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Paris, 19 décembre 2018
FEDERATION FRANCAISE DU BATIMENT 33 avenue Kléber 75784 PARIS Cedex 16 Téléphone : 01 40 69 51 00 – Télécopie : 01 45 53 58 77
Bilan 2018 et prévisions 2019
Après près de 5,0 % en volume sur 2017, le bâtiment affiche une croissance de 2,3 %
de son activité en 2018. En détail, le logement neuf ralentit fortement à +2,8 %, compte
tenu des premiers effets du décrochage des mises en chantier qui s’établissent à
404 000 unités contre 428 000 il y a un an. A l’inverse, le non résidentiel neuf accélère
à +7,4 %, notamment grâce aux segments des bureaux et des bâtiments
administratifs en fortes progressions respectives de 11,9 % et 9,1 %. Enfin,
l’amélioration-entretien, qui compte pour plus de la moitié de l’activité, s’affiche en
petite hausse de 0,8 %, mais avec des disparités prononcées entre le logement, en
progression de 1,5 %, et le non résidentiel en retrait de 0,3 %.
En termes d’emploi, 30 000 postes ont été créés par les entreprises du bâtiment en
2018, dont 24 000 salariés et 6 000 intérimaires en équivalent-emplois à temps plein
(ETP). Globalement, la construction ressort comme le secteur le plus dynamique cette
année, qui plus est avec une présence sur tout le territoire.
Reste que les entreprises de bâtiment ont souffert, tout au long de l’année, de deux
problèmes majeurs : des difficultés de recrutement en forte augmentation, toutes
tailles de structure et tous métiers confondus, ainsi qu’une modeste hausse des prix
ne permettant pas de compenser la progression plus rapide des coûts, notamment
des matériaux, des salaires et de l’énergie, donc des trésoreries et des marges qui
peinent à se redresser.
En 2019, l’activité du bâtiment devrait connaître un atterrissage à -0,5 % en volume,
résultant d’un premier semestre encore bien orienté mais d’un second en repli. Ce
retournement de tendance sera dû au recul de 4,5 % du marché du logement neuf, les
ouvertures de chantier poursuivant leur repli à rythme inchangé pour s’établir aux
environs de 377 000 logements. S’agissant des autres grands segments, ils verront
leur activité encore progresser, mais à des rythmes moindres, soit +3,0 % pour le non
résidentiel neuf et +0,5 % pour l’amélioration-entretien, ce dernier segment
bénéficiant notamment de la réintégration du remplacement des fenêtres à simple
vitrage dans le champ du CITE.
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Compte tenu de l’habituel décalage entre baisse d’activité et décrochage de l’emploi,
ainsi que des difficultés de recrutement toujours prégnantes fin 2018, le bâtiment
créera encore aux environs de 5 000 postes salariés et intérimaires ETP en 2019.
Au-delà, le contexte économique et institutionnel étant marqué par un tassement de
la croissance et par les élections municipales de 2020, deux scénarios sont
envisageables. Le premier, favorable puisqu’il reviendrait à effacer la baisse de 2019,
table sur l’annonce rapide –avant fin juin 2019– d’un retour durable du PTZ à 40 % en
zones B2 et C. Le second scénario, avec disparition du PTZ en zones B2 et C dès
2020, ferait entrer de manière anticipée le bâtiment dans une nouvelle phase de crise,
après seulement trois ans et demi d’une reprise avortée.
1. Bilan 2018
1.1 Le contexte
La croissance économique a fortement ralenti en 2018, à +1,5 % en volume contre +2,3 % en
2017 (cf. graphique 1). La composante ménages explique en grande partie ce mouvement :
- premièrement, malgré les baisses de charges sociales salariales opérées en deux
temps et la suppression à l’automne d’un tiers du montant de la taxe d’habitation pour
les ménages modestes, les dépenses de consommation ont pâti des hausses de la
CSG, des taxes sur le tabac et les carburants intervenues en début d’année, ainsi que
du rythme plus rapide de l’inflation à 1,9 %, tirée par les coûts de l’énergie. Par ailleurs,
les traditionnels achats de fin d’année ont souffert du mouvement des « gilets
jaunes » ;
- deuxièmement, l’investissement des ménages, qui relève très majoritairement d’achats
de logement neuf ou de réalisation de gros travaux, a progressé à un rythme trois fois
moins rapide qu’en 2017.
Seuls les investissements des entreprises et des administrations publiques ont continué
d’augmenter sur un rythme proche de 2017, respectivement à +3,6 % et +1,8 %.
3
Graphique 1 – Le PIB et ses composantes
Source : FFB à partir de l’Insee, Comptes de la Nation
Quant à l’environnement financier, les taux d’intérêt se sont maintenus à des niveaux
relativement faibles, à l’instar du taux de l’emprunt phare à dix ans proche des 0,80 % (cf.
graphique 2).
Graphique 2 – Taux d’intérêt
Source : Banque centrale européenne, Banque de France
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En %
Taux de refinancement Taux Euribor 3 mois Taux de l'emprunt phare 10 ans
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1.2 Les marchés du bâtiment
1.2.1 Le logement neuf
Après avoir progressé de 7,2 % en 2017, les autorisations de logements fléchissent de 6,6 %
en 2018. La baisse ressort quasiment de même ampleur entre individuel (- 6,1 %) et collectif
(-7,0 %).
On relève aussi qu’en 2018, le taux d’annulation des logements autorisés a continué de
progresser assez rapidement sur le segment du collectif (cf. graphique 3). Il s’établit aux
environs de 25 %, contre 17 % en moyenne sur longue période.
Graphique 3 – Taux d’annulation des logements autorisés
Source : FFB d’après Ministère de la transition écologique et solidaire (MTES)/Commissariat général
au développement durable (CGDD)/Service de la donnée et des études statistiques (SDES), Sit@del2
Ce repli des permis et la hausse de ses annulations s’expliquent par trois jeux de facteurs :
- un contexte macroéconomique un peu moins favorable et un moral des acteurs qui a
fléchi, comme en témoigne notamment l’indicateur synthétique de confiance des
ménages qui n’a cessé de se dégrader tout au long de l’année pour atteindre son plus
bas niveau depuis début 2015, bien au-deçà de sa moyenne de longue période (cf.
graphique 4) ;
- un secteur locatif social dont les investissements et travaux ont connu un coup d’arrêt
sous l’effet conjugué de la mise en place de la Réduction de loyer de solidarité (RLS)
et des incertitudes quant au regroupement des organismes prévus par la loi Elan ;
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En
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Individuel Collectif
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- une détérioration de la solvabilité des ménages. Malgré les conditions de crédit qui se
sont améliorées grâce à un nouvel allongement des durées des prêts immobiliers, la
hausse soutenue du prix des logements, de l’ordre de 3 % sur l’ensemble de l’année,
couplée avec la forte dégradation de l’environnement institutionnel (suppression de
l’APL accession, réduction de moitié de la quotité de PTZ neuf en zones B2 et C,
suppression de l’accès au Pinel en zone B2) ont fortement pesé sur le pouvoir d’achat
immobilier des ménages, notamment des plus jeunes et des plus modestes parmi les
primo-accédants. D’ailleurs, le nombre de PTZ accordés en neuf s’est effondré
(- 37,8 % en glissement annuel au premier semestre 2018), davantage encore en
zones B2 et C (-56,0 % sur la même période), soit les territoires les plus touchés par
le rabotage des aides.
Graphique 4 – Indicateur synthétique de confiance des ménages
Source : Insee
Par voie de conséquence, les mises en chantier de logements reculent de 5,7 % en 2018, pour
s’établir aux environs de 404 000 unités, contre près de 430 000 en 2017 (cf. graphique 5). Le
repli s’avère un peu plus prononcé dans le collectif (-6,5 %) que dans l’individuel (-4,7 %),
compte tenu d’un effet base particulièrement fort au quatrième trimestre 2017, au cours duquel
81 700 logements collectifs avaient été commencés.
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Graphique 5 – Permis et mises en chantier dans le logement (en date réelle estimée)
Source : FFB d’après MTES/CGDD/SDES, Sit@del2
À l’échelon régional, les mises en chantier progressent encore dans la majorité des régions
(cf. carte 1b). Toutefois, ce ne sera plus longtemps le cas puisque seules les ex Limousin,
Champagne-Ardenne, Franche-Comté, Nord-Pas-de-Calais et Basse-Normandie affichent
une hausse de leurs permis (cf. carte 1a).
Cartes 1a et 1b – Évolutions régionales (en %, en glissement annuel) sur douze mois
à fin octobre 2018 des permis et des mises en chantier de logements neufs
Source : MTES/CGDD/SDES, Sit@del2
1.2.2 Le non résidentiel neuf
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Autorisations Mises en chantier
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En 2018, hors locaux agricoles, les surfaces autorisées de bâtiments non résidentiels
ressortent en légère baisse de 2,7 % (cf. graphique 6), mais avec de fortes disparités entre
segments.
Graphique 6 – Surfaces autorisées et commencées de bâtiments non résidentiels
neufs (hors locaux agricoles, en date de prise en compte)
Source : FFB d’après MTES/CGDD/SDES, Sit@del2
Ainsi, les bureaux ont connu, de nouveau, une très belle année avec des surfaces autorisées
en forte hausse de 11,5 %, après +12,2 % en 2017, notamment en réponse à une demande
placée de bureaux franciliens toujours dynamique, à +6,1 % en glissement annuel sur les trois
premiers trimestres de 2018, alors que l’offre s’affichait en baisse soutenue.
Les bâtiments industriels et assimilés affichent une stabilisation de leurs surfaces autorisées,
en cohérence avec les intentions d’investissement qui ressortent finalement étales sur 2018
dans les enquêtes récentes de l’Insee auprès des industriels. Il s’agit néanmoins d’une petite
déception, car ces derniers prévoyaient encore à l’été une hausse de 3,9 % en valeur de leurs
investissements pour 2018.
Malgré le positionnement favorable dans le cycle électoral municipal, les surfaces autorisées
de bâtiments administratifs se lisent en retrait de 1,3 %. La suppression annoncée de la taxe
d’habitation et les atermoiements sur les contreparties associées expliquent probablement une
prudence des élus locaux plus forte qu’à l’accoutumée.
Enfin, les locaux commerciaux et assimilés ont connu une année 2018 catastrophique, avec
des surfaces autorisées qui abandonnent 22,5 %. Cela s’explique probablement par une forme
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Autorisations Mises en chantier
8
de saturation du marché français, d’autant que l’essor du commerce en ligne pénalise les
bâtiments commerciaux au profit de locaux de stockage.
S’agissant des surfaces commencées, hors locaux agricoles, elles progressent modestement
de 1,3 %, pour s’établir au niveau encore faible de 19,8 millions de m², contre 23,8 en moyenne
depuis 1986. Seuls les bureaux et les bâtiments administratifs se positionnent en territoire
positif à +13,2 % chacun, alors que les commerces et les bâtiments industriels reculent
respectivement de 2,9 % et 7,3 %. Pour ces derniers, comme vu avec les permis, la tendance
baissière pourrait n’être que transitoire.
Au global sur le non résidentiel neuf, il convient de souligner que sept régions affichent encore
des surfaces autorisées en hausse de plus de 10 %, à savoir les ex Basse-Normandie, Alsace,
Rhône-Alpes, Poitou-Charentes, Limousin, Haute-Normandie et Nord-Pas-de-Calais (cf. carte
2a). Pour ce qui concerne les surfaces commencées, les progressions les plus rapides se
lisent sur un croissant s’étalant de l’ex Nord-Pas-de-Calais à l’ex Midi-Pyrénées, si l’on excepte
l’ex Franche-Comté (cf. carte 2b).
Cartes 2a et 2b – Évolutions régionales (en %, en glissement annuel) sur douze mois
à fin octobre 2018 des surfaces autorisées et commencées de bâtiments non
résidentiels neufs (hors locaux agricoles)
Source : MTES/CGDD/SDES, Sit@del2
9
1.2.3 L’amélioration-entretien
En 2018, l’activité en amélioration-entretien enregistre une petite croissance de 0,8 %,
toutefois avec une différence de tendance notable entre le logement, en hausse de 1,5 %, et
le non résidentiel, en baisse de 0,3 %. En détail, après un premier trimestre de bonne tenue,
le logement a vu son activité ralentir au deuxième trimestre avant de se stabiliser (cf. graphique
7) ; s’agissant du non résidentiel, les évolutions enregistrées tout au long de l’année ressortent
beaucoup plus heurtées et plus difficilement lisibles.
Graphique 7 – Évolutions (en volume) de l’activité en amélioration-entretien par
segment (en glissement annuel sur un trimestre, en %)
Source : FFB/Réseau des CERC
1.2.4 Le bâtiment
Après une année 2017 en forte progression de 4,9 % en volume, le bâtiment voit son activité
ralentir en 2018 à +2,3 %. En détail, le logement neuf (+2,8 %) et l’amélioration-entretien
(+0,8 %) continuent de croître, mais à des rythmes bien moins rapides qu’en 2017. En
revanche, le non résidentiel neuf accélère fortement +7,4 %.
À prix constants, le niveau d’activité de 2018 ressort comparable à celui de 2010 (cf. graphique
8).
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Logement Non résidentiel Ensemble
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Graphique 8 – Production bâtiment
Estimation : FFB
1.3 Les entreprises de bâtiment
1.3.1 L’emploi
L’emploi dans le bâtiment suit avec retard l’évolution de l’activité. De fait, 2018 s’avère une
très belle année en ce domaine (cf. graphique 9).
Graphique 9 – Niveaux d’emploi salarié et intérimaire dans le bâtiment
Source : FFB d’après Ministère du Travail, DARES
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Les créations nettes de postes s’élèvent à 30 000 unités dans le secteur, se répartissant en
24 000 salariés et 6 000 intérimaires en équivalent-emplois à temps plein (ETP). 50 000
emplois ont donc vu le jour dans le bâtiment en l’espace de deux années, malgré le fort
accroissement des difficultés de recrutement qui s’observe depuis plusieurs trimestres (cf.
graphique 10). En effet, parmi les plus de dix salariés, quatre entreprises sur cinq, et un artisan
sur deux rencontrent aujourd’hui ce type de difficulté, comme ce fut déjà le cas au cours des
années 2000. Cela explique d’ailleurs le ralentissement un peu plus fort que prévu de l’activité
(+2,3 % effectivement réalisé en 2018 contre +2,4 % à +2,5 % initialement anticipé).
Graphique 10 – Part des entreprises déclarant des difficultés de recrutement
dans le bâtiment
Source : Insee, enquête mensuelle de conjoncture dans le bâtiment et enquête trimestrielle de
conjoncture dans l’artisanat du bâtiment
1.3.2 La démographie des entreprises
La dynamique des créations d’entreprises dans le secteur de la construction ne s’est pas
démentie en 2018 (cf. graphique 11). De fait, la progression se lit proche de 11 %, avec ou
sans micro-entrepreneurs. Dans le même temps, les défaillances ne reculent plus que
d’environ 1 % sur l’ensemble de l’année 2018. On relève même une nette inflexion à la hausse
depuis l’été, aux environs de +7 %. Par ailleurs, sur le seul champ bâtiment, d’après les
données d’Altares, les défaillances progressent pour les entreprises de dix salariés et plus en
2018, plus précisément d’environ 3 % pour les 10 à 19 salariés, 13 % pour les 20 à 49 et
155 % pour les 50 et plus.
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Ensemble - plus de 10 salariés Artisans
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Graphique 11 – Créations et défaillances dans la construction
Source : Insee ; Banque de France
1.3.3 La situation financière des entreprises
Malgré trois années de reprise, la situation financière des entreprises de bâtiment peine à se
redresser véritablement. De fait, la petite hausse des prix bâtiment, estimée aux environs de
+1,5 % en 2018 selon les données officielles, ne compense que très partiellement la
progression sensiblement plus rapide des coûts, qui s’affichent à +2,5 %, notamment tirés par
les postes matériaux et salaires (cf. graphique 12).
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Créations hors micro-entrepreneurs Défaillances
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Graphique 12 – Prix et coûts dans le bâtiment
Source : Insee ; FFB
En conséquence, les trésoreries des entreprises se tendent à nouveau et leurs marges
plafonnent (cf. graphique 13).
Graphique 13 – Taux de marge (excédent brut d’exploitation corrigé de la rémunération de
l’exploitant / valeur ajoutée)
Estimation : FFB à partir de l’Insee
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T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4
2014 2015 2016 2017 2018
Base 1
00 e
n 2
015
Coût des matériaux dans la construction de bâtiments
Coût des matériaux dans la rénovation de bâtiments
Coûts salariaux dans la construction
Coûts dans le bâtiment
Prix dans le bâtiment
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
40%
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
Industrie manufacturière
Construction
Services marchands, hors immobilier et financier
14
2. Le contexte macroéconomique et l’environnement institutionnel
pour 2019
2.1 Le contexte macroéconomique
Avertissement : le scénario macroéconomique retenu ici ne tient pas compte des
mesures sur le pouvoir d’achat annoncées par le Président de la République le 10
décembre 2018, faute d’en connaître de manière suffisamment précise le détail, tout
comme leurs éventuelles contreparties, donc d’en estimer l’effet net.
En 2019, le PIB conserverait le même rythme de croissance qu’en 2018, à +1,5 % en volume
(cf. tableau 1), soit un scénario modérément optimiste.
Tableau 1 – Le scénario macroéconomique 2019 retenu par la FFB
Source : FFB
En détail, la consommation des ménages retrouverait un peu de vigueur à +1,4 %, contre
+0,8 % en 2018, le pouvoir d’achat se trouvant amélioré par plusieurs facteurs :
- une inflation plus contenue, aux environs de 1,5 %, contre +1,9 % en 2018 ;
- une légère accélération du salaire nominal par tête ;
- les pleins effets de la baisse des prélèvements obligatoires opérée en 2018 (baisse
des charges sociales salariales et suppression d’un tiers de la taxe d’habitation pour
les ménages les plus modestes) et poursuivie en 2019 (suppression d’un nouveau tiers
de la taxe d’habitation).
2019 Rappel 2018
PIB 1,5% 1,5%
Dépenses de consommation des ménages 1,4% 0,8%
Dépenses publiques 1,2% 1,2%
Investissement total 2,6% 2,8%
Ménages 0,8% 1,7%
Entreprises 3,4% 3,6%
État et collectivités locales 2,1% 1,8%
Exportations 3,9% 3,5%
Importations 4,1% 2,2%
Taux de chômage 8,5% 8,8%
Taux d'épargne des ménages 13,7% 13,9%
Taux d'intérêt des obligations d'État à 10 ans 1,1% 0,8%
Vari
ab
les d
'acti
vit
é (
en
variation a
nnuelle
)
Au
tres
vari
ab
les
(en %
)
15
Les créations d’emplois toujours soutenues, bien qu’en ralentissement, tireraient également la
consommation et permettraient, en outre, de diminuer de 0,3 point le taux de chômage.
Concernant l’investissement des ménages, il ralentirait encore à +0,8 %, en lien avec les
tendances observées sur le logement neuf. S’agissant de l’investissement des entreprises, il
resterait dynamique à +3,4 %, compte tenu des taux élevés d’utilisation des capacités de
production, du retour d’une mesure de suramortissement au 1er janvier 2019 et de conditions
de financement toujours attractives. Quant à l’investissement des administrations publiques, il
accélèrerait à +2,1 %, en lien avec les élections municipales de 2020.
Enfin, la contribution nette du commerce extérieur deviendrait légèrement négative. D’une
part, les importations accélèreraient nettement sous l’effet d’une demande intérieure
soutenue ; d’autre part, les exportations, toujours dynamiques, souffriraient d’une légère
hausse du taux de change et du ralentissement de la croissance mondiale.
Du côté de l’environnement financier, malgré une légère mais progressive remontée tout au
long de l’année 2019, les taux d’intérêt afficheraient encore de faibles niveaux, à l’instar du
taux de l’emprunt phare à dix ans à 1,1 %.
2.2 L’environnement institutionnel
Pour ce qui concerne les marchés du bâtiment, l’environnement institutionnel resterait
globalement dégradé en 2019. Pour mémoire :
- s’agissant de la primo-accession à la propriété dans le neuf, la quotité de PTZ neuf est
maintenue à 20 % en zones B2 et C ;
- s’agissant de l’investissement locatif privé neuf, le dispositif Pinel n’est pas rétabli en
zone B2. Par ailleurs, les revenus immobiliers ne bénéficieront toujours pas du
Prélèvement forfaitaire unique (PFU) au taux de 30 % (y compris prélèvements
sociaux) comme c’est le cas des valeurs mobilières ;
- s’agissant des travaux d’amélioration-entretien, ces derniers réalisés dans le parc
locatif privé ne seront déductibles, une fois encore, qu’à hauteur de 50 %
(compensation de l’année blanche du prélèvement à la source) ;
- s’agissant du secteur locatif social, la réduction du loyer de solidarité (RLS) continuera
de s’appliquer à hauteur de 800 millions d’euros comme en 2018, ainsi que le taux
réduit de TVA à 10,0 % ;
- enfin, seul le patrimoine immobilier restera imposé à l’impôt sur la fortune (IFI).
16
Il convient d’y ajouter, en 2019, la « contemporanéisation » du calcul de l’APL et des
ressources, appuyée sur le prélèvement à la source. La mise en place de cette mesure devra
être surveillée de près, de sorte qu’elle ne conduise pas, pour des raisons purement
techniques ou de mauvais calibrage, à un nouveau brouillage sur les aides personnelles, de
nature à déstabiliser un peu plus le modèle HLM.
Au versant positif, il faut signaler la réintégration du remplacement des fenêtres à simple
vitrage dans le CITE qu’il convient de saluer. Par ailleurs, le lancement effectif de l’opération
« Action cœur de ville » et la création, pour les périmètres bénéficiant d’une Opération de
revitalisation du territoire (ORT) du dispositif « Denormandie ancien » en faveur de
l’investissement locatif privé avec gros travaux (25 % du montant de l’opération) devraient
permettre un surcroît d’activité et la remise au goût du jour de centres-villes aujourd’hui en
perte de vitesse par la reprise d’un cadre bâti inadapté.
Enfin, le remplacement du CICE par une baisse des charges sociales patronales devrait se
traduire par une amélioration transitoire de la situation financière des entreprises avec salarié.
De fait, il se traduira par le versement en 2019 du CICE au titre des salaires 2018, alors que
la baisse de charge entrera en vigueur dès le 1er janvier 20191. Au global, l’avantage pour les
entreprises de la construction ressortira, selon nos estimations, à 3,7 milliards d’euros en 2019
(cumul des deux mesures), après 2,4 milliards d’euros en 2018 (CICE à 7 %) et avant de
retomber à 1,6 milliard d’euros en 2020 et au-delà.
1 Du 1er janvier au 30 septembre 2019, les charges sociales patronales seront abaissées de 6 points jusqu’à 2,5 SMIC. À partir du 1er octobre 2019, une réduction supplémentaire interviendra de manière dégressive, de 4 points de plus au niveau du SMIC jusqu’à 0 point de plus à 1,6 SMIC. Ce dernier schéma constituera le nouveau régime en année pleine.
17
3. Prévisions 2019
3.1 Le logement neuf
En 2019, du fait du contexte institutionnel évoqué ci-avant, les autorisations de logements
chuteront de 7,9 %. Cela s’inscrit dans la droite ligne des indicateurs avancés du marché,
aujourd’hui très déprimés : en glissement annuel sur les dix premiers mois de 2018, les ventes
de logements individuels diffus chutent de 14,2 % ; quant aux ventes et mises en vente des
promoteurs, elles reculent respectivement de 2,4 % et 5,6 % sur les trois premiers trimestres
de 2018 par rapport à la même période un an auparavant.
Par segment de marché, la baisse des permis ressortira légèrement plus forte dans le collectif
(-8,2 %), que dans l’individuel (-7,6 %), la fin du PTZ neuf en zones B2 et C, prévue pour
l’heure au 31 décembre 2019, conduisant à un phénomène d’anticipations de la part des
ménages, principalement du côté de l’individuel, au quatrième trimestre 2019.
Près de 377 000 logements seront commencés en 2019, soit 27 000 unités de moins qu’en
2018 (-6,6 %), ce nouveau et net recul ramenant à un niveau proche de celui observé en 2016
et environ 19 000 unités au-delà de la moyenne de long terme (358 000 logements par an sur
1986-2017). Le collectif subira une baisse légèrement plus marquée que l’individuel, soit
respectivement -7,2 % contre -5,9 %. En détail, 11 000 logements commencés seront perdus
dans l’individuel contre 16 000 dans le collectif.
S’agissant de l’activité, compte tenu des délais de production, elle s’affichera en recul de 4,5 %
en 2019, soit la première année de baisse depuis 2015. Le décrochage ressortira d’ampleur
relativement similaire dans l’individuel et le collectif, à respectivement -4,3 % et -4,7 %.
3.2 Le non résidentiel neuf
En 2019, hors locaux agricoles, les surfaces autorisées de bâtiments non résidentiels neufs
s’inscriront en augmentation de 2 %.
En détail par segment, après la forte chute enregistrée en 2018 (-22,5 %), les surfaces
autorisées de commerces se stabiliseront en 2019 (-0,5 %). En effet, le rebond du placement
en immobilier commercial au premier semestre 2018 constitue un élément encourageant.
Toutefois, les perspectives demeurent fragiles pour ce segment, fortement concurrencé par le
e-commerce.
18
Les surfaces autorisées des bâtiments industriels et locaux de stockage enregistreront une
hausse de 2,1 %. De fait, d’une part, les indicateurs d’activité s’avèrent plutôt bien orientés,
d’autre part les premières prévisions concernant l’investissement dans l’industrie s’affichent à
+4,4 % pour 2019 (cf. graphique 14), ce qui devrait profiter à des projets d’agrandissement ou
de création de nouveaux locaux, la part consacrée aux extensions de capacité de production
se maintenant à 16 % de l’ensemble d’après les industriels interrogés en octobre 2018.
Graphique 14 – Taux de croissance annuels des investissements dans l’industrie (en
valeur)
Source : Insee, enquête trimestrielle sur les investissements dans l’industrie
Quant aux surfaces autorisées de bâtiments administratifs, elles connaitront une modeste
hausse de 0,6 %, après un recul de 1,3 % en 2018. Cette inflexion s’avère habituelle à un an
des élections municipales, même si tous les permis signés ne se transforment pas en
ouvertures de chantier.
Enfin, les bureaux connaitront la plus forte hausse, à +5,3 % en 2019, avec des perspectives
d’investissement en immobilier d’entreprise toujours bien orientées. Toutefois, le
ralentissement sera net, après les progressions observées en 2017 et 2018 à respectivement
+12,2 % et +11,5 %.
S’agissant des surfaces mises en chantier, hors locaux agricoles, pour la première fois depuis
2015, un léger retrait de 0,4 % se dessinera en 2019, avec 19,7 millions de m² concernés. Par
segment, les commerces s’afficheront en net recul, à -14,2 %, conséquence directe de la chute
des permis observée en 2018. Les locaux industriels verront leurs surfaces commencées se
-25
-20
-15
-10
-5
0
5
10
15
20
En v
ale
ur
(en %
)
Prévision en octobre N-1 Prévision en janvier N
Prévision en avril N Prévision en juillet N
Prévision en octobre N Estimation en janvier N+1
Réalisation constatée en avril N+1 Réalisation constatée en juillet N+1
19
stabiliser en 2019 (-0,3 %), après la baisse de 7,3 % observée en 2018. Du côté des bâtiments
administratifs, les surfaces commencées ralentiront nettement, à +1,2 %, contre +13,2 % en
2018. Enfin, les bureaux afficheront toujours la plus forte progression, à +9,0 % en 2019.
En termes d’activité, en tenant compte des habituels délais de production, le non résidentiel
neuf s’affichera toujours en croissance en 2019 à +3,0 % en volume, bien qu’en net
ralentissement. Les bureaux caracoleront en tête avec une activité à +14,0 %, suivis par les
bâtiments administratifs à +5,9 %. À l’inverse, les bâtiments industriels et les commerces
seront orientés à la baisse, respectivement à -4,3 % et -9,5 %.
3.3 L’amélioration-entretien
S’agissant du logement, l’activité ressortira en légère hausse de 0,9 % en 2019, compte tenu
de la création du « Denormandie ancien » et de la réintégration du remplacement des fenêtres
à simple vitrage dans le CITE. Toutefois, l’environnement institutionnel toujours dégradé pour
le secteur HLM pèsera encore sur la croissance du segment.
S’agissant du non résidentiel, après une baisse de 0,5 % en 2018, le volume des travaux
d’amélioration-entretien se stabilisera en 2019.
Au global, le grand segment de l’amélioration-entretien connaîtra une petite hausse de 0,5 %
en volume en 2019.
3.4 Le bâtiment
En 2019, le bâtiment connaitra un début d’atterrissage de son activité, à -0,5 % en volume (cf.
graphique 15), le recul du logement neuf (pour mémoire, - 4,5 %) n’étant que partiellement
compensé par la petite progression du non résidentiel neuf (+3,0 %) et la très faible hausse
de l’amélioration-entretien (+0,5 %).
20
Graphique 15 – Production bâtiment et emploi
Source : FFB
Il convient toutefois d’en détailler le profil infra-annuel de 2019, heurté. De fait, le premier
semestre de l’année 2019 bénéficiera de l’élan pris en 2018 et ressortira stable par rapport au
premier semestre 2018. Le haut niveau des carnets de commandes des entreprises de
bâtiment, qui s’établissent à 7,5 mois pour les plus de dix salariés et 3,8 mois pour les artisans
(cf. graphique 16), militent en ce sens. Cela s’explique pour partie par l’impact des fortes
difficultés de recrutement mentionnées par les entreprises depuis plusieurs trimestres : elles
ont eu pour effet d’allonger mécaniquement les délais de production, donc à reporter une partie
des chantiers de la fin 2018 au début 2019.
800
860
920
980
1 040
1 100
1 160
1 220
1 280
1 340
1 400
100 000
105 000
110 000
115 000
120 000
125 000
130 000
135 000
140 000
Em
plo
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Pro
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007
21
Graphique 16 – Carnets de commandes des entreprises de bâtiment
Source : Insee, enquête mensuelle de conjoncture dans le bâtiment ; FFB
En revanche, le second semestre 2018 affichera un retournement de l’activité estimé aux
environs de 1 %, en glissement annuel.
Compte tenu des habituels délais entre évolutions de l’activité et de l’emploi, ainsi que des
difficultés actuelles de recrutement déjà mentionnées, l’emploi dans le bâtiment continuera de
croître en 2019, avec des créations nettes estimées à 5 000 postes salariés et intérimaires
ETP, soit +0,4 %.
Avertissement
Le champ des autorisations et des mises en chantier, répertoriées dans le tableau 2
qui suit comprend les DROM, de façon à être cohérent avec les statistiques Sit@del2.
En revanche, les niveaux de production sont calculés sur la seule France
métropolitaine. En effet, la répartition de la production par marché est calée sur une
base 2007 issue de l’Enquête annuelle d’entreprise qui n’inclut pas les DROM. Nous
avons donc raisonné en niveau France métropolitaine, mais en y appliquant les
évolutions observées sur la France entière. Si cette méthode pose un problème
théorique, il reste qu’en termes d’évolutions, l’incorporation ou non des DROM dans
le calcul global ne modifie que très marginalement les résultats.
2
3
4
5
6
7
8
9
janv
juil
janv
juil
janv
juil
janv
juil
janv
juil
janv
juil
janv
juil
janv
juil
janv
juil
janv
juil
janv
juil
janv
juil
janv
juil
janv
juil
janv
juil
janv
juil
janv
juil
janv
juil
janv
juil
janv
juil
janv
juil
janv
juil
1997199819992000200120022003200420052006200720082009201020112012201320142015201620172018
En m
ois
de C
A
Plus de dix salariés - bâtiment Plus de dix salariés - gros œuvre Artisans
22
Tableau 2 – Synthèse des prévisions
Sources : MCT/CGDD/SDES, Sit@del2 (acquis) et FFB (estimations et prévisions)
2017Acquis 2018
(10 mois)Estimé 2018 Prévu 2019 2017 / 2016
10 mois 2018 /
10 mois 2017
Estimé 2018 /
2017
Prévu 2019 /
estimé 2018
Logement individuel 214 006 168 771 201 010 185 740 8,3% -6,1% -6,1% -7,6%
Logement collectif 282 594 222 029 262 897 241 376 6,4% -6,5% -7,0% -8,2%
Logement neuf 496 600 390 800 463 907 427 116 7,2% -6,3% -6,6% -7,9%
Bâtiments agricoles 10 013 8 074 9 402 9 329 -1,9% -6,2% -6,1% -0,8%
Bâtiments industriels 12 663 10 858 12 659 12 925 10,3% 0,8% 0,0% 2,1%
Bureaux 5 101 4 643 5 690 5 994 12,2% 12,4% 11,5% 5,3%
Commerces 5 810 3 723 4 502 4 479 5,9% -22,7% -22,5% -0,5%
Bâtiments administratifs 5 644 4 650 5 569 5 602 10,6% 0,1% -1,3% 0,6%
Non-résidentiel neuf hors locaux agricoles 29 218 23 874 28 420 29 000 9,8% -2,0% -2,7% 2,0%
Non-résidentiel neuf 39 231 31 948 37 822 38 329 6,5% -3,1% -3,6% 1,3%
2017Acquis 2018
(10 mois)Estimé 2018 Prévu 2019 2017 / 2016
10 mois 2018 /
10 mois 2017
Estimé 2018 /
2017
Prévu 2019 /
estimé 2018
Logement individuel 190 870 153 351 181 854 171 118 12,5% -3,8% -4,7% -5,9%
Logement collectif 237 330 173 149 221 828 205 850 19,2% -1,6% -6,5% -7,2%
Logement neuf 428 200 326 500 403 682 376 968 16,1% -2,7% -5,7% -6,6%
Bâtiments agricoles 5 777 5 191 6 054 5 702 -6,9% 4,6% 4,8% -5,8%
Bâtiments industriels 8 605 6 663 7 976 7 952 16,9% -6,7% -7,3% -0,3%
Bureaux 3 487 3 218 3 947 4 303 8,0% 18,1% 13,2% 9,0%
Commerces 3 422 2 777 3 322 2 852 4,4% -1,1% -2,9% -14,2%
Bâtiments administratifs 4 014 3 699 4 544 4 599 3,2% 13,4% 13,2% 1,2%
Non-résidentiel neuf hors locaux agricoles 19 528 16 357 19 789 19 706 10,0% 2,6% 1,3% -0,4%
Non-résidentiel neuf 25 305 21 548 25 843 25 408 5,6% 3,1% 2,1% -1,7%
2017Acquis 2018
(9 mois)Estimé 2018 Prévu 2019 2017 / 2016
9 mois 2018 /
9 mois 2017
Estimé 2018 /
2017
Prévu 2019 /
estimé 2018
Logement individuel 21 716 21 774 20 827 12,0% 1,1% 0,3% -4,3%
Logement collectif 17 128 18 157 17 310 15,0% 8,4% 6,0% -4,7%
Logement neuf 38 844 39 931 38 137 13,3% 4,2% 2,8% -4,5%
Bâtiments agricoles 864 862 840 -4,3% -2,3% -0,1% -2,6%
Bâtiments industriels 4 788 5 034 4 815 14,6% 7,8% 5,1% -4,3%
Bureaux 4 296 4 808 5 480 3,8% 10,7% 11,9% 14,0%
Commerces 2 466 2 523 2 284 1,5% 3,4% 2,3% -9,5%
Bâtiments administratifs 6 541 7 135 7 558 -1,8% 8,1% 9,1% 5,9%
Non-résidentiel neuf 18 955 20 362 20 977 3,5% 7,5% 7,4% 3,0%
Amélioration-entretien 76 684 77 328 77 752 1,5% 0,7% 0,8% 0,5%
BATIMENT 134 483 137 621 136 866 4,9% 2,7% 2,3% -0,5%
AUTORISATIONS
MISES EN CHANTIER
PRODUCTION
En
Meuros
2017
En
nombre
(DRE)
En
milliers
de m²
de surf.
de
plancher
(DPC)
En
nombre
(DRE)
En
milliers
de m²
de surf.
de
plancher
(DPC)
23
4. La demande FFB : retour à un PTZ neuf à 40 % en zones B2 et C
jusqu’à fin 2021
En l’état actuel des textes, le PTZ neuf disparaîtra à compter du 1er janvier 2020 en zones B2
et C. Afin de redynamiser le marché de la primo-accession, aujourd’hui d’autant plus en berne
qu’il a aussi souffert de disparition de l’APL accession, et d’éviter une nouvelle chute d’activité,
la FFB demande le retour à une quotité de 40 % sur ces territoires et à une prorogation du
dispositif jusque fin 2021, comme tel est le cas en zones A et B1.
La zone B1 n’a pas été concernée par le rabotage du PTZ. Or, le nombre de prêts accordés y
a chuté d’environ 25 % en glissement annuel au premier semestre 2018. Il faut y lire la
conjugaison de la suppression de l’APL accession, de la hausse d’environ 3 % des prix
immobiliers, de la dégradation de confiance des ménages en l’avenir, etc.
Sans rabotage, on peut donc supposer que les zones B2 et C auraient connu des reculs de
même ampleur et non l’effondrement de 55 % observé au premier semestre 2018. Ainsi, le
relèvement de la quotité de PTZ de 20 à 40 % en zones B2 et C permettrait de minorer
d’environ 30 points de pourcentage la baisse constatée aujourd’hui, soit 15 000 opérations
supplémentaires par rapport à la tendance 2018 (+5 000 opérations en B2 et +10 000 en C).
Le surcoût budgétaire associé s’élèverait à un peu plus de 400 millions d’euros par rapport à
2018. Par conséquent, le coût budgétaire global pour les deux zones ressortirait aux environs
de 600 millions d’euros.
Afin d’éviter toute rupture dans la chaine de production, il importe que cette prolongation soit
annoncée au plus vite, en tous cas avant la fin juin 2019.
24
Annexe
Prévisions d’activité : présentation de quelques modèles
économétriques utilisés pour établir les prévisions
I. Le logement collectif neuf
I.1 Les permis de construire
On cherche à expliquer le nombre de permis de construire de logements collectifs2 publié par
les services statistiques du MTES, noté permiscol.
Quatre variables explicatives ont été retenues :
- le nombre de permis de construire de logements collectifs décalé d’un trimestre, notée
permiscol1 ;
- le nombre d’agréments de logements locatifs sociaux, décalé d’un an, notée agr4 ;
- le délai d’écoulement de l’encours de logements collectifs des promoteurs, en
trimestres de ventes, décalé de deux trimestres, notée delai2.
- le taux de l’OAT à dix ans décalé de deux trimestres, notée oat2.
Les signes des coefficients s’avèrent bien cohérents avec la théorie économique (cf. tableau
A.1). De fait, le nombre de logements collectifs autorisés est lié :
positivement aux permis de construire du trimestre précédent ;
positivement aux agréments de logements locatifs sociaux ;
négativement aux délais d’écoulement des logements collectifs des promoteurs ;
négativement au taux d’intérêt.
L’analyse des résidus fait ressortir quatre points aberrants au quatrième trimestre 1998, aux
premier et deuxième trimestres 1999 et au troisième trimestre de l’année 2011. On les corrige
en introduisant quatre variables indicatrices notées dum1, dum2, dum3 et dum4.
Au final, la relation permet d’expliquer 85 % des variations des permis de construire des
logements collectifs (cf. graphique A.1).
2 en date réelle estimée.
25
Tableau A.1 – Estimation des permis de construire de logements collectifs
Source : FFB
Graphique A.1 – Permis de construire de logements collectifs
Source : FFB à partir des données Sit@del2, MTES/CGDD/SDES
Prévisions intra-échantillon
10 000
20 000
30 000
40 000
50 000
60 000
70 000
80 000
90 000
19953
19962
19971
19974
19983
19992
20001
20004
20013
20022
20031
20034
20043
20052
20061
20064
20073
20082
20091
20094
20103
20112
20121
20124
20133
20142
20151
20154
20163
20172
20181
20184
En
no
mb
re d
e lo
ge
me
nts
Estimé Observé
26
Les tendances s’avèrent bien respectées (cf. tableau A.2), à la hausse comme à la baisse, sur
2015-2017. La moyenne des écarts de prévisions s’élève toutefois à 4,2 points sur ces trois
années.
Tableau A.2 – Prévisions intra-échantillon des permis de construire de logements
collectifs
Source : FFB à partir des données Sit@del2, MTES/CGDD/SDES
I.2 Les mises en chantier
Dans un deuxième temps, on cherche à expliquer les mises en chantier de logements collectifs
publiés par les services statistiques du MTES, notées mchcol.
Trois variables explicatives ont été retenues :
- le nombre de permis de construire de logements collectifs décalés d’un trimestre, notée
permiscol1 ;
- le nombre de permis de construire de logements collectifs décalés de deux trimestres,
notée permiscol2 ;
- le ratio, décalé d’un trimestre, entre les permis de construire et les mises en chantier
des deux dernières années, assimilé à un « taux de transformation des permis de
construire », notée ratio1. Un faible ratio, très proche de 1, rend compte d’un fort taux
de conversion des permis de construire en mises en chantier.
Les signes des coefficients ressortent bien cohérents (cf. tableau A.3). De fait, les mises en
chantier de logements collectifs sont liées :
positivement à permis1 et permis2 ;
négativement à ratio1.
L’analyse des résidus fait ressortir cinq points aberrants : le troisième trimestre 1989, les
quatrièmes trimestres des années 2010 et 2011, le troisième trimestre 2012 et le quatrième
trimestre 2017. On les corrige en introduisant cinq variables indicatrices notées dum1, dum2,
dum3, dum4 et dum5.
Observé Prévu Observé Prévu
2015 224 988 213 031 8,8% 3,0%
2016 265 665 257 049 18,1% 14,3%
2017 282 392 290 161 6,3% 9,2%
En nombre de logements En variation annuelle
27
Tableau A.3 – Estimation des mises en chantier de logements collectifs
Source : FFB
Au final, la relation permet d’expliquer 79 % des variations des mises en chantier de logements
collectifs (cf. graphique A.2).
28
Graphique A.2 – Mises en chantier de logements collectifs
Source : FFB à partir des données Sit@del2, MTES/CGDD/SDES
Prévisions intra-échantillon
Les tendances sont respectées en 2016 et 2017 (cf. tableau A.4). Toutefois en 2015, la
prévision ressort nettement en deçà des mises en chantier effectivement réalisées. La
moyenne des écarts des prévisions s’élève à 4 points sur ces trois années.
Tableau A.4 – Prévisions intra-échantillon des mises en chantier de logements
collectifs
Source : FFB à partir des données Sit@del2, MTES/CGDD/SDES
10 000
20 000
30 000
40 000
50 000
60 000
70 000
80 000
90 000
198
81
198
83
198
91
198
93
199
01
199
03
199
11
199
13
199
21
199
23
199
31
199
33
199
41
199
43
199
51
199
53
199
61
199
63
199
71
199
73
199
81
199
83
199
91
199
93
200
01
200
03
200
11
200
13
200
21
200
23
200
31
200
33
200
41
200
43
200
51
200
53
200
61
200
63
200
71
200
73
200
81
200
83
200
91
200
93
201
01
201
03
201
11
201
13
201
21
201
23
201
31
201
33
201
41
201
43
201
51
201
53
201
61
201
63
201
71
201
73
201
81
201
83
En
no
mb
re d
e lo
ge
me
nts
Estimé Observé
Observé Prévu Observé Prévu
2015 181 076 167 498 1,8% -5,8%
2016 199 084 194 952 9,9% 7,7%
2017 237 872 234 073 19,5% 17,6%
En nombre de logements En variation annuelle
29
II. Les bâtiments administratifs neufs
II.1 Les surfaces autorisées
On cherche à expliquer les surfaces annuelles autorisées de bâtiments administratifs3 publiées
par les services statistiques du MTES, notées permisadm.
Cinq variables explicatives ont été retenues :
- les surfaces autorisées de bâtiments administratifs décalées d’un trimestre, notée
permisadm1 ;
- une variable binaire permettant de résumer le rôle traditionnellement contracyclique de
la commande publique en cas de récession via d’éventuels plans de relance, notée
planrelance. Elle vaut 1 pour l’année de l’annonce d’un tel plan ainsi que pour les deux
années suivantes, 0 sinon ;
- une variable qualitative modélisant le cycle électoral municipal, noté cyclean12prime.
Elle vaut 1 durant les deux premières années du cycle, comme c’est le cas par exemple
en 2014 et 2015, 0 en milieu de cycle et -1 durant les deux dernières années du cycle ;
- une variable traduisant une partie des recettes futures des collectivités locales, à savoir
le nombre de transactions de logements anciens décalé d’un an, notée translogtanc1,
qui donnent lieu à versement de droits de mutation. Il faut toutefois signaler que cette
variable ne prend pas en compte l’évolution des prix ;
- une variable binaire isolant l’effet de la baisse de la dotation globale de fonctionnement
(DGF) pour les collectivités depuis 2014, notée effetbaissedgf.
Les signes des coefficients semblent corrects (cf. tableau A.5). Les surfaces autorisées de
bâtiments administratifs sont ainsi liées :
positivement aux surfaces du trimestre précédent ;
positivement aux effets des plans de relance ;
négativement à cyclean12prime, à savoir un début de cycle électoral davantage
défavorable ;
positivement au nombre de transactions dans l’ancien ;
négativement à la baisse de la DGF.
3 en date de prise en compte.
30
Tableau A.5 – Estimation des surfaces autorisées de bâtiments administratifs
Source : FFB
Au final, la relation permet d’expliquer 85 % des variations des surfaces autorisées de
bâtiments administratifs (cf. graphique A.3).
Graphique A.3 – Surfaces autorisées de bâtiments administratifs
Source : FFB à partir des données Sit@del2, MTES/CGDD/SDES
400
1 400
2 400
3 400
4 400
5 400
6 400
7 400
8 400
9 400
10 400
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
En
mill
iers
de
m² d
e s
urf
ace
de
pla
nch
er
Estimé Observé
31
Prévisions intra-échantillon
Les tendances s’avèrent bien respectées (cf. tableau A.6), à la hausse comme à la baisse.
Les prévisions enregistrent toutefois des variations légèrement plus fortes que celles
observées.
Tableau A.6 – Prévisions intra-échantillon des surfaces autorisées de bâtiments
administratifs
Source : FFB à partir des données Sit@del2, MTES/CGDD/SDES
II.2 Les mises en chantier
Dans un deuxième temps, on cherche à expliquer les surfaces trimestrielles commencées de
bâtiments administratifs publiées par les services statistiques du MTES, notées mchadm.
Quatre variables explicatives ont été retenues :
- les surfaces autorisées de bâtiments administratifs décalées d’un trimestre, notée
permisadm1 ;
- les surfaces autorisées de bâtiments administratifs décalées de deux trimestres, notée
permisadm2 ;
- les surfaces autorisées de bâtiments administratifs décalées de trois trimestres, notée
permisadm3 ;
- une dernière variable indicatrice isolant un effet de saisonnalité propre aux deuxième
et quatrième trimestres, notée trim2prime.
Les signes des coefficients s’avèrent cohérents (cf. tableau A.7).
L’analyse des résidus fait ressortir six points aberrants qu’on corrige en introduisant des
variables indicatrices, à savoir, au quatrième trimestre 1993 (noté dum1), troisième trimestre
1994 (dum2), troisième trimestre 2003 (dum3), quatrième trimestre 2009 (dum4), premier
trimestre 2012 (dum5) et quatrième trimestre 2014 (dum6).
Observé Prévu Observé Prévu
2015 4 659 4 282 -8,6% -16,0%
2016 5 105 5 331 9,6% 14,4%
2017 5 644 5 720 10,6% 12,0%
En milliers de m² de surface
de plancherEn variation annuelle
32
Tableau A.7 – Estimation des surfaces commencées de bâtiments administratifs
Source : FFB
Au final, la relation permet d’expliquer 84 % des variations des surfaces commencées de
bâtiments administratifs (cf. graphique A.4). Sans correction des points aberrants, le R² ressort
à 76 %.
33
Graphique A.4 – Surfaces commencées de bâtiments administratifs
Source : FFB à partir des données Sit@del2, MTES/CGDD/SDES
Prévisions intra-échantillon
Les tendances à la hausse ou à la baisse sont respectées, hormis pour 2016 (cf. tableau A.8).
Toutefois, les niveaux estimés ressortent systématiquement au-dessus de ceux réellement
observés pour les trois années étudiées.
Tableau A.8 – Prévisions intra-échantillon des surfaces commencées de bâtiments
administratifs
Source : FFB à partir des données Sit@del2, MTES/CGDD/SDES
800
1 000
1 200
1 400
1 600
1 800
2 000
2 200
2 400
198
81
198
83
198
91
198
93
199
01
199
03
199
11
199
13
199
21
199
23
199
31
199
33
199
41
199
43
199
51
199
53
199
61
199
63
199
71
199
73
199
81
199
83
199
91
199
93
200
01
200
03
200
11
200
13
200
21
200
23
200
31
200
33
200
41
200
43
200
51
200
53
200
61
200
63
200
71
200
73
200
81
200
83
200
91
200
93
201
01
201
03
201
11
201
13
201
21
201
23
201
31
201
33
201
41
201
43
201
51
201
53
201
61
201
63
201
71
201
73
201
81
201
83
En
mill
iers
de
m² d
e s
urf
ace
pla
nch
er
Estimé Observé
Observé Prévu Observé Prévu
2015 4 135 4 270 -8,8% -5,8%
2016 3 890 4 208 -5,9% 1,8%
2017 4 014 4 377 3,2% 12,5%
En milliers de m² de surface
de plancherEn variation annuelle
34
III. Amélioration-entretien
Le modèle
Le modèle d’estimation de l’activité d’amélioration-entretien repose sur plusieurs types de
variables :
- l’activité décalée d’un trimestre (indae1) ;
- une variable macro-économique, à savoir le taux de chômage (txchom) ;
- trois variables indicatrices pour tenir compte de la saisonnalité (trim1prime, trim2prime
et trim3prime) ;
- une variable qualitative pour modéliser l’effet de la mise en place de la TVA à taux
réduit pour les travaux dans des logements de plus de deux ans depuis le 15
septembre 1999 (effettva). Elle vaut 0 avant le quatrième trimestre 1999, 1 entre le
quatrième trimestre 1999 et le quatrième trimestre 2011, 0,89 entre le premier trimestre
2012 et le quatrième trimestre 2013 pour tenir compte du relèvement du taux réduit à
7 % et enfin, 0,82 à partir du premier trimestre 2014 afin de simuler l’impact du retour
à 5,5 % du taux réduit pour les travaux de rénovation énergétique des logements, soit
une petite moitié du marché de l’entretien du logement, mais également l’effet de la
hausse à 10 % du taux réduit pour les autres travaux dans le logement ;
- une variable binaire pour isoler l’effet du surcroît exceptionnel de travaux lié aux deux
tempêtes de fin décembre 1999 (effettempete) ;
- une variable quantitative retraçant les montants alloués de crédit d’impôt en faveur des
dépenses d’équipement de l’habitation principale mis en place en 2000, puis du Crédit
d’impôt développement durable (CIDD) lancé en 2007 et remplacé par le Crédit d’impôt
transition énergétique (CITE) en septembre 2014 (credimpplus1_aptva) ;
- une variable qualitative pour modéliser, par palier, le nombre annuel de transactions
de logements anciens décalé d’un an (translogtanc_qual4), ces acquisitions étant
souvent propices à la réalisation de travaux importants.
Le modèle est complété par deux indicatrices visant à corriger deux points aberrants, mal
restitués par le modèle, aux premiers trimestres 2017 et 2018, notées dum1 et dum2.
35
Tableau A.9 – Estimation de l’activité en amélioration-entretien
Source : FFB
Ainsi, 98 % des variations de l’activité totale d’amélioration-entretien sont expliquées par le
modèle (cf. graphique A.5).
36
Graphique A.5 – Indice d’activité en amélioration-entretien (en volume)
Source : FFB, à partir de CAH, Baromètre de l’amélioration-entretien ; Insee, soldes d’opinion et
IPEA ; FFB/Réseau des CERC
Prévisions intra-échantillon
Pour mémoire, sauf choc exogène (tempête, choc de TVA, etc.), le marché de l’amélioration-
entretien connaît des fluctuations annuelles relativement faibles, entre -3 % et +3 %, en
volume. Par conséquent, l’erreur de prévision tolérée doit être bien plus faible que celles
retenues sur les marchés du neuf.
Les trois dernières années de 2015 à 2017 ont été parfaitement estimées (cf. tableau A.10).
Tableau A.10 – Prévisions intra-échantillon de l’activité en amélioration-entretien
140
150
160
170
180
190
200
199
51
199
53
199
61
199
63
199
71
199
73
199
81
199
83
199
91
199
93
200
01
200
03
200
11
200
13
200
21
200
23
200
31
200
33
200
41
200
43
200
51
200
53
200
61
200
63
200
71
200
73
200
81
200
83
200
91
200
93
201
01
201
03
201
11
201
13
201
21
201
23
201
31
201
33
201
41
201
43
201
51
201
53
201
61
201
63
201
71
201
73
201
81
201
83
En
ind
ice
Estimé Observé
Observé Prévu
2015 0,3% 0,4%
2016 1,0% 1,1%
2017 1,5% 1,6%
En évolution annuelle