
Relier entre le bloc administratif et le bâtiment R+3, composé d’une halle pour
l’empalmage de produits dans le 2ème étage. Et dans le Rez-de-chaussée on trouve un
laboratoire, un atelier de maintenance, et un magasin des pièces de rechange. (Figure 2.7).
Figure 2.7 : Bâtiment R+2
II.2.4 Bâtiment De Sous Produit
Il se compose de (Figure 2.8). :
- Cave : contient l’installation de transmission et pied élévateur.
- Rez-de-chaussée : dans lequel on trouve le moteur principal et appareille à
cylindre.
- 1er étage : la où on trouve la tuyauterie diveres directions vis transporteuses et
emballages des produits et sous-produits.
- 2ème étage : est réservé à l’installation des sasseurs ; des écluses d’aspiration et la
balance.
- 3ème étage : comportent des plansichters, des cyclones et des écluses.
CH II: Description du bâtiment
40
Figure 2.8: Bâtiment de sous produits
II.2.5 Parc En Charpente Métallique
Le parc est utilisé pour les camions de transport, sur une large surface de 1064,24 m² avec
deux grands portails. (Figure 2.9)
Figure 2.9: Parc des camions
II.2.6 Les Annexes
Il y a des bureaux commerciaux, des bureaux de sécurité et d’exploitation, des garages
pour les pièces mécaniques, une menuiserie et des vestiaires. (Figure 2.10)
Figure 2.10: Annexes de l’unité de production
CH II: Description du bâtiment
41
II.3 Description Générale De L’ouvrage Etudié
L’ouvrage est une construction en Rez-de-chaussée de plus trois étages en forme d’un
plan rectangulaire de 29,4 ×11,1 m². L’ouvrage est utilisé comme une usine pour les
différentes opérations de production de blé. Cette construction est implantée à Ain-
Témouchent sur un terrain situé en zone IIa de moyenne séismicité. Selon les règles
parasismiques Algériennes (RPA 99 version 2003), de hauteur totale de 16,60 m. La
structure porteuse verticale est assurée par des murs porteurs en moellon de 50 cm
d’épaisseur environ. Et des poteaux en béton armé, or la structure porteuse horizontale est
composée de planchers en dalle nervurés. Reposant sur les murs porteurs en extrémité et
d’une poutre principale au milieu.
L’ancrage de cette construction au sol est assuré par un système des fondations en rigole
(assemblage des pierres dur avec la chaux). Cela, tout autour du mur porteur, et des
semelles isolé en béton armé sur les six poteaux centraux. Les murs porteurs sont réalisés
en maçonnerie de pierre de nature calcaire. À base de la chaux hydraulique (en moellon),
plus un parement en briques pleines sur les façades extérieures.
La circulation verticale est assurée par des escaliers métalliques situés au milieu du
bâtiment. La canalisation qui existe pour l’évacuation des eaux de nettoyage du blé, mais
on ne trouve pas de plan d’installation de ce réseau de canaux. Vu que l’unité n’est pas
fonctionnelle et l’accès est impossible.
Figure 2.11: Vue de façade du bâtiment R+3.
III. Architecture Du Bâtiment
D’un point de vue architectural, le principal bloc (bâtiment R+3) de l’unité de production.
À travers les relevés graphiques et photographiques effectués en phase du prédiagnostic,
on identifie également le style architectural et la composition de cette structure. Le style
employé dans le bâtiment est le style classique LOUIS XVI, dont l’architecture classique
française est issue de l’admiration et de l’inspiration de l’antiquité. Elle fut inventée pour
magnifier la gloire de Louis XIV puis rayonna dans toute l’Europe. Cette architecture
devient à l’étranger le reflet de la puissance du roi de France.
En fait, le bâtiment (R+3) est composé de quatre niveaux, il est construit en 1912, sous
une forme géométrique rectangulaire (29.4 ; 11.1) m, et une superficie de 326,34 m². Il est
construit pour permettre une réponse parfaite aux exigences spatiales de la fonction. À
CH II: Description du bâtiment
42
travers les grandes portées qui ont donné naissance à un grand plan libre. Où les ouvriers
et la machinerie remplissaient pleinement leurs différentes fonctions.
III.1 Caractéristique Du Style Classique
Commençant tout d’abord par, la simplicité qui exige des lignes droites au lieu des lignes
courbes baroques. En général, le décor discret, avec des pilastres, des frontons
triangulaires ou en arc de cercle, des balustrades. Tout cela en symétrie, selon un axe
vertical pour marquer la cohésion et l’importance des éléments de compositions
architectoniques (console, fronton…etc.). Ainsi que la proportion et l'harmonie,
manifestée que ce soit aux portes, fenêtres…etc.
III.1.2 Façade
Elle est composée par des éléments architecturaux de style classique, comme:
- La corniche qui est un élément d'architecture formant la partie supérieure d'une
façade, elle est souvent conçue pour la protéger de la pluie. (Figure 2.12.a)
- Fronton cintré, dont les rampants sont dessinés dans un même arc de cercle. Pour
le fronton plein-cintre, cet arc est un demi-cercle. (Figure 2.12.b)
- Les modillons sont des petits éléments de forme cubique ou non, qui supportent la
corniche supérieure du bâtiment.
- Appui de fenêtre droit soutenu par des consoles à triglyphes. (Figure 2.12.c)
- Bandeau de séparation qui marque la division entre le rez-de-chaussée et les autres
étages. (Figure 2.12.d)
(a)
(b)
(c)
(d)
(a) Corniche à denticules (petites dents ou cubes) (b) Fronton plein-cintre (c) Appui de fenêtre (d) Bandeau de séparation
Figure 2.12 : Les éléments architecturaux dans la façade
CH II: Description du bâtiment
43
III.1.2 Fenêtres
Les façades s’élargissent et les étages se distinguent par des grandes hauteurs et des
fenêtres de plus grandes tailles. En double battant fabriqué en bois dur avec une
architecture proportionnelle à la surface de façade. Toutes les fenêtres dans le bâtiment
sont rectangulaires juste celles dans le dernier étage qui sont arquées (Figure 2.12).
III.2 Matériaux De Construction
Les matériaux de construction de l’époque coloniale sont en général des matériaux locaux
comme la pierre, le bois et la charpente métallique. Mais dans les immeubles importants
on peut trouver des matériaux importés comme le ciment et les aciers…etc, on distingue
les matériaux qui suivent.
III.2.1 Maçonnerie En Moellons
Les pierres de construction englobent tous les corps durs et solides extraits du sol, plus ou
moins taillés. Ils servent à bâtir des maisons, des palais, des lieux de culte, des
monuments, des fortifications et des ouvrages d’art depuis des millénaires. La pierre
utilisée contient des blocs en calcaire d’origine sédimentaire. Elles ont englobé
naturellement lors de leur formation des débris animaux (fossiles) ou végétaux qui les
structurent de façon différente. Ce sont plus ou moins dures, comportant au moins 50 %
de carbonate de calcium, généralement plus de 75 %.
Le mur de moellons est souvent constitué de deux parements de pierres solidarisés
ponctuellement par des pierres traversant appelées boutisses. Toutes ses pierres sont liées
par un mortier de chaux naturelle et du sable. Le remplissage entre les parements est un
mélange en congloméra (petit pierre, sable, et de la chaux). (Figure 2.13)
Figure 2.13 : Mur en moellon
III.2.2 Chaux
La chaux est un liant, c’est l'élément de base de la construction traditionnelle. Elle est
assez utilisée pour toute une gamme de finitions, enduits, badigeons et peinture. La chaux
est un matériau minéral souple que l'on applique mélangé à de divers agrégats pour
enduire les murs intérieurs et extérieurs. Et pour jointoyer les pierres ou bien, simplement
diluée dans de l'eau en lait ou en pâte, pour des différentes techniques de peinture…
CH II: Description du bâtiment
44
Brique pleine
Mur en moellon
Compositions de la Chaux dont les principaux composants, analysés chimiquement, sont
les oxydes et hydroxydes de calcium (CaO, Ca (OH)2). Pouvant comprendre des quantités
moindres de magnésium (MgO, Mg (OH)2, de silicium (SiO2), d’aluminium (Al2O3) et de
fer (Fe2 O3).
L’enduit à la chaux se compose d'un système multicouche (au nombre de 3), chacune
possède des caractéristiques particulières (Humbaire J. 2012).
- La première couche, qui est le gobetis permet l'accrochage au support, il est riche
en liant.
- La deuxième couche, est le corps d'enduit qui, assure planéité, imperméabilisation
et isolation.
- La troisième couche est la couche de finition, elle offre les possibilités de décor et
limite l'érosion.
III.2.3 Brique
La brique est utilisée depuis des millénaires, elle est constituée d'argile, celle-ci est une
roche Sédimentaire, mélangée au sable. Les briques étaient triées selon la qualité
(uniformité de taille et de couleur), réservant les plus belles pour la façade et gardant les
autres pour les côtés de l'immeuble et l'intérieur du mur.
Deux types de briques sont distingués, la brique creuse, inventée au XIXe siècle est de
nos jours la brique la plus utilisée. Comparant à la brique pleine qui est un matériau
traditionnel très ancien. En construction, la brique pleine peut être employée comme un
matériau de parement (face extérieure d’un mur).
La brique est un matériau poreux et respirant, afin de conserver ses caractéristiques, elle
doit être recouverte par un matériau présentant des qualités et caractéristiques
équivalentes. Les enduits à la chaux répondent durablement à cette
exigence. Ils permettent également de fortes recharges souvent nécessaires sur les
maçonneries en moellons (Humbaire J. 2012). (Figure 2.14)
Figure 2.14 : Mur en moellon avec parement de brique dans la face extérieure
III.2.4 Béton Armé
Le béton armé correspond à un mariage judicieux de matériaux aux caractéristiques
complémentaires, l’acier pour sa capacité à résister aux contraintes de traction et le béton
pour sa capacité à résister à la compression. La résistance du béton à la compression est
de 20 MPa à 40MPa, et à la traction est de 2 MPa à 4MPa.
CH II: Description du bâtiment
45
Or, l’acier est utilisé dans notre bâtiment d’étude est du type rond lisse (RL).
Généralement les ronds lisses (RL) sont des aciers doux, laminés à chaud et de surface
lisse, ne présentant aucune aspérité (surface devra être lisse). Avec les nuances utilisées
(FeE 215 et FeE 235). Ces aciers utilisés dans le ferraillage des dalles nervurées et le
ferraillage des poteaux – poutres. Le tableau 2.2 représente les caractéristiques de l’acier
rond lisse.
Tableau 2.2 : Les caractéristiques de l’acier rond lisse (RL) (Hivin G. 2004).
Le ciment est un liant hydraulique sous forme d'une poudre minérale fine s'hydratant en
présence d'eau. Il forme une pâte faisant prise qui durcit progressivement à l'air ou dans
l'eau. C'est le constituant fondamental du béton puisqu'il permet la transformation d'un
mélange sans cohésion en un corps solide.
Les granulats sont les sables 0/5, graviers 5/15 et gravillons, ils constituent le squelette du
béton. Ils doivent être chimiquement inertes vis-à-vis du ciment, de l'eau et de l'air. Les
granulats employés dans notre projet ont des dimensions comprises entre 0 et 90 mm,
formés des pierres et grains qui ont plus de 90 % de surfaces arrondies. Généralement les
granulats roulés sont de provenance alluvionnaire et sont dénommés d’après leur fleuve
d’origine. Ces granulats roulés se mettent facilement en œuvre et leur résistance
supérieure, leurs formes arrondies, convient à la fabrication des bétons pour le bâtiment.
IV. Structure Du Bâtiment
Dans cette partie, on présente les éléments structuraux du bâtiment contenant quatre
étages. (Figure 2.15)
Terrasse
→
Niveau 3 → Niveau 2
→ Niveau 1
→ Rez-de-
chaussée
→
Figure 2.15 : Coupe A-A du bâtiment R+3
IV.1 Structure Horizontale
IV.1.1 Dalles Nervurées
Les planchers ou dalles en béton armé trouvent actuellement une très large utilisation
dans la construction des immeubles à plusieurs niveaux. Les planchers utilisés dans notre
ouvrage sont des dalles nervurées. Elles sont posées d’un côté sur une poutre principale
CH II: Description du bâtiment
46
de section rectangulaire (30× 40) cm² et dans l’autre côté encastré dans le mur porteur.
Les nervures sont préfabriquées espacées de 45 cm entre eux avec les dimensions
suivants 15 cm de retombé et 6 cm d’épaisseur, Avec un ferraillage on ronds lisses, qui se
distribue en deux barres de Ø14 pour la fibre inférieure. Et une barre de Ø8 pour la fibre
supérieure en présence de cadres en Ø4 reliant ses trois barres. Ces nervures sont
encastrées dans les murs porteurs et posées au milieu sur une poutre principale (Figure
2.16).
La dalle pleine est réalisée en béton armé formulée avec du sable, granulat roulé et
ciment. Et un ferraillage en Ø8 composé des mailles de 13 cm², sur une épaisseur de 8 cm
plus un revêtement de 4 cm.
(a) (b) (a) Vue du plancher nervuré (b) Schéma du plancher nervuré
Figure 2.16 : Plancher nervuré de la construction étudiée (R+3).
IV.1.2 Terrasse
Le plancher de la terrasse est réalisé de la même manière que les autres planchers plus un
fond plafond en plâtre. Une terrasse accessible avec un revêtement en calage, plus une
toiture en charpente de bois avec couverture en tôle métallique. L’acrotère est en
maçonnerie de pierre avec des gouttières pour l’évacuation des eaux pluviales. (Figure
2.17)
Figure 2.17 : Terrasse
CH II: Description du bâtiment
47
IV.2 Structure Verticale
Le bâtiment est réalisé par une structure verticale composée des murs porteurs tout auteur
et six poteaux centraux.
IV.2.1 Poteaux
Il existe six poteaux en béton armé placés au milieu du bâtiment, avec une section
carrée de (30×30) cm², supportés la charge des planchers nervurés.
IV.2.2 Mur Porteur
Les murs porteurs sont réalisés en moellon à base de chaux avec des pierres calcaires, ils
forment un rectangle de (29.4 × 11.1) m, d’épaisseur de 50 cm en rez-de-chaussée. Et de
40 cm d’épaisseur pour les autres étages, les faces extérieures sont couvertes par un
parement de briques pleines de 10 cm d’épaisseur (Figure 2.14).
IV.3 Eléments Secondaires
IV.3.1 Faux Plafond
Le plancher de troisième étage est couvert par un faux plafond, en bois et de plâtre.
(Figure 2.18)
Figure 2.18 : Faux plafond en bois et plâtre
IV.3.2 Revêtements Et Enduits
Les revêtements de sol sont réalisés par une chape de ciment d’épaisseur de 4 cm pour
chaque niveau. Les enduits des murs et des plafonds sont en plâtre. (Figure 2.19)
IV.3.3 Les escaliers métalliques
Les escaliers sont indépendants à la structure, ils sont posés sur le plancher au milieu de
chaque étage. On remarque que les escaliers sont placés juste devant les fenêtres. (Figure
2.19)
CH II: Description du bâtiment
48
Figure 2.19 : Escaliers métalliques
V. Conclusions
Ce travail doit correspondre à une volonté de prise en compte de tous les enjeux de
l’utilisation et de la fonction du bâtiment. Pour cela, on a envisagé dans ce chapitre des
descriptions détaillées que ce soit pour les éléments structuraux, ou même les divers blocs
composant l’unité de production.
Cela n’est qu’une étape préliminaire pour faciliter le prédiagnostic, dans le but
d’approfondir cette recherche. Avant d’entamer réellement le diagnostic et l’analyse qui
fera l’objet des chapitres suivants. Car la gravité des désordres pour du patrimoine est
forcement liée à la connaissance des matériaux avant et après affectation. Ce qui donne en
plus un aperçu plus clair sur les pathologies probables dans de tels cas. On a trouvé que
notre bâtiment est composé de :
Architecturellement, Le bati que nous étudions est composée de quatre niveaux R+3 avec
deux parties l’un pour l’équipement de prénettoyage, et une autre pour le nettoyage sous
forme de chambres pour les silos de repos (4 niveaux)
Il fait partie d’une unité composée d’un bâtiment de R+3 pour le nettoyage, un bloc
administratif, plus un bloc des étapes finales d’emballage (sous-produit), des silos de
stockage, et un bâtiment de R+2 avec un grand parc en charpente métallique.
Le Bloc silos est partagé en trois parties, l’un avec quatre étages pour des équipements de
nettoyage, et l’autre pour les silos de stockage, et le dernier pour les bureaux
administratifs.
Or, le bâtiment de sous-produit, contient une cave pour l’installation de transmission et
pied élévateur. Le Rez-de-chaussée dans lequel on trouve le moteur principal et appareille
à cylindre. On trouve la tuyauterie diveres directions vis transporteuses et emballages en
1er étage. . Le second étage est réservé à l’installation des sasseurs ; des écluses
d’aspiration et la balance. Et le 3ème étage comporte des plansichters, des cyclones et des
écluses.
En fait, le bâtiment (R+3) possède :
- Façade (La corniche, Fronton cintré en arc de cercle et un demi-cercle, les
modillons éléments de forme cubique ou non, Bandeau de séparation qui marque la
division entre le rez-de-chaussée et les autres étages).
- Fenêtres (de plus grandes tailles. en double battant fabriqué en bois dur avec
CH II: Description du bâtiment
49
dans le dernier étage qui sont arquées)
Du côté confection, les matériaux de construction sont de l’époque coloniale en général ils
sont locaux : la pierre, le bois et la charpente métallique. Le mur de moellons est souvent
constitué de deux parements de pierres solidarisés ponctuellement par des pierres liées par un
mortier de chaux naturelle et du sable.
Deux types de briques sont distingués, la brique creuse, et brique pleine. En plus de l’enduit à
la chaux qui se compose d'un système multicouche (au nombre de 3). La première couche est
le gobetis, la deuxième couche est le corps d'enduit et la troisième couche est la couche de
finition.
Le béton armé, avec une résistance à la compression est de 20 MPa à 40MPa, et à la traction
est de 2 MPa à 4MPa. L’acier utilisé dans notre bâtiment d’étude est de type rond lisse (RL)
de nuance (FeE 215 et FeE 235). Ils sont utilisés dans le ferraillage des dalles nervurées et le
ferraillage des poteaux – poutres. Le ciment et les granulats employés ont des dimensions
comprises entre 0 et 90 mm. Les granulats roulés sont de provenance alluvionnaire dénommée
d’après leur fleuve d’origine. Ils se mettent facilement en œuvre et leur résistance supérieure,
leurs formes arrondies, convient à la fabrication des bétons pour le bâtiment étudié.
Structurellement, on trouve pour la :
- Structure Horizontale
Les planchers utilisés pour tous les niveaux (étage courant et terrasse) dans notre
ouvrage sont des dalles nervurés. Elles sont posées d’un côté sur une poutre principale de
section rectangulaire (30× 40) cm² et dans l’autre coté encastré dans le mur porteur. Les
nervures sont préfabriquées espacées de 45 cm entre eux avec les dimensions suivant 15
cm de retombé et 6 cm d’épaisseur, Avec un ferraillage on ronds lisses, qui se distribue en
deux barres de Ø14 pour la fibre inférieure. Et une barre de Ø8 pour la fibre supérieure en
présence de cadres en Ø4 reliant ses trois barres. Ces nervures sont encastrées dans les
murs porteurs et posées au milieu sur une poutre principale.
La dalle pleine est réalisée en béton armé formulée avec du sable, granulat roulé et
ciment. Et un ferraillage en Ø8 composé des mailles de 13 cm², sur une épaisseur de 8 cm
plus un revêtement de 4 cm.
Terrasse en plancher plus un fond plafond en plâtre. Une terrasse accessible avec un
revêtement en calage, plus une toiture en charpente de bois avec couverture en tôle
métallique. L’acrotère est en maçonnerie de pierre avec des gouttières pour l’évacuation
des eaux pluviales.
- Structure Verticale
Le bâtiment est réalisé par une structure verticale composée des murs porteurs tout
auteur et six poteaux centraux en béton armé placés au milieu du bâtiment de section
carrée de (30×30) cm². Les murs porteurs sont réalisés en moellon à base de chaux avec
des pierres calcaires de section rectangulaire (29.4 × 11.1) m², d’épaisseur de 50 cm en rez-
de-chaussée. Et de 40 cm d’épaisseur pour les autres étages, les faces extérieures sont
couvertes par un parement de briques pleines de 10 cm d’épaisseur.
- Éléments Secondaires
Revêtements et enduits sont réalisés par une chape de ciment d’épaisseur de 4 cm
pour chaque niveau. Les enduits des murs et des plafonds sont en plâtre.
Les escaliers métalliques sont indépendants à la structure, ils sont posés sur le
plancher au milieu de chaque étage juste devant les fenêtres.
CH III : Diagnostic et Analyse
50
Chapitre 03 : Diagnostic et Analyse
Introduction
Les opérations d’intervention spécialisée et de réparations profondes ont par ailleurs été
volontairement exclues car elles nécessitent l’intervention de bureaux d’études et de
laboratoires spécialisés. Dans le but de sélectionner attentivement de façon pertinente les
travaux à envisager. Toutefois, un cadre synthétique des opérations d’entretien spécialisé,
décrites sous formes des exigences, est fourni à titre indicatif. Sous prétexte d’une
adaptation adéquate selon les règles de l’art. Dans le cadre d'un plan d'interventions
programmées, doit contribuer à l'amélioration de la qualité de l'entretien pour les
constructions dégradées. (Cerema, 2018)
Pour l’actuel projet qui fait l’objet de notre étude et qui présente le travail dominant. Et
cela dans les travaux de la réhabilitation des patrimoines faisant partie en particulier de la
période coloniale. Ce qui donne de façon générale un aperçu sur la gravité des
désordres, et la nature des techniques qui peuvent avoir lieu dans de tels cas de
dégradation des anciennes structures de génie civil. En pointant les doigts bien
évidemment sur les zones les plus exposées à la rupture, surtout en cas de fortes
secousses sismiques. Ou, en cas de la continuité de la présence des mêmes conditions
auxquelles l’ouvrage est exposé loin des travaux d’intervention et de réparation.
En doit conserver ce projet, et le maintenir en état fonctionnel si seulement si on utilise
des techniques et des matériaux de construction convenable, et compatible à l’état actuel
de la construction.
I. Relevé Pathologique
I.1 Diagnostic Des Éléments Dans La Bâtis Étudiée
I.1.1 Murs Porteurs
En général de multiples désordres sont observés sur les murs porteurs en maçonnerie de
pierre se présentent sous forme de lézardes à 45° en élévation, dont la profondeur est plus
au moins important. Ces fractures sont principalement créées par le séisme de 99, de toute
façon tous les types de ces lézardes figurent dans le cas du projet étudié. D’où, on
trouve les :
- Lézardes passantes, qui traversent le mur en maçonnerie surtout le long de
toute son épaisseur (Figure 3.1) et (Tableau 3.1.1, 3.1.5 et 3.1.7).
- Lézardes non passantes, qui se limitent à la fissuration superficielle (Tableau
3.1.3).
- Lézardes capillaires, qui sont à peine visibles, avec de très faible ouverture, où
ils apparaissent uniquement sur les enduits.
En plus de ces fissures en lézardes, des fissures se manifestent en double diagonal (crois),
et cela due au mouvement sismique (Tableau 3.1.9) ça d’une part. Et d’autre part, des
fissures horizontales sont enregistrées au niveau des appuis de plancher et entre les
ouvertures (Tableau 3.1.2).
Un autre différent genre de dégradation du matériau, il s’agit du décollement des enduits
qui est dû en général aux forts taux hygrothermique. Provenant, certainnement des eaux
de nettoyage et du blé lorsque le bâtiment était fonctionnel, les fuites d’eau issue des
CH III : Diagnostic et Analyse
51
dégâts du séisme. (Tableau 3.1.5 et 3.1.6)
Tableau 3.1 : Relevé des fissures dans les murs porteurs en maçonnerie.
N° Photographie Schématisation
1
Fissure profonde en diagonale qui traverse le mur (Longueur =2 m, Ouverture de
la fissure =18 mm)
2
Fissure horizontale (Longueur =1,55 m, Ouverture de la fissure =5 mm, Profondeur de la fissure=4 cm)
3
Fissure superficielle en diagonale 45° (Longueur=1,8 m, Ouverture de la fissure =2
mm)
4
Fissure en deux directions entre les fenêtres (Longueur 1=2 m, Longueur 2=3 m,
Ouverture de la fissure =6 mm)
5
Fissure profonde avec découlement de l’enduit sur une surface de 1,5 m²
6
Découlement d’enduit au niveau des appuis du plancher sur une surface de 3 m²
CH III : Diagnostic et Analyse
52
7
Fissure profonde à l’extrémité du bâtiment (Longueur =3 m, Ouverture de la
fissure =19 mm)
8
Fissure en diagonale avec découlement en plaque de l’enduit de façade (Longueur
=2m Ouverture de la fissure =15mm)
9
Fissure en double diagonal (en crois) dû au mouvement sismique (Ouverture de la
fissure =20 mm)
Le dernier étage est le plus endommagé, plusieurs fissures apparaissent sur les murs
porteurs. Et surtout au niveau des fenêtres et des ouvertures, cela est lié aux déformations
extrêmes dominantes aux derniers niveaux lors de la présence des efforts horizontaux
sismiques. En plus des vibrations permanentes des machines qui restaient fonctionnelles
durant deux ans après le séisme de 1999 menant à la naissance de la fissuration, et par
conséquent l’évolution de celle-ci en fonction du temps et de la présence des secousses.
(Figure 3.1)
Figure 3.1 : Fissures diagonales profondes tracées aux derniers étages.
L’apparition des fissurations en diagonale dans les murs bloqués dans une structure est
expliquée par des dilatations du système de contreventement, par l’effet du retrait, ou
chargement thermomécanique. Ainsi que l’effet de la variation volumique du mur lui-
même, création des flèches dans les planchers, et le tassement différentiel de la fondation.
Effectivement, lorsque les planchers associés à deux niveaux successifs se déforment de
manière identique, le plancher supérieur s’appuie sur le mur dont le rôle est porteur. Les
extrémités des planchers se déforment extrêmement suite au cisaillement, jusqu’à la
CH III : Diagnostic et Analyse
53
rupture avec l’augmentation des sollicitations. Et l’illustration des fissures en diagonale
dans le mur porteur n’aura lieu qu’afin de limiter l’effet d’interaction des différents
niveaux l’un sur l’autre (Effet de la voûte) (Figure 3.2.1). Par ailleurs, les fissures en
diagonale dans les murs en blocs, Pierre sont à l’origine également du tassement
différentiel de la fondation (Figure 3.2.1) (Plumier, 2006). Ce qui est compatible avec le
cas des murs porteurs sans ouvertures que ce soit baies, portes ou fenêtres. Où la forme de
la fissuration et son orientation du nœud au centre du panneau du mur (Tableau 3.1.1 et
3.1.5).
Or, la fissure inclinée dans (Tableau 3.1.3) est connue par effet de voûte, commençant du
poteau d’extrémité vers le plancher, ce qui convient énormément avec la (Figure 3.2.3,
3.2.4 et 3.2.5). La cause ici selon la bibliographie peut être une des trois possibilités. Soit
la dilatation d’ensemble de l’ossature, déformation de l’un des deux planchers supérieurs
ou inférieurs (Plumier, 2006). En doit faire appel à d’autres photographies au centre de la
cloison, nœuds supérieurs et inférieurs ainsi qu’au milieu bas de celle-ci, afin de préciser
la cause réelle.
Les cas (Tableau 3.1.3 et 3.1.6) sont proches à (Figure 3.2.6), le décollement des enduits
et la fissure horizontale sont dus à l’effet des mouvements sismiques perpendiculaires au
plan du mur.
(1) Les deux planchers se déforment de la même
façon.
(2) cisaillement alterné du panneau sans forces
horizontales alternées (sismique, vent)
(3) Dillatation d’ensemble de l’ossature (4) Déformation du plancher supérieur
(5) Déformation du plancher inférieur (6) Effet sismique perpendiculaire au plan du mur
Figure 3.2 Fissurations thermomécaniques typiques d’éléments porteurs en
maçonnerie. (Plumier, 2006)
En cas de présence des ouvertures dans le mur en maçonnerie, et cela pour le reste des cas
des fissures diagonales du coin de la fenêtre au nœud du système de contreventement
(Lézardes) (Tableau 3.1.4, 3.1.7, 3.1.8 et 3.1.9) et (Figure 3.1). La cause est le retrait et la
CH III : Diagnostic et Analyse
54
présence de la traction à ce niveau où la section de la cloison est faible (Figure 3.3).
D’autre part, on trouve également les réactions d’appui aux appuis. Et l’interaction
Linteau-Cloison dont le matériau est en plus différent ce qui mène à des réactions
différentes (bois/béton armé et Maçonnerie). Ce genre de fracture correspond à la rotation
du linteau et à la présence l’excentricité, ce qui entraine des effets secondaires jusqu’à la
fissuration dans l’appui, comme l’éclatement de l’angle, un moment de flexion, le
flambement, compression en excès et des déplacements vers le haut à ce niveau. (Figure
3.4)
Figure 3.3 Fissures diagonales dues au retrait dans les murs porteurs en maçonnerie
contenant des ouvertures. (Plumier, 2006)
(1) Effet des conditions réelles à l’appui
(2) Autres effets des conditions réelles à l’appui
Figure 3.4 Fissures diagonales dues aux réactions d’appui dans les murs porteurs en
maçonnerie contenant des ouvertures. (Plumier, 2006)
I.1.2 Planchers
Les planchers sont en dalle pleine nervurée appuient au milieu sur des poteaux en béton
armé et ils sont posés à l’extrémité sur le mur porteur. Ses planchers ont été affrontées
plusieurs désordres tels que :
- Des déformations importantes dans les nervures, flèches exagérées dans les planchers
(Figure 3.5.a).
- Plusieurs ouvertures sont créées comme réserves en bois pour les conduites et les
équipements des machines traversant les planchers. (Figure 3.5.b, 3.5.d et 3.5.h)
- Endommagement par fatigue à cause de l’effet de la charge importante des machines;
en plus de l’effet du sismique. Comme pour la nervure cassée. (Figure 3.5.c)
- La corrosion des armatures dans les zones où les aciers sont apparents, en plus des
taches de rouille. (Figure 3.5.e et 3.5.f)
- Des fissures au niveau de l’encastrement des nervures dans le mur porteur.
- Le vieillissement des matériaux (pierre, brique, béton…).
- Effondrement des parties de plafond (le dernier étage) . (Figure 3.5.g)
F
R
M= Fxd et F=-R avec R : Réaction,
F : Force, d : Brad de levier
CH III : Diagnostic et Analyse
55
(a) Flèche importante dans le plancher (2ème étage). (b) Des trous pour les conduites des machines.
(c) Une nervure cassée. (d) Fissures au niveau de l’encastrement des
nervures dans le mur.
(e) La corrosion des armatures apparentes. (f) Les taches de rouille.
(g) Effondrement des parties de plafond (le dernier
étage).
(h) Des tuyaux et des conduites en bois traversant
les planchers.
Figure 3.5 : Les pathologies constatées dans les planchers
Les nervures et les éléments horizontaux en béton armé peuvent subir des fissures
thermiques et mécaniques, dont la forme correspond au type de la sollicitation à ce qui se
trouve dans la figure 3.6.
Figure 3.6 : Fissurations thermomécaniques typiques d’éléments en béton armé.
(Plumier, 2006)
CH III : Diagnostic et Analyse
56
I.1.3 Façade Du Bâtiment
Les pathologies constatées dans les façades sont parfois liées l’une à l’autre, les façades
présentent la première ligne de protection d’une construction vis-à-vis des dégradations.
On précise comme signes d’endommagement ce qui suit:
- Décoloration dans les façades liées à la pollution et elle est une suite du décollement
et décollement local des peintures de façade et des enduits. (Figure 3.8)
- Enduit de façade : fissures et décollement d'enduit de la façade sur certains endroits.
- Pollution urbaine et biologique des façades.
- Dégradation des joints des façades.
- Dégradation des éléments décoratifs en plâtre (Figure 3.7).
- Endommagement des fenêtres (verre cassé, déformation dans les cadres, des
salissures…). (Figure 3.7)
- L’apparition des fissures sur les corniches, quelques-unes est due au séisme.
- Démolition des murs dans la façade interne pour l’évacuation des équipements
lourds du moulin lors du déménagement (Figure 3.9).
Figure 3.7 : Dégradation des éléments
de plâtre.
Figure 3.8 : Décollement des
enduits par plaques décoratives
Figure 3.9 : Démolition des murs pour l’évacuation des équipements du
moulin (Façade interne)
I.1.4 Terrasse
L’apparition des herbes sur le revêtement de la terrasse, la disparition d’une partie de la
toiture, et la concentration des déchets sont les principaux problèmes figurant pour le
CH III : Diagnostic et Analyse
57
dernier niveau de la terrasse. (Figure 3.10)
Figure 3.10 : L’état dégradé de la terrasse.
I. 2 Relevé Graphique Des Pathologies
Dans cette partie on donne une vue plus générale sur les positions et la gravité des dégâts
constatées dans l’étape de diagnostic qui a été élaboré par élément structurel. Pour toutes
les façades, on note que les plus importantes fissures ainsi que la ruine des décorations en
plâtre se trouvent au dernier niveau et à la terrasse (Figure 3.11). De même, pour les
décollements d’enduit par plaques observées aux portiques d’extrémité et toujours au
dernier niveau de la façade principale uniquement. Dans cette dernière façade, où les
faibles fissurations résident au rez-de-chaussée seulement (Figure 3.11.A). Or, les murs
sont démolis uniquement dans la façade intérieure, précisément dans le portique médian
pour tous les niveaux, excepté le dernier étage et la terrasse (Figure 3.11.B). Ce qui
confirme nos précédentes constatations, en ce qui concerne les grands déplacements qui
ont été subi par le dernier étage et la terrasse dû au séisme de 1999.
(A) Pathologies de la façade principale (B) Pathologies de la façade intérieure
CH III : Diagnostic et Analyse
58
▬ Fissure visible
— Fissure superficiel
□ Murs démolis
Ο
Décolement d’enduit par plaque
Dégradation des éléments en
plâtre
(C) Pathologies de la façade secondaire
Figure 3.11 : Relevé graphique des pathologies dans toutes les façades
La figure 3.12 et le tableau 3.2 confirment les interprétations faites pour la figure
précédente. Les décollements des enduits reviennent principalement les murs externes,
particulièrement celui de la façade principale. Effectivement les fissures profondes sont
aux coins du dernier étage, et une fissure en double diagonale entre deux fenêtres, ce
qu’on a précédemment observé.
Les fissures superficielles se localisent entre la dalle pleine et la poutre principale, ce
qu’est déjà connu par l’effet de voûte en présence de flèches exagérées (Figure 3.2).
Pathologie 1 ▄ Ouverture dans le plancher Pathologie 5 X Trous de fixation des machines Pathologie 2 ●Fissure profonde Pathologie 6 □ Conduite en bois
Pathologie 3 ● Fissure superficielle Pathologie 7 (Flèche exagérer dans le
plancher) Pathologie 4 ▲ Décollement des enduits
Figure 3.12 : Relevé graphique des pathologies dans les planchers
À partir de ses relevés on remarque que la partie du plancher réservée pour les machines
et les équipements lourds, est la plus endommagée après le séisme 99. Car il possède
plusieurs ouvertures, et conduites traversant les planchers. Dont la masse est
verticalement différente, d’un étage à un autre sur toute la hauteur de la structure.
CH III : Diagnostic et Analyse
59
Tableau 3.2 : Pathologies prélevées dans les planchers
Référence Type Observations
Path1 Ouvertures dans le Plancher
Dans les planchers du 2ème et 3ème étage utilisé pour les machines
Path2 Fissure profonde Dans le coin droit du dernier étage, et une fissure en double diagonale entre deux fenêtres
Path3 Fissure superficielle Entre la dalle pleine et la poutre principale
Path4 Décollement d’enduits Au niveau de l’encrage des nervures dans le mur
Path5 Trous de fixation des Machines
Des zones démolies pour arracher les boulons de fixation des machines dans la dalle
Path6 Conduites en bois Utilisées pour déplacer le blé
Path7 Flèche exagérée Dans le plancher de 3ème étage
I.3 Causes Des Désordres
L’analyse et l’étude des désordres manifestés, commencent par la détermination des
causes principales et même secondaires. Qui sont à l’origine de ses endommagements, on
distingue :
- Le séisme de 1999
Tous les dégâts structurels sont créés à cause du séisme de l’année 1999, parmi ces signes
on cite les fissures profondes du dernier étage et l’acrotère, les déformations dans la
superstructure, et les flèches importantes dans les planchers.
- Les facteurs climatiques et environnementaux
L'action de la pluie a créé la dégradation mécanique directe par la violence avec laquelle
les gouttes percutent les surfaces des façades. D’où, l'humidité de l’air et celle de l'eau
souterraine qui induisent des pressions locales élevées. Transport des gaz provenant de la
pollution atmosphérique dont l’altération chimique surtout celle de la carbonatation. Ce
qui mène à la corrosion des aciers, du ferraillage dans les dalles, nervure…etc. En plus
des effets du vent sur les façades, ainsi que la terrasse.
- Le vieillissement des matériaux de construction utilisés
À travers leur durée de vie, les matériaux de construction peuvent être sujets à des
réactions physico-chimiques, ce qui peut dégrader leur qualité. Cela entraîne forcément
l’accélération des dégradations de devers éléments structuraux, sur l’échelle partielle et
globale de l’ensemble du bâtiment.
- Les dégâts créés pendent le déménagement des équipements
Plusieurs fenêtres et murs sont détruits pour faire sortir les lourds équipements. En outre
de la création de plusieurs trous dans les planchers, particulièrement dans les zones de
fixation des machines et des conduites.
CH III : Diagnostic et Analyse
60
- Le poids des machines et leurs vibrations
La charge concentrée des machines, plus la vibration itérative des moteurs présente un
risque majeur lorsque les éléments structuraux possèdent des microfissures. Dont ils sont
créés après le déclenchement d’un séisme, défauts de maintenance ou dégradation
localisée, d’où l’évolution de ces fractures.
- La négligence et l’absence d’entretien
Le manque d’entretien est l’origine de beaucoup de désordres et leurs évolutions qui
s’accélèrent au fur et à mesure avec le temps. En aggravant effectivement l’état
d’endommagement des matériaux, et la complication de celui-ci suite de la diffusion
d’autres paramètres de manière défavorable.
II. Réhabilitation
Le projet de réhabilitation présente l’inspiration et l’influence des interventions avant et
après la réparation. En assurant la fiabilité de la technique adaptée, sans introduire des
modifications vis-à-vis des différentes caractéristiques du matériau. Afin d’envisager une
bonne et fiable réhabilitation, on doit certaines prochaines étapes.
- Pré-diagnostic
Il consiste à faire une première évaluation de l’état du bâtiment et de définir, lors de la
première visite, les aspects du travail pour des études pluridisciplinaires mais
préliminaires. Ces études récoltent toutes les informations d’abord de l’historique de la
réalisation et de suivi du projet. Ensuite, des tests et analyses des désordres au niveau du
bâtiment afin d’identifier l’état actuel du matériau ainsi de la structure. Elles serviront
enfin comme guide pour la réflexion aux diverses futures interventions.
- Diagnostic
Consiste à analyser les informations des études pluridisciplinaires et déterminer les
besoins d’intervention en réhabilitation ou entretien. Ce programme définit les travaux de
réparation, la consolidation des structures existant en assurant l’amélioration de tous les
éléments dégradés.
D’après la norme française AFNOR, le diagnostic consiste à identifier la cause probable
de la défaillance à l’aide d’un raisonnement logique. Fondé essentiellement sur un
ensemble d’informations provenant d’une inspection, d’un contrôle ou d’un test.
Les études de diagnostic permettent de renseigner le maître de l’ouvrage sur l’état du
bâtiment d’une part. Et d’autre part, sur la faisabilité de l’opération et la possibilité de son
exécution dont l’objet est :
- D’établir un état des lieux.
- De fournir une analyse du fonctionnement urbanistique et de la perception
architecturale du bâti existant à réhabiliter.
- De procéder à une analyse technique sur la résistance mécanique des structures en
CH III : Diagnostic et Analyse
61
place
- De permettre d’établir un programme fonctionnel d’utilisation du bâtiment ainsi
qu’une estimation financière et déduire la faisabilité de l’opération.
- De proposer éventuellement des études complémentaires d’investigation des existant
selon les besoins.
Par ailleurs la faisabilité de l’opération n’est qu’une imagination du scénario d’utilisation
dans notre cas de diagnostic comprend deux parties:
- D’abord, la première phase du diagnostic est consacrée à des visites sur le site, une
recherche approfondie des documentations, en plus des relevées photos.
- Puis, une étude des désordres affectant le bâtiment par l’observation visuelle et les
mesures métriques telles que les dimensions du bâtiment. Et l’évaluation des fissures
par les plaques témoins, plus l’application des essais directs sur les matériaux (essais
sur le béton, et essais non destructifs comme celui d’ultrason et scléromètre).
- L’opération de réhabilitation
Elle est ainsi définie, comme étant correspondante à une remise en état profonde d’un
ancien ouvrage. À titre d’exemple, l’importante modification des volumes ou des façades,
redistribution des espaces …
Enfin, le terme « réutilisation » s’applique à toute opération de réhabilitation dans
laquelle il y a changement d’usage du bâtiment concerné. Ce qui implique que ce sont
souvent des opérations de réhabilitation très lourdes. Comme celle de la transformation
des bureaux en logements, ou locaux industriels en bureaux…etc. (Reference, 2007)
(à modifier ça Mission interministérielle pour la qualité des constructions publiques,
Médiations : avril 2007).
3.4.1 Les Plaques Témoins
L’emplacement des plaques témoins sert à contrôler l’évolution des fissures et à
déterminer leur genre (actif, ou passif). Cela fait partie des méthodes de suivi de
l’évolution des fissures la plus simple. (Figure 3.13)
La date de réalisation des témoins était le 24/03/2012, le suivi de ce témoin (plaque) sera
périodiquement chaque 6 jours généralement. Les ouvertures de fissures sont différentes
et varient de 1 à 20 mm environ.
De même on a remarqué qu’après le suivi des plaques témoins, que le plâtre reste telle
qu’il est sans apparition des microfissures, signes de stabilité des ouvertures. De ce fait,
on confirme que toutes les fissures sont passives et stables. (Tableau 3.3)
Tableau 3.3: Exemple de suivi d’une fissure
Fissure
N°
Nature Position Date Ouverture
(Mm)
Photo
01 Fissure en
diagonale
3ème étage à
l’extrémité
droite
24/03/2012 8
30/03/1012 8
06/04/2012 8
20/04/2012 8
CH III : Diagnostic et Analyse
62
(a) (b) (c) a) Préparation du plâtre pour faire les plaques témoins
b) Plaque témoin sur une fissure en diagonale.
c) Plaque témoin sur une fissure horizontale.
Figure 3.13 : Les plaques témoins.
II.1 Essais Sur Le Béton
L’utilisation du scléromètre (NF P-417) et l’ultrason (NF P-418) pour déterminer les
caractéristiques physicomécaniques du béton utilisé. Où, les résultats de l’essai
d’auscultation sonique indiquent une bonne qualité de béton, en fonction de la vitesse
ultrasonore moyenne mesurée qui est de 3805,6 m/s (Figure 3.14.c). Or, l’indice
sclérométrique moyen qui est de 42,4. (Tableau 3.4)
(a) Essai par ultrason. (b) Essai par scléromètre
(c) Qualité du béton selon V, NF P 418 (d) Résistance du béton selon V, NF P 417
Figure 3.14 : Essais sur le béton armé
Pour l’essai ultrasonore, on utilise la formule suivante pour déterminer la résistance de
compression du béton. On a pris une valeur minimale des deux essais, donc le béton
utilisé est d’une qualité bonne avec une résistance de compression de 22 MPa.
CH III : Diagnostic et Analyse
63
Avec, (V) la vitesse de propagation du son (m/s) et (Rc) est la résistance à la compression
en MPa
Rc = 0,08177 × e(0,00147 × V)
= 0,08177 × e(0,00147 × 3805,6)
= 22 MPa
Ainsi que pour l’essai sclérométrique, après avoir éliminé la plus grande et la plus petite
valeur on détermine la moyenne qui donne graphiquement une résistance de compression
du béton de 40 MPa presque, avec un indice de 42,4 (Figure 3.14.d).
Tableau 3.4 : Tableau des essais sur le béton armé.
Indice Sclérométrique Vitesse Ultrasonore (m/s)
36 3780 38 3775 46 3800 44 3821 48 3852
Moyenne
42,4 3805,6
II.2 Vérification De L’emplacement Et La Taille Des Ouvertures
Les ouvertures ont une grande influence de par leurs emplacements et leurs dimensions
vis-à-vis de la résistance du bâtiment. Alors, le RPA 99, version 2003 exige que la
langueur totale d’ouverture dans un mur ne doive pas dépasser la moitié de la longueur de
ce mur.
Et pour cela, la vérification de cette condition par l’équation suivante :
a2 ⩾b1 + b2
3 Pour la zone Ι et II (Figure 3.15), avec a2 = 1,6.
D’où, on a : 1,6 + 1,6
3 = 1,067, alors la condition (a2 = 1,6) > 1,067 est vérifiée.
Figure 3.15 : Emplacement et taille des ouvertures dans les murs
CH III : Diagnostic et Analyse
64
III. Conclusions
Ce chapitre est un outil indispensable lors des interventions dans le bâtiment, il permet de
bien compris les caractéristiques et le comportement de la structure pour les utiliser dans
le chapitre prochain qui est consacré au plan d’action des opérations de réhabilitation.
D’où, dans ce chapitre on a diagnostiqué des éléments dans le bâti étudié (Murs porteurs,
planchers, façades et la terrasse). On a également décelé les symptômes pathologiques, en
les localisant dans le projet étudié :
- Fissures (Lizarde, fissure profonde et superficielle, horizontales ou diagonale)
- Décollement des enduits et des éléments décoratifs.
- Corrosion des aciers
- Flèches importantes dans les éléments horizontaux (planchers, ...)
- L’effondrement des parties des éléments structuraux en béton ou en maçonnerie,
…etc.
De plus, les causes sont également discutées en détaille, en se référant à d’autres cas
semblables. Les caractéristiques physicomécaniques du béton utilisé dans ce projet sont
déterminées à travers des essais non destructifs. En calculant la résistance de compression
avec l’essai ultrasonore ou d’auscultation sonique (NF P-418), et celui scléromètre (NF P-
417). Dont, la vitesse ultrasonore moyenne mesurée est de 3805,6 m/s, on calcule une
résistance de compression de 22 MPa. Et un indice sclérométrique moyen qui était 42,4
en donnant graphiquement une résistance de compression de 40 MPa.
CH IV : Travaux Et Techniques De Réhabilitation
65
Chapitre 04: Travaux Et Techniques De Réhabilitation
Introduction
L’Instruction Technique pour la Surveillance et l’Entretien des Ouvrages d’Art (ITSEOA),
réservé aux grandes structures. Entamant notamment le contrôle, l’évaluation de l’état,
l’entretien et la réparation des ouvrages d’art qui peut être utilisée par tous les maîtres
d’ouvrages pour bâtir leur référentiel. Les recommandations de base sont directement issues de
cette instruction technique. Où, des exigences essentielles s’imposent aux ouvrages d’art sur
toute leur durée de vie. Il s’agit de prendre en charge la résistance mécanique et la stabilité des
ouvrages; les économies d'énergie; l’utilisation durable des ressources naturelles; l’accessibilité
et la sécurité d'utilisation contre l'incendie, le bruit; en assurant l'hygiène, la santé de la
conception et de l'environnement. (Cerema, 2018)
L’actuelle partie de notre recherche est consacrée à présenter, les principaux et récurrents
travaux qu’implique la réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien. Il s’agit essentiellement dans
cette partie, d’exposer les différentes techniques reconnues, pour la mise en œuvre des divers
travaux de réhabilitation. Ce qui permettra, entre autre, de connaître les désordres qui
surviennent dans certains ouvrages d’un ancien bâti et les solutions remédièrent préconisées à
cet effet. De même, cette partie aidera surtout à réunir quelques critères de plus, qui vont servir
ultérieurement à évaluer et à juger les travaux de réhabilitation à traiter et cela pour satisfaire
les exigences de la problématique qu’on préalablement développé. Ces techniques de
réhabilitation peuvent être classées selon de divers critères et être dites structurantes ou non
Continues ou ponctuelles, destructives ou non destructives, avec un plan d’action qui doit être
fait d’une manière précise et très attention en respectant les besoins.
I. Principes Généraux Pour La Réhabilitation Des Conceptions
La disponibilité d’un grand nombre de techniques applicables, aux interventions de
réhabilitation structurelle d’un ancien bâti nécessite quelques principes généraux. Qui a pour
but d’orienter les experts au choix de la technique appropriée. En fonction de la situation dans
laquelle la structure se trouve, des interventions, les technologies dominantes et la possibilité
d’intervenir, la nature et la forme de l’élément structurel ou la partie à réparer. Les résultats
souhaités, en ce qui concerne la résistance, …etc.
I.1 Connaissance Et Adaptation Au Contexte Technologique Du Lieu
À partir des connaissances acquises sur le contexte technologique du bâtiment à réhabiliter et
sur l’élément qui doit faire l’objet de l’intervention. Le choix et la proposition des techniques
d’intervention, doivent être compatible du point de vue des caractéristiques physicochimiques
et mécaniques ça d’une part. D’autre part, constructivement elles doivent être aisément
applicables, que se soit pour l’élément objet de l’intervention ou pour l’ensemble de la structure
(CASANOVA, 2007).
I.2 Considération Globale Des Répercussions De L’intervention
Les interventions de réhabilitation peuvent avoir des effets secondaires négatifs ou positifs dont
il faut tenir en compte. Le cas de renforcement d’un mur par une couche de béton projeté qui
CH IV : Travaux Et Techniques De Réhabilitation
66
rendra ce dernier plus étanche. Par contre ajouter une dalle de compression en béton armé à un
plancher existant impliquera, le renforcement ou l’ajout d’appuis supplémentaire. Et par
conséquent, il y’a lieu de considérer tous les effets dans leur ensemble soient favorables ou
défavorables. (CASANOVA, 2007).
I.3 Clarté De L’objectif Technique De L’intervention Structurelle
Dans les travaux de réhabilitation structurelle d’un ancien patrimoine bâti, il est nécessaire de
clarifier préalablement l’objectif technique visé par l’intervention. En respectant les existants
possibles approches:
- La restauration de la capacité initiale de l’élément à réhabiliter, en réparant l’élément
endommagé;
- L’augmentation de la capacité portante de l’élément à réhabiliter, et qui consiste au renfort
des éléments endommagés;
- Le remplacement fonctionnel de l’élément objet de l’intervention par un nouvel élément,
assurant totalement la capacité portante requise en cours de l’intervention. En effet cela signifie
le déchargement de l’élément original en cours de l’intervention. (CASANOVA, 2007).
I.4 Singularité Des Interventions Portant Sur Des Bâtiments D’une Valeur Patrimoniale
Particulière
Lorsqu’on intervient sur les éléments structurels d’un bâtiment d’une valeur patrimoniale
particulière. Il est nécessaire d’agir de façon, à préserver les caractéristiques d’origine du ce
bâtiment. De ce fait, il est indispensable de choisir une technique d’intervention structurelle
réversible. Cela permettra au besoin d’éliminer les effets de l’intervention, dans le cas où ils
constitueront une source de désordres. (REHABIMED, 2007)
II. Consolidation Des Fondations D’un Ancien Bâti La consolidation des fondations est souvent indispensable dans la réhabilitation d’un ancien
patrimoine bâti. Il est impératif d’établir l’intervention dans le respect des valeurs historiques
et artistiques de l’édifice sujet de réhabilitation (BRENDA, 1993).
II.1 Consolidation Des Fondations Et Objectifs
La nécessité de mener des travaux de consolidation des fondations d’un ancien bâti est dictée
par certains faits qu’un bon diagnostic structurel peut établir. En générale, en réhabilitation deux
raisons qui rendent nécessaire l’engagement de travaux de consolidation des fondations d’un
tel ancien bâti. D’abord, l’insuffisance de la surface d’appui par rapport aux charges appliquées
et à la capacité portante du sol d’assise. Et puis, le problème de tassements que peut subir le
terrain sous-jacent à la fondation, pour des raisons tout à fait indépendante de l’édifice construit
au-dessus. Suite aux phénomènes de subsidence ou d’affaissement, provoqués par l’homme ou
par des causes naturelles. (BRENDA, 1993).
II.2 Fondations D’une Ancienne Conception
En cas d’ancienne structure, les infrastructures sont choisies souvent selon le type de la
construction, lourde et exceptionnelle tels les châteaux, fortifications, …etc. Ou bien de type
de construction ordinaire comme les immeubles d’habitation, maison individuelle,…etc.
(COINGNET, 1993). Parmi les fondations réalisées, dans les anciennes constructions, on trouve
également :
II.2.1 Fondations En Pierre Ordinaire
C’est un type de fondation qu’on retrouve dans les anciennes constructions ordinaires des villes
CH IV : Travaux Et Techniques De Réhabilitation
67
et villages, en cas de bons sols pour l’implantation de celle-ci (sols non marécageux). (Figures
4.1)
1. Bâtiment sans cave 2. Bâtiment sur cave, Ibid l’ancienne maison
Figure 4.1 : Fondation en pierre ordinaire d’un bâtiment sans / sur cave respectivement
(COINGNET, 1993)
II.2.2 Fondations Exceptionnelles En Pierre
C’est un type de fondation qu’on retrouve dans les anciennes constructions lourdes à
programmes exceptionnelles. Comme châteaux, fortifications, et les conceptions
massives,…etc.
1. Fondation exceptionnelle en pierre sur un
bon sol.
2. Fondation exceptionnelle en gradin sur un
bon sol en Pente.
Figure 4.2 : Fondation exceptionnelle en pierre et en gradin sur un bon sol respectivement
(COINGNET, 1993)
Eventuellement en cas des constructions réalisées dans de mauvais sols, comme les sols quasi
marécageux, argileux ou compressibles en général. Ces fondations sont des ouvrages de
maçonneries élaborées, parmi celles-ci on peut dénombrer les types suivants :
- Fondations exceptionnelles sur un bon sol (Figures 4.2).
- Fondation en voûte renversée (sur un mauvais sol). (Figures 4.3)
CH IV : Travaux Et Techniques De Réhabilitation
68
Figure 4.3 : Fondation en voûte renversée sur un mauvais sol (COINGNET, 1993)
II.2.3 Fondations Sur Pieux En Bois
On réalisait ce genre de fondation, pour les constructions qu’on édifiait sur des sols à faibles
résistance mouillés ou marécageux. Ces fondations sont constituées par des pieux en bois durs
recepés en haut, pour recevoir une plate forme en bois dur qui portera l’ouvrage en maçonnerie
ça d’un côté. Et de l’autre bout, elles sont pointues en bas, pour s’enfoncer et transmettre
l’essentiel de la charge à une couche de sol résistante pour bloquer l’enfoncement (Figures 4.4). (COINGNET, 1993)
Figure 4.4 : Fondation sur pieux en bois (COINGNET, 1993)
II.2.4 Techniques De Consolidation Des Fondations
Dans les édifices d’une vieille construction construit essentiellement en maçonnerie de pierre,
les fondations qu’on y rencontre, sont généralement du type linéaire et continu. On trouve
certaines techniques de consolidation relative de ce genre de fondation, selon le besoin et la
nécessité, on a donc :
A. Consolidation Des Fondations Par Injection De Sol
Cette technique consiste à combler par injection sous pression, les vides et fissures du sol, afin
d’augmenter sa capacité portante. Les produits d’injection sont selon les cas constitués de
(ANAH, 1981):
- Coulis de ciment éventuellement additionnés de pouzzolanes de cendres volantes, de
plastifiants et d’accélérateurs.
CH IV : Travaux Et Techniques De Réhabilitation
69
- Coulis d’argile colloïdale ou de bentonite.
- Coulis à base de produits chimiques liquides ou de résines organiques.
B. Elargissement Des Fondations En Sous-œuvre Par Maçonnerie
Cette technique consiste cette fois-ci à réaliser une nouvelle fondation en briques pleines et au
mortier de ciment en dessous de la fondation existante. Cela conduira à l’approfondissement et
à l’élargissement du plan de la fondation, car il faut tenir compte du fait que
l’approfondissement de la fondation, implique nécessairement son élargissement (Figures 4.5).
(BRENDA, 1993).
Figure 4.5 : Consolidation de la fondation en sous-œuvre par maçonnerie (BRENDA, 1993).
C. Elargissement Des Fondations En Sous-œuvre Par Semelle En Béton Armé
De la même manière que le cas précédent de consolidation des fondations, cette technique
consiste à réaliser en sous-œuvre de la fondation existante, une semelle élargie en béton armé.
Et cela pour assurer d’une part, la stabilité du mur existant au dessus de celle-ci, et aussi afin
d’augmenter la surface de la répartition des charges sur le sol ce qui facilite la transmission des
charges verticales vers le sol des fondations. (Figures 4.6)
Figure 4.6 : Reprise en sous œuvre d’une semelle en béton armé (HUSSEIN, 2004)
CH IV : Travaux Et Techniques De Réhabilitation
70
III. Consolidation Des Murs En Maçonnerie De Pierre
Pour consolider les murs porteurs dégradés en pierre, plusieurs techniques sont utilisées, dont
on présente certains processus.
III.1 Consolidation Des Murs En Pierre Par Injection De Coulis À La Chaux
La consolidation par l’injection de coulis à base de chaux est d’avantage conseillée pour les
anciens murs en pierre généralement montés au mortier de chaux. Elle permet entre autres,
d’éviter tous éventuels désordres, qui peut générer une incompatibilité de matériaux.
(HUSSEIN, 2004).
III.2 Consolidation Des Murs En Pierre Par Cimentation
La cimentation est une technique de consolidation des murs en maçonneries, à laquelle on fait
appel, lorsque l’état de dégradation intéresse presque la totalité d’un mur. Ou quand les
fissurations sont très étendues, dans un mur d’un édifice. (BRENDA, 1993).
Selon ce procédé introduisant un mélange cimentant, à l’intérieur de la maçonnerie d’un mur,
on distingue deux méthodes de consolidation par cimentation :
- La cimentation par coulée ;
- La cimentation par injection sous pression.
A. Cimentation Par Coulée
Ce procédé de consolidation par cimentation consiste à introduire le mélange cimentaire dans
les vides du mur, par poussée de la seule pression atmosphérique (Figures 4.7).
(BRENDA, 1993).
Figure 4.7 : Cimentation d’un mur en pierre par coulée (BRENDA, 1993).
B. Cimentation Par Injection Sous Pression
Dans ce type de procédé de consolidation par cimentation, l’injection du mélange cimentaire
est élaborée dans la maçonnerie sous pression.
III.5 Consolidation Par Parois Armées
Si un mur en maçonnerie est fortement dégradé, présentant un nombre de lézardes très important
et que l’on observe des signes inquiétants d’écrasement. Il peut être dangereux d’opter pour des
techniques de consolidation, qui peuvent encore affaiblir les maçonneries à consolider. On peut
CH IV : Travaux Et Techniques De Réhabilitation
71
alors adapter la technique de consolidation par parois minces armées. Dont la technique
consiste, à faire couler des parois en ciment armé ou en béton armé directement contre les
parements du mur à consolider (Figures 4.8). (CASANOVA, 2007)
1. Technique de la paroi en béton armé pour le
mur à consolider.
2. Disposition d’un treillis métallique pour le
mur à consolider
Figure 4.8 : Consolidation d’un mur en pierre par parois armées, et disposition d’un treillis
métallique sur une face d’un mur avant gunitage. (CASANOVA, 2007)
IV. Traitement De Fissures Des Murs En Pierres
Les murs d’un ancien bâti, essentiellement constitués de maçonnerie de pierre liés à la chaux,
sont susceptibles de développer toutes formes de fissures. Dont les principales origines des
détériorations étant le tassement différentiel des fondations, les déplacements, ...etc.
IV.1 Qu’est Ce Qu’une Fissure Dans Un Mur En Pierre ?
Dans le domaine de la construction, les fissures se concrétisent par des fentes, des brisures ou
encore, des déchirures qui touchent certains éléments d’une construction : les murs, les
plafonds, les planchers,…etc.
Concernant les murs en pierres du bâti ancien, les fissures sont visibles en surface, elles peuvent
se manifester dans les enduits, les joints de maçonnerie, et les pierres.
IV.2 Différents Types De Fissures
Parmi les différents types de fissures qu’un vieux bâtiment peut présenter (CAUSSARIEU,
2005), on distingue :
IV.2.1 Microfissure
Ce sont des ouvertures fines de faible largeur inférieure à 0,2 mm, elles concernent
généralement toute l’épaisseur de l’enduit. Elle présente le premier stade de détérioration pour
les matériaux fragile : pierre, béton, mortier…etc.
CH IV : Travaux Et Techniques De Réhabilitation
72
IV.2.2 Faïençage
Il s’agit d’un réseau de fissures en mailles, de largeur généralement inférieure à 0,2 mm et ne
concerne que la couche superficielle de l’enduit. Le faïençage ne peut donc mettre en péril la
stabilité du bâtiment, le problème est souvent d’ordre esthétique. Surtout lorsqu’il s’agit des
fissures d’origine thermique, dont ils se colmatent dès l’augmentation de la température.
IV.3 Fissures
C’est des ouvertures de largeur comprise entre 0,2 et 2 mm, qui concernent l’enduit, mais
également les éléments de structure à l’instar des murs. Elles sont caractérisées par leurs
ouvertures (lèvre), direction et profondeur.
IV.3.1 Lézardes (Ou Crevasse)
C’est des grosses fissures, dont la largeur de l’ouverture est supérieure à 2 mm et concerne la
totalité de l’épaisseur du mur et en profondeur.
IV.3.2 Causes Des Fissures Des Murs En Pierre
Les causes des différents types de fissures des murs en pierre sont les suivantes :
A. Causes Possibles Des Microfissures
Les éléments constructifs en maçonnerie se composent de divers éléments, ayant des
comportements hygrothermiques différents. La microfissuration aura lieu en cas de mauvais
dosage de l’enduit, ou en cas d’excès de l’eau de gâchage ou bien les deux en même temps. Ce
qui est connue par l’effet du rapport (E/C) approprié à la quantité d’eau et le ciment
(Eau/Ciment). En trouve également, un autre problème qui revient à la mauvaise adhérence de
l’enduit suite à l’importante couche d’enduit.
B. Causes Possibles D’un Faïençage
Le séchage superficiel trop rapide (dessiccation) de l’enduit ou du badigeon sous l’effet
thermique et face à la faible traction dans les matériaux fragile. En plus de l’excès de talochage
sont souvent les causes initiales de la création de maillage en faïençage.
C. Causes Possibles Des Fissures
Généralement, la création des fissures est liée à l’instabilité du terrain ou des fondations,
entraînant des mouvements important des constructions ça d’une part. D’autre part, la présence
des déformations ou rotations du plancher sur le chaînage périphérique. Voire le chaînage
horizontale /vertical qui est trop faible.
D. Causes Possibles Des Lézardes
L’instabilité du sol ou des fondations qui entraînent des mouvements important de l’édifice, la
cause est donc purement physicomécanique, d’où la création de graves fractures du matériau et
en profondeur.
IV.4 Réparation Des Fissures D’un Mur En Pierre
Le traitement des fissures relevées dans un mur en pierre d’une construction nécessite au
CH IV : Travaux Et Techniques De Réhabilitation
73
préalable de savoir, s’il s’agit de fissures inertes. C’est-à-dire non susceptible d’évolution ou de
fissures actives, dont les lèvres risquent au contraire de bouger et de s’éloigner l’une de l’autre.
Par ailleurs, le traitement des fissures actives s’avère dans la plupart des cas inefficace et inutile,
tant que leur cause n’a pas été identifiée et éliminée. Mais dans le cas des fissures inertes,
comme celui du tassement des fondations. Lorsqu’il aura cessé ou est inexistant, on pourra alors
démarrer les traitements requis des fissures sans hésitation.
En règle générale, tout traitement sérieux des fissures d’un mur, doit être auparavant précéder
par un contrôle permettant de vérifier la stabilité des fissures.
IV.4.1 Contrôle De La Fissure
Avant de démarrer les travaux de reprise, il est indispensable d’évaluer l’étendue ou
l’importance des fissures établies sur les murs. Ainsi, il faut vérifier par exemple, si le
mouvement différentiel préalablement diagnostiqué comme étant la cause des fissures, est
stabilisé ou est encore actif.
Pour évaluer l’importance et la stabilité des fissures, on pratique sur la fissure un système de
témoin, dont les plus couramment utilisés sont.
a. Le système des plaques de plâtre ou de chaux ; (HUSSEIN, 2007)
b. La méthode des épingles ;
c. Le système de témoin en mortier de chaux ou de plâtre. (BRENDA, 1993)
Iv.4.2 Méthodes De Réparation Des Fissures Des Murs En Pierre
A. Réparation d’une fissure par fixation de grillage
Cette technique consiste à fixer une armature de type grillage galvanisé ou grillage de fibres
synthétique de maillage supérieur à 2 cm et cela sur la zone fissurée du mur. Après décroûtage
de l’ancien enduit et injection de coulis de chaux dans la fissure (Figures 4.9). (HUSSEIN 2007)
Figure 4.9 : Fixation d’une armature sur la zone fissurée d’un mur en pierre (HUSSEIN
2007)
B. Traitement des fissures par injection
Ce type de traitement est préconisé, pour traiter les fissures profondes qui peuvent survenir entre
autres, dans les murs de pierre ou de brique. Le traitement des fissures par injection, consiste à
injecter des résines ou des coulis de chaux hydraulique ou de ciment dans les fissures. Ce qui
permet de reconstituer en profondeur les éléments altérés, tout en renforçant leur résistance et
CH IV : Travaux Et Techniques De Réhabilitation
74
leur étanchéité.
Pour les zones fortement humides, il est conseillé de traiter les fissures, par injection d’un
mélange de latex et de bitume ou de résines acryliques. Ces produits ont la qualité de permettre
de redonner l’étanchéité nécessaire aux zones altérées du mur.
En général, une résine mise en œuvre à une température normale, atteint sa résistance définitive
en une semaine environ. Il n’est pas de bonne pratique, de traiter des fissures par injection de
résine sous des températures élevées. Car en cas de température supérieure à 15°C, cela favorise
la polymérisation rapide qui risque d’induire une prise accéléré et donc incomplète. De même,
au moment de l’injection de la résine dans la fissure pour de faible température inférieure à
10°C, il est nécessaire de réchauffer la zone à traiter.
C. Traitement des fissures par colmatage
Le colmatage permet de traiter des fissures larges ou des crevasses, qui sont stabilisés ou dont
l’évolution est minime de l’ordre d’un micron. En effet, deux types de traitement de fissures
par colmatage sont distingués :
- Un colmatage en profondeur, il s’agit d’un remplissage total de la fissure à l’aide de mastic.
- Un colmatage superficiel, qui consiste à traiter la fissure sur quelques millimètres.
IV.4.3 Réfection Des Murs Endommagés
L’intervention doit se faire sans influencer sur la superstructure de la conception à réhabiliter.
Il s’agit simplement de respecter l’histoire de ces vieux murs et non pas la remise à neuf des
murs endommagés. Il faut alors, préconiser les étapes suivantes :
- Enlever les pierres instables et nettoyer les surfaces dégagées par une brosse [Figure
4.10 (1)].
- La reconstruction des murs démoulés avec la même manière et la même nature des
pierres [Figure 4.10 (2)].
- Préparer un mortier de chaux plus ciment pour assembler les pierres.
- Procéder à la mise en place d’un enduit classique (01 volume de chaux plus 02
volumes du sable) [Figure 4.10 (3)].
- Conserver toujours les techniques de finition traditionnelles, talochées et lissées en
respectant l’irrégularité de la maçonnerie (Poineau D.et Bouineau. A, 2011).
(1) (2) (3)
Figure 4.10 : Réparation des murs démolis
Iv.4.4 Traitement Des Fissures Et Des Enduits
En cas ou les fissures sont passives et stables, le traitement d’une fissure comporte trois phases
suivantes:
- Déterminer la nature et l’état de la fissure (fissure passive ou active)
- Préparation du support de nettoyage pour éliminer les salissures, les débris et la poussière.
- Préparation et réalisation de l’opération de réparation.
CH IV : Travaux Et Techniques De Réhabilitation
75
A. Traitement des fissures superficielles
Les fissures superficielles sont des petites fissures au niveau de la couche d’enduit, leur réparer
passe par le traitement suivant :
- Enlever toute la partie endommagée de l’enduit jusqu'à atteindre la partie saine [Figure 4.1
(1)].
- Nettoyer la surface décapée à l’aide d’une brosse.
- Humidifier la surface de travail.
- Procéder à la mise en place d’un enduit classique (01 volume de chaux plus 02 volumes du
sable) [Figure 4.11 (2)]
- Une finition traditionnelle à l’aide d’une taloche [Figure 4.11 (3)].
-
(1) (2) (3)
Figure 4.11 : Traitement d’une fissure superficielle
B. Traitement des fissures profondes par la technique des agrafes
La mise en œuvre de cette technique est faite comme suite:
- Décaper les enduits auteur de la fissure au moyen d'un ciseau et marteau [Figure 4.12 (1)]
- Nettoyer la surface par une brosse.
- Préparation des armatures d’acier (ф8) de forme des agrafes.
- Envisager des trous de diamètre (ф6) par une perceuse dans les deux cotés de la fissure
[Figure 4.12 (2)].
- Introduire les agrafes dans les trous avec une massât [Figure 4.12 (3)].
- La finition est à élaborer par un mortier bien dosé en ciment [Figure 4.12 (4)].
CH IV : Travaux Et Techniques De Réhabilitation
76
1) (2)
(3) (4)
Figure 4.12 : Technique des agrafes
Iv.4.5 Traitement Des Façades
Les travaux sur la façade doivent respecter l’aspect architectural du bâtiment en premier lieu,
puis la nature des matériaux de construction.
- La reprise des éléments décoratifs endommagés et le refaire par la sculpture de plâtre
- Décaper les zones dégradées (les fissures en plaque) et le refaire avec les mêmes
matériaux et la même texture.
- Le brossage toujours comme moyen de nettoyage des surfaces de la façade.
- La peinture de la façade ne doit pas être par une peinture d’huile pour assurer la
respiration des murs en maçonnerie, en assurant un mouvement souple de l’air sec ou même
riche en humidité.
(1) (2) (3)
Figure 4.13 : Réparation des éléments décoratifs
V. Réhabilitation Des Planchers
Dans le cadre de la réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien, l’intervention sur les planchers
présentant des pathologies et désordres est nécessaire à plus d’un titre, il s’agit de remettre en
CH IV : Travaux Et Techniques De Réhabilitation
77
état ces planchers dégradés, pour qu’ils assurent dans les meilleures conditions leurs rôles
porteurs et de contreventement pour les murs, afin de garantir la conservation des édifices qui
les comportent. A cet effet, la remise en état des planchers les plus courants d’un ancien bâti est
la suivante.
V.1 Planchers En Béton Ou Mixte
V.1.1 Réparation Des Ouvertures
Pour réparer les ouvertures dans les planchers on doit suivre les étapes suivantes : [Figure 4.14]
- Procéder à la mise en place d'un bon étayage.
- Enlever les parties de béton dégradé.
- Voir l'état du ferraillage existant, si la corrosion est localisée ou généralisée.
- Enlever la rouille des aciers corrodés par une brosse métallique ou un système de sablage.
- Mettre des aciers de couture dans les zones et les ouvertures où les armatures sont perdues.
Avec une fixation par fil d’attache, entre l’ancien et le nouveau ferraillage, en tenant compte
des longueurs d'ancrage.
- Nettoyer les surfaces dégagées à l’aide d’eau sous pression ou l’air comprimé.
- Faire un coffrage au-dessous des trous et des ouvertures.
- Un coulage de béton avec adjuvant/colle (résine époxy) qui permettant de la liaison du
nouveau et ancien béton.
(1) (2) (3)
Figure 4.14: Etapes de réparations des ouvertures
V.1.2 Réparation Des Nervures Cassées
On doit enlever les parties de béton dégradé et ajuster les armatures longitudinales, de ce fait,
le nettoyer des armatures corrodées est primordiale par une brosse métallique. Mettre des
nouveaux aciers et les raccorder avec l’ancien par le fil d’attache, puis mettre le coffrage en
place. Et remplir la nervure par un béton de granulométrie réduite et une colle de résine époxy
pour une meilleure adhérence [Figure 4.15].
(4) (5) (6)
Figure 4.15 : Etapes de réparations des nervures cassées
CH IV : Travaux Et Techniques De Réhabilitation
78
V.1.3 Réparation Des Appuis Des Nervures
Pour les appuis, on fait appel toujours à un bon étayage de la nervure, dégager la partie des
pierres endommagées au-dessous de la nervure. Nettoyer et humidifier la zone nodale par de
l’eau, puis la pose de la nouvelle pierre de la même caractéristique au-dessous de la nervure
avec un mortier de chaux. La finition consiste à refaire la couche d’enduit [Figure 4.16]
(7) (8) (9)
Figure 4.16 : Etapes de réparations au niveau des appuis des planchers
V.1.4 Réparation Des Planchers Fléchés
Les travaux de réhabilitation réservés pour les planchers fléchés des machines dans le 2ème et
le 3ème étage, ils consistent à démolir le plancher fléché par partie. En arrachant d’abord et
remplaçant directement la nervure par un profilé métallique IPE qui doivent assurer un encrage
de 20 cm dans le mur porteur. Et de l’autre côté, ces IPE doivent reposer sur la poutre principale.
Un soudage des petites barres en (ф8) sur ces profilés métalliques, avec un calcul du ferraillage
de la dalle pleine doit être également élaboré. Et en réalisant un bon coffrage, assurant ainsi une
continuité et une adhérence lorsqu’on colle le béton de la nouvelle et l’ancienne dalle par une
colle époxy. (La partie encadrée dans la figure 4.17).
Figure 4.17 : Planché fléché (3ème étage)
CH IV : Travaux Et Techniques De Réhabilitation
79
(10) (11)
(12) (13)
Figure 4.18 : Les étapes de réparation des planchers
fléchés (Coupe de La partie des machines)
V.2 Planchers En Bois
Les planchers en bois figurent parmi les planchers qu’on retrouve dans une partie appréciable
de l’ancien patrimoine bâti. Ce type de planchers fait souvent l’objet, d’intervention dans les
multiples opérations de réhabilitation qui se mènent sur les vielles conceptions.
V.2.1 Compositions D’un Plancher En Bois
Les planchers en bois qu’on rencontre dans le bâti ancien, peuvent être à travure simple ou
composées. De manière générale, ces planchers sont composés de solives et/ou de poutres en
bois, celles-ci reposent sur des murs porteurs et sont recouvertes par des planches en bois
formant le parquet. [ANAH, 1979]
Les causes principalement de dégradation des planchers en bois diagnostiquées, les plus
fréquentes dans les planchers en bois sont dues à l’humidité. Qui entraîne l’attaque des
champignons et ainsi le pourrissement des bois. En plus des attaques des insectes parasites qui
causent les vermoulures du bois.
CH IV : Travaux Et Techniques De Réhabilitation
80
Figure 4.19 : Plancher ancien en bois à travure simple
Source : ANAH, Agence Nationale pour l’Amélioration de l’habitat (Paris), Figure 4.20 : Plancher ancien en bois à travure
composée
Source : Ibid. Les planchers anciens, Editions du Moniteur Paris,
1979
Figure 4.21 : Composition type d’un plancher en bois
Source : Ibid., p.5.
V.2.2 Techniques De Réparation D’un Plancher En Bois
Afin de remettre en état un ancien dégradé plancher en bois, plusieurs solutions sont à adapter,
tel que le renforcement, la réparation ou le remplacement du plancher ou un de ces composants.
Ainsi, de façon générale, les choix des solutions à entreprendre peuvent résulter des situations
suivantes :
- Dans le cas d’une modification recensée dans la charge propre du plancher on opte
souvent pour le renforcement du plancher. Cela en cas d’augmentation de son épaisseur,
transformation du sol d’assise, présence de nouvelles surcharges d’exploitation. Ce
renforcement se fait par recoupement des travures par une poutre en bois ou en métal.
Renforcement par des solives intercalaire ou le renforcement d’une solive sur sa longueur
(Figure 4.22).
- Dans le cas où le plancher en bois présente des dégradations légères localisées de
point de vu matériau qui est dues souvent à la pourriture ou aux insectes. Généralement la
réparation est le seul moyen de l’intervention. Les parties encastrées des solives dans la
maçonnerie, sont totalement exposées aux dégradations. À cet effet, la technique
CH IV : Travaux Et Techniques De Réhabilitation
81
expérimentée de réparation d’un appui de solive consiste à boulonner des flasques en
métal ou en bois sur la solive. Ainsi, l’application d’un traitement curatif des bois, où le
bois évite ou limite les attaques futures des champignons et des insectes. (Figure 4.23)
- Enfin, dans le cas où le plancher en bois affiche des dégradations importantes, on
opte souvent pour le remplacement total ou partiel de celui-ci. La technique de
remplacement des planchers en bois ancien dégradé, par un plancher à dalle en béton coulé
sur les solives existantes. Cela soit par un plancher à poutrelles en béton et hourdis avec
une dalle de compression en béton armé. Soit encore par un plancher mixte avec des
poutrelles métalliques avec dalle de compression en béton armé. On trouve que la solution
la plus adéquate pour cette intervention présente la technique de remplacement par un
plancher en bois neuf. En fait, cette solution est la plus apte à résoudre le problème de
remplacement du plancher ancien en bois. Surtout dans le cas des immeubles à pans en
bois ou à murs porteurs de faible épaisseur, qui ne peuvent supporter la surcharge de
plusieurs niveaux de planchers lourds. On propose d’adapter un plancher dont les travures
sont composées, de solives en bois de section 75x 225 mm. L’écartement entre elles est
d’environ 0,50 m pour une portée de 4 m, sur les solives. Des panneaux sont cloués, sur
lesquels on pose un isolant pour le sol, au dessus du quel, ces panneaux flottant de 30 mm
viennent s’appliquer pour supporter le revêtement de sol. (Figure 4.24)
1. Solive existante
2. Pièce de bois rapportés
3. Assemblage par boulons
4. Calée
1. Pièce en tôle épaisse formant flasque 2. Partie saine de la solive
. 3. Pièce de bois traitée rapportée en bout
Figure 4.22 : Renforcement d’une solive sur
toute sa longueur
Source : Ibid., p.29
Figure 4.23 : Réparation d’un appui de solives
Source : Ibid., p.30.
Figure 4.24 : Mise en place d’un plancher en bois neuf
Source : Ibid, p.37
CH IV : Travaux Et Techniques De Réhabilitation
82
V.3 Planchers Métalliques
Les planchers métalliques comptent parmi les types de plancher les plus courants dans le
patrimoine bâti ancien. Ces derniers ont fait leur apparition pendant la seconde moitié du 19e
siècle, à partir de 1900 leur utilisation dans la construction s’est généralisée, leur usage a
continué en se diversifiant, jusqu'à la fin de la deuxième guerre mondiale ou un peu plus tard.
V.3.1 Composition D’un Plancher Métallique
Comme pour les planchers à ossature en bois, les planchers métalliques qu’on rencontre dans
les vieilles structures sont généralement à travure simple et/ou à travure composée. En générale,
ces planchers sont composés de profilés ou solives métalliques, qui reposent sur des murs
porteurs. Ces planchers sont aussi constitués d’un remplissage placé entre les solives, sur lequel
est coulé un béton maigre de plâtre, béton ou autre. (Figure 4.25)
Figure 4.25 : Composition type d’un plancher métallique
Source : Ibid,. p.46
La corrosion de ses ossatures est la principale dégradation des planchers métalliques, celle-ci
est toujours due à l’infiltration importante d’eau. Afin d’assurer l’état de l’ossature lors du
diagnostic d’un plancher métallique. On enlève les carrelages des pièces humides aux
emplacements jugés les plus sensibles (au niveau des colonnes montantes). C’est à ce niveau
que les fuites se produisent, alentours du point d’eau des appareils sanitaires.
V.3.3 Les Types Courants Des Planchers Métalliques D’un Ancien Bâti
a. Plancher Courant Avec Hourdis En Auget
Très courant plancher dans les constructions anciennes urbaines, ce type de plancher métallique
était réalisé pour y poser un parquet de bois.
CH IV : Travaux Et Techniques De Réhabilitation
83
Figure 4.26 : Plancher métallique avec hourdis en auget Source : Ibid., p.52
b. Plancher Courant Avec Hourdis Plein
Pour réaliser ce type de plancher, qui n’est guère différent du plancher avec hourdis en auget,
on coulait du plâtre et plâtras. Pour former un hourdis plein et solidariser tous les éléments entre
eux. Ce type de plancher a été surtout réalisé pour que l’on y pose un carrelage.
Figure 4.27 : Plancher métallique avec hourdis plein Source : Ibid.
c. Plancher Métallique Avec Voûtains En Brique Pleine
Ce type de plancher qu’on retrouve aussi dans le bâti ancien, a été surtout utilisé pour les
planchers de rez-de-chaussée et de cour. Ces planchers sont conçus en général pour reprendre
de lourdes charges. De par leur position, ils sont fréquemment en contact avec l’humidité et par
conséquent ils font souvent état de corrosion lors des diagnostics.
Figure 4.28 : Plancher métallique avec voûtains en briques pleines Source : Ibid., p.53
d. Plancher métallique avec hourdis en terre cuite
Dans ce type de plancher, les hourdis en terre cuite reposant sur les ailes inférieures des solives
CH IV : Travaux Et Techniques De Réhabilitation
84
métalliques. Ils permirent de réaliser des écartements plus importants que ceux des planchers
métalliques en voutains de brique.
Figure 4.29 : Plancher métallique avec hourdis en terre cuite Source : Ibid.
V.3.3 Techniques De Réparation D’un Plancher Métallique
En réhabilitation, on a affaire souvent à des planchers métallique, dont l’ossature est
profondément corrodée, qu’il est indispensable de remplacer. Aussi, dans beaucoup de cas de
réhabilitation, on rencontre des planchers métalliques sains et en bon état mais qui ne peuvent
pas supporter les charges supplémentaires qui leur sont imposées, cette situation peut résulter
dans le cas :
- d’un rechargement du plancher (modification du niveau du sol) ;
- d’un remplacement d’un parquet par une chape ;
- d’une majoration des surcharges dues à un changement d’affection des locaux.
Des mesures de renforcement s’imposent et plusieurs techniques peuvent être utilisées. Ainsi,
parmi les techniques de réparation, de renforcement ou de remplacement d’un plancher
métallique, on peut citer :
a. Recoupement des travures par une poutre métallique :
Le recoupement des travures par une poutre métallique est la technique la plus simple pour
renforcer un plancher métallique ancien, mais sa mise en œuvre n’est pas toujours facile. Pour
réaliser cette solution, il suffit de mettre en place à mi-portée de la travure environ, une poutre
métallique sur laquelle les profilés du plancher viendront reposer. Les solives reposeront ainsi
sur trois appuis rapprochés, ce qui augmentera la charge admissible du plancher.
Figure 4.30 : Renforcement d’un plancher métallique par recoupement
d’une travure par une poutre métallique Source : Ibid, p.58
CH IV : Travaux Et Techniques De Réhabilitation
85
b. Renforcement des profilés :
Cette solution consiste à renforcer une à une les solives par le dessous, en soudant des fers plats
ou des profilés (fer en T ou en I) afin d’augmenter leur inertie. Cette solution s’avère peu
avantageuse, car le taux de travail des pièces métalliques adjointes reste faible, par rapport à
celui de profilés en place et l’accroissement de la charge admissible du plancher n’est pas
considérable.
c. Technique du plancher collaborant :
Cette technique de renforcement d’un plancher métallique est sans doute la plus avantageuse
lorsque l’on recherche à la fois. Un support en béton pour le revêtement du sol, et un
accroissement notable de la résistance du plancher, le principe de sa mise en œuvre est le suivant
:
- Une dalle en béton de 6 à 8 cm d’épaisseur est coulée au dessus des solives, à qui sont
soudés des connecteurs servant à retenir un treillis soudé. A travers lequel les solives
métalliques se solidariseront avec la dalle en béton.
- L’ensemble se composera alors de manière homogène, comme un plancher nervuré.
1. Plancher existant (poutrelles + hourdis + plafond plâtre)
2. Remplissage éventuel (béton léger ou Vermaspha)
3. Connecteurs 4. Treillis soudé 5. Dalle en béton
Figure 4.31 : Renforcement d’un plancher métallique par la technique du plancher collaborant
Source :Ibid, p.59.
d. Technique de remplacement par un plancher métallique neuf :
Quand les solives d’un plancher métallique sont assez corrodées, le renforcement du plancher
ne peut être que la solution adéquate. A cet effet, on recommande généralement cette solution,
qui consiste à remplacer l’ancien plancher métallique par un nouveau plancher à poutrelles
métalliques et à dalle de compression en béton armé. Dans ce type de plancher de
remplacement, il est préférable que les solives s’encastrent dans les mêmes loges des solives de
l’ancien plancher.
CH IV : Travaux Et Techniques De Réhabilitation
86
1. Encastrement et calage de la poutrelle
2. Poutrelle métallique 3. Prédalle en béton ou
hourdis en terre cuite 4. Remplissage en béton léger 5. Dalle de compression armé
d’un treillis
Figure 4.32 : Mise en place d’un plancher neuf à poutrelles métalliques Source : Ibid., p.40.
V.4 Réhabilitation Des Toitures Du Bâti Ancien
Le traitement des désordres, que peuvent présenter les toitures, figure parmi les travaux majeurs
à mener, dans une opération de réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien. En effet, la
conservation d’un bâti dans de bonnes conditions dépend pour autant du bon état de sa toiture.
V.4.1 Prévention Et L’élimination Des Mousses Et Lichens
La présence des mousses et lichens dans les toitures du patrimoine bâti ancien, notamment sur
les parties Nord, est recensée parmi les causes de dégradation de ses couvertures. Effectivement,
mousses et lichens stockent l’humidité, favorisent les infiltrations d’eau, ce qui peut provoquer
des dommages importants dans ledit bâti. A cet effet, l’élimination et la prévention de
l’apparition de ces parasites (mousses, lichens) s’ils sont diagnostiqués, doivent figurer parmi
les actions nécessaires à mettre en œuvre, dans le cadre de la réhabilitation de la toiture d’un
patrimoine bâti ancien.
V.4.2 Réfection De L’étanchéité Des Toitures Terrasses
Avant de procéder à la réfection de l’étanchéité, il faut au préalable réaliser une étude technique
sur la toiture concernée où il sera question :
- D’identifier le type des matériaux et du support qui constituent la toiture ;
- D’ausculter minutieusement la toiture notamment au niveau : de l’ancrage et de la jonction
du support avec les murs, ainsi qu’au niveau de la sous-face du support de la toiture. Et cela
en pratiquant des sondages à travers les faux-plafonds des derniers étages de la construction
;
- De déterminer les causes des désordres que présente la toiture : vieillissement du complexe
étanche, mouvement des structures,…etc ;
- Une fois l’étude technique effectuée, plusieurs solutions peuvent être envisagées pour
réparer le complexe étanche de la toiture.
V.4.3 Réalisation D’un Nouveau Complexe D’étanchéité
La réfection complète du revêtement d’étanchéité d’une toiture-terrasse d’un bâti ancien doit
être envisagée. Ceci lorsque l’état de vétusté de l’ancien revêtement, ne lui permet plus de
remplir sa fonction. La réfection totale de l’ancienne dégradée étanchéité, peut se faire selon
deux manières soit :
CH IV : Travaux Et Techniques De Réhabilitation
87
- Par la réalisation d’une nouvelle étanchéité identique à l’ancienne vétuste ;
- Par la pose d’un nouveau complexe d’étanchéité différent de l’ancienne étanchéité mais dont
les matériaux sont compatibles avec les matériaux du support de la toiture.
VI. Réparation Des Escaliers Et La Menuiserie
VI.1 Escaliers métalliques
Faire un brossage des escaliers pour éliminer les salissures et la rouille. En plus de la mise d’une
peinture anticorrosion pour la première couche, puis une couche superficielle avec une couleur
foncée. La menuiserie, la réfection des fenêtres et des portes endommagées, s’effectue en
gardant le même style des menuiseries pour respecter l’aspect architectural et historique surtout.
VI.2 Réfection des équipements
A. L’étanchéité
Réparer les dégâts de l’acrotère, tel que les fissures et les enduits dégradés et assurer
simultanément l’évacuation d’eau par les descentes d’eaux pluviales. Réparer la totalité de la
surface des revêtements et remplacer les tôles métalliques perdues, et la charpente de bois
endommagés. Enlever les herbes et bien nettoyer la terrasse.
B. Installation électrique
Modernisation et mise aux normes de l’installation électrique, en se faisant appel aux
électriciens doués.
C. Réseaux d’assainissement
Réfection des réseaux d’assainissement endommagés, en évitant bien évidemment toute sorte
de fuites et problèmes de joints.
D. Alimentation en eau
Réfection des conduites d’eau avec un nouveau PVC, cuivre, …etc, en assurant que les fuites
et problèmes de joints ne figurent pas.
Tableau 4.1 : Tableau récapitulatif des opérations de réhabilitation
Opérations L’emplacement Quantitatif
Réseaux d’assainissement
Au niveau de sol Refaire avec des nouvelles conduites
Traitement de fissures profondes
Dans le dernier étage 02 fissures profondes réparées par la technique des agrafes
Traitement des fissures superficiel
Dans tout les étages 15 fissures dispersés dans touts les étages
Réfection démoulés
des murs Dans intérieure
la façade 03 murs de (0.7×1.6)m sont démoulés
Réfection des enduits endommagés
Dans tout les étages Des surfaces variables dans tous les étages
CH IV : Travaux Et Techniques De Réhabilitation
88
Réparation des ouvertures et trous dans
les planchers
1er , 2ème et 3ème étage 2 ouvertures de (1×0.4)m dans chaque
niveau et plusieurs trous.
Réparation des planchers fléchés
2ème et 3ème étage Surface de (25×5)m
Réparation des nervures cassées
2ème et 3ème étage 08 nervures cassées
Réparation escaliers
des Dans tout les étages Nettoyer et réparer tous les escaliers métalliques
remplacement des menuiseries
Tous les bâtiments Les portes et les fenêtres
L’installation électrique
et alimentation en eau
Tous les bâtiments Refaire avec les normes nouvelles
VII. Conclusions
Comme plan d’action des opérations de réhabilitation d’un ancien patrimoine bâti, d’abord
avant de procéder aux opérations techniques de réparation. On préconise d’assurer certains
travaux préliminaires, comme :
- S’assurer de l’arrêt des infiltrations par la réhabilitation de tout le réseau d’arrivée d’eau
et d’assainissement.
- Réparer l’étanchéité des revêtements des terrasses, et la toiture avec les descentes d’eaux
pluviales.
- Faire les étayages nécessaires et assurer la sécurité du travailleur.
Les interventions et les travaux de réparation proposés dans ce bâtiment sont conçus de manière
à respecter dans leur mise en œuvre, les valeurs architecturales. Historique et la qualité des
matériaux de construction, ça concerne donc:
1) Le traitement des fissures et des enduits
2) La réfection des murs endommagés
3) Le traitement des façades
4) La réparation des planchers
5) La réparation et le remplacement des menuiseries que ce soit en bois ou charpente
métallique (des escaliers portes, fenêtres).
6) La réfection des équipements (installations électriques, alimentation en eau, réseaux
d’assainissement…)
À cet égard, pour l’opération de la réhabilitation, il s’agissait surtout de consolider, de réparer
ou de remplacer des éléments structuraux des bâtis objet de ces travaux.
89
Conclusion Générale
En cours la réhabilitation d’un ancien patrimoine bâti situé à Ain-Temouchent, construit en
1930, mis en service en 1930. Elle a été touchée par le séisme de 1999, pour être déchargé en
2005 par le DFGTR, puis repris en fonctionnement en 2009. Et enfin depuis 2013, elle n’est
plus fonctionnelle. Récemment elle a subit une expertise pour sa réhabilitation.
D’abord avant d’entamé les opérations techniques de réparation et de l’intervention. On certains
étapes comme l’investigation sont respectées, où on a identifié les éléments structuraux
composants la construction (R+5, blocs ….etc) qui fait le sujet de cette étude, on a trouvé que :
Le système de contreventement se compose de :Poteaux (40x30) cm²
- Murs porteurs aux pourtours
- Planchers …
- …etc.
Le diagnostic permis de faire le prélèvement des désordres suivants :
- fissures au niveau des murs porteurs, à l’étage ….
- Endommagement des éléments décoratifs…., à l’étage ….
- …etc.
Les travaux préliminaires de la réhabilitation, consiste principalement à:
- S’assurer de l’arrêt des infiltrations par la réhabilitation de tout le réseau d’arrivée d’eau
et d’assainissement.
- Réparer l’étanchéité des revêtements des terrasses, et la toiture avec les descentes d’eaux
pluviales.
- Faire les étayages nécessaires et assurer la sécurité du travailleur.
Les interventions et les travaux de réparation proposés dans ce bâtiment sont conçus de manière
à respecter dans leur mise en œuvre, les valeurs architecturales. Historique et la qualité des
matériaux de construction, ça concerne donc:
Le traitement des fissures et des enduits
La réfection des murs endommagés
Le traitement des façades
La réparation des planchers
La réparation et le remplacement des menuiseries que ce soit en bois ou
charpente métallique (des escaliers portes, fenêtres).
La réfection des équipements (installations électriques, alimentation en eau,
réseaux d’assainissement…)
. Recommandations
Plusieurs recommandations sont à prendre en considération lors de la réhabilitation de cet
ouvrage :
- Pour le bétonnage des éléments en béton on doit utiliser une granulométrie réduite et un
adjuvant super plastifiant, éventuellement un accélérateur de durcissement ou, à défaut, lorsque
les zones de réparation sont réduites (épaufrures) utiliser un mortier commercial à faible
granulométrie et bonne adhérence avec le vieux béton.
- Respecter le mode d’emploi lors de la préparation de mortier de chaux.
- Prendre un soin particulier pour l’installation des supports de coffrages des éléments de béton
90
armé.
- Le décoffrage doit se faire après un durcissement avancé.
- Pendant toute l’opération de réfection il faut éviter de surcharger les éléments en béton et en
libérant pendant les travaux.
91
Références Bibliographiques
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et l’aménagement, Guide technique à l’usage des communes, Surveillance et entretien
courant des ouvrages d’art routiers, Infrastructures de transport et matériaux - 110 rue de
Paris - 77171 Sourdun, Siège social : Cité des mobilités - 25, avenue François Mitterrand -
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