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29 JAN/04 FEV 12Hebdomadaire Paris

OJD : 15504

Surface approx. (cm²) : 249

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Eléments de recherche : PARIS-MARRAKECH, LUXE POUVOIR ET RÉSEAUX : livre d'Ali Amar et Jean-Pierre Turquoi, Ed. Calmann-Lévy, toutescitations

Marrakech-sur-SeineLa ville marocaine symbolise-t-elle les relations complexes entrela France et le royaume? Deux journalistes tentent de répondre.

F ausse enquête sur Marrakech,ce livre invite à une plongéedans les détours des relationsfranco-marocaines, auxquelles

renvoie d'ailleurs le triptyque du sous-titre : Luxe, pouvoir et réseaux. Lieu detous les excès (hôtels de luxe, golfs etriads des Mille et Une Nuits) la Villeocre devient, sous la plume des jour-nalistes Ali Amar et Jean-Pierre Tuquoi,respectivement ancien directeur de larédaction du Journal hebdomadaire etancien journaliste au Monde spécia-liste du Maghreb, une métonymie dela « relation spéciale » entre le Maroc etla France. La description insiste, à des-sein, sur la déconnexionentre le pays d'en bas etce monde cosmopolite etchic placé sous le signe dela volupté. Un contrastesouligné d'ailleurs placeJemaa el-Fna, en pleincœur du Marrakechtouristique (lire aussipp. 100-101), par l'attentatà la bombe qui ftt dix-septmorts dont huit Françaisle 28 avril 2011. Mêmesi l'un des chapitres apour titre « La nouvelleSodome », le lecteur n'ensaura pas plus sur les

Paris Marrakech,Ali Amar etJean-PierreTuquoi, Calmann-lévy, 216 pages,16 euros

mœurs des VIP : hommes et femmespolitiques, capitaines d'industrie, starsdes médias. Le malaise que suscite lavictoire des islamistes lors des électionslégislatives de novembre 2011 dans le« 21e arrondissement de Paris » colorele chapitre de conclusion (« Les bar-bus à Marrakech ? ») avec un portraità charge des dirigeants du Parti de lajustice et du développement (PJD).On lit avec délices les éclairages surles évadés fiscaux, nouvelle catégoriede résidents marrakchis, mais aveccirconspection le chapitre consacréaux « amis du royaume » : lobbyistes,conseillers et hauts commis injustement

vitriolés. C'est là que lelivre pèche par excès dezèle. Tout à sa volontéde démonter les collu-sions entre puissants, ilbascule, sans frein, dansun ton acerbe. Plaisantpar le côté synthétique,le brûlot n'apporte pastouj ours un argumentaireconvaincant sur les « rela-tions extravagantes etincestueuses qui unissentla France et le Maroc »annoncées en quatrièmede couverture. •

YOUSSEF Ait AKDIM