1. Le psychologue
2. La demande
3. La plainte
4. L’entretien clinique
5. L’évaluation
5.1. Les fonctions mnésiques
5.2. Les fonctions exécutives
5.3. Les fonctions instrumentales
Le titre de « neuropsychologue » n’existe
pas
Il s’agit de psychologues (bac + 5) qui se spécialisent dans le domaine de la neuropsychologie à partir de la licence ou en formation continue après l’obtention du titre de psychologue.
Il est nécessaire de savoir prendre en compte la dimension psychologique du patient.
Le médecin:
Il est important de connaître sa
demande avant de rencontrer le patient:
Le neurologue souhaite
– une contribution au diagnostic
– à la prise de décision thérapeutique
– au suivi de l’évolution
Le neurochirurgien peut avoir besoin du
bilan dans le cadre préopératoire d’un
patient.
Le médecin d’assurance a besoin de
connaître le % d’invalidité dans le cadre
d’une expertise
Le médecin de famille demande un bilan
dans l’optique d’une prise en charge
adaptée.
Le patient/la famille:
Qui demande la consultation?
Est-ce que c’est le patient lui-même qui a
constaté des difficultés et qui a fait la
démarche ou est-ce que se sont ses
proches qui ont pris l’initiative?
Quel est la nature de la demande?
Quels sont ses objectifs?
Nous allons ensuite évaluer la
spontanéité et le degré de la plainte:
-S’agit-il d’une plainte excessive (cela
peut être le signe d’une dépression plutôt
qu’un trouble organique)?
-Est-ce qu’il existe un déni du trouble
(mécanisme de défense)?
- Le patient est-il anosognosique (il n’a
pas conscience de ses troubles)?
- Est-il conscient des troubles mais n’en a
rien à faire (anosodiaphorie)?
Il fait partie intégrante de l’évaluation
clinique en neuropsychologie.
La demande du patient et sa plainte (et/ou
celle de l’entourage) sont donc
approfondies lors de cet entretien.
L’anamnèse
Est faite avec le patient.
Ceci permet de se faire une idée du
niveau d’efficience cognitive et
psychoaffective du patient.
Il faut interroger le patient sur:
- Le mode d’installation des troubles: brusque , insidieuse?
- Les répercussions dans la vie quotidienne.
- Sur la fréquence des troubles (par exemple sont-ils permanents ou existe-t-il des fluctuations sur le plan cognitif ?)
- Sur l’évolution des troubles (stabilité, aggravation ou amélioration?)
Les informations sur le passé scolaire,
professionnel et familial du patient sont
nécessaires pour évaluer le mode de
fonctionnement cognitif antérieur.
Sa mémoire rétrograde (mémoire des
faits anciens) est-elle préservée?
- les repères biographiques marquants?
- les événements sociaux ?
- les connaissances sémantiques?
Enregistre-t-il des informations nouvelles
en mémoire antérograde:
- peut-il évoquer les actualités de la veille
ou une émission télévisée?
- peut-il préciser comment il s’est rendu en
consultation ou à l’hôpital?
- A-t-il retenu une information donnée au
début de la rencontre?
Observation du comportement:
-Le comportement visuel (peut mettre sur
la piste d’une héminégligence par
exemple).
-Le comportement verbal (présente-il un
manque du mot ou des paraphasies
verbales?)
- Troubles des conduites (existe-il une
impulsivité ou un manque d’initiative?)
peuvent mettre sur la piste d’une lésion du
cortex préfrontal.
- Le comportement moteur (peut mettre sur
la piste d’une atteinte pariétale).
Il existe souvent des contraintes
temporelles, mais néanmoins il faut:
- mettre le patient en confiance
- tenir compte de sa fatigabilité
En fonction de la demande du médecin, de
la plainte du patient et des éléments
obtenus lors de l’entretien clinique, il faut
sélectionner des domaines cognitifs pour
lesquels on sait que la probabilité
d’observer un déficit est important.
Mais la réalité nous impose souvent…
… d’effectuer un bilan standardisé de
première intention qui examine les
principales fonctions (mémoire,
attention/fonctions exécutives, langage,
praxies, gnosies) et si nécessaire, de
revoir le patient pour approfondir le bilan
initial.
encodage stockage récupération
Cortex associatif (lobe frontal)
Analyse et organisation des informations à partir des perceptions sensorielles
Circuit hippocampique
cortex
Lobes frontaux,
hippocampe
Maladie d’Alzheimer
États dépressifs, anxieux, troubles du
sommeil, états confusionnels, prise de certains médicaments
(benzodiazépines, …)
États dépressifs, vieillissement cérébral,
DFT, démences sous- corticales…
MEMOIRE EPISODIQUE
Mémoire des événements inscrits dans
un contexte spatial et temporel précis
• Importance pour le self, l’identité
• Voyage mental dans le temps subjectif (passé, présent, futur)
• Conscience autonoétique
• Permet de revivre nos expériences passées
Évaluation de la mémoire épisodique
rétrograde
Quelques exemple
- Les questionnaires autobiographiques
recueil de souvenirs personnels selon
différentes périodes de vie : questionnaires de
Borrini et al.(1989), Kopelman (1989).
- Test du Tempau
Test Épisodique de Mémoire du Passé lointain autobiographique (Piolino et al. 2000) :
5 périodes de vie (enfance et adolescence, jeune adulte, adulte plus âgé, 5 dernières années, période récente)
4 thèmes principaux (une rencontre, un événement scolaire ou professionnel, un déplacement, un événement familial)
Evaluation de la mémoire épisodique antérograde: modalité auditivo-verbale
- Test de RL/RI- 16 items (ou test de Grober et Buschke),
- RI 48,
- subtests MEM- III (histoires logiques, mots couplés…)
- Test des 5 mots (Dubois), etc.
Evaluation de la mémoire épisodique antérograde: modalité visuo-spatiale
- DMS 48 (set 1, set 2, set 3)
- reproduction figure Rey de mémoire
- subtests MEM- III (reconnaissance visages, reproduction figures, etc.)
- test de rétention visuelle de Benton etc.
gilet jonquille
domino hareng
• Liste de 16 mots répartis sur 4 planches
• Encodage contrôlé et indicé des 16 mots
• 3 rappels libres des 16 mots appris
• 3 rappels indicés (« Quel était le jeu sur la fiche? »)
• Reconnaissance
• Rappel différé (libre et indicé)
Vêtement ?
Jeu ?
Fleur ?
Poisson ?
Permet d’évaluer les processus d’encodage, de stockage et de récupération des informations
Permet de différencier
- vieillissement normal et pathologies
- un profil à composante frontale
- d’un profil à composante temporale interne- hippocampique
Ensemble des processus cognitifs nécessaires à l’adaptation
du sujet à des situations nouvelles, réalisation de tâches
complexes.
Engendre les processus:
- de contrôle
- d’inhibition
- d’attention
- de flexibilité mentale
- d’élaboration de concepts et de planification
Epreuves utilisées:
Attention : ex. test des cloches, endurance d2
test, TMT A
Inhibition: ex. Stroop, adaptation française du
Test de Hayling, go- no-go…
Flexibilité: ex. fluences verbales, TMTB, séries
graphiques
Planification mentale: ex.copie figure de Rey,
Tour de Londres, WCST
! Tests non purs !
Evaluation expression orale:
Volume verbal, prosodie linguistique, désintégration phonétique,
dénomination, maniement de la grammaire, syntaxe…
Evaluation expression écrite:
Taille du graphisme, fluidité de la gestuelle, volume et disposition
graphique sur la feuille, contenu et syntaxe des mots…
Compréhension du langage oral et écrit
Epreuves:
analyse qualitative, dénomination, dictée, Token test, etc.
( bilan orthophonique )
Fonctions visuo- perceptives et visuo- spatiales
Capacités de reconnaissance visuelle
- Épreuves de barrage et encerclement de cibles,
- dénomination d’images et d’objets
- BORB,
- PEGV,
- test de Hooper etc.
PRAXIES GESTUELLES
- Gestes symboliques
- Mimes d’action
- Gestes arbitraires
Sur commande verbale
ou
imitation
PRAXIES VISUO – CONSTRUCTIVES
Dessiner, copier des figures, agencer des
blocs pour produire des configurations
géométriques, etc.
Pour conclure cette partie
• Analyse quantitative (normes) et qualitative
des résultats obtenus
• Approche holistique: analyse du patient dans
sa globalité (cognitif, comportemental et
thymique)
• Intérêt du bilan neuropsychologique à un stade
précoce
• Travail d’équipe pluridisciplinaire afin
d’optimiser la prise en charge des patients
Vieillissement normal : profil neuropsychologique
typique
Profil mnésique :
Diminution des stratégies d’encodage et de
récupération
Difficultés pour le contexte, la source, le jugement
temporel
Difficultés d’inhibition
RL/RI- 16 items : rappels libres parfois diminués mais
bénéfice total de l’indiçage sémantique
reconnaissance normale
Léger fléchissement des fonctions exécutives (MDT,
attention, inhibition)
Pas de signes corticaux
Pas de troubles comportementaux ni de retentissement majeur sur le
quotidien
en lien avec
l’hypofrontalité
du
vieillissement
normal
Profil neuropsychologique classique (cortical) de la
maladie d’Alzheimer :
Syndrome amnésique avec atteinte temporale interne/
hippocampique :
Profil typique « hippocampique » au test de RL/RI- 16:
Rappels libres diminués, sans effet d’apprentissage au fil des 3
essais
indiçage sémantique peu efficace, ne normalisant pas les
performances en rappel total
Possibilité d’intrusions en RL et en RI
Troubles de la reconnaissance (non reconnaissance +
acceptation distracteurs = FR)
Oubli marqué en rappel différé (+20 min)
Éléments dysexécutifs (défauts de planification des activités
complexes, attention, flexibilité, initiation, inhibition, etc.)
Signes instrumentaux (« syndrome aphaso- apraxo- agnosique »)
avec altération des processus langagiers, praxiques (gestuels et
visuo- contructifs) et gnosiques
Manifestations psycho- comportementales : dépression, anxiété,
repli, apathie, anosognosie, irritabilité, agressivité, opposition,
changement de personnalité et de caractère,etc.
Profil neuropsychologique classique (cortical)
de la maladie d’Alzheimer
Syndrome amnésique avec atteinte temporale interne/
hippocampique : troubles du stockage et de la consolidation des
informations verbales et/ou visuelles
Profil neuropsychologique classique des pathologies
sous- cortico- frontales
Troubles mnésiques « frontaux » avec un profil à composante frontale
Profil typique à composante frontale au test de RL/RI- 16:
Rappel immédiat (encodage) parfois diminué du fait des troubles
attentionnels
Rappels libres faibles, liés à un défaut d’initiation et de recherche
stratégique des mots en mémoire
Bénéfice de l’indiçage sémantique, normalisant les performances en
rappel total
Rares intrusions en RI (par défaut d’inhibition du mot induit par
l’indiçage)
Reconnaissance préservée
Peu d’oubli en rappel différé avec indiçage toujours efficace
Syndrome dysexécutif majeur, au premier plan, avec troubles de
l’ensemble des comportements dirigés vers un but : diminution des
ressources attentionnelles et de la vigilance, de la planification, de
l’initiation, de l’inhibition, défaut de flexibilité et de programmation,
etc. Ralentissement global, tant sur le plan psychique que moteur
Pas de signes corticaux patents avec préservation globale des
aspects langagiers, praxiques et gnosiques : signes d’atteinte sous-
cortico- frontale avec par exemple un langage aspontané, ralenti,
des difficultés praxiques réflexives avec nécessité de décomposer
les gestes, etc.
Manifestations psycho- comportementales
Troubles mnésiques « frontaux » (plainte + retentissement au
quotidien) avec un profil à composante frontale - atteinte des
processus d’encodage et de récupération
Profil neuropsychologique classique des pathologies
sous- cortico- frontales
Démence corticale :
atteinte cognitive retentissant sur l’autonomie dans le cadre
d’une atteinte corticale diffuse (ex DTA)
Démence sous-corticale :
atteinte cognitive retentissant sur l’autonomie dans le cadre d’un
hypométabolisme frontal du à une déafférentation frontale par
lésions multiples des noyaux sous- corticaux (ex : PSP, MDP, MH)
Démence cortico-sous-corticale :
atteinte cognitive retentissant sur l’autonomie dans le cadre
d’une atteinte sous-corticale (caractéristiques de démence sous-
corticale) et d’une atteinte corticale : observation de troubles
cognitifs signant une atteinte corticale tel qu’un trouble
mnésique hippocampique, une apraxie idéomotrice ou des
éléments de Gertsmann et/ou de Balint (ex : DCL, DCB)
Signes d’atteinte sous-corticale
Syndrome extrapyramidal
Syndrome sous-cortico-frontal
+ signes d’atteinte corticale
Troubles mnésiques spécifiques
Troubles attentionnels fluctuants
Difficultés visuospatiales
Hallucinations visuelles possibles
Démence à
corps de
Lewy
Apraxie « motrice »
asymétrique
Dysarthrie possible
Aphasie progressive possible
Dégénérescence
cortico- basale
Maladie de
Parkinson
Maladie de
Huntington
Paralysie
supranucléaire
progressive
Intensité du syndrome sous-cortico-
frontal
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