enssib école nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques
Diplôme de conservateur de bibliothèque
Rapport de stage
La Bibliothèque municipale de Versailles
Sous la direction de
Marie-Françoise ROSE
Directrice de la Bibliothèque Municipale de Versailles
2002
INTRODUCTION Ville à nulle autre pareille, Versailles est marquée par le poids de son
prestigieux passé qui fait de l'accès à la modernité un perpétuel défi. Pas
plus que les autres institutions de la cité, la Bibliothèque municipale
n'échappe à cette tension qui, selon les temps et les hommes en place,
constitue un frein à toute évolution ou un tremplin pour l'avenir.
Nichée au cœur du quartier historique, la bibliothèque centrale qui
commande un réseau de dix annexes, s'inscrit géographiquement dans la
symbolique de Versailles : au château qui la domine à l'Ouest, répond au
levant le Jeu de Paume où les députés du Tiers Etat eurent l'audace de se
dresser contre l'Ancien Régime ; à la guerre que l'on préparait sur son flanc
septentrional, s'oppose la paix méridionale du Potager du Roi.
Ses origines, elles aussi, trahissent la même contradiction entre passé
et avenir : les collections royales et princières confisquées à la Révolution
constituèrent le fondement d'une bibliothèque qui devait contribuer à former
l'élite nouvelle de la nation, au sein de l'Ecole Centrale de Seine-et-Oise
créée en 1795. Mais la rapide disparition de celle-ci, dès 1804, permettait de
tourner des ouvrages, jusque là détenus par une minorité, vers le peuple
versaillais dont l'éducation souciait tant Edouard Charton, le philanthrope
fondateur de la bibliothèque populaire de Versailles en 1864.
Partager trois mois durant la vie d'une bibliothèque, c'est donc être à
même d'y repérer ces dynamiques entre tradition et innovation qui, peut-être
plus à Versailles qu'ailleurs, sont au cœur de la problématique actuelle des
professionnels de la lecture publique.
Telle qu'on a pu la voir à travers un certain nombre d'activités et
d'entretiens, la Bibliothèque municipale Classée de Versailles apparaît
comme un réseau complexe de structures, de personnels, de publics et de
collections documentaires. Les compétences de ceux qui la font vivre, loin
d'être bornées à la seule poursuite des héritages professionnels,
s'enrichissent aujourd'hui de ces pratiques modernes qui font leur preuve en
matière de valorisation des fonds et de conquête du public.
2
I. Le réseau de la Bibliothèque
municipale de Versailles
1 Un équipement multiforme qui couvre la ville
.1. Une bibliothèque centrale et dix annexes
Sise au 5 rue de l'Indépendance américaine, la bibliothèque centrale
occupe un bel hôtel du XVIIIe siècle que l'ingénieur-géographe Jean-Baptiste
Berthier construisit en 1762 pour abriter les bureaux du Ministère des
Affaires Etrangères et de la Marine, alors dirigé par le Duc de Choiseul.
Majestueux, l'édifice ne s'apprécie que depuis la cour pavée qui borde son
aile principale, bâtiment de cinq étages présentant l’alternance classique de
pierres et de briques. Construction à la fois utilitaire et de prestige, l'hôtel
comprend, outre la magnifique enfilade de sept salons dorés qui constitue le
premier et noble étage, cinq niveaux fonctionnels dont la rigoureuse
affectation a été remarquablement illustrée par le graveur Ingouf (annexe 1).
Proscrivant le bois, l'architecte a fait le choix heureux des tommettes rouges
pour le sol, des voûtes de briques enduites de ciment pour le plafond afin de
protéger du feu notamment les précieuses archives de la diplomatie française
qui garnissaient les rayonnages de la Grande Galerie. De nos jours, à la place
de celles-ci, est conservée une grande partie des fonds anciens de la
bibliothèque dont les belles reliures ont pour écrin boiseries et peintures,
celles de Van Blarenberghe ou de son atelier au dessus des baies ouvertes
qui séparent les salons, celles de Jean-Jacques Bachelier qui habillent les
murs percés de hautes fenêtres. Plus ordinaires, les étages supérieurs sont
réservés à la lecture publique (salles de consultation ouvertes en 1978 au 2e
étage et libre-accès installé en 1988 au 3e étage), aux bureaux du personnel
(combles remarquablement aménagés en 1996) et aux magasins (4e étage).
Ceux-ci étant insuffisants pour faire face à l'extension des collections, trois
niveaux supplémentaires ont été aménagés au rez-de-chaussée et dans les
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sous-sols au début des années 1980, tandis qu'on édifiait un nouveau
bâtiment en face de l'ancien. Encadrant la discothèque située au rez-de-
chaussée, les cinq magasins que comprend la nouvelle construction
s'ajoutent donc aux sept niveaux qui conservent des livres dans l'hôtel
historique.
Hormis cette dernière, neuf annexes, souvent insérées dans des
centres socio-culturels, complètent le dispositif de lecture publique à
Versailles (annexe 2). Un plan (annexe 3) montre qu'elles couvrent
l'ensemble la ville ; trois d'entre elles (Saint-Louis, Université Inter-Ages,
Porchefontaine) épaulent au sud de l'Avenue de Paris la bibliothèque
centrale, les six autres desservant les quartiers situés au nord de cette artère
cruciale (Notre-Dame, Clagny, Petits-Bois, L'heure Joyeuse, Vauban, Près-
aux-Bois). Si, à l'instar de la bibliothèque centrale, trois des annexes sont
réservées à un public adulte (Clagny, Notre-Dame et Université Inter-Ages),
les quatre autres accueillent tous les publics quel qu’en soit l'âge. Deux
structures du réseau enfin, Saint-Louis et l'Heure Joyeuse, réservent leurs
collections aux plus jeunes. La Bibliothèque municipale de Versailles n'est
pas peu fière de compter dans son réseau l'une des plus anciennes Heures
Joyeuses de France. Créée en 1935 à l'image de la pionnière du 5e
arrondissement de Paris, puis intégrée en 1978 au réseau de la Bibliothèque
municipale de Versailles, elle annonçait avec des décennies d'avance ces
sections jeunesse devenues incontournables dans les bibliothèques
modernes. Elle constitue au sein du réseau versaillais une entité à part,
véritable centrale des différents sites tournés vers la jeunesse. Autre annexe
originale, la bibliothèque de l'Université Inter-Ages partage des locaux
modernes avec l'institution du même nom. De cette association créée en
1978, la Mairie a fait un service municipal en 1994 : espace de culture
ouvert à tous, cette création originale propose des cours de toute sorte qui
s’adressent à l’ensemble de la population. Ces deux antennes inédites
connaissent cependant les mêmes difficultés que les autres annexes qui, avec
peu de moyens et dans des locaux souvent exigus (hors discothèque, la
surface cumulée n’atteint pas 1100 m2) s'efforcent de satisfaire les attentes
d'un public toujours plus exigeant en matière de diversité documentaire ; la
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passion qui anime de petites équipes comprenant parfois encore quelques
bénévoles ne compense pas toujours les lacunes de l'offre qui, de l’avis
même de la directrice du réseau, apparentent les plus mal loties des annexes
à de désuètes "bibliothèques associatives", ce qu’elles étaient d’ailleurs
avant leur municipalisation à la fin des années 1970. Ouverte en 1984, la
discothèque occupe une place à part au sein du réseau, du fait de la
spécificité de ses collections, de sa proximité avec la bibliothèque centrale et
du droit d’inscription qu’elle exige de ses usagers en raison de la fragilité
des documents qu’elle leur confie.
.2. Tutelle et moyens
Bibliothèque municipale classée, le réseau de lecture publique de
Versailles dépend de la Mairie, située sur l ‘avenue de Paris et actuellement
dirigée par Monsieur Etienne Pinte. Les interlocuteurs privilégiés de
Madame Marie-Françoise Rose, directrice de la Bibliothèque municipale de
Versailles, sont donc Monsieur François de Maizières, adjoint au maire
chargé de la Culture, et Monsieur Jean-Pierre Meurillon, directeur général
adjoint au Département des Services au public.
Etabli dans le cadre de l’évaluation annuelle des bibliothèques
territoriales, le rapport de l'année 2000 sur les bibliothèques municipales
fournit les montants des dépenses budgétaires consenties par la ville pour
son réseau de lecture publique. Avec 12,5 millions de francs, les traitements
et charges sociales des personnels occupent sans surprise le plus gros poste,
même si l’Etat, dont dépendent, en raison du statut de Bibliothèque
municipale Classée, les trois conservateurs, prend en charge la rémunération
des dirigeants du réseau.
Les autres dépenses propres à la Bibliothèque de Versailles sont liés
à l’accroissement, à la conservation et à la valorisation de ses fonds. Près
d’1,9 million de francs ont été octroyés pour l’acquisition de documents et la
souscription d’abonnements à des revues et journaux. La reliure et
l’équipement des documents ont nécessité près de 280 000 francs en 2000,
les animations 20 000 francs.
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Les dépenses d’investissement permettent l’entretien et la
modernisation du réseau : plus d’1,9 million de francs ont été employés à la
maintenance courante des multiples bâtiments (eau, électricité, chauffage…)
tandis que les frais liés à l’informatisation s’élevaient à plus d’un 1,6
million de francs. Entamée en 1998, cette dernière s’achèvera à la fin de
l’année 2001, avec l'extension aux trois dernières annexes qui n’en ont pas
encore bénéficié. Comprenant l’installation d’un logiciel de gestion de
bibliothèque, l’équipement informatique et la rétroconversion d’une partie
des catalogues, l’informatisation aura coûté près de 7 millions de francs,
somme dont le tiers a été assumé par l’Etat.
2 Des personnels et des usagers
.1. Les ressources humaines
Le réseau de la Bibliothèque municipale de Versailles emploie, à
temps plein ou partiel, soixante-sept personnes.
Quarante-six d’entre elles travaillent dans la seule bibliothèque
centrale. Les fonctions de direction et d’encadrement sont assumées par trois
conservateurs et deux bibliothécaires, chacun ayant un ensemble de tâches
bien déterminé ; cette relative spécialisation caractérise également le travail
des treize assistants et assistants qualifiés qui, secondés par deux emplois-
jeunes, deux agents du patrimoine et deux agents administratifs, assurent le
traitement bibliothéconomique des documents. Douze agents et agents
qualifiés du patrimoine font office de magasiniers. Quelle que soit la
catégorie à laquelle ils appartiennent, ces personnels participent d’une
manière ou d’une autre au service public, finalité de leur travail quotidien.
Les tâches administratives sont assurées par le conservateur général et une
assistante qualifiée de conservation, épaulée par un agent administratif.
Enfin, l’équipe est complétée par sept agents d’entretien et une gardienne.
La richesse de la bibliothèque en matière de collections documentaires, le
nombre de niveaux où celles-ci sont conservées ainsi que les services
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assurés par la centrale pour l’ensemble du réseau expliquent l’importance de
ces effectifs.
Les dix annexes se partagent le reste des ressources humaines, soit
vingt et une personnes secondées, à mi-temps, par les deux emplois-jeunes
et une assistante qualifiée de la centrale : la discothèque occupe quatre
personnes tandis que les annexes Heure Joyeuse, Saint-Louis, Vauban, et
Inter-Ages emploient chacune trois personnes ; les annexes Porchefontaine,
Petits-Bois, Prés-aux-Bois et Notre Dame emploient deux personnes
chacune. Seule, l’annexe de Clagny ne fonctionne qu’avec une personne. Le
nombre et la dispersion des annexes justifient de tels effectifs ; ils
apparaissent même plutôt insuffisants au regard de l’autonomie de chaque
antenne en matière de budget et de traitement du document. De l’avis des
intéressés, la moindre absence met en péril le fonctionnement normal de
l’annexe.
Très ouverte à la formation professionnelle, la Bibliothèque
municipale de Versailles encourage son personnel à bénéficier des stages
proposés notamment par Médiadix, département des métiers du livre à
l'Université de Paris X, et par le Centre National de la Fonction Publique
Territoriale ; de même, nombreux sont les stagiaires (onze pour la seule
année 2000) que la Bibliothèque accueille, partageant ainsi l’expérience de
ses employés et les moyens de son réseau.
.2. Les publics
La diversité de l’offre documentaire proposée par un réseau aussi
étoffé que celui de la Bibliothèque municipale de Versailles est à même
d’attirer une gamme très variée d’usagers. De l’érudit féru d’histoire locale
au bébé-lecteur, en passant par l’étudiant et le retraité, tous les profils de
lecteurs sont représentés au sein d’un réseau dont la centrale, véritable
centre d’études et de recherche, et les antennes plus ou moins spécialisées
apportent les documents qui conviennent à telle classe d’âge ou tel type de
requête. Le système de gestion de la bibliothèque permet d’établir, à partir
des données concernant chaque inscrit, des statistiques éclairantes sur les
publics du réseau versaillais (annexe 4) : parmi les 12 500 personnes
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inscrites dans le réseau, 4300 sont des usagers de la bibliothèque centrale,
1200 de la discothèque, 7000 des autres annexes. La légère baisse des
effectifs de la bibliothèque centrale est principalement imputée à
l’instauration en 2000 d’un droit d’inscription de 100 francs pour les
Versaillais et 200 francs pour les non Versaillais qui conduit un certain
nombre de foyers à ne prendre qu’une seule carte pour toute la famille et des
lecteurs à ne plus fréquenter que les seules annexes où l’inscription est
gratuite. Les deux tiers des inscrits sont des adultes, les moins de seize ans
constituant le dernier tiers. Ce même ratio prévaut pour l’origine
géographique des inscrits : aux deux tiers, ils demeurent à Versailles. La part
non négligeable d’inscrits non versaillais tient à l’importance des collections
du réseau et notamment du fonds ancien, mais aussi au fait que, pour les 2
300 étudiants inscrits, la richesse de la bibliothèque centrale pallie la
relative rareté et pauvreté des centres universitaires de documentation dans
l’Ouest de la région parisienne. Des 372 500 prêts à domicile enregistrés en
2000, plus des deux tiers (270 000) sont consentis par les annexes, signe du
dynamisme de ces petites structures de proximité. Si l’on rapporte au
nombre d’inscrits le nombre de prêts à domicile, on constate que, en
moyenne, les lecteurs de la bibliothèque centrale empruntent 25 livres par
an, ceux des annexes 38. Quant aux inscrits à la discothèque, ils empruntent
en moyenne 16 documents sonores par an. Ces chiffres qui manifestent la
vitalité du réseau, témoignent du rôle essentiel des annexes dans le service
de lecture publique d’une ville comme Versailles. La bibliothèque centrale
est davantage utilisée comme un espace de consultation sur place (60 000
par an en moyenne), étant donné le nombre d' ouvrages de référence et
documents précieux qu’elle renferme.
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3 Richesse et variété des collections
.1. La diversité des fonds de la bibliothèque centrale
Sur 5300 m2, la bibliothèque centrale abrite environ 700 000 volumes
dont la qualité en fait davantage un établissement de recherche qu’une
bibliothèque municipale ordinaire. Parmi les 100 000 documents qui
ressortent au fonds ancien (avant 1811), 2500 sont des manuscrits, 5000 des
partitions et 1000 des estampes. La valeur de ces fonds rares tient au choix
judicieux opéré par le professeur Paillet qui, pour l’Ecole centrale de Seine-
et-Oise, fut autorisé à prélever les ouvrages nécessaires au sein du « dépôt
littéraire » installé dans le Château de Versailles ; or, les confiscations
révolutionnaires portaient à Versailles sur les bibliothèques privées du Roi,
de la Reine, de la famille royale et des plus prestigieux émigrés. Le noyau
des collections de la bibliothèque centrale est donc formé de 36 000 volumes
dont les reliures, le contenu et la provenance sont également exceptionnels.
Les dons généreux qui jusqu’à ces dernières années ont favorisé la
bibliothèque, ont accru ces fonds précieux de collections souvent
thématiques : fonds Morel-Fatio axé sur la littérature ibérique, fonds Vatel
sur la Révolution, fonds Port-Royal (constitué autour de la donation
Maulvault) sur le jansénisme, fonds Madden et Polain sur les sciences du
livre, fonds Scherer sur le protestantisme et les littératures germaniques,
fonds Lesort sur l’Ile-de-France… (annexe 5). Tout récemment encore, sont
entrées la remarquable bibliothèque du bibliophile Lebaudy et celle du
romancier et éditeur Claude Aveline.
Mais la bibliothèque centrale, loin d’être un sanctuaire de livres
précieux soigneusement remisés dans la Galerie ou dans des réserves
protégées, offre aussi à son public les documents divers et contemporains
qu’il attend : en libre-accès, sont proposés 35 000 volumes, 1700 livres-
cassettes, 3000 bandes-dessinées ; dans les salles de travail d’une capacité
de 200 places assises, 12 000 usuels sont consultables ; environ 650
abonnements permettent d’avoir accès aux périodiques les plus variés, la
presse et les revues les plus courantes étant placées dans un espace du libre-
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accès disposant de fauteuils, les autres revues occupant une des salles de
consultation. Régulièrement, un désherbage au profit des magasins éclaircit
les rayonnages du fonds en libre-accès qui accueille la plupart des 9000
acquisitions annuelles. A raison d’une fois par mois, le personnel range
intégralement les ouvrages d’un des secteurs du libre-accés , opération qui
révèle d’une part la forte utilisation de ce pôle de la bibliothèque et d’autre
part les types d’ouvrages qui ont la préférence des usagers (romans, Histoire,
beaux-arts…)
.2. Les fonds de proximité des annexes
Dans des espaces relativement restreints, qui varient de 47 à 300 m2,
les annexes proposent 130 000 volumes à leurs lecteurs et en acquièrent
environ 16 000 annuellement : pour n’avoir pas le prestige des collections
conservées à la centrale, ces fonds épousent parfaitement les attentes d’un
public fidèle et croissant. En matière de périodiques, les annexes se
partagent 250 abonnements et, à la différence de la bibliothèque centrale,
autorisent le prêt des revues.
Les bibliothèques Saint-Louis et Heure Joyeuse ainsi que les sections
jeunesse des quatre annexes polyvalentes proposent aux enfants et
adolescents qu’elles accueillent plus de 32 000 documents adaptés à leur
âge, sous forme de livres, de bandes dessinées, de cassettes audio et de CD-
Rom. Etablie dans une belle demeure du XIXe siècle, l’Heure Joyeuse de
Versailles met à disposition d’un public qui va du tout jeune enfant au pré-
adulte de 18 ans plus de 22 000 documents répartis sur deux étages. Du fait
de son ancienneté (deux tiers de siècle), cette institution conserve un fonds
important de livres de jeunesse datant des années 1920 et 1930 et d’éditions
d’ouvrages classiques antérieures à ces années (Hector Malot, Jules Verne,
Alphonse Daudet…) qui constitue un ensemble remarquable pour qui
s’intéresse à la littérature de jeunesse d’avant-guerre et à la politique
documentaire des anciens bibliothécaires.
Si deux des trois annexes s’adressant exclusivement à un public
adulte satisfont surtout les attentes des plus âgés de leurs usagers en matière
de littérature romanesque, la bibliothèque de l’Université Inter-Ages lie une
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partie importante de ses acquisitions aux lectures conseillées par les
professeurs et aux bibliographies établies avec leur aide : par cette
collaboration avec l’institution pédagogique qui l’héberge, la bibliothèque
joue au mieux le rôle d’aide à la formation qui fait partie de ses missions
essentielles (annexe 6).
Quant à la discothèque, la première en France à avoir proposé des
compact disques, elle offre, moyennant un abonnement annuel de 280 francs
ou une carte de 20 prêts à 115 francs, un fonds important et varié de
documents sonores à son public mélomane ; aux 16 000 compact disques et
2000 microsillons qui ne côtoient plus les cassettes audio, abandonnées en
raison de leur fragilité, s'ajouteront prochainement des vidéodisques
numériques (DVD). Accueillis dans un espace de 200 m2, les auditeurs
peuvent choisir leurs documents, les écouter grâce à un système de casques
reliés à des platines, consulter des usuels et des revues sur la musique.
Afin de traiter un potentiel documentaire considérable et réparti, pour
les besoins d'une ville importante, sur onze sites différents, une adaptation
permanente des ressources humaines aux nouvelles technologies est
indispensable. Mais l'informatisation qui modifie en profondeur les manières
de travailler ne remplace pas la créativité des personnels qui inventent,
année après année, les moyens de valoriser leurs collections auprès d'un
public dont l'élargissement participe des missions culturelles des
bibliothèques.
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II. Une bibliothèque active et en
pleine mutation.
1 Le circuit du document.
Seul celui qui concerne la bibliothèque centrale, observé de près, sera
ici présenté. Les annexes qui bénéficient environ du tiers de la somme
globale affectée aux acquisitions, disposent à leur guise du budget que
chacune reçoit en début d'année (à titre d'exemple, environ 150 000 francs
pour la discothèque). Leur personnel participe à l'ensemble des tâches qui
assurent le traitement du document, depuis son achat jusqu'à sa mise à
disposition de l'usager.
.1. Les monographies
Pour ce type de documents, la bibliothèque centrale a dépensé en
2000 871 000 francs dont 737 300 francs pour les livres neufs et 133 700
pour les documents patrimoniaux. Etant donné la faiblesse des dons
enregistrés (7,5 % de l'ensemble des documents entrés en 2000 dans le
réseau), l'achat est le principal moyen d'accroissement des fonds.
Les 6890 documents neufs acquis en 2000 ont été repérés
principalement dans la revue professionnelle Livres-Heddo, étudiée en détail
par plusieurs personnes. Les abonnements à des collections, les catalogues
des éditeurs permettent également d'opérer des choix d'ouvrages, tout
comme les suggestions du personnel, celles des lecteurs et les visites dans
les librairies de quartier avec lesquelles travaille la bibliothèque. L'avis des
conservateurs, qui assument seuls l'achat des documents anciens, et le
recours aux catalogues spécialisés s'avèrent indispensables pour l'acquisition
de certains ouvrages très "pointus" qui échappent à Livres-Hebdo. En
l'absence d'une répartition précise du budget selon les disciplines du savoir
et de l'information, c'est aux acquéreurs que revient le soin d'équilibrer
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harmonieusement les dépenses pour satisfaire les attentes multiples des
usagers.
Une fois déterminés les documents à acquérir, la plupart des
commandes sont passées au principal fournisseur de la bibliothèque, le
grossiste SFL (Société Française du Livre), sollicité en 2000 pour une
somme de 481 000 francs. Pour ce faire, les acquéreurs utilisent les notices
récupérées sur le CD-ROM Electre qui référence une grande partie de la
production éditoriale française. En matière de livres étrangers, le fournisseur
hollandais Erasmus est l'interlocuteur privilégié de l'établissement. Un
certain nombre d'ouvrages sont commandés dans les librairies versaillaises,
notamment la Librairie Colbert qui fournit l'office Gallimard, dont les atouts
(proximité, rapidité, connaissance des documents locaux) sont
irremplaçables.
Après leur réception et vérification, les ouvrages destinés à la
bibliothèque centrale subissent un premier traitement : attribution d'un
numéro d'inventaire et d'une cote sommaire qui destine le document aux
magasins ou au libre-accès, estampillage et pose d'un code à barres. Les
ouvrages passent ensuite au service du catalogage. Particulièrement
soigneux à la Bibliothèque municipale de Versailles dont les fichiers
manuels jouissent d'une réputation de grande précision, le catalogage
aujourd'hui informatisé s’inscrit dans cette tradition de qualité. Seules 8 %
des notices bibliographiques, récupérées sur le CD-ROM Opale, proviennent
de la Bibliothèque nationale de France (BnF). Le retard avec lequel ces
notices sont produites conduit la bibliothèque à capter, pour 90 % des
documents, les notices Electre qui sont ensuite corrigées et complétées. Les
notices qui ne proviennent ni de la BnF ni d'Electre sont intégralement
réalisées par le service de catalogage : elles s'appliquent le plus souvent à
des documents rares, de diffusion locale ou réduite. L'indexation Rameau est
utilisée pour établir les vedettes matières et auteurs, la classification Dewey
pour donner au document une cote de rangement. Avant d'être installés à la
place qui leur a été attribuée, les documents sont équipés d'un antivol s'ils
sont destinés au libre-accès, d'une étiquette portant la cote définitive, d'une
couverture plastifiée. Ainsi protégés, ils rejoignent les collections de la
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bibliothèque, en libre-accès pour les deux tiers d'entre eux, en magasins pour
les autres.
Quand ils ne les trouvent pas directement sur les rayonnages du libre-
accès, les usagers accèdent aux documents anciens ou récents par le biais
des deux types de catalogue qui coexistent à la bibliothèque centrale : le
catalogue manuel des auteurs et des matières d'une part, le catalogue
informatisé d'autre part. Les ouvrages en magasins sont demandés à l'aide
d'une fiche dont les magasiniers laissent une des feuilles en guise de fantôme
à la place du document sorti. A l'exception des usuels, tous les documents du
libre-accès peuvent être empruntés. C'est aussi le cas de la plupart des
documents conservés en magasins. Les usagers inscrits à la bibliothèque
centrale peuvent emprunter jusqu'à quinze documents (cinq livres, cinq
cassettes de livres enregistrés et cinq bandes dessinées) pour une durée de
trois semaines. Moyennant une carte payante, un photocopieur est mis à la
disposition du public.
.2. les périodiques
Parmi les 2000 périodiques que compte le réseau, environ 900 titres
sont vivants. Si les annexes en reçoivent 250, c'est à la bibliothèque centrale,
qui garde les 650 titres restants, que revient toute la gestion des acquisitions
et des renouvellements. Plus de 350 000 francs ont été consacrés en 2000 à
l'achat ou au renouvellement des périodiques du réseau. La plupart des titres
sont acquis auprès de deux principaux fournisseurs, Swets-Blackwell et
Rowecom (anciennement Europériodiques et Dawson), les autres faisant
l'objet d'un abonnement direct ou d'un don à la bibliothèque. Pour
traditionnels qu'ils soient, le fameux "Kardex" et les grilles de bulletinage
demeurent des outils irremplaçables pour pointer de façon exhaustive les
revues et journaux qui arrivent chaque matin à la bibliothèque centrale.
Jusqu'à l'été 1999, plus de 270 titres étaient dépouillés par les
conservateurs et les bibliothécaires tandis que des photocopies de sommaires
étaient proposées aux lecteurs pour d'autres revues. Par la suite, la nécessité
pour les personnels de se former à l'outil informatique et les modifications
apportées par celui-ci dans les méthodes de travail ont conduit la
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bibliothèque à renoncer, sauf exception, au dépouillement des périodiques.
Très conscientes du fait qu'un catalogage sommaire des revues ne saurait
satisfaire les usagers qui recherchent, au sein d'un numéro, des articles
précis, les personnes chargées de ce type de documents réfléchissent
actuellement aux solutions possibles pour pallier cette lacune. Quatre
moyens, complémentaires, permettraient de satisfaire la demande des
lecteurs pour la presque totalité des titres possédés par la bibliothèque :
l'orientation du public vers les bibliographies spécialisées, nombreuses à la
bibliothèque mais sous-utilisées (annexe 7), le repérage des revues
dépouillées par certaines bases sur CD-ROM ou sur Internet (Francis,
Sunist), l'extension de la pratique des sommaires photocopiés à de nouveaux
titres, la reprise enfin du dépouillement pour les revues particulières, nulle
part référencées.
Près des deux tiers des titres reçus à la bibliothèque centrale sont,
après estampillage et catalogage, directement placés en magasins, les autres
rejoignant l'un ou l'autre des deux espaces réservés à la consultation des
périodiques. Selon leur périodicité, les numéros de revues sont conservés
plus ou moins longtemps en accès libre (l'année en cours pour un mensuel
par exemple). Ils sont ensuite remisés en magasins où sont conservées, dans
des contenants adaptés, toutes les revues et quelques journaux (Le Monde, la
presses locale…), les autres étant détruits au bout de deux ans. La politique
de conservation que suit la bibliothèque centrale ainsi que la fragilité de ces
documents particuliers que sont les périodiques expliquent l'exclusion du
prêt des revues et des journaux, à l'exception des numéros isolés acquis et
traités comme des monographies.
2 Apports et enjeux de l'informatisation.
.1. Le système informatique
L'informatique a fait son entrée à la Bibliothèque de Versailles en
1988, à l'occasion de l'ouverture du libre-accès : le prêt des 35 000 volumes
et la gestion des lecteurs ont alors été automatisés à l'aide du logiciel Iris.
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Dix ans après cette première modernisation, un vaste chantier a été ouvert
qui prendra fin avec l'année 2001 quand les annexes de Clagny, de Saint-
Louis et des Prés-aux-Bois seront à leur tour équipées : l'informatisation de
l'ensemble du réseau. Elle recouvre trois réalités complémentaires.
Le réseau a été équipé d'une centaine de postes informatiques reliés à
un puissant serveur et d'appareils périphériques (imprimantes, lecteurs
optiques de codes à barres) ; la maintenance de ce parc informatique est
assurée par la Direction des services informatiques de la Ville, très sollicitée
cet automne pour remédier aux dysfonctionnements provoqués par un virus
qui perturbait les fichiers commandes.
Le système de gestion de bibliothèque qui a été retenu et installé est
le logiciel d'origine espagnole ABSYS, commercialisé par la société Sinorg
(devenue après son rachat, GFI Progiciels). Très complet, il propose une
série de modules permettant de gérer la base du catalogue, celle des lecteurs
et celle des prêts (annexe 8). Le module de gestion des acquisitions n'est
pour l'instant que partiellement utilisé tandis que fait actuellement l'objet de
tests celui qui permet de traiter les périodiques. Toutes les opérations
effectuées quotidiennement sont préservées par une sauvegarde nocturne
automatique. Contactée par téléphone, la société qui gère et paramètre le
logiciel résout à distance la plupart des problèmes rencontrés et effectue
pareillement les modifications demandées en se connectant sur le serveur du
réseau de la bibliothèque. Pour se familiariser avec le logiciel, les
personnels de la Bibliothèque ont bénéficié d'une formation d'une semaine,
tandis que six personnes, destinées à administrer la base informatique,
effectuaient un apprentissage plus poussé.
Enfin, une vaste campagne de rétroconversion du catalogue a été
menée, conduisant à l'informatisation de quatre grandes séries de notices :
celles des fonds anciens (livres publiés avant 1811) et d'un fonds local (le
fonds Lesort, dédié à l'Ile-de-France), saisies par la société Jouve dans le
cadre de la réalisation du Catalogue Collectif de France, celles des ouvrages
publiés après 1980 et des périodiques, saisies par la société AIC (Atelier
Informatique du Centre) dans le cadre de l'informatisation du réseau
versaillais. Par le biais de treize postes informatiques installés dans les
16
salles de consultation et à l'étage du libre-accès, les lecteurs ont accès au
catalogue informatisé. L'écran d'accueil de l'OPAC (Online Public Access
Catalog), ou catalogue visible par les usagers, propose une série de douze
sous-catalogues, ceux des dix annexes, celui du fonds jeunesse, celui du
fonds ancien ainsi que, pour l'ensemble du réseau, deux méthodes de
recherche, l'une simple, l'autre approfondie (annexe 9). Les volumineux
fichiers traditionnels, indispensables pour accéder aux ouvrages publiés
entre 1811 et 1980, demeurent à leur disposition à l'entrée des salles de
consultation.
.2. L'évolution du traitement et de la recherche documentaire.
Comme ailleurs, l'informatisation a transformé les habitudes des
personnels et des usagers, en les contraignant à repenser leurs méthodes de
travail et de recherche.
Abandonnant le lourd et complexe système de fiches qui prévalait
jusqu'alors, les personnels sont passés à un catalogage plus rapide, effectué
en format UNIMARC (Universal Machine Readable Cataloging). Appelés
dans le module "catalogue", les champs de la notice bibliographique sont
complétés un à un, puis les données locales inscrites dans la notice
d'exemplaire (annexe 10). L'outil informatique permet aux bibliothécaires
qui supervisent le travail des assistants d'effectuer aisément les corrections
éventuelles et à toutes les composantes du réseau de partager les notices
qu'elles ont chacune réalisées. Pour que la totalité du prêt soit informatisée,
un catalogage "à la volée" est effectué à la bibliothèque centrale sur ceux des
livres destinés au prêt qui ne font pas partie des fonds rétroconvertis ; il
consiste, pour les personnels qui, à tour de rôle, assurent cette tâche à
proximité de la banque de prêt, à saisir simplement le nom de l'auteur, le
titre de l'ouvrage, l'année d'édition et la cote. Faute de temps, les notices
incomplètes auxquelles aboutit ce catalogage sommaire ne sont pour l'instant
pas reprises.
La gestion des inscrits et des prêts est également transformée par
l'informatisation. Chaque inscription, consistant à entrer des données
17
personnelles dans le module "lecteurs" et, éventuellement, à y porter le
règlement de l'inscription, conduit à remettre au nouvel inscrit une carte
pourvue d'un code à barres. Celle-ci permet ensuite, à la banque de prêt,
d'associer à un lecteur inscrit les livres qu'il emprunte, puisque ces derniers
sont équipés d'un code à barres. La connexion informatique entre les
données concernant les lecteurs et celles qui touchent aux prêts autorise
ensuite une gestion aisée des retours, des retards et des éventuelles
suspensions.
Pour consulter ou emprunter des ouvrages, le public est amené lui
aussi à se familiariser avec l'outil informatique. Or, l'aide à la recherche
documentaire que propose la bibliothèque centrale s'avère d'autant plus
indispensable que la médiation électronique déroute nombre des usagers. Au
bureau des renseignements, dans la salle de consultation des ouvrages
précieux et à l'étage du libre-accès, des bibliothécaires et conservateurs
expliquent, non seulement les raisons de la coexistence de deux types de
catalogue, mais aussi le fonctionnement de l'OPAC. Du maniement de la
souris qui déconcerte les plus âgés des lecteurs au système de renvois
hypertextuels qui permet le cheminement dans le catalogue, en passant par
la formulation des requêtes et la compréhension de certains codes de
localisation au sein du réseau, toutes les difficultés rencontrées montrent que
la recherche documentaire informatisée ne s'improvise pas (annexe 11). Sur
les postes professionnels dont ils disposent aux trois endroits d'aide à la
recherche documentaire, les bibliothécaires ont accès, si besoin est, à la
version professionnelle de l'OPAC, c'est-à-dire au module "catalogue" du
logiciel ABSYS.
3 La recherche d'une valorisation des collections.
Disposant d'un patrimoine écrit considérable dont la diffusion est,
cependant, pénalisée par le nombre et la proximité des bibliothèques
parisiennes, la Bibliothèque municipale de Versailles s'efforce d'assurer la
18
promotion de ses collections par des moyens classiques ou des projets
ambitieux.
.1. Expositions et colloques
Idéales pour mettre en scène la variété des documents que conserve
une bibliothèque, les expositions font partie des animations régulières que
propose le réseau versaillais. La bibliothèque centrale dispose pour cela,
outre la Galerie très occasionnellement utilisée à cet effet, d'une salle située
à l'entrée de la section du libre-accès et garnie de vitrines qui permettent de
présenter à l'abri des documents parfois précieux.
Cet automne, la bibliothèque centrale a présenté une exposition
consacrée au roman policier européen, acquise auprès de la société Bodoni :
de grands panneaux présentaient pays par pays des auteurs, tantôt célèbres
comme l'espagnol Arturo Perez-Reverte tantôt méconnus comme l'allemande
Ingrid Noll, ceux de leurs ouvrages possédés par la bibliothèque étant
exposés dans les vitrines. De la même manière, l'annexe de l'Université
Inter-Ages présente actuellement, sur les paquebots, une exposition achetée
par la Bibliothèque au même prestataire : là encore, les ouvrages de la
bibliothèque illustrent les panneaux thématiques.
De telles expositions, cependant, rencontrent moins de succès que
celles que mettent eux-mêmes au point les personnels de la bibliothèque en
s'appuyant davantage sur les centres d'intérêt d'un public qu'ils connaissent
bien et sur les collections particulières de leur établissement. Ainsi, au
printemps 2001, une exposition a été réalisée sur "La Résistance dans les
collections de la bibliothèque de Versailles" à partir de documents provenant
du fonds que l'écrivain Claude Aveline, membre du fameux groupe résistant
du Musée de l'Homme, a remis à la bibliothèque il y a quelques années ; le
public a ainsi pu observer de près, outre des ouvrages écrits sur la seconde
guerre mondiale et sur l'occupation allemande, des journaux clandestins, des
témoignages sur les villages martyrs, des fausses cartes d'identités de
maquisards, des affiches allemandes annonçant l'exécution de résistants.
Sur ce modèle, sera prochainement organisée une exposition sur les
richesses du fonds local conservé à la bibliothèque centrale ; en liaison avec
19
l'étude actuellement menée sur les nombreuses collections qui comportent
des documents locaux, cette exposition devrait permettre de montrer au
public que sa bibliothèque, gardienne du passé local, conserve les traces
multiples de la mémoire de Versailles et de la Seine-et-Oise. De même, au
printemps prochain se tiendra une exposition sur les jetons et les mereaux du
Moyen-Age, organisée en collaboration avec le Centre National de
Recherche sur les Jetons et les Mereaux de Moyen-Age qui a déjà
sélectionné et photographié des pièces conservées à la bibliothèque centrale.
A partir des anciens livres qu’elle conserve, l’Heure Joyeuse prépare, de son
côté, une exposition sur « Le Père Castor, un pionnier du livre pour enfants »
qui aura lieu au mois de novembre (annexe 12)
Trop précieuse, de par sa décoration et les ouvrages qu'elle renferme,
pour être ouverte au public, la Galerie ne s'expose qu'à de rares occasions,
telles les Journées du Patrimoine qui ont lieu chaque année au mois de
septembre. Si, en raison des événements dramatiques que l'on sait, les sept
salons n'ont pu accueillir le public cette année, un colloque international sur
l'œuvre de Michel-Richard Delalande s'est tenu du 4 au 6 octobre 2001 dans
ce lieu prestigieux ; une quinzaine de spécialistes du grand compositeur de
motets ont présenté leurs travaux devant un public savant d'une cinquantaine
de musicologues. A cette occasion, ont été exposés dans la Galerie des
partitions manuscrites de Delalande et organisé pour les participants et
invités du colloque un concert qui a eu lieu dans la salle de France (annexe
13).
.2. Des projets ambitieux en cours de réalisation
Cet automne ont été ouverts deux chantiers de grande ampleur, qui,
pour être d'une nature différente, n'en servent pas moins le même objectif :
favoriser la diffusion et la connaissance des fonds de la bibliothèque centrale
insuffisamment utilisés à l'heure actuelle.
La première entreprise consiste en une numérisation des partitions
anciennes conservées à la bibliothèque centrale, réalisée en collaboration
avec la Bibliothèque nationale de France ; parmi les confiscations
20
révolutionnaires placées au dépôt littéraire du château de Versailles, se
trouvaient en effet les partitions de la Musique du Roi, de la Maison de
Saint-Cyr et des collections princières. Tandis que la Bibliothèque nationale
en prélevait une partie, la bibliothèque de l'Ecole Centrale de Seine-et-Oise
parvenait à conserver la plupart des manuscrits musicaux. Pôle associé de la
Bibliothèque nationale de France dans le domaine de la musique, la
Bibliothèque de Versailles a été sollicitée pour une opération de
numérisation portant sur les partitions copiées par Philidor, soit pour la part
qui la concerne 39 manuscrits sur plus des 360 manuscrits musicaux
conservés : il s'agit d'en établir le catalogue informatisé et de lui associer,
par liens hypertextuels des images numérisées (annexe 14). Fin octobre 2001
a débuté, en préalable à la numérisation, le microfilmage des manuscrits
versaillais, pour un coût excédant les 160 000 francs. Si la Bibliothèque
nationale de France projette d'intégrer les images numériques de ses
manuscrits dans la base Gallica, la Bibliothèque de Versailles souhaiterait à
terme constituer une base informatique accessible sur Internet ou par CD-
ROM qui contiendrait, outre le fonds Philidor conservé à la BnF, le
catalogue de toutes ses partitions anciennes muni de renvois à des images
numériques.
Le souci de mettre en valeur les collections a également conduit à
lancer cet automne une réflexion sur la notion de "fonds local" qui, malgré
l'existence de très nombreux documents locaux, n'a pas encore de réalité à
Versailles. L'identification de ce fonds, centré sur l'ancienne Seine-et-Oise,
suppose l'inventaire des collections locales déjà constituées et des
documents locaux dispersés dans la plupart des autres fonds de la
bibliothèque centrale. Sont aussi étudiés les moyens susceptibles de
manifester aux yeux des usagers l'existence de cet ensemble disparate et les
actions de valorisation aptes à en assurer le développement et la promotion.
21
CONCLUSION
Animant une ville profondément marquée par sa genèse monarchique
et elle-même chargée d'histoire de par l'importance de son fonds ancien et
l'édifice prestigieux qu'occupe sa centrale, la Bibliothèque municipale de
Versailles démontre aujourd'hui qu'elle a fait le choix résolu de l'avenir.
Ses collections et ses personnels, tout comme les activités et les
chantiers en cours, sont plus que jamais tournés vers les publics effectifs ou
potentiels dont les attentes justifient tous les efforts de conservation et de
diffusion en matière de patrimoine documentaire.
Si l'informatisation renouvelle les méthodes de travail, si la
valorisation des fonds musicaux et locaux manifeste la volonté d'ouvrir au
public les riches collections de la Bibliothèque, il reste à celle-ci d'achever
la modernisation de son réseau : la poursuite de la rétroconversion des
catalogues, l'installation d'Internet au service des professionnels comme des
usagers et la création d'une médiathèque dans le centre de la ville en
remplacement de certaines annexes exiguës et dispersées, constituent les
projets majeurs que porte la Bibliothèque municipale, soucieuse de préparer
dès maintenant le paysage futur de la lecture publique à Versailles.
22
BIBLIOGRAPHIE
BREILLAT Pierre. Une ville pas comme les autres : Versailles. Paris : Le
Temps, 1973. 135 p.
CAUCHETEUX Claire. La Bibliothèque de Versailles. Patrimoine des
Bibliothèques de France, un guide des régions, Volume I. Banques CIC pour
le Livre-fondation d’entreprise, Ministère de la Culture. Paris : Payot, 1995.
p. 286-295.
CAUCHETEUX Claire et ROSE Marie-Françoise. Trésors de la
bibliothèque municipale de Versailles. Art et Métiers du Livre, mai-juin
2000, supplément au n° 219, 14 p.
HIRSCHAUER Charles. Versailles. Les richesses des Bibliothèques
Provinciales de France, Tome II.. Pol Neveux et Emile Dacier (dir.). Paris,
1932. p. 200-213.
PICHARD DU PAGE René. La bibliothèque de Versailles et le musée
Lambinet. Paris : Henri Laurens éditeur, 1935. 64 p.
23
Table des matières
I. LE RÉSEAU DE LA BIBLIOTHÈQUE MUNICIPALE DE VERSAILLES2
1 Un équipement multiforme qui couvre la ville. 2 .1. Une bibliothèque centrale et dix annexes. .................................... 2 .2. Tutelle et moyens .................................................................... 4
2 Des personnels et des usagers 5 .1. Les ressources humaines .......................................................... 5 .2. les publics .............................................................................. 6
3 Richesse et variété des collections 8 .1. la diversité des fonds de la bibliothèque centrale ........................... 8 .2. Les fonds de proximité des annexes ............................................ 9
II. UNE BIBLIOTHÈQUE ACTIVE ET EN PLEINE MUTATION.........11
1 Le circuit du document. 11 .1. Les monographies.................................................................. 11 .2. les périodiques...................................................................... 13
2 Apports et enjeux de l'informatisation. 14 .1. Le système informatique ......................................................... 14 .2. L'évolution du traitement et de la recherche documentaire. ........... 16
3 La recherche d'une valorisation des collections. 17 .1. Expositions et colloques .......................................................... 18 .2. Des projets ambitieux en cours de réalisation ............................. 19
ANNEXES
Annexe 1 : coupe de l’Hôtel des Affaires Etrangères et de la Marine, gravure
d’Ingouf (1770)
Annexe 2 : le réseau de la Bibliothèque Municipale de Versailles (structure)
Annexe 3 : le réseau de la Bibliothèque Municipale de Versailles (plan)
Annexe 4 : un exemple de statistiques réalisées par le logiciel ABSYS
Annexe 5 : liste des fonds conservés à la bibliothèque centrale
Annexe 6 : bibliographie établie par l’annexe de l’UIA
Annexe 7 : liste des bibliographies offrant un dépouillement de périodiques
Annexe 8 : les différents modules de gestion du logiciel ABSYS
Annexe 9 : l’écran d’accueil de l’OPAC
Annexe 10 : exemple de notice bibliographique en format UNIMARC
Annexe 11 : la recherche documentaire à l’OPAC
Annexe 12 : une exposition organisée à l’Heure Joyeuse
Annexe 13 : exemples de manuscrits exposés à la bibliothèque centrale à
l’occasion du colloque Delalande
Annexe 14 : liste des manuscrits prochainement numérisés
II
Annexe 1 Coupe de l’Hôtel des Affaires Etrangères et de la Marine
Gravure d’Ingouf (1770)
III
Annexe 2 Le réseau de la Bibliothèque Municipale de Versailles (structure)
Bibliothèque centrale
5, rue de l’Indépendance Américaine
mardi et jeudi : de 14 h à 19 h
mercredi et samedi : de 10 h à 18 h
vendredi : de 14 h à 18 h
2 annexes jeunesse
L’heure Joyeuse
3, allée Pierre de Coubertin
mardi et vendredi 16h/18h30
mercredi 10h/12h-14h/18h
samedi 10h/12h -14h/17h
Saint-Louis
50, rue Royale
mardi jeudi vendredi 16h/18h30
mercredi 9h30/12h30-14h/18h30
3 annexes adultes
Clagny
36, boulevard Haussmann
mardi 15h/18h samedi 10h/12h
jeudi 10h/12h-14h/19h
Notre-Dame
7, rue Sainte-Sophie
mardi 14h/19h jeudi 12h/17h
vendredi 10h/12h-14h/19h
samedi 9h30/12h30
Université Inter-Ages
6, impasse des gendarmes
lundi mercredi vendredi 12h/17h
mardi jeudi 10h/12h et 14h/19h
IV
Discothèque
5, rue de l’Indépendance américaine
mercredi samedi 10h/18h
jeudi 14h/19h
4 annexes tout public
Petits-Bois 6, rue Bernard de Jussieu
mardi jeudi vendredi 15h/19h mercredi 10h/12h-16h/18h30 samedi 10h/12h
Porchefontaine 86, rue Yves le Coz
mardi vendredi 15h/19h mercredi 10h/11h45-13h30/19h samedi 9h30/12h30
Prés-aux-Bois 29, rue de l’Ecole de la Poste
lundi mardi vendredi 15h/18h30 mercredi 10h/12h30-15h/18h30
Vauban 76, rue Vauban
mardi 15h/20h mercredi 10h/12h30-14h/18h jeudi vend 15h/18h sam
14h/17h
V
Annexe 3 Le réseau de la Bibliothèque municipale de Versailles (plan)
VI
Annexe 4
Un exemple des statistiques produites par le logiciel ABSYS :
La répartition des étudiants dans le réseau
27/10/01 Page 1 STATISTIQUES DES LECTEURS PAR TYPE ET CODE 3 Type de lecteur: ETU Code 3: 01 1941 Code 3: 03 44 Code 3: 05 36 Code 3: 06 4 Code 3: 07 138 Code 3: 10 31 Code 3: 11 81 Code 3: 21 1 Code 3: 14 --------- Total: 2290 Total Lecteurs: 2290
VII
Annexe 5 Liste des fonds conservé à la bibliothèque centrale
I. Fonds généraux
! fonds A : ancien
! fonds AN : livres anciens jusqu’à 1810 non placés en Réserve
! fonds B : ouvrages entrés de 1820 à 1865
! fonds C : ouvrages entrés de 1865 à 1875
! fonds D : ouvrages entrés de 1875 à nos jours
! fonds E : nouveau classement de format (lettres)
! grandes collections et périodiques
! brochures D : brochures non incorporées dans fonds spécialisés
! fonds G : ouvrages généraux issus des fonds Couderc et Hyde
! fonds H : ouvrages généraux de consultation peu fréquente
II. Fonds particuliers (la plupart sont issus de dons)
1) non spécialisés
! Pernot
! Royer
! Duprat
! Angelot
! Langlacé
! Rodouan : demi-Réserve
! académie Nollet
! Duhaut : général + livres illustrés enfants XIXe
2) spécialisés
! Réserve (issue du fonds A)
! Marie-Antoinette
! Mme du Barry
! Abbé Goujet
! fin de la Réserve : ouvrages précieux antérieurs à 1800 prélevés sur fonds
de la BMV ou acquis
VIII
! Couderc (Réserve Moderne) : les plus beaux livres du fonds Couderc
(1915) et les ouvrages précieux postérieurs à 1800 provenant de la BMV
ou acquis
! incunables : ouvrages antérieurs à 1520 provenant de la BMV ou acquis
! manuscrits : prélevés sur autres fonds ou acquis
! autographes et papiers Fromageot (Fromageot + Panthéon)
! Madden : ouvrages relatifs à l’histoire du livre et à la bibliographie
rassemblés à partir des legs Madden et Couderc
! Houdon : doubles, non classés, Couderc portant sur l’histoire de l’art
! Holmes : musique
! Port-Royal : issu du don Maulvault + prélèvements dans autres fonds et
acquisitions sur le jansénisme
! Fénelon : même origine, porte sur religion en général
! Saint-Cyr : issu du don Gramont d’Aster, + prélèvements et acquisitions
sur St-Cyr
! fonds versaillais : issu des ouvrages et brochures donnés par enfants
Fromageot + prélèvements et acquisitions sur Versailles
! Asse divisé en 4 séries : Thiers : histoire, mémoires, histoire littéraire
Balzac : romans surtout modernes
Emile Deschamps : romantisme
Chénier : poésie hors romantisme
! Scherer : issu du don Sherer et augmenté, sur protestantisme et littératures
germaniques
! Cougny : issu du don Cougny et augmenté, sur philologie ancienne
! Leonardon : issu du don Leonardon et augmenté, sur histoire et littérature
hispaniques
! Morel-Fatio : issu du don Morel-Fatio et augmenté, sur littératures
ibériques et méditerranéennes
! Evêché Lazaristes et Récollets : issu de l’Evêché et du Grand Séminaire
! Pératé (Réserve) : livres religieux et livres d’emblèmes
! Bourriau : livres anciens souvent armoriés
! Lebaudy Réserve Lebaudy (avant 1800)
Mazarinades
IX
estampes Lebaudy
fonds Lebaudy moins précieux
! collection iconographique : albums photos et ouvrages d’iconographie
! Polain : bibliographie, études sur Moyen-Age, humanisme, Belgique et
Pays-Bas
! Lancelin : para-psychologie, occultisme, psychologie, religions asiatiques
! Harvard : crée à partir des ouvrages de littérature de langue anglaise du
legs Hyde
! Hyde : autres ouvrages en anglais d’abord issus du legs Hyde
! Driault : histoire de la France Impériale (1948)
! Nazare Aga : Louis XVII, collection rare revue « La légitimité »
! Lesort : Ile-de-France
! Lecompte : sciences
! Aveline : policier
III. Autres collections
! cartes et plans
! estampes
! musique
! numismatique
! plaques de verre
X
Annexe 6 Exemple de bibliographie établie à l’annexe de l’IUA
XI
Annexe 7
Liste des bibliographies utilisables pour le dépouillement d’articles
Année philologique
Bibliographie annuelle de l’Histoire de France
Bibliographie d’Histoire de l’Art
Bibliographie des Französischen Literatur wissenschaft
Bibliographie internationale de l’Humanisme et de la Renaissance
Bibliographie internationale des Sciences Sociales- Anthropologie
Bibliographie internationale des Sciences Sociales - Science Politique
Bibliographie internationale des Sciences Sociales - Sciences Economiques
Bibliographie internationale des Sciences Sociales - Sociologie
Bibliographie littéraire de la France (XVI-XXe siècles)
French XX Bibliography
Répertoire international de Littérature musicale
XII
Annexe 8 Les différents modules de gestion du logiciel ABSYS
XIII
Annexe 9 L’écran d’accueil de l’OPAC
XIV
Annexe 10 Exemple d’une notice bibliographique en UNIMARC
XV
Annexe 11 La recherche documentaire à l ‘OPAC
XVI
Annexe 12 Une exposition organisée à l’Heure Joyeuse
XVII
Annexe 13 Exemples de manuscrits exposés à la bibliothèque centrale à l’occasion
du colloque Delalande
XVIII
Annexe 14 Liste des manuscrits musicaux prochainement numérisés
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