Projet de référentiel des métiers et des compétences en éducation de base des jeunes et des adultes Page 1
République du Sénégal Un Peuple – Un But – Une Foi
Ministère de l’Education nationale
CENTRES REGIONAUX DE FORMATION DES PERSONNELS DE L’EDUCATION (CRFPE)
Formation des personnels enseignants et non enseignants du non formel
Projet de référentiel des métiers et des
compétences
Version du 6 mai 2014
Projet de référentiel des métiers et des compétences en éducation de base des jeunes et des adultes Page 2
Table des matières Introduction ................................................................................................................................ 3
1. Note de cadrage de l’élaboration des référentiels ............................................................ 4
2. Typologie générale des personnels enseignants et non enseignants dans le non formel 5
3. Référentiels de métier et de compétences ...................................................................... 12
3.1. Les animateurs des centres d’alphabétisation .......................................................... 12
3.1.1. Profils et statuts ..................................................................................................... 12
3.1.2. Les fonctions et tâches .......................................................................................... 12
3.1.3. Les compétences requises .................................................................................... 12
3.2. Les éducateurs ou volontaires de l’éducation dans les formules alternatives ......... 18
3.2.1. Profils et statuts ..................................................................................................... 18
3.2.2. Les fonctions et compétences requises ................................................................. 18
3.3. Les maîtres artisans ................................................................................................... 20
3.3.1. Profils et fonctions ............................................................................................. 20
3.3.2. Les compétences requises................................................................................. 21
3.4. Les relais villageois ..................................................................................................... 22
3.4.1. Profils et fonctions ............................................................................................. 22
3.4.2. Les compétences requises................................................................................. 23
3.5. Les superviseurs ......................................................................................................... 24
3.5.1. Profils et fonctions ................................................................................................. 24
3.5.2. Les compétences requises .................................................................................... 25
3.5.3. La formation des superviseurs ............................................................................... 27
3.6. Les coordinateurs de programme ............................................................................. 27
3.6.1. Profils et fonctions ............................................................................................. 27
3.6.2. La formation des coordinateurs ......................................................................... 28
3.7. Les personnels des services déconcentrés ................................................................ 29
3.8. Les personnels des services centraux ........................................................................ 30
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Introduction
Le Sénégal ne dispose pas de politique de formation pour les personnels de l’Alphabétisation et de l’Education non formelle. Avec la stratégie du faire faire, la formation du personnel est assurée par les opérateurs chargés de l’exécution des programmes selon des dispositions et des modalités d’organisation qui différent d’un opérateur à un autre. Les contenus de formation portent essentiellement sur l’andragogie, la transcription des langues et les techniques d’animation de groupe. L’inexistence de structure de formation ou l’insuffisance de cadres spécialisés dans le domaine n’œuvre pas en faveur de la qualification des personnels. Le projet extra budgétaire a initié l’étude sur l’évaluation des besoins en alphabétisation faite qui a fécondé une réflexion riche et prospective traçant des axes novateurs dans le management de l’éducation non formelle. Il constitue le premier champ d’application des orientations définies dans le Cadre d’Orientation du Sous‐secteur de l’Alphabétisation élaboré en avril 2007 par la Direction de l’Alphabétisation et des Langues nationales qui considère que la qualité des ressources humaines est un levier incontournable dans la réalisation des objectifs d’éradication de l’analphabétisme. C’est dans cette optique qu’un référentiel de compétences est élaboré sur la base des besoins identifiés pour constituer le soubassement du processus de capacitation des différents acteurs du sous‐secteur. Il s’agit:
des facilitatrices et facilitateurs, acteurs directs chargés de conduire les apprentissages,
des superviseurs chargés d’assurer le contrôle et le suivi rapproché des apprentissages
des agents des collectivités locales responsables de la conception et de la gestion des programmes,
des responsables de l’alphabétisation des structures déconcentrées, bras techniques des collectivités locales chargés de concevoir et de mettre en œuvre les plans de formations,
des membres des comités de gestion des centres d’éducation non formelle agissant au nom des communautés, des membres de la société civile
des personnels du niveau central chargés du pilotage des programmes. Ce référentiel qui définit les compétences requises pour chaque groupe professionnel, constituera le socle de la formation à partir duquel chaque acteur se positionnera en rapport avec les compétences acquises pour identifier ses besoins réels de formation.
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1. Note de cadrage de l’élaboration des référentiels
Le référentiel de compétences est bâti en fonction des domaines, des situations professionnelles et des activités ou tâches préalablement identifiées et stabilisés. Dans cette grille ces éléments de base sont repris corrélés aux objectifs de mise pour montrer la cohérence interne du référentiel et pour lui conférer une dimension opératoire. Les types de compétence La compétence est une intégration de savoir, de savoirs faire et de comportements professionnels nécessaires pour résoudre des situations professionnelles courantes et évolutives. Une compétence représente la mise en œuvre efficace de ressources pour la réalisation d’une tâche. Elle dépend en premier lieu des aptitudes et des capacités, mais elle résulte de l’expérience professionnelle d’une expérience. Elle s’observe objectivement à partir du poste de travail et est validée par la performance professionnelle. C’est un « pouvoir agir ». En EBJA, plusieurs sortes de compétences entrent en jeu :
Les compétences techniques (sous formes de connaissances, de procédures, de méthodes ou de savoir‐faire) ;
Les compétences organisationnelles Les compétences relationnelles et socio‐affectives Les compétences d’adaptation Les compétences managériales.
Chacune de ces compétences est acquise selon un niveau de maîtrise. Le niveau de maîtrise correspond au niveau d’apprentissage et de mise en œuvre sur le terrain de la compétence. Le niveau de maîtrise requis pour chaque niveau (novice, débutant, confirmé, expérimenté) est appelé cible. Les cibles les plus courantes sont pour le facilitateur :
N1 : aucune maîtrise (Débutant novice) N2 : maîtrise avec appui (débutant avancé) N3 : maîtrise des situations courantes (confirmé) N4 : maitrise de toutes les situations (expérimenté)
Ce profil de compétences est hiérarchisé et cumulatif, donc évolutif non seulement dans chaque fonction mais surtout entre la fonction de facilitateur et celle de superviseur ; d’où la numérotation continue. Au total, les niveaux expriment les étapes de progression dans la maîtrise et les seuils indiquent les passages, en termes de performance.
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2. Typologie générale des personnels enseignants et non enseignants dans le non formel
Le non formel compte deux types de personnels : un personnel enseignant chargé de l’enseignement et/ou des apprentissages et un personnel non enseignant qui s’occupe de l’administration, du suivi et de l’évaluation. Le tableau ci‐dessous présente les personnels du non formel en deux catégories : le personnel enseignant et le personnel non enseignant. Tableau 1 : Catégories de personnel enseignant du non formel N° Catégorie de
personnels enseignants dans le
non formel
Fonctions ou tâches Profil Statut
1 Alphabétiseur (moniteur, facilitateur, animateur…)
‐ Assurer les fonctions d’animation des centres d’alphabétisation ou des centres de formations spécifiques ‐ Agent chargé de conduire les apprentissages théoriques dans les classes d’alphabétisation ‐ Agent relais pour certaines activités de développement au niveau local
Ayant 10 ans de scolarité en général mais on y compte des néo‐alphabètes
‐ Bénévole pour les centres ouverts par les associations de langue1 ‐ Contractuel pour les ONG2 ‐ Enseignant polyvalent du cycle fondamental faisant fonction d’animateur de centre d’alphabétisation
2. Moniteur, éducateur ou volontaire de l’éducation dans les formules alternatives du genre école communautaire de
- Assurer les fonctions d’éducation et de formation de base Agent chargé d’animer, d’enseigner dans les structures d’éducation alternative dans une approche bilingue
Choisi généralement parmi les ex‐scolaires ou jeunes diplômés du terroir ayant au moins le
‐ Volontaire de l’éducation dans les programmes de l’Etat ‐ Contractuel au niveau des ONG Enseignant polyvalent du
1 Ils peuvent néanmoins bénéficier d’une motivation en nature ou en espèces de la part de la communauté suivant la disponibilité de cette dernière. 2 Au niveau des ONG, les animateurs n’ont pas de statut au sens juridique du terme et ne sont affiliés à aucune instance syndicale, mais des contrats de travail peuvent être établis entre animateurs et ONG.
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N° Catégorie de personnels
enseignants dans le non formel
Fonctions ou tâches Profil Statut
base ou centre d’éducation non formelle…
BEPC et souvent ancien alphabétiseur
cycle fondamental affecté dans une école communautaire de base
3 Maître artisan par exemple pour la formation qualifiante non formelle
- Assurer les fonctions de formation et d’animation Agent chargé de former bénévolement de façon pratique de jeunes adolescents, d’animer des ateliers de formation technique et qualifiante mieux structurée dans une perspective certificative
Spécialiste dans un domaine professionnel (métier)
‐ Professionnel du privé ‐ Chef d’atelier (de micro entreprise) souvent informelle ou affilié à la Chambre des métiers et de l’artisanat
4 Relais communautaire
- Assurer les fonctions d’information, d’éducation et de communication
Agent chargé de : la conduite d’activités d’animation, de sensibilisation et de formation
la gestion du centre communautaire l’appui multiforme à la communauté dans le cadre de la mise en œuvre de ses projets de développement
la suppléance du facilitateur
Agent de développement originaire du milieu, disponible, volontaire, motivé et formé
relais bénévoles
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Tableau 2 : Catégories de personnel non enseignant N° Catégorie de
personnels enseignants dans le
non formel
Fonctions ou tâches Profil Statut
1 Superviseur - Assurer les fonctions de supervision, de suivi rapproché et périodique, d’encadrement, de conseil, de régulation et de résolution de conflit du sous‐projet
- Assurer l’interface entre les enseignants, les apprenants et la communauté en général
Agent chargé de : Valider la préparation pédagogique des formateurs (facilitateurs et animateurs)
Suivre la prestation des formateurs à raison de X visites/mois/centre
Assurer l’encadrement pédagogique des formateurs et la formation des bénéficiaires indirects
Préparer avec les formateurs l’évaluation interne des apprentissages
Organiser les journées pédagogiques avec les formateurs et les superviseurs de spécialités
Assister la coordination du programme dans l’organisation et la tenue des rencontres des organes de gestion
Renseigner régulièrement les outils de suivi mis en place par le projet
Recevoir et exploiter les rapports mensuels produits par les formateurs
Remettre un rapport mensuel à la coordinatrice du projet à la fin de chaque mois
Niveau BAC avec expérience en alphabétisation : Education non formelle
Contractuel d’une ONG ou association Inspecteur de l’éducation faisant fonction de superviseur
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N° Catégorie de personnels
enseignants dans le non formel
Fonctions ou tâches Profil Statut
2 Coordinateur de programme
d’alphabétisation
Assurer les fonctions de coordination et de pilotage du sous‐projet Agent chargé de : organiser au niveau de chaque village et quartier une assemblée générale pour la mise en place d’un comité de gestion du centre d’alphabétisation,
identifier les besoins spécifiques de formation des cibles, établir la liste des participants en relation avec le CVA, faire une offre technique et financière sur la base du cahier de charges,
dérouler les différentes formations, soumettre son rapport périodique à l’appréciation de l’Académie d’enseignement,
informer le CVA des différentes activités à mener et le budget octroyé à cet effet et procéder à l’affichage de toutes les informations au niveau du centre,
faire le suivi interne et procéder à l’évaluation périodique des centres,
restituer les résultats et procéder aux corrections nécessaires, mettre en place un dispositif de prise en charge des apprenants qui n’ont pas acquis les compétences requises jusqu’à ce qu’ils deviennent des alphabétisés, - justifier l’utilisation des ressources mises à sa disposition.
Au moins niveau BAC
contractuel permanent employé de l’ONG
3 Membre comité de gestion
‐Assurer les fonctions de concertation et de pilotage de l’AENF à la base
- Assurer la participation et la mobilisation communautaires Il est chargé de :
Membre résident du village et volontaire choisi par la communauté
Bénévole
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N° Catégorie de personnels
enseignants dans le non formel
Fonctions ou tâches Profil Statut
mobiliser la participation communautaire, inscrire les participants au programme, faire le suivi de la fréquentation des participants au programme, délivrer un quitus pour la prestation de l’opérateur,
faciliter l’implantation et le développement d’une AGR communautaire.
4 Responsable local, départemental ou
régional de l’alphabétisation
‐Appuyer, dans le cade de l’EBJA, au niveau déconcentré, pour le compte de l’IEF et de l’IA, les fonctions, de pilotage, de coordination, de planification, de suivi‐évaluation, de gestion des ressources, de communication et de partenariat ‐ Assurer, pour le compte de l’IEF ou de l’IA, l’interface entre les services déconcentrés, les collectivités locales dépositaires des compétences transférées, les communautés et les organisations de la société civile Agent chargé de :
l’exécution des politiques et stratégies de développement de l’EBJA au niveau local
l’appui, de l’accompagnement de la mise en œuvre des projets et programmes au niveau local
l’élaboration du répertoire des opérateurs en alphabétisation et en éducation non formelle présents dans la zone et de l’ensemble des organisations présentes dans la zone
la tenue d’une rencontre d’information des opérateurs, des communautés et des services déconcentrés des autres ministères sur le projet
la détermination des zones prioritaires où les centres devront être
Instituteur ayant une expérience en alphabétisation
Employé de l’Etat
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N° Catégorie de personnels
enseignants dans le non formel
Fonctions ou tâches Profil Statut
implantés et la communication de ces zones aux opérateurs la mise à disposition des opérateurs du répertoire des ouvrages éligibles retenus par la Direction de l’alphabétisation
la formation des opérateurs à l’utilisation du manuel de procédures l’appui aux opérateurs pour la formation des animateurs et superviseurs
le renforcement des capacités des opérateurs émergents la mise en place de l’équipe de vérification la pré qualification des opérateurs la vérification des déclarations des opérateurs la mise en place de la section locale du cadre de concertation l’appui aux opérateurs pour la mise en place de leur coordination locale
la participation à la sélection des opérateurs, le suivi et évaluation des sous‐projets du programme, la formulation d’appréciations sur le rapport de l’opérateur, la restitution des résultats de l’évaluation, l’élaboration de la carte éducative et de la carte linguistique
5 Personnel des services centraux en
charge de l’alphabétisation
- Assurer au niveau stratégique, les fonctions d’impulsion, de pilotage, de coordination, de planification, de suivi‐évaluation, de gestion des ressources, de communication et de partenariat
Elaboration du répertoire des opérateurs en alphabétisation Elaboration du répertoire des écrits en langues Identification des besoins non couverts par les ouvrages du répertoire
Organisation de la satisfaction des besoins non couverts en
Différents profils comprenant, entre autres, des spécialistes en langue, des instituteurs, des professeurs d’enseignement,
Employés de l’Etat mais rarement présence de contractuels payés par les projets (statisticien par exemple)
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N° Catégorie de personnels
enseignants dans le non formel
Fonctions ou tâches Profil Statut
manuels selon les langues et les thèmes Elaboration et mise en œuvre du plan de formation des autres acteurs et agents sur la stratégie du « faire faire »
Elaboration d’une stratégie de diffusion du manuel de procédures Elaboration d’une stratégie de renforcement des capacités des opérateurs émergents
Suivi du suivi Evaluation du programme Mise en œuvre du plan de communication Développement du partenariat Recherche de financement
Etc.
des médiateurs pédagogiques, des statisticiens et inspecteurs de l’éducation
6 Membre du comité de pilotage
‐Assurer au niveau décisionnel, les fonctions d’orientation stratégique, de validation, d’évaluation Agent chargé de : préciser les objectifs annuels du projet/programme
veiller au contrôle de leur réalisation, la validation des budgets et programmes annuels d’activités qui lui sont soumis par le responsable du volet,
évaluer les performances de gestion du volet, prendre des mesures de régulation et de correction, préparer les différentes instances du Programme : agendas, rapports, résolutions et documents soumis à l’approbation de la Banque, revue à mi‐parcours, évaluation du projet…
Membres des services centraux, des réseaux actifs en alphabétisation, des Collectivités Locales et des partenaires
Officiels
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3. Référentiels de métier et de compétences
3.1. Les animateurs des centres d’alphabétisation
3.1.1. Profils et statuts En ce qui concerne le concept de facilitateur, plusieurs appellations existent selon les acteurs: animateur, alphabétiseur, moniteur d’alphabétisation etc. Le profil d’entrée des facilitateurs est le suivant :
Niveau d’études: 10 ans de scolarité en général mais présence de néo‐alphabètes Prédispositions : compétences en animation de centres d’alphabétisation Mode de sélection : proposition de la communauté cliente Disponibilité : la personne est inoccupée Réussite au test de recrutement.
Le statut du facilitateur varie selon les acteurs même si le bénévolat est presque abandonné par tous les acteurs : contractuel à durée déterminée ou indéterminée avec une rémunération mensuelle ou par campagne dépendant on non de la convention collective interprofessionnelle. NB : l’Etat a mis en place le programme d’alphabétisation du BCI‐Etat là où il existe des classes du formel qui sont confiées aux enseignants du formel (enseignants polyvalents). Cette approche pourrait également s’appliquer au rattrapage scolaire avec l’utilisation des enseignants du formel ou bien à des programmes spécifiques comme l’alphabétisation en langues nationales des fonctionnaires et des cadres de l’administration.
3.1.2. Les fonctions et tâches Les acteurs s’accordent sur ses tâches essentielles qui sont les suivantes :
Identifier les besoins en formation/développement des communautés bénéficiaires et des individus ainsi que les opportunités du milieu
Mettre en œuvre des stratégies d’enseignement et de communication adaptées aux différentes cibles
Mettre en œuvre une stratégie d’appui‐conseil des bénéficiaires Faire fonctionner un centre d’animation/formation Suivre et évaluer les apprentissages et les activités.
3.1.3. Les compétences requises
Selon le Cadre d’Orientation Stratégique de l’Alphabétisation (COSA), le facilitateurdoit : Etre capable de conduire les activités d'enseignement/apprentissage ; Etre capable d’entretenir la relation classe/communauté ; Maîtriser la langue de formation à l’écrit et à l’oral ; Accompagner la communauté dans les activités de développement ;
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Etre, de préférence, issu du milieu pour promouvoir l'expertise locale ; Etre recruté, de préférence, à partir d'un test.
A propos du profil idéal du facilitateur, une batterie de compétences a été dégagée : Niveau pédagogique
préparer une séquence pédagogique ou une activité d’enseignement/apprentissage
savoir enseigner savoir animer un groupe spécifique (adultes, adolescents, jeunes etc.) évaluer être créatif maîtriser la langue de travail connaître de la psychologie des apprenants
Niveau administratif
tenir une base de données collecter et traiter des données tenir des documents administratifs et/ou andragogiques
Niveau socioculturel
identifier les besoins d’une communauté, d’un groupe… exploiter les valeurs, savoirs et pratiques locales dans les activités d’animation/formation
appliquer les approches participatives gérer les conflits résoudre des problèmes
Niveau organisationnel
organiser et gérer un centre organiser une communauté autour soit d’une activité soit d’un projet faciliter le développement d’un partenariat ou de la mise en réseau mobiliser une communauté, un individu autour d’une idée, d’un projet… mobiliser des personnes ressources
Niveau communication
s’approprier les options politiques et stratégies nationales rechercher et traiter une information vulgariser une information
Niveau Recherche et thèmes de développement
connaître le rôle et la place du facilitateur dans le développement local conduire une recherche action appliquer les techniques participatives d’étude du milieu maîtriser les thèmes développés dans le programme
Les domaines que couvre la formation des facilitateurs sont très souvent les suivants :
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Définition de facilitation les rôles et les qualités d'un bon animateur l’orthographe des langues nationales l’enseignement de la lecture et du calcul Méthodes et techniques de l'éducation des adultes organisation et gestion de centres Elaboration et utilisation de matériel didactique Les techniques de suivi et d’évaluation des besoins des apprenants et des apprentissages
Les techniques de mobilisation communautaire La mobilisation des ressources L’élaboration de rapports Les contenus des formations techniques des apprenants (santé, agriculture, savonnerie, teinture…) selon la demande
Etc.
Sur la base de ces éléments, un cadre de référence pour la formation initiale des facilitateurs peut être élaboré autour de sept (7) composantes :
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Tableau 3 : Cadre de référence harmonisé pour la formation des facilitateurs
Domaines ou situations professionnelles
Aspects couverts et compétences
Composante 1 : Connaissance du système éducatif sénégalais
Connaître et exploiter les textes fondateurs du système éducatif (Constitution, Loi d’orientation de l’éducation, Lettre de politique du secteur de l’éducation), les textes réglementaires organisant le ministère de l’éducation, la politique d’éducation de base des jeunes et des adultes et le Programme D’amélioration de la Qualité, de l’Equité et de la Transparence (PAQUET EF) 2013‐2025)
Composante 2 : Connaissance du métier et de la déontologie du métier
Le facilitateur devra être capable de remplir les obligations légales liées au métier et réaliser les tâches administratives obligatoires, être informé de ses droits, de son statut, connaître le système éducatif dans son ensemble, respecter l’éthique professionnelle et la déontologie du métier et intégrer les principaux textes de référence du système éducatif sénégalais (lois et règlements), les principes de la déontologie, la dimension genre, dans des situations d’organisation, de gestion de la classe, de l’école et de collaboration avec l’administration, les collectivités locales et autres partenaires.
Composante 3 : Sensibilisation et mobilisation sociale au service du développement
Le facilitateur doit être capable de : Planifier et conduire les rencontres entre les différentes communautés ; Employer différentes techniques de communication ; Savoir comment travailler avec une communauté d’adultes ; Connaître et comprendre les normes et valeurs de la communauté ; Obtenir l’information et la mettre à la disposition de la communauté ; Avoir plusieurs stratégies de travail avec la communauté ; Comprendre la dynamique locale et mobiliser les ressources de la communauté ; Utiliser les techniques de recherche / action participative.
Composante 3 : Identification des besoins des apprenants
Le facilitateur doit être capable d’identifier les aspects socioéconomiques, les besoins de l’apprentissage, des choix, des problèmes d’échec et de succès des apprenants, en utilisant plusieurs techniques comme : le brainstorming, les discussions, le dialogue, l’observation le questionnement ; l’intégration pour atteindre les consensus, en impliquant des experts compétents et la participation de la communauté.
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Domaines ou situations professionnelles
Aspects couverts et compétences
Composante 4 : Organisation et Administration de Centre d’apprentissage
Le facilitateur doit en usant de techniques participatives, être capable de : Mettre en place un comité de gestion ; Etablir les rôles et responsabilités du comité de gestion ; Aider à gérer de manière participative les ressources financières, matérielles et humaines ; Organiser le centre d’apprentissage (l’espace, la structure, le temps, la classe) ; Enregistrer et archiver les documents ; Gérer le système d’information.
Composante 5 : Andragogie et Psychopédagogie
Le facilitateur doit : Connaître la problématique de l’alphabétisation du pays ou de la localité ; Maîtriser les principes andragogiques et psychopédagogiques ; Maîtriser à l’écrit et à l’oral les règles de transcription de la langue d’alphabétisation ; Maîtriser les techniques d’animation ; Maîtriser la didactique des disciplines ; Maîtriser les méthodes d’enseignement ; Maîtriser les techniques de préparation des cours ; Maîtriser les méthodes d’enseignement ; Etre capable de rechercher la documentation adéquate ; Etre capable de planifier les activités d’enseignement et d’apprentissage ; Etre capable d’élaborer un matériel didactique ;
Composante 6 : Suivi‐Evaluation
Le facilitateur doit être capable de: Evaluer les compétences acquises par les apprenants ; Procéder à la capitalisation des acquis ; Documenter le programme ; Planifier et de programmer les activités de suivi et d’évaluation.
Composante 7 : Accompagnement des Communautés
Le facilitateur doit : Soutenir l’organisation (renforcement, mise en place d’organisation, reconnaissance juridique ; appui au fonctionnement des organisations) ;
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Domaines ou situations professionnelles
Aspects couverts et compétences
Gérer le réseau des associations, fédérations, intervenants locaux… ; Identifier et prendre en charge les besoins en formation de la communauté ; Favoriser les animations communautaires ; Soutenir l’élaboration et la gestion participatives de projets communautaires; La recherche de ressources financières, matérielles et humaines ; Aider à l’émergence d’un leadership.
Composante 8 : Thèmes Spécifiques
Le facilitateur doit être capable de : Donner les informations sur La culture de la paix et intégration sociale (éducation à la paix et aux droits humains) ;
Décentraliser (transfert de compétences aux communautés pour qu’elles aient plus de prise sur leurs destinées) ;
Informer sur les pandémies (VIH/SIDA, paludisme, IST) ; Prendre en compte de la dimension du genre et développement (renforcement des capacités, autonomisation et responsabilisation des femmes)
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3.2. Les éducateurs ou volontaires de l’éducation dans les formules alternatives
3.2.1. Profils et statuts Le candidat au poste de volontaire doit :
Avoir au moins le BFEM et être âgé de 18 à 25 ans ; Maîtriser la langue de formation au moins à l’oral ; Etre issu du milieu (du terroir) de préférence pour promouvoir l'expertise locale.
Il est recruté par l’opérateur sur la base des critères définis et à partir d'un test.
Dans certains projets, l'enseignant est une personne âgée au plus de 35 ans, ayant un niveau académique au moins équivalent au Brevet, ayant une expérience d’au moins deux ans d'activités professionnelles, ayant réussi au test de recrutement et acceptant le contenu du contrat le liant à la communauté.
3.2.2. Les fonctions et compétences requises
Le volontaire de l’éducation suit la même formation que le maître polyvalent. A ce titre, il doit être capable de :
Conduire les activités d'enseignement/apprentissage dans un contexte de bilinguisme ;
Entretenir la relation classe/communauté ; Maîtriser la langue nationale de formation à l’oral et à l’écrit ; Accompagner la communauté dans les activités de développement (être un animateur).
Tableau 4 : Cadre de référence pour la formation des volontaires de l’éducation
SITUATIONS PROFESSIONNELLES
ACTIVITES COMPETENCES
Encadrement et formation pédagogique des bénéficiaires
Identifier les besoins en formation/développement des communautés bénéficiaires et des individus ainsi que les opportunités du milieu
1. S’approprier les techniques d’identification des besoins en formation/développement des communautés bénéficiaires
Adapter le curriculum de base aux besoins des apprenant(e)s
Organiser des situations d’apprentissage
Négocier des contrats didactiques en fonction du contexte
mettre en œuvre des stratégies d'éducation, d'apprentissage et de communication adaptées aux
2. S’approprier des techniques adaptées d’organisation et de planification des programmes d’éducation en fonction des cibles et du contexte
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SITUATIONS PROFESSIONNELLES
ACTIVITES COMPETENCES
différentes cibles
Mener des activités d’animation
3. S’approprier les techniques de communication sociales et d’animation des cibles bénéficiaires
Suivi évaluation des bénéficiaires
Suivre les apprentissages et les activités.
Evaluer des apprentissages et les activités.
1. S’approprier des techniques et des outils d’évaluation des enseignements apprentissages
Participation au management et à la gestion de la structure EBJA
Aider à la mise en place et au fonctionnement des comités de gestion
Appuyer les comités de gestion dans la conception des projets socioéconomiques
Appuyer les comités de gestion dans la planification et la mise en œuvre des projets socioéconomiques
Appuyer les comités de gestion dans la mobilisation des ressources
1. S’approprier la démarche et des outils de planification de projets socio‐économiques 2. S’approprier des techniques et des outils d’organisation des OCB
Relations sociales et partenariat : Participation au développement de la communauté
Appuyer les comités de gestion dans les tâches de médiation et de mobilisation sociale
Développer des cadres de concertation et des partenariats au niveau local
Exercer le rôle d’animateur et de conseiller auprès des comités de gestion
mettre en œuvre une stratégie d'appui‐conseil des bénéficiaires visant la pérennisation du programme
1. S’approprier les techniques de base de médiation sociale
2. S’approprier les techniques de mobilisation sociale
3. S’approprier les techniques de base du réseautage
L'enseignant a reçu une formation initiale et continue portant sur : (i) l’étude du milieu, (ii) l’élaboration de programme, (iii) la définition des objectifs, (iv) la préparation et la conduite des activités pédagogiques, pratiques et productives
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(v) la résolution de problème, (vi) la Recherche Action, (vii) la Mobilisation Sociale, (viii) le Suivi du fonctionnement des structures (ix) La didactique des disciplines (langues, mathématiques ...) ; (x) L’évaluation interne des apprentissages ; (xi) les éléments de linguistique et la gestion du bilinguisme ; (xii)Les techniques d’animation ; (xiii) Les techniques de communication et de mobilisation sociale; (xiv) La gestion et l’évaluation de programme; (xv) La gestion de microprojets. (xvi) Etc.
L'enseignant devra être capable de tenir correctement les documents suivants :
le registre matricule des élèves, le registre d’appel journalier, le cahier de monographie de l’école, le cahier de préparation, le cahier journal, le cahier de visite l’affichage réglementaire (liste des élèves et âge, répartition mensuelle, etc…) les cahiers des élèves (devoirs, leçon, etc…) le cahier de gestion des projets, le cahier des structures de gestion, le registre du courrier « arrivée » et « départ » (cahier et chrono), le cahier de transmission, le cahier de conseil, le cahier de notes de service (pour les EC à deux classes) le cahier de passation de service.
En outre, l’enseignant devra être capable de : faire une répartition mensuelle de toutes les disciplines et activités prévues dans l’emploi du temps font l’objet d’une répartition mensuelle
bien mener la préparation écrite de toutes les disciplines Conduire les activités pratiques et productives en relation avec les disciplines Prolonger les activités d’apprentissage dans le milieu (application en situation réelle) développer des actions et initiatives en faveur de la communauté (case de santé, boutique, alphabétisation, etc.)
respecter les procédures administratives admises (permission, repos médical, autorisation d’absence).
3.3. Les maîtres artisans
3.3.1. Profils et fonctions
Le maître artisan a pour rôle d’assurer la formation et l’encadrement nécessaires à l’apprenant. Dans ce cadre, le maître artisan a les rôles suivants :
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accueillir l’apprenant ou l’apprenante dans le milieu du travail et l’informer sur le fonctionnement de l’entreprise.
assurer sa compréhension des règles de santé et de sécurité en vigueur dans l’entreprise.
démontrer et superviser les gestes professionnels de l’apprenant ou de l’apprenante.
évaluer en collaboration avec le superviseur du programme la maîtrise des tâches. attester en collaboration avec le superviseur, par sa signature, les compétences acquises de l’apprenant.
informer le superviseur du programme de l’évolution de l’apprenant en regard de son apprentissage.
3.3.2. Les compétences requises Le maître artisan œuvrant dans un atelier a besoin d’être sensibilisé à l’approche par compétences et comprendre ce qu’il doit faire au quotidien auprès de l’apprenant. Loin de l’objectif de rendre le maître artisan « pédagogue », il est apparu cependant important de lui fournir l’information relative à l’acte d’enseignement qu’il doit effectuer dans l’atelier et comprendre ce qui se passe lorsqu’un apprenant est en apprentissage. Le formateur encadreur de la filière doit, lors des visites de supervision en atelier, à supporter le maître artisan dans ses interventions éducatives auprès du groupe d’apprenants qu’on lui a confié. Les domaines ci‐dessous sont prévus pour la formation du maître‐artisan :
i. le rôle et les responsabilités du maître artisan ii. recommandations d’ordre pratique et principes pédagogiques suivants :
l’apprenant n’apprend que par lui‐même ; chaque apprenant apprend à son rythme propre ; l’apprenant veut s’assurer de la pertinence d’un apprentissage avant de s’y engager ;
l’apprenant apprend et retient mieux quand il se sent responsable de sa formation ;
l’apprenant apprend en se référant à ses expériences. iii. la définition de la compétence et ses phases d’acquisition iv. les approches à privilégier pour favoriser la motivation de l’apprenant v. l’évaluation formative de l’apprentissage en milieu de travail par le maître artisan
Tableau 5 : Cadre de référence pour la formation des maîtres artisans
SITUATIONS PROFESSIONNELLES
COMPETENCES
Connaissance du programme
Définir les rôles et responsabilités du maître‐artisan dans le cadre du programme Définir la compétence et ses phases d’acquisition S’approprier les techniques d’identification des besoins en formation/développement des apprenants (positionnement des apprenants par rapport à la compétence)
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SITUATIONS PROFESSIONNELLES
COMPETENCES
Encadrement des apprenants
S’approprier des techniques adaptées d’organisation et de planification des programmes d’éducation en fonction des cibles et du contexte
Suivi évaluation des bénéficiaires
S’approprier des techniques et des outils d’évaluation des enseignements‐apprentissages en situation authentique de travail
3.4. Les relais villageois
3.4.1. Profils et fonctions Les rôles du relais communautaire sont :
la conduite d’activités d’animation, de sensibilisation et de formation la gestion du centre communautaire l’appui multiforme à la communauté dans le cadre de la mise en œuvre de ses projets de développement
la suppléance du facilitateur. Il est donc fait appel à des jeunes originaires des villages bénéficiaires du programme pour assumer les fonctions de relais. Les raisons de ce choix sont à rechercher dans le souci de renforcer les capacités locales en ressources humaines endogènes capables de perpétuer les actions d’animation dans les sites d’implantation (animateurs, facilitateurs ou relais villageois). Les critères officiels de choix des relais rarement appliqués tels que la disponibilité, l’engagement au service de la communauté, le niveau académique de base peuvent garantir le suivi et l’application des contenus de formation. Il est indispensable de sensibiliser davantage les Comité de Développement Villageois (CDV) ou de quartier (CVQ) afin que les relais aient un niveau d’étude acceptable. Le relais villageois doit non seulement répondre au critère de niveau, mais aussi doit avoir une capacité de conceptualisation et d’analyse, un minimum d’expérience de vie de groupe structuré, des habiletés en prise d’initiative et de responsabilité. Dans le cas du Projet d’Appui au Développement Villageois (PADV), pour la première génération de centres, il a été fait appel à 37 relais villageois choisis par l’OPP en accord et en collaboration avec les CVD et selon les critères suivants :
être initié en alphabétisation dans la langue du milieu avoir atteint un niveau minimum en français ou en arabe ou avoir au moins été alphabétiseur dans un passé récent
être disponible et engagé pour la durée du programme.
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3.4.2. Les compétences requises Le relais devra être capable de: Niveau pédagogique
dire les objectifs de la formation lister les attentes et les craintes des apprenants/participants
Niveau administratif
Expliquer les raisons de la tenue des réunions Décrire le processus d’organisation d’une réunion Tenir un PV de réunion
Niveau socioculturel
Identifier les causes des conflits au sein des groupements Expliquer les conséquences des conflits sur la vie de l’organisation Citer les étapes de la résolution d’un conflit
Niveau organisationnel
définir et de faire appliquer les règles de fonctionnement du groupe Identifier les Organisations Communautaires de base (OCB) de la localité Identifier les motivations des populations à se regrouper Déterminer les étapes de montage d’un groupement Déterminer le mode d’organisation appropriée d’un centre Expliquer l’influence du mode d’organisation sur l’implication des populations dans la gestion communautaire des activités
Déterminer les attributions des organes du centre Déterminer les rôles et responsabilités des membres des organes Expliquer une règle et une procédure de fonctionnement pour une organisation Déterminer un mode d’élection des membres des organes
Niveau Recherche et thèmes de développement
mener des études sur la clientèle, le produit et la concurrence analyser la rentabilité de l’AGR procéder à un choix judicieux d’AGR tenir les documents de gestion analyser les données comptables et financières identifier le réseau d’acquéreurs entretenir la clientèle identifier le processus de la commercialisation.
La formation initiale poursuit les objectifs suivants :
Donner aux relais la capacité de transcrire correctement la langue nationale Donner aux relais la capacité de conduire un cours d’alphabétisation dans une phase d’initiation.
Donner aux relais la capacité de tenir correctement les documents de classe.
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Donner aux relais quelques notions de base sur l’andragogie. Généralement, les plans de formation des relais prévoient les deux moments ci‐dessous
formation initiale donnée par l’opérateur (rôles et place du relais, notions de base en andragogie, conduite de cours, organisation d’un centre…)
formation en service donnée par le facilitateur (leçons de démonstration, leçons d’essai, observation de cours et d’activités d’animation, tenue d’une bibliothèque, documents de gestion…).
3.5. Les superviseurs
3.5.1. Profils et fonctions Le superviseur doit disposer au moins du Bac ou de son équivalent ou bien capitaliser une expérience d’au moins quatre (4) années dans un poste de volontaire d’école communautaire de base (ECB). La supervision est un processus continu de contrôle et d’assistance technique courante de la vie des centres tant au plan du fonctionnement matériel que pédagogique, afin d’apporter à tout temps, les correctifs nécessaires et de prendre des initiatives visant la bonne exécution du programme. Le superviseur exerce une mission de contrôle sur le déroulement de l’activité de formation. Ce contrôle porte sur la conformité du déroulement des actions de formation (méthodes, progressions, fréquentation des participants...) par rapport aux objectifs et aux prévisions.
Le superviseur exerce une mission d’appui pédagogique en direction des facilitateurs dont il a la charge et à qui il apporte un soutien pédagogique dans la conduite des apprentissages ; le choix des méthodes et des supports didactiques. A ce titre, il joue un rôle important dans la préparation des journées pédagogiques par l’identification des limites et des axes de rémédiations de l’activité des facilitateurs.
Le superviseur exerce une mission d’appui organisationnel en direction des communautés de base pour une prise en charge effective de la résolution des problèmes rencontrés.
Le superviseur exerce une mission de collecte de données sur le déroulement du programme de formation et à partir desquelles les renforcements et corrections sont entrepris
Le superviseur exerce une mission d’accompagnement de l’autonomisation des communautés bénéficiairesà partir de la matérialisation du transfert des compétences vers le milieu. Comme indiqué ci‐dessus, le superviseur à travers ses missions est à toutes les étapes de la conduite du programme de formation des adultes. Cependant, force est de reconnaître que
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dans la plupart des cas, ils ne prennent en compte que les aspects liés au contrôle et à l’encadrement pédagogique des facilitateurs. Les raisons de cette tendance sont à rechercher dans une perception étriquée de la supervision occultant les aspects d’encadrement de la collectivité dans le processus d’autonomisation et de transfert des compétences au sein des collectivités.
Pour embrasser l’ensemble des aspects de son intervention, le superviseur est obligé d’inscrire chacune de ses sorties, sous une dominante (pédagogique, organisationnelle et administrative.
3.5.2. Les compétences requises
Le COSA a retenu que le superviseur doit être capable de : Faire preuve d'une expérience avérée de facilitateur ; Encadrer les facilitateurs ci‐dessus profilés ; Planifier les activités de supervision; Suivre et évaluer les activités d’apprentissages et de gestion du centre d’alphabétisation ;
Mobiliser la communauté autour du centre d'alphabétisation ; Il devra bénéficier d’un renforcement de capacité au niveau des structures de formation continue.
On suppose que le superviseur devra :
maîtriser la transcription avoir une bonne connaissance du programme d’alphabétisation pour assurer une supervision fréquente et régulière (ex. : en moyenne, une visite hebdomadaire par classe si possible).
maîtriser les techniques d’animation de groupe plus particulièrement dans le domaine de l’approche participative.
être bien informé en matière d’andragogie. avoir une bonne connaissance des documents liés au fonctionnement d’une classe d’alphabétisation (journal de classe, registre divers, fiches de préparation, données statistiques diverses, etc.…)
être compétent en gestion (financière et matérielles). prévoir évaluer (bonne connaissance des principes et outils d’évaluation) inspirer confiance à ses interlocuteurs (afin de pouvoir les conseillers) Avoir un bon ses des relations humaines (être particulièrement communicatif et respectueux du vis‐à‐vis, discret et humble, disponible…)
Etc. Tableau 6 : Compétences du superviseur
SITUATIONS PROFESSIONNELLES
COMPETENCES
Connaissance du système éducatif sénégalais
Connaître et exploiter les textes fondateurs du système éducatif (Constitution, Loi d’orientation de l’éducation, Lettre de politique du secteur de l’éducation), les textes réglementaires organisant le ministère de l’éducation, la
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SITUATIONS PROFESSIONNELLES
COMPETENCES
politique d’éducation de base des jeunes et des adultes et le Programme D’amélioration de la Qualité, de l’Equité et de la Transparence (PAQUET EF) 2013‐2025)
Connaissance du métier et de la déontologie du métier
Remplir les obligations légales liées au métier et réaliser les tâches administratives obligatoires, être informé de ses droits, de son statut, connaître le système éducatif dans son ensemble, respecter l’éthique professionnelle et la déontologie du métier et intégrer les principaux textes de référence du système éducatif sénégalais (lois et règlements), les principes de la déontologie, la dimension genre, dans des situations d’organisation, de gestion de la classe, de l’école et de collaboration avec l’administration, les collectivités locales et autres partenaires.
Supervision à dominante pédagogique
S’approprier les techniquesde conduite des apprentissages, choix des méthodes, utilisation du matériel didactique, techniques d’animation, relations pédagogiques Améliorer les compétences pédagogiques et andragogiques des facilitateurs et des relais Définir les contenus de formation continuée dispensée lors des journées pédagogiques et des sessions de recyclage convoquées entre les sessions Animer une session de formation continue des facilitateurs, des relais et des membres des comités de gestion Appuyer les facilitateurs dans la mise en place et le fonctionnement des centres Assurer l’encadrement pédagogique, technique et administratif dans la conduite des apprentissages instrumentaux, pratiques et fonctionnels
Supervision à dominante organisationnelle
Identifier les besoinsen accompagnement organisationnel et en autonomisation des communautés Mettre en œuvre un accompagnement des communautés dans la création et ou dans la redynamisation de structures communautaires de base
Aider les facilitateurs à mobiliser les communautés de base dans des actions concrètes de lutte contre la pauvreté et de génération de revenus
Supervision à dominante administrative
Organiser la collecte de données statistiques Contrôler les dispositions du cahier de charges et des obligations des parties contractantes du programme de formation (respect des ratios, des taux, des engagements financiers, des termes de contrat de travail avec les personnels‐terrain recrutés pour intervenir dans la conduite du programme...)
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SITUATIONS PROFESSIONNELLES
COMPETENCES
Proposer des rémédiations suite aux activités de suivi, d’encadrement et de contrôle
3.5.3. La formation des superviseurs
Les formations proposées pour les superviseurs s’orientent généralement vers deux préoccupations :
(i) Mieux organiser la formation des superviseurs
par l’initiation des superviseurs à la conception des instruments de collecte de données en fonction de l’état d’avancement du programme et de la dominante de supervision retenue
donner une bonne assise théorique et instrumentale à l’activité de supervision des programmes aux personnels d’encadrement
insister sur l’aspect organisationnel et sur le dispositif de transfert des compétences de mobilisation sociale de la communauté autours de la CAF et de celle‐ci autour des problèmes du milieu
(ii) Mieux instrumenter les superviseurs
offrir aux superviseurs la possibilité de concevoir et de mettre à la disposition des programmes une gamme riche et variée d’outils de supervision tenant compte de l’orientation de la supervision (type de supervision)
proposer aux responsables de programmes une manière plus large de faire la supervision qui correspond à une éducation pour le développement avec la formation et les outils adéquats
aider à distinguer les types de supervision, leurs caractéristiques objectifs, stratégies de mise en œuvre et outils selon les différentes périodes de l’année.
3.6. Les coordinateurs de programme
3.6.1. Profils et fonctions Les missions du coordinateur sont généralement les suivants :
Planifier et organiser les activités conformément au projet Planifier et organiser les activités de la formation avec l’équipe de soutien technique Assurer la mise en œuvre des activités du programme Définir avec l’équipe de soutien technique le profil des jeunes devant participer au programme de formation;
Sensibiliser le milieu et promouvoir le programme auprès des jeunes et des différents acteurs concernés;
Recruter les formateurs et les chefs d’ateliers en collaboration avec la direction de l’opérateur
Procéder au recrutement et à la sélection des jeunes;
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Assurer le suivi et l’implication des parents dans la démarche ; Assurer le suivi auprès du comité de pilotage; Animer les rencontres d’équipe pour suivre l’évolution des activités; Rencontrer les superviseurs pour un suivi de l’évolution du programme Organiser les rencontres du comité d’appui technique; Animer les rencontres de l’équipe pédagogique Rédiger des rapports d’étape et final Produire le bilan d’évaluation des activités; Organiser et participer à l’évaluation du programme de formation; Participer aux rencontres du comité de pilotage; Élaborer, adapter et développer des outils pour le suivi et l’évaluation des activités pédagogiques et des activités d’apprentissage;
Rencontrer les jeunes pour le suivi du niveau de participation et d’implication dans les activités d’apprentissage;
Assurer le suivi des activités d’apprentissage technique des jeunes avec les chefs d’atelier;
Planifier des sessions de perfectionnement ou de formation pour l’équipe d’intervention;
Assurer la circulation et la diffusion de l’information auprès de l’équipe d’intervention et des parents;
Animer des rencontres de travail et de suivi pédagogique avec les animateurs et les chefs d’atelier;
Assurer le suivi pédagogique et la supervision de la formation au niveau des cibles analphabètes.
3.6.2. La formation des coordinateurs Les coordonnateurs des sous‐projets des ONG sont des responsables ayant une solide expérience en matière de conduite de programme. Ils auront pour principale fonction le management du programme au niveau de leur structure. En outre, ils devront conduire les activités selon les procédures administratives et financières admises par le programme. C'est pourquoi, il sera utile de leur donner une formation complémentaire sur le management participatif du programme. Tableau 7 : Compétences du coordinateur de sous‐programme ou sous‐projet Compétences Objectifs de formation Contenus
Assurer le management participatif du programme
1. Maîtriser le cadre logique d'intervention du programme d’alphabétisation
- Contexte et justification de l'intervention
- Objectifs, résultats attendus, mécanismes de mise en œuvre
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Compétences Objectifs de formation Contenus 2. Construire une stratégie de mise en œuvre du programme par son ONG
- Techniques de management participatif
- Prise en compte de l'approche genre- planification intégrée de toutes les
activités (approche critique) - gestion des ressources humaines - suivi‐évaluation du programme
3. Maîtriser la gestion financière du programme
- Procédures et techniques de gestion financière du programme
4. Assurer une bonne communication entre les différents acteurs et partenaires du programme
- Relation entre les différentes structures
- Typologie des rapports à produire - Contenus des rapports
Les gestionnaires du programme à recruter devront avoir des compétences avérées en comptabilité et gestion financière. Il faudrait tout de même leur assurer une formation complémentaire leur permettant de mieux s'acquitter de leurs tâches tout en respectant les procédures admises par le programme. Tableau 8 : Compétences des gestionnaires des sous‐programmes Compétences Objectifs de formation Contenus
Maîtriser les procédures de gestion adoptées par le programme
1. S'approprier du cadre logique d'intervention du programme
- Objectifs et résultats attendus du programme
- Modalités de mise en œuvre 2. Utiliser les procédures et techniques de gestion comptable et financière du programme
- Mandat du gestionnaire - procédures et instruments de
gestion - Logiciel de gestion - Rapports financiers et pièces
justificatives
3.7. Les personnels des services déconcentrés
NB : pour les personnels des services centraux et déconcentrés, il s’agira de formations à la carte dont les termes de référence seront élaborés par les commanditaires. Les personnels des IA et des IEF en charge de l’alphabétisation sont généralement des enseignants du formel affectés dans le non formel sans formation initiale même si les projets mettent en place des plans de formation continue pour renforcer leurs capacités. Ces personnels ont les missions suivantes :
Définition du plan local de développement de l'éducation en partenariat avec tous acteurs locaux pour réduire les disparités en matière d'éducation pour le compte du conseil régional
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Détermination des zones prioritaires (cartes de l'éducation) pour éviter les concentrations de sous‐projets dans les mêmes zones
Gestion des conflits entre partenaires au plan local Réception et enregistrement des demandes de financement de sous‐projet Formulation d'un avis technique sur les demandes Envoi à la DALN et à l'agence d'exécution des rapports de leur suivi mensuel des sous‐projets
Tenue à jour de la situation de l'éducation non formelle dans la localité Contrôle des déclarations des opérateurs dans les demandes de financement, en ce qui concerne l'implantation et les activités de l'opérateur au plan local
Contrôle de l'existence et du fonctionnement des centres d'éducation non formelle pendant la durée des sous‐projets
Participation aux équipes d'évaluation des apprentissages Appui aux opérateurs et aux bénéficiaires sur leur demande Contrôle du processus de collecte des statistiques Etc.
A l’instar des agents des services centraux, les personnels des services déconcentrés suivent une formation en ingénierie de la formation portant sur :
(i) La formation et le développement des compétences professionnelles (ii) Le diagnostic des besoins en formation
Clarification conceptuelle Quelle (s) entrée (s) pour les besoins de formation? L’analyse des besoins en formation: objectifs et modalités
(iii) Les pratiques et situations professionnelles Quelles entrées pour les besoins de formation ?
(iv) La logique situationnelle de l’entrée par le référentiel de compétences (v) De l’analyse des besoins de formation au plan de formation
En perspective de la mise en œuvre du PAQUET‐EF, le plan de renforcement des capacités (PRC) axé vers le renforcement de la déconcentration de la gestion de l’éducation prévoit, au bénéfice des agents de l’EBJA, une formation en renforcement linguistique et didactique des langues nationales.
3.8. Les personnels des services centraux
Les services d'alphabétisation étaient organisés en fonction des missions antérieures dans un contexte où ils exécutaient eux‐mêmes les programmes gouvernementaux et s'appliquaient à suivre –avec des fortunes diverses‐ les programmes développés par d'autres acteurs. Compte tenu des mutations entraînées par l'option de « faire faire », les directions techniques s'orientent vers les fonctions de pilotage, de normalisation, de suivi et d'évaluation du programme ainsi vers l'accompagnement scientifique et technique à la demande pour une meilleure qualité dans les interventions. Ces fonctions pourraient se résumer aux suivantes:
• Fonction de conseil et d’appui à tous les acteurs du non formel
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• Fonction pédagogique et andragogique dans le cadre du curriculum avec: a) révision/mise à jour des méthodes existantes de référence, b) conception/expérimentation de nouvelles méthodes dans les nouvelles langues
admises pour l'alphabétisation et/ou pour de nouveaux publics, c) conception/révision/validation des ouvrages et de leur traduction dans toutes les
langues en partenariat avec des institutions et des personnes ressources d) production et réactualisation des répertoires (banques de données sur l'existant,
les acteurs,...) • Fonction de stimulation / régulation de la post alphabétisation de l’environnement
lettré • Fonction d’évaluation pédagogique et de certification avec le développement :
a) d'une méthodologie des différents types d’évaluation (apprentissages, impact...) b) d'un système crédible de passation des tests et de délivrance fiable de certificats
si cela est nécessaire • Fonction d’observation des dynamiques et des politiques en faveur du non formel :
statistiques, cartographie éducative, planification, mesures d’impact socioéconomique et culturel, évaluation de la mise en œuvre des politiques.
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