Le Radis CaleFeuille de chou bi-mensuelle à usage régulier - prix libre et sans publicité
Solidarité*Démocratie*Environnem
ent*Altermondialisme*Légumes
N°14
Au m enu : Chavez et le pape, le chou
rave, les banques solidaires, les pauvres
et les frais d' inscriptions
" Raphanus Raphanistrum L. " par Dianelene
" Le journal qui ne s' occupe pas que de ces oignons"
Plat du jour
Par Charles Dem otz
Le Che est mort des balles Étatsuniennes, Chavez est mort du cancer.On pourrait croire qu'ils sont morts des maladies de leur temps,que hier c'est la tyrannie qui tuait et qu'aujourd'hui l'Amérique du Sud vient à souffrir des mêmes maux que lereste des nations développées.Cela serait rendre compte d'un état du monde, pacifié dans sa multipolarité, largement erroné.
Qu'est ce qui tue un Hugo Rafael Chávez Frías, un Ernesto Guevara, un Alexandros Grigoropoulos ?Il y a l'instant de la mort, à ce moment là c'est la balle qui tue ou la tumeur, mais ce qui épuise la force vitale, cequi amenuise les défenses physiques et morales c'est la lutte.La lutte, pourtant, c'est si souvent la vie, la fête, les ami(e)s, les espoirs dont on pourrait douter que la lutte tue.Le combat permanent de l'esprit pour trouver des solutions, pour dénouer des tensions, pour trouver le temps derépondre aux nécessités de l'existence et audessus de tout cela, déjouer les pièges de la raison.Il est rare de trouver chez les révoltés et les révolutionnaires, un ou une, qui soit pur(e), qui aurait échappé auxcompromis, des plus légers aux plus terribles.C'est là que la lutte nous tue, la permanence du combat nous fait construiredes mécanismes de défense, des blocs de pensées prêtàservir en casd'agression.Ces mécanismes, si l'on n'y prend pas garde, transforment nos moyensd'actions et nous éloignent de la finalité que l'on porte :« Chavez a fait alliance avec Ahmadinejad »« Che Guevara était un meurtrier »
Ces cris de haine, lancés par d'hargneux chiens de garde, contiennent unepart de vérité mais on doit toujours conserver une distance, un espritcritique, pouvoir se demander : «ma cause, mon objectif estil servi oudesservi par mon action ? »
Des millions de français pleurant Staline, alors qu'ils ne rêvent que dejustice sociale, d'égalité, de bonheur, voilà un paradoxe moins étrangelorsqu'on comprend que les logiques d'appareils et l'aura de l'espoiréblouissent et obligent à détourner les yeux.
Mais Chavez malgré l’entièreté des défauts de ses actions n'était nullement Staline,il faisait vivre pour son peuple et pour nous la possibilité de transformer les choses.Aujourd'hui en conscience de ses erreurs nous poursuivons la lutte.Aujourd'hui Chavez est mort,Aujourd'hui un Pape qui a permis l'arrestation et la torture est élu,
Chavez est mortet le Pape lui est en vie.
Aujourd'hui, 18 mars, on fête le début de la Commune de ParisL'espoir est en vie et la vie est à nous
« Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent. »Victor Hugo
Editorial : Chavez est m ort, le pape vit encore
22
"L'ESPOIR
EST EN VIE
ET LA VIE
EST À NOUS"
Par Charles Dem otz
La MarmiteCette semaine : Le chou rave
Le chourave, cette bouboule de couleur blanche, vertpâle ou violette, est une variété
de chou (vous vous en doutiez ?), plus précisément de la famille des Brassicacées, de
son doux nom Brassica oleracea caulorapa ou Gongylodes. Il est consommé comme
légume et n'existe pas à l'état sauvage. Le chourave, comme le topinambour et le
rutabagaaa, est un peu délaissé de nos jours pour avoir été un aliment de guerre
(parfois plus connu sous son appellation germanophone "Kohlrabi"). C'est un légume
davantage populaire en Pologne, dans les pays anglosaxons et germaniques qu'en
France.
Questions pratiques:
il se consomme cuit ou cru
la pelure s’enlève très facilement une fois cuit
ses feuilles ne demandent que très peu de cuisson et
s’utilisent comme l’épinard en omelettes et fricassées
plus il est gros, plus il risque d'être fibreux
bouilli il est une source de magnésium pour la femme
seulement.
22 3
Les Recettes
Par Panda
CHOU RAVE EN SALADE
Ingrédients : 1 Chou rave, 1 pomme, Une poignée de pignons de pain, Vinaigrette aromatisée
au soja et au miel
Préparation : Laver le chou, lui couper les fanes que vous garderez pour les ajouter à votre
bouillon de légume du soir. Peler la partie verte fibreuse, et ne garder que le bulbe mis à NU.
Râper le chou, comme vous râperiez du gruyère. Couper des dés de pomme, parsemer de
pignons. Arroser le tout de votre vinaigrette aigre douce.
Savourez, appréciez.
CHOU RAVE SAUTÉ AUX ÉPICES
Ingrédients : 2 choux raves avec tiges et feuilles, 2 gousses d'ail, 2 cuillères à café de curry, 2
cuillères à café de curcuma (peut être remplacé par du cumin, ou du raz el hanout), 1 cuillère à
café d'huile d'olive, 1 Yaourt, Qq feuilles de menthe
Préparation : Couper les tiges des choux, séparer les feuilles des tiges, les laver et les essorer,
hacher grossièrement, peler la partie verte fibreuse des choux et Couper en petits cubes, faire
cuire à la vapeur 10 minutes.
Faire chauffer la poêle avec un peu d'huile, et faire revenir cinq minutes l'ail et les feuilles
hachées. Saupoudrer d'épices, et ajouter les cubes de chou.
Mélanger séparément le Yaourt et la menthe hachée.
Servir accompagné de quinoa, boulgour,...!!!
Par Dianelene
4
Je veux placer mon argent àla banque, je dois medemander :Mon argent est-i l en sécuritéà ma banque ?Que va-t-el le faire de monargent ?Où va-t-el le le placer ?
Je veux investir, construire,j ’a i besoin d’un prêt : Labanque recherche-t-el le leprojet le plus rentable àcourt terme ?Le plus durable ?
Au XVI Ième siècle, leSuédois Palmstruchdécouvre que ceux quidéposent leur argent ne leretirent jamais tous enmême temps. Lors des plushauts pics l ’argent retiré estéquivalent à 40 % (arrondi)de ce qui a été déposé. 60% de l ’argent déposé restetoujours en caisse. Ainsi ,grâce à un fabuleux calcul ,Palmstruch se permetd’émettre 1,666 fois plus debi l lets que d’argent déposé.
I l accorde ainsi des créditsd’une hauteur supérieure àce qu’ i l possède en caisse.Grosso modo la banqueprête ce qu’el le n’a pasencore. Palmstruchs’enrichissait à vitesse grandv, tous les banquiers firentde même. A la vei l le de lacrise de 2008 le taux n’étaitpas de 60 % mais d’environ8 %. Placez 1000 euros à labanque, la banque enprêtera 12 500 ! Prêter ceque l ’on ne possède pas estrisqué. Les banques risquentl ’ i l l iquidité.
En 2008, el less’échangeaient leurs créditsà travers le monde, lescrédits risqués étaient noyésdans des « bon crédits »(opération de titrisation),plus aucune banque nesavait où se cachait les
mauvais crédits. Le mince fi lde confiance se brisa. Unebul le éclata. Aujourd’hui lesbanques « populaires » n’ontpas appris la leçon,droguées au risque, el lesjouent toujours.
Depuis 2005, date del 'entrée en vigueur duprotocole de Kyoto, quatreONG se sont penchées sur leportefeui l le des banquesinvestissant dans laconstruction de centrales àcharbon émettant desmi l l iards de tonnes de gaz àeffet de serre (CO2, CH4 ouNO) chaque année auniveau mondial , el lesprésentèrent lors de laconférence de Durban cerapport :Bankrol l ing Cl imate Change(Financer le changement cl i -matique)
Le fond de l'artichaut
J E PLACE MON ARGENT À LA BANQUE, C’EST MIEUX QUE SOUS LE LIT DE MÈRE-GRAND. C’EST MOINS RISQUÉ, PUIS JE
PEUX LE RÉCUPÉRER QUAND JE VEUX. LA BANQUE A UN COFFRE BIEN SOLIDE, C’EST DU SÉRIEUX. MOUAIS ?CE QUI EST SÛR C’EST QU’ON EST SOUVENT SEUL, PERDU, FACE AUX INNOMBRABLES OFFRES QUE LES DIFFÉRENTES
BANQUES NOUS PROPOSENT. ON CHOISIT LA BANQUE DE NOS PARENTS LORSQU’ON EST ÉTUDIANT SANS VRAIMENT Y
RÉFLÉCHIR.
BANQUE SOLIDAIRE
Par Robin Boutonnet
Nos trois principauxétabl issements bancairesnationaux figurent ainsi dansle classement : BNP Paribasest 8e avec 10,7 mi l l iardsd’euros de prêts accordésdepuis sept ans, le Créditagricole 14e avec 5,6mi l l iards et la Sociétégénérale est 18e avec 4,7mi l l iards.
Comment choisir sabanque ?Ekobanken, une banquesuédoise en progression,poursuit un autre objectifque le profit à tout prix :L’éthique dans la confiance.El le ne prête que l ’argentqu’el le possède. Cettebanque ne met pas un ortei lsur les marchés financiers.Et ça paye, el le fut épargnéepar la crise bancaire de2008. « Tout est affaire deconfiance » expl ique sonsous-directeur KristofferLüthi .Un autre point positif : El len’ investit que dans desprojets durables. « Nous necherchons pas ceux qui sontles plus rentables.Seulement ceux qui le sontsuffisamment. » C’est unequestion de choix, « du typed’avenir que nous voulonsfinancer ». « Dans lesbanques traditionnel les, i l ya une culture de vente, quine crée pas dedéveloppement durable. Ici ,nous travai l lons sur le longterme, sans aucun objectifde vente à court terme »
Cette banque fait partied’une fédérationeuropéenne de banques
éthiques et sol idaires : LaFEBEA. Selon la charte sesmembres s'engagent àœuvrer pour mettrel 'économie au service deshommes, contribuer à lasol idarité, à la cohésionsociale et au développementdurable, refuser la rechercheexclusive du rendementfinancier, favoriser lacréation d' initiativesinnovantes du point de vuesocial et environnemental ,financer des initiativeséconomiques poursuivantnotamment les butssuivants : la créationd'emplois, en particul ier desemplois sociaux, ledéveloppement durable(énergies renouvelables,agriculture biologique etbiodiversité), la sol idaritéinternationale et lecommerce équitable, offrirune informationtransparente et complètesur son fonctionnementinterne, sur la col lecte del 'épargne et sur l 'uti l isationdes ressources, vis-à-vis dela FEBEA. Transmettre touteinformation uti le relative àses activités.
Les Amis de la Terre enpartenariat avecl ’association de défense desconsommateurs (CLCV) ontévalué les diverses banqueset produits de placementsdans un guide pratiqueintitulé "Environnement :comment choisir mabanque ?Les résultats sont assezdésolants : les deux seulesbanques à obtenir une notesupérieure à la moyenne
sont des institutionsalternatives appartenant à laFEBEA : la NEF (institution definance sol idaire) et le Crédit Coopératif (banqueau positionnement social ) .La Nef, plus proche de nousest clairement l isible, el leprésente chaque année àses cl ients les comptesdétai l lés desinvestissements réal isés. I ls’agit souvent d’artisans, defermes biologiques, deprojets culturels ou sociauxqui bénéficient des prêts quecet établ issement financierconsent grâce à l ’argentplacé chez el le. On peut enconsulter la l iste détai l lée,avec la description del ’activité ou del ’ investissement financé :rien n’est inconnu. Chacunpeut apprécier.La Nef est aujourd’huiengagée dans laconstruction d’une banqueéthique européenne. Unnouveau projet devrait voirle jour en 2013. Acteurs dela finance éthique, Belges,I tal iens, Al lemands,Espagnols et Français ontdécidé d'unir leurs forces ausein d'une sociétécoopérative commune donti ls seront sociétaires. Dès lemois de septembre 2013, lepremier fondd' investissement européendestiné à investir dans lesentreprises sociales etsol idaires devrait ainsi voirle jour. Une première étapevers l 'éventuel le créationd'une grande banqueeuropéenne éthique.
54
Sur le feu : Tabelau noir et manif'contre la traque des pauvres PissenLibre
Par Arianna Taviani
Qu’estce qu’on nous dit toujours? L’État n’a plus d’argent pour des cadeaux sociaux, c’est le temps de la faillite et de l’austérité. Dans le
secteur de l’enseignement supérieur cela signifie une diminution du financement public et le besoin d’argent privé. Il y a deux
possibilités: d'un côté les entreprises, les fondations et autres grands acteurs privés et de l'autre les étudiants. Pourquoi estce que
quelqu’un qui visite un enseignement ne devrait pas payer pour son utilisation? Une bonne source pour financer le budget des
enseignements supérieurs était trouvée! En Allemagne le dernier bastion des études payantes est maintenant tombé, malgré la crise et
malgré son instauration quelques petites années auparavant. Quels sont les raisons de cette évolution?
Modèles du financementAu premier constat il faut comprendre les différents modèles du financement:
1. Le modèle du nord financement public: dans la plupart des pays scandinaves, les universités sont gratuites et chaque étudiant(e)
peut bénéficier de bourses et de prêts d’études. Ce système est financé par un haut taux d’imposition, donc d'une façon indirecte.
2. Le modèle central européen ni l’un, ni l’autre: Un financement tout public qui coûte cher, il existe donc le système de frais peu
élevés en association avec des aides publiques qui dépendent souvent des circonstances familiale et financières.
3. Le modèle anglosaxon L’éducation/la formation payante: dans la plupart des pays anglophones les frais sont élevés, mais varient
selon les domaines d'études. Même si il y a de nombreuses aides qui sont souvent des prêts les étudiant(e)s sont endetté(e)s à la fin
de leur formation.
4. Le modèle asiatique financement privé: au Japon et en Corée l’enseignement supérieur est financé par le privé en majorité par les
familles et les entreprises.
La discussion sur les enseignements supérieurs payantsDonc à quoi correspond le modèle allemand? À cause de sa structure fédérale, le système est différent. Le pays est divisé en 16 régions
nommées «Länder» dont chacune possède sa propre organisation, son gouvernement et ses compétences légales. Les décisions
éducatives dans le domaine des Länders n'appartient pas au secteur de l’État Fédéral. Une nouvelle discussion de financement a
commencé en 2002 quand le gouvernement (fédéral) socialdémocratevert a décidé d’interdire les frais de scolarité. Sept Länder aux
gouvernements conservatoireslibéraux n’étaient pas d’accord et s'opposèrent à cette loi qualifiée d'anticonstitutionnelle. En 2005 le
tribunal constitutionnel fédéral le Bundesverfassunsggericht leur a donné raison et a déclaré comme anticonstitutionnelles toutes les
aides monétaires de l’État Fédéral pour les Länder en ce qui concerne le domaine éducatif, ce qu’on appelle «l’interdiction de
coopération». C’était la naissance légale des frais de scolarité. Les préconisateurs ont gagné, quelques Länder ont instauré des frais.
Dans les autres, les étudiant(e)s ont continué à payer uniquement les frais d’inscription, ainsi que des taxes administratives pour le
CROUS et les représentant(e)s étudiant(e)s obligatoires, dont le coût peut fortement varier : dans le NordEst, en Mecklembourg
Poméranie occidentale, ils payent 61E par semestre, à Berlin 280,90E , un ticket du transport public inclus.
Les études payantes: mais pour qui et pour quoi?Suite à la décision de mise en place de frais de scolarité, s'est posée la question du système adéquat, à
savoir qui devrait les payer et comment les utiliser: Estce qu’on les demande aux étudiant(e)s d’un
autre Land comme à Bremen, ce qui a été jugé anticonstitutionnel à cause du principe d'égalité de
traitement, ou bien devraient payer ceux (et celles) qui ne finissent pas leurs études dans la limite de
la durée des études ? Ceux qui étudient pour la deuxième fois ? Ou tout le monde?
Le coût a été plus facile à trouver, 500E par semestre supplémentaire aux frais d’inscription.
La deuxième question est plus délicate puisque la majorité des lois sur les frais de scolarité en définit
également leurs utilisations. L’idée: ceux qui en payent sont ceux qui en profitent. Cela permet que
l'argent ne soit dépensé que pour une amélioration des conditions d'études; l’équipement de base
devant continué à être payé par l’État, (donc par les Länders).
Ce dernier point a fait débat puisqu'il signifie que la recherche, les locaux et professeurs universitaires
ne peuvent pas être financés par ces frais de scolarité. Mais alors dans quels domaines de l’enseignement supérieur y atil le plus de
besoins ? Les bâtiments doivent être rénovés ou mieux équipés, il y a besoin de davantage de personnel travaillant dans l’enseignement
et la recherche est coûteuse. Et voilà, il y avait beaucoup d’argent et pas assez de besoins à financer. Les politiciens ont conseillé aux
enseignements supérieurs d’investir l’argent et non de le garder pour accroître leur réputation.
Ils ont donc trouvé des projets fous: dans le cas de l’université NurembergErlangen, les meubles situés devant l’amphi ont été jugé trop
abîmés, ils en ont donc acheté de nouveaux de grande qualité. Or, du point de vue du service de l'urbanisme, tout mobilier serait
interdit à cause des risques d'incendies. Les nouveaux meubles ont été abandonnés dans une salle de conférence. À Munich les
étudiant(e)s peuvent appeler un «service d’information pour les étudiants» qui répond à toutes les questions (rater un examen,...), on
trouve également ces informations en ligne. Le système a coûté 104 000E et la maintenance 165 000E/an, dont 100 000E pour les
salarié(e)s/ travailleurs étudiant(e)s et 65.000E pour son dirigeant. Autre exemple: les étudiant(e)s peuvent désormais s'amuser avec
un babyfoot, un grill, un bateau ou suivre le nouveau système de balisage. Au final, beaucoup d’argent toujours inutilisé et peu
d’intérêts aux améliorations effectuées.
La fin des frais de scolaritéEn ce moment, les frais de scolarité font débat dans l’opinion public. Au cœur: la question de l’équité sociale puisque les frais sont à
l'origine inégalitaires: il n’y a pas de précision pour les étudiant(e)s dont les parents n’auraient pas assez d'argent; il n'existe que des
exceptions pour les «cas extrêmes» comme l'exemple officiel des handicapé(e)s. Dans la plupart des Länders les frais ont été
abandonnés après la mise en place d'un nouveau gouvernement au niveau du Länder. En Bavarie une alliance des étudiant(e)s, des
partis, des syndicats et des associations a plébiscité. Suite à un succès évident et aux élections imminentes (en automne), même le
gouvernement le plus conservateur a radicalement changé de position en trois mois. La diminution de l'intérêt des frais de scolarité à
cause de leurs buts spécifiques et la pression de l’opinion publique ont gagné en 2013. Mais comme il s’agit d'un joli magot le sujet va
encore rester dans l’agenda. De plus il reste le problème du sousfinancement de l’enseignement supérieur, on touche là au sujet de
«l’interdiction de la coopération» entre l’État Fédéral et les Länders. Et il faut constater que l’état ne peut pas se dérober à son
obligation constitutionnelle de garantir la liberté d’éducation.
Frais de scolarité: un question de nécessité?Le tableau noir est un espace où se rassemblent des personnalités très différentes, unies par une vision du monde
où la solidarité est une possibilité et un devoir. C'est dans ce milieu que la manif contre la « traque aux pauvres » à
Marseille a pris corps et formes, suite aux rencontres sur plusieurs sujets collectifs solidaires et libertaires. Ce
rendezvous n'a pas été le premier, mais est le fruit de la manif solidaire du 15 décembre dernier dans les quartiers
Nord, qui avait trouvé le moyen de proposer une prise de parole alternative et radicale contre la marginalisation
que beaucoup d'entre nous subissent.
« Parqués dans des appartements pourris, expulsés de nos logements et de nos quartiers, exploités dans des boulots
souspayés, traqués par les flics et les caméras, enfermés dans des prisons et centres de rétention, humiliés à la
pref’, à pôle emploi et à la CAF... Y’en a marre de baisser la tête. Le quotidien est une lutte et seul je perds... »
Contre ça nous sommes descendus le 16 mars dans la rue, pour manifester contre la traque des pauvres, contre le
système capitaliste qui nous divise pour mieux nous exploiter. Pour dire que c’est nous, la force de la société, nous
les sanspapiers, nous les précaires, nous les étudiant(e)s et les citoyen(ne)s d’un monde qui est de plus en plus
exploité et détruit par les puissances économiques, avec l’accord de la politique et des institutions. Pour dire qu'on
est, quand même, toujours ensemble. On est tous ensemble dans la rue en criant « contre la misère et l’exploitation
on s’en fout du droit : on aura ce qu’on prendra !».
On s'est rencontré à la Porte d’Aix vers 16 heures pour le rassemblement. On s'est dit bonjour, on a parlé en
partageant nos expériences, en distribuant le texte d’appel à la manif «et bim». Vers 17h on est prêts, les banderoles
sont à leurs places, une en avant, à la tête du cortège, les autres à la fin et sur le côté gauche. Il commence à faire
froid et il y a du mistral, on est presque 200 personnes, mais on est bien motivés…on part ! Nous descendons la rue
d’Aix après Cours Belsunce et La Canebière, en bloquant la circulation, on crie des «ni flics, ni fric, ni expulsions». Le
premier fumigène est allumé. Les affiches d’appel à la manif sont largement collées dans la rue, les tracts distribués
tout au long du parcours.
Le cortège passe devant Noailles et remonte vers la Gare St Charles, sur l’esplanade au dessus des escaliers on
s’arrête juste un moment pour lire le texte d’appel à la manif puis on repart. En traversant la gare on crie « liberté
pour tous les sanspapiers », nous arrivons sur le Boulevard National.
Jusqu’à ce moment là, la manif s’est déroulée sans problème, mais désormais la situation devient critique. Sur le Bld
National, juste après le tunnel, derrière le cortège les policiers se font de plus en plus nombreux. Le cortège avance
tranquillement mais la tension grandit. A un moment, des cris. Tout le monde commence à courir. La police
commence à charger. Une charge violente, sans sommation. On n'en comprend pas la raison. Plusieurs flics ont été
vus en train de se jeter sur une personne et de la frapper ensemble avant de l’embarquer, pendant que certains
d'entre nous commencent à respirer le gaz lancé par les policiers. Des blessés, des arrestations. Les manifestants
sont surpris et surtout fâchés. Nous marchons rapidement, la police nous poursuit. Quelqu'un prend les poubelles et
les utilise comme première protection. La poursuite continue encore sur quelques mètres. Puis on a commencé a se
disperser.
Une manif qui se déroulait tranquillement a été chargée avec violence ; une violence qui n’a pas d'autre raison sinon
celle de la répression à tout prix des groupes sociaux qui s'opposent au système, au pouvoir et revendique un autre
style de vie, une autre société. On rejette la société dont le bonheur est fondé sur le consumérisme et l’hypocrisie, la
société qui confond l’égalité avec l’assujettissement de tous sur le même modèle. On lutte pour une société sans
frontières, où l’échange culturel, le brassage et l’autodétermination des peuples sont la richesse et la base du
bonheur. Où chacun et chacune peut être luimême, exprimer sa nature sans honte, chercher sa vie sans craindre les
chaînes de l’État. Mais une société comme ça ne s’adapte pas au système capitaliste qui gère maintenant la planète.
La conscience sociale, la conscience politique de l’être dans le monde sont les ennemies du système au pouvoir. La
violence, à plusieurs niveaux, est un des moyens utilisé pour la répression.
Ce cortège avait des arguments forts, proposant une idée sociale émancipée des contraintes du consumérisme,
remettant en cause la nécessité de plaire aux «capitaux internationaux» que nous propose Euroméd, comme si cela
allait de soi, au prix d'une traque de ceux qui ne peuvent (ou ne veulent) pas accéder aux nouveaux commerces de
la Rue de la République et la Joliette désormais bonifiées.
Pourtant quatre personnes ont été arrêtées, sans que leurs amis et camarades ne puissent avoir de nouvelles; en ce
dimanche soir il sont encore en état d’arrêt, et un sitin de solidarité a été organisé devant le commissariat de
Noailles. Nous attendons de leurs nouvelles, et les espérons bientôt libres : la répression n’arrête pas le
mouvement !
« Enfant de la même Terre reforme la chaîne…
Là où les murs nous cachent l'horizon
Les frontières nous divisent on crève affaiblis en se divisant »
Keny Arkana – Retour à la terre
6
Sur le feu : Tabelau noir et manif'contre la traque des pauvres
7
PissenLibre
Par Arianna Taviani
Qu’estce qu’on nous dit toujours? L’État n’a plus d’argent pour des cadeaux sociaux, c’est le temps de la faillite et de l’austérité. Dans le
secteur de l’enseignement supérieur cela signifie une diminution du financement public et le besoin d’argent privé. Il y a deux
possibilités: d'un côté les entreprises, les fondations et autres grands acteurs privés et de l'autre les étudiants. Pourquoi estce que
quelqu’un qui visite un enseignement ne devrait pas payer pour son utilisation? Une bonne source pour financer le budget des
enseignements supérieurs était trouvée! En Allemagne le dernier bastion des études payantes est maintenant tombé, malgré la crise et
malgré son instauration quelques petites années auparavant. Quels sont les raisons de cette évolution?
Modèles du financementAu premier constat il faut comprendre les différents modèles du financement:
1. Le modèle du nord financement public: dans la plupart des pays scandinaves, les universités sont gratuites et chaque étudiant(e)
peut bénéficier de bourses et de prêts d’études. Ce système est financé par un haut taux d’imposition, donc d'une façon indirecte.
2. Le modèle central européen ni l’un, ni l’autre: Un financement tout public qui coûte cher, il existe donc le système de frais peu
élevés en association avec des aides publiques qui dépendent souvent des circonstances familiale et financières.
3. Le modèle anglosaxon L’éducation/la formation payante: dans la plupart des pays anglophones les frais sont élevés, mais varient
selon les domaines d'études. Même si il y a de nombreuses aides qui sont souvent des prêts les étudiant(e)s sont endetté(e)s à la fin
de leur formation.
4. Le modèle asiatique financement privé: au Japon et en Corée l’enseignement supérieur est financé par le privé en majorité par les
familles et les entreprises.
La discussion sur les enseignements supérieurs payantsDonc à quoi correspond le modèle allemand? À cause de sa structure fédérale, le système est différent. Le pays est divisé en 16 régions
nommées «Länder» dont chacune possède sa propre organisation, son gouvernement et ses compétences légales. Les décisions
éducatives dans le domaine des Länders n'appartient pas au secteur de l’État Fédéral. Une nouvelle discussion de financement a
commencé en 2002 quand le gouvernement (fédéral) socialdémocratevert a décidé d’interdire les frais de scolarité. Sept Länder aux
gouvernements conservatoireslibéraux n’étaient pas d’accord et s'opposèrent à cette loi qualifiée d'anticonstitutionnelle. En 2005 le
tribunal constitutionnel fédéral le Bundesverfassunsggericht leur a donné raison et a déclaré comme anticonstitutionnelles toutes les
aides monétaires de l’État Fédéral pour les Länder en ce qui concerne le domaine éducatif, ce qu’on appelle «l’interdiction de
coopération». C’était la naissance légale des frais de scolarité. Les préconisateurs ont gagné, quelques Länder ont instauré des frais.
Dans les autres, les étudiant(e)s ont continué à payer uniquement les frais d’inscription, ainsi que des taxes administratives pour le
CROUS et les représentant(e)s étudiant(e)s obligatoires, dont le coût peut fortement varier : dans le NordEst, en Mecklembourg
Poméranie occidentale, ils payent 61E par semestre, à Berlin 280,90E , un ticket du transport public inclus.
Les études payantes: mais pour qui et pour quoi?Suite à la décision de mise en place de frais de scolarité, s'est posée la question du système adéquat, à
savoir qui devrait les payer et comment les utiliser: Estce qu’on les demande aux étudiant(e)s d’un
autre Land comme à Bremen, ce qui a été jugé anticonstitutionnel à cause du principe d'égalité de
traitement, ou bien devraient payer ceux (et celles) qui ne finissent pas leurs études dans la limite de
la durée des études ? Ceux qui étudient pour la deuxième fois ? Ou tout le monde?
Le coût a été plus facile à trouver, 500E par semestre supplémentaire aux frais d’inscription.
La deuxième question est plus délicate puisque la majorité des lois sur les frais de scolarité en définit
également leurs utilisations. L’idée: ceux qui en payent sont ceux qui en profitent. Cela permet que
l'argent ne soit dépensé que pour une amélioration des conditions d'études; l’équipement de base
devant continué à être payé par l’État, (donc par les Länders).
Ce dernier point a fait débat puisqu'il signifie que la recherche, les locaux et professeurs universitaires
ne peuvent pas être financés par ces frais de scolarité. Mais alors dans quels domaines de l’enseignement supérieur y atil le plus de
besoins ? Les bâtiments doivent être rénovés ou mieux équipés, il y a besoin de davantage de personnel travaillant dans l’enseignement
et la recherche est coûteuse. Et voilà, il y avait beaucoup d’argent et pas assez de besoins à financer. Les politiciens ont conseillé aux
enseignements supérieurs d’investir l’argent et non de le garder pour accroître leur réputation.
Ils ont donc trouvé des projets fous: dans le cas de l’université NurembergErlangen, les meubles situés devant l’amphi ont été jugé trop
abîmés, ils en ont donc acheté de nouveaux de grande qualité. Or, du point de vue du service de l'urbanisme, tout mobilier serait
interdit à cause des risques d'incendies. Les nouveaux meubles ont été abandonnés dans une salle de conférence. À Munich les
étudiant(e)s peuvent appeler un «service d’information pour les étudiants» qui répond à toutes les questions (rater un examen,...), on
trouve également ces informations en ligne. Le système a coûté 104 000E et la maintenance 165 000E/an, dont 100 000E pour les
salarié(e)s/ travailleurs étudiant(e)s et 65.000E pour son dirigeant. Autre exemple: les étudiant(e)s peuvent désormais s'amuser avec
un babyfoot, un grill, un bateau ou suivre le nouveau système de balisage. Au final, beaucoup d’argent toujours inutilisé et peu
d’intérêts aux améliorations effectuées.
La fin des frais de scolaritéEn ce moment, les frais de scolarité font débat dans l’opinion public. Au cœur: la question de l’équité sociale puisque les frais sont à
l'origine inégalitaires: il n’y a pas de précision pour les étudiant(e)s dont les parents n’auraient pas assez d'argent; il n'existe que des
exceptions pour les «cas extrêmes» comme l'exemple officiel des handicapé(e)s. Dans la plupart des Länders les frais ont été
abandonnés après la mise en place d'un nouveau gouvernement au niveau du Länder. En Bavarie une alliance des étudiant(e)s, des
partis, des syndicats et des associations a plébiscité. Suite à un succès évident et aux élections imminentes (en automne), même le
gouvernement le plus conservateur a radicalement changé de position en trois mois. La diminution de l'intérêt des frais de scolarité à
cause de leurs buts spécifiques et la pression de l’opinion publique ont gagné en 2013. Mais comme il s’agit d'un joli magot le sujet va
encore rester dans l’agenda. De plus il reste le problème du sousfinancement de l’enseignement supérieur, on touche là au sujet de
«l’interdiction de la coopération» entre l’État Fédéral et les Länders. Et il faut constater que l’état ne peut pas se dérober à son
obligation constitutionnelle de garantir la liberté d’éducation.
Frais de scolarité: un question de nécessité?
Par Charlotte6
ECOLO et SOLIDAIRE J' adhère!
Fac Verte est le réseau universitaire detous les écologistes. Ouverte à tous(étudiants, enseignants-chercheurs,IATOS. . . ) , Fac Verte porte depuis 2003,l' écologie à l' université.
Indépendante, Fac Verte défend lasolidarité, l' environnement,l' altermondialisme et la démocratie.Nous avons l' audace de croireque nouspouvons changer en agissant trèsconcrètement dans nos facs, nos écoleset nos labos.
Fac Verte ne cherche pas à vousoffrir la Lune, juste la Terre
Bu l l e t i n d ' a d h é s i o n
Nom
:.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Prenom :.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Adresse :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Statut :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Adresse mail :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Téléphone :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
I nfo en vrac :Rédacteurs et correcteurs : Charles Demotz, Charlotte, Arianna Taviani,Robin Boutonnet, Dianelene et PandaDessinatrice : DianeleneMise en page : Georges DimoyatExemplaire paru en 100 exemplaires le 18/03/2013 et diffusez sur issuuContact : [email protected]
AGENDA
Université populaire :Lundi 18 Mars 2013 à 19 h, Cité du Livre,Sal le Bouvaist,Ergologie/ Phi losophie, Plural i té des valeurset des normes au travai l : Le cas de l ’Afriquenoire francophone.
Mardi 19 Mars 2013 à 19 h, FondationVasarely, Atel ier à l ’étage. Histoire des Artsavec Isabel le PAZUELO, Historienne d’Arts
Jeudi 21 Mars 2013 à 19 h, MMSH, Maisonméditerranéenne des Sciences et del ’Homme, Sal le DubySociologie de la Culture avec ChristianMAUREL, sociologue : Le Théâtre et la vieculturel le.
Vendredi 22 Mars 2013 à 18 h. 30, Cité duLivre, Amphithéâtre de la Verrière. Ciné CitéPhi lo, 4ème édition : Regards surl ’Enfermement, petites stratégies contre uneexistence en huis clos.
Mercredi 20 Mars à 18h00. Réunion pour uncafé associatif aixois au 1 bis Cours d'Orbi-tel le
Jeudi 21 Mars à 18h30 : Assemblée Généraled'ATTAC, sal le 408 du Ligoures
Jeudi 21 Mars à 19h : Départ de la vélorution(balade cyl iste mi l i tante) de printemps. Dé-part place de la mairie.
8
Par Arianna Taviani
Top Related