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Available online at http://www.ifgdg.org
Int. J. Biol. Chem. Sci. 12(4): 1717-1730, August 2018
ISSN 1997-342X (Online), ISSN 1991-8631 (Print)
© 2018 International Formulae Group. All rights reserved. 6094-IJBCS
DOI: https://dx.doi.org/10.4314/ijbcs.v12i4.16
Caractérisation des dégâts provoqués par la faune sauvage à la périphérie
de la Forêt des Marais Tanoe-Ehy au sud-est de la Côte d’Ivoire
Marthe Lydie KOUAO1,3*, Jean-Claude Koffi BENE2, André Djaha
KOFFI2,3, Bertin Akpatou KOUAME1,3 et Inza KONE1,3
1 Laboratoire de Zoologie et Biologie Animale, Université Félix Houphouët Boigny 22 BP 582 Abidjan
22, Côte d’Ivoire. 2 Unité de Formation et de Recherches en Environnement, Université Jean Lorougnon Guédé, Daloa,
Côte d’Ivoire, BP 150 Daloa. 3Centre Suisse de Recherches Scientifiques en Côte d’Ivoire (CSRS), 01 BP 1303 Abidjan 01,
Côte d’Ivoire. * Auteur correspondant ; E-mail : martlydi@yahoo.fr; Tel: +225 07414429/01695302
RESUME
En Côte d’Ivoire, les conflits hommes faunes sauvages existent. Cependant, en dehors de ceux
portant sur les hommes et les éléphants, très peu de travaux scientifiques traitent de ce sujet. La principale
cause connue de ces conflits semble être l’extension de l’agriculture à proximité des espaces protégés. Pour
la mise en place d’une bonne stratégie de conservation de la FMTE, cette étude se propose de caractériser
les dégâts provoqués par la faune à la périphérie de cette forêt. L’étude a consisté en une enquête dans quatre
villages pour recueillir des informations sur les dégâts que cause la faune sur les biens des villageois. Ensuite, des
prospections ont été organisées dans les champs périphériques de la FMTE à travers des grilles de dimensions
1000x500m, pour confirmer et évaluer l’ampleur de ces dégâts. De cette étude, il ressort que les animaux
constituent des déprédateurs des différentes cultures pratiquées par les populations. De plus, diverses espèces
animales sont impliquées dans ces déprédations. Parmi celles-ci, les singes et les aulacodes provoquent de
grandes pertes aux planteurs. Les méthodes adoptées pour se prémunir des incursions, semblent
malheureusement être inefficaces.
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Mots clés : conflit homme-faune,cultures, animaux sauvages, déprédateurs, conservation, Forêt des Marais
Tanoé-Ehy
Wildlife crop damage characterization around Forêts des Marais Tanoe-
Ehy, south-east in Côte d’Ivoire
ABSTRACT
In Côte d'Ivoire, wildlife-human conflicts exist. Apart from human-elephants conflicts, very little
scientific work deals with this subject. The main cause of these conflicts seems to be the extension of
agriculture close to protected areas. To implement a good conservation strategy around FMTE, this study
seeks to characterize the damage caused by wildlife on forest boundary. Data collection was done in four
villages to collect information on the damage caused by wildlife on the property of villagers. Then, samples
were collected in the farms on boundary of FMTE through grids of dimensions 1000x500m, to confirm and
Original Paper http://ajol.info/index.php/ijbcs http://indexmedicus.afro.who.int
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evaluate the extent wildlife damage. The study reveals diverse crop raiders of different crops. Among these,
monkeys and cane rats cause great losses to peasants. The methods adopted to guard against incursions
unfortunately seem to be ineffective.
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Keywords: Human-wildlife, crops, wildlife, crop raiders, conservation, Forêt des Marais Tanoé-Ehy.
INTRODUCTION
Les conflits homme-faune sauvage se
rencontrent partout dans le monde entier (Hill,
2004) mais avec un pic en Afrique. Un conflit
homme-faune se définit par toute interaction
entre l’homme et les animaux sauvages avec
des impacts négatifs sur la vie économique,
sociale et culturelle des hommes et sur la
conservation des espèces animales ou sur
l’environnement (WWF, 2005). La principale
cause directe de ces conflits semble être
l’extension de l’agriculture (Bulte et
Rondeau, 2007) à proximité des forêts
délimitées pour la conservation durable de la
biodiversité. Cette extension des terres
agricoles en Afrique s’accroit pour répondre
aux besoins alimentaires et financiers d’une
démographie galopante (Kouelo et al., 2016;
Zoumarou et al., 2016; Enbakom et al.,
2017; Ye et al., 2017). Selon FAO (2010),
la démographie africaine déjà croissante, va se
poursuivre et la population doublera d’ici
2050. Les conflits homme-faune sauvage
risquent alors de s’accentuer face à cette
croissance qui sans doute entrainera
l’installation massive des populations
humaines aux abords des aires protégées à la
recherche de terres disponibles.
Les conflits provoqués par les animaux
se traduisent pour la plupart, par leur intrusion
dans les zones d’habitation humaine, la
destruction des cultures, leur attaque des
provisions alimentaires et l’endommagement
des sources d’eau ou d’autres structures
humaines, tuant ou blessant par occasion les
habitants (FAO, 2010). Diverses solutions
allant de la surveillance à l’abattage des
animaux de manière sélective (juste l’individu
fautif) ou aléatoire (tout représentant de
l’espèce problématique) (Marchand, 2013)
sont adoptées par les humains pour se prémunir
des attaque (Fairet, 2012).
En Côte d’Ivoire, la plupart des travaux
relatifs aux conflits homme-faune sauvage
concernent les interactions des hommes avec
les éléphants (Atta et al., 2016). Dans ce pays,
les éléphants font de plus en plus d’intrusions
dans les cultures (cacao, café, hévéa, coco,
palmier à huile, manioc, banane, etc.) suscitant
le mécontentement des paysans (Atta, 2016).
Cependant, depuis peu, le Ministère en charge
des forêts communique de plus en plus sur la
récurrence de conflit entre les hommes et une
large gamme d’animaux sauvages en dehors de
ceux impliquant les éléphants (MINEF, 2015).
Fort heureusement, ces communications ont
trouvé un écho favorable auprès de certains
chercheurs, qui ont diligenté pour une
première fois des travaux relatifs à la
thématique autour de la Forêt des Marais
Tanoé-Ehy (FMTE) (Sidawy, 2011). Les
résultats de ces travaux ont suggéré une
quantification des dégâts subis par les
populations riveraines, d’où l’intérêt que notre
étude porte sur la caractérisation des dégâts
provoqués par la faune sauvage autour de la
FMTE. La forêt des marais Tanoé-Ehy
(FMTE), située au sud-est de la Côte d’Ivoire
mérite le plus grand intérêt pour la
conservation d’espèces de singes gravement
menacées d’extinction (Koné et al., 2012)
inscrites sur la liste rouge de l’UICN (Béné,
2013). Au même moment, des dégâts causés
par les singes sont rapportés de manière
répétitive à des chercheurs du Centre Suisse de
Recherches Scientifiques en Côte d'Ivoire au
cours de leurs différentes missions autour de la
FMTE (Sidawy, 2011). Par ailleurs, il a été
prouvé que les conflits homme-faune
constituent un défi difficile à relever pour la
conservation durable des forêts (Hill, 2004) qui
offrent une série de biens et de services parmi
lesquelles, la diversité biologique (Faye, 2018).
Cette étude vient ainsi fournir les
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informations sur les entités impliquées dans ce
type de conflit, l’ampleur des pertes subies par
les populations et les actions de l’homme pour
se prémunir des dégâts provoqués par les
animaux sauvages.
MATERIEL ET METHODES
Milieu d’étude
La Forêt des Marais Tanoé-Ehy
(FMTE), d’une superficie de 12.000 hectares
est située à l’interface de plusieurs villages
(Saykro, Ehania Tanoé, Kongodjan Tanoé,
Kadjakro, Yao-Akakro, Atchimanou,
Nouamou, Dohouan, Kotoagnuan). Elle est par
ailleurs bordée par la rivière Tanoé et la lagune
Ehy à l’extrême Sud-Est de la Côte d’Ivoire à
la frontière avec le Ghana. Elle présente deux
différents paysages. Un paysage de forêt dense
proche des villages de Yao-Akakro, de
Kongodjan Tanoé, de Kadjakro et un paysage
de forêt dégradée proche des six autres villages
restants (Figure 1). La FMTE se caractérise
également par la richesse et la spécificité de sa
faune et de sa flore (Kpan, 2011). Elle regorge
en effet de nombreuses espèces endémiques à
statut particulier en ce qui concerne les plantes,
les poissons, les oiseaux, les amphibiens et les
mammifères (Kpan, 2011). La population
riveraine de cette forêt est composée par les
autochtones Agni et Appolo (qui cohabitent de
façon pacifique avec les allochtones Baoulé,
Sénoufo, Malinké) et par des étrangers
burkinabés, ghanéens et maliens. L’économie
de la région est dominée par l’agriculture; ce
qui a eu pour conséquence le remplacement des
écosystèmes forestiers par de vastes plantations
de cocotiers et de palmiers à huile dont
certaines appartiennent aux villageois et
d’autres à la Palmeraie Industrielle de Côte
d’Ivoire (PALMCI) (Zadou et al., 2011). Les
périphéries immédiates de la FMTE sont
bordées par des champs de cultures vivrières
(maïs, manioc principalement) et de cultures de
rente (cacao, hévéa, palmiers à huile). Outre les
cultures vivrières et de rente pratiquées, aux
abords de la FMTE, une grande frange de la
population pratique la pêche dans les
nombreux cours d’eau qui parcourent la
FMTE, notamment le fleuve Tanoé, la lagune
Ehy et leurs ramifications.
Matériel
Le matériel qui a servi à l’étude se
compose de fiches d’enquêtes, d’un GPS
(Global Positioning System) de type GARMIN
qui a servi à circonscrire les surfaces de
cultures et en prendre leurs coordonnées
géographiques, un ruban gradué de 50 m, pour
délimiter les grilles d’observation aux
périphéries immédiates du site forestier, un
guide des mammifères pour l’identification des
animaux sauvages. Le matériel biologique est
constitué par les plantes agricoles, tous les
animaux susceptibles d’être rencontrés sur le
site d’étude et l’ensemble des indices de
présence à caractère biologique (restes
alimentaires, crottes, empreintes, etc…).
Méthodes
La collecte des données s’est déroulée
en deux phases. La première a concerné les
enquêtes quantitatives et la deuxième phase a
consisté à des observations directes dans les
grilles virtuelles disposées sur le terrain.
Enquête quantitative
Le questionnaire administré a été calqué
sur celui proposé par le groupe des spécialistes
des éléphants d’Afrique autour des conflits
homme-éléphants (Parker et al., 2007).
Sur les neuf villages autour de la FMTE,
en rapport avec le type de paysages que
présente la forêt, quatre ont été choisis pour
cette étude en raison de deux villages du côté
de chaque paysage « forêt dense et forêt
dégradé ». Les villages de Yao-Akakro et
Kongondjan-Tanoé sont du côté de la forêt
dense et ceux de Dohouan et de Kotoagnoan
sont du côté de la forêt dégradée (Figure 1). Ces
villages ont été parcourus et les populations
riveraines ont été interrogées sur la thématique
des conflits homme faune. La taille de
l’échantillon a été obtenue à partir de la
formule: n= t². p.(1-P) /e² (Pupion, 2008). n
représente la taille de la population totale à
interroger, t représente le niveau de confiance
(selon la loi normale centrée réduite) fixé à
95% (sa valeur est égale à 1,96); p représente
la prévalence des confits homme faune dans la
zone du projet. La prévalence p n’étant pas
connue, l’on considère p. (1-p) = 0,25; e est la
marge d'erreur fixée à 5%.
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Après application de la formule, l’on a
obtenu n = 103. Sur ces 103 personnes à
interroger au total, le nombre d’enquêtés par
village a été réparti proportionnellement à la
taille de la population par rapport au
recensement général de la population et de
l’habitat de 2014. Ainsi, 16 villageois ont été
interrogés à Yao-akakro, 16 autres à
Kongodjan Tanoe, 17 à Dohouan et 54 pour le
gros village de Kotouagnoan.
Observations directes dans les champs
Pour la collecte des données, deux
assistants de terrain notamment des anciens
chasseurs convertis à la protection de la faune
à la suite de différentes formations en la
matière ont été recrutés dans chaque village.
Etablissement des grilles virtuelles
d’observations
La méthode utilisée pour
l’établissement des grilles, est celle utilisée par
Naughton-Treves (1998) mais avec quelques
adaptations devant la réalité du terrain. Elle a
posé des grilles de 1000 m sur 500 m à une des
limites du parc national de Kibale de six
villages le long de laquelle sont retrouvés des
champs à partir du bord du parc jusqu’à 500 m.
Elle a systématiquement quadrillé ces grilles
par des mailles de 25 m ² à l’intérieur des
champs. Dans le cadre de cette étude, des
grilles virtuelles ont été disposées de manière
aléatoire dans les champs se retrouvant à deux
différentes limites de la FMTE suivant les
critères ci-après : (1) la présence de champs sur
500 m à partir du bord de la forêt, (2) l’accord
des paysans pour la visite de leurs champs, (3)
la distance à parcourir du village pour atteindre
ces champs à pieds. Les champs doivent être
dans un rayon de 2 km du village afin de les
rallier facilement à pieds. Sur ces critères, le
village de Kotouagnoan a été écarté pour la
suite des travaux après y avoir mené les
enquêtes. La plupart des personnes interrogées
ont indiqué que les premières parcelles à la
limite de la forêt sont à plus de 2 km de ce
village.
Les dimensions des grilles ont
également été de 1000 m sur 500 m, mais avec
des mailles virtuelles représentées par les
surfaces des différentes parcelles de cultures
bien distinctes circonscrites avec le GPS dont
les superficies sont exprimées en hectares (ha)
(Tableau 1).
NB : Quelques relevés additionnels ont
été faits hors des grilles mais au niveau des
limites immédiates de la FMTE, sur la base des
informations reçues lors des enquêtes.
Estimation du nombre total de plants pour
chaque culture
Les prospections directes débutées en
Avril, ont coïncidé avec la période de semis du
maïs. Pour connaître le nombre total de
plants/pieds de maïs sur chaque parcelle, nous
en avons profité pour délimiter une surface de
25 m² et y avons compté les trous creusés
contenant les semis. Pour ce qui concerne
Kongodjan, le début des prospections a débuté
après la période de semis pour causes de
difficultés liés au déplacement.
Les pieds de manioc ont été également
sur une surface de 25 m² hébergeant de jeunes
plants de manioc. Considérant que les pieds de
ces cultures sont répartis de façon homogène
sur les parcelles, le nombre obtenu est
extrapolé à toutes les parcelles visitées
hébergeant l’une de ces deux cultures.
En ce qui concerne les cultures de rente,
nous avons également comptés les pieds de
cacaoyer sur une surface de 25 m² dans l’un des
champs de cacaoyers. Les pieds de palmiers à
huile n’ont pas été comptés sur le terrain.
Contrairement aux cacaoyers où les
prescriptions quant au mode de repiquage sont
contournées, les paysans ont été formels quant
au respect des prescriptions laissées par la
structure étatique en charge de la filière
palmiers à huile.
Estimation du nombre total de pieds/organes
touchés par les animaux
Pour estimer le nombre total de pieds et
d’organes touchés, une marche lente de
prospection à travers les parcelles de cultures a
été faite. Au cours de cette marche, nous
scrutons les plants de la racine aux feuilles afin
de déterminer les plants touchés par les
animaux et nous les comptons par parcelle
(maille virtuelle) comme fait par Hill (2000) au
cours de leurs travaux. Comme eux, nous avons
noté sur chaque parcelle de cultures, le type de
cultures, les traces laissées par les animaux sur
des parties de la plante, le stade de
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développement des plants touchés par les
animaux (Tableau 1). Enfin, nous avons
enregistré l’état de la plante entière après
déprédation, ainsi que les moyens utilisés pour
se prémunir des attaques des animaux. Le
cumul du nombre de pieds ou organes touchés
à chaque visite a donné le nombre total de pieds
ou organes touchés par chaque espèce animale
sur chaque parcelle concernée. Le nombre total
d’organes non directement visibles tels que les
tubercules de manioc a été obtenu en comptant
les tubercules mis à nus par les animaux sous
trois pieds de manioc choisis au hasard. La
moyenne obtenue a été ramenée à 1pied de
manioc. D’avril 2016 à janvier 2017, la collecte
de données a été faite chaque deux semaines
comme l’a fait Fairet (2012) pour son étude au
sujet des conflits homme-faune autour du parc
de Loango au Gabon.
Analyse des données
Pour les analyses, seulement les
données d’une saison de cultures de maïs (qui
part d’Avril à Juillet pour la première et de
Septembre à Décembre pour la deuxième) ont
été prises en compte. Les cultures de manioc
visitées ont une durée de développement de six
mois à 1 an, les mêmes parcelles ont servi pour
toute la durée de l’étude. Pour les parcelles de
cacaoyers, l’estimation des pertes a été faite
avant la récolte des cabosses.
La comparaison de l’étendue des dégâts
dans les parcelles de cultures dans les
différents villages a été faite par le test non
paramétrique de Kruskal-wallis. Les analyses
statistiques ont été réalisées avec le logiciel
SPSS.20.
Figure 1: Localisation de la zone d’étude (RASAPCI, 2010).
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Tableau 1 : Surfaces des cultures échantillonnées et leurs stades de développement au début
des prospections par village.
Villages Cultures
Nombre
de
parcelles
visitées
Surfaces
totales visitées
(ha)
Stades de développement des
premières observations
Dohouan
Maïs (Zea mays) 6 4,43 Semis
Manioc ** (Manihot
esculenta) 1 1 Jeunes plants
Palmiers (Elaeis
guineensis) 1 1 Jeunes plants/ plants matures
Kongodjan
Maïs (Zea mays) 5 1, 26 Jeunes plants
Manioc ** (Manihot
esculenta) 7 2,135 Jeunes plants/plants matures
Palmiers (Elaeis
guineensis) 1 1 Jeunes plants
Cacao (Theobroma
cacao) 2 2 Plants matures
Bananiers (Musa
paradisiaca) 1 ND Plants matures
Yao-akakro
Maïs (Zea mays) 8 1,547 semis
Manioc**(Manihot
esculenta) 8 4,834 Jeunes plants/plants matures
Manioc**(Manihot
esculenta) HG 2² 0,0233
Palmiers (Elaeis
guineensis) 1 2,5 Jeunes plants
Cacao (Theobroma
cacao) 1 1,5 Plants matures
Taro (Colocasia
esculenta) 1 ND Plants matures
Légende : N D= Non disponible. Les pieds de ces spéculations n’ont pas été convertis en superficies, un pied de bananier et deux pieds de taro ont été retrouvés séparément sur deux différentes parcelles parsemées de manioc.
Manioc**= variété foutou (Manihot sp) et variété gari (Manihot sp) avec une nette prépondérance des pieds variété gari/attiéké
sur les parcelles. HG1= prélèvement sur le dispositif hors grilles, une seule incursion y a été relevée.
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RESULTATS
Entités impliquées dans le conflit existant
à la périphérie de la FMTE
Du côté des hommes
L’enquête a révélé deux catégories de
personnes qui sont en conflit avec les
animaux sauvages de la FMTE : les planteurs,
pour 71% des enquêtés et les pêcheurs pour
29% d’entre eux.
Du côté des animaux
Plusieurs groupes zoologiques sont
incriminés pour les dégâts subis par les
planteurs et pêcheurs victimes aussi bien du
côté forêt dégradée que du côté forêt dense
(Figure 2). En ce qui concerne les dégâts sur
les cultures, ce sont : l’aulacode, le guib
harnaché, les écureuils, les singes, l’athérure
africain, le rat géant. Pour ce qui concerne la
pêche, ce sont : les loutres, les crocodiles, les
tortues, les crabes.
Nature des dégâts provoqués par
les animaux sauvages
Cultures et autres biens privés
Selon 52% des personnes interrogées,
les cultures sont plus exposées aux
incursions des animaux, selon 33% autres
enquêtés, ce sont plutôt les produits et
matériels de pêches qui sont exposés. Mis à
part les avis par ces deux catégories de
personnes, 3% des 103 de l’échantillon
pensent que les animaux d’élevage sont plus
menacés par la présence de certains animaux
sauvages dans les environs, 1% pensent que
les animaux s’attaquent plus au grenier et les
11% restants ont refusé de se prononcer sur
le sujet.
Blessures/mort d’hommes
Sur les 103 personnes interrogées,
aucune personne n’a affirmé avoir été témoin
d’agressions ou de morts d’hommes
provoquées par un animal sauvage de la
FMTE.
Identification des espèces
animales déprédatrices
Suivant les enquêtes
Du côté de la forêt dégradée à
Dohouan, les animaux les plus incriminés en
ce qui concerne les cultures, sont : les
aulacodes, selon 93% des enquêtés
suivis des potamochères pour 73% des
mêmes enquêtés (Figure 2). En ce qui est de
la pêche, les crocodiles et les loutres ont été
accusés pour chacun de ces groupes
zoologiques par 67% des enquêtés.
A Kotouagnoan, les aulacodes ont été
plus incriminés par 78% des enquêtés suivis
des guib, par 61% des mêmes enquêtés.
Du côté de la forêt dense à
KongodjanTanoé, les aulacodes ont été
incriminés par toutes les personnes
interrogées (100%), suivis des primates (75%
des personnes interrogées). En ce qui est
de la pêche, les crocodiles ont été rendus
coupables par 69% des personnes interrogées
(Figure 2).
A Yao-Akakro, les animaux les
plus cités sont les athérures, 60% des
enquêtés, suivis des aulacodes. Les loutres et
les crocodiles sont accusés pour chacun de
ces groupes zoologiques par 7% des
populations approchées (Figure 2).
Suivant les observations directes
Après échantillonnage dans les
parcelles de cultures, Du côté de la forêt
dégradée au niveau de Dohouan, nous notons
que les grands déprédateurs sont les
aulacodes Thryonomys swinderianus, qui
ont causé la perte de de 9% de jeunes pieds
de palmier sur la parcelle hébergeant cette
culture (Tableau 2).
Du côté de la forêt dense, en ce qui
concerne Kongodjan, les plus gros ravageurs
de cultures sont les cercopithèques
Cercopithecus sp., suivis des aulacodes. Les
cercopithèques ont causé la perte de 54% de la
récolte de maïs attendue pour la saison, toutes
les parcelles visitées prises en compte et la
perte de 18% de pieds de manioc. Les
aulacodes ont détruit 6% de peds de palmiers
plantés.
Pour ce qui est de Yao-akakro, les
grandes pertes de cultures ont été du fait des
aulacodes Thryonomys swinderianus, des
potamochères Potamochoerus porcus, et des
Oiseaux* Les aulacodes ont perdu un total
de 35, 10% de pieds de maïs pour toutes
les parcelles échantillonnées et les
potamochères ont provoqué en une seule
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incursion une perte moyenne de 6,6% de
pieds de manioc. Les Oiseaux ont consommé
85% des grains de maïs semés sur les
parcelles échantillonnées du côté de Yao-
akakro.
Etendue des dégâts
Parties des plantes et organes des
plantes touchées lors des incursions des
animaux
Une même culture peut attirer
différentes espèces animales cependant le
mode de déprédation se fait différemment
par ces espèces qui ont pour chacune, un
intérêt particulier pour une culture précise
(Tableau 3).
Etendue des pertes de cultures
Nous avons mesuré les superficies
détruites et estimé les coûts de pertes des
cultures touchées par les différentes espèces
animales impliquées (Tableau 2).
Au niveau de Kongodjan, sur une
surface totale de 12610 m² de parcelles de
maïs, les cercopithèques ont perdu 6856 m²,
équivalant à la perte de 274240 F CFA
de revenus des paysans pour un coût
global de 504400 F CFA de revient du maïs
planté sur les parcelles visitées. Ils ont
également ravagé une surface de 3761 m² de
pieds de manioc pour une surface totale de
21350 m² visitée, cette perte équivaut à
195083 F CFA de pertes de revenus pour un
coût de revient des parcelles visitées de
1107424 F CFA.
Au niveau de Yao-akakro, les
aulacodes ont ravagé une parcelle moyenne
de 595 m² de pieds de maïs sur une surface
de 1696 m² parcourue, ceci équivaut à 23800
F CFA de perte pour les paysans victimes
pour un coût de revient de ces denrées
équivalant à 67840 F CFA. Les prélèvements
hors grilles ont permis de relever la perte
d’une surface de 233 m² par les
potamochères pour une superficie totale
visitée de 3540 m², ces dégâts valent 12085
F CFA pour un coût de revient des pieds sur
les parcelles de 183619 F CFA.
Au niveau de Dohouan, les aulacodes
ont détruit une surface de 857,1 m² sur une
surface de 10000 m² visitée, ce dégât vaut
12000 FCFA pour un coût de revient de la
surface repiquée de palmiers de 140000 FCFA.
Le Test de Kruskal-Wallis démontre qu’il
existe une différence significative entre
l’étendue des dégâts de cultures pour chaque
espèce impliquée, Khi²= 25,811; ddl=5 et
p<0,001.
Actions de prévention utilisées
Les enquêtes ont révélé que parmi les
planteurs et les pêcheurs victimes de
déprédations sur leurs cultures et autres, 3%
tolèrent les animaux, 33% parlent
d’utilisation de méthodes de protection sans
danger pour les animaux. Ces méthodes
répertoriées sont : l’entretien des champs
(Selon les enquêtés, entretenir le champ, c'est
débarrasser régulièrement le champ des
mauvaises herbes), la surveillance des
champs par la seule présence humaine par les
cris et jets de pierres, l’utilisation
d’épouvantails, la construction de barrières.
32% des personnes interrogées utilisent des
méthodes dangereuses pour les animaux.
Ces méthodes impliquent l’utilisation
d’armes à feux, de produits toxiques ainsi
que la pose de pièges. Par ailleurs, 32%
restants des enquêtés sont restés sans donner
d’avis sur la question.
Par les observations directes sur les
parcelles de cultures, nous avons identifié
comme moyens utilisés pour les protéger :
la pratique de l’entretien des champs ;
la surveillance, la pose de clôtures, de
grillages, de pièges ; l’utilisation de produits
toxiques et de fusils justifié par la présence
de douilles dans les grilles d’observations.
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Figure 2: Animaux sauvages impliqués dans les conflits homme faune sauvage après enquête.
Tableau 2: Superficies, proportions (%) des cultures endommagées et pertes (en franc CFA)
occasionnées par différentes espèces animales de la FMTE
villages
Espèces
animales
fautives
cultures
Superficies
totales
visitées
Superficies
détruites
Proportion
détruites
Coût
des
pertes
coût de
revient
de la
parcelle
(m²) (m²) % FCFA FCFA
Dohouan
Atherurus
africanus
Maïs 44350 420 1% 16800 1774000
Manioc** 10000 20,2 0,20% 1047 518700
Thryonomys
swinderianus
Maïs 44350 1090 2,52% 43600 1774000
Manioc** 10000 21,8 0,21% 1130 518700
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palmier 10000 857,1 9% 12000 140000
Oiseaux* Maïs 44350 157,4 0,4% 6296 1774000
Francolinus
squamatus Manioc** 10000 9,5 0,10% 493 518700
Manis sp. Manioc** 10000 0,41 0,00% 21 518700
Cricetomys emini Maïs 44350 14,5 0,03% 580 1774000
Tragelaphus
scriptus Manioc** 10000 ND ND ND 518700
Hystrix cristata Maïs 44350 306 1% 12240 1774000
Kongodjan
Atherurus
africanus Manioc** 21350 2 0,00% 103 1107424
Tragelaphus
scriptus Manioc** 21350 ND ND ND 1107424
Thryonomys
swinderianus
Maïs 12610 37 0,30% 1480 504400
Manioc** 21350 11 0,05% 570 1107424
Palmiers à huile 10000 571,4 6% 8000 140000
Ecureuil* Cacao 20000 7,6 0,04% 912 1200000
Cricetomys emini Cacao 20000 0,3 0,00% 36 1200000
Cercopithecus sp. Maïs 12610 6856 54% 274240 504400
Manioc** 21350 3761 18% 195083 1107424
Yao-akakro
Atherurus
africanus Cacao 15000 6,3 0,04% 756 1800000
Thryonomys
swinderianus
Maïs 1696 595 35,10% 23800 67840
Manioc**
45040 879,9 2,00% 45640 2336224
palmiers
25000 785,7 3,14% 8199 350000
Genetta tigrina Cacao 15000 710 4,70% 85200 1800000
Ecureuil* Cacao 15000 40 0,26% 4800 1800000
Oiseaux* Maïs 1696 1434,7 85% 57380 67840
Cricetomys emini Manioc** 45040 0,4 0,00% 20 2336224
Hystrix cristata Maïs 1696 18,4 1,10% 736 67840
Tragelaphus
scriptus Manioc** 45040 ND ND ND 2336224
Potamochoerus
porcus Manioc** 3540 233 6,60% 12085 183619
Légende: *= Différentes espèces animales du même groupe zoologique non identifiable par leurs traces ; ND= Non Disponible, les feuilles de manioc broutées n’ont pas été converties en superficies.
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Tableau 3 : parties et/ou organes attaqué(e)s par les animaux sauvages identifiés sur les cultures par
village.
Villages Espèces animales Cultures Parties/organes touché(e)s de la plante
Dohouan
Thryonomys swinderianus
Tiges*/grains
Atherurus africanus
grains
Hystix cristata Maïs grains
Cricetomys emini grains
Cercopithecus sp. grains
Oiseaux* semis
Atherurus africanus
Manioc**
Tubercules
Thryonomys swinderianus Tiges*/tubercules
Francolinus squamatus Tubercules
Manis sp. Tubercules
Tragelaphus scriptus feuilles
Thryonomys swinderianus Palmiers à huile Tiges*
Kongodjan
Thryonomys swinderianus Maïs
Tiges*/grains
Cercopithecus sp. Grains
Atherurus africanus
Manioc**
Tubercules
Tragelaphus scriptus Feuilles
Thryonomys swinderianus Tiges*/tubercules
Cercopithecus sp. Tiges*/tubercules
Thryonomys swinderianus Palmiers à huile Tiges*
Ecureuil* Cacao Fèves cacao
Cricetomys emini
Yao-
akakro
Thryonomys swinderianus
Maïs
Tiges*/grains
Oiseaux* semis
Hystrix cristata
Thryonomys swinderianus
Manianioc**
Tiges*/tubercules
Cricetomys emini Tubercules
Tragelaphusscriptus Feuilles
Potamochoerus porcus Tiges*
Thryonomys swinderianus Palmiers à huile Tiges
Genetta tigrina cacao Fèves cacao
Ecureil*
Légendes : Tiges*= sectionnées/déterrées par les animaux sauvages.
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DISCUSSION L’enquête a montré qu’il existe trois
différentes formes de conflits entre les hommes
et les animaux autour de la FMTE : les
déprédations de cultures, les dégâts sur le
matériel de pêche et la consommation par les
animaux des poissons qui s’y trouvent puis, la
réaction des hommes envers les animaux
sauvages. Parmi ces trois formes, les
déprédations sur les cultures sont les plus
souvent rencontrées, démontré également par
Hill et al. (2004), Les enquêtes n’ont pas
révélé d’attaques animales sur les populations
autour de cette forêt contrairement à d’autres
pays où il existe ce genre d’attaques sur les
hommes occasionnant malheureusement des
morts d’hommes (FAO, 2010).
En confrontant les résultats issus des
enquêtes à ceux des observations directes, nous
notons qu’à l’instar d’autres travaux, plusieurs
espèces animales sont impliquées dans les
dégâts de cultures avec une unanimité sur
l’aulacode qui engendre quasiment sur toutes
les parcelles des dégâts (Drazo et al., 2008).
Nous notons cependant que contrairement aux
incursions côté forêt dégradée dominées par les
rongeurs, du côté de la forêt dense, les
cercopithèques, les potamochères font des
incursions dans les champs et occasionnent de
grandes pertes de cultures. Ceci présage d’une
bonne conservation de la FMTE de ce côté de
la FMTE telle que démontré par Nyirenda
(2013). Suivant les résultats de leurs travaux,
les hommes installés autour des forêts bien
conservées souffrent plus des ravages des
animaux. Même si selon les proportions,
beaucoup d’enquêtés accepte que les animaux
se nourrissent sur leurs cultures, nous relevons
que le mode de prélèvement adopté par certains
animaux sur les cultures, expose à l’insécurité
alimentaire. Les aulacodes causent d’énormes
pertes aux cultivateurs de manioc en détruisant
de nombreux pieds de manioc ou de maïs non
matures pour des raisons non élucidées dans ce
travail. Une raison peut être trouvée dans les
résultats des travaux de Eniang et al. (2011).
Ils ont prouvé que les singes Chlorocebus
tantalus ont une répugnance pour les
tubercules d’une certaine variété de manioc
cultivée. Les cercopithèques en quête de
tubercules, causent d’énormes pertes aux
paysans en déterrant les pieds de manioc,
même les plus jeunes à l’instar des
potamochères, identifiés comme des animaux à
problèmes (Kagoro Rugunda, 2004). Les
oiseaux du côté de Yao-akakro ont découragé
les paysans en consommant la quasi-totalité
des grains semés, ils n’en ont plus planté
craignant la même invasion.
En vue de se prémunir des dégâts, deux
formes de méthodes sont pratiquées par les
paysans, les méthodes traditionnelles sans
danger pour les animaux et les méthodes avec
risques pour ces derniers. Les animaux sont
ainsi exposés aux pièges placés par les paysans
ou par les produits toxiques pulvérisés par les
paysans dans les champs quand ils ne sont pas
abattus par ceux-ci. Les produits toxiques
utilisés sont surtout les herbicides qu’ils
emploient abusivement en même temps pour
éliminer les mauvaises herbes et repousser
selon eux les animaux sauvages. D’après Hill
(2000), les moyens utilisés par les populations
pour se prémunir des attaques ou les régler sont
potentiellement révélateurs des représentations
que se font celles-ci à l’égard des animaux
sauvages. Malheureusement, les méthodes
utilisées ne sont toujours pas à la mesure de
leurs espérances puisque les incursions
animales sur les parcelles ne se sont estompées
définitivement après la pratique de celles-ci. Il
est à relever pour le compte des gestionnaires
de la FMTE que diverses méthodes
d’atténuations ont été développées pour venir
en aide aux agriculteurs victimes des
intrusions des animaux (Hoare, 2012). Ces
méthodes souffrent du problème
d’accommodation et deviennent moins
efficaces avec le temps (Naughton-Treves,
1997), pour cela, leur mise en essai
perpétuelle est faite afin d’adopter les plus
efficaces. Il est à noter qu’aucune de ces
méthodes n’a été retrouvée autour de la FMTE.
Conclusion
Les espèces animales occasionnent des
pertes de cultures plus ou moins importantes
aux paysans installés à la limite de la FMTE.
Parmi elles, les aulacodes Thryonomys
swinderianus et les cercopithèques
Cercopithecus sp., constituent de loin les plus
grands ravageurs.
Dans un souci de maintien de la sécurité
alimentaire pour une part et pour la
conservation durable des animaux sauvages
d’autre part, il s’avère opportun de tester les
méthodes de gestion proposées et pratiquer
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ailleurs telles que suggérées par la FAO. Ceci
vaudra à longs termes de mettre en place des
mesures et méthodes de gestions durables de ce
type de conflits autour de la FMTE.
CONFLITS D'INTERETS
Les auteurs déclarent qu’ils n’ont pas de
conflit d’intérêts pour cet article.
CONTRIBUTIONS DES AUTEURS
Tous les co-auteurs ont contribué à la
collecte des données, à l’identification des
animaux déprédateurs et à la relecture de
versions antérieures de cet article.
REMERCIEMENTS
Nous remercions le Ministère de
l’Enseignement Supérieur et l’UFR
Biosciences à l’Université Félix Houphouet
Boigny pour avoir autorisé cette étude. Nous
remercions également le programme
RASAPCI (Recherches et Actions pour la
Sauvegarde des Primates en Côte d’Ivoire)
pour la formation et la reconversion des
chasseurs expérimentés en prospecteurs faune.
Nous remercions enfin le CSRS (Centre Suisse
de Recherches Scientifiques en Côte d’Ivoire)
pour avoir facilité cette étude.
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