EQUITY RESEARCH
DIVISION ANALYSES & RECHERCHES
Janvier 2014
Loi de Finances 2014 : A la recherche de marges de manœuvres budgétaires
SOMMAIRE
Contexte général 2
Perspectives de croissance économique en 2014 4
Prévisions des recettes et des dépenses de l’Etat 8
Principales dispositions fiscales projetées en 2014 9
Conclusion 13
Abréviations 15
PRINCIPALES IDEES CLES
La LF 2014 vise à sauvegarder la soutenabilité des finances publiques avec un déficit budgétaire projeté à 4,9% du PIB ;
Vers une budgétisation assez maîtrisée de la dépense de compensation ;
Une LF 2014 à la recherche de plus de marges budgétaires, à travers l’élargissement de la base imposable (taxation des
moyennes et grandes exploitations agricoles) ;
Un objectif de rationalisation des dépenses de fonctionnement des administrations publiques ;
Adoption d’une mesure en faveur du logement destiné à la classe moyenne (fixation du prix de vente du mètre² à 6 000 Dhs HT,
au lieu de 6 000 Dhs TTC) ;
Elargissement de l’assiette de la TVA et suppression de la règle du décalage d’un mois ;
L’assainissement des finances de l’Etat demeure au cœur des préoccupations gouvernementales ;
Les mesures de consolidation budgétaire contenues dans la LF 2014 portent, dans une large mesure, sur les dépenses de
compensation et d’investissement.
Loi de Finances 2014
2
I. Contexte général
L’élaboration de la Loi de Finances 2014 intervient dans un contexte marqué par l’apparition de quelques signes
de reprise au niveau international. Quoique modérément, le rythme de l’activité mondiale devrait
s’accélérer en 2014 avec une croissance de 3,6%, selon le FMI (Vs. 2,9% en 2013), sous l’impulsion des pays
avancés. En effet, ce raffermissement serait lié, essentiellement, au redressement attendu de l’économie
américaine (2,6% en 2014, contre 1,6% en 2013) et à la forte atténuation du durcissement budgétaire
(à l’exception du Japon).
Pour ce qui est des pays émergents & en développement, leurs taux de croissance resteront largement
supérieurs à ceux des pays avancés, mais en deçà des niveaux observés ces dernières années. Ainsi, l’activité
devrait afficher une progression de 4,5% (Vs. 4,9% estimée pour 2013). Par principales économies émergentes,
le PIB de la Chine devrait ralentir à 7,3% en 2014 (Vs. 7,6% attendu pour 2013) et reprendre avec une croissance
de 5,1% pour l’Inde (Vs. 3,8% en 2013).
S’agissant de la Zone Euro, l’activité serait toujours languissante quoiqu’en augmentation (1% en 2014, contre
-0,4% en 2013). Elle sera freinée par la faiblesse des pays périphériques et affaiblie par le rétablissement
incomplet des banques et le surendettement des entreprises. Par principales économies, la croissance devrait se
renforcer en Allemagne (+1,4%, contre 0,5% attendue en 2013) et en France (+1%, après 0,2% estimée pour
2013) et redevenir positive en Italie (+0,7%, au lieu de -1,8% en 2013) et en Espagne (+0,2% après -1,3%).
2013(P)
2,9%
2014(P)
3,6%3,9%
2011
0,4% 0,7%-1,8%
6,2% 5,1%4,5%
1,6%
1,5% 1,0%-0,4%
2,6%1,8%
0,2% 1,0%2,0%
0,2%-1,3%0,1%
PIB MONDIAL
France
Etats-Unis
Zone Euro
Espagne
Italie
Pays émergents & en développement
Source : FMI
6,1% 4,9%2,9%Commerce mondial
31,6% -3,0%-0,5%Cours du pétrole (évol moy)
2012
3,2%
-0,6%
4,9%
2,8%
0,0%
-1,6%
-2,4%
2,7%
1,0%
Principales projections de croissance au plan mondial
Prévision par le
FMI d’une reprise
de l’activité
mondiale en 2014
Sortie attendue de
la récession en
2014 de l’écono-
mie de la Zone
Euro
Loi de Finances 2014
3
Dans ce contexte, l’activité nationale devrait tirer profit d’une reprise qui serait particulièrement perceptible au
sein de nos principaux partenaires commerciaux, notamment en France et en Espagne.
Ceci devrait se traduire par : (i) une progression de la demande adressée au Maroc, (ii) une reprise des transferts
MRE et (iii) une amélioration des recettes touristiques. De surcroît, l’activité bénéficierait de l’atténuation
attendue de la facture énergétique (prévision d’un cours moyen du pétrole à 101,35 USD/baril en 2014 par le
FMI, contre 104,49 USD/baril en 2013) et, par ricochet, un allégement du déséquilibre de la balance
commerciale.
Par ailleurs, en vue d’un meilleur soutien à la croissance économique, la LF 2014 vise à sauvegarder la
soutenabilité des finances publiques que ça soit en terme de recettes qu’en terme de dépenses.
Côté recettes : le principal but étant de rechercher des marges budgétaires, à travers l’élargissement de la
base imposable (taxation des moyennes et grandes exploitations agricoles) ;
Côté dépenses : l’objectif recherché étant d’alléger les pressions exercées à partir de 2009 sur les dépenses
fiscales et qui se sont traduites, notamment, par l’alourdissement du budget de la masse salariale (50% des
dépenses ordinaires de l’Etat, 240% des dépenses d’investissement et 11,6% du PIB) et de celui de la
compensation (6,6% du PIB). Sur ce dernier point, la LF 2014 entend s’appuyer sur le lancement au mois de
septembre 2013 du système d’indexation partielle des prix des produits pétroliers. Ce qui devrait
permettre une budgétisation assez maîtrisée de la dépense de compensation et limiter, par conséquence,
l’impact de son dépassement sur le budget d’investissement.
Progression
projetée de la de-
mande mondiale
adressée au
Maroc, en lien
avec la reprise du
PIB de la Zone
Euro
Loi de Finances 2014
4
II. Perspectives de croissance économique en 2014
Les perspectives de croissance du PIB national ont été établies sur la base d’un ensemble d’hypothèses ayant trait
à l’environnement international et national. Sur le plan international, la LF 2014 fixe le cours de pétrole (brent) à
105 USD/baril, le taux de change EUR/USD à 1,30 et projette un redressement de la demande étrangère adressée
au Maroc (3,4% en 2014, au lieu de 0,5% en 2013). Au plan national, la LF 2014 compte sur la poursuite du
dynamisme des différentes branches d’activités non agricoles. De ce fait, elle table sur une progression soutenue
de 4,8% du PIB non agricole. Par secteur d’activité, notons les principales projections suivantes :
Industries extractives : dominées à plus de 90% par la production de phosphates, ces industries
afficheraient une croissance de 5,6% en 2014 de leur VA (Vs. 0,4% en 2013) ;
Industries de transformation : ces industries verraient leur VA progresser de 4,0% (Vs. 1,8% en 2013). Un
résultat qui serait attribuable au dynamisme de l’ensemble des branches d’activité industrielles ;
Bâtiments & travaux publics : ces activités devraient enregistrer une amélioration de 4,0% de leur VA en
2014 (Vs. -1,6% en 2013) ;
Secteur tertiaire : le secteur devrait renforcer son rythme de croissance à 5,1% en 2014 (Vs. 4,8% en 2013).
Cependant, sur la base d’une production céréalière à hauteur de 70 millions de quintaux (97 millions de quintaux
en 2013), contrebalancée par l’affermissement de la croissance des autres filières, notamment l’arboriculture
(+26,6%), l’élevage (+3,5%) et le maraîchage (+4,0%), la valeur ajoutée agricole serait attendue en baisse à -0,3%.
Au total, le PIB national devrait enregistrer un accroissement de 4,2% en volume (Vs. 4,8% estimée pour 2013),
selon la projection du Ministère de l’Economie & des Finances.
Par grandes composantes, le PIB devrait profiter de la bonne tenue de la FBCF qui croîtrait de 4,5% en 2014
(Vs. 3,1% en 2013), soit une amélioration de sa contribution au PIB en volume à 1,4 pt (1 pt en 2013). Sur ce
dernier point, notons que l’investissement global projeté en 2014 du secteur public s’élève à 186,64 MMDhs, en
accroissement de 6 MMDhs comparativement à 2013.
47,95 MMDhs
126,69 MMDhs
12 MMDhs
Budget Général de l’Etat, les CST et SEGMA
Entreprises etEtablissements Publics
Collectivités Territoriales
Répartition en 2014 du budget d'investissement public global
+6 MMDhs par rapport à l’année 2013
Source : Ministère de l’Economie & des Finances
Amélioration
projetée en 2014
du montant de
l’investissement
public global
La LF 2014 table
dans sa projection
de croissance en
2014 sur la pour-
suite du dyna-
misme des
branches d’activi-
tés non agricoles
Loi de Finances 2014
5
L’activité économique nationale devrait aussi tirer profit de la poursuite de la progression vigoureuse de la
consommation des ménages (3,9% en 2014, après 5,6% en 2013), moyennant une contribution de 2,3 pts à la
croissance du PIB en volume (Vs. 3,3 pts en 2013).
Cependant, le solde des échanges extérieurs de biens & services situerait sa contribution à la croissance du PIB
en territoire négatif (-0,7 pt en 2014). Une situation qui serait consécutive à une progression des importations
en prix constants relativement plus importante que celle des exportations (5,4% pour les importations, contre
5,1% pour les exportations). Dans ces conditions, le solde de la balance extérieure (biens & services) se traduirait
par un déficit de 4,8% en 2014 (Vs. Un déficit de 4,7% en 2013).
Côté financement de l’économie, l’épargne nationale brute (en % du PIB) devrait s’améliorer passant de 15,8%
en 2013 à 17,2% en 2014. Cette évolution de l’épargne nationale brute trouverait son origine dans la progres-
sion attendue des recettes MRE (3,5% en 2014, après une stagnation en 2013). Parallèlement, l’investissement
brut (FBCF + variation des stocks) rapporté au PIB devrait situer son taux à 34,3% en 2014 (Vs. 33,3% en 2013).
De cette situation se dégagerait un déficit du compte épargne-investissement en atténuation à -7,2% du PIB en
2014 (Vs. -7,5% du PIB en 2013).
Principales projections de croissance de la LF 2014
2013(P)
4,8%
2014(P)
4,2%5,0%
2011
5,0% 5,4%-0,8%
2,1% 5,1%1,7%
15,3%
4,9% 4,8%3,4%
-0,3%5,6%
3,1% 4,5%2,5%
3,7%5,5%6,7%
PIB
FBCF
VA secteur primaire
PIB non Agricole
Consommation finale intérieure
Importations (Biens & Services)
Exportations (Biens & Services)
Source : Ministère de l’Economie & des Finances *Source : HCP(Evolutions en volume)
8,0% 7,1%*7,0%*Déficit balance courante (% PIB)
6,5% 4,9%5,5%Déficit budgétaire (% PIB)
0,1% 1,7%1,0%Var implicite du PIB (%)
2012
2,7%
4,5%
2,7%
-8,9%
1,9%
4,6%
2,0%
10,0%
7,9%
0,5%
Une tendance vers
l’atténuation du
déficit du compte
épargne-
investissement
Loi de Finances 2014
6
Dans sa quête d’une croissance économique durable, l’Etat compte poursuivre sa politique basée sur des
stratégies sectorielles ciblées à travers :
Le développement des énergies renouvelables : 8,6 MMDhs ;
La préservation de l’environnement : 536 MDhs ;
L’accélération du rythme de mise en œuvre du plan Emergence : 480 Dhs ;
Et, la valorisation des produits de l’artisanat : 262 MDhs.
Par ailleurs, notons les principales évolutions projetées dans la LF 2014 par secteur d’activité :
Agriculture
Activités Primaires
Prévision LF 2014 Hypothèses
Baisse de 0,3% de sa valeur ajoutée en
2014 (+15,3% prévue pour 2013), sous
l’hypothèse d’une production céréalière
moyenne de 70 millions de quintaux.
Renforcement des réalisations des autres
filières agricoles, grâce à la poursuite des
réformes stratégiques engagées (Plan
Maroc Vert), devant contrebalancer la
chute (-27,5%) projetée de la production
céréalière.
Industries de Transforma-tion
Avec une part de 15,7% de la VA totale,
le secteur devrait afficher une hausse de
4,0% de sa VA (Vs. +1,8% en 2013).
Amélioration attendue de l’ensemble des
branches d’activités industrielles (4,2%
pour l’industrie agroalimentaire Vs. 3,6% en
2013, 2,7% pour le textile & habillement
Vs. Quasi-stagnation en 2013, 4,9% pour la
chimie-parachimie Vs. 3,4% en 2013 et
3,5% pour les IMME Vs. 1,5% en 2013).
Industries Extractives
Activités Secondaires
Prévisions LF 2014 Hypothèses
Représentant 5,3% de la VA totale et
dominée à plus de 90% par la produc-
tion de phosphates, la VA des industries
extractives devrait s’affermir de 5,6%
(Vs. +0,4% en 2013).
Meilleure flexibilité de la politique
industrielle du Groupe OCP (atténuation
des risques à travers une modulation de sa
production selon les besoins des marchés).
Loi de Finances 2014
7
Secteur tertiaire
Activités Tertiaires
Prévision LF 2014 Hypothèses
Avec 55,3% de la VA totale, le secteur
tertiaire verrait sa VA en amélioration à
5,1% en 2014 (Vs. +4,8% en 2013).
Le secteur devrait profiter du bon comporte-
ment des activités des télécoms, du
commerce et du transport.
BTP
Sa valeur ajoutée devrait reprendre
avec une croissance de 4,0% (Vs. -1,6%
en 2013).
Le secteur devrait capitaliser sur la
signature à fin juin 2013 de plus de
643 conventions dans le cadre du dispositif
du logement social à 250 000 Dhs,
portant sur la construction de près de
1,16 million d’unités, ainsi que sur la reprise
des investissements en infrastructures.
Loi de Finances 2014
8
III. Prévisions des recettes et des dépenses de l’Etat Au registre des finances publiques, la LF 2014 table sur un déficit budgétaire de 4,9% du PIB. L’accent a été mis
sur la nécessité de freiner la dégradation des finances publiques à travers la recherche de marges,
essentiellement au niveau des dépenses. Des orientations ont été ainsi données en vue essentiellement de :
(i) rationaliser les dépenses de fonctionnement des administrations, notamment, celles relatives au
fonctionnement, à l’exploitation du parc automobile et des bâtiments administratifs et des frais de missions et,
(ii) maîtriser la masse salariale, via notamment une budgétisation des mesures salariales prises en cours d’année
dans la Loi de Finances de l’année d’après.
FINANCES PUBLIQUES (MDhs) LF 2013 LF 2014 (Var)
RECETTES ORDINAIRES (y compris FSR et FSP) 210 482 209 818 -0,3%
Impôts directs 77 546 79 067 2,0%
IR 32 947 35 137 6,6%
IS 42 538 39 710 -6,6%
Impôts indirects 78 932 80 830 2,4%
TVA 56 168 57 195 1,8%
TIC 22 764 23 435 2,9%
Droits de douane 9 099 7 721 -15,1%
Enregistrement & Timbre 13 837 14 655 5,9%
Recettes non fiscales 27 868 24 545 -11,9%
DEPENSES ORDINAIRES 210 655 215 638 2,4%
Biens et Services 148 262 156 703 5,7%
Dette publique 22 392 23 935 6,9%
Compensation 40 000 35 000 -12,5%
Dépenses d'investissement 47 471 43 741 -7,9%
Source : Ministère de l’Economie & des Finances
Un déficit budgé-
taire attendu à
4,9% du PIB en
2014
Loi de Finances 2014
9
IV. Principales dispositions fiscales projetées en 2014 Afin de doter le Maroc d’un système fiscal plus équitable, il a été proposé dans le cadre de la LF 2014 d’imposer
progressivement le secteur agricole. Par ailleurs, d’autres mesures seraient en cours d’étude visant une réforme
plus large du système fiscal. Il s’agit, notamment, de la rationalisation du système des incitations, à travers une
évaluation des impacts budgétaires, du rééquilibrage de la structure des recettes fiscales entre impôts directs et
indirects, via notamment une réforme de l’impôt sur le revenu, de l’instauration d’un dispositif fiscal incitatif et
approprié aux PME en vue de lutter contre l’informel et de l’optimisation des opérations de contrôle.
Notons, par catégories, les principales mesures fiscales proposées dans le cadre de la LF 2014 :
Agriculture
Mesures fiscales Commentaires
Fiscalisation graduelle des grandes exploitations agricoles :
Cette mesure se fera à titre transitoire et selon un échéancier
bien précis :
A partir du 1er janvier 2014 : pour les exploitations qui
réalisent un CA supérieur ou égal à 35 MDhs ;
A partir du 1er janvier 2016 : pour celles dont le CA est
supérieur ou égal à 20 MDhs ;
A partir du 1er janvier 2018 : pour celles réalisant un CA
supérieur ou égal à 10 MDhs.
La taxation sera réduite pendant 5 ans (17,5% à l’IS et 20% à
l’IR) à l’instar des secteurs de l’artisanat et de l’enseignement.
Les petites et moyennes entreprises n’atteignant pas le seuil de
5 MDhs seront exonérées de manière permanente.
Cette mesure ne concerne que les grandes
entreprises agricoles, dont le nombre ne
dépasse pas 400 entreprises. Elle vise à poser
les jalons d’une réforme progressive du
système fiscal afin d’aboutir à plus d’équité, à
travers notamment l’élargissement de
l’assiette.
Immobilier
Mesures fiscales Commentaires
Exonération des droits d’enregistrement & de timbre et des
droits d’inscription sur les titres fonciers pour le logement
destiné à la classe moyenne avec fixation du prix de vente du
mètre² à 6 000 Dhs (HT), au lieu de 6 000 Dhs (TTC) et
élargissement de la superficie variant entre 80m² et 150 m²
(entre 80m² et 120 m² précédemment).
Cette mesure devrait intéresser davantage les
promoteurs immobiliers à ce segment qui était
jusque là délaissé.
Fiscalisation gra-
duelle et progres-
sive des grandes
exploitations agri-
coles à partir de
janvier 2014
Adoption d’une
mesure fiscale
visant à encoura-
ger le logement
destiné à la classe
moyenne
Loi de Finances 2014
10
TVA
Mesures fiscales Commentaires
Rapprochement des taux dans la perspective de les limiter à
2 taux (10% et 20%) ;
Suppression de la règle de décalage d’un mois sur la TVA
déductible : le montant de la taxe sur la VA relatif aux achats
acquittés pendant le mois de décembre 2013 et ouvrant droit
à déduction au mois de janvier 2014 est déductible sur une
période étalée de 5 ans à concurrence d’un cinquième (1/5)
dudit montant.
Cette mesure vise à pallier l’impact négatif
d’une moins-value estimée à 3 MMDhs
correspondant au montant des taxes de
décembre 2013 déductibles sur le mois de
janvier 2014. Ceci devrait se traduire par un
impact positif sur la trésorerie des entreprises.
Transport
Mesures fiscales Commentaires
Instauration à compter du 1er avril 2014 d’une taxe sur les
billets d’avions concernant les vols en partance des aéroports
marocains. Elle sera de 100 Dhs pour chaque billet de la classe
« économique » et 400 Dhs pour la classe « affaires » ;
Institution d’une prime à la casse durant la période allant du
1er janvier 2014 au 31 décembre 2016, en contrepartie d’une
prime plafonnée à :
300 000 Dhs pour la casse d’un véhicule ;
100 000 Dhs pour la démolition de chaque véhicule
supplémentaire, dans la limite de trois véhicules dans la
même année.
Instauration d’une prime de renouvellement pour le transport
en commun de voyageurs plafonnée à 400 000 Dhs pour
chaque véhicule (dans la limite de deux véhicules dans la
même année). La priorité sera accordée, dans la limite du
budget affecté, aux opérations de renouvellement ;
Institution sur la période allant du 1er janvier 2014 au
31 décembre 2016 d’une prime d’un montant maximum de
200 000 Dhs de mise à niveau des entreprises des services
publics de transports en commun de voyageurs sur route qui
acceptent d’adhérer aux standards internationaux de
classification, de gestion et de contrôle.
La moitié de cette taxe servira à alimenter le
Fonds de Cohésion Sociale. L’autre moitié ira à
l’Office National Marocain du Tourisme
(ONMT) ;
Cette mesure vise à permettre la démolition de
près de 700 autocars devenus dangereux pour
la sécurité des passagers et usagers de la route
en raison de leur vétusté ;
Fin de la règle de
décalage d’un
mois sur la TVA
déductible
Instauration
d’une prime à la
casse et de renou-
vellement pour le
transport
Loi de Finances 2014
11
Autres mesures
Mesures fiscales Commentaires
Contribution libératoire du patrimoine des Marocains à
l’étranger. Cette mesure concerne les avoirs acquis à
l’étranger. Elle est fixée à :
10% pour la valeur d’acquisition de biens immeubles détenus
à l’étranger et pour la valeur de souscription ou d’acquisition
des actifs financiers et des valeurs mobilières et autres titres
de capital ou de créances détenus à l’étranger ;
5% du montant des avoirs liquides en devises rapatriés au
Maroc et déposés dans des comptes en devises ou en
dirhams convertible ;
2% des liquidités en devises rapatriées au Maroc et cédées
sur le marché de change contre le dirham ;
Introduction d’une taxe sur les voitures de luxe : La taxe sera
calculée par tranche de prix :
5% pour les voitures dont le prix d’achat hors TVA est
compris entre 400 000 Dhs et 600 000 Dhs ;
10% entre 600 001 Dhs et 800 000 Dhs ;
15% entre 800 001 Dhs et un million de Dhs ;
Au-delà de un million de Dhs, la taxe sera de 20%.
Doubler la cotisation minimale de l’IS, passant de 1 500 Dhs à
3 000 Dhs, et introduction d’une cotisation minimale pour l’IR
de 1 500 Dhs pour les ressources professionnelles et
agricoles ;
IR pour les auto-entrepreneurs. Ceux qui réalisent un CA ne
dépassant pas :
500 000 Dhs dans les domaines commercial, industriel et
artisanal s’acquittent de l’IR à un taux spécifique de 1% ;
200 000 seront soumis au taux de 2% pour les prestataires de
services.
TIC sur le vin : elle est fixée à 700 Dhs l’hectolitre. La TIC pour
les boissons énergisantes augmente pour atteindre 500 Dhs,
au lieu de 150 Dhs ;
Le produit de la contribution libératoire est
affecté au Fonds d’appui à la cohésion sociale ;
Une partie de ces recettes ira au Fonds de
Cohésion Sociale ;
Institution d’une
contribution
libératoire du
patrimoine des
Marocains à
l’étranger
Loi de Finances 2014
12
Commentaires
Taxe écologique sur la Plasturgie : Elle sera instituée à
compter du 1er janvier 2014 sur la vente, sortie usine et à
l’importation applicable sur matières plastiques et les
ouvrages en ces matières. Elle sera calculée sur la base de
1,5% ad valorem (Valeur marchande).
Cette mesure a été décidée dans le cadre de la
Loi de Finances 2013. Sa mise en application est
prévue pour 2014.
Plasturgie (mesure décidée dans la LF 2013)
Mesures fiscales
Commentaires
Les personnes physiques qui procèdent à l’apport de
l’ensemble des titres de capital qu’ils détiennent dans une ou
plusieurs sociétés à une société holding résidente soumise à
l’IS ne sont pas imposables au titre de la plus-value nette
réalisée suite audit apport. L’apport doit être effectué entre le
1er janvier 2014 et le 31 décembre 2015 et la société
bénéficiaire de l’apport s’engage dans l’acte d’apport à
conserver les titres reçus pendant une durée de 4 ans.
Cette mesure vise à encourager l’organisation
de Groupes en holding.
Autres mesures (Suite)
Mesures fiscales
Loi de Finances 2014
13
V. Conclusion Loi de Finances 2014 : Un budget sous le signe de l’assainissement des finances publiques
Après deux années successives (2007 et 2008) d’excédents budgétaires, le budget de l’Etat marocain est entré à
partir de l’année 2009 dans une phase de déficits pour atteindre près de -7,9% du PIB en 2012. Cette détériora-
tion de la situation budgétaire n’est toutefois pas uniquement attribuable à la crise économique et
financière internationale. Elle est surtout de nature structurelle.
Eu égard à cette situation, l’assainissement des finances de l’Etat demeure au cœur des préoccupations
gouvernementales. Le Maroc a mis en place à partir de septembre 2013 un mécanisme d’indexation partielle
des produits pétroliers. Ce qui s’est traduit par des économies importantes sur le budget de compensation. En
2014, le budget alloué à ce poste se fixe à 35 MMDhs (42,6 MMDhs fin novembre 2013). De même, des ponc-
tions ont été exercées sur le budget alloué à l’investissement pour l’exercice 2013. Pour 2014, l’Etat projette de
consacrer à l’investissement un budget de l’ordre de 43,7 MMDhs (42,5 MMDhs à fin novembre 2013).
Dans l’ensemble, les mesures de consolidation budgétaire contenues dans la Loi de finances 2014 portent, dans
une large mesure, sur les dépenses de compensation et d’investissement. Les dépenses de personnel
continueraient, quant à elles, de peser sur les finances de l’Etat (103,7 MMDhs pour 2014, contre 90,6 MMDhs à
fin novembre 2013), représentant en 2013 près 46,6% des recettes ordinaires de l’Etat (Vs. 37,7% en 2008).
Compte tenu de l’ampleur des efforts d’assainissement nécessaires pour le rétablissement des équilibres
économiques, nous pensons qu’il serait primordial de prioriser des mesures structurelles qui réduisent les
dépenses publiques ne favorisant pas la croissance, notamment celles relatives aux dépenses en masse
salariale.
-10,0
3,5 3,1
-15,9
-35,8
-51,9
-65,3
-46,6
-1,7%
0,6%0,4%
-2,2%
-4,4%
-6,2%
-7,9
-5,5
-4,9
-9
-8
-7
-6
-5
-4
-3
-2
-1
0
1
2
-70,0
-50,0
-30,0
-10,0
10,0
30,0
50,0
70,0
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013p 2014p
Evolution du déficit budgétaire
Solde du budget de l'Etat (MMDhs)
Solde du budget (% PIB)
31,5
13,3
27,2
41,1
56,0
40,035,0
70,375,5 78,8
89,096,3 98,0
103,7
2008 2009 2010 2011 2012 2013p 2014p
Evolution des dépenses de compensation et de masse salariale (MMDhs)
Compensation (MMDhs)
Masse salariale
Source : Ministère de l’Economie & des Finances L’assainissement
des finances de
l’Etat demeure au
cœur des préoccu-
pations
gouvernementales
Loi de Finances 2014
14
Vers une meilleure contribution des nouveaux moteurs à l’export à l’effort de relance économique
L’analyse structurelle des exportations marocaines sur la période récente dénote de la montée en puissance de
nouvelles branches d’activités, confirmant ainsi l’engagement du pays sur la voie d’une diversification
progressive de sa base industrielle. C’est le cas notamment des branches d’activités suivantes :
AUTOMOBILE : Les exportations de la branche ont bondi de 19,2% à fin novembre 2013, en glissement
annuel, pour se chiffrer à 27,8 MMDhs, soit 16,7% du total des exportations de biens. A moyen terme,
les exportations de la branche devraient dépasser les 40 MMDhs, notamment avec l’entrée en service
au mois d’octobre 2013 de la 2ème ligne de production devant permettre de porter la capacité de
production à 340 000 véhicules/an ;
AERONAUTIQUE : La branche aéronautique a connu un développement soutenu avec un chiffre d’af-
faires à l’export de près de 7 MMDhs à fin novembre 2013 (+12,2%), soit 4,2% du total des
exportations de biens. La présence de Groupes internationaux de référence (EADS, SAFRAN,
BOMBARDIER, MATIS, ZODIAC AEROSPACE) ouvre au Maroc des opportunités remarquables en vue
d’améliorer substantiellement sa balance commerciale.
Par ailleurs, d’autres activités à l’export arrivent à se distinguer. C’est le cas de l’industrie électronique, de
l’agroalimentaire et de l’offshoring.
Bref, autant d’atouts sur lesquels le Maroc pourrait capitaliser en vue de travailler sur l’amélioration dans les
années à venir de la contribution du commerce extérieur dans la croissance du PIB et, par conséquent, redresser
les déséquilibres macro-économiques (balance courante, endettement et finances publiques).
Evolution de la répartition des exportations par branches d’activités
Source : Office des Changes
Phosphates & derivés
26%
Agric & Agro-alim17%
Textile & Cuir18%
Automobile14%
Electronique4%
Aéronautique4%
Pharmaceutique
0%AUTRES
17%
A fin nov 2012 (en %)
Phosphates & derivés
21%
Agri & Agro-alim18%
Textile & Cuir17%
Automobile17%
Electronique4%
Aéronautique4%
Pharmaceutique
1% AUTRES18%
A fin nov 2013 (en %)
Montée en
puissance de nou-
velles activités à
l’export
Loi de Finances 2014
15
Abréviations
BTP Bâtiments & travaux publics
CA Chiffre d’affaires
CST Comptes Spéciaux de Trésor
Dhs Dirhams Marocain
EUR Euros
FBCF Formation Brute de Capital Fixe
FMI Fonds Monétaire International
FSP Fonds du soutien des prix
FSR Fonds spécial routier
HCP Haut Commissariat au Plan
HT Hors taxe
IMME Industrie Métallique, Métallurgique & Electrique
IR Impôts sur le Revenu
IS Impôts sur les Sociétés
LF Loi de Finances
m Mètre
MM Milliard
MRE Marocains Résidents à l’Etranger
OCP Office Chérifien des Phosphates
P Prévision
PIB Produit Intérieur Brut
Pts Points
SEGMA Sociétés de l’Etat Gérées de Manière Autonome
TIC Taxe Intérieur de Consommation
TTC Toute taxe comprise
TVA Taxe sur la Valeur Ajoutée
USD Dollar
VA Valeur Ajoutée
16
Division Analyses et Recherches
Directeur de Division
Ali HACHAMI [email protected]
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Analystes
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Fatima BENMLIH Ahmed ROCHD [email protected] [email protected] Tél : +212 (0) 5 22 46 90 71 Tél : +212 (0) 5 22 46 91 03 Fax : +212 (0) 5 22 20 14 28 Fax : +212 (0) 5 22 20 14 28
Nordine HAMIDI Fatima-Zahra MABCHOURE [email protected] [email protected] Tél : +212 (0) 5 22 46 95 10 Tél : +212 (0) 5 22 46 92 11
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Président du Directoire
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Tél : +212 (0)5 22 99 71 70 Fax : +212 (0) 5 22 95 49 63
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Equity Sales
Conseiller en investissement des particuliers
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ICF AL WASSIT (Bourse en ligne)
Conseiller clientèle Rahma BOUNCISSE Sara IBNOU KADY [email protected] [email protected] Tél : +212 (0) 5 22 36 93 82 Tél : +212 (0) 5 22 36 93 80 Fax : 0212 (0) 5 22 39 11 09 Fax : +212 (0) 5 22 39 10 90
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