Post on 08-Oct-2018
ALERTE PATRIMOINE
Sauvons notre patrimoine !
Soucieuse de voir disparaître des éléments remarquables du patrimoine nantais, Nantes Renaissance
rassemble, en 1996, un groupe dénommé « les îlotiers du patrimoine » composé d’une dizaine de bénévoles actifs
qui vont se charger de photographier, répertorier, étudier détails d’architecture ou immeubles dans leur ensemble.
Au-delà de leur contribution importante pour notre fonds documentaire, le groupe joue ainsi un rôle
d’alerte sur les risques de disparition ou de dégradations du patrimoine nantais, en constituant des dossiers
argumentés transmis à la Ville, et à l’Architecte des Bâtiments de France, pour sauver ces éléments dès en amont
des projets.
Ce recueil de fiches rassemble les dernières recherches réalisées sur des éléments du patrimoine nantais qui
sont menacés et les interrogations sur leur devenir. L’objectif est ainsi de questionner la Mairie de Nantes et tout
acteur potentiel de projets sur les grandes orientations de l’évolution des sites ici présentés.
Selon les rédacteurs et les sujets, les fiches sont plus ou moins descriptives ou synthétiques. En particulier,
lorsqu’il s’agit de secteurs entiers amenés à évoluer (Bas Chantenay, secteur Bourse du Travail, lycées Vial et Leloup
Bouhier notamment), les sujets méritent un approfondissement spécifique qui pourrait être porté par un groupe de
travail pour faire parler la mémoire de chacun sur ces sites chargés d’histoire.
Merci aux personnes qui ont rédigé et illustré ces fiches : Nicole Pigeon, Catherine Olart, Patrick Leray, Alain
Guimard, Colette Baron, Claude Vigouroux et l’association e+pi, Margaux Gandillon, Céline Viaud, François Dantart,
Yvette Bellet, et à tous ceux qui participeront, d’une manière ou une autre, à la sauvegarde de ce patrimoine.
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Liste des fiches - alerte juin 2011
1- La Visitation (recto-verso) par Nicole Pigeon
2- Le pédiluve à chevaux de la Gendarmerie par Catherine Olart
3- La maison Avril et Fiteau, quai François Mitterrand par Colette Baron
4- Le château du Grand Blottereau (recto-verso) par Patrick Leray
5- Le manoir du Bois Hue à Saint-Joseph de Porterie par Yvette Bellet
6- La psallette de la Cathédrale par Nicole Pigeon
7- Le château de la Gaudinière (recto-verso) par Patrick Leray
8- L’hôtel dit Levesque, Conservatoire de Musique par Colette Baron
9- La cité Abbé Pierre aux Bourderies par Yvette Bellet
10- La chapelle St-Barthelemy à St-Julien-de-Concelles (recto-verso) par Céline Viaud
11- Le Château de Vieille Cour à Oudon par Patrick Leray
12- La Bourse du Travail, les salons Mauduit et le parc Say par Yvette Bellet
13- Les lycées Vial et Leloup Bouhier par Yvette Bellet
14- L’hôtel de Goulaine, 14 rue du Château par Patrick Leray
15- Le Bas Chantenay par Yvette Bellet
16- Les moulins de la Loire par l’association e+pi
17- Le moulin du Chêne à Vertou par Margaux Gandillon
Toutes les dernières fiches mises à jour sur notre site : www.nantesrenaissance.fr
Programme d’origine : couvent féminin des Visitandines – construction achevée en 1679
Adresse : 106 & 108, rue Gambetta
Propriétaire : (en vente) S.C.I. Les Jardins de l’Arcadie – Nantes Gambetta
Occupant actuel : Armée - « Cercle mixte de garnison de Nantes », caserne aujourd’hui désaffectée
Situation : zone UA – dans le périmètre des abords d'un MH (Cathédrale de Nantes)
Protection particulière : ensemble protégé au titre du P.L.U. (liste du patrimoine nantais) – Portes d’entrée et
cloître inscrits à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques par arrêté du 21 décembre 1925
ALERTE PATRIMOINE
FICHE 01 La Visitation
La vente par l’Etat de ses biens immobiliers concerne entre autre la caserne de la Visitation rue Gambetta,
devenue depuis septembre 1978 « Le cercle mixte de garnison de Nantes ».
Le bâtiment retient particulièrement notre attention en raison de son histoire et des éléments
architecturaux qu’il renferme encore. Cet ancien couvent des Visitandines dont la construction s’est achevée en
1679, est inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques pour certains de ses éléments
architecturaux. En outre la cour du cloître abrite un arbre, qui est protégé en espace boisé classé.
Comme bien des couvents, celui de la Visitation a connu depuis la Révolution des affectations multiples et
variées, « passant pendant un siècle alternativement sous contrôle de l’Etat et sous contrôle de la ville »1.
L’ouverture de la rue Gambetta au tout début des années 1880 condamne une partie des bâtiments situés au sud.
Elle conduit quelques années plus tard à une « restructuration de l’ensemble » laissant alors libre à la vue le cloître
derrière une grille et une bande de terrain gazonné. En 1912, l’Etat remet à la Ville le château des Ducs de Bretagne.
En échange, la Ville se défait, de tous les bâtiments de la caserne de la Visitation au profit de l’Etat.
Le dernier épisode de l’histoire du couvent se joue actuellement. En effet, une société nantaise, aménageur
foncier et promoteur envisage de le transformer en une « Résidence services pour seniors». Si cette société était
définitivement retenue, peut-on être certain, que la propriété ne souffrira pas trop des nouveaux aménagements ?
0 . AMN- 28 Z6- (d’après « Le cercle mixte de garnison de Nantes – ancien couvent de la Visitation ») + 500 W 136
1 Texte et photos : Nicole PIGEON, février 2011
ALERTE PATRIMOINE
FICHE 01 La Visitation
De 1970 à 1978, des travaux sont menés sous la direction du Génie afin de restaurer les bâtiments et le 1er
septembre 1978 est inauguré le Cercle mixte de Garnison de Nantes regroupant les cercles des officiers et des sous-
officiers, la bibliothèque, des chambres de passage, une salle de conférence, un restaurant. Les ravalements à cette
époque sur l’ensemble des façades ont été réalisés avec des enduits hydrauliques (présence forte de ciment) qui
nuisent à l’aspect actuel des bâtiments. Des travaux de « modernisation », mise en sécurité ou conformité,
adaptations, réfection et entretien courant ont été réalisés jusqu’en 1998.
Deux portes marquent l’ancienne entrée du couvent, passage traversant le corps de logis ouest et
permettant l’accès au cloître. Deux pilastres d’ordre corinthien sur un appareil à refends portant entablement et
fronton circulaire, cartouche décorée de guirlandes de fleurs et de fruits encadrent la porte de la rue Dugast-
Matifeux. Le même chambranle à crossettes souligne la porte ouvrant sur le cloître, mais la finesse du décor,
chérubin ailé au milieu de fleurs et de fruits au centre du fronton, l’absence d’ordre, font oublier la rigidité de la
première. Une niche à l’angle nord-est reprend le vocabulaire ornemental de la seconde porte.
Le cloître est composé d’arcades surbaissées retombant sur des piles octogonales dont les pans occupés,
sans rupture, se prolongent sous les arcs. Des chérubins aux ailes différemment repliées et des cartouches ornent
les clefs et les écoinçons des arcs. Des solives de bois portent les planchers des galeries de circulation du premier
étage.
Il ne reste des distributions d’origine du corps de logis Nord, qu’un passage voûté d’arêtes, dans l’axe,
actuellement la réception qui permet l’accès à une vaste salle ouvrant sur la nef dont les voûtes sont
vraisemblablement masquées par un faux-plafond. Au premier étage au-dessus du passage, une pièce est
également voûtée. L’escalier monumental malgré quelques remaniements (accès, mur noyau) a gardé ses
proportions d’origine.
Si l’on peut regretter la sécheresse de la restauration des années 1970, l’ensemble a néanmoins conservé, à
l’exception du corps de bâtiment disparu au sud (lors du percement de la rue Gambetta), tout son dispositif
d’origine : architecture de façade, planchers, charpente, escalier monumental et une partie du cloître (3 façades et
seulement une galerie voûtée). Son intérêt pour l’histoire de l’architecture conventuelle du XVII° siècle à Nantes
mérite ainsi une attention particulière et un inventaire détaillé de ses éléments remarquables.
Texte,source : Note Direction du Patrimoine et de l’Archéologie Nantes, J. Dabreteau, février 2010
Photo noir&blanc : vue du cloître © Visitation Ste Marie 2000 – Vue aérienne © 2011 Microsoft Corporation www.maps.bing.com
Programme d’origine : « baignoire à chevaux » de la Gendarmerie
Adresse : place Aristide Briand
Propriétaire : Conseil Général
Occupant actuel : gendarmes (logement et locaux de travail)
Situation : zone UA – dans le périmètre des abords d'un MH (théâtre Graslin)
Protection particulière : ensemble de la Gendarmerie protégé au titre du P.L.U. (liste du patrimoine nantais)
ALERTE PATRIMOINE
FICHE 02 Le pédiluve à chevaux
La Gendarmerie, place Aristide Briand, anciennement place Lafayette, a été élevée entre 1862 et 1864 par
l’architecte Joseph Fleury Chenantais. De cette époque datent les « deux bassins formant baignoire » (AD 4N87)
pour chevaux, inclus dans une maçonnerie en hémicycle, qui épouse la forme de la façade intérieure du bâtiment. Le
plus grand bassin, la « baignoire à chevaux » proprement dite, se composait d’un sol probablement pavé et à plan
incliné, destiné aux soins sanitaires des animaux. L’autre bassin, de dimensions plus modestes, constituait
l’abreuvoir. N’oublions pas qu’au XIXe siècle, la gendarmerie était alors à cheval. Cette « baignoire à chevaux », que
l’on désigne de nos jours sous le terme de pédiluve, est comblée et recouverte d’un tapis végétal.
En août 2011, les gendarmes, locataires depuis les origines de la construction, quittent les lieux. En effet, le
propriétaire, le Conseil Général, a mis en vente la caserne, qui devrait accueillir par la suite un ensemble commercial
et résidentiel. Le site n’étant pas protégé au titre des Monuments Historiques, on peut redouter la disparition de cet
ensemble architectural rare et remarquable par son décor de têtes de lions. Aussi, il serait très souhaitable de le
classer afin de le conserver in situ.
Cette « baignoire à chevaux » nantaise semble être le seul exemple militaire français répertorié avec celui de
la caserne de la Garde Républicaine, dans le quartier Célestin, à Paris.
Texte : Catherine OLART, février 2011 – Photos : Catherine OLART, juin 2010
Programme d’origine : maison du patron de l’usine d’engrais « Avril et Fiteau »
Adresse : 4 quai François Mitterrand (angle de la rue Arthur III)
Propriétaire : Promogim
Occupant actuel : vacant
Situation : zone Upa – dans le périmètre des abords d'un MH (Notre-Dame-du-Bon-Port)
Protection particulière : protégé au titre du P.L.U. (liste du patrimoine nantais)
ALERTE PATRIMOINE
FICHE 03 La maison Avril et Fiteau
Cette « maison de maître » à l’architecture cossue était le logement de fonction du patron de l’usine
d’engrais à vapeur, connue sous le nom d’ Avril et Fiteau. Construite parmi les premières maisons de la Prairie-au-
Duc au début des années 1880, elle avait fière allure si nous nous référons aux représentations anciennes1.
Dans la nuit du 10 au 11 août 1944, alors que l’ennemi, l’ordre reçu d’évacuer Nantes, faisait sauter les ponts
et les infrastructures portuaires, des maisons ont été soufflées mais elle, elle a été épargnée2.
Mais maintenant ? Il semblerait que son actuel propriétaire, le promoteur Promogim, en dépit de ses
allégations parues dans Nantes Passion en novembre 2008 (« elle va être rénovée et remise en état »), ne fasse rien
pour protéger le bâtiment déjà fortement dégradé : portes-fenêtres au premier étage, mansarde, tabatières
(châssis de toiture), tout est largement ouvert aux intempéries. Seul le rez-de-chaussée est épargné et pour cause, il
est muré !!!
La SAMOA (Société d’Aménagement de la Métropole Ouest Atlantique) parle de réhabilitation complète en
décembre 2010 ; au début de février 2011, les travaux n’ont pas encore été engagés.
1 Document aux Archives municipales de Nantes : AMN 1O1532 2 Document aux Archives municipales de Nantes : AMN Fi254
1 2 Texte : Colette BARON, février 2011 – Photos : Nicole Pigeon, février 2011 - Carré noir&blanc : extrait d’un papier entête de l’usine
Programme d’origine : maison de plaisance du XVIII° siècle, domaine du Grand Blottereau (fief seigneurial)
Adresse : boulevard Auguste Péneau
Propriétaire : Ville de Nantes
Occupant actuel : vacant
Situation : zone NL
Protection particulière : façades, toiture, décors intérieurs du rez-de-chaussée et grille d’entrée classés
Monuments Historiques (1966) – parc et jardin en site inscrit (1966)
ALERTE PATRIMOINE
FICHE 04 Le château du Grand Blottereau
Propriété de la Ville depuis le début du XX° siècle, le Château présente, en premier lieu, un intérêt historique
particulier, par la position sociale de ses différents propriétaires. Cette demeure achevée en 1747, est d’une
architecture exceptionnelle. Le bâtiment se caractérise, en effet, par des proportions inusuelles dans la région et le
raffinement de sa décoration intérieure et extérieure auquel les Nantais sont particulièrement sensibles.
D'importants travaux menés de 1988 à 1993 ont permis la mise hors d'eau du bâtiment et la réfection des
façades nord du corps principal, des galeries et des pavillons Ouest et Est. Les travaux de réfection des façades Sud
n'ont pas été achevés. En revanche, aucuns travaux n'ont été réalisés à l'intérieur de l'édifice. Le bâtiment étant
utilisé comme dépôt des éléments d'un décor Empire (en mauvais état) provenant d'un hôtel de l'île Feydeau, il n'est
pas ventilé. Il n'est pas rare qu'il serve de refuge à des oiseaux...
Cette situation conduit à une lente dégradation des lambris et tout particulièrement des toiles peintes à
l'huile qui subsistent encore dans le « salon de compagnie », pièce la plus richement décorée de cette demeure. Il
serait temps que la municipalité retienne un projet pour faire vivre ce joyau de l'architecture nantaise et procéder,
sans tarder, aux travaux de restauration indispensables.
Ce symbole remarquable du XVIII° siècle nantais, lié à l'enrichissement dû au commerce maritime,
présenterait un réel outil de communication pour la ville. Par exemple, à l'instar du château de Bagatelle, situé
également au sein d'un magnifique jardin (jouxtant le bois de Boulogne), cette « Folie » pourrait devenir un lieu de
réception ouvert au public et accueillant diverses manifestations culturelles (expositions, concerts...).
Texte et photos : Patrick LERAY, avril 2011
ALERTE PATRIMOINE
FICHE 04 Le château du Grand Blottereau
Plan : Patrick LERAY – Photos : Alain GUIMARD, mars 2011
Les proport ions et l'élégance de l'escalier principal, inusuelles dans les
« folies nantaises », sont la marque d'un accès à une pièce d'apparat située à
l'étage (grand salon traversant au XVIII° siècle). Les nombreuses sculptures de
la chapelle évoquent des attributs liés à la musique et au caractère champêtre
de la propriété. Les couples d'angelots de style baroque ornent les quatre coins
de cette pièce.
Le trumeau du salon de compagnie, présentant une décorat ion
surabondante et dont le fronton se développe sur une marine, dispose encore
de son miroir d'origine (en deux part ies). La f inesse du dessin des différentes
marines est remarquable.
Programme d’origine : château du XVII° siècle, domaine du Bois Hue
Adresse : rue de Port la Blanche, Saint-Joseph-de-Porterie
Propriétaire : privé
Occupant actuel : vacant
Situation : zone NNb
Protection particulière : protégé au titre du P.L.U. (liste du patrimoine nantais)
ALERTE PATRIMOINE
FICHE 05 Le manoir du Bois Hue
Le nom de « hue », aux diverses orthographes, est très commun en Bretagne. Parmi les propriétaires de ce
château qui remonterait au XVII° siècle, on peut citer la famille Lelasseur qui l’agrandit en 1882. Les Ursulines vont
également l’acquérir en 1921 pour le vendre en 1929 à la Société Civile Immobilière du Bois Hue.
Aujourd’hui, le château n’est plus habité et a subi les ravages d’un incendie en 1999. Depuis, il est à l’état
d’abandon. Bien que propriété privée, la dégradation de ce manoir est inquiétante quant au devenir de cet édifice
situé dans un quartier en pleine évolution.
Aussi, la Ville de Nantes devrait pouvoir prendre des mesures incitatives à l’égard du propriétaire pour lui
demander de prendre les dispositions conservatoires et éviter à court terme une issue fatale à ce bâtiment qui se
dégrade au fil du temps.
Texte : Yvette BELLET, avril 2011 – Photos : Yvette BELLET, mars 2009 – cliché intérieur 1996 Don de la Société des Amis de Nantes
Programme d’origine : hôtel - fin du XV° siècle ou début du XVI° siècle
Adresse : 5 impasse Saint-Laurent
Propriétaire : Ville de Nantes
Occupant actuel : « Direction de la Culture »
Situation : en Secteur Sauvegardé
Protection particulière : classé Monument Historique depuis 1910
ALERTE PATRIMOINE
FICHE 06 La psallette de la Cathédrale
Cette ancienne résidence de l’archidiacre de la Mée s’inscrit dans la période de reconstruction des hôtels
aristocratiques. Après avoir traversé la tourmente révolutionnaire, la propriété est acquise par l’évêché en 1837. Elle
accueillera une manécanterie1, d’où sa dénomination actuelle de psallette.
Le 29 mai 1911, après délibération municipale, décision est prise de dégager le côté sud de la cathédrale.
Suite à une expertise, un crédit est ouvert afin d’acquérir « un groupe d’immeubles ayant appartenu à la mense
épiscopale de Nantes, au chapitre, et à la fabrique de l’église Saint-Pierre, tous situés au sud de l’édifice […] »2. Le 28
juillet 1911 la décision est confirmée par l’assemblée municipale. Le 8 novembre, un décret déclare le dégagement
de la cathédrale d’utilité publique. Le 12 juillet 1912 : Réserve du ministre de l’Instruction publique et de Beaux-Arts
pour la sauvegarde des monuments à dégager. Peu après, le directeur des Domaines cède de façon amiable à la
Ville de Nantes, (maire Paul Bellamy) plusieurs bâtiments dont « la maison dite la Psallette avec les constructions
qui l’entourent ».
Actuellement, l’ensemble du bâtiment malgré sa toiture et sa cheminée neuves souffre de façon évidente
des méfaits du temps. Les tuffeaux sont très dégradés et la riche décoration tend à disparaître. Que vont devenir,
entre autre, l’accolade au-dessus de la porte d’entrée, le décor de feuillage à la base de la tourelle circulaire, les
rebords des fenêtres, les fleurons, les entourages des ouvertures et les armes de la Bretagne si rien n’est fait ?
. Ecole de chant vocal rattachée à une paroisse formant les enfants de chœur.2 . AMN- 500 W 169
1
2 Texte et Photos : Nicole PIGEON, février 2011
Programme d’origine : maison de plaisance de la seconde moitié du XIX° siècle
Adresse : 29, rue Diane
Propriétaire : Ville de Nantes
Occupant actuel : vacant
Situation : zone NL
Protection particulière : protégé au titre du P.L.U. (liste du patrimoine nantais)
ALERTE PATRIMOINE
FICHE 07 Le château de la Gaudinière
Acquis par la Ville dans les années 1990, le château (édifié dans les années 1870) et le terrain, siège d'un
centre de rééducation, ont permis d'agrandir le remarquable jardin public existant. Cet ensemble présente d'autant
plus d'intérêt qu'il constitue une des dernières propriétés nantaises avec l'intégralité de son parc, les autres
domaines ayant été depuis longtemps démembrés par la collectivité ou des investisseurs.
Si le château a, depuis, fait l'objet d'une restauration extérieure qui l'a mis hors d'eau, on peut regretter
qu'elle n'ait pas restitué la silhouette élancée des toitures des deux pavillons d'angle, caractéristique des maisons de
plaisance de cette période et apparaissant sur la carte postale de 1900.
Il est souhaitable que la municipalité engage dès que possible les travaux nécessaires pour éviter la
poursuite des dégradations. Elle pourrait se positionner sur un projet qui pourrait être déterminé en fonction de son
implantation au sein d'un remarquable espace végétal comme, par exemple, un lieu d'hommage aux talentueux
architectes paysagistes des parcs nantais.
Texte et photos : Patrick LERAY, avril 2011
L'intérieur de la bâtisse, qui n'a fait l'objet d'aucune
remise en état, est dans un grand état de délabrement.
Facteur aggravant, l'humidité toujours persistante a
constitué un terrain favorable au développement de la
mérule qui a mis à mal les remarquables boiseries. La
qualité des décors intérieurs (lambris, boiseries et
cheminées) des salons de réception et des chambres de
maîtres est caractéristique des habitations bourgeoises
de l'époque Napoléon III.
ALERTE PATRIMOINE
FICHE 07 Le château de la Gaudinière
Photos : Patrick LERAY, mars 2011
Programme d’origine : hôtel particulier – Architecte : Buron – Date : 1871
Adresse : 3 rue Harouys
Propriétaire : Ville de Nantes
Occupant actuel : locaux associatifs, en partie vacant
Situation : zone UA – dans le périmètre des abords d'un MH (théâtre Graslin)
Protection particulière : protégé au titre du P.L.U. (liste du patrimoine nantais)
ALERTE PATRIMOINE
FICHE 08 L’Hôtel dit Levesque
Ce bel hôtel particulier a été construit en 1871 pour Joseph Bourgaux par l’architecte Buron. Le terrain vendu
pour son édification faisait partie de l’hôtel Barbier et de ses dépendances s’étendant du boulevard Delorme (actuel
boulevard Guist’hau) à la rue Deshoulières. Au décès de ce premier propriétaire, Georges Levesque l’acquiert en
1880. A sa disparition, ses ayants-droit vendent l’édifice à la Ville en 1917, qui y installe le Conservatoire de Musique
jusqu’en 1971, époque à laquelle l’hôtel devient le siège de nombreuses associations.
Ce bel immeuble construit en granit et tuffeau est composé d’un bâtiment principal encadré de deux
bâtiments annexes. Le bâtiment principal est composé d’un péristyle à balustres soutenu par quatre colonnes
corinthiennes formant portique. La façade principale en parement d’un bossage continu en tables est riche de
sculptures, consoles, cartouches, guirlandes, mascarons aux clés des linteaux, pots aux feux, lucarnes à volutes,
chaînages et corniches à modillons. Le toit brisé est percé de trois lucarnes jacobines. La façade côté jardin est
composée de portes fenêtres sommées de guirlandes et de mascarons (têtes de rois nègres, de Neptune, etc..) et
devant lesquels courent les balustres des balcons. Initialement, l’intérieur était composé au rez-de-chaussée de
quatre pièces principales (salon lambrissé, salle, petit salon, billard) avec des cheminées en marbre noir et des
plafonds peints en caissons en trompe-l’œil avec vestibule, de sept pièces, deux cabinets de toilette et vestibule à
l’étage, et sept pièces dans les combles. L’ensemble de l'hôtel et ses dépendances est agrémenté d’un parc
occupant une superficie de 1.700 m² environ.
La dégradation des riches sculptures en tuffeau (en dépit de quelques restaurations maladroites, déjà
anciennes) dénote un manque d’entretien évident. Nous pouvons nous interroger avec inquiétude sur le devenir de
l’une des quelques demeures anciennes qui, en subsistant, font encore le charme de cette rue.
Texte : Colette BARON, février 2011 – Photos : Nicole PIGEON, février 2011
Sources : Note Direction du Patrimoine et de l'Archéologie Nantes, J.Dabreteau, avril 2011 et Archives municipales de Nantes : AMN 1O735
, note avril 2011
Programme d’origine : ensemble de logements sociaux
Adresse : rue du Fer à cheval
Propriétaire : Nantes Habitat
Occupant actuel : particuliers
Situation : zone Vb
Protection particulière : aucune
ALERTE PATRIMOINE
FICHE 09 Cité Abbé Pierre
Nantes-Habitat, propriétaire et maître d’ouvrage de ce patrimoine immobilier, envisage la démolition de
cette cité construite entre 1954-1956 et porte le nom de « Cité Abbé Pierre » comme le rappelle la plaque posée sur
l’un des bâtiments, boulevard Jean Moulin.
La destruction des maisons individuelles a été décidée par Nantes Habitat. Cette décision aurait pour
conséquence, outre les effets psychologiques pour les habitants, de détruire un témoin important du logement
social des années 1950 conçu pour répondre à l’appel de l’Abbé Pierre.
La Ville de Nantes est l’un des partenaires privilégiés de Nantes-Habitat. A ce titre, l’avenir de cette cité,
dont ses habitants se prononcent pour une rénovation, concerne également la Ville pour conserver les témoins des
différentes périodes de l’habitat social tout en adaptant les conditions de logement aux données d’aujourd’hui.
Quelle approche la Ville de Nantes a-t-elle vis-à-vis de ce programme immobilier de Nantes Habitat ?
Texte et photo : Yvette BELLET, février 2011 – Vue aérienne © 2011 Microsoft Corporation www.maps.bing.com
Programme d’origine : chapelle XV° fondée sur d’anciens thermes gallo-romains
Adresse : Saint-Julien-de-Concelles
Propriétaire : Commune de Saint-Julien-de-Concelles
Occupant actuel : culte religieux (diocèse du Loroux-Bottereau)
Situation : -
Protection particulière : inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1925
ALERTE PATRIMOINE
FICHE 10 Chapelle Saint-Barthélémy
L’orientation de la chapelle ne répond pas à l’implantation traditionnelle selon les points cardinaux, elle
s’explique par l’existence d’une construction primitive qui remonterait bien avant les origines du culte catholique.
Les fondations d’une maison de bains gallo-romaine (plan au verso) ont été mises au jour et bien renseignées par les
travaux de Léon Maître au cours du XIX° siècle. Les thermes auraient été transformés en lieu de culte aux alentours
du VII° siècle par un évêque du Mans. Dédié à Sainte-Ouyne ou Sainte-Eugénie qui avait la vertu de guérir la surdité,
le site devint ainsi un centre de culte jusqu’au Moyen-Age. L’existence d’une chapelle dès le VII° siècle explique
probablement le volume principal de la chapelle, les murs épais soutenus par de massifs contreforts et la rareté des
ouvertures ; une nouvelle campagne de construction au XV° siècle a édifié la chapelle telle que nous la pouvons la
voir aujourd’hui, avec sa très belle charpente « à chevrons formant fermes », ses grandes baies verticales à motifs
trilobés bien caractéristiques du XV° siècle. Un ensemble sculpté du XVII° siècle forme retable dans le chœur.
Les murs extérieurs et la couverture ont fait l’objet d’une restauration dans les années 1990, mais la chapelle
souffre d’importants problèmes d’humidité, et l’intérieur reste dans un état sanitaire inquiétant.
La chapelle est ouverte quotidiennement mais ne reçoit plus d’offices, elle fait en revanche l’objet d’un
pèlerinage annuel fin août-début septembre, depuis des siècles. La chapelle est aussi très visitée par les locaux qui y
semblent visiblement très attachés.
Texte et photos : Céline VIAUD, mars 2008 – La chapelle a fait l'objet de travaux depuis la rédaction de cette fiche.
Schéma de restitution des fouilles du XIX°
siècle, affiché dans la chapelle et extrait des
travaux de Léon Maître (fouilles du XIX°
siècle). Les auteurs se sont appuyés sur les
plans d’une maison de bains semblable mise
au jour au Cléons (Haute-Goulaine) auquel le
site était « relié par une voie pavée ».
ALERTE PATRIMOINE
FICHE 10 Chapelle Saint-Barthélémy
Le plan est atypique dans son orientation comme
dans ses dispositions intérieures. La chapelle est composée
de deux vaisseaux sur plan rectangulaire, séparés d’un mur
épais percé de grandes arcatures en arc brisé, et qui
correspondent à l’organisation des salles des thermes.
Au-dessus de l’autel du bas-côté, on trouve des fragments
de peintures murales, difficiles à lire (photo ci-contre).
Le sol de la chapelle du XV° siècle se trouvait 30 à 35
centimètres plus bas, d’où ces proportions écrasées. Cette
donnée peut aussi expliquer l’important problème
d’humidité qui affecte tout l’édifice. Les murs intérieurs
sont les plus touchés, ils présentent d’importantes surfaces
de moisissures verdâtres et noires notamment en partie
basse des murs et sur toute sa périphérie.
La façade Sud-Ouest présente quelques micro-fissures en
partie haute des murs, et une à l’extérieur sur la façade
Nord-Ouest à la liaison entre le mur de la nef et le mur du
chœur. Les murs intérieurs présentent en revanche des
fissures plus importantes dont certaines ont été rebouchées
grossièrement, il est donc difficile d’en apprécier
l’importance. Une fissure inquiétante est à noter au-dessus
de l’arc ouvrant sur le chœur au niveau de la clé, elle
remonte jusqu’en partie haute du mur, les fissures sont très
nombreuses dans l’espace du chœur (voûte et mur du fond).
Texte et photos : Céline VIAUD, mars 2008 – La chapelle a fait l'objet de travaux depuis la rédaction de cette fiche.
Programme d’origine : forteresse démantelée au XIV° siècle
Adresse : Route de Couffé à Oudon
Propriétaire : privé
Occupant actuel : vacant (ruine)
Situation : -
Protection particulière : aucune
ALERTE PATRIMOINE
FICHE 11 Le château de Vieille Cour
Vieille-cour était une forteresse située à environ 3 km au nord du bourg d'Oudon sur les hauteurs dominant la
rive gauche de la rivière du Havre. Elle était défendue à l'ouest et au midi par la pente très raide du coteau et par un
fossé sur les deux autres côtés. Le pignon méridional qui devait atteindre 10 à 12 mètres, est encore visible. Les
vestiges de deux grandes ouvertures sur le mur de façade dominant la rivière présentaient des arcs en anse de
panier.
La date de son édification n'est pas connue, mais nous savons qu'elle a été démantelée à la fin du XIV° siècle
par Alain de Malestroit, seigneur d'Oudon. L'autorisation de fortifier la place d'Oudon lui fut donnée, en effet, sous
cette réserve par le Duc Jean IV le 13 mai 1392. C'est à cette époque que fut construit le donjon (importante tour
octogonale) qui domine le bourg.
La rareté dans la région nantaise de ce type de constructions médiévales, dont l'origine pourrait être
antérieure au XIV° siècle, mérite une attention toute particulière.
Les ruines de cette forteresse, qui étaient encore accessibles il y a une vingtaine d'années, sont
suffisamment imposantes pour se prêter à des recherches archéologiques. Le dégagement de son écrin de
végétation serait un préalable aux travaux de consolidation nécessaires pour arrêter les dégradations dues à son
abandon et conserver ce témoin de l'architecture civile médiévale.
Texte : Patrick Leray, mai 2011 – Photo couleur : extrait du plan d’Oudon, édité par le Syndicat d’initiative et l’association des artisans et
commerçants d’Oudon – Carte postale noir & blanc extraite de l’ouvrage « Oudon eu fil de son histoire, 1900-2000 édité par la mairie d’Oudon
Programme d’origine : Bourse du Travail, salons Mauduit, parc Say
Adresse : rues Arsène Leloup et Désiré Colombe
Propriétaire : Ville de Nantes
Occupant actuel : vacant pour une partie des bâtiments, quelques locaux associatifs
Situation : zone UA – dans le périmètre des abords d'un MH (théâtre Graslin)
Protection particulière : ensemble protégé au titre du P.L.U. (liste du patrimoine nantais)
ALERTE PATRIMOINE
FICHE 12 Secteur de la Bourse du Travail
Le Conseil Municipal a lancé ces derniers mois une étude sur le devenir des édifices du « secteur de la Bourse
du Travail » qui concernent : les salons Mauduit, la Bourse du Travail et le parc Say. Ces bâtiments sont
actuellement, pour l’essentiel, fermés pour des raisons de sécurité ou inaccessibles aux Nantais. La presse locale
s’est faite récemment l’écho des perspectives que le Conseil Municipal pourrait retenir.
Que ce soit pour des raisons historiques ou pour des motifs architecturaux, cet ensemble immobilier doit
avoir une nouvelle vocation en le rénovant et le réhabilitant. Quels sont les projets envisagés par la Ville pour ces
bâtiments inscrits dans l’histoire et la mémoire des Nantais ?
Texte : Yvette BELLET, avril 2011 – Photos : Yvette BELLET, janvier 2011
Programme d’origine : établissement d’enseignement secondaire
Adresse : 12 rue du 14 juillet et Boulevard de Launay
Propriétaire : Conseil Régional
Occupant actuel : lycées
Situation : zone UA – dans le périmètre des abords d'un MH (place Mellinet)
Protection particulière : protégés au titre du P.L.U. (liste du patrimoine nantais)
ALERTE PATRIMOINE
FICHE 13 Lycées Vial et Leloup Bouhier
Le Conseil Régional des Pays de Loire a pris la décision de construire un lycée international sur l’Ile de
Nantes. Les conséquences sur les sites de deux lycées de Nantes, Vial et Leloup Bouhier, nous questionnent compte
tenu de ce que représentent ces deux établissements scolaires de l’enseignement technique dans notre ville. Une
partie de leurs locaux, notamment les plus anciens, comme le fronton du lycée Vial ou la façade du lycée Leloup
Bouhier font partie du patrimoine de la ville.
Aussi, le devenir de ces deux structures ne peut pas ne pas vous interpeller quant à leur avenir sur lequel des
précisions doivent être apportées dans les meilleurs délais, compte tenu de l’échéance d’ouverture du nouveau
lycée sur l’Ile de Nantes.
Texte : Yvette BELLET, février 2011 – Photo : Yvette BELLET, janvier 2011
Programme d’origine : hôtel particulier
Adresse : 14 rue du Château, Nantes
Propriétaire : particuliers en copropriété
Occupant actuel : propriétaires et locataires
Situation : Secteur Sauvegardé
Protection particulière : inscription à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques des façades sur
cour, des deux cages d'escalier, porche d'entrée avec son portail du XVII° siècle ainsi que deux pièces voûtées au
rez-de-chaussée du corps arrière, par arrêté du 3 mai 1991. Immeuble protégé au titre du P.S.M.V.
ALERTE PATRIMOINE
FICHE 14 Hôtel de Goulaine
Cet hôtel particulier, édifié durant la seconde moitié du XVII° siècle a eu comme premier propriétaire connu
Paul Hus, travaillant dans l'administration du Duché de Bretagne. L'édifice s'est successivement appelé Hôtel de
Villeneuve, d'Harrouys et de Goulaine, nom des propriétaires ultérieurs. Menant de l’Hôtel de Ville au château des
Ducs de Bretagne, la rue du Château est, comme celle de Briord, un axe privilégié de construction d’hôtels
particuliers.
L’hôtel de Goulaine se compose d’un logis principal sur rue avec avant-corps central et de pavillons d’ailes qui
se développent sur une cour intérieure et abritent latéralement deux beaux escaliers rampe sur rampe voûtés. La
cour possédait un puits et const ituaient l’accès aux dépendances (écuries, remises à voitures). Cet hôtel part iculier
est l'un des plus grands, complets et conservés de Nantes malgré l'état actuel de la cour intérieure et de la façade
Est.
Au cours du XVIII°, sa façade ainsi que l'ensemble des appartements subissent de nombreuses
transformations : les baies sont agrandies (modificat ion des croisées et pose de ferronneries nouvelles à la place
des allèges supprimées), des consoles et des coursives sont installées sur cour, et les appartements sont modifiés
(ceux du corps principal conservent les parquets de Versailles, les cheminées de marbre et les lambris). Plus
récemment, au XX° siècle, il semble y avoir eu de nouvelles divisions d'appartements (28 proprié taires, commerces
inclus, en 2008).
Texte : Patrick LERAY, mai 2011 – Photos : François DANTART, juin 2011.
Source : Restauration urbaine à Nantes, fiche Le temps d’un chantier, 14 rue du Château, Nantes Renaissance.
ALERTE PATRIMOINE
FICHE 14 Hôtel de Goulaine
Dans les années 1980, L’hôtel présentait un état sanitaire
part iculièrement préoccupant par le fait de restaurat ions
malencontreuses et, plus simplement, par défaut d’entret ien (en
part iculier des zingueries), le parement et les enduits étaient
profondément altérés.
Un premier diagnost ic, comprenant un relevé complet, a été
réalisé par Jean-Pierre Leconte, architecte du patrimoine,
accompagné d’une étude documentaire et historique approfondie
menée par la D.R.A.C. Pays de Loire, qui a conduit à l’inscript ion
de l’édif ice sur l’Inventaire Supplémentaire des Monuments
Historiques en 1991. Mais les dégradat ions sont restées en l’état
jusqu’en 2000, où un arrêté de mise en péril dût être pris pour
engager des travaux de consolidat ion d’urgence sur les façades
Nord-Est. En 2002, Philippe Perron, architecte du patrimoine, est
missionné pour la restaurat ion des façades et l’effacement total
des réseaux.
Ce chant ier représenta un travail considérable consistant en la restructurat ion complète des réseaux
(ant icipant les travaux futurs) et un ravalement de la façade Ouest et son retour vers le Nord incluant la tourelle sur
cour (jusque 80% des pierres de taille remplacées). Malheureusement, les tranches prévisionnelles concernant
l'ensemble des façades sur cour n’ont pas été engagées. Et aujourd’hui, les façades sur cour (dégradat ion des
parements, réseaux apparents) mais aussi sur la rue du Château présentent un état toujours préoccupant.
L'évolut ion des dégradat ions de ce prest igieux hôtel part iculier appelle l'attent ion sur la nécessité d'engager au
plus vite la poursuite des travaux.
Texte : Patrick LERAY, mai 2011 – Photos : François DANTART & Margaux GANDILLON, juin 2011.
Source : Restauration urbaine à Nantes, fiche Le temps d’un chantier, 14 rue du Château, Nantes Renaissance.
Programme d’origine : quartier d’activités liées au port
Adresse : entre la Gare Maritime et la gare de Chantenay
Propriétaire : -
Occupant actuel : privé
Situation : zone U6 – périmètre des abords d'un MH (manoir de la Hautière – église St-Martin)
Protection particulière : 6 bâtiments protégés au titre du P.L.U. (liste du patrimoine nantais)
ALERTE PATRIMOINE
FICHE 15 Le Bas Chantenay
Une étude a été confiée, il y a quelques années, à l’architecte urbaniste Pierre Gautier quant au devenir de
ce secteur où le patrimoine industriel côtoie le patrimoine architectural, où la mémoire industrielle et ouvrière
demeure fortement ancrée et toujours présente.
Aujourd’hui, seule la reconversion du site « Armor » a été décidée, sa mise en œuvre étant en cours à
laquelle est associée la démolition du site de l’école de l’Immaculée Conception, réalisée le premier trimestre 2011
pour laisser la place à des logements.
L’importance de cette partie de la ville, tant sur le plan historique qu’économique, nécessite :
- que les conclusions de cette étude puissent être connues, non seulement, des habitants, mais aussi des
associations qui œuvrent pour la sauvegarde du patrimoine ;
- que les précisions sur l’avenir des différents éléments de ce patrimoine et sur la planification de leur réhabilitation,
transformation puissent être diffusées par les services de la Mairie ;
- que les associations concernées par le patrimoine puissent être considérées comme des partenaires dans la
démarche mise en œuvre pour revitaliser ce quartier.
Texte : Yvette BELLET, février 2011 – Photo : Yvette BELLET, octobre 2009 - Vue aérienne © 2011 Microsoft Corporation www.maps.bing.com
Programme d’origine : minoterie de 1895 à 1960
Adresse : 1-3 rue Marcel Sembat
Propriétaire : privé
Occupant actuel : bureaux CAP 44
Situation : zone UE
Protection particulière : néant
ALERTE PATRIMOINE
FICHE 16 Les moulins de la Loire
Ce bâtiment, qui a été longtemps décrié, est l’un des premiers à avoir été construit en béton armé, et l’un
des moteurs de la vulgarisation du béton armé dans la littérature du XX° siècle, ce qui en fait incontestablement un
élément primordial du patrimoine industriel nantais.
L’édifice d’origine, une minoterie, est construit en 1895, peu de temps après l’invention du procédé de béton
armé par Hennebique (1892). Le maître d’ouvrage Perraud y consacre alors 85 000 francs et confie la conception aux
architectes Lenoir et Raoulx et aux ingénieurs lillois E. et P. Sée. Ce bloc monolithique aux deux avancées latérales
sur le pignon ouest fait 63 mètres de long sur 24 de large et près de 25 de haut.
La Société Anonyme des Moulins de la Loire, fondée en 1921, regroupe six moulins : celui-ci (dit les Moulins
de la Loire), la minoterie du quartier des ponts et quatre autres moulins (Pornic, Machecoul, Bouvron, Nort-sur-
Erdre construits en 1898).
L’édifice d’origine (1895-1960) est dénaturé par un bardage bleu, posé à l’occasion de sa réhabilitation en
bureaux, dans les années 1973-75. Il fait partie du secteur de réflexion pour le projet du « Bas-Chantenay ».
Texte : association e+pi - Source : Jean-Louis Kerouanton
Photos noir et blanc : collection association e+pi, 1974 – Photos actuelles : Claude Vigouroux, mai 2011
Programme d’origine : moulin à vent
Adresse : Coteau du chêne, Vertou
Propriétaire : Ville de Vertou
Occupant actuel : néant, édifice abandonné et clos
Situation : domine le coteau, à proximité de la Sèvre
Protection particulière : néant, « emplacement réservé pour installation d’intérêt général » sur le PLU
ALERTE PATRIMOINE
FICHE 17 Le moulin du chêne, Vertou
Ce moulin à vent, datant de 1817, reprend le type de « moulin-tour » que l’on trouve dans la région. Sa
toiture de forme conique, aujourd’hui disparue, tournait sur une maçonnerie fixe, afin d’orienter les ailes
perpendiculairement à la direction du vent. Sur le cadastre de 1830, une quinzaine de moulins est mentionnée sur la
commune. Celui-ci portait des ailes au début du siècle mais fut abandonné par la suite. Il est désormais en très
mauvais état, une partie de l’édifice a été enduite avec du ciment et la végétation pénètre dans les maçonneries. Ce
moulin appartient à la Ville de Vertou et n’est pas désigné comme élément du petit patrimoine à protéger sur le
Plan Local d’Urbanisme. Au contraire, la zone du secteur est un « emplacement réservé pour installation d’intérêt
général ». Cette mention signifie qu’une requalification du secteur est prévue, ce qui pourrait impliquer la
destruction du moulin.
Le moulin est pourtant un élément majeur du patrimoine de Vertou. Dominant la vallée de la Sèvre, il
constituait au XIX° siècle un repère majeur dans le paysage, visible depuis l’escale. De plus, cet élément phare de
l’activité meunière reste un symbole fort dans l’histoire de la commune. Il est un lieu de promenade très fréquenté
par les Vertaviens, qui restent très attachés à cet édifice, et il offre un panorama exceptionnel sur le village du Chêne
et la Chaussée aux Moines. Il est un des seuls moulins à vent à avoir gardé, malgré sa détérioration, sa structure
originelle. D’autres, comme les moulins du Portillon, ayant été rachetés par des propriétaires privés, ont été très
fortement remaniés, et transformés en habitations.
Texte et photos : Margaux Gandillon, juin 2011 © Cartes postales du début de siècle tirées des ouvrages :
Vertou au fil du temps, 2002 (2 images noir et blanc, à gauche) - Regards sur Vertou, hors-série 1995 (noir et blanc, au centre)
ALERTE PATRIMOINE
ANNEXE : LE POINT SUR LES PROTECTIONS DU PATRIMOINE BATI
LA PROTECTION AU TITRE DES MONUMENTS HISTORIQUES
Née dès la première moitié du XIX° siècle (première liste du patrimoine « en péril »), et instituée par la loi de 1913, la protection au titre des Monuments Historiques recouvre deux niveaux de protection :
- le classement Monument Historique, l’édifice est dit « classé MH » - l’inscription simple ou inscription à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques (ISMH), l’édifice est dit
« inscrit ». Si les deux niveaux de protection requièrent des procédures différentes, la gestion des « classés » ou des « inscrits » diffère peu. Dans les deux cas, tous les travaux de restauration ou de modification sont soumis à l’accord du Ministère de la Culture, via l’Architecte des Bâtiments de France. D’un point de vue juridique, ces éléments protégés ont une incidence sur leur environnement immédiat :
- les immeubles « adossés » à un édifice classé Monument Historique sont soumis à l’avis conforme de l’Architecte des Bâtiments de France.
- en dehors du Secteur Sauvegardé, tout immeuble situé dans un rayon de 500 mètres d’un élément protégé au titre des Monuments Historiques est soumis à l’accord de l’Architecte des Bâtiments de France.
L’Architecte des Bâtiments de France valide un projet ou demande des adaptations en fonction du caractère de l’édifice et son contexte ; il n’existe aucun ‘cahier des charges’ qui permet de connaître ce qui est pourra être exigé, d’où la nécessité d’une consultation en amont du projet. Les protections au titre des Monuments Historiques sont reportées dans un plan de servitude annexées au PLU, téléchargeable sur le lien suivant : http://plu.nantesmetropole.fr/Nantes/PDF/7-1-2_Plan_des_servitudes_plan1.pdf
LA PROTECTION AU TITRE DU SECTEUR SAUVEGARDE
Depuis 1972, le centre-ville de Nantes est couvert par un Secteur Sauvegardé de 126 hectares, qui s’étend des cours Saint-Pierre et Saint-André jusqu’au quai de la Fosse en incluant la place du Sanitat. À l’intérieur de ce périmètre, un Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PSMV) impose des règles d’urbanisme pour préserver le patrimoine tout en permettant à la ville d’évoluer et de construire de nouveaux immeubles dans les dents creuses du tissu urbain. En particulier, il définit un certain nombre de constructions protégées, dont la légende (hachuré gras) indique « immeuble ou partie d’immeuble à conserver et à restaurer, dont la démolition, l’enlèvement ou l’altération sont interdits ». Le règlement stipule que sur ces constructions (ou fragments) « les projets de restauration de l’extérieur comme de l’intérieur des immeubles doivent être soumis pour accord à l’Architecte des Bâtiments de France, en s’appuyant sur les règles de restauration, définies à l’article US 11 du règlement ». Le règlement mais aussi le Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur est consultable sur internet via le lien suivant : http://plu.nantesmetropole.fr/PSMV/PDF/Tableau_d_assemblageR.pdf
ALERTE PATRIMOINE
ANNEXE : LE POINT SUR LES PROTECTIONS DU PATRIMOINE BATI
LA PROTECTION AU TITRE DU P.L.U. DE NANTES METROPOLE :
LISTE DU « PATRIMOINE NANTAIS »
« Patrimoine nantais, petit patrimoine, séquences urbaines de type 1 et de type 2 » sont ainsi définis dans le règlement
du PLU de Nantes Métropole :
« • le "patrimoine nantais" est constitué d’éléments construits, ce sont des édifices remarquables en eux-mêmes pour leurs qualités de composition, de style, de représentativité d’une époque de l’histoire de l’architecture ou de l’histoire ; « • le « petit patrimoine » est constitué d’éléments ponctuels pittoresques (puits, lavoirs, fontaines…), vestiges d’une occupation passée du territoire et témoins d’une époque, d’une technique, d’un usage et d’un savoir-faire le plus souvent disparu. Ils font partie du paysage urbain nantais ou de l’identité de ses quartier ; « • les « séquences urbaines de type 1 » sont des ensembles urbains remarquables pouvant inclure des édifices eux-mêmes remarquables d’un point de vue historique, ou culturel (urbanistique et/ou architectural). L’implantation, le gabarit, la volumétrie et la cohérence des éléments d’architecture qui composent la séquence, forment un espace public de qualité, dont l’ambiance urbaine est typique de Nantes.
« • les « séquences urbaines de type 2 » sont des ensembles urbains qui forment un espace public de qualité. Les éléments qui composent ces séquences ne sont pas remarquables en eux-mêmes mais c’est leur répétition : gabarit, rythme, implantation et volumétrie qui constituent l’ambiance de la ville et leur intérêt culturel et historique. »
Ces éléments font ainsi l'objet d’une prescription définie par l’article L123-1-5 ,7° du code de l’Urbanisme : il s’agit de «
secteurs à protéger, à mettre en valeur ou à requalifier pour des motifs d'ordre culturel, historique ou écologique », le
règlement peut également « définir, le cas échéant, les prescriptions de nature à assurer leur protection » (Code
l’Urbanisme article L123-1-5 ,7°), mais le plus souvent il n’existe pas de ‘cahier des charges’ pour leur protection, ni même
de dossier complet détaillant leur intérêt de protection et leur état actuel.
La liste des parcelles par adresse comprenant des éléments du "patrimoine nantais, petit patrimoine, séquences urbaines de type 1 et 2" est annexée au règlement du PLU et téléchargeable sur le lien suivant : http://plu.nantesmetropole.fr/Nantes/PDF/5-2-3_Liste_patrimoine_et_petit_patrimoine.pdf Chaque élément est repéré par une légende graphique (symbole : étoile pour les édifices « patrimoine nantais ») sur le Plan réglementaire.
ALERTE PATRIMOINE
RENDEZ-VOUS
sur www.nantesrenaissance.fr
pour savoir ce que ces édifices deviennent…