Post on 28-Oct-2021
André LarquiéprésidentBrigitte Margerdirecteur général
La capitale argentine organise chaque année un célèbre festival intitulé BuenosAires Tango et qui touche plusieurs centaines de milliers de passionnés. Pourfaire écho à ce prestigieux rassemblement, cette série de concerts, entamée à lacité de la musique (du 4 au 6 mai) et organisée avec le soutien des institutionsargentines, se prolongera avec six programmes au Théâtre National de Chaillot(du 9 au 27 mai) en continuant à mêler tango à danser et tango à chanter, cou-leurs « typiques » et figures du vanguardismo…
sommaire
vendredi 4 mai - 18h30 p. 8
rencontre - Tango, musiques urbaines d’Argentine
amphithéâtre du musée
vendredi 4 mai - 20h p. 9
concert - Susana Rinaldi « Tana que fuiste y seras »
salle des concerts
samedi 5 mai - 16h30 / dimanche 6 mai - 15h p. 15
concert - Lidia Borda
amphithéâtre du musée
samedi 5 mai - 20h p. 18
concert - Pablo Mainetti Quintetto - Trio Marconi
salle des concerts
samedi 5 mai - 22h30 p. 22
bal - Orchestre La Tipica
rue musicale
dimanche 6 mai - 16h30 p. 24
concert - Trio Mosalini/Beytelman/Caratini - Duo Mosalini/Sanchez
salle des concerts
biographies p. 28
suite de la programmation au Théâtre National de Chaillot... p. 40
Buenos Aires tango
notes de programme | 5
Buenos Aires tango
4 | cité de la musique
grand nombre de magnifiques musiciens dont desbandonéonistes comme Dino Saluzzi, Cesar Stroscio,Rodolfo Mederos ou Juan José Mosalini.Ainsi, durant deux décennies, le tango « à danser »et le tango « à écouter » suivent-ils chacun leur proprelogique. La danse, dans la magnifique ambiguïté deson vocabulaire érotique, s’adapte aux recherchesde la chorégraphie moderne, forte de son duo char-nel, « aveu de la difficulté de la communication entredeux êtres », métaphore d’un siècle qui doute. Quandles instruments derrière le bandonéon, signature dugenre, poussent à des syncrétismes audacieux avecle jazz, le musette, la musique de chambre.Enfin vint la réconciliation. La France étant un deslieux de ces retrouvailles. Sans doute parce que lepays natal de Gardel a toujours conduit un dialogueonirique, littéraire autant que philosophique, avec unidiome musical dont on retrouve les traces dans laterminologie et la mythologie tanguistes. Cette relec-ture du patrimoine tango avec les yeux du contem-porain étant conduite par des compositeurs/musicienssouvent installés en Europe – dictature militaire oblige –qui en ayant engrangé d’autres expériences, ont com-pris en exil les formidables potentialités d’une musiquedont la forme entre temps est devenue universelle.A ce titre, l’affiche de la cité de la musique épouseles pleins et les déliés de cette saga musicale.Puisqu’elle croise la suave élégance de l’orchestretypique « classique » et la novation des enfants dePiazzola. Avec, à la clef, de grandes voix qui ont serviaussi bien les fatals compositeurs que les sublimespoètes du Rio de la Plata, ce coin de planète, où unesingulière nostalgie nègre, indienne et européenne,a su enfanter un si grand nombre d’impénitentsrêveurs.
Frank Tenaille
tango :de Buenos Airesà Paris
« Un inextricable corpus qui forme avec le temps unlong poème civil » nota Jorge Luis Borges, à proposdu tango. De fait, héritier des payadas (poésies duXVIIe siècle dont il a conservé les caractéristiqueslibres du vers), à la confluence de musiques créolesgauchos (milongas, vidalas, estilos, cielitos), de haba-nera et de son, au fil des immigrations, le tango aallégrement brassé rythmiques, instruments et chan-sons de toutes latitudes. A l’origine rythme à deuxtemps de tonalité plutôt picaresque, il effectue unemue radicale sous les auspices de Carlos Gardel etd’amilongado [dans le style milonga précédant letango classique] devient cadencé, mélancolique, dra-matique, passe au quatre temps et se marie à desparoles qui expriment l’interlope réalité sociale desfaubourgs de Buenos Aires. La bourgeoisie faisantsienne cette musique des bas-fonds, il se sophis-tique, adjoint le piano à sa panoplie orchestrale.Jusqu’à prendre ses aises à travers la formule de« l’orchestre typique » [orquesta típica] riche de quatreou cinq bandonéons, quatre violons, un piano, unecontrebasse, ainsi que plusieurs chanteurs. C’est ledébut d’un âge d’or qui, à son apogée dans lesannées quarante, fera vivre dans la capitale portegne[Buenos Aires] jusqu’à 500 orchestres. Puis le tango,contexte économique oblige, tombe de Charybde enScylla. Les bals ferment, la musique anglo-saxonneenvahit les ondes et, percluse dans ses clichés, lamusique canaille va devenir cacochyme. Même sid’admirables formations (celles d’Osvaldo Pugliese,Anibal Troilo, Leopoldo Federico, Horacio Salgan)entretiennent la flamme et sauvent le genre de la cari-cature. Un contexte propice à l’apparition d’un cou-rant rénovateur qui juge que le lieu naturel du tangon’est plus la salle de danse mais celle de concert etdont les plus éminents acteurs s’appelleront AstorPiazzola, Eduardo Rovira, Osvaldo Tarantino, OsvaldoManzi, lesquels assument une forte influence descompositeurs classiques qu’il s’agisse de Bach,Mozart ou Bartók. « Nuevo tango » qui va inspirer un
éternel. Qui l’a entendue une fois, ne peut oublier Tania,quatre-vingt douze ans (avoués) et dans sa gorge, lamémoire de l’amour. Des salons, le tango est passédans les théâtres, les music-halls, a investi le cinéma. Ils’est gravé sur les disques de cire, a traversé les océans,a voyagé sur tous les continents. Musique nomade,musique des sans-adresse, des vagabonds, lourds dece qu’ils ont perdu. Musique des rues.
« Seul et triste, sur le trottoir / Va ce cœur transi / Par une
tristesse de ruines / »...
De la rue de Lappe aux rues sans joie de Berlin, ou deRome, de Londres ou de Madrid, le tango s’est lovédans le cœur des déracinés. Entre tango musette etargentin, tango des bordels et des night-clubs, il y a unlien, un point commun : le trouble du corps, de l’aban-don après la lutte. Le trouble du cœur. « Es el corason ».Le tango, la première fois qu’on l’entend, déjà on lereconnaît. Déjà en soi, il était là. A chacune de sesapparitions, on le redécouvre. Sans jouer d’une quel-conque mode rétro, depuis toujours, chaque jour ilexiste. Les révolutions techniques ne détruisent pas ledésir d’aimer, de s’étreindre, de se retrouver seul àseul, uniques au monde.
La divine douceur de ses mains / N’était qu’à moi, pro-
digant / à mes peines la bonté / de ses caresses.
Cours de tango, bals tango, récitals tango... Pas unesemaine sans. Comme le flamenco, comme le rock oules complaintes des pauvres amours – si Piaf était néeargentine, elle aurait chanté le tango – comme les sau-vageries tsiganes : une vraie musique populaire, et qui,musique des ports et des routes, se moque des fron-tières, toutes, en particulier géographiques. La jeunessedu tango se nourrit des airs du temps. Il évolue sans setrahir, ignorant superbement ses caricatures – signesde gloire. D’hier ou d’ajourd’hui, musiciens et chanteursappartiennent à une même famille, dispersée – c’est detradition – infiniment diverse, pareillement chaleureuse. Cesont les enfants du Tango.
Colette Godard
Buenos Aires tango
notes de programme | 7
tango, tangos Errer sans repère aucun, dans la solitude de rues incon-nues. Aller sans savoir où, au rythme des souvenirsqui encombrent le cœur. Le tango, dit-on, chante lamarche de l’homme dans la ville. Il chante l’arrache-ment à la terre natale, à l’enfance, à la mère et auxamours. Le tango est le chant de l’exil. L’affirmationde soi en terre étrangère. Loin, si loin au-delà desocéans, dans les cités trop vastes, en quête d’unregard, le cœur dévasté. D’abord le tango s’est dansé,parce que danser, c’est s’approcher l’un de l’autre, ets’enlacer, et tout dire par les yeux, la pression d’unemain, le frôlement d’une jambe. Les jambes se cher-chent, se croisent, se jouent l’une de l’autre. Leshanches chaloupent, le corps se plie.
« Et tu sais pourquoi bat un cœur / Il suffit de dire quel
bonheur / Et un rythme, un rythme d’amour / unira les
adieux pour toujours ».
Le tango, c’est du cœur qu’il parle. Cœur affolé dedésir, cœur navré de regrets. Dans la fureur et les pleurs,l’homme chante, et même s’il est vrai qu’un « hommeviril ne doit pas pleurer », quoi de plus émouvant que leslarmes d’un macho. A travers la voix prometteuse deCarlos Gardel, la voix blessée de Roberto Goyeneche,le tango traîne, entraîne des gages de plaisir, des tracesde détresse.Le tango s’est dansé dans les bordels, en un temps oùla tradition interdisait la fréquentation des jeunes fillesconvenables. Si bien que convenable, le tango ne l’ajamais été. Car il est langage de séduction. Il dit l’af-frontement amoureux entre Homme et Femme. Le tango,c’est à deux qu’il se danse, et c’est pourquoi on ne selasse pas de le danser. Des bordels, il est passé dans lessaisons en un temps où s’encanailler faisait partie de cequ’il fallait faire. Et parce que désir et séduction ignorentles barrières sociales. Et puis quand les femmes ont prisle droit de vivre et de dire leurs désirs, elles n’ont plusseulement dansé dans les bras d’un homme. De leurvoix râpée par la vie, le tango, elles en ont chanté lescris et les plaintes, et les défis. Elles se sont unies à lui jus-qu’à ce que la mort les sépare. Leur mort à elles, lui est
Buenos Aires tango
6 | cité de la musique
vendredi
4 mai - 20h
salle des concerts
Tana que fuiste y seras
Juan Carlos CuacciPunto de partida
Angel Villoldo / Enrique Santos DiscépoloEl Choclo
Carlos Gardel / A. LeperaMelodia de Arrabal
O. Avena / H. NegroPara cantarle a mi gente
Nievas Blanco / Homero ExpósitoSexto piso
Astor Piazzolla / Jorge Luis BorgesAlguien le dice al tango
Sebastián Piana / Cátulo CastilloTinta roja
Enrique Santos DiscépoloQué vachaché
Julián Plaza / Jorge Luis BorgesMilonga de los morenos
Eladia BlazquezSi Buenos Aires no fuera asi
Mariano Mores / Enrique Santos DiscépoloUno (voir traduction p. 13-14)
Anibal Troilo / Cátulo CastilloDesencuentro
Juan Carlos CuacciLa última diagonal
vendredi
4 mai - 18h30
amphithéâtre du musée
rencontre
Tango, musiques urbaines d’Argentine
Michel Plisson, musicologueJeanne-Marie Vacher, producteur à France Culture
à l’occasion de la parution de Tango, du noir au blancdans la collection Musiques du monde (coédition citéde la musique/Actes Sud)
Loin de toute mythification, ce livre retrace l’histoiredu tango, depuis les faubourgs de Buenos Aires jus-qu’à ses interprétations et à ses formations sur lesscènes contemporaines. L’auteur explore cet uni-vers qui marie musique, danse, peinture, poésie, oùl’on chante l’argot des gauchos et les milongos deBorges et de Carriego au son du bandonéon.Ressuscitée de ses cendres il y a une vingtaine d’an-nées, cette « pensée triste qui se danse » a entreprisune reconquête universelle. Le disque de vingt et untitres réunit à la fois les plus grands interprètes(Gardel, Piazzolla, Susana Rinaldi), quelques raretéset des titres incontournables comme El Choclo, Sur,ou La Cumparsita.
Michel Plisson est chargé de cours à l’université deParis III, professeur en sciences sociales et ethno-musicologue. Il a effectué lors des trente dernièresannées de nombreux séjours en Amérique latine,notamment en Argentine et au Venezuela. Ses enre-gistrements ont fait l’objet d’une dizaines de disqueset il a publié de nombreux articles dans des revuesspécialisées.
Buenos Aires tango
notes de programme | 11
Susana Rinaldi Elle aurait pu faire carrière comme comédienne authéâtre ou sur le grand écran, mais « le hasard objec-tif », cher aux Surréalistes, en décida autrement et,après un premier succès au 676 de la rue Tucuman,elle bifurqua définitivement vers le tango au débutdes années soixante-dix, investissant le genre avecson superbe tempérament. Ce n’était plus seulementune femme qui chantait comme avaient pu le faire desi belles façons les Libertad Lamarque ou MercedesSimone, mais quelqu’un qui l’interprétait avec uneperception théâtrale et poétique qui lui était propre. Lesgrincheux ont grincé. Les novateurs ont bissé dès Miciudad y mi gente, premier opus d’une discographieriche aujourd’hui de vingt-cinq albums. Une disco-graphie qui en filigrane énonce ses partis pris, notam-ment en faveur des grands paroliers, tous ces letristasmajeurs qui, chacun à leur époque et sur leur registre,surent apporter leur quôte-part à la rénovation dutango, les Homéro Manzi, Enrique Santos Discépolo,Homéro Exposito, Alfredo Le Pera, etc. Pour accompagner cette trajectoire singulière, rienque du beau monde : les acteurs d’un tango évolutifou totalement « piazzolisé » ; Yehudin Menuhin ouAtahualpa Yupanqui aux encouragements ; un JulioCortazar, ami précieux, aux conseils, etc. Mais ne fal-lait-il pas de tels appuis quand la soldatesque tra-quait la sédition des esprits, et que des pans entiersde la culture argentine prenaient les chemins de l’exil.Dans ce jeu du destin, la France fit plus qu’apprécierson talent : elle l’adopta, et cela dès ses premiersconcerts (1976-1977) dont ceux du Théâtre d’Orsay,du théâtre de l’Odéon (avec le soutien de Jean-LouisBarrault) ou de l’Olympia. C’est un fait, le tango-chanson, né avec la secondegénération d’immigrants, n’a cessé à travers les méta-phores de la détresse amoureuse, d’évoquer le déra-cinement, cette quête d’une (mère) patrie originelle,fatalement idéalisée. Que quelques décennies plustard le tango – dictature militaire oblige – ait étécontraint de quitter sa (mère) patrie d’adoption, parut
Pedra Laurenz / José M. ContursiComo dos extaños
Enrique CadicamoIntimas
Juan C. Cobián / E. CadicamoLos mareados
José Dhames / Homero ManziFuimos
H. Stamponi / Cátulo CastilloEl último café
Enrique Santos DiscépoloMartirio
Angel Cabral / Michel Rive GaucheLa Foule
Carlos Gardel / A. LeperaEl día que me quieras
Homero y Virgilio ExpósitoNaranjo en flor
Carmen Guzmán / MandyPorque vas avenir
durée du concert : 2 heures sans entracte
Susana Rinaldi, chantJuan Carlos Cuacci, claviers, arrangement, directionWalter Rios, bandonéonJosé Luis Colzani, batterieJuan Esteban Cuacci, pianoLila Horovitz, contrebasse
Uno
Uno
Busca Ileno de esperanzas
el camino que los sueños
prometieron a sus ansias.
Sabe que la lucha
es cruel y es mucha
pero lucha y se desangra
por la fe que lo empecina.
Uno
va arrastrándose entre espinas
y en afán de lar su amor
lucha, y se destroza hasta entender
que uno se quedó sin corazón.
Precio de castigo que uno entrega
por un beso que no Ilega.
O un amor que lo engañó
Vacio ya de amar y de Ilorar
tanta traición...
Si yo tuviera el corazón
el corazón que di.
Si yo pudiera como ayer,
quere sin presentir.
Es posible que a tus ojos
que me gritan su cariño
los cerrara con mis besos.
Sin pensar que eran como esos
otros ojos los perversos,
los que hundieron mi vivir.
Si yo tuviera el corazón...
el corazón que di.
Si olvidara a aquel que ayer
lo destrozó y hoy pudiera amarte...
me abrazaria a tu ilusión
para Ilorar tu amor.
Uno
Chacun va cherchant plein d’espoir
Le chemin que ses rêves
Ont promis à ses désirs.
C’est une luttre cruelle, infinie,
Mais on lutte et on se saigne
Pour la foi qui nous entête...
Chacun va traîner dans des épines,
Pour faire don de son amour.
Et l’on souffre, on se déchire,
Pour comprendre un jour, enfin,
Qu’il faut payer de son cœur,
C’est la rançon de la vie :
Un baiser se fait attendre,
Un amour vous a trompé...
Vidé d’avoir aimé et de pleurer
Tant de trahisons !
Ah, si j’avais toujours mon cœur,
Ce cœur que j’ai donné !
Si je pouvais autant qu’hier
Aimer sans y penser...
Je saurais fermer tes yeux
Qui me clament leur amour
De la force de mes baisers...
Sans penser à d’autres yeux,
Ces autres yeux pervers
Qui ont fait sombrer ma vie...
Ah, si j’avais gardé mon cœur,
Le cœur que j’ai perdu !
Si j’oubliais celle qui, hier,
L’a déchiré... Si je pouvais t’aimer...
Et t’embrasser, toi, l’illusion,
Je pleurerais d’amour !
Buenos Aires tango
notes de programme | 13
hommage
Buenos Aires tango
12 | cité de la musique
lui faire retrouver ses accents originels. Pour le moins,s’il y a eu un effet Rinaldi, il est à rechercher dansl’expression d’un tango « déterritorialisé », délestédes clichés d’une argentinité surannée ; un tangoqu’elle a servi avec une si large palette d’interpréta-tions et des lectures à ce point émotionnelles, quiexpliquent la puissance évocatrice de son chant.
F. T.
Elle doit s’appeler Susana, objet parmi les fleursDe cette redoutable ville qui fait peurElle doit lutter, debout, de ces jeunes annéesEt de mon être doit être amie, aimée
Susana doit s’épanouir d’entre les pavésDe ce patio d’hier, tel un épi de blé.De son propre destin elle sera le cocherEt des roses pour moi naîtront de son rosier
Mais moi, je l’aime ainsi, cordiale et militanteAimant sans fin le monde et tous ses habitantsAvec, toujours en paix, un immense cœur vaillant.
Je veux seulement qu’elle pense et qu’elle chanteCar, elle, quand elle chante, c’est elle qui ressentEt peu importe ce que pensent les autres !
Catulo Castillo
traduction Michel Anfrol
samedi
5 mai - 16h30
dimanche
6 mai - 15h
amphithéâtre du musée
Luis BordaMilonguera
Roberto GoyenecheDe mi Barrio
Enrique Santos DiscépoloSueño de Juventud
Homero Manzi / Antonio De BiassiMano Blanca
Luis NavalesiRayuela
Anibal Troilo / Catulo CastilloUna Canción
Sabastián Piana / Homero ManziMilonga Sentimental
Luis BordaTu Ausencia
anonymeEn una Feca
Enrique Santos Discépolo / Homero AldoExposito / Virgilio Hugo ExpositoFangal
Juan Carlos CobiánNiebla del Riachuelo
M. Wayne / Dixon / Rose y NicheliniLas 12 de la noche
Enrique Cadiamo / Rosita QuirogaApología Tanguera
Pero Dios te puso en mi camino
sin pensar que ya es muy tarde
y no sabré cómo quererte.
Déjame que Ilore como aquél
que sufre en vida la tortura
de Ilorar su propria muerte.
Bueno como sos habrias salvado
mi esperanza con tu amor.
Uno, está tan solo en su penar.
Uno, está tan solo en su dolor.
Pero un frio cruel
que es peor que el odio
punto muerto de las almas
tumba horrenda de mi amor...
Maldijo para siempre y me robó
toda ilusión...
Si yo tuviera el corazón...
el corazón que di.
Si olvidara a aquel que ayer
lo destrozó y hoy pudiera amarte...
me abrazaria a tu ilusión
para Ilorar tu amor.
M. Mores / E. S. Discépolo
Mais le Bon Dieu t’a mis sur mon chemin
Sans penser qu’il est trop tard :
Je ne saurais comment t’aimer...
Laisse-moi pleurer
Comme pleure celui qui, vivant, subit
Le tourment de pleurer sa propre mort...
Pure comme tu es, tu aurais sauvé
Mon espoir à force d’amour.
Chacun est si seul dans sa douleur,
Chacun est si aveugle dans sa peine...
et voilà qu’un froid très cruel,
Pire que la haine –
C’est l’impasse de toute âme,
C’est le tombeau de l’amour –
M’a volé et maudit à jamais
Mes illusions...
Ah, si j’avais gardé mon cœur,
Le cœur que j’ai perdu !
Si j’oubliais celle qui, hier,
L’a déchiré... Si je pouvais t’aimer...
Et t’embrasser, toi, l’illusion,
Je pleurerais d’amour !
adapt. française de Norberto Gimelfarb
Buenos Aires tango
14 | cité de la musique
Buenos Aires tango
notes de programme | 17
Lidia Borda Parmi les nouveaux interprètes qui, ces dernièresannées, ont réconcilié la jeunesse argentine avec letango, se détache la figure de Lidia Borda. Se sou-venant que beaucoup de femmes, par leur interpré-tation, avaient contribué à la grande geste tanguiste,Lidia Borda a investi des répertoires oubliés, notam-ment ceux de la période 30-40, pour en exhumer destrésors, en l’occurence une majorité de tangos com-posés et/ou interprétés par des femmes, puis tombésaux oubliettes. Une démarche poursuivie en 1998lorsque, avec les chanteuses Cristina Banegas etLiliana Herrero, elle s’investit dans Veledas criollas,spectacle en forme de manifeste, qui affirme la réap-propriation du genre par les femmes. Depuis, on l’avue accompagnée par de beaux complices dont JuanFalu, Antonio Pisano, Luis Cardei, le tandem HoracioSalgan / Ubaldo de Lio ou son frère, le guitariste LuisBorda... Elle a participé aussi à des pièces de théâtreet des comédies musicales (Birdland, Una fabula dejazz, Una señora de carne, La risa a toda costa,Dracula, La Casita de mis viejos et Desde el Alma). Etdeux albums rendent compte de son travail : Entresueños (des tangos, milongas et valses, arrangés parson frère, 1997) et Patio de tango (1999), titre d’unspectacle créé au Théâtre San Pedro de Porto Alegre(Brésil) avec Brian Chambouleyron (chanteur d’uneextrême sensibilité) et le quatuor de l’arrangeur-gui-tariste Esteban Morgado (qui travailla dans le passéavec Roberto Goyeneche, Adriana Varela et AntonioAgri) qui l’accompagnent pour son séjour parisien.
F. T.
Homero ExpositoNaranjo en Flor
Lucio De Mare / Homero ManziMalena
Fernando Solana / Astor PiazzollaVuelvo al Sur
Lidia Borda, chantLuis Borda, guitare, arrangementsInna Surzehnko, pianoGustavo Battistessa, bandonéon
durée du concert : 1 heure 15
Anibal TroiloPa’ que bailen los muchachos
Néstor Marconi / Leonardo MarconiBien de arriba
Castriotti / ContursiMi noche triste
Maffia / StafolaniTaconeando
Pedro LaurenzAmurado
Néstor MarconiUn vino de adios
Juan Carlos Cobián / Enrique CadicamoLos mareados
Astor PiazzollaAdios Nonino
Néstor MarconiCorrientes arriba
Anselmo AietaCorralera
Julio de CaroEl arranque
Néstor MarconiModa tango
Néstor Marconi Trio :Néstor Marconi, bandonéonLeonardo Marconi, pianoOscar Giunta, contrebasse
samedi
5 mai - 20h
salle des concerts
Feliciano Latasa / Carlos PesceGran hotel Victoria
Julio de Caro / Pedro LaurenzMala junta
Juan Carlos Cobián / Enrique CadicamoNieblas del Riachuelo
Pedro LaurenzDe puro guapo
Pablo MainettiTango del pintor
Anselmo Aieta / Francisco Garcia JimenezPalomita blanca
Anibal Troilo / Homero ManziSur
Juan Carlos CobianMi refugio
Pablo MainettiLa piedrita
durée : 40 minutes
Pablo Mainetti Quinteto :Pablo Mainetti, bandonéonGermán Gustavo Martinez, guitareMarisa Hurtado, contrebasseHernán Leonardo Possetti, pianoLeonardo Guillermo Ferreyra, violon
entracte
Buenos Aires tango
notes de programme | 21
Buenos Aires tango
20 | cité de la musique
Néstor Marconi Trio Néstor Marconi – qui fait le voyage accompagné parOscar Giunta (contrebasse) et son fils Leonardo – faitpartie du gotha des bandonéonistes. Après avoir jouéavec Jorge Basso, Horacio Salgán et Astor Piazzolla,il met sur pied, dès 1973, le Vanguatrio dont l’appel-lation illustre assez bien ses intentions esthétiques :celles d’un groupe qui, à travers des arrangementsinspirés du jazz, va s’employer à rénover le fonds tra-ditionnel. Musicien d’une extrême virtuosité au phraséfort personnel, Néstor Marconi dont les qualités d’ar-rangeur et de compositeur sont prisées, sera partieprenante de nombreuses collaborations. Se souveniren particulier de son tandem avec Roberto Goyenecheen 1989 pour le film de Solanas, Tangos del sur –complicité qui le fit remarquer par les critiques, d’au-cuns le désignant alors, comme successeur d’AstorPiazzolla. Pour le moins, Néstor Marconi, qui a parti-cipé à de nombreux enregistrements, a une griffe, untempérament et une approche des plus spécifiques.Avec Oscar Giunta, ils ont eu le privilège d’avoir inté-gré le Nuevo Quinteto Real d’Horacio Salgan.
F. T.
Pablo MainettiQuinteto
A trente ans, le bandonéoniste Pablo Mainetti afficheun solide parcours. Après des débuts à l’école demusique populaire d’Avellaneda avec des professeursde l’envergure de Daniel Binelli ou Rodolfo Mederos, ilse perfectionne avec Néstor Marconi et Julio Pane, étu-die la composition avec Santiago Giacobbe, puis faitses classes dans des formations renommées (cellesde Daniel Binelli, Néstor Marconi, Atilio Stampone,Rodolfo Alchourrón, Roberto Goyeneche) et des com-pagnies (Tango x 2, Tango 7 ou Cie Juan Carlos Copes).En 1992, dans le pavillon argentin de l’Exposition deSéville, il interprète une œuvre de Rodolfo Mederos surune chorégraphie d’Oscar Aráiz ; puis le Festival detango de Grenade le conduit en Espagne avant qu’ilne s’établisse à Barcelone. Toujours aussi entreprenant,outre l’enregistrement de son Concert pour bandonéonet orchestre (avec l’Orchestre de chambre de Lliure,sous la direction de Josep Pons), il participe à de nom-breux hommages à Astor Piazzolla tant à Barcelone,Madrid, Paris (avec Amélita Baltar et Julio Bocca) qu’àRome (avec Maximiliano Guerra). Il compose la musiquedes ballet Diario de unas horas et Gestos del Caminopour la compagnie La Nomina imperial. Il crée le groupeLa Morocha et devient membre du Quintet Araca et duQuartet Vidal, Mainetti, Fumero, Bardagi. On le voit aussiparticiper comme soliste à l’enregistrement de la Messeà Buenos Aires de Martin Palmieri (avec l’Orchestre phil-harmonique de Lettonie) et diriger l’orchestre de la créa-tion Tango-Tango au Kristal Palast Variete de Leipzig.Revenu au pays, il retrouve la compagnie Tango X 2 etparticipe en tant que soliste à la création Una nochede tango, intègre l’Orchestre de tango de Buenos Aires(sous la direction de Raúl Garello et Carlos García),accompagne la chanteuse Amélita Baltar et forme sonpropre quintette. Derniers faits d’armes ces derniersmois : une tournée au Japon avec l’Octeto Eléctrico deDaniel Piazzolla et l’enregistrement de l’album HôtelVictoria. Un éclectisme qui fait de lui une des figuresmajeures de la relève lors du dernier festival BuenosAires Tango en Argentine en mars dernier.
Buenos Aires tango
notes de programme | 23
Juan CedrònOrchestre La Tipica
Longtemps en France le Cuarteto Cedron fut, pourun large public, considéré comme l’un des meilleursambassadeurs du tango. Ce statut, il le devait au faitqu’il s’était nourri à la source des maîtres du genre.Mais s’il faisait découvrir la poésie de Tunon ou deGelman, le Quatuor interprétait aussi des tangos tra-ditionnels et n’avait jamais renié le tango dansé. En1988, pour le spectacle Mémoire de Buenos Aires,la formation est amenée à retrouver les arrangementsoriginaux du répertoire, ainsi qu’à revisiter les forma-tions successives qui ont marqué l’évolution du tango,du trio violon/flûte/guitare au sextuor des années1920-35, puis au grand orchestre des années 1940-55. Puis, regain du bal populaire aidant, dans la fou-lée de cette synthèse musicale et chorégraphique,l’équipe de Juan Cedron va réaliser « un rêve degosse » en créant La Tipica – formation qui se veutfidèle à l’esprit des grandes formations qui animaientles bals populaires dans l’Argentine des années fasteslorsque le disque, le cinéma, le théâtre s’emparentdu tango et le propulsent en Amérique Latine et enEurope. Epoque faste durant laquelle le tango, graveou drôle, canaille ou nostalgique, tient avec superbela chronique sceptique de son temps. Formée par et autour du Cuarteto Cedron (devenuquintette), La Tipica rassemble donc quatorze musi-ciens autour de Juan Cedron. Et son répertoire met àl’honneur les maîtres de l’Âge d’or (Carlos Gardel,Osvaldo Pugliese, Anibal Troilo, Julio De Caro, etc.),comme il se doit dans les arrangements d’époque,selon une subtile alternance de grands classiques,candombés, milongas, valses : un cocktaïl qui a pourambition de recréer l’atmosphère qui présidaient auxbals des rives du Rio de la Plata.
F. T.
* Le samedi 5 mai, en prélude au bal, deux cours de tangoargentin sont proposés gratuitement (à 14h et à 16h, durée2h chacun) par Victoria Vieyra et Jean-Sébastien Rampazzi(réservation obligatoire au 01 44 84 44 84).
samedi
5 mai - 22h30
rue musicale
bal tango*
Alfredo GobbiEl Andariego
Homero Manzi / Anibal TroiloLa última Curda
Mariano MoresTanguera
Homero Expósito / Domingo FedericoYuyo verde
Agustín BardiLa Racha
José-María Contursi / Anibal TroiloToda mi Vida
Osvaldo PuglieseNegrachaMalandraca
José-María Contursi / Anibal TroiloValsecito amigo
Homero Manzi / Anibal TroiloSur
Anibal TroiloLa Trampera
Celedonio Flores / Pintín CastellanosLa Puñalada
Juan Cedròn, chant, directionOrchestre La TipicaPhilippe Leygue, DJVictoria Vieyra, Jean-Sébastien Rampazzi, danse
Juan José MosaliniFantasias Camperas y Urbanas
Osvaldo RuggeroBordonéo y 900
Juan José Mosalini, bandonéonLeonardo Sánchez, guitareOsvaldo Caló, pianoDominique Debart, directionL’Ensemble - Orchestre régional de Basse-Normandie
dimanche
6 mai - 16h30
salle des concerts
Emilio BalcarceLa Bordona
Paulos-RubinsteinInspiración
Patrice CaratiniLe Crabe
Juan José MosaliniViolento
Gustavo BeytelmannRaices II
Horacio SalgánSuite argentine
Charlie MingusFables of Faubus
Juan José Mosalini, bandonéonGustavo Beytelmann, pianoPatrice Caratini, contrebasse
entracte
Astor PiazzollaHommage à Liège, double concerto pour guitare,bandonéon et orchestre à cordes
Milogón Festivo
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Cuarteto Cedrón), et s’est-il impliqué dans de nom-breuses aventures artistiques. C’est en tous cas cesouci du partage de l’expérience qui l’a conduit àjouer avec l’Orchestre régional de Basse-Normandie.Cela de pair avec le guitariste Leonardo Sánchez,trente-cinq ans (fondateur du groupe Gomina,membre du quintette Mosalini/Agri ou directeur musi-cal-interprète de plusieurs créations dont Libertango,Revolver, Fantasma del Rio de la Plata). Dans lagénéalogie du tango, la guitare et le bandonéon for-ment un couple clé. Juan José Mosalini et son com-plice contribuent, à leur manière, à poursuivre cetteconversation instrumentale et stylistique. Avec vir-tuosité et sensibilité, leur musique issue du « NouveauTango » se nourrit de jazz, de folklore, de musiquecontemporaine.
F. T.
TrioMosalini/Beytelmann/Caratini
DuoMosalini/Sanchez
Juan José Mosalini, l’un des meilleurs ambassadeursdu bandonéon en Europe, a grandi dans la grandetradition de la musique populaire argentine. Fils d’unefamille d’artisans musiciens, professionnel dès dix-sept ans, il se produira avec quelques-uns desmeilleurs orchestres ou solistes de son pays : JoséBasso, Léopoldo Federico, Astor Piazzolla, OsvaldoPugliese, Edmundo Rivero, Horacio Salgán, JorgeDragone, Ernesto Baffa... Ainsi, dès son installation enFrance, en 1977, saura-t-il exprimer ses goûts nova-teurs tout en restant fidèle à l’esprit originel de « lamusique canaille qui se danse », cela à travers diversgroupes qui marqueront l’histoire du Tango made-in-France, à l’enseigne de Guardia Nueva, TiempoArgentino et Canyengue. Le bandonéon, qui fit sonentrée dans le tango dans les années dix, contribualargement aussi à la maturité du genre à travers letrio de base bandonéon-contrebasse-piano. JuanJose Mosalini s’en est souvenu et poussa plus avantla formule esthétique. Ainsi, en 1982, se lie-t-il au pia-niste Gustavo Beytelmann et au contrebassiste PatriceCaratini pour un trio qui va marier les couleurs et lesswings du tango, du jazz, de la musique contempo-raine et de la musique de chambre. Soit troisapproches et trajectoires musicales mises au serviced’une œuvre ouverte, exigeante et sensuelle qu’at-testent les albums (La Bordona, Imagenes, Violento,chez Label bleu). Une démarche passionnante, quiau fil des sessions, loin des collages et fusions desaisons, va accoucher véritablement d’une identitémusicale du troisième type.
Soliste de nombreux orchestres en Europe, Juan JoséMosalini est également un pédagogue soucieux dela transmission, dans le sillage de son maître spirituelOsvaldo Pugliese, avec lequel lui-même avait eu lachance d’apprendre durant sept ans. Ainsi fut-il, en1988, à l’initiative du premier cours de bandonéon àl’École nationale de Musique de Gennevilliers (rejointpar la suite par César Strocio, cofondateur du
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l’Uruguay]. Parmi les nom-breuses distinctions dontelle a été l’objet, citons : letitre de Chevalier de l’Ordredes Arts et de l’Éducationartistique (à Paris) en recon-naissance de son action enfaveur de la musique popu-laire (1977), le Sagittariod’Oro en Italie (1978), le PrixGarcia-Lorca à Cuba(1985), le Prix Luigi-Tenco àSan Remo (1986), le Targad’Oro à Florence (1987), letitre de Chevalier de l’Ordrede San Martin de Tours(1987), le titre de Chevalierde l’Ordre des Arts et desLettres à Paris (1990), le titrede « citoyenne illustre » deBuenos Aires (1990), l’ordredes Palme al Merito en Italie(1991), le titre d’« ambassa-drice de Bonne Volonté » àl’Unesco (1992), le PrixLobo de Mar (1995), le titrede Citoyenne d’honneur dela ville de Mar del Plata(1995), le Prix Estrella deMar pour la « meilleure pro-duction » et le « meilleurcostume » (1996), l’inaugu-ration de la « rueSusana-Rinaldi » à BuenosAires (1996), Médaille devermeil de la Ville de Paris(1997), le titre de docteurhonoris causa de l’universitéde Costa Rica (1998), leGrand Prix de la Trajectoire
à Mar del Plata pour sondisque Sin estridencias(1999), le Grand Prix deFinlande au titre de la« Reine du tango » (1999) etle Grand Prix de la Sadaic[la Sacem argentine] pouravoir été considéréecomme la « meilleureambassadrice du tango àl’étranger » (2000).
Juan Carlos Cuaccicommence ses activitésmusicales en 1960 en tantque musicien de jazz. En1964, il entre à l’universitéde La Plata en classe deperfectionnement de direc-tion d’orchestre etd’arrangement choral, puisdirige le Chœur universitaireet la Chorale Ars Nova. En1968, il assure la directiondu Chœur de chambre dela Province de San Luis etréalise la même année lespremiers arrangementspour le groupe récemmentformé Opus Cuatro, dont ilest l’arrangeur actuel.Depuis 1972, il travaille entant que musicien, arran-geur et directeur artistiquede Susana Rinaldi. Avecelle, il s’est produit dansdes villes importantescomme Paris, Rio deJaneiro, Sao Polo, BuenosAires, Caracas, Milan,
Rome, Madrid, Mexico,Montevideo, Copenhague,Helsinki, Stockholm, etc. Àpartir de là vont suivre denombreuses comédiesmusicales comme La Cageaux Folles avec Tato Boreset Carlos Percivalle "Sugar",Alta Sociedad et MollyBrown, dont certainesseront montées par la suiteen Colombie avec DavidStivel pour directeur. AvecSusana Rinaldi, il participe àplusieurs spectacles dontDale Nomás, Y Vamos Ya,Vamos Todavía, Tangos dela Mala Vida, Gotán ; etavec Juan Carlos Copes etRaúl Lavié Tiempos del MalVivir, Sin Estridencias etTangos de una Noche. Sesactivités en tant que chefd’orchestre le mènent àcollaborer avec l’Orchestrephilharmonique de Bogota,avec lequel il crée la MisaNegra de Julio Quevedo en1989 ; avec Susana Rinaldiavec qui il se produitaccompagné del’Orchestre du tango deBuenos Aires et l’Orchestresymphonique de Caracas.Il travaille également avecdes orchestres du mondeentier : l’Orchestre attitré dela télévision de la ville deMexico, le StockholmSparvagsmans Musikkar,
biographies
Susana Rinaldia suivi des études de chantau Conservatoire nationalde musique et a étudié l’artdramatique à l’École d’artdramatique de BuenosAires. Elle débute au théâtreet se fait tout d’abordconnaître en qualité decomédienne, travaillantaussi bien à la radio, à latélévision, au cinéma qu’authéâtre. Elle chante pour lapremière fois à BuenosAires dans un café-concert(le premier de ce genre exis-tant dans la capitale) quis’appelait La Botica delAngel (La Boutique del’ange). Elle était alors la pre-mière femme à s’approprierdans son pays la formuledu one man show... Elledonne ensuite plusieursrécitals de tango enArgentine et fait des tour-nées en Uruguay, au Brésil,au Pérou et au Chili. Ellechante à Paris en 1976(Théâtre d’Orsay, présentéeau public au français parJean-Louis Barrault, avecdes textes de Cortazar etHector Bianchotti), en 1977et 1980 (Olympia), en 1977et 1978 (Théâtre de la Ville)et en 1984 aux Trottoirs de
Buenos Aires . Elle se pré-sente dans la grande sallede l’Unesco en 1978, 1984et 1990. En 1991, elle réa-lise et interprète enArgentine l’œuvre dont elleest l’auteur : Tangos demala vida. Cette mêmeannée, elle est invitée pourla clôture du Festival deSaint-Jacques-de-Compostelle qui avait étéinauguré par José Carreras.En 1992, en tant qu’invitéed’honneur, elle chante àl’Expo Sevilla. L’éminentpoète Julio Cortazar a écritd’elle : « Susana Rinaldi saitque le tango a été avant, etsurtout à Buenos Aires, unemusique des faubourgscomme la java et le blues,un testament de la cité, sachronique des nuitsd’amour, d’abandon et demort, sa nostalgie d’unbonheur impossible, sonconstat de pauvreté, sansespoir de rachat. La voix deSusana Rinaldi est une voixde perfection dont elle sesert, sans jamais appuyer,mais en créant, dès la pre-mière note ou au premiermot, une tension que lepublic subit comme un sor-tilège. Et puis, il y a le choix.Jamais le vulgaire, hélas sifréquent des tangoscélèbres, n’aura fait partie
de son répertoire. Sans sepriver des moments les plusreprésentatifs de ce genredifficile, elle réussit à endonner le plus large éventail,à nous promener le longd’une soirée, sur les trottoirsde la ville du tango, ce“Buenos Aires Querido“dont Gardel s’était fait lechantre. » Elle est actuelle-ment à la tête du Secrétariatde la Culture argentine oùelle œuvre pourl’Association des Acteursargentins pour la défensede leurs droits. Parmi sesprojets artistiques, elle aprogrammé une prochainetournée en Espagne(Barcelone, Madrid, Murcia,Carthagène... avec le GrandOrchestre symphonique deMurcia avec, au pro-gramme, un spectaclesemblable à celui donné il ya un an en Finlande) puispart au Venezuela ; elle aensuite choisi de revenir surscène en tant que comé-dienne à la fin de cet été àBuenos Aires. Elle va égale-ment enregistrer,accompagnée par le poèteHoracio Ferrer et l’Orchestresymphonique du Chili, uneœuvre qu’Astor Piazzollaavait écrite avec Ferrer il y atrente ans : l’Oratoire dedeux peuples [l’Argentine et
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internationale ainsi quedans diverses émissionstélévisées. En mêmetemps, il continue de s’illus-trer dans le milieusymphonique, jouantcomme musicien supplé-mentaire avec l’Orchestrephilharmonique du théâtreColón dirigé par des chefstels qu’Ignacio Calderón etSimon Blech. Dans lesannées 80, il rejointl’Electrica Rioplatense,groupe de fusion ayantpour leader Emilio delGuerci. Il s’illustre dans letango avec d’éminentsartistes comme SusanaRinaldi, avec qui il se pro-duit au Mexique, enColombie, au Chili, enUruguay, en Allemagne, eten Grèce. De même, avecAtilio Stampone, il jouedans le ballet Tango, sousla direction d’Oscar Araizau Théâtre Colón, expé-rience qu’il renouvelleactuellement avec le dan-seur Julio Bocca, à NewYork et divers autres pays. Ilse produit et enregistreavec Raul Lavié, JoséColángelo, avec le WalterRíos Sexteto, Julián Plaza,Libertad Lamarque,Roberto Goyenche, HugoMarcel, María Graña,Adriana Valera, Rubén
Juárez, avec qui il se pro-duit à l’Expo Sevilla enEspagne en 1992, accom-pagné d’Alberto Cortes. Demême, sous la direction deNestor Marconi, il intègreun programme culturel demusique folklorique et detango pendant plusieursannées. En 1997, il réalisedes performances à Tokyoau Japon avec Walter Rioset un orchestre de musiqueurbaine. En 1998, il est bat-teur invité à l’OrquestaFilarmónica de Montevideoen Uruguay qui accom-pagne Susana Rinaldi,expérience qu’il répèteavec la Sinfónica Nacionalde Venezuela et la Sinfónicade Mendoza en Argentine,sous la direction de Juan C.Cuaci, Sergio Ruetsch, etFederico García Vigil. Il seproduit avec le quartetteMario Parmisano àSarmiento et à Paraná,dans un récital qu’organisele Centre culturel du théâtreSan Martín, aux côtés demusiciens commeGuillermo Vadalá etAlejandro Santos. Enfin,avec le quartette ErnestoDmitruk il joue de temps entemps au Jazz & Blues, auJazz Club, et au théâtreSan Martín.
Juan Esteban CuacciL’instrument principal deJuan Esteban Cuacci est lepiano, mais il joue égale-ment de la guitare et de labasse électrique. Il est aussiarrangeur et compositeur. Ila commencé à se produiredans des spectacles à par-tir de 1991 ; citons : MollyBrown en 1991 (avecSusana Giménez), MinasFieles de Gran Corazon deSusana Rinaldi en 1993,Recuerdos y Porvenir en1993 et 1994 (avec SusanaRinaldi), Canciones paraMirar de Maria Elena Walshen 1993 (arrangements etdirection), Gotan de JulioTahier de1995 à 1997 (avecSusana Rinaldi, Raúl Lavie,Juan Carlos Copes etMaría Nieve), Tangos deuna Noche de Venano deet avec Susana Rinaldi en1997, Tiempos del Mal Vivirde et avec Susana Rinaldien 1997 au Teatro SanMartín de Buenos Aires, etCompaneros del Alma deSusana Rinaldi en 1997 (enSuède). Il a commencé trèstôt à se produire sur scèneen concert avec d’éminentsartistes tels que SusanaRinaldi, Liza Minelli, JulioBocca... essentiellement enArgentine et en Suède(depuis 1998).
l’Orchestre philharmoniquede Mendoza, l’Orchestrephilharmonique deMontevideo, l’Orchetre dupremier festival de musiquede Punto del Este,l’Orchestre symphoniquede Mar del Plata etl’Orchestre attitré de TangoMarkinat de Sinajoki enFinlande.
Walter Ríosest né en 1942 à SanEduardo, dans la provincede Santa Fé. Il a faitconnaissance avec lamusique à cinq ans, encompagnie de son père,puis continue à étudier àRosario. En 1960, il arrive àBuenos Aires, intègre leConservatoire national deMusique et fait partie dedivers orchestres typiques.Cinq ans plus tard, il formel’ensemble Tango Trío etaccompagne des person-nalités comme EdmundoRivero, Hugo del Carril,Roberto "Polaco"Goyeneche, RobertoRufino, Rubén Juárez etNéstor Fabián. Ríos donnevie au Quinteto de Músicade la ville de Buenos Aires.Il donne plusieurs presta-tions dans divers pays,notamment en Espagne,au Chili, au Pérou, en
Bolivie, en Uguguay et auParaguay. Après avoir créél’ensemble Músicos deBuenos Aires, où il restetrois ans, le bandonéonistes’installe à Paris, où ildonne des récitals et enre-gistre avec des musiciensfrançais et argentins, dontHoracio Molina et Jairo. Deretour en Argentine, il faitdes représentations dansdivers théâtres et enregistreun disque en duo avec leguitariste RicardoDomínguez. En décembre1987, il part pour la pre-mière fois au Japon, et yeffectue une tournée aucours de laquelle il se pro-duit sur les scènes les plusimportantes de Tokyo etNagoya. Ses travauxrécents comprennentnotamment la directionmusicale de Forever Tango; la collaboration avec leSepteto Argentino ; ladirection de la fameusemaison de tango El viejoalmacén ; des collabora-tions fréquentes avecSusana Rinaldi ; et la direc-tion musicale du Festival deCosquín. Il a récemmentpris part au Festival de Jazzde Stockholm, où il a par-tagé la scène avec desgrands comme ChickCorea, Ray Charles, et Tito
Puente, participé à l’hom-mage à Jorge Luis Borgesau Théâtre général SanMartín aux côtés d’artistescomme Federico Luppi,Patricio Contreras, ManuelCallau, Hugo Arana,Susana Rinaldi, BernardoBaraj sous la direction deLeonor Manso. La particu-larité de cet artiste résidedans la variété des genres,qui vont du tango jusqu’aurock, en passant par le folk-lorique, y compris lereggae.
José Luis ColzaniIl commence ses études depercussion à onze ans auConservatoire Manuel deFalla avec pour professeurBarilli. Il intègre le groupe depercussions du conserva-toire, jouant diversinstruments. Parallèlement,il étudie la batterie avecAlberto Alcalá et intègredivers groupes del’époque. Durant l’année1974, il voyage en Europe,où il se produit avec plu-sieurs groupes etcommence à travailler enItalie comme musicien destudio. Au bout de quatreans, il revient à BuenosAires où il se produit etenregistre avec des artistesde renommée nationale et
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Tango. Durant la saison1999-2000, elle a voyagéen France (Strasbourg,Paris, Bayonne et Biarritz)avec la compagnieRecuerdos son Recuerdos,au Portugal (avec lesmêmes artistes), enAllemagne avec son qua-tuor, à Porto Alegre auBrésil et en Italie pour leFestival Roma Europa(Turin). Elle a participé aufestival international detango de Buenos Aires ainsiqu’au cycle VenanoPorteño de la même ville.
Pablo MainettiNé à Buenos Aires en1971, il commence à étu-dier le bandonéon à l’Écolede Musique populaire deAvellaneda, avec, entreautres, des professeurscomme Daniel Binelli etRodolfo Mederos. Il se per-fectionne ensuite NéstorMarconi et Julio Pane, touten étudiant la compositionavec Santiago Giacobbe. Ilcommence à travailler avecdivers orchestres, dontcelui de Daniel Binelli,Néstor Marconi, AtilioStampone, RodolfoAlchourrón, RobertoGoyeneche, et dans lescompagnies Tango x 2,Tango 7, Juan Carlos
Copes et Tango Forever. Al’occasion du Festival deTango de Grenade et del’Exposition Séville 92, ilpart en Espagne, et inter-prète, sur le pavillonargentin de l’Exposition,une œuvre de RodolfoMederos, avec une choré-graphie de Oscar Aráiz. Ilreste travailler à Séville, puispart à Barcelone, où il s’ins-talle. Il a égalementparticipé à chacun de ceshommages à AstorPiazzolla : à Paris avecAmelita Baltar et JulioBocca, à Barcelone auFestival Grec’96, à Romeavec Maximiliano Guerra,au Théâtre Opéra deBuenos Aires avec DanielBinelli et à Madrid dans lecadre du Festivald’Automne. Par ailleurs, ilécrit la musique du balletDiario de unas horas etGestos del Camino pour lacompagnie La NominaImperial, avec qui il jouedans de grandes villesd’Europe et d’Asie. ABarcelone, il enregistre leConcerto pour bandonéonet orchestre d’AstorPiazzolla, avec l’Orchestrede Chambre de Lliure, sousla direction de Josep Pons.Il intègre ensuite le quintetteAraca pour interpréter la
musique d’Astor Piazzollaet le CuartetoVidal/Mainetti/Fumero/Bardagi. Il dirige l’orchestre duspectacle Tango-Tango, auKristal Palast Variete deLeipzig, pour accompagnerles danseurs Ricardo etNicole. Puis il se réinstalle àBuenos Aires, où il tient lesolo de bandonéon auspectacle Una Noche deTango de l’ensemble Tangox 2. En 1998, il intègrel’Orchestre du Tango deBuenos Aires, sous ladirection de Raúl Garello etCarlos García. L’année sui-vante, il accompagne denouveau la chanteuseAmelita Baltar au ThéâtreMaipo. Toujours en 1999, ilforme son quintette qui,pour le moment, s’est pro-duit à l’Institut deCoopération ibéroaméri-caine (ICI), au DeuxièmeFestival international deTango parrainé par la Villede Buenos Aires, et auDeuxième Festival deTango de Porto Alegre auBrésil. Il a réalisé les arran-gements du quintette, saufpour les compositionsd’Astor Piazzolla. Il s’estrécemment joint à l’OctetoEléctrico, lors d’une tour-née au Japon, avec desœuvres d’Astor Piazzolla.
Lila Horovitza étudié la basse électriquetango/folklore et la contre-basse tango entre 1995 et1998 à l’Ecole de MusiquePopulaire d’Avellaneda enArgentine. Elle a suivi lescours de Guillermo Vadalá,Cesar Franov, MáximoRodríguez (basse élec-trique), de Carlos Vega etDaniel Buono (contre-basse), et de Pedro Aguilar(harmonie et composition).Entre 1993 et 2001, elles’est produite en tant quebassiste et contrebassisteavec divers artistes et for-mations dans le mondeentier et s’est illustrée aussibien en musique populairequ’en musique classique.Pour la musique populaire,elle a accompagné le quin-tette instrumental TangataRea dans des tournéesmondiales (Etats-Unis etEurope, 1996 à 1998),Facundo Saravia (Cordoueen Argentine, 1997),Susana Rinaldi (Washingtonet New York, 1999), lespectacle de tango, folkloreet flamenco Malambo(Stockholm, Oslo,Götegborg, Västeras,2000), Juan EstebanCuacci et Mike Agusson(Stockholm, 2001). Entre1999 et 2000, elle a joué
avec l’Orchestre acadé-mique du théâtre Colon, ets’est produite avec legroupe Deep Purpleaccompagné del’Orchestre symphoniquede Buenos Aires au stadeLuna Park à Buenos Airescomme contrebassiste, eta également participé àl’opéra Gianni Schichi de G.Puccini au théâtre Avenidaà Buenos Aires avecl’Orchestre Juventus Lyrica.En 1996, elle a reçu le prixdu Meilleur Groupe deJeunes de Tango, et en2000, le premier prix duconcours Jeunes du Sudavec le quartette de contre-basses Gravissimo pour sapropre œuvre Tango Grave.
Lidia BordaNée en 1966 en Argentine,elle étudie le chant, puis lethéâtre dès 17 ans. Elle faitpartie de la génération desjeunes chanteuses qui, cesdernières années, ontrendu le tango à nouveauaccessible à la jeunesse deBuenos Aires. Son réper-toire est exceptionnel : il estconstitué de tangos desannées 30 et 40. Unemajorité de ces tangos aété composée et/ou inter-prétée par des femmes,puis est tombée aux
oubliettes. Depuis 1989,elle chante avec des musi-ciens de renom (1990 :Duo de Marionetas, JuanFalú & Luis Borda ; 1994 :Los Moyanos ; 1995 :Antonio Pisano, LuisCardei, Luis BordaQuarteto ; 1996 : LosGigantes de Buenos Aires ;1998 : Horacio Salgán-Ubaldo De Lio) et participeà des comédies musicaleset des pièces de théâtre (en1989 Birdland, Una fabulade jazz, Una señora decarne ; en 1990 La risa atoda costa ; en 1992Dracula, en 1995 La Casitade mis Viejos ; en 1996Desde el Alma). En 1997,elle enregistre son premieralbum Entre Sueños avecdes tangos, des milongaset des valses, arrangé parson frère, le compositeur etguitariste Luis Borda. En1998, elle se produit avecla chanteuse et comé-dienne Cristina Banegas etla chanteuse Liliana Herrerodans une série de concertsintitulée Veladas Criollas quirévolutionne la scènetango. En mai, 1999 elle estinvitée au 2e Festival deBuenos Aires. Suite à cegrand succès, la ville deBuenos Aires produit sondeuxième album, Patio de
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la France. Au fil des ans, lestyle de l’ensemble va s’af-firmer et s’enrichir avec lesrencontres, les apports dechacun et une solide pra-tique de l’improvisation,sans renier ses valeurs pre-mières : exigence artistique,émotion, poursuite d’uneesthétique et d’uneconscience sociale parta-gées. Aujourd’hui, c’est lejeune Manuel Cedron quitient magistralement lefuelle (bandonéon) etRoman Cedron la contre-basse, tandis qu’EmilioCedron vient ajouter sonviolon à un quatuor devenuquintette. Et la fascinationde cet étrange et violentebeauté s’exerce toujourssur le public. Au travers demultiples rencontres etcréations musicales(Ensemble El Noneto,spectacles Mémoire deBuenos Aires et Mémoiredes Mayas, création de LesMilongas d’Antigone avecla Compagnie du ChêneNoir d’Avignon, orchestrede tango La Tipica et bien-tôt un drame musicald’après Les sept Fous deRoberto Arlt), Juan Cedronpoursuit une trajectoireouverte, éclectique etrextraordinairement riche.
Orchestre La TipicaLa Tipica est constitué àl’image et dans l’esprit desgrandes formations qui ani-maient les bals populairesdans l’Argentine desannées 40-50. Formée paret autour du CuartetoCedron, elle rassemblequatorze musiciens : sixviolons, alto, violoncelle,contrebasse, trois bando-néons, piano et chant. Lerépertoire de la Tipica metà l’honneur les maîtresincontestés du tango :Pugliese, Troilo, De Caro,Gardel... dans les arrange-ments d’époque. Auxgrands classiques dugenre, elle mêle candom-bés, milongas et valses,faisant ainsi revivre l’atmo-sphère d’un bal sur lesrives du Rio de la Plata,avec un goût de fêtedonné à chaque soirée.Parce qu’il s’est nourri à lasource de ceux qui, àl’époque, furent les maîtresincontestés du tango, leCuarteto Cedron en a inté-gré l’esthétique et leséléments techniques touten produisant une musiquecharnelle, éminemmentvivace. En 1988, il conçoitle spectacle Mémoire deBuenos Aires, synthèsemusicale et chorégra-
phique qu’il présente avecla participation de spécia-listes du genre, commeGustavo Beytelmann, JuanJosé Mosalini et le grandAntonio Agri. Ce spectaclel’amène à retrouver lesarrangements originaux durépertoire et à faire revivresur scène les formationssuccessives qui ont mar-qué l’évolution du tango.Quelques années plus tard,c’est le regain du bal popu-laire : le nouveau millénaires’annonce sous le signed’une humanité positive,sensuelle et chaleureuse.Les bals de quartier renais-sent ici et là, le public sepresse aux guichets d’unenouvelle expression artis-tique, d’une nouvellepratique culturelle : celle dela fête. C’est pourquoi en1998, les musiciens duCuarteto Cedron réalisentun rêve – un rêve de gosse– en faisant naître LaTipica, à l’image desorchestres typiques quisynthétisaient ces valeursdans l’atmosphère bruis-sante, frondeuse etlaborieuse du Buenos Airesde l’époque. Si La Tipicarassemble pour cela desmusiciens de sensibilité etde formation variées, c’estuniquement ce répertoire,
Néstor MarconiAujourd’hui, le maîtreNéstor Marconi est consi-déré comme l’un desjoueurs de bandonéon lesplus importants et les plusreconnus au monde.Depuis le début desannées 70, son nom a étéassocié à celui de célébri-tés comme Astor Piazzolla,Enrique Francini, HéctorStamponi ou le grandHoracio Salgán, avec qui ilfait partie aujourd’hui duNuevo Quinteto Real. Il aparticipé à des projetscomme l’opéra-tangoMaría de Buenos Aires.Néstor Marconi s’est pro-duit sur des scènesprestigieuses aux États-Unis, en Europe, en Asie eten Amérique. Il a égale-ment joué avec FrankSinatra, sous la directionde Don Costa. Il a participéau film Sur du réalisateurPino Solanos avec RobertoGoyeneche. NéstorMarconi a aussi participéau film Tango du réalisateurespagnol Carlos Saura.Lors d’une très longuetournée au Japon entre1988 et 1991, il a présentéson spectacle Tanguísimoavec l’Octeto BuenosAires. Il a également étéinvité comme soliste par les
principaux orchestresd’Angleterre, de Suisse,d’Autriche, d’Allemagne,d’Espagne, de France, duCanada et des États-Unis.Néstor Marconi a donnédes concerts mémorablesau Théâtre Colon deBuenos Aires. Avec le vio-loncelliste Yo-Yo Ma, il ajoué à Seattle, LosAngeles, Miami,Washington et New York.Actuellement, NestorMarconi continue sesreprésentations au Club delVino avec le Trio Real et leNuevo Quinteto Real.
Juan CedronLa créativité de JuanCedron témoigne depuistoujours d’une rechercheesthétique vitale. Avant toutcompositeur, il décide trèsjeune de travailler la poésie,et crée, sur des textesremarquablement élaborés,une musique originale, sansrenier pour autant ses res-sources traditionnelles. Sesinspirateurs poétiques sontJulio Huasi, Raúl GonzalezTunon, Juan Gelman,Francisco Urondo, RobertoArlt, Acho Manzi, DylanThomas, Bertold Brecht... Ilcompose sur des rythmesde tango, mais aussi demilonga, de estilo, de can-
dombe, de valse et de cha-marrita ; car si le tango estdevenu en Europe unesorte de « label » del’Argentine, une multitudede rythmes et de traditionsmusicales y existent, queJuan Cedron explore à larecherche d’une couleurtoute personnelle et sanscesse renouvelée. Par-des-sus tout, il fait prévaloirl’émotion, dont une remar-quable techniqueinstrumentale renforce l’effi-cacité. C’est à la recherchede cette couleur qu’il entre-prend de donner une placeprédominante au bando-néon, incitantl’instrumentiste à dévelop-per le « dramatisme » de lamain gauche. Ainsi, à uneépoque où l’on pouvaitpenser que le tango s’étaitfigé autour de figures dupassé, Juan Cedron luidonne un nouvel essor, àtravers le Cuarteto Cedron.L’ensemble réunit d’abordautour de Juan Cedron(voix et guitare) le bando-néon de César Stroscio, leviolon de Miguel Praino(qu’il troquera bientôt pourun alto aux sonorités plusgraves, plus charnelles) etla contrebasse de JorgeSarraute. En 1972, c’est ledépart pour l’Espagne, puis
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Piazzolla pendant sa tour-née européenne de 1977.De 1981 à 1992, au seindu Trio Mosalini-Beytelmann-Caratini, il seproduit sur les scènes euro-péennes et américaines. Ilcompose pour la télévisionet le cinéma italiens(Immacolatta e concetta deSalvatore Piscicelli), pour lecinéma français (Corps per-dus d'Eduardo deGregorio) et le cinéma alle-mand (Sin querer de CiroCapellari, 1997). De 1995 à1998, il est compositeur enrésidence à Dijon. Depuis1996, il est directeur artis-tique du département detango de Rotterdam.
Patrice CaratiniNé en 1946 à Neuilly-sur-Seine, Patrice Caratini faitses débuts autodidactes àla contrebasse avec desgroupes de jazz amateursen 1965. À partir de 1969,tout en étudiant auConservatoire de Versaillesavec Jacques Cazauran, ilapprend le métier « sur letas » entre les clubs de jazzparisiens, les studios d’en-registrement et les concerts.Il travaille notamment avecMichel Roques, MalWaldron, Slide Hampton, etaccompagne différents
chanteurs (GeorgesMoustaki, Colette Magny,Maxime Le Forestier). En1977, il crée, avec MarcFosset, un duo contre-basse/guitare qui fait trèsvite parler de lui, apportantfraîcheur et nouveauté dansle paysage musical. Le duoenregistre trois albums (dontBoîte à musique, primé parl’Académie du jazz en1979), et s’associe àd’autres grands du jazz,dont Maurice Vander, DidierLockwood et StéphaneGrappelli, avec lequel ileffectue une tournée mon-diale en 1983. En 1980,Patrice Caratini réunit leOnztet, orchestre à mi-che-min entre la petite formationet le big-band, alliant la sou-plesse de l’une à l’éclat del’autre. L’album Endeka(1982) est deux fois primé(Académie du jazz etAcadémie du disque fran-çais), et Viens dimanchesera à nouveau distinguépar l’Académie du jazz en1987. En 1983, PatriceCaratini s’associe avecGustavo Beytelmann etJuan José Mosalini pourconstituer un trio originaldont la musique oscilleentre tango et musiquecontemporaine, entre jazzet musique de chambre.
Trois albums témoignent dece travail, ainsi que de nom-breux concerts en France,Europe et Amérique duSud. À partir de 1989, dansla continuité de ces petitesformations acoustiques, ilcrée, avec Martial Solal etDominique Pifarely, un triooù règne une grande libertéd’improvisation. En 1997, ilréunit le Caratini JazzEnsemble, formation dedouze musiciens, aveclequel il crée chaque annéeun nouveau programme. LeCD Darling Nellie Gray,variations sur la musique deLouis Armstrong, paru chezLabel Bleu en 2000, réunittous les suffrages de la cri-tique.
Leonardo SánchezNé en Argentine en 1966,Leonardo Sánchez effectuesa formation musicale dansson pays, où il obtient sondiplôme de professeur deguitare, et à Paris (licenceen musicologie). En 1990, ilobtient le Premier prix deguitare (Hauts-de-Seine).Interprète, compositeur etarrangeur, il collabore à dif-férents projets musicaux enArgentine et en Europenotamment avec OrlandoTrípodi, Osvaldo Piro, RaúlMercado, Jaïro, Mercedes
dans ses arrangements ori-ginaux, qu’elle interprète.
chant, direction
Juan Cedròn
bandonéons
Daniel Cabrera Manuel Cedròn Facundo Torres
pianos
Jeanne-Marie GolseLaurent Guanzini
violons
Anne VilletteDominique LemonnierEmilio CedrònFlorent NatonVincent Goyer
alto
Miguel Praino
violoncelle
Jérôme Desbordes
contrebasse
Román Cedròn
Juan José MosaliniNé en 1943 d’une familled’artisans passionnémentmusiciens, Juan José s’ini-tie au bandonéon avec sonpère, en s’imprégnant destraditions de la musiquepopulaire d’Argentine. Ildevient musicien profes-
sionnel à 17 ans. De 1962à 1976, il travaille avec lesplus grands orchestres etsolistes d’Argentine. Il seproduit entre autres avecJosé Basso, LeopoldoFederico, Astor Piazzolla,Osvaldo Pugliese, SusanaRinaldi, Edmundo Rivero,Horacio Salgán, JorgeDragone, Ernesto Baffa,etc. Au cours des mêmesannées, il fonde, avec lebandonéoniste DanielBinelli son premierensemble, Guardia Nueva,qui s’avère être une expé-rience riche et originale dutango d’avant-garde. En1977, il s’installe enFrance : un pays qu’il choi-sit comme nouvelle patriemusicale. Il y retrouved’autres musiciens argen-tins avec lesquels il créeTiempo Argentino. Il enre-gistre un album, TangoRojo, où l’on retrouve lepianiste GustavoBeytelmann, le flûtiste EnzoGieco et le guitaristeThomas Gubitsch. En1978, il concrétise un vieuxrêve en enregistrant undisque de bandonéon soloDon Bandoneon avec laparticipation de l’écrivainJulio Cortázar. En 1982, ilcrée un trio avec le pianisteGustavo Beytelmann et le
contrebassiste PatriceCaratini avec qui il enre-gistre trois albums (LaBordona, Imagenes etViolento). Il compose éga-lement des musiques defilms puis entame la rédac-tion d’une méthode debandonéon. En 1989, ilcrée le premier cours debandonéon de France auConservatoire deGennevilliers. Puis en1992, Mosalini crée leGrand Orchestre de tangoavec lequel il sort leursecond album Ciudadtriste en avril 2001 et quisera présenté fin ami àChaillot.
Gustavo BeytelmannNé en Argentine en 1945, ilfait ses études à l'Institutsupérieur de musique del'université de Rosario. Puisil étudie la composition àBuenos Aires avecFrancisco Kröpfl. A BuenosAires, il est arrangeur etdirecteur musical de la mai-son de disques Microfon. Ilécrit une quarantaine demusiques de films (LaMafia, Quebracho, Losgauchos judios, etc.). Il vit àParis depuis 1976 où ilmène à la fois une carrièrede pianiste et de composi-teur. Il joue avec Astor
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notes de programme | 39
Sosa, GustavoBeytelmann, OscarCardoso Ocampo, JuanJosé Mosalini et AntonioAgri. Créateur et directeurmusical du groupe deTango Gomina dont sesdeux créations, Como unTango et Aguantango, sontprésentées en Europe eten Amérique du Sud, il futégalement le directeurmusical et interprète deLibertango (Paris), deRevolver : El Fantasma delRío de la Plata (France,Espagne, Argentine) et deDale mis saludos aCórdoba (Argentine).Comme interprète, ilintègre le quintet Mosalini-Agri (France, Suisse,Japon) et se produit dansCrimen Pasional d'AstorPiazzolla (Buenos Aires). Saqualité de soliste l'amène àcollaborer avec Juan JoséMosalini, invité parl'Orchestre national de Lille,l'Orchestre de Basse-Normandie, l'Orchestre dePicardie et l'Orchestre deFlandres. Il compose pourdiverses formations,notamment. Il collaborecomme arrangeur et/oucompositeur avec MichelPortal , le quintet Mosalini-Agri, Gianmaria Testa, etLos Andariegos. Arrangeur
de Paris-Tango, œuvrepour chœur, solistes etorchestre de Juan JoséMosalini et H. Ferrer, direc-tion Michel Piquemal, et deCrime Passionnel, œuvrede Astor Piazzolla etP. Philippe avec JeanGuidoni où il participe éga-lement comme directeurmusical et interprète. Enduo avec Juan JoséMosalini, il a joué en Israël,en Hollande, à Athènes, àVienne, à Berlin et enFrance. Ils ont égalementenregistré un CD avecl'Orchestre de Basse-Normandie (orchestre àcordes) avec lequel ils onttourné en Normandie, enSicile et à Paris.
L’Ensemble -Orchestre régionalde Basse-NormandieAprès avoir dirigé leschœurs de l'Opéra de Lyonet participé à de nombreuxspectacles en qualité dechef d'orchestre, assistantdes plus grands chefsinternationaux au Festivald'Aix en Provence,Dominique Debart estnommé en 1984 directeurde l'Orchestre régional deBasse-Normandie, baptiséaujourd'hui « L'Ensemble ».En marge des traditionnels
orchestres français, cetteformation spécifique, auservice de sa région, dontla vocation et le répertoires'inscrivent entre lamusique de chambre etl'orchestre, permet denombreuses incursionsvers des collaborationsavec le théâtre musical, lecinéma, les spectacleslyriques de poche, ainsique la danse et la créationcontemporaine. Musicienpassionné d'art vivant soustoutes ses formes,Dominique Debart guidealors son Ensemble versdes expériences originales.II crée Mauvaises manièresd'Hélène Delavault, parti-cipe aux représentationsde l'Oresteia de lannisXenakis en Sicile (œuvreenregistrée sous sa direc-tion au Festival Musica deStrasbourg) et joue surtous les registres. Revisitantl'opérette, notamment avecBa-Ta-Clan d’Offenbachprésenté à Paris, Caen,Montpellier, Nantes, etc.son activité extrêmementpluraliste se développeaussi à travers tous les pro-longements liés au théâtredramatique et à l'artlyrique : La Querelle desBouffons, d'après Diderot,Rameau et Pergolèse,
Mathilde et Paul d'aprèsFauré et Verlaine, Pierrotd'après Robert Musil etArnold Schcenberg (Pierrotlunaire) et crée un spec-tacle lyrique autour des airsde concert de Mozart LaLoge et le souper, quisillonne la France entière.Coproduit avec les théâtresde Caen, Rouen etRennes, L'Ensemble inter-prète Le Tour d'écrou deBenjamin Britten, repris enfévrier 1996 à Paris (OpéraComique). DominiqueDebart, avec la complicitéd'Alain Bézu, dirige et portepour la première fois à lascène le Chant de la terrede Gustav Mahler (créationscénique en mars 1997 àCherbourg, Caen etIssoudun). La productionest reprise à l'automne1998. Ses productionss'orientent aussi vers lecinéma (re-création duComte de Griolet de RaoulGrimoin-Sanson) ; la danse(La Princesse de Milan deMichaël Nyman et KarineSaporta) et le jazz avecMichel Portal et MathiasRuëgg, directeur du ViennaArt Orchestra. Par ailleurs,pratiquant une politiqued'invitations prestigieusesau sein de L'Ensemble,Dominique Debart dirige de
nombreux concerts avecdes solistes internationaux :Emile Naoumoff, PatriceFontanarosa, MauriceBourgue, Patrick Gallois,Christophe Coin, MichelPortal, Richard Galliano,Didier Lockwood, Juan-José Mosalini... Dans cetterecherche d’originalité,L'Ensemble dirigé parD. Debart veut étendre savision de la musique, élargirson répertoire, explorer desmondes nouveaux et deve-nir l'initiateur de rencontresparfois insolites ou inatten-dues, mais toujours pas-sionnantes.
piano
Osvaldo Caló
guitare
Leonardo Sánchez
bandonéon
Juan-José Mosalini
violons I
Corinne BasseuxAnne FaucherJean-Marc Ferrier
violons II
Jean-Daniel RistThierry TisserandJean-Yves Ehkirch
altos
Jean-Pierre DrouetVéronique Talbot-Potier
violoncelles
Vincent VaccaroAurore Doué
contrebasse
Fabrice Béguin
technique
régie générale
Olivier Fioravanti
régie plateau
Eric Briault
régie lumières
Marc Gomez
Joël Boscher
régie son
Didier Panier
samedi 19 > 23hdimanche 20 > 17h
mardi 22,mercredi 23jeudi 24 > 20h30
vendredi 25,samedi 26 > 20h30dimanche 27 > 16h
samedi 26 > 23hdimanche 27 > 18h
17 mai au 10 juin > 20h30le dimanche > 14h30sauf lesamedi 20 mai > 15hsalle Gémier
mercredi 9jeudi 10 > 20h30
vendredi 11, samedi 12 > 20h30dimanche 13 > 15h
samedi 12 > 23hdimanche 13 > 17h
mardi 15,mercredi 16jeudi 17 > 20h30
vendredi 18samedi 19 > 20h30dimanche 20 > 15h