R A P P O R T D ’ A C T I V I T É 2 0 1 2 - 2 0 1 3
QUAND LES FEMMES AVANCENT, LE MONDE AVANCE
ÉDITORIAL 3
S’ENGAGER POUR LES FEMMESUne nouvelle approche pour un engagement 5 social de CHANEL
Les enjeux de l’autonomisation des filles 6
et des femmes
DONNER DES AILES À NOTRE ACTIONAgir ensemble : le rôle de la Fondation 9
d’Entreprise CHANEL
Animer une dynamique vertueuse au service 10
des femmes et de tous les acteurs
Mobiliser les collaborateurs de CHANEL 12
autour des associations partenaires
RÉSULTATS ET PERSPECTIVES 14
LES PROJETS SOUTENUS Carte des pays d’intervention de la Fondation 17
Les projets en France 18
Les projets à l’international 22
LA GOUVERNANCE 28
1
ÉDITORIAL Par Maureen Chiquet, CEO de CHANEL
En 2011, nous avons décidé de créer la Fondation
d’Entreprise CHANEL. Tout d’abord pour structurer
nos multiples actions de mécénat autour d’un thème
fédérateur qui ait du sens pour la Maison. Afin aus-
si de partager solidairement notre succès avec ceux
qui y contribuent, en agissant dans les pays où nous
sommes implantés et où nous travaillons avec des
partenaires locaux pour le développement de nos pro-
duits. Enfin, pour répondre à l’attente de nos salariés
qui nous demandaient de nous engager au-delà de
nos activités commerciales et d’entreprendre des ac-
tions solidaires dans lesquelles ils pourraient s’investir
personnellement et collectivement.
Naturellement nous nous sommes inspirés de la vie de
Gabrielle Chanel, femme indépendante qui malgré les
conditions difficiles de sa jeunesse et de son époque
a conquis sa liberté, forgé un style et développé avec
succès son entreprise. Aujourd’hui Gabrielle Chanel
est toujours un modèle inspirant pour de nombreuses
femmes dans le monde entier.
Aussi avons nous choisi de nous mobiliser en faveur de
l’indépendance économique et sociale des femmes,
de développer des actions et des projets avec nos
salariés et des partenaires externes qui contribuent
à l’amélioration de la condition des femmes, favo-
risant leur épanouissement, leur libre arbitre et leur
autonomie.
Ainsi, la Fondation d’Entreprise CHANEL s’appuie sur
les expertises et métiers de la Maison, crée des liens
étroits avec le secteur associatif et établit des passe-
relles de compétences entre nos salariés et les res-
ponsables de projet. La Fondation agit déjà en France
et dans une dizaine de pays afin de développer en-
semble cette dynamique vertueuse pour améliorer la
condition des femmes.
Ce premier rapport d’activité de la Fondation couvre la
période 2012 à 2013 et présente les résultats innovants
et mesurables des actions soutenues en faveur des
femmes. En même temps, il montre les avancées im-
portantes réalisées dans la gestion et la gouvernance
de la Fondation ainsi que les initiatives de communi-
cation en interne. Elle participe ainsi à la globalisation
de notre organisation et aux changements culturels qui
lui sont liés : favoriser la curiosité et l’ouverture, cultiver
l’esprit d’équipe et contribuer à l’excellence dans tous
les domaines.
Merci à tous ceux qui se sont engagés aux côtés de
la Fondation depuis 2011. Je vous encourage à venir
découvrir les actions que la Fondation mène au nom
de tous les collaborateurs de CHANEL.
Maureen Chiquet
3
S’ENGAGER POUR LES FEMMES
UNE NOUVELLE APPROCHE POUR UN ENGAGEMENT SOCIAL DE CHANEL
Par son indépendance et son esprit d’entreprise, Mademoiselle Chanel a contribué à l’histoire de l’émancipation des femmes en France. Présente aujourd’hui dans plus de 100 pays, l’entreprise CHANEL souhaite promouvoir un projet d’intérêt général qui encourage l’initiative et l’autonomie des filles et des femmes.
Depuis mai 2011, la Fondation d’Entreprise CHANEL
contribue à animer une dynamique vertueuse centrée
sur les femmes, favorisant ainsi le développement de
communautés entières.
Elle agit par deux approches complémentaires :
Le mécénat financier et l’accompagnement de projets
associatifs promouvant l’indépendance économique
et le bien-être social des filles et des femmes.
Le mécénat de compétences et le transfert de savoir-
faire, à travers la mobilisation des collaborateurs de
CHANEL dans leurs domaines variés d’expertise.
En France, les projets encouragent l’insertion sociale
et professionnelle des jeunes filles de quartiers défa-
vorisés et l’accès au travail de femmes en marge du
marché de l’emploi.
À l’international, les actions se structurent autour de la
formation, de l’accès au microcrédit et de la promotion
de l’entreprenariat féminin.
5
« Si vous êtes nées sans ailes, ne faites rien pour les empêcher de pousser. »Gabrielle Chanel
6
LES ENJEUX DE L’AUTONOMISATION DES FILLES ET DES FEMMES
PROMOUVOIR LE DÉVELOPPEMENT…
AXE 1 : INDÉPENDANCE FINANCIÈRE ET ENTREPRENARIAT
AXE 2 : ÉDUCATION ET FORMATION PROFESSIONNELLE
AXE 3 : RENFORCEMENT DES COMPÉTENCES DES FEMMES
AXE 4 : PARTICIPATION DES FEMMES À LA VIE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE
le constat : une situation inégalitaire, des droits non respectés, une nécessité de développement intégral.
Les femmes génèrent 66 % des
heures travaillées, mais ne gagnent que
10 % des revenus mondiaux.
En France, 30 % des créateurs
d’entreprise sont des femmes.
66 % des 800 millions d’adultes
analphabètes sont des femmes.
En France, 50% des femmes sont
employées dans seulement 12 familles
professionnelles sur 87 existantes,
souvent les plus précaires.
70 % des personnes vivant sous le seuil de pauvreté
sont des filles et des femmes.
Dans le monde, jusqu’à 7 femmes sur 10
sont victimes de violence physique ou sexuelle
au cours de leur existence.
Sur 192 pays, seuls 9 chefs d’État et 15 chefs
de gouvernement sont des femmes.
18,3 % des entreprises dans le monde sont dirigées
par une femme.
des leviers d’action clairement identifiés.
Lorsque les femmes gagnent de l’argent
ou le gèrent, elles en réinvestissent
90% dans leur famille (nutrition, santé
et scolarisation).
Chaque année passée à l’école primaire
permet à une fille d’augmenter ses futurs
revenus jusqu’à 20%.
Lorsque les femmes sont autonomes et en
confiance, elles sont mieux préparées pour prévenir
les violences, accèdent à de meilleurs postes
et s’impliquent davantage dans la vie sociale.
Dans 15 grandes économies en développement, si
le taux d’emploi rémunéré des femmes était le même
que celui des hommes, le revenu par habitant
augmenterait de 14% d’ici 2020 et de 20 % d’ici 2030.
les 4 axes d’intervention de la fondation soutiennent les femmes dans leur rôle majeur pour le développement.
En accédant à un emploi ou en créant
leur entreprise, les femmes gagnent en
autonomie. Elles peuvent sortir des rôles
imposés et réduire ainsi leur vulnérabilité.
Exemples de projets soutenus :
L’accès au microcrédit en France et à
Madagascar, le renforcement de réseaux
d’artisanes au Brésil et au Vietnam.
L’accès à l’éducation et aux formations
qualifiantes est un levier fondamental
pour améliorer le statut des filles
et des femmes.
Exemples de projets soutenus :
Formation et insertion professionnelle
pour les femmes et les jeunes filles
éloignées de l’emploi, en France,
en Inde et au Cambodge.
Là où inégalités et conventions sociales
restreignent l’accès des femmes au travail,
acquérir des compétences comme l’adaptabilité,
l’affirmation et la confiance en soi sont des
facteurs clés de réussite.
Exemples de projets soutenus :
Favoriser l’auto-estime et l’ouverture à travers
le sport ou la socio-esthétique en France, réduire
la vulnérabilité des femmes issues des minorités
en Chine.
Au cœur du développement social et de la réduction
des inégalités, la participation mène à la pleine
reconnaissance des femmes dans la société,
par leur travail et leur rôle économique.
Exemples de projets soutenus :
Promotion des entreprises dirigées par des femmes
au Botswana, formation de leaders d’associations
féminines en France et au Maghreb.
7
« Investir dans le potentiel des femmes et des filles est l’une des manières les plus sûres de parvenir au progrès économique mondial, à la stabilité politique, et à une prospérité accrue pour les femmes (et les hommes) du monde entier. » Hillary Rodham Clinton, secrétaire d’État américaine, journée internationale des femmes 2010
… EN SOUTENANT L’INITIATIVE DES FEMMES
AXE 1 : INDÉPENDANCE FINANCIÈRE ET ENTREPRENARIAT
AXE 2 : ÉDUCATION ET FORMATION PROFESSIONNELLE
AXE 3 : RENFORCEMENT DES COMPÉTENCES DES FEMMES
AXE 4 : PARTICIPATION DES FEMMES À LA VIE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE
le constat : une situation inégalitaire, des droits non respectés, une nécessité de développement intégral.
Les femmes génèrent 66 % des
heures travaillées, mais ne gagnent que
10 % des revenus mondiaux.
En France, 30 % des créateurs
d’entreprise sont des femmes.
66 % des 800 millions d’adultes
analphabètes sont des femmes.
En France, 50% des femmes sont
employées dans seulement 12 familles
professionnelles sur 87 existantes,
souvent les plus précaires.
70 % des personnes vivant sous le seuil de pauvreté
sont des filles et des femmes.
Dans le monde, jusqu’à 7 femmes sur 10
sont victimes de violence physique ou sexuelle
au cours de leur existence.
Sur 192 pays, seuls 9 chefs d’État et 15 chefs
de gouvernement sont des femmes.
18,3 % des entreprises dans le monde sont dirigées
par une femme.
des leviers d’action clairement identifiés.
Lorsque les femmes gagnent de l’argent
ou le gèrent, elles en réinvestissent
90% dans leur famille (nutrition, santé
et scolarisation).
Chaque année passée à l’école primaire
permet à une fille d’augmenter ses futurs
revenus jusqu’à 20%.
Lorsque les femmes sont autonomes et en
confiance, elles sont mieux préparées pour prévenir
les violences, accèdent à de meilleurs postes
et s’impliquent davantage dans la vie sociale.
Dans 15 grandes économies en développement, si
le taux d’emploi rémunéré des femmes était le même
que celui des hommes, le revenu par habitant
augmenterait de 14% d’ici 2020 et de 20 % d’ici 2030.
les 4 axes d’intervention de la fondation soutiennent les femmes dans leur rôle majeur pour le développement.
En accédant à un emploi ou en créant
leur entreprise, les femmes gagnent en
autonomie. Elles peuvent sortir des rôles
imposés et réduire ainsi leur vulnérabilité.
Exemples de projets soutenus :
L’accès au microcrédit en France et à
Madagascar, le renforcement de réseaux
d’artisanes au Brésil et au Vietnam.
L’accès à l’éducation et aux formations
qualifiantes est un levier fondamental
pour améliorer le statut des filles
et des femmes.
Exemples de projets soutenus :
Formation et insertion professionnelle
pour les femmes et les jeunes filles
éloignées de l’emploi, en France,
en Inde et au Cambodge.
Là où inégalités et conventions sociales
restreignent l’accès des femmes au travail,
acquérir des compétences comme l’adaptabilité,
l’affirmation et la confiance en soi sont des
facteurs clés de réussite.
Exemples de projets soutenus :
Favoriser l’auto-estime et l’ouverture à travers
le sport ou la socio-esthétique en France, réduire
la vulnérabilité des femmes issues des minorités
en Chine.
Au cœur du développement social et de la réduction
des inégalités, la participation mène à la pleine
reconnaissance des femmes dans la société,
par leur travail et leur rôle économique.
Exemples de projets soutenus :
Promotion des entreprises dirigées par des femmes
au Botswana, formation de leaders d’associations
féminines en France et au Maghreb.
Sources : ONU, ONU Femmes, UNESCO, Banque Mondiale, Ministère des Droits des Femmes, Oseo 2011, USAID.
DONNER DES AILES À NOTRE ACTION
AGIR ENSEMBLE : LE RÔLE DE LA FONDATION D’ENTREPRISE CHANEL
La Fondation d’Entreprise CHANEL apporte un soutien financier, humain et technique à des projets répondant à des critères de sélection précis.
UN SOUTIEN AUX PROJETS EN FAVEUR
DE L’AUTONOMISATION DES FEMMES
Cet engagement se traduit par des actions concrètes
et durables qui visent à créer un changement positif
dans la vie des femmes en France et à l’international.
Elle encourage spécifiquement quatre dimensions clés :
Une vision à long terme
Les projets soutenus sont inscrits dans la durée (de 1 à
3 ans) et fondés sur des modèles économiques favo-
risant une pérennisation de l’action. La Fondation se
rend au moins une fois sur le terrain pour chaque par-
tenariat afin de bien comprendre les activités menées.
La pertinence
En réponse aux besoins des populations ciblées, les
projets soutenus doivent faire preuve d’une réelle va-
leur ajoutée. La relation établie avec les associations
partenaires est basée sur un dialogue régulier et un
accompagnement de proximité.
La recherche d’un impact significatif et durable
Cette approche est encouragée par un niveau d’exi-
gence élevé, notamment sur la qualité des rapports et
des indicateurs de suivi. La Fondation effectue un suivi
rigoureux des dépenses des projets et de la mise en
œuvre des actions.
L’esprit de partage
La Fondation d’Entreprise CHANEL valorise le partage
d’idées et l’échange d’expériences. En 2013, elle a ras-
semblé une centaine de collaborateurs et 16 associa-
tions lors du premier « Séminaire des Partenaires de la
Fondation » à Paris. L’objectif était de créer des liens
entre les partenaires et de partager les bonnes pra-
tiques et les difficultés rencontrées dans le domaine de
l’autonomisation des femmes.
UNE PASSERELLE ENTRE LES
COLLABORATEURS ET LE SECTEUR
ASSOCIATIF
L’action de la Fondation est centrée sur l’échange et
le transfert de savoir-faire de l’entreprise, notamment
grâce à la mobilisation des salariés en mécénat de
compétences. De nombreux témoignages des sala-
riés ayant réalisé des missions démontrent que cela
apporte une dimension nouvelle à leur travail. Cette
participation sera renforcée chaque année.
UNE CONTRIBUTION À LA
RESPONSABILITÉ SOCIALE
DE L’ENTREPRISE
Au sein de CHANEL, la Fondation joue un rôle trans-
versal et participe aux réflexions internes sur la res-
ponsabilité sociale et environnementale, la cohésion
et l’ancrage citoyen. Elle a participé en 2013 au plan
d’action en matière de Développement Responsable
de la Division Parfums Beauté.
9
ANIMER UNE DYNAMIQUE VERTUEUSE AU SERVICE DES FEMMES ET DE TOUS LES ACTEURS
La Fondation soutient le développement social centré sur les femmes et les filles. Les interactions entre les acteurs créent une dynamique vertueuse.
Les femmes bénéficiaires des projets avancent dans
leurs projets et leur autonomie.
Leurs communautés sont stimulées dans leurs pro-
cessus de développement par l’initiative, l’engagement
familial et la force de cohésion sociale des femmes.
Les associations porteuses de projets reçoivent un
appui technique et financier pour leurs projets et pro-
fessionnalisent leurs actions.
Les collaborateurs de CHANEL transmettent leur
savoir-faire et enrichissent le sens de leur travail en y
ajoutant une dimension de solidarité.
La Fondation d’Entreprise CHANEL sélectionne les
partenaires, suit les projets, partage l’information et
met en lien les différents acteurs.
L’entreprise CHANEL contribue au développement de
sa Fondation, encourage l’engagement de ses col-
laborateurs et les fédère autour de valeurs sociales
communes.
10
L’ENTREPRISE CHANEL
LA FONDATION D’ENTREPRISE
CHANEL
LES ASSOCIATIONS PARTENAIRES
LES COLLABORATEURS
DE CHANEL
LES FEMMESET LEURS
COMMUNAUTÉS
MOBILISER LES COLLABORATEURS DE CHANEL AUTOUR DES ASSOCIATIONS PARTENAIRES
L’un des objectifs de la Fondation d’Entreprise CHANEL est d’inspirer et de susciter l’engagement de ses collaborateurs dans tous les métiers de l’entreprise.
INFORMER ET FÉDÉRER
Depuis 2012, la Fondation propose des séances d’in-
formation régulières lors des séminaires d’intégration,
des présentations ou des événements comme lors de
la Journée Internationale de la Femme le 8 mars, un
rendez-vous devenu incontournable. Lors de confé-
rences animées par la Fondation et ouvertes à tous, les
associations sont conviées pour partager l’expérience
du terrain.
Grâce à ces nombreuses présentations, plus de 3 000
collaborateurs en France et dans le monde ont pu dé-
couvrir les actions menées par la Fondation. De plus,
de nombreux articles, films et documentation sont ré-
gulièrement publiés sur les réseaux internes de com-
munication. Une exposition itinérante de Paris à New-
York, en passant par les sites de CHANEL dans l’Oise,
a permis d’illustrer la diversité d’approches des projets
soutenus.
Le site web www.fondationchanel.org a été lancé en
mars 2012 afin de faciliter l’identification de nouveaux
partenaires externes.
MOBILISER ET VALORISER
LE SAVOIR-FAIRE
La diversité des métiers au sein de CHANEL est un
atout formidable pour les associations partenaires de
la Fondation. Les liens créés avec les associations per-
mettent aux salariés de valoriser leurs compétences et
de transmettre leurs savoirs au bénéfice d’une action
solidaire.
Entre 2012 et 2013, 112 collaborateurs ont mis leurs
compétences au service de projets d’intérêt général
soutenus par la Fondation.
• 52 personnes ont été impliquées en mécénat de
compétences sur un total de 160 jours de travail
pour apporter leur appui directement aux associations
et aux bénéficiaires. Ces experts ont participé à des
missions dans des domaines aussi variés que le mar-
keting, la vente, le maquillage, la couture ou encore
l’architecture. Ces volontaires ont ainsi formé plus de
400 salariées en insertion. Ils ont participé à une étude
de faisabilité pour la création d’un chantier d’insertion
horticole ou encore réalisé le design d’un stand pour
les femmes artisanes dans le delta du Mékong.
• 60 personnes ont fourni un appui continu aux actions
menées par la Fondation, notamment en participant à
des groupes de travail, en relayant l’information ou en
fournissant un appui logistique.
12
« Le mécénat de compétences m’a permis de retrouver un sens à mon activité ! »
« Je suis heureuse d’avoir apporté mon savoir-faire à des jeunes femmes qui malgré leurs difficultés ont une grande volonté d’apprendre et d’aller de l’avant ! »
« Grâce à la Fondation, j’ai eu l’occasion de mettre à profit mes compétences dans le domaine de l’architecture pour aider des artisanes vietnamiennes à mettre en valeur leur travail ! »
13
MOBILISER LES COLLABORATEURS DE CHANEL AUTOUR DES ASSOCIATIONS PARTENAIRES
12
RÉSULTATS ET PERSPECTIVES
En 2012 et 2013, la Fondation a signé 16 Conventions de Partenariat avec des associations de solidarité œuvrant en France et dans plus de dix pays.
Ces partenariats sont basés sur une volonté d’échange
et de collaboration mutuelle. La Fondation organise
deux groupes de travail par année et par projet, incluant
des volontaires de l’entreprise et les représentants de
l’association. Près de 35 visites de terrain ont été effec-
tuées en deux ans, dont 9 à l’international.
Etant donné la diversité des contextes sociaux et
culturels, les projets soutenus adoptent des stratégies
variées (mobilisation communautaire, sensibilisation
des familles, formations qualifiantes, accès au micro-
crédit, etc.) afin de promouvoir l’autonomisation éco-
nomique des femmes et des jeunes filles.
QUELQUES RÉSULTATS :
• 9 500 femmes ont bénéficié d’un microcrédit avec un
accompagnement social ou technique
• 7 884 personnes ont suivi une formation profession-
nelle ou complémentaire
• 1 360 femmes ont renforcé leurs compétences en
entreprenariat ou en leadership
• 20 structures ont reçu une subvention d’investisse-
ment pour des équipements ou des rénovations
• 781 soins individuels et 104 ateliers collectifs
en socio-esthétique ont été réalisés en centres
d’hébergement
• 5 modules de formation ont été développés par les
équipes de CHANEL
Les projets ont touché près de 10 000 femmes et leurs
communautés, en France et dans le monde. Ils seront
poursuivis jusqu’en 2015.
Depuis sa création, la Fondation a développé une approche structurée, incluant des outils techniques pour l’analyse et le suivi des projets, ainsi qu’une expertise reconnue en mécénat d’entreprise.
L’équipe de la Fondation, composée de trois colla-
boratrices, renforcera encore son rôle de passerelle
entre les divisions de CHANEL dans le monde et l’en-
semble de ses partenaires associatifs. Un réseau de
volontaires engagés permettra de relayer cette action
au niveau local avec un engagement et des pratiques
communes.
PERSPECTIVES POUR 2014-2015 :
• Lancement de 2 à 5 nouveaux projets d’ici 2015
• Consolidation des 16 projets en cours et suivi
rapproché des partenariats
• Préparation du plan d’action pluriannuel 2016-2020
avec une perspective internationale forte
• Renforcement des actions de communication
interne, en France et dans les pays où CHANEL est
présente
• Diversification des opportunités pour l’implication
des collaborateurs
• Organisation d’un deuxième « Séminaire des Partenaires
de la Fondation » en 2015 pour encourager les synergies
entre les associations
15
LES PROJETS SOUTENUS
LES PAYS D’INTERVENTION DE LA FONDATION
17
GUADELOUPE
BOLIVIE BRÉSIL
SÉNÉGAL
FRANCE
INDE
CHINE
CAMBODGE
VIETNAM
BOTSWANAMADAGASCAR
MAGHREB
PAYS PROJETS N°
France 1 à 5
France/Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie) 6
Botswana 7
Sénégal 8
Madagascar 9
Cambodge 10
Chine 11
Vietnam 12
Inde 13 à 14
Brésil 15
Bolivie 16
LES PROJETS EN FRANCE
1 . OUVRIR AUX FEMMES EN SITUATION
D’EXCLUSION DE NOUVELLES
PERSPECTIVES D’INSERTION
AVEC DES FLEURS
Depuis 1999, le Réseau Cocagne développe et fé-
dère des structures d’insertion autour de la production
agricole. Offrant une alternative nouvelle, l’exploitation
Fleurs de Cocagne emploie et forme des femmes
autour de la production et de la vente de fleurs bio,
locales et solidaires. En effet, près de 80% des fleurs
vendues en France sont importées.
La Fondation d’Entreprise CHANEL a soutenu cette
initiative dès 2012 pour son potentiel d’innovation et
d’insertion des femmes. Grâce au financement d’une
étude complète de faisabilité, le Réseau Cocagne a pu
identifier un site en Île-de-France afin d’implanter en
2014 un chantier d’insertion horticole pour l’emploi de
12 femmes dans l’Essonne. Par ailleurs, les salariés de
CHANEL ont apporté un appui technique en marke-
ting, communication et conseil juridique pour lancer
l’activité de ce nouveau site. En Avignon, l’association
a pu professionnaliser son outil de production et déve-
lopper son activité commerciale avec les conseils de
l’experte en marketing.
2 . RESTAURER L’ESTIME DE SOI
PAR LA SOCIO-ESTHÉTIQUE AUPRÈS
DE FEMMES PRÉCARISÉES
Durement affectées par la vie ou la maladie, certaines
personnes ont une image dévalorisée d’elles-mêmes.
En s’appuyant sur les soins de beauté, l’écoute et
le toucher, les socio-esthéticiennes les aident à re-
prendre conscience de leurs atouts et à se projeter à
nouveau vers la vie active.
Depuis juin 2012, le partenariat avec le Groupe SOS
et l’association CEW a permis d’améliorer l’intégration
sociale et professionnelle de près de 700 femmes en
centres d’hébergement ou hospitalisées.
Dans les six centres d’hébergement participant au
projet, 781 soins individuels et 104 ateliers collectifs
ont été réalisés par une socio-esthéticienne. À l’hôpital
Jean Jaurès à Paris, les résultats sont très positifs :
de nouveaux services s’ouvrent aux soins de socio-
esthétique avec une implication très forte des équipes
soignantes. 701 soins individuels ont été effectués dans
une cabine spécialement aménagée dans l’hôpital.
Question à Jean-Guy Henckel, Directeur National du Réseau Cocagne
QU’EST-CE QU’UN CHANTIER
D’INSERTION ?
« Les chantiers d’insertion visent des personnes
qui rencontrent des difficultés sociales et profes-
sionnelles. En offrant l’opportunité de travailler
tout en bénéficiant d’un accompagnement social
spécifique, ces structures favorisent un retour à
l’emploi durable. »
Question à Ida Delam, Coordinatrice au CEW
EN QUOI LES ATELIERS DE SOCIO-
ESTHÉTIQUE DANS LES CENTRES
D’HÉBERGEMENT CONSTITUENT
UNE INNOVATION ?
« Cette offre est nouvelle dans le cadre des
centres d’accueil du Groupe SOS. La force des
ateliers est la dynamique collective qui permet
aux femmes fragilisées de mieux se comprendre,
de mieux prendre soin d’elles et de se sentir
valorisées. »
18
3 . FORMER DES FEMMES EN INSERTION
EN VENTE, COUTURE ET PRÉSENTATION
DE SOI
En France, les femmes constituent 55% des 8,6 mil-
lions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté,
où elles sont souvent maintenues par le poids des
charges familiales et des contrats de travail précaires.
L’idée force du Réseau Tissons la Solidarité et des 70
structures d’insertion qu’il fédère et anime : leur offrir
un emploi salarié et un accès aux métiers du textile, en
recyclant les vêtements de seconde main.
Dans 15 associations du Réseau, 45 salariés de CHANEL
se sont mobilisés pour animer 2 journées de formation
en présentation de soi, couture et vente. Ainsi, la for-
mation a bénéficié à 400 femmes et 60 de leurs enca-
drantes, qui par la suite prendront le relais dans leurs
structures. Pour des résultats probants, comme en té-
moigne Nadia : « La formation sur la vente en magasin
m’a ouvert un univers que je ne connaissais pas. J’ai
appris à accueillir, à conseiller sur la façon de se mettre
en valeur, à être à l’écoute d’une cliente exigeante, à
raccompagner à la porte du magasin, à me montrer
diplomate en toute situation. Maintenant je me sens
capable d’exercer ce genre d’emploi. »
Outre cet accompagnement pour la formation, les as-
sociations ont reçu une subvention d’investissement
pour professionnaliser leur outil de production et réno-
ver leur boutique.
La Fondation et le Réseau ont souligné l’importance de
l’accompagnement des volontaires de CHANEL sur le
terrain. Le suivi a permis progressivement d’adapter la
formation aux besoins identifiés, tels que la préparation
aux entretiens d’embauche ou le merchandising pour
améliorer l’organisation des boutiques. Une occasion
pour les volontaires de CHANEL de prolonger leurs sa-
voir-faire en outil de promotion des femmes.
Les salariées en insertion à Nice sont formées aux techniques de vente.
19
4 . ACCOMPAGNER DES JEUNES FILLES
DE ZONES URBAINES DEFAVORISÉES
DANS LE CHOIX DE LEUR ORIENTATION
PROFESSIONNELLE
Être bien dans son corps grâce à des activités comme
le football et le hip-hop, découvrir d’autres horizons
culturels et accéder au monde de l’entreprise avec ses
codes et savoir-être, voilà les 3 axes du programme
L dans la Ville que l’association lyonnaise Sport dans la
Ville met à la portée des adolescentes pour les aider à
se projeter dans l’avenir.
Depuis 2012, la Fondation d’Entreprise CHANEL sou-
tient l’implantation de ce programme en Île-de-France.
50 jeunes filles de 13 à 20 ans résidant à Sarcelles,
Drancy et dans le 19e arrondissement de Paris ont déjà
pu en bénéficier. La Fondation a organisé un atelier de
découverte de la production cosmétique industrielle
pour 10 jeunes filles et une séance très appréciée d’ini-
tiation à la « présentation de soi ».
Pour les jeunes filles, cette ouverture est une chance,
mais elle représente aussi un vrai défi. En 2013, L dans
la Ville a donc complété le programme par la mise en
place d’un parrainage d’accompagnement individuel.
5 . CRÉER SA MICRO-ENTREPRISE POUR
SORTIR DE LA PRÉCARITÉ
À Marseille et à Pointe-à-Pitre, où le taux de chô-
mage des femmes est particulièrement élevé, l’Adie
(Association pour le Droit à l’Initiative Économique)
soutient déjà près de 30 femmes dans leur projet pro-
fessionnel et prévoit d’accompagner 120 femmes ex-
clues du marché du travail et du crédit d’ici à 2015.
Ce projet inclut un accompagnement personnalisé et
l’accès au microcrédit pour des montants moyens de
3 000 €.
Dans la région de Marseille, une vingtaine de créatrices
d’entreprise ont pu bénéficier du soutien de l’Adie. Elles
sont sélectionnées sur des critères économiques, mais
aussi sur leur motivation, leur compétence et leur ex-
périence et sont suivies par des conseillers spécialisés.
À Pointe-à-Pitre, les microcrédits sont accordés en in-
dividuel et à des groupes de prêt collectif. De faibles
montants et de courte durée, ces prêts sont adaptés
aux pratiques locales. Ils représentent un outil-clé pour
intervenir auprès d’une population précarisée aux très
faibles revenus, comme Marie-Dieudonné, qui travaille
sur les marchés pour faire vivre sa famille : « Avec le
prêt de l’Adie, j’ai pu acheter un stock de marchandises
pour vendre pendant la saison touristique, où il est plus
difficile de se réapprovisionner. C’est aussi plus ren-
table d’acheter son stock en une seule fois ».
Question à Quentin Moreno, Directeur de Sport dans la Ville en Île-de-France
POURQUOI AVOIR CRÉÉ UN
PROGRAMME SPÉCIFIQUE
AUX JEUNES FILLES ?
« Pour diverses raisons, de nombreuses jeunes
filles se limitaient dès l’adolescence dans leur
pratique sportive. Sport dans la Ville a souhaité
créer un programme qui leur soit spécifiquement
dédié pour que chaque jeune fille puisse s’éman-
ciper, s’intégrer, se former et trouver un emploi. »
Jeunes filles du programme « L dans la Ville » lors d’une rencontre avec la Fondation.
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LES PROJETS EN FRANCE
6 . FORMER DES LEADERS
D’ASSOCIATIONS FÉMININES
EN FRANCE ET AU MAGHREB
Dans les pays d’Afrique du Nord où les droits des
femmes sont menacés par l’influence des courants
conservateurs et par la crise économique, les organi-
sations de femmes constituent souvent le seul rempart
pour défendre les acquis et obtenir une réelle insertion
dans la vie économique et sociale. Afin de renforcer
les liens entre ces organisations, le Fonds pour les
Femmes en Méditerranée (FFMED) crée autour d’elles
un réseau, animé depuis la France.
Depuis 2013, la Fondation d’Entreprise CHANEL
soutient le programme de formation de leaders d’as-
sociations féminines initié par le FFMED. Fondé sur
une démarche participative incluant les méthodes du
théâtre-forum, son but est de donner aux membres de
ces organisations les outils nécessaires pour créer et
développer des réseaux et des projets en faveur des
femmes.
En Algérie, ce programme a touché 31 jeunes femmes
de 17 à 35 ans, représentant 10 associations. L’équipe
de la Fondation a participé à la 3è session de formation
à l’intelligence collective à Alger, « Construire et créer
ensemble », avec 20 jeunes algériennes.
En France, 27 jeunes femmes représentant 11 asso-
ciations, ont participé aux premières formations sur le
thème «Se rencontrer et se connaître» puis «S’affirmer
en public». L’étape suivante cible les associations au
Maroc et en Tunisie avant une rencontre générale des
leaders d’associations féminines prévue en 2016.
Permettant une réelle prise de parole, ces formations
sont plébiscitées par les jeunes femmes. On observe
également une évolution très positive de leur capacité
d’interaction, d’organisation et de communication. Les
liens noués entre associations ont permis le déploie-
ment d’actions communes.
Question à Fawzia Baba-Aïssa, Chargée de développement du Fonds pour les Femmes en Méditerranée
EN QUOI LE THÉÂTRE-FORUM
PERMET-IL DE RENFORCER LES
COMPÉTENCES DES PARTICIPANTES ?
« En mettant en scène des situations conflic-
tuelles ou délicates, le théâtre-forum invite les
participantes et le public à trouver les ressources
en soi et autour de soi pour sortir d’une situa-
tion qui ne leur convient plus. Ici, le théâtre-fo-
rum est au service du développement personnel
et relationnel. Il permet entre autres aux jeunes
femmes de se connaître elles-mêmes, de com-
prendre qu’une situation sans issue apparente
peut trouver un dénouement positif selon l’ap-
proche qu’on en fait. Il permet aussi d’envisager
la différence de l’autre comme une richesse et
non un risque. »
Participantes à la formation « Construire et créer ensemble » à Alger.
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LES PROJETS À L’INTERNATIONAL
7 . PROMOUVOIR L’ÉMERGENCE
D’ENTREPRISES DIRIGÉES PAR DES
FEMMES AU BOTSWANA
Face à sa dépendance forte au secteur minier, le déve-
loppement économique et social du Botswana dépend
de la diversification du secteur privé et de l’émergence de
l’entreprenariat, notamment féminin. Cette stratégie est
centrale pour ce pays d’1.5 millions d’habitants dont une
grande partie de la population active a été affectée par
l’épidémie du VIH/SIDA dans les dernières décennies.
Depuis 2013, la Fondation soutient le premier pro-
gramme visant la promotion des entreprises menées
par des femmes, initié par le CDE, le Centre pour le
Développement de l’Entreprise. Lors d’une visite en
avril 2013, elle a participé au lancement de ce pro-
gramme sous l’égide de l’Ambassade de France et
de l’Union Européenne. 35 entreprises ont été sélec-
tionnées sur 90 dossiers. Suite à un diagnostic détaillé
des petites et moyennes entreprises dirigées par des
femmes, des ateliers de formation seront proposés
afin de renforcer leur développement structurel et leurs
compétences managériales.
8 . RENFORCER LES CAPACITÉS
ET STRUCTURER L’ACTIVITÉ
DES PRODUCTRICES DE LÉGUMES
SAINS AU SÉNÉGAL
Au Sénégal, produire des légumes sains est devenu
une problématique de santé publique. Le projet d’Enda
Europe et Enda Pronat cible les petits agriculteurs de
la région nord de Dakar, en leur proposant un appui
de la production jusqu’à la commercialisation. Pour les
femmes, se lancer dans l’agriculture saine et durable
pour bien nourrir leur famille et créer une source de
revenus peut alors devenir une vraie opportunité.
Depuis 2013, ce projet vise à augmenter les revenus de
50 productrices de légumes issus de l’agriculture saine
et durable. Il donne aux femmes les moyens de plani-
fier et structurer leur activité de production, le contrôle
et la collecte, de renforcer leurs capacités et de s’as-
surer des débouchés en devenant membre d’une en-
treprise solidaire.
Le projet d’autonomisation des maraîchères renforce
la création de circuits courts de commercialisation.
EN AFRIQUE ET DANS L’OCÉAN INDIEN
Les maraîchères de Dakar vendent les légumes sains dans le cadre d’une entreprise solidaire.
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Avec l’achat d’un camion frigorifique et d’un container
aménagé pour la vente début 2014, l’entreprise soli-
daire pourra augmenter ses ventes et redistribuer des
revenus plus importants aux coopératives de femmes
maraîchères.
9 . PERMETTRE À DES MICRO-
ENTREPRENEURS DE MADAGASCAR
DE BÉNÉFICIER D’UNE MUTUELLE
DE SANTÉ EN PLUS DU PRÊT OCTROYÉ
À Madagascar, 92% des 21 millions d’habitants vit
en-dessous du seuil de pauvreté. L’objectif de l’orga-
nisation humanitaire Inter Aide est de renforcer les ca-
pacités des personnes les plus défavorisées à subve-
nir à leurs besoins et améliorer par elles-mêmes leurs
conditions de vie et celles de leurs familles.
Partenaire depuis mai 2012, la Fondation d’Entreprise
CHANEL soutient un programme dans la ville d’Antsi-
rabé, visant à aider les femmes dans la création de leur
propre activité génératrice de revenus, par la forma-
tion, le microcrédit et l’accès à une mutuelle de santé.
En 2012-2013, 13 549 personnes dont 70 % de femmes
ont eu accès au microcrédit et 3 609 familles ont sous-
crit une mutuelle de santé.
La pertinence de cette approche, qui inclut également
un volet d’accompagnement familial et de formation
professionnelle des jeunes, a été confirmée par les en-
quêtes réalisées par Inter Aide en vue d’étendre ces
actions dans une autre ville.
Question à Anne-Claire Hay, Chargée du programme Mutuelle de Santé à Inter Aide
POURQUOI PROPOSER UNE
MUTUELLE DE SANTÉ ASSOCIÉE
AUX PRÊTS PRODUCTIFS ?
« En l’absence de système de protection sociale
universelle à Madagascar, un problème de santé
peut anéantir les efforts réalisés par les femmes
bénéficiaires de microcrédit en les obligeant à
utiliser leur épargne ou encore vendre leur outil
de production afin de payer les frais de santé.
C’est dans ce contexte qu’Inter Aide a conçu une
solution de mutuelle de santé qui permet à ces
femmes et leur famille d’être remboursées de
leurs dépenses de santé en cas d’hospitalisation.
Ainsi, au moment du prêt, les femmes cotisent à
la mutuelle 4 € par an et par famille, ce qui per-
met de les couvrir à hauteur de 140 €. »
Grâce au prêt accordé, une femme malgache a développé une activité de fromage artisanal.
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10 . AU CAMBODGE, FORMER DES
JEUNES FILLES DÉFAVORISÉES AUX
MÉTIERS DU TOURISME
Au Cambodge, 30% de la population vit en-dessous du
seuil de pauvreté. La moitié de la population a moins de
21 ans et entre souvent sur le marché de l’emploi sans
qualification. Le fort développement du tourisme dans la
région d’Angkor ouvre des opportunités d’emploi pour
les jeunes filles dans le secteur hôtelier haut de gamme.
Agir pour le Cambodge gère à Siem Reap un hôtel-res-
taurant d’application, connu sous le nom de Sala Baï,
pour les élèves en formation hôtelière de haut niveau.
La Fondation a soutenu 45 jeunes filles depuis 2012
pour un an de formation. Celle-ci inclut un volet de
sensibilisation à la santé et à la prévention du trafic
d’êtres humains.
Après une longue période de recherche, Agir pour le
Cambodge a fait l’acquisition fin 2013 d’une proprié-
té de 2700 m², qui permettra d’augmenter le nombre
d’étudiants en réception, restauration et cuisine et
de développer d’ici 2015 une nouvelle formation en
«Beauté et soin».
11 . CONTRIBUER À LA LUTTE
CONTRE LA PAUVRETÉ EN CHINE EN
PROPOSANT AUX FEMMES DES ACTIVITÉS
GÉNÉRATRICES DE REVENUS
En Chine, la Fondation est engagée auprès de l’Asso-
ciation François-Xavier Bagnoud (FXB) qui contribue à
la lutte contre la pauvreté des populations appartenant
à l’ethnie très marginalisée des Yi.
En 2012, 80 femmes originaires de 7 villages de Bu
Tuo, dans une zone extrêmement isolée du Sichuan,
ont été identifiées pour participer à ce programme. La
plupart d’entre elles sont veuves et ont deux à trois en-
fants à charge. Le projet vise dans un premier temps à
transmettre aux bénéficiaires des connaissances élé-
EN ASIE
Visite des villages avec un groupe d’entraide féminine dans le Sichuan.
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mentaires (lecture de l’heure, calcul, reconnaissance
de quelques caractères en mandarin) et à réhabiliter
leur espace de vie.
Elles sont également formées pour développer des ac-
tivités génératrices de revenus dans des secteurs tels
que l’agriculture, le maraîchage ou encore l’artisanat.
Fin 2013, 72 femmes ont développé une activité qui
a permis de dégager des revenus et constituer une
épargne.
12 . OFFRIR UN EMPLOI
COMPLÉMENTAIRE EN ARTISANAT AUX
AGRICULTRICES ET ÉLEVEUSES DES
ZONES RURALES DU VIETNAM
Malgré l’essor du pays, 70% de la population viet-
namienne vit en zone rurale et près de 15% vit avec
moins d’1€ par jour. Depuis 1993, Mékong Plus inter-
vient par une approche intégrée, en ciblant les foyers
les plus pauvres dans 500 villages au Vietnam et au
Cambodge, dont une majorité de femmes.
Depuis 2013, la Fondation d’Entreprise CHANEL sou-
tient un projet de renforcement de l’emploi de 500
femmes en milieu rural. Les résultats atteints sont en-
courageants : 326 femmes ont augmenté leurs revenus
de 50% grâce à l’artisanat commercialisé par Mékong
Quilts et Mékong Création, les deux entreprises so-
ciales créées par Mékong Plus. Ces femmes ont béné-
ficié en moyenne de 2 formations mensuelles visant à
améliorer et développer leurs techniques.
200 familles accompagnées par Mékong Plus dans le
développement de leur activité ont obtenu un prêt pro-
ductif sans intérêt. Dans les villages du Delta, 1 791
femmes ont participé à des séances de sensibilisation
à leurs droits élémentaires, et 14 400 femmes ont été
formées sur des questions liées à la santé et l’hygiène.
Dans le cadre du mécénat de compétences, une ar-
chitecte de CHANEL a réalisé des plans pour un kit de
présentation démontable et transportable permettant
d’exposer les objets réalisés par les artisanes sur les
marchés itinérants.
Artisanes confectionnant des couvre-lits vendus dans les boutiques de commerce équitable au Vietnam.
Question à Bernard Kervyn, Directeur de l’association Mekong Plus
QU’ENTEND-ON PAR «APPROCHE
INTÉGRÉE» ?
« L’approche intégrée se décline en une diversité
de moyens cohérents et très peu coûteux pour
apporter des solutions répondant conjointe-
ment à tous les besoins essentiels. Ainsi, pour
qu’une mère ne soit jamais forcée de choisir
entre l’éducation des enfants et la santé de la fa-
mille, Mékong Plus allie le microcrédit à une pa-
lette adaptée de soutiens techniques et sociaux:
formations sur les droits, protection de l’environ-
nement, techniques agricoles, développement
de l’emploi et de l’artisanat et prévention des
violences... »
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13 . PROPOSER AUX JEUNES FILLES
DES FORMATIONS PROFESSIONNELLES
ADAPTÉES AUX BESOINS DU MARCHÉ
EN INDE
Le système éducatif indien reste inaccessible aux
jeunes les plus pauvres. Sans qualification, les femmes
entre 18 et 25 ans sont les plus vulnérables et sont
souvent employées dans le secteur informel, caracté-
risé par un manque de sécurité financière et sociale.
Aide et Action propose à ces jeunes filles des forma-
tions professionnelles en phase avec le marché, qui
favorisent également le développement personnel et
la confiance en soi.
Depuis 2012, la Fondation apporte son soutien à Aide et
Action pour développer des centres de formation ILEAD
pour les jeunes de quartiers défavorisés, dans une
grande variété de secteurs : informatique, esthétique,
mécanique. En deux ans, 944 jeunes femmes entre
18 et 25 ans ont reçu une formation dans 7 centres
ILEAD et environ 60% d’entre elles ont trouvé un em-
ploi, comme salariées ou à leur compte. Le nombre de
jeunes femmes inscrites à des formations qualitatives
comme l’informatique, la mécanique et le commerce, a
notablement augmenté. La formation à l’entreprenariat a
été renforcée et 25 jeunes femmes y ont participé.
Cette apprentie est l’une des premières filles à se former en mécanique automobile dans un centre ILEAD.
L’une des bénéficiaires de la formation en électrification solaire installe son matériel.
EN ASIE DU SUD
14 . PERMETTRE À DES FEMMES
DU NORD DE L’INDE D’ACQUÉRIR
DES CONNAISSANCES EN INGÉNIERIE
SOLAIRE
Fondée en 2000 par Matthieu Ricard, l’association
Karuna-Shechen travaille avec un réseau de parte-
naires et bénévoles locaux pour fournir des services
éducatifs, des soins et des services sociaux aux po-
pulations défavorisées de la région du Grand Himalaya
(Inde, Tibet et Népal).
Au Bihar, l’état le plus pauvre de l’Inde, 80 millions de
foyers, soit 85% de la population, ne sont pas raccor-
dés au réseau électrique. Former des femmes non
lettrées en ingénierie solaire, pour leur permettre d’as-
surer l’équipement et l’entretien des panneaux solaires
de 70% des foyers dans leur village: un pari relevé par
l’association Karuna-Shechen en collaboration avec le
Barefoot Collège, un organisme de formation basé au
Rajasthan.
Depuis 2013, 3 femmes sur 4 ont achevé la forma-
tion en électrification solaire, et vont pouvoir équiper
en panneaux solaires 154 foyers dans leurs villages
d’origine.
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15 . RENFORCER UN RÉSEAU FÉMININ
DE COMMERCE ÉQUITABLE AU BRÉSIL
Malgré son fort développement économique, le Brésil
connaît encore un taux de pauvreté et d’inégalité so-
ciale élevé. 25 000 associations et coopératives pro-
curent un emploi à 1,5 million de personnes, contri-
buant ainsi à lutter contre le chômage et la précarité.
Trouver des débouchés et professionnaliser les pra-
tiques constituent aujourd’hui les défis majeurs du
secteur artisanal.
La Fondation d’Entreprise CHANEL soutient la mission
du Réseau Asta depuis 2012 pour la mise en réseau
des productrices d’artisanat et le renforcement de
leurs compétences.
En 2013, 18 coopératives ont rejoint Asta et ont pour la
plupart augmenté leurs revenus. Le Réseau a renforcé
sa collaboration avec 58 coopératives, et axé ses ef-
forts sur l’amélioration de la qualité de la production.
La vente en porte à porte reste la particularité du
Réseau Asta. L’association offre une vitrine aux
meilleurs produits, via un catalogue papier et un site
Internet renouvelé, leur permettant ainsi d’augmenter
leur visibilité et les ventes.
16 . AIDER LES JEUNES FILLES
MARGINALISÉES EN BOLIVIE
À SE RÉINSÉRER GRÂCE À UN
ACCOMPAGNEMENT PSYCHOLOGIQUE
ET PROFESSIONNEL
Située dans la banlieue de La Paz, la ville d’El Alto est
particulièrement touchée par la violence, dont 70%
des femmes boliviennes sont victimes, et par un faible
accès des femmes au marché du travail. Bolivienda
soutient l’insertion des jeunes filles marginalisées par
un accompagnement psychosocial adapté et une for-
mation professionnelle en couture ou en boulangerie.
L’association mène également des actions de sensibi-
lisation pour impliquer les habitants de la ville dans la
réinsertion des adolescentes.
Depuis 2013, la Fondation soutient un projet visant
90 adolescentes, dont 28 ont déjà été accueillies à
la Casa Fraternidad. En plus du suivi thérapeutique,
l’association propose des activités culturelles ouvertes
aux enfants et jeunes du quartier. Depuis le début de
ce partenariat, 8 jeunes filles ont été réinsérées dans
un cercle familial.
EN AMÉRIQUE LATINE
Les femmes des coopératives des bidonvilles de Rio créent ensemble des produits de décoration.
LA GOUVERNANCE
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LE CONSEIL D’ADMINISTRATION
L’ÉQUIPE DE LA FONDATION
Le Conseil d’Administration est composé de 7 membres nommés au sein de CHANEL et de 3 administrateurs externes reconnus pour leurs compétences dans le domaine associatif et solidaire. Il est présidé par Andrea d’Avack et se réunit au moins quatre fois par an pour approuver les projets et les orientations stratégiques soumis par la Déléguée Générale.
Andrea d’AVACK, Président (Parfums Beauté)
Sarah FRANCOIS-PONCET, Secrétaire (Direction
Juridique globale)
Leslie BRANCHE, Trésorière (Audit Interne)
Georges AMER (Horlogerie & Joaillerie)
Marie-Hélène CHENUT (Mode)
Marie GUÉRIN (Ressources Humaines)
Véronique PEREZ (Mode)
Nicole SCHWAB, Co-fondatrice (du « Gender
Equality Project »)
Danielle DESGUEES, Directrice Générale de BGE
PaRIF (Réseau national d’appui aux entrepreneurs)
Jean-Marie DESTRÉE, Délégué Général Adjoint
(Fondation Caritas France)
L’équipe de la Fondation est responsable de la sélection, du suivi, de l’accompagnement et de l’évaluation des partenariats. Elle gère directement les engagements financiers et techniques de la Fondation et définit les axes prioritaires ainsi que la stratégie de communication. En interne, elle mène également la mobilisation des collaborateurs de CHANEL.
Miren BENGOA, Déléguée Générale
Lisa POUPAUD, Chargée de Projets
Fatem-Zahra BENNIS, Chargée des Relations Internes
2929
INTERVIEW Andrea d’Avack, Président de la Fondation d’Entreprise CHANEL
Quel est votre rôle au sein de cette nouvelle structure et quelles sont vos priorités ?
Dès le démarrage de la réflexion autour du mécénat,
j’ai souhaité m’impliquer fortement dans la création
de la Fondation. Depuis 2011, j’anime le Conseil d’Ad-
ministration de la Fondation, qui se réunit quatre fois
par an, avec le soutien du Bureau composé de Sarah
François-Poncet et de Leslie Branche. Le Conseil prend
des décisions relatives aux orientations stratégiques, à
la gestion administrative et financière et approuve les
projets associatifs soutenus par la Fondation. En tant
que Président, je veille à la cohérence et à la pertinence
de ces choix par rapport à la mission de la Fondation
et aux valeurs d’excellence, de partage et d’ouverture
de la Maison.
Ces premières années d’existence de la Fondation ont
été marquées par le renforcement des connaissances
du Conseil d’Administration. Grâce à l’expertise des
administrateurs externes et de la Déléguée Générale,
les administrateurs internes de la Fondation, dont je
fais partie, ont beaucoup appris sur le travail mené par
les associations et les enjeux liés à l’autonomisation
des femmes.
Jusqu’à présent, notre volonté a été de renforcer les
liens entre l’entreprise et le secteur associatif. C’est
pourquoi il est essentiel d’impliquer l’ensemble des
collaborateurs à notre projet commun. La priorité est
de faire grandir un réseau d’influence autour de la
Fondation pour partager au sein de la Maison le sens
et les résultats des actions menées.
Nous souhaitons désormais renforcer cette démarche
en l’inscrivant dans le contexte global de la responsa-
bilité sociale de CHANEL. Après avoir bâti une struc-
ture et une méthode, nous voulons assurer la diffusion
des principes directeurs de la Fondation – rigueur,
suivi de proximité des projets, partage des connais-
sances – auprès des partenaires et avec une vision
internationale.
Qu’est-ce qu’une bonne gouvernance ?
Depuis trois ans, le fonctionnement de la Fondation et
nos liens avec les associations nous ont permis d’iden-
tifier des bonnes pratiques qui nous guident dans notre
gouvernance.
Aujourd’hui, cela se traduit par une approche sélective
des partenaires, afin de pouvoir les accompagner dans
la durée et de manière qualitative. Pour les projets en
cours, le Conseil a favorisé la diversité géographique
et des actions qui reflètent la richesse des contextes
et des stratégies d’intervention pour encourager l’au-
tonomisation des filles et des femmes. C’est un pro-
cessus d’apprentissage continu ! En effet, l’équipe de
la Fondation réalise des missions de suivi sur le terrain
et échange régulièrement avec les professionnels du
secteur. La Fondation est ainsi représentée comme
administratrice au Centre Français des Fonds et
Fondations, qui fédère les acteurs majeurs du mécé-
nat en France.
Les années à venir seront tournées vers l’élargisse-
ment de notre soutien aux associations: au-delà des
projets sociaux, nous pourrons aussi les aider dans
leur développement, et pour cela l’appui des équipes
de CHANEL est un atout indispensable.
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« Quand les femmes peuvent s’exprimer de manière libre et autonome, elles ont le pouvoir de changer le monde. La Fondation a été créée pour contribuer au développement social, par et pour les femmes. »Andrea d’Avack
Fondation d’Entreprise CHANEL, régie par la loi n°87-571 du 23 juillet 1987 ayant son siège à Neuilly-sur-Seine (92200), 135 avenue Charles de Gaulle
et enregistrée auprès de la Préfecture des Hauts-de-Seine DrE/BELP/2011/30 du 10 mai 2011. Imprimé en France - 06/2014.
Crédits Photos : Erik Barros Pinto, Miren Bengoa, Fatem-Zahra Bennis,
Catherine Cabrol, Anne Chapelet, Lisa Poupaud, Béatrice Retoux, CDE, Karuna-Shechen, CHANEL.
135, avenue Charles de Gaulle - 92200 Neuilly-sur-Seine - France
Tél. : + 33 1 58 37 59 04 - Fax : + 33 1 58 37 35 15
www.fondationchanel.org - Email : [email protected]
Fondation d’Entreprise CHANEL, régie par la loi n°87-571 du 23 juillet 1987 ayant son siège à Neuilly-sur-Seine (92200), 135 avenue Charles de Gaulle
et enregistrée auprès de la Préfecture des Hauts-de-Seine DrE/BELP/2011/30 du 10 mai 2011. Imprimé en France - 06/2014.
Crédits Photos : Erik Barros Pinto, Miren Bengoa, Fatem-Zahra Bennis,
Catherine Cabrol, Anne Chapelet, Lisa Poupaud, Béatrice Retoux, CDE, Karuna-Shechen, CHANEL.
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