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Projet de Recherche & Développement
Modélisation, conception et réalisation d'une plate-forme logicielle visant à
apporter une valeur ajoutée à une stratégie pédagogiquepar l'intégration d'outils du « Web 2.0 », puis du « Web 3.0 ».
Travaux réalisés dans un contexte d'enseignementsprofessionnels en apprentissage du BTP.
Par Jacques Barzic([email protected])
V 1.0.1 - 23 décembre 2009
Ce document a été conçu pour être imprimé recto-verso,mais il ne faut l'imprimer que si nécessaire.
2 Sépinaute - Le projet R & D.
décembre 2009 - sepinaute_projet_rd_1.0.1 ([email protected]) Jacques Barzic
Sépinaute - Le projet R & D. 3
Table des matières
Historique des versions du document..........................................................................4
Historique des modifications du document.................................................................4
Liste des sigles et acronymes........................................................................................5
Introduction......................................................................................................................7
1. Sépinaute : un champ de recherche..........................................................................9
2. Une évolution incontournable : d'un « Apprentissage 1.0 » vers un « Apprentissage 4.0 »....................................................................................................11
2.1. Le contexte........................................................................................................................112.2. Un modèle.........................................................................................................................112.3. Les concepts......................................................................................................................12
3. Une base scientifique................................................................................................153.1. Le point de vue des Sciences de l'Éducation..................................................................153.2. Le point de vue des Sciences de l'Information de la Communication.........................173.3. Une convergence SE et SIC.............................................................................................18
4. Sépinaute : un champ de développement..............................................................204.1. Un premier modèle...........................................................................................................204.2. Une méthodologie.............................................................................................................21
Premiers éléments bibliographiques..........................................................................23
Index des Illustrations...................................................................................................25
Annexe 1 : les évolutions du Web...............................................................................27
Jacques Barzic ([email protected]) sepinaute_projet_rd_1.0.1 - décembre 2009
4 Sépinaute - Le projet R & D.
Historique des versions du document
Date N° de version1 Observation22/12/2009 sepinaute_projet_rd_1.0.0 Mise en ligne sur www.sepinaute.net.
23/12/2009 sepinaute_projet_rd_1.0.1 Mise en ligne sur www.sepinaute.net.
Historique des modifications du document
Date Objet de la modification Page 1ère version à jour23/12/2009 - correction fautes orthographe et mineures. - sepinaute_projet_rd_1.0.1
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1 Le principe pour la nomenclature des versions est disponible ici : http://www.289eme.fr/pdf/divers/nomenclature_versions_doc.pdf
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Sépinaute - Le projet R & D. 5
Liste des sigles et acronymes
2 TUP : 2 Track Unfied Process.
BTP : Bâtiment et Travaux Publics.
CFA : Centre de Formation d'Apprentis.
ENT : Espaces Numériques de Travail.
INRP : Institut National de Recherche Pédagogique.
SBC : Système à Base de Connaissances.
SE : Sciences de l'Éducation.
SEF : Système d'Enseignement et de Formation.
SI : Système d'Information.
SIC : Sciences de l'Information et de la Communication.
TIC : Technologies de l'Information et de la Communication.
TICE : Technologies de l'Information et de la Communication pour l'Éducation.
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6 Sépinaute - Le projet R & D.
décembre 2009 - sepinaute_projet_rd_1.0.1 ([email protected]) Jacques Barzic
Sépinaute - Le projet R & D. 7
Introduction
Après l'obtention de mon diplôme d'ingénieur CNAM en Informatique2, l'une des missions qui
m'a été confiée au sein de l'A.FO.BAT. 29, association gestionnaire d'un CFA (Centre de
Formations d'Apprentis) du BTP (Bâtiment et Travaux Publics), a consisté à formaliser le Projet
d'Établissement. En effet, l'institution a décidé « de donner au Projet d’Établissement 2009-2014
la dimension d’une plate-forme qui aura pour vocation le pilotage du CFA et le pilotage de la
formation par alternance. Elle englobera les technologies de l’information, de la communication
et de l’éducation, ces technologies étant une composante stratégique du projet. ».
À l'intérieur du Projet d'Établissement l'idée d'intégrer les TIC dans l'acte pédagogique a très vite
emmargée et, dans notre actuelle Société de l'Information, celle des outils dits du Web 2.0 et
aussi du Web 3.0.
Si techniquement les premiers sont aujourd'hui au point (du point de vue de l'informatique) et
sont plébiscités par les usagers de la « toile », il faut d'abord se poser (au moins) les trois
questions de fond suivantes.
1. Ces outils participeront-ils à l'amélioration des apprentissages ? Et Comment ?
2. Ces outils sont-il acceptables et seront-ils acceptés par les acteurs (formateurs, apprentis,
maîtres d'apprentissage,...) ?
3. Comment accompagner les utilisateurs dans la mise en œuvre ?
L'objet final et opérationnel, la plate-forme Sépinaute3, sera un Environnement Numérique de
Travail (ENT) à vocation pédagogique. Cette plate-forme a pour objectif de devenir un espace
collaboratif, de médiation pédagogique et de gestion de la connaissance. Sépinaute serait conçue
pour s’intégrer dans les ENT plus globaux conçus aux niveaux régional et académique : elle
pourrait ainsi constituer une proposition de brique « pédagogique » pour ces ENT de l’éducation.
L’idée maîtresse est d’intégrer au cœur même des méthodes, des outils et des actes pédagogiques
les « réseaux sociaux » du Web 2.0 et le « Web sémantique » du Web 3.0. Cela dans le cas
particulier de formations en alternance, ce qui nous permet de définir les concepts
d’Apprentissage 1.0, d’Apprentissage 2.0, d’Apprentissage 3.0 et aussi d’Apprentissage 4.0.
Ce document formalise le projet de recherche et développement d'une plate-forme logicielle
visant à apporter une valeur ajoutée à une stratégie pédagogique par l'intégration d'outils « Web
2.0 » puis du « Web 3.0 ».
2 Mémoire sur le « Web sémantique » soutenu le 18 décembre 2008 à Nantes.3 Voir le site Web du projet : http://www.sepinaute.net/
Jacques Barzic ([email protected]) sepinaute_projet_rd_1.0.1 - décembre 2009
8 Sépinaute - Le projet R & D.
La première partie de ce document présente le champ de recherche que constitue le projet
Sépinaute en introduisant le parallèle entre les évolutions des technologies du Web et celles de
l'Apprentissage.
À l'autre bout, la quatrième partie donne un aperçu du champ de développement que suggère ce
projet.
Entre les deux, La deuxième et la troisième parties montrent respectivement quelles évolutions
prévisibles de la pédagogie de l'alternance nous poussent à investir dans un tel projet et les bases
scientifiques sur lesquelles il s'inscrit.
décembre 2009 - sepinaute_projet_rd_1.0.1 ([email protected]) Jacques Barzic
Sépinaute - Le projet R & D. 9
1. Sépinaute : un champ de recherche
Ces dernières années, le développement des TIC (Technologies de l'Information et de la
Communication) pour l'éducation a permis le développement et la mise œuvre d'ENT (Espaces
Numériques de Travail) porté par différentes institutions : Éducation Nationale, Universités,
Collectivités Territoriales ou encore organismes de formation des filières professionnelles.
On peut vérifier que ces ENT proposent actuellement des fonctionnalités pour la gestion de la
pédagogie dans ces axes administratifs, collaboratifs et de gestion documentaire cumulative4.
Il semble qu'aucun de ces ENT ne proposent encore d'entrée directe dans la médiation
pédagogique. Ces systèmes acquéreront leur fonctionnalités de médiateurs pédagogiques s'ils
intègrent des outils permettant l'interactivité, la personnalisation et s'ils approchent une démarche
cognitive.
L'objet proposé ici est d'utiliser les nouveaux ressorts des TIC pour ajouter aux ENT une
dimension « réseaux sociaux » (Web 2.0) et une dimension « Knowledge management »5 (Web
3.0).
En conséquence, la question de départ que nous nous posons est la suivante :
en quoi l'intégration d'outils du « Web 2.0 », puis du « Web 3.0 »,
peut apporter une valeur ajoutée à une stratégie pédagogique ?
Nous avons souvent tendance à admettre a priori que les nouvelles technologies sont porteuses
de progrès pour la médiation pédagogique. Cette manière de prendre la question a provoqué,
provoque et provoquera sans doute encore, des désillusions graves, car elle induit une inversion
dans le processus d'intégration : on équipe avant d'avoir réfléchi aux véritables impacts de ces
équipements dans les usages et à la manière de s'en servir. Les TIC sont à la mode, ont
aujourd'hui un ancrage sociétal et se voient. Elles participent donc à l'image de modernité que les
institutions, de manière légitime, peuvent vouloir promouvoir.
Par ailleurs, on peut admettre, comme l'explique Pascal Lardellier [LARDELIER 2006], que
durant l’histoire de l’humanité, l’apparition de moyens techniques « révolutionnaires » de
diffusion de l’information a occasionné des révolutions culturelles et cognitives. Il en dénombre
quatre : l’alphabet, la typographie, la télévision et l’ADSL. Pour cela, il se base sur la thèse que
4 J'emploie ce terme pour exprimer le fait que les ENT sont capables de mettre à disposition des ressources documentaires, avec un minimum d'organisation (arborescences, droits d'accès,...), alors qu'ils ne gèrent pas encore correctement et en production une organisation interactive et sémantique de leur stockage, de leur indexation et de leur restitution.
5 Knowledge management : gestion de la connaissance.
Jacques Barzic ([email protected]) sepinaute_projet_rd_1.0.1 - décembre 2009
10 Sépinaute - Le projet R & D.
l’on ne peut pas dissocier la manière de penser ou de voir le monde, du moyen technique en
cours.
Cela devrait pousser tous les pédagogues, donc aussi les institutions qui les emploient, à utiliser
les outils d'aujourd'hui, et de demain matin, pour justement être plus en phase avec celles et ceux
qui sont nés avec et qui en ont fait une culture.
La mutation doit se faire en évitant au maximum les désillusions évoquées ci-dessus. C'est en
cela que nous pensons nécessaire de faire un état de l'art des recherches en la matière, avant de
monter une plate-forme technique proposant les outils. Ensuite, la construction de la plate-forme
et son intégration dans les usages ne sera que plus pertinente.
Pour cette analyse, nous nous plaçons à la foi du point de vue des Sciences de l'Éducation et du
point de vue des Sciences de l'Information et de la Communication. Pour la partie opérationnelle,
ces travaux actionnerons de l'ingénierie pédagogique comme de l'ingénierie informatique (voir
Illustration 1).
décembre 2009 - sepinaute_projet_rd_1.0.1 ([email protected]) Jacques Barzic
Illustration 1 : Sépinaute, une convergence de sciences et de technologies.
Sépinaute - Le projet R & D. 11
2. Une évolution incontournable : d'un « Apprentissage 1.0 » vers un « Apprentissage 4.0 »
2.1. Le contexteDepuis une quarantaine d'années (particulièrement depuis la rupture de « mai 1968 » en France)
les méthodes d'enseignements ont particulièrement évoluées, tout en devant respecter les
objectifs de programmes fixés par de multiples réformes (parfois simplement rythmées par les
changements de ministre). Cette évolution alternative est, sans doute, significative du caractère
« science molle » des Sciences de l'Éducation. Cela peut s'expliquer par plusieurs facteurs :
chaque individu (dans la position d'apprenant comme dans la position de formateur, de tuteur) n'a
pas exactement le même fonctionnement cognitif ; chaque génération (chaque époque, chaque
décennie, les choses vont de plus en plus vite) apporte sa culture, sa manière d'appréhender le
monde ; chaque évolution technologique entraîne son lot de modifications dans la mise en forme
et la gestion des contenus.
Pour autant, faut-il suivre toute les secousses des évolutions et à chaque foi revoir totalement la
stratégie éducative ? Comment faire la différence entre une véritable évolution socioculturelle et
un simple effet de mode éphémère ?
Pour ce qui concerne notre sujet, l'intégration des techniques en cours (les TIC) dans les
apprentissages, nous faisons un parallèle entre les époques du Web (voir Annexe 1) et celle des
Apprentissages6. Ces concepts affublés des indices 1.0, 2.0, 3.0 et 4.0 ont une connotation un peu
marketing, avec l'avantage d'être simples à mémoriser.
2.2. Un modèleLa présentation par un triangle de la pédagogie de l'alternance s'inspire du triangle pédagogique
de Philippe Carré [CARRE et al. 1997].
Cette représentation prend en compte l'environnement dans l'acte pédagogique, ce qui dans notre
cas de la formation en alternance est fondamental. En effet, l'on considère l'entreprise comme
faisant partie du dispositif de formation ; sa situation physique sur un autre lieu nous pousse
aussi à le considérer comme dans l'environnent socio-professionnel de l'apprenti. Ces deux
éléments nous ont amené, pour notre présent propos, à lui affecter un sommet du triangle à
égalité avec le centre de formation et l'apprenti.
6 Je mets une majuscule aux deux termes car ils symbolisent ici les deux concepts décrits plus loin.
Jacques Barzic ([email protected]) sepinaute_projet_rd_1.0.1 - décembre 2009
12 Sépinaute - Le projet R & D.
Un autre remarque concerne la position de l'apprenti. Il serait sans doute judicieux de le placer au
centre du dispositif. Nous sommes d'accord avec cela, dans la mesure où c'est bien lui qui est
directement récepteur des savoirs, savoir-faire et savoir-être qui sont diffusés et, en conséquence,
il est le bénéficiaire des compétences qui sont ainsi construites. Notre propos est ici de décrire les
flux d'informations, les canaux et les moyens de communication en jeu dans cet acte
pédagogique. Il nous a donc semblé plus judicieux, dans ce cas, de placer l'apprenti comme un
des nœuds de ce réseau de communication, au même titre que le centre de formation et
l'entreprise formatrice.
2.3. Les conceptsL’Apprentissage 1.0 est normalement un peu révolu aujourd’hui. Il consistait en un enseignement
théorique et pratique, diffusé par le CFA, plus ou moins subit par les apprentis et fait en parallèle
avec l’activité en entreprise, sans réels échanges.
La logique est d’accumuler des ressources
(matériels, savoirs, savoir-faire, expériences
pédagogiques, cours, documentations,…).
Ce système a le mérite d’être stable et rassurant pour
les acteurs, il est ancré dans des certitudes que l’on
ne remet pas en cause.
Mais le monde bouge, devient mouvant. Il faut que
le système de formation prenne en compte de
nouvelles interactions.
L’Apprentissage 2.0, à l’image de ce que l’on appelle le Web 2.0, doit permettre la circulation
des savoirs et savoir-faire dans tous les sens. Il s’agit
de déployer des outils de communication entre les
trois acteurs de l’apprentissage, pour qu’ils puissent
développer une réelle coopération.
Chacun apporte et chacun doit pendre en compte les
apports des autres.
Les outils dits de « réseau sociaux » existent. Ils sont
techniquement opérationnels et plébiscités par les
usagers de la « toile ». Il reste à les intégrer dans le
décembre 2009 - sepinaute_projet_rd_1.0.1 ([email protected]) Jacques Barzic
Illustration 2 : l'Apprentissage 1.0.
Illustration 3 : l'Apprentissage 2.0.
Sépinaute - Le projet R & D. 13
monde éducatif et, surtout, à accompagner le changement dans les usages.
L’on reste toujours dans la logique d’accumulation des ressources, bien qu’elles proviennent de
différents horizons.
L’Apprentissage 3.0, étape suivante va permettre :
• une ouverture sur de nouveaux acteurs qui
vont venir enrichir les méthodes et les
contenus ; cela afin de répondre à de
nouveaux besoins,
• une réelle adaptation des formations, ou
parties de formations, aux besoins conjoints
des apprentis et des entreprises.
Il devient nécessaire d’intégrer une gestion
intelligente des ressources déjà accumulées et de
celles à venir. Il faut donc déployer des outils
sémantiques (à l'image du Web sémantique) d’aide à
la sélection des ressources pertinentes pour un
utilisateur donné à un moment donné. Le système devient un organisme vivant, autonome et
donc un peu chaotique. Chaotique comme l’est la nature qui a montré qu’elle constitue un
modèle de développement durable. Nous quittons la logique d'accumulation des ressources pour
entrer dans l'ère de leur gestion cognitive.
Dernière étape de notre propos mais sans doute pas
une fin dans l'évolution, L'Apprentissage 4.0
propose une vision qui peut sembler futuriste, mais
qui ne l'est pas tant que cela au vu de ce qui se
concocte dans les laboratoires de recherche et
développement.
En plus des différents acteurs, ayant à la foi les rôles
de contributeurs et d’auditeurs, le système lui-même
pourra être un contributeur à l’enrichissement des
contenus. Il sera aussi créateur de connaissances par
calcul, à la volée. Le système vivant ainsi obtenu est
en symbiose avec son environnement.
Jacques Barzic ([email protected]) sepinaute_projet_rd_1.0.1 - décembre 2009
Illustration 5 : l'Apprentissage 4.0.
Illustration 4 : l'Apprentissage 3.0.
14 Sépinaute - Le projet R & D.
Nous entrons dans l'ère du « Knowledge management »7 au sens des sciences cognitives, comme
l'explique Karl-Erik Sveiby, professeur à la Hanken Business School à Helsinski en Finlande
[CORNU 2008] :
« Knowledge management est un terme mal adapté mais je suppose que nous
sommes coincés avec lui. Focalisation de la connaissance ou création de la
connaissance sont de meilleures expressions car elles décrivent une mentalité
qui voit la connaissance comme une activité et non comme un objet. Il s'agit
d'une vision humaine et non pas d'une vision technologique. »
Si l’on met cela sur une échelle de temps en tenant compte de l’évolution sociétale, de ce qu’est
déjà la réalité avec les outils
traditionnels et du développement
actuel des outils de gestion de
l’information et de la
communication, on s’aperçoit que la
période actuelle paraît être centrale.
Il faudrait donc s’inscrire dans cette
évolution qui sera technique et,
surtout, dans les usages, donc
humaine.
La partie la plus lourde à gérer sera
sans doute la deuxième : il faudra
prévoir un véritable
accompagnement du changement.
7 Knowledge management : gestion de la connaissance.
décembre 2009 - sepinaute_projet_rd_1.0.1 ([email protected]) Jacques Barzic
Illustration 6 : une échelle de temps.
Sépinaute - Le projet R & D. 15
3. Une base scientifique
3.1. Le point de vue des Sciences de l'ÉducationÀ partir de ses travaux, rapportés dans un article intitulé « Métier d'élève, métier d'enseignant à
l'ère numérique » [DIONI 2008], Christine Dioni de l'INRP (Institut National de Recherche
Pédagogique) pointe une première typologie des usages d'Internet par les élèves : Internet comme
source d'information pour la réalisation d'un « devoir à faire » (objectif et mode opératoire fixés
par l'enseignant), Internet utilisé pour trouver une aide à la compréhension en complément des
cours (objectif fixé par l'enseignant, mode opératoire décidé par l'élève), Internet utilisé pour la
satisfaction d'une curiosité personnelle plus ou moins éloignée des thèmes abordés en classe
(objectif et mode opératoire décidés par l'élève).
Le dernier type est sans doute celui qui correspond le mieux au désir de l'élève, en terme de
centre d'intérêt, en terme de moyen technique (média) utilisé et en terme de liberté d'action. C'est
aussi celui le moins intégré dans la démarche pédagogique. En effet, de nombreuses études
montrent que les jeunes collégiens, lycéens ou étudiants ont un usage des TIC en majorité pour
leur loisir ou dans leur sphère personnelle et peu pour leur « métier d'élève » ou « métier
d'étudiant » (voir par exemple [LE SQUIN et al. 2009]).
En parallèle à ce constat, Christine Dioni avance aussi que :
« pour les adolescents "zappeurs", la démarcation entre les finalités privées et
les finalités scolaires de leurs activités avec l’ordinateur est floue et des
incompréhensions peuvent naître de cette réserve enseignante8. Globalement,
les pratiques et réalisations des élèves avec les technologies sont souvent
ignorées, voire occultées, de ce fait elles sont insuffisamment prises en compte
dans les démarches pédagogiques mises en œuvre par les enseignants. C’est
ainsi que le fossé numérique en milieu scolaire se creuse. ».
Des initiatives menées ça et là, notamment dans l'usage des outils du Web 2.0 (blogs, wikis par
exemple), montrent que la publication en ligne de leur travaux (encadrés ou d'initiative
personnelle) stimule la motivation des élèves : il y a une forte cohérence entre leur culture
numérique, leur adhésion à l'affichage sur la « toile », leur aspiration à donner à voir leur
créativité et leur désir d'autonomie.
En relation avec notre question de départ, nous pensons qu'il y a matière à prospecter pour
8 Décrite par l'auteur dans son rapport.
Jacques Barzic ([email protected]) sepinaute_projet_rd_1.0.1 - décembre 2009
16 Sépinaute - Le projet R & D.
développer le troisième type d'usages, cité plus haut, au bénéfice de l'efficience pédagogique.
Cette démarche prospective ne devra pas occulter les freins liés à l'intégration des acteurs
humains de la formation (formateurs du CFA, maîtres d'apprentissage en entreprise, personnel
administratif et de médiation). En effet, l'éclatement, lié aux TIC, des lieux où se trouvent les
ressources concourant à la construction des connaissances et la multiplication des personnes
productrices de cette connaissance, implique une intégration qui peut a la foi être choquante et
faire peur aux personnes quant à la considération de leur rôle. Pour illustrer cela, voici un extrait
de la thèse de Joseph Rezeau ([REZEAU 2001] chapitre 21 , page 42) :
« Par ailleurs, la fusion opérée dans ce modèle entre l’enseignant et les
supports d’apprentissage, sous l’étiquette commune de "dispositif de
formation" nous paraît préjudiciable à l’analyse de ce qui fait la spécificité du
dispositif humain d’une part et des dispositifs non humains d’autre part.
Comme le fait remarquer Springer, "le fait de classer l’enseignant dans la
catégorie des ressources et des moyens peut déranger et choquer" (1996 :
166). Nous admettons volontiers que, du point de vue de l’apprenant,
l’enseignant puisse être considéré comme une ressource parmi d’autres. Ce
qui nous choque dans ce regroupement, c’est que, en mettant sur le même plan
l’enseignant et les ressources, il ne met pas en évidence les rôles distincts
joués par l’enseignant dans la médiatisation du savoir (la didactisation des
ressources) et la médiation pédagogique. ».
Cette intégration va devenir encore plus forte dans les systèmes d'Apprentissages 2.0 et 3.0 et
sera intrinsèque du système Apprentissage 4.0. Cela nous ramène aux dangers du changement et
de la nécessité de son accompagnement auprès des acteurs humains.
Dès lors que nous entrons dans les questionnements précédents, nous devons envisager (et
accepter !) de remettre en cause ce qui est fait aujourd'hui. Cette remise en cause, assez
classiquement, va être soumise à des freins culturels, liés à des conflits d'intérêts ou encore à des
peurs sociales. L'évolution, pour ne pas dire l'innovation, sous-jacente devra tenir compte aussi
de cela. Il ne peut être question (au moins et essentiellement du point de vue sociologique) de
faire table rase de ce qui a déjà été fait et des personnes qui y participent encore.
Une évolution se base sur une histoire (même si on peut parfois la juger pesante), sur une
situation actuelle (rassurante, même si elle semble insatisfaisante) et sur un objectif d'avenir
(parfois inquiétant, bien que attirant et, souvent, faisant consensus au sein de la communauté
décembre 2009 - sepinaute_projet_rd_1.0.1 ([email protected]) Jacques Barzic
Sépinaute - Le projet R & D. 17
concernée).
Il faudra donc que les individus, les organisations, l'environnement socio-économique et le
système complexe qu'ils constituent soient prêts, à la foi à leur niveau et dans leurs relations, à se
mettre face aux risques du changement.
Une dimension, sans doute vitale pour le projet, sera donc de proposer des solutions pour
accompagner ce changement.
3.2. Le point de vue des Sciences de l'Information de la CommunicationIntroduisons cette section par une citation de Dominique Wolton, Directeur de Recherche au
CNRS, « Dans la communication, le plus compliqué n'est ni le message, ni la technique, mais le
récepteur. ».
Le récepteur pour nous est l'apprenant9. Comme le défend Dominique Wolton [WOLTON 2009],
l'apprenant n'a pas toujours raison, il n'est pas idiot et, dans notre rapport « démocratique » à
l'autre, de notre position institutionnelle ou individuelle de médiateur de la connaissance, il
faudra toujours négocier avec lui pour qu'il soit à l'écoute, qu'il y ait communication.
Ainsi, pour les outils du Web 2.0 (les premiers à prendre en compte) et face à la culture
numérique des adolescents, des effets sociaux de cette culture, des usages et des mésusages10
qu'il est fait des technologies, il apparaît important de bien étudier la mise en œuvre pratique de
ces technologies dans une stratégie pédagogique. Au delà des Sciences de l'Éducation, point de
vue développé dans la section précédente, il faut aussi investir le champ des effets des briques du
Système d'Information nécessaires. Ces effets seront de plusieurs ordres :
• culturels chez les apprenants (mais là, le changement est déjà opéré, il faudra le
canaliser),
• culturels et méthodologiques pour les institutions et les équipes pédagogiques,
• d'accompagnement du changement (concertation, formation,..),
• sur les infrastructures matérielles, logicielles et réseau (donc effets budgétaires).
Bien qu'actuellement, il y ait un foisonnement de travaux portant sur l'observation des usages des
TIC, il ne faut pas pour autant sous-estimer les pièges qui entravent un traitement scientifique de
cette question. Parmi ceux-ci, citons la tentation pour des solutions de facilité « plutôt que ces
9 Et aussi les formateurs (au CFA et en entreprise) comme apprenants du système.10 Les mésusages des TIC peuvent aller de la simple facilitation du travail peu recommandable (copié/collé,
utilisation d'aide sans réel effort intellectuel) au plus répréhensible (appropriation de productions d'autrui, achat de travaux,... cela de manière non déclarée). Cela sans évoquer ici les pratiques déviantes illégales que permettent les TIC.
Jacques Barzic ([email protected]) sepinaute_projet_rd_1.0.1 - décembre 2009
18 Sépinaute - Le projet R & D.
mutations complexes, on préfèrera souvent décrire la nouveauté » ou pour une vision simpliste
car binaire (usage/non usage) qui laisse trop souvent de côté la question des « mésusages »
(Marchandise, 2007) [DIONI 2008].
Les outils du Web 2.0 (blogs, wikis, réseaux sociaux,...) sont techniquement connus et au point.
A contrario, pour leur exploitation opérationnelle il est nécessaire de mettre en place des
stratégies complexes de modération. La nécessaire adaptation des outils aux stratégies
pédagogiques spécifiques (qui, pour certaines, doivent être encore mises au point) viendront
s'ajouter les contraintes liées aux fonctionnements d'individus au sein d'une communauté ou
encore légales.
Il y a donc là un travail important à mener au niveau de la modélisation des systèmes. Les
travaux devront aussi se situer sur la conception et la construction des systèmes car seule leur
mise en production pourra, par l'expérimentation, valider les méthodologies pédagogiques et
ergonomiques sous-jacentes.
Pour ce qui est des outils du Web 3.0 tout (ou presque) est à faire. Dans le cadre des travaux que
j'ai menés pour le mémoire de mon diplôme d'ingénieur en informatique [BARZIC 2008], j'ai
développé un prototype d'application utilisant une ontologie de domaine (la prévention et la
sécurité dans métiers du BTP) pour une navigation « sémantique » dans une ressource
documentaire professionnelle. En corollaire, j'y décris la méthodologie de modélisation d'un
domaine de connaissances et sa mise en œuvre opérationnelle par des technologies informatiques
maintenant standardisées.
La deuxième proposition de notre recherche et développement (intégrer les outils du Web 3.0
dans une stratégie pédagogique) constituera un prolongement de mes premiers travaux sur le
Web sémantique, à savoir :
• initier la modélisation de domaines de connaissances professionnels (application et
perfectionnement de la méthodologie),
• opérationnaliser les ontologies modélisées,
• modéliser l'intégration des ontologies dans un SBC (Système à Base de Connaissances)
support de la stratégie pédagogique.
3.3. Une convergence SE et SICCette première analyse du champ de recherche et développement met en lumière la nécessaire
convergence de deux disciplines (au moins) : les Sciences de l'Éducation et les Sciences de
l'Information et de la Communication, toutes les deux qui devront être opérationnalisées par les
décembre 2009 - sepinaute_projet_rd_1.0.1 ([email protected]) Jacques Barzic
Sépinaute - Le projet R & D. 19
technologies du même nom.
Franc Morandi en écrit ceci [MORANDI 2008] :
« Quelles sont les destinations pédagogiques des espaces numériques de
travail, quelles en sont les logiques pédagogiques ? Pour les uns l’accent doit
être mis sur les fonctionnalités et les niveaux d’organisation des données, des
réseaux et des systèmes et leur développement « naturel » dans les scénarios
pédagogiques. Pour les autres les réponses se trouvent dans les usages
effectifs (des stratégies individuelles aux usages sociaux) des technologies
numériques. Deux logiques organisatrices sont alors supposées et non
réellement articulées. Une réflexion exploratoire est proposée, considérant le
rapport entre les dispositifs informationnels et médiatisés et les scénarios
d’enseignement et d’apprentissage. Leur conception suppose d’articuler
systèmes d’information (SI) et systèmes d’enseignement et de formation (SEF).
C’est de leur synergie que dépendent la compréhension, l’appropriation et les
bons usages des espaces de savoir. »
Deux systèmes sont bien en jeu : le SEF (Système d'Enseignement et de Formation) et le SI
(Système d'Information) et le terme de synergie est employé pour qualifier la relation qu'ils
doivent entretenir.
Cette convergence, qui se présente comme nécessaire, des deux disciplines et des deux
ensembles de technologies, confirme l'ancrage des TIC dans la société d''aujourd'hui et plus
particulièrement dans l'Éducation : nous entrons de pleins pieds dans les usages des TICE
(Technologies de l'Information et de la Communication pour l'Éducation).
Jacques Barzic ([email protected]) sepinaute_projet_rd_1.0.1 - décembre 2009
20 Sépinaute - Le projet R & D.
4. Sépinaute : un champ de développement
4.1. Un premier modèleLes travaux de recherche viendrons alimenter le développement d'une plate-forme applicative
que l'on a nommé Sépinaute.11
Sépinaute devra offrir un accès libre et sécurisé aux différents acteurs de l’acte pédagogique. Il
est prévu cinq catégories d’acteurs : les apprenants (individuels ou groupes), les composantes de
l’établissement (acteurs humains et infrastructures), le milieu professionnel, le milieu social et
les composantes de la Cité (au sens politique du terme) (Illustration 7).
L’étude, le développement et la mise en œuvre expérimentale d’outils du Web 2.0 et du Web 3.0
permettra de valider ces outils sur deux plans : d’abord sur le plan de l’intégration dans les
méthodes pédagogiques et dans leur apports de valeur en la matière, ensuite dans leur ergonomie
et leur accessibilité avec le moins possible de compétences techniques spécifiques.
11 Voir http://www.sepinaute.net.
décembre 2009 - sepinaute_projet_rd_1.0.1 ([email protected]) Jacques Barzic
Illustration 7 : Sépinaute - Un premier modèle intuitif.
Sépinaute - Le projet R & D. 21
4.2. Une méthodologieLancé par une étude initiale le processus de développement adopté est inspiré du processus 2
TUP (2 Track Unfied Process) décrit par Pascal Rocques et Franck vallée [ROQUES et al.
2007]. C’est un processus itératif et incrémental, centré sur l’architecture, conduit par les
exigences des utilisateurs, piloté par les risques et orienté composants (Illustration 8).
Le chemin fonctionnel (branche gauche du Y) modélise les besoins des utilisateurs. L’objectif est
d’obtenir une idée de ce que va réaliser le système en terme de métier. Les résultats de cette
analyse ne dépendent d’aucune technologie.
Le chemin technique (branche droite du Y) décrit les besoins techniques (matériels, outils,
performances, dimensionnement,…) en prenant en compte l’existant et/ou des choix
technologiques faits en dehors de l’application visée par le projet en cours. La conception
générique qui découle de cette modélisation est la moins dépendante possible des aspects
fonctionnels. L’idée est de standardiser et de pouvoir ainsi ré-utiliser les mêmes mécanismes au
sein d’un système.
La réunification des deux analyses, fonctionnelle et technique, se fait dans la conception
préliminaire et détaillée, l’intégration et les tests, la recette (branche du milieu du Y).
Chaque itération parcourt l’ensemble du Y, dans un cycle relativement cours afin de fournir
régulièrement aux utilisateurs (et à la maîtrise d’ouvrage) de nouvelles fonctionnalités
opérationnelles.
Jacques Barzic ([email protected]) sepinaute_projet_rd_1.0.1 - décembre 2009
Illustration 8 : Sépinaute - Une méthodologie.
22 Sépinaute - Le projet R & D.
décembre 2009 - sepinaute_projet_rd_1.0.1 ([email protected]) Jacques Barzic
Sépinaute - Le projet R & D. 23
Premiers éléments bibliographiques
Les références ci-dessous constituent la première « salve » de lectures (méthode de lecture
empruntée à [QUIVY et al. 1988]) qui m'ont servi à étayer le contenu de ce document. Elles
seront complétées par des références au fur et à mesure de la progression et permettant d'acquérir
une bonne connaissance de la littérature pertinente, d'élaborer un état de l'art en la matière,
d'identifier les éléments du sujet qui n’ont pas été discutés par d’autres auteurs et de montrer le
bien-fondé de notre approche.
[BARZIC 2008] BARZIC J., 2008. Aide sémantique à la navigation en ressource
documentaire professionnelle, fondée sur une ontologie de domaine. , CNAM Nantes. Deux
volumes : 147 p + 118 p.
[CARRE et al. 1997] CARRE P., MOISAN A., POISSON D., 1997. L'autoformation :
psychopédagogie, ingénierie, sociologie. PUF, , Paris, .
[CORNU 2008] CORNU J.M., 2008. Nouvelles technologies, nouvelles pensées ? La
convergence des NBIC. fyp éditions, Innovation, Limoges, 336 p.
[DIONI 2008] DIONI C., 2008. Métier d'élève, métier d'enseignant à l'ère numérique. INRP.
http://edutice.archives-ouvertes.fr/docs/00/25/95/63/PDF/rapportrecherche0208.pdf.
[LARDELIER 2006] LARDELIER P., 2006. Le pouce et la souris. Enquête sur la culture
numérique des ados. Fayard, , Paris, 230 p.
[LE SQUIN et al. 2009] LE SQUIN S., TREMENBERT J., DANG NGUYEN G., 2009. Les
étudiants bretons et l'Internet : Mythes et réalité. [email protected].
http://www.marsouin.org/article.php3?id_article=260&var_recherche=Les+
%E9tudiants+bretons+et+l%27internet+%3A+mythes+et+r%E9alit%E9s.
[MORANDI 2008] MORANDI F., 2008. Rapport à l'information et savoirs du numérique :
vers une expertise pédagogique. @sic.
http://archivesic.ccsd.cnrs.fr/docs/00/34/49/24/DOC/2008_MORANDI_RAPPORT_A_L_INFO
RMATION_ET_SAVOIRS_DU_NUMERIQUES.doc.
[QUIVY et al. 1988] QUIVY R., VAN CAMPENHOUD L., 1988. Manuel de recherche en
sciences sociales. Bordas, Dunod, Paris, 271 p.
[REZEAU 2001] REZEAU J., 2001. Médiatisation et médiation pédagogique dans un
environnement multimédia. Le cas de l'apprentissage de l'anglais en Histoire de l'art à
l'université. Thèse de l'Université Bordeaux 2. 607 p.
Jacques Barzic ([email protected]) sepinaute_projet_rd_1.0.1 - décembre 2009
24 Sépinaute - Le projet R & D.
[ROQUES et al. 2007] ROQUES P., VALLEE F., 2007. UML 2 en action - 4ème édition.
Eyrolles, Architecte logiciel, Paris, 381 p.
WOLTON 2009 WOLTON D., 2009. Informer n'est pas communiquer. Nonobstant - Yves
Calvi, 03/09/2009 - France Inter.
décembre 2009 - sepinaute_projet_rd_1.0.1 ([email protected]) Jacques Barzic
Sépinaute - Le projet R & D. 25
Index des Illustrations
Illustration 1 : Sépinaute, une convergence de sciences et de technologies..................................10
Illustration 2 : l'Apprentissage 1.0.................................................................................................12
Illustration 3 : l'Apprentissage 2.0.................................................................................................12
Illustration 4 : l'Apprentissage 3.0.................................................................................................13
Illustration 5 : l'Apprentissage 4.0.................................................................................................13
Illustration 6 : une échelle de temps..............................................................................................14
Illustration 7 : Sépinaute - Un premier modèle intuitif..................................................................20
Illustration 8 : Sépinaute - Une méthodologie...............................................................................21
Illustration 9 : Une Chronologie du Web (source : http://novaspivack.typepad.com/).................29
Jacques Barzic ([email protected]) sepinaute_projet_rd_1.0.1 - décembre 2009
26 Sépinaute - Le projet R & D.
décembre 2009 - sepinaute_projet_rd_1.0.1 ([email protected]) Jacques Barzic
Sépinaute - Le projet R & D. 27
Annexe 1 : les évolutions du Web.
L’évolution du Web, comme en toute chose, apporte des améliorations. Comme en toute chose
aussi, il peut devenir difficile aux non spécialistes de s’y retrouver. Pour cela, on invente des
termes pour désigner les différentes étapes de l’évolution. La connotation informatique se plait
des numérotations de versions à la « x point y ». Le marketing IT s’est donc emparé de cette
forme pour numéroter les étapes de la vie du Web : 1.0, 2.0, 3.0 et 4.0.
Mais parmi ceux qui utilisent ces symboles peu expliquent ce qu’il y a vraiment derrière, logique
car ce n’est pas forcément très évident à vulgariser. D’autant plus que le Web 2.0 est à peine
opérationnel, que le Web 3.0 est en train de débarquer et certains réfléchissent déjà au Web 4.0.
(voir Illustration 9).
Alors, simple rideau de fumée commercial ou réelle évolution nécessaire des besoins ?
La vérité (si tant est qu’il n’y en ai qu’une seule !) est sans doute entre les deux. Sans vouloir
trancher ce débat, voici une tentative de clarification.
Le Web 1.0Consiste(ait) en un ensemble de sites plus ou moins dynamiques (automatisés), construits par des
techniciens spécialistes car il y a(vait) une nécessité de connaissances techniques pour les
programmer ou pour les modifier. Ces connaissances relèvent(vaient) des langages de mise en
forme (HTML, CSS, par exemple), des langages de script (PHP, JavaScript, par exemple) ou des
langages de programmation pour de véritables applications Web (Java, .Net, par exemple).
Quelques outils d’interactivité ont aussi vu le jour lors de cette phase de l’évolution : forum,
chat,…
Le Web 2.0C’est l’étape qui est en plein « boum » actuellement.
De nombreuses plates-formes techniques sont mises à la disposition du public, des institutions,
des entreprises, de la presse,… afin de leur permettre de mettre en ligne leurs passions ou leurs
idées (les blogs, les wiki’s), de constituer des réseaux dits « sociaux » (Facebook et consorts),
d’évoluer dans des mondes virtuels (Second Life, par exemple), de diffuser des contenus multi-
média (Youtube et consorts).
Tout cela avec une constante : l’interactivité, la construction possible sans compétence
informatique.
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28 Sépinaute - Le projet R & D.
Sur ce dernier point, il faut tout de même préciser que la personnalisation (le néologisme à la
mode est « customisation ») des outils ou leur intégration dans un système informatique
d’entreprise demande quand même une dose plus moins grande de compétences techniques.
Le Web 3.0Dit aussi Web sémantique, même si cette expression recouvre une réalité différente, bien que
connexe.
Face à l’explosion quantitative de données engendrée par le Web 2.0, une problématique devient
tellement prégnante qu’elle pourrait être rédhibitoire : comment assister les humains que nous
sommes à se retrouver dans cette masse énorme et répartie sur le réseau informatique mondial, le
World Wide Web (WWW) ?
Ces données (dites non structurées), créées par des esprits humains pour des esprits humains,
sont aujourd’hui créées, stockées et donc recherchées quasi exclusivement avec des outils
informatiques, ceci dans le contexte d’explosion quantitative déjà cité.
Ces outils informatiques sont très performants pour mettre en forme les données non structurées,
les transformer en signal électrique binaire, les transmettre à travers les réseaux de
communication. Ils sont, à l’inverse, encore balbutiants pour comprendre leur sens.
Le défi du Web sémantique est de construire des outils d’assistance aux utilisateurs, qui
automatisent le décryptage du sens des données non structurées (textes en langues naturelles,
images, vidéos) pour apporter des réponses pertinentes aux requêtes. Cela tout en respectant le
point de vue des utilisateurs (leurs domaines de référence) ou, au contraire, dans le but de les
surprendre par la découverte de l’interprétation faite à travers d’autres lorgnettes (d’autres
domaines de référence).
Au delà de la dénomination de Web 3.0 (qui recouvre on ne sait trop quoi exactement au final,
car c’est encore très ouvert à l’imagination), les théories et les technologies du Web sémantique
sont aujourd’hui connues et standardisées et sont en phase de passage à l’industrialisation. On
peut penser qu'il y a là un réel enjeu et donc un réel marché dans leur mise en œuvre au niveau du
WWW et, surtout, à l’échelle plus accessible d’une institution ou d’une entreprise.
Le Web 4.0Suite logique, le Web 4.0 fait le pari d’une plus grande autonomie des Systèmes d’Information
dans la gestion des connaissances. C’est une phase d’enrichissement du KM (Knowledge
Management) où les systèmes pourront à partir de connaissances modélisées et stockées (c’est la
phase du Web 3.0) auront une grande autonomie dans l’indexation (le classement) de nouvelles
décembre 2009 - sepinaute_projet_rd_1.0.1 ([email protected]) Jacques Barzic
Sépinaute - Le projet R & D. 29
ressources, dans leur restitution et aussi dans la création de nouvelles connaissances par calcul.
Nous en reparlerons…
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Illustration 9 : Une Chronologie du Web (source : http://novaspivack.typepad.com/).
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