Renforcement et financement des
infrastructures TIC en Afrique
Présentation pour le 3e Forum européen sur le développement durable
Palencia, Espagne, 29 mars 2011
Dr Edmund Katiti,Conseiller en politique et en réglementation,En charge du programme e-Afrique du NEPAD
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OBJECTIF D’INFRASTRUCTURE TIC
À LARGE PORTÉE UA-NEPADGarantir que l’ensemble des pays africains soient interconnectés via un réseau de câbles à fibre optique à large portée, lui-même lié au reste du monde via des câbles sous-marins existants et futurs.
À Abuja (2003), le Comité de mise en œuvre des chefs d’État et de gouvernement du NEPAD (HSGIC) a décidé d’accorder la priorité à l’établissement d’un tel réseau à large portée.
Le programme d’infrastructures à large portée s’inscrivait dans le cadre de la Commission e-Afrique du NEPAD, mandatée par les ministres africains en charge des TIC, afin de :
1. créer un environnement propice,
2. structurer un véhicule spécial à cet effet,
3. identifier des sources de financement du réseau.
UMOJANET
UHURUNET
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Objectifs de développement
1. Réduire le coût des communications 2. Assurer à l’Afrique des communications fiables et sûres
Différences de coûts de communication :Coût mensuel E1 :Pays développés 10-20 USDMoyenne africaine 4 000 USD
Développement d’un cadre politique et réglementaireLe développement d’un environnement politique et réglementaire transparent est nécessaire afin de :1. Lever les barrières réglementaires à l’établissement du
réseau transfrontalier2. Déterminer une structure pour un pourvoyeur de
services autorisé3. Encourager un investissement large du secteur privé
dans le réseau
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Les principes politiques sont :1. L’application d’un accès ouvert, non
discriminatoire et abordable à ces réseaux. 2. Une propriété conjointe équitable des
infrastructures de base3. L’acceptation que les segments terrestres et sous-
marins transfrontaliers de ces réseaux peuvent être développés, appropriés et entretenus par des pourvoyeurs de services autorisés, à savoir des entités juridiques composées de parties prenantes.
4. Les infrastructures à large portée de base doivent être considérées comme « un bien public ».
5. L’application du principe de partenariats public-privé à ces réseaux.
DÉVELOPPEMENT DU CADRE POLITIQUE ET RÉGLEMENTAIRE
Ces principes doivent s’appliquer aux segments sous-marins et terrestres du réseau, via un protocole signé par les pays afin de garantir leur collaboration au développement du réseau.
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Ce protocole a été signé à Kigali, le 29 août 2006.
Le 30 novembre 2006, 12 pays l’avaient signé. Certains l’ont déjà ratifié et d’autres sont sur le point de le faire.
Botswana Lesotho Afrique du Sud Île MauriceRwanda Malawi ZambieMadagascarOuganda Tanzanie Zimbabwe RDC
Le protocole est entré en vigueur en 2008 après avoir été ratifié par plus de la moitié des pays signataires.
Les pays non en mesure de le signer dans le délai imparti peuvent à présent le faire car il est en vigueur et ratifié par plus de la moitié des signataires. Les pays situés en dehors de l’Afrique orientale et australe peuvent également y accéder.
SIGNATURE DU PROTOCOLE DE KIGALI SOUS LES AUSPICES DE
L’UA
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PROTOCOLE DE KIGALI : Principales dispositions politiques, juridiques et réglementaires
• Les gouvernements s’engagent à créer des conditions favorables pour la construction et/ou l’accès des pourvoyeurs de services autorisés aux fibres optiques existantes.
• Les gouvernements doivent s’abstenir de toute action unilatérale et/ou collective qui puisse entraver la réalisation des objectifs du protocole.
• Les gouvernements s’engagent à faciliter la licence des pourvoyeurs de services autorisés en charge de l’appropriation, du fonctionnement et de l’entretien du réseau.
• Les gouvernements s’engagent à amender si nécessaire leurs cadres juridiques, politiques et réglementaires et/ou exempter les pourvoyeurs de services autorisés de toute démarche de licence entravant leur fonctionnement.
• Les gouvernement s’engagent à se contenter de réclamer aux pourvoyeurs de services autorisés des frais ne couvrant que les coûts administratifs de régulation.
• Chaque gouvernement signataire dispose d’un siège au sein de l’Assemblée intergouvernementale en charge de la supervision des aspects politiques et réglementaires du protocole.
Construction conjointe de câbles sous-marins ACEEn oct. 2009, Baharicom a signé un protocole d’entente
avec le consortium ACE afin de construire conjointement les câbles sous-marins reliant la côte africaine à l’Europe (ACE).
En tant que co-constructeur du système ACE/Uhurunet, Baharicom réduira le coût de l’accès au marché sur la côte d’Afrique occidentale.
Ce système de câbles sous-marins ACE/Uhurunet est mené à bien par France Telecom, l’un des développeurs de câbles sous-marins les plus éminents.
Ces câbles couvriront 14 000 km de la France à l’Afrique du Sud, permettant ainsi de connecter chaque pays de la côte occidentale africaine.
Un contrat d’approvisionnement pour ACE/Uhurunet a été signé à Paris le 5 juin 2010. ACE/Uhurunet sera opérationnel à la mi-2012.
SYSTÈME DE CÂBLES SOUS-MARINS ACE/UHURUNET
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• Discussions en cours avec les développeurs de câbles (Seacom, TEAMS, EASSy et LION) pour la collaboration d’Uhurunet sur la côte orientale et septentrionale africaine.
• Le plan financier d’Uhurunet Est est disponible et partagé avec les parties intéressées.
• Des investissements dans Uhurunet sont activement recherchés et plusieurs protocoles d’entente ont été signés avec des parties intéressées.
• Uhurunet sera développé par segments.
• Ces segments seront achevés à des moments différents.
• Leurs spécifications et capacités seront diverses mais fonctionneront de la même façon.
Perspectives d’avenir pour Uhurunet en Afrique orientale et
du Nord
Étude focalisée sur les aspects suivants : Identification de l’ensemble des infrastructures de
fibres optiques à large portée de la région. Identification des lacunes d’infrastructures de fibres
optiques le long du tracé prévu par l’UA-NEPAD. Identification de plans pour remédier à ces lacunes. Détermination du coût de la location de fibres
optiques existantes auprès d’opérateurs ou de détenteurs de câbles et développement de nouvelles infrastructures si nécessaire.
Estimation du coût de fonctionnement d’un centre régional d’opération et de données permettant de suivre, de gérer et de contrôler l’ensemble du réseau.
Estimation des coûts d’établissement et d’équipement des points nodaux dans chaque pays.
Étude détaillée des flux de trafic sur le réseau. Proposition d’un réseau optimal d’un point de vue
économique, de configuration et des coûts.
UMOJANET: réseau terrestre transfrontalierÉtude de faisabilité détaillée pour l’Afrique orientale et australe
1. Construction d’un réseau entièrement nouveau dans 21 pays de la région.
2. Réseau pour ces 21 pays avec une capacité maximale louée à des propriétaires d’infrastructures de fibres optiques, ainsi que des infrastructures nouvelles minimales.
Options de conception du réseau et coûts associés
OPTIONS DU RÉSEAU
CAPEX TOTALE(sur 15 ans)
OPEX TOTALE(sur 15 ans)
Réseau totalement nouveau 1,3
milliard USD
2,1 milliard
USDMaximisation de la location et minimisation des nouvelles constructions
0,7 milliard
USD
1,9 milliard
USD
Statut Km %
Opérationnels 17 400 60 %
En construction 2 300 8 %
Prévus 6 600 23 %
Nouvelles constructions 2 900 9 %
Km totaux nécessaires 29 200
Les chiffres ci-dessus reflètent la situation d’autres régions d’Afrique.
Segments disponibles et nécessaires pour le futur réseau UA-NEPAD en Afrique orientale et australe
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Réseau terrestre transfrontalier Umojanet
La corporation Umojanet, pourvoyeur de services autorisé de mise en œuvre, a été inscrite au Botswana en mars 2010.
Elle a identifié France Telecom/Orange comme son partenaire stratégique.
Le plan financier pour 12 pays d’Afrique orientale et australe a été élaboré à la mi-2010.
Le plan financier pour 12 pays d’Afrique occidentale et centrale a été élaboré à la fin de 2010.
La corporation établit des entreprises nationales dans tous les pays concernés.
Île MauriceLa Réunion
Djibouti
Comores
Burundi
Algérie
Angola
Bénin
BurkinaFaso
Botswana
Cameroun
Cap Vert
République centrafricaine
Tchad
Congo
République démocratique Du Congo
Égypte
Guinée équatoriale
Érythrée
Éthiopie
Gabon
Gambie
Ghana
Guinée
Guinée Bissau
Côte d’Ivoire Kenya
Jamahiriya arabe libyenne
Madagascar
Malawi
MaliMauritanie
Maroc
Mozambique
Namibie
Nigeria
Rwanda
Sénégal
Sierra Leone
Afrique du Sud
Soudan
Tanzanie
Tunisie
Ouganda
Zambie
Zimbabwe
Togo
Niger
Pays signataires sans ratification
Pays envisageant la signature
Pays ayant signé et ratifié le protocole
Umojanet: Extension de l’environnement propice
Pays en cours d’examen du protocole
Pays n’ayant pas encore examiné le protocole
MauritiusLa reunion
Djibouti
Comoros
Burundi
Algeria
Angola
Benin
Botswana
Cameroon
Cap Verde
Central African Republic
Chad
Congo
Republic Democratic of Congo
Egypt
Equatorial Guinea
Eritrea
Ethiopia
Gabon
Gambia
Ghana
Guinea
Guinea Bissau
Ivory Coast
Kenya
Libyan Arab Jamahiriya
Madagascar
Malawi
MaliMauritania
Morocco
Mozambique
Namibia
Nigeria
Rwanda
Senegal
Sierra Leone
South Africa
Sudan
Tanzania
Tunisia
Uganda
Zambia
Zimbabwe
Togo
Niger
En cours
Pas encore entamé
Effectué
BurkinaFaso
Umojanet: plans financiers
MauritiusLa reunion
Djibouti
Comoros
Burundi
Algeria
Angola
Benin
Botswana
Cameroon
Cap Verde
Central African Republic
Chad
Congo
Republic Democratic of Congo
Egypt
Equatorial Guinea
Eritrea
Ethiopia
Gabon
Gambia
Ghana
Guinea
Guinea Bissau
Ivory Coast
Kenya
Libyan Arab Jamahiriya
Madagascar
Malawi
MaliMauritania
Morocco
Mozambique
Namibia
Nigeria
Rwanda
Senegal
Sierra Leone
South Africa
Sudan
Tanzania
Tunisia
Uganda
Zambia
Zimbabwe
Togo
Niger
Pas encore débutée
En cours – Jan 2011
BurkinaFaso
Umojanet: mise en œuvre du réseau
Extension du cadre politique et réglementaire• Afin qu’un maximum de pays aient accès au Protocole de Kigali, la
Commission e-Afrique du NEPAD a lancé en 2010 une campagne de présentation et d’explication aux parties prenantes de l’ensemble des régions du continent.
• Cette campagne impliquera un examen du protocole impliquant les parties prenantes de toutes les régions afin de proposer des amendements.
• Des ateliers à destination des parties prenantes ont été organisés ou le seront :• Région CEDEAO–15-16 mars, Abuja, Nigeria• Région CEDEAC – 20-22 avril, N’Djamena, Tchad• Afrique du Nord –21-22 septembre, Égypte
• Ateliers pour les parties prenantes régionales suivis d’ateliers nationaux pour connaître la position des pays quant à l’examen du protocole.
• Réunions du Comité de travail régional intergouvernemental afin de parvenir à un consensus régional sur l’examen du protocole avant son amendement.
Enjeux du développement d’Uhurunet et d’Umojanet
1. Accélération de l’extension de l’environnement propice (Protocole de Kigali) afin de respecter le programme de mise en œuvre du projet axée sur le secteur privé.
2. Licences rapides pour que les pourvoyeurs de services autorisés du secteur privé mettent en œuvre les deux pans du projet.
3. Mobilisation de ressources afin de développer :• Des liens à large portée dans des régions en difficulté
économique (Bassin du Manu)• Des stations sous-marines dans les pays côtiers en
difficulté économique
Mesures nécessaires à l’accélération de la mise en œuvre d’Umojanet et d’Uhurunet 1.Soutien politique à l’accélération :
• de l’extension de l’environnement propice (Protocole de Kigali)
• des licences pour les pourvoyeurs de services autorisés
• des droits d’installation des câbles sous-marins Uhurunet
2.Mobilisation des ressources pour développer :• des liens à large portée dans les
régions en difficulté économique (bassin Manu)
• une station sous-marine dans les pays côtiers en difficulté économique
ConclusionL’avenir, c’est maintenant. C’est la révolution de l’information.
L’information, c’est comme le fumier : elle est plus efficace lorsqu’elle est répandue. Étendons-la à tout le continent.
Les dirigeants de l’Union africaine ont accepté de prendre la tête du projet et de lever les obstacles à sa réalisation.
Il s’agit du seul projet TIC défendu par le président Paul Kagame du Rwanda, sous l’impulsion du président Zuma en faveur du développement des infrastructures africaines.
Pour en savoir plus, contactez :
Dr Edmund KatitiTél : +27.12.841.4661Fax : +27.12.841.4094
E-mail: [email protected]